L'Aviseur international

VIP-Blog de aviseurinternational


VIP Board
Blog express
Messages audio
Video Blog
Flux RSS

aviseurinternational3@yahoo.fr

701 articles publiés
6 commentaires postés
1 visiteur aujourd'hui
Créé le : 02/09/2007 21:02
Modifié : 10/06/2011 13:27

(0 ans)
Origine : Paris
Contact
Favori
Faire connaître ce blog
Newsletter de ce blog

 Juillet  2025 
Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
30010203040506
07080910111213
14151617181920
21222324252627
282930010203

Mes blogs favoris

..


| Accueil | Créer un blog | Accès membres | Tous les blogs | Meetic 3 jours gratuit | Meetic Affinity 3 jours gratuit | Rainbow's Lips | Badoo |

[ COMMUNIQUE ] [ Les Analyses de KEG ] [ Volés en souriant ] [ Silences radios ] [ Revus par A.I ] [ NARCONEWS-Douane-Justice-Police ] [ Hey said the clown ] [ À l'étranger ] [ Le camp des saints ] [ Tartuffes ] [ Elites et Bobos ] [ J'y gagne quoi? ]

Libye : 43% des Britanniques désapprouvent les frappes& 53% ...

22/03/2011 02:41



Libye : 43% des Britanniques désapprouvent les frappes

Un Tornado GR4 de la Britain's Royal Air Force, le 21 mars 2011 sur la base de Marham
Un Tornado GR4 de la Britain's Royal Air Force, le 21 mars 2011 sur la base de Marham
Un Tornado GR4 de la Britain's Royal Air Force, le 21 mars 2011 sur la base de Marham Gavin Fogg AFP
 

La majorité (53%) des Britanniques jugent que les soldats de sa Majesté ne devraient pas risquer leur vie pour venir en aide aux forces d'opposition en libye, tandis que 43% désapprouvent les frappes contre le régime de Mouammar Kadhafi, selon un sondage diffusé lundi par ITV.

Le sondage ComRes réalisé pour le compte de la chaîne de télévision privée fait apparaitre qu'un tiers seulement (35%) des Britanniques approuvent les frappes en cours auxquelles participent la Royal Air Force (RAF) et des bâtiments de la Royal navy. 22% n'ont pas d'opinion sur le sujet.

52% des Britanniques estiment pourtant avoir une bonne compréhension des raisons avancées pour expliquer l'implication militaire britannique en Libye.

Le sondage a été réalisé par internet auprès de 2.028 personnes entre le 18 et le 20 mars.

http://www.ladepeche.fr/article/2011/03/21/1040083-Libye-43-des-Britanniques-desapprouvent-les-frappes.html






Débarquement de 500 clandestins aujourd'hui à Lampedusa, la population se révolte... Silence de la presse française

22/03/2011 02:38



Débarquement de 500 clandestins aujourd'hui à Lampedusa, la population se révolte... Silence de la presse française

Selon des chiffres officiels italiens, les arrivées ces dernières semaines de candidats à l’immigration représentent plus du double de celles recensées à Lampedusa, un confetti de 20 km2 perdu au sud de la Sicile, pour toute l’année 2010.

Trois embarcations transportant plus de 500 clandestins, parmi lesquels des femmes et des enfants, sont arrivées dimanche à Lampedusa, portant à 4.000 le nombre d’immigrés présents sur la petite île italienne au large de la Tunisie, a annoncé l’agence Ansa. La population de l’ile se révolte mais la presse française n’en dit rien contrairement à ses homologues européens.

Des habitants de l’île, exaspérés par la surpopulation du centre d’accueil, prévu normalement pour 800 personnes, ont bloqué le débarquement de tentes convoyées par ferry pour loger les immigrés.

« Le gouvernement ne respecte pas le population et met en grave danger tous les citoyens de Lampedusa », a déclaré le maire de Lampedusa, Dino De Rubeis. « Il y a un risque d’affrontement avec les forces de l’ordre », a-t-il ajouté.

« Le comportement de l’Etat est honteux, l’Italie accepte que ces milliers d’immigrés soient traités comme des bêtes et obligés de dormir sous la pluie, toute l’Italie devrait avoir honte », a-t-il dénoncé. Lire la suite de cet article »






N'étant pas dans un des pays "de son coeur" :Sarkozy n'ira pas au Japon

22/03/2011 02:35



Sarkozy n'ira pas au Japon

42312_med.jpg

(Cliquez sur la photo pour l'agrandir)

Nicolas Sarkozy renonce. Alors qu'il devait effectuer un déplacement sur le sol nippon en tant que président du G20 d'ici la fin du mois, le chef d'Etat a préféré reporter sa visite. Cette décision fait suite à une conversation téléphonique avec le premier ministre japonais Naoto Kan.

Nicolas Sarkozy avait pourtant déclaré : « Il n'est pas question de déranger les autorités japonaises qui doivent se consacrer de façon totale à la gestion de la crise mais, bien évidemment, si l'opportunité se présentait et si les autorités japonaises le souhaitaient, il va de soi qu'au moment de mon déplacement en Asie, je me rendrais là-bas pour manifester notre solidarité. »

Sarkozy sera à Nankin

Le président français ne profitera donc pas du séminaire des pays du G20 qui se déroulera le 31 mars à Nankin (Chine) pour manifester sa solidarité au peuple japonais.

21 mars 2011

http://gaelle.hautetfort.com/archive/2011/03/22/sarkozy-n-ira-pas-au-japon.html






Mais que fait donc la "communauté interlope" ?Alger : Les forces anti-émeutes délogent par la violence les enseignants contractuels

21/03/2011 10:07



Alger : Les forces anti-émeutes délogent par la violence les enseignants contractuels

Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

le 21.03.11 | 10h38 Réagissez

Les forces anti-émeutes sont intervenues dans la nuit de dimanche à lundi pour déloger violemment près de 200 enseignants contractuels qui ont décidé de poursuivre leur sit-in en campant toute la nuit devant la Présidence à El-Mouradia. "Ils nous ont tabassés sans aucune retenue. Des femmes et des hommes, les policiers ont frappé tout le monde avec brutalité", dénonce Myriem Maarouf, présidente du Conseil national des enseignants contractuels. 

"Sept de nos camarades ont été blessés lors de cet assaut de la Police qui a commencé vers 23 h 30", indique encore notre interlocutrice. Ces sept enseignants ont été tous transférés à l'hôpital Mustapha Bacha pour subir des soins. "Fort heureusement, ils ont quitté l'hôpital mercredi matin. Nous étions surtout inquiets pour notre camarade, Gherib Fouzi, enseignant à Oued Souf. Il est cardiaque et il a subi un véritable matraquage", explique à elwatan.com Myriem Maarouf.

Mercredi matin, après une nuit mouvementée où les forces de l'ordre ont tout tenté pour les déloger devant la Présidence, près de 400 enseignants contractuels, précise Myriem Maarouf à elwatan.com, ont décidé de reconduire leur protestation devant le Palais d'El-Mouradia. 

"La répression n'aura jamais raison de notre détermination à mener notre lutte. Nous exigeons nos droits fondanementaux, à savoir un poste de travail comme enseignant permanent et un salaire digne. Pour cela, nous continuerons à manifester notre colère nuit et jour devant la Présidence", assure enfin la Présidente du Conseil National des enseignants contractuels. 

Abderrahmane Semmar

Mots-clés

AlgerAlgérie
http://www.elwatan.com/actualite/alger-les-forces-anti-emeutes-delogent-par-la-violence-les-enseignants-contractuels-21-03-2011-117027_109.php





A vaincre sans péril ...Libye :enfin ! Des Rafale français dans le ciel libyen.c'est bien le seul endroit où on peut voir ces ruineuses machines .

21/03/2011 10:04



Libye : des Rafale français dans le ciel libyen

  • Les troupes loyalistes a Kadhafi viennent d’abattre un avion des rebelles. Je ne savais pas que les rebelles avaient des avions. Si nous sommes en présence de deux armées, ce n’est pas un gouvernement contre sa population mais une guerre civile. Je commence a me demander si on (...)
    Canadien
    Lire les réactions

C’est parti ! des Rafale sont actuellement au dessus du sol libyen et commencent leur mission.

18.50 : Une vingtaine d’avions français sont engagés dans cette opération, dont huit Rafale. Le porte-avions Charles-de-Gaulle va faire route vers les côtes libyennes avec sa flottille de Rafale. Les avions français ont déjà neutralisé quelques cibles - sans autres précisions.

« Nos avions empêchent les attaques aériennes sur Benghazi »

« D’ores et déjà, nos avions empêchent les attaques aériennes sur la ville de Benghazi. D’ores et déjà, d’autres avions français sont prêts à intervenir contre des blindés qui menaceraient des civils désarmés »

La défense antiaérienne et les colonnes de blindés libyens pourraient être les premières cibles. Pas d’autre information pour l’instant.

Kadhafi peut à tout moment arrêter les exactions sur les civils et la voie diplomatique prendra le relai, c’est ce qu’a laissé entendre le président Sarkozy.

http://www.armees.com/info/actualites/libye-des-rafale-francais-dans-le-ciel-libyen,39731.html






Du neuf pour les valises rifaines.

21/03/2011 10:01




Nouvelle ligne maritime TANGER MED - VALENCE - LIVOURNE
Dans le but de renforcer les liaisons maritimes entre le Maroc et la rive Nord de la Méditerranée, une nouvelle ligne vient d’être lancée par le groupe de transport maritime italien Grimaldi entre les ports de Tanger Med et Livourne (Italie) via Valence (EspaLes deux rotations hebdomadaires de cette ligne triangulaire seront assurées par le navire \"Ikarus Palace\", long de 200 mètres et ayant une capacité de 1.200 passagers et 900 voitures.
Pour le directeur commercial du groupe armateur, M. Guido Grimaldi, cette liaison s\'inscrit dans le cadre des initiatives visant à construire un réseau maritime performant capable de faire connecter l\'ensemble du bassin méditerranéen.
« Cette ligne représente un investissement important, témoignant de la confiance des opérateurs dans la croissance de l\'économie marocaine, qui répond aux besoins grandissants en matière de transport maritime entre le Maroc et l\'Europe », a-t-il indiqué.
De son côté, le directeur du port Tanger Med, M. Mostafa Mouzani, a suligné l\'intérêt de cette ligne, opérationnelle en phase d\'essai depuis novembre dernier, dans le processus de développement des activités du port, notant qu\'elle permet de rallier deux pays européens, l\'Espagne et l\'Italie, qui constituent deux grandes destinations autant pour les camions TIR que pour les passagers.
« Le navire de dernière génération \"Ikarus Palace\" offre toutes les commodités nécessaires pour assurer le confort des passagers », affirme M. Mouzani, saluant les efforts déployés par l\'autorité portuaire de Tanger Med et le groupe Grimaldi pour réussir ce projet.
Pour sa part, l\'ambassadeur adjoint d\'Italie au Maroc, M. Orazio Guanciale, estime que cette nouvelle ligne maritime constitue un vrai \"acte de foi\" dans le marché marocain et l\'avenir de la coopération entre les deux pays, soulignant, dans ce sens, la stabilité dont jouit le Maroc, contrairement à d\'autres pays de la région, et le grand potentiel qu\'offre son développement économique pour les échanges avec les pays européens.gne).

Les deux rotations hebdomadaires de cette ligne triangulaire seront assurées par le navire \"Ikarus Palace\", long de 200 mètres et ayant une capacité de 1.200 passagers et 900 voitures.
Pour le directeur commercial du groupe armateur, M. Guido Grimaldi, cette liaison s\'inscrit dans le cadre des initiatives visant à construire un réseau maritime performant capable de faire connecter l\'ensemble du bassin méditerranéen.
« Cette ligne représente un investissement important, témoignant de la confiance des opérateurs dans la croissance de l\'économie marocaine, qui répond aux besoins grandissants en matière de transport maritime entre le Maroc et l\'Europe », a-t-il indiqué.
De son côté, le directeur du port Tanger Med, M. Mostafa Mouzani, a suligné l\'intérêt de cette ligne, opérationnelle en phase d\'essai depuis novembre dernier, dans le processus de développement des activités du port, notant qu\'elle permet de rallier deux pays européens, l\'Espagne et l\'Italie, qui constituent deux grandes destinations autant pour les camions TIR que pour les passagers.
« Le navire de dernière génération \"Ikarus Palace\" offre toutes les commodités nécessaires pour assurer le confort des passagers », affirme M. Mouzani, saluant les efforts déployés par l\'autorité portuaire de Tanger Med et le groupe Grimaldi pour réussir ce projet.
Pour sa part, l\'ambassadeur adjoint d\'Italie au Maroc, M. Orazio Guanciale, estime que cette nouvelle ligne maritime constitue un vrai \"acte de foi\" dans le marché marocain et l\'avenir de la coopération entre les deux pays, soulignant, dans ce sens, la stabilité dont jouit le Maroc, contrairement à d\'autres pays de la région, et le grand potentiel qu\'offre son développement économique pour les échanges avec les pays européens.

http://www.lejournaldetanger.com/article.php?a=3325




Commentaire de credirect-pro (12/12/2014 02:59) :

Témoignage de pret serieux et rapide dans 24H E-mail: mathieuserverine@outlook.fr Je viens par ce message témoigné d'un service bien reçu J'ai contacter Mme Séverine Mathieu pour une demande de crédit entre particulier que j'ai bien reçu. Le crédit d'une création de mon propre projet , d'une somme de 10.000€ quelque soit le montant que vous désirez .Vous êtes fichés, interdits bancaires et vous n'avez pas la faveur des banques ou mieux vous avez un projet et besoin de financement, un mauvais dossier de crédit ou besoin d'argent pour payer des factures, fonds à investir sur les entreprises. Alors si vous avez besoin de prêt d’argent n'hésitez pas à la contacter par E-mail : mathieuserverine@outlook.fr E-mail: mathieuserverine@outlook.fr Pour en savoir plus sur ses conditions bien favorable

http://credirect-pro.vip-blog.com/




Il ne s'agit bien sûr pas d'une victoire sur le chômage,.Tir aux pigeons en Libye

21/03/2011 09:59



Tir aux pigeons en Libye

Samedi 20 mars 2011, 17 h 45, première victoire de la France ou plutôt du Président français. Une victoire qu'il attendait depuis 4 ans. Peut-être même l'espérait-il tous les matins en se rasant.

Il ne s'agit bien sûr pas d'une victoire sur le chômage, sur la relance de l'économie ou du pouvoir d'achat des Français, pas non plus de l'arrêt de la pauvreté qui progresse dans notre pays depuis aussi 4 longues années ! Non, il s'agit tout simplement de la victoire de la glorieuse aviation française, l'une des meilleures du monde, qui aurait fait voler en 1 000 éclats un véhicule donné pour être des forces libyennes. Notre aviation a brillamment détruit avec succès et sans aucune perte pour elle, outre celle de la roquette tirée, un véhicule d'assauts ennemi, armé par le dictateur Kadhafi, et traîné en plein désert par 2 ou 3 bourricots affamés car en panne de moteur.
 
Enorme victoire pour le chef de nos armées, surtout à 24 heures des élections cantonales. Les députés et sénateurs de l'UMP peuvent être fiers d'avoir un tel patron.
 
Je tiens à rappeler que cette guerre est celle que la France voulait depuis des semaines, sous la férule de son Président. Pourtant notre pays n'était pas menacé, même pas par les fameux immigrés du français Claude Guéant qui l'empêcheraient d'être vraiment chez lui en France. 
 
Comme la guerre d'Irak avait été voulue par Bush et uniquement par lui. Le maître américain semble avoir fait un émule dans notre pays. Ce dernier disait déjà en 2002, 2003, 2004, 2005 et 2006 son admiration pour Georges W. Tous nous savons où cela a conduit la région autour de l'Irak. A des centaines de milliers de morts civils. A quelques dizaines de morts militaires. Toujours trop diront certains. Selon les informations d'aujourd'hui le nombre de morts civils est déjà important en Libye, tandis que les morts militaires se comptent en unité.
 
Pour entrer en guerre contre son ex-ami Kadhafi, et selon des sources proches du dossier, le Chef de l'Etat français aurait exigé des Anglais et des Américains, qu'ils le laissent entrer tout seul en premier, comme un grand qu'il est, dans la bataille contre le petit poucet puant. Le dictateur libyen. Cela a été fait samedi à 17 h 45.
 
Je ne sais pas vous, mais moi, je me sens mal à l'aise. Oh, pas qu'un ami tire sur son ancien ami, ce sont leurs affaires, mais en écoutant et lisant les faits à droite et à gauche, le Libyen semble aussi fort que Nicolas Sarkozy en communication. En effet, son armée ne serait composée selon les experts que de quelques milliers d'hommes, mal préparés bien que supérieurs aux insurgés. Il n'y aurait certainement pas des centaines de morts depuis le début de la révolte. Les informations nous le disent : 3 morts ici, 1 mort là, peut-être quelques-uns ailleurs. L'histoire le dira rapidement.
 
Je rappelle que les forces de l'ordre tunisiennes et égyptiennes ont tués des centaines de personnes et que nous n'avons rien fait et quasiment rien dit. Il est vrai que Ben Ali et Moubarak portés costumes cravates, Rolex et autres bling-bling, comme beaucoup de nos dirigeants.
 
Depuis 2007, notre pays sous la présidence de Nicolas Sarkozy paraît vouloir jouer au bœuf et à la grenouille avec les Américains. Intelligent qu'il est, Obama a saisi la perche tendue par le Président français et il entend sûrement en profiter demain pour lui demander de jouer au gendarme du monde avec lui et les Anglais. Comme Blair l'avait fait en Irak avec Bush.
 
La question est maintenant de savoir ce que fera notre chef va-t-en-guerre si demain Israël bombarde des Palestiniens de Gaza ? Si la Chine attaque son peuple du Tibet ? Si la Russie élimine quelques centaines de Tchéchènes ? Si Gbagbo le dictateur lance ses mercenaires contre le prédisent élu de Côte-d'Ivoire ?
 
Premier aussi à avoir reconnu le gouvernement des insurgés de Tripoli, Nicolas Sarkozy est aujourd'hui de fait le premier à être menacé par son ex-ami Kadhafi de représailles sanglantes et terroristes : avion qui saute en plein vol, bombe dans le métro, preuve du financement de la campagne de 2007, et bien d'autres catastrophes que l'imagination d'un malade mental pourrait ourdir contre celui qui l'a aimé puis trahi.
 
La première leçon que je tire de cette affaire de marketing géopolitique c'est que le vieil adage "garde de moi de mes ennemis, je me garderai de mes amis" est terriblement d'actualité. La seconde vient de Kadhafi lui-même : "la vengeance est un plat que se mange froid" et est proportionnelle à la grosseur du marteau qui a été utilisé par les infidèles pour écraser la mouche immonde qu'il était assurément.
 
 A cette heure-ci le déluge de feu continu de tomber sur la Libye et une invincible armada se positionne devant ses côtes.
 
Aucune porte de sortie n'étant laissée au dictateur, ce dernier va lutter jusqu'au bout. Qu'a-t-il à perdre ? Une fois venue la mort, il s'ouvre le paradis de sa croyance où l'attendent plus de vierges que sa toile de tente (la même que celle plantée il y a 3 ans dans les jardins de l'Elysée face aux fenêtres de son ami) n'en a jamais abritées. Alors, il ira selon moi, jusqu'au bout. Dès lors le compteur des morts civils a commencé sa course infernale.
 
Photo : wikipédia.
par j-p. bédol lundi 21 mars 2011 - 8 réactions
par j-p. bédol lundi 21 mars 2011 - 8 réactions Ecouter en mp3 (Synthèse vocale par ReadSpeaker)
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/tir-aux-pigeons-en-libye-90960





Cantonales : Le parti de Copé ,Sarközy & Co enregistre un recul historique

21/03/2011 09:56



Cantonales : l'UMP enregistre un recul historique

Mots clés : , ,

Par Judith Waintraub
21/03/2011 | Mise à jour : 06:53
Réactions (90)

Le parti présidentiel perd quatre points par rapport à l'élection de 2004.

Avec 17 % des suffrages, l'UMP et ses alliés du centre qui se sont présentés sous leur étiquette nationale perdent presque quatre points par rapport à l'élection de 2004, où les mêmes cantons étaient en jeu. Ils avaient fait à l'époque 20,95 %. Claude Guéant, en annonçant les résultats encore partiels dont il disposait en milieu de soirée, a additionné d'office au score UMP-centre celui des candidats «majorité présidentielle» (autour de 5,5 %) et celui des divers droite (9,5 %). Ce qui lui a permis d'atteindre un résultat nettement plus flatteur, autour de 32,5 % des voix. D'autant plus flatteur que le nouveau ministre de l'Intérieur s'est bien gardé d'effectuer la même opération avec les voix de gauche. Mais malgré ces calculs savants, le premier tour des cantonales marque un recul historique du parti présidentiel.

Ses dirigeants pariaient sur l'abstention pour limiter les dégâts. Elle a effectivement atteint un niveau record, mais au bénéfice du PS et du Front national. D'où l'appel à la «mobilisation générale» lancé dimanche par Jean-François Copé. Le secrétaire général a assuré que le fort taux d'abstention prouvait l'existence d'«un réservoir de voix extrêmement important» au second tour pour la majorité. Un optimisme que sa mine sombre démentait.

L'essentiel de son message concernait le Front national. Le secrétaire général a confirmé sur un ton solennel la ligne arrêtée à l'Élysée : «Je demande à nos candidats de se maintenir partout où ils peuvent le faire, y compris en troisième position, pour l'emporter dimanche prochain.» Il a répété que dans les cantons où l'UMP a été éliminée dimanche soir, il n'y aurait «pas d'alliance avec le Front national» et «pas non plus de front républicain», pour ne pas nourrir dans l'électorat un «sentiment de connivence» entre l'UMP et le PS, alors qu'il n'y a «rien de commun entre eux». Mais s'il s'en est remis à «la liberté de choix» des électeurs, il n'a pu s'empêcher d'ajouter : «Chacun comprenant que nous ne voterons pas pour le FN.» Un peu plus tard, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, a annoncé que «personnellement», elle voterait pour un candidat de gauche face à un FN. «Je n'ai pas peur de prononcer le nom de “front républicain”», a déclaré de son côté la sénatrice UMP du Bas-Rhin Fabienne Keller. Le Nouveau Centre s'est prononcé dans le même sens. Son porte-parole, Jean-Marie Cavada, a affirmé : «En aucun cas, aucune voix, aucun siège ne doit aller au Front national.» Jean-Louis Borloo, lui, a appelé à « faire barrage au FN».

La consigne du «ni-ni» a donc connu ses premiers accrocs, ce qui promet des discussions acharnées d'ici à dimanche. En attendant, la majorité, qui détenait 44 départements, peut se flatter de quelques succès symboliques, comme la réélection au premier tour du ministre de la Justice, Michel Mercier, dans le Rhône, et celles du patron des députés Nouveau Centre, François Sauvadet, en Côte-d'Or, du président du NC, Hervé Morin, dans l'Eure, et d'Éric Ciotti, secrétaire national à la sécurité de l'UMP, dans les Alpes-Maritimes.

http://www.lefigaro.fr/politique/2011/03/20/01002-20110320ARTFIG00251-cantonales-l-ump-enregistre-un-recul-historique.php






Guerre en Libye : la « furia » française(française ?)

21/03/2011 02:54



Guerre en Libye : la « furia » française

samedi 19 mars 2011, par Philippe Leymarie

Frappes ciblées, zone d’exclusion aérienne, et — tant qu’on y est — se payer enfin la tête de Kadhafi : les chasseurs Rafale ont fait leurs premiers raids dans le ciel de la Libye samedi en début d’après-midi, inaugurant la campagne de pilonnage menée également par des chasseurs britanniques et des navires américains. La France, revenue des petites compromissions et des grands aveuglements de ce début d’année sur la portée du « réveil arabe », tient enfin sa « grande cause » de salubrité publique internationale, retrouve ses antiennes sur les droits humains, peut mettre en musique l’ingérence à la mode Kouchner. Et peu importe la lettre des résolutions, pourvu qu’on ait l’ivresse…

Actualisé au 20 mars 2011

Le feu est passé au vert, la légitimité acquise : le Conseil de sécurité a donné son onction en votant, le 17 mars, la résolution 1973 sur la Libye ; et un déjeuner-sommet à l’Elysée, samedi, organisé à la va-vite, a conforté l’inattendu "tombeur" de Khadafi. Mais les débats à l’ONU étaient déjà loin : l’expérience prouve qu’il ne faut pas trop s’attacher à la lettre des résolutions, dont l’application se fait souvent sur un mode « glissant », en fonction des intentions de ceux qui sont chargés de les interpréter et de les mettre en œuvre.

Exemple, avec cette invocation en boucle de l’impérieuse nécessité de « protéger les populations » (Civilian protection) :

— Les "populations" en tant que telles avaient été visées durant la première phase de la répression, lorsque des policiers libyens, puis des mercenaires africains avaient tiré sur les manifestants, faisant plusieurs centaines de victimes. Mais, si tous les opposants ont été traités de « terroristes d’Al Qaida » ou de « bandits », il n’y a pas eu ensuite de politique de massacre délibéré de civils. Si cela avait été le cas, la résolution de l’ONU aurait sans doute été adoptée beaucoup plus tôt. Qu’il ait agi avec sincérité ou non, le gouvernement libyen a demandé successivement aux civils de se pousser, de déposer les armes, de se rallier, de profiter d’une amnistie, etc.

— Il y a un million d’habitants dans la région de Benghazi, mais une fraction de ces civils sont aussi … des combattants, qui appartiennent désormais à… une armée, même si elle semble de fortune, et peu efficace. Il s’agit de soldats parfois très aguerris, notamment d’anciens militaires ou policiers ralliés (y compris quelques généraux) ; ou de recrues plus récentes, civiles à l’origine, mais qui manient depuis quelques semaines des armes, y compris de calibre respectable (mortiers, mitrailleuses, batteries antiaériennes, etc.) ou même lourdes (quelques chars, quelques avions). Ce ne sont pas, ou plus, des civils sans défense (classiquement, les femmes, enfants, vieux, malades, etc.) ...

Guerre secrète Retour à la table des matières

Donc, inutile de se voiler la face. L’objectif n’est pas seulement de mettre des civils à l’abri : il est de renverser le cours de la bataille en permettant aux insurgés de ne pas la perdre ; et d’obtenir dans la foulée la chute du régime. C’est le vrai "but de la guerre", ou "l’effet final recherché", comme disent les militaires, qui aiment bien savoir où ils vont.

Puisque le « Dégage ! » qui a fait fureur ces dernières semaines dans le monde arabe n’a pas suffi en Libye à faire tomber le fruit (pas aussi mûr, apparemment, qu’en Tunisie et en Egypte), il fallait un coup de pouce de l’Occident, qui a un vieux compte à régler avec le dictateur agité de Tripoli, lui-même en délicatesse avec une bonne partie de la Ligue arabe, et de l’Union africaine. Mais, là, on est dans le domaine de la géopolitique, bien plus que dans celui de l’humanitaire, quoi que prétende la résolution onusienne.

Autre aspect qui peut prêter à confusion : l’intervention au sol - seule à même d’aboutir à la chute complète du régime Khadafi. Elle est écartée explicitement par la résolution de l’ONU : "... tout en excluant le déploiement d’une force d’occupation étrangère sous quelque forme que ce soit et sur n’importe quelle partie du territoire libyen".

Les principaux partenaires en cause ne souhaitent d’ailleurs pas, en principe, que leurs troupes apparaissent comme les envahisseurs ou occupants d’un pays arabe ou musulman, dans le sillage de ce qui s’est fait en Irak et en Afghanistan. Donc, cette intervention au sol ne devrait pas se faire. Mais il y a des moyens de contourner la difficulté :

— l’expédition d’armes, via des fournisseurs tiers ;
— l’envoi de "conseillers", pour entraîner les insurgés libyens ;
— l’action clandestine, menée par des commandos ("éclairage" des frappes, coups de main, sabotages, provocations).

Une équipe de commandos britanniques avait été interceptée le mois dernier… par les rebelles — indice de cette « guerre secrète » qui, presque toujours, précède ou accompagne une opération « officielle ». D’ailleurs, la résolution 1973 autorise « l’emploi de tous les moyens nécessaires » à la protection des populations, ce qui donne finalement une marge d’interprétation plutôt large...

Habillage politique Retour à la table des matières

Cette guerre pour la démocratie en Libye (dans le meilleur des cas !), lancée sous aiguillon français, est essentiellement franco-britannique, avec aux manettes deux gouvernements conservateurs : sans remonter aux guerres mondiales, on peut rappeler l’expédition commune sur le Canal de Suez, en 1956 ; et la conclusion entre Paris et Londres, en novembre 2010, d’une batterie d’accords de coopération militaire, avec — pour la première fois — un volet concernant la dissuasion nucléaire, que ces deux pays sont les seuls à exercer dans l’Union européenne.

C’est donc l’occasion de se débarrasser d’un régime déconsidéré, infréquentable, etc. — le paradoxe étant que, ces dernières années, ledit régime s’était amendé, et avait été partiellement réintégré dans le jeu international. L’Italie en avait fait son partenaire privilégié, en matière économique, mais aussi d’antiterrorisme et de contrôle de l’immigration illégale. La France avait signé avec Tripoli un accord de défense, avec à la clé des ventes d’armement et des coopérations (qui pour la plupart, par chance – vu rétrospectivement –, n’avaient pas été suivies d’effets !). Et aujourd’hui, Paris se retrouve en situation d’avoir à détruire en Libye les derniers Mirage de fabrication française, vendus en leur temps, et récemment modernisés par Dassault… avec l’appui de l’Etat français.

Les état-majors, à Paris et à Londres, préparaient depuis plusieurs semaines des scénarios d’intervention. Ils menaient d’ailleurs ces jours-ci, en France, un exercice commun baptisé « Southern Mistral », prévu de longue date, dont les moyens techniques et humains ont pu être dérivés vers l’opération actuelle. Mais, dans les faits, et bien qu’ils se défendent d’être en première ligne, les militaires américains assurent l’essentiel de la coordination de l’opération, notamment à partir de leur état-major aérien à Ramstein, en Allemagne. Même si la France se donne le beau rôle, les Etats-Unis sont la "nation-cadre" de fait, au moins pour le moment.

Mini-coalition Retour à la table des matières

Quelques constatations politico-diplomatiques :

— Les armées de ces trois pays sont épaulées, sur un mode mineur, par le Canada, le Danemark, la Norvège, la Pologne, l’Espagne, la Belgique ;
— L’Italie, qui avait voulu éviter un engagement jusqu’à ces derniers jours, a accepté que ses bases dans le sud soient utilisées par la mini-coalition ;
— L’Allemagne et la Turquie ont tout fait pour rester en dehors de cette initiative ;
— Les Américains, qui se faisaient prier depuis quelques semaines (à cause de la situation périlleuse à Bahrein et au Yémen ?), n’ont accepté de donner leur voix et leur aide que lorsqu’il est apparu que le régime Kadhafi allait tirer son épingle du jeu, voire sortir renforcé de l’aventure ; ils affirment que leur appui à l’opération est "limité" (Barack Obama) ;
— L’OTAN est tenue à distance – du fait surtout des Français – afin de faire oublier l’actuelle opération calamiteuse en Afghanistan, mais agit en sous-main.
— L’Union européenne est marginalisée, une fois de plus, en tant qu’institution : le géant économique peine à définir et mettre en œuvre une politique étrangère et de défense commune ;
— La Russie et la Chine ont laissé faire (Khadafi n’est pas défendable, même par eux), renonçant à leur droit de veto : d’autres chats à fouetter, sans doute (voir plus loin ce qu’ils en ont dit à New-York).

Quelques petits pays de la Ligue arabe sont appelés à faire de la figuration, pour « habiller », sur un plan politique surtout, l’intervention franco-britannique-américaine : Liban, Qatar (seul à avoir annoncé l’engagement de quatre chasseurs, en étroite collaboration avec l’armée de l’air française) , Emirats arabes unis, Jordanie. Mais les voisins immédiats de la Libye (Tunisie, Egypte), encore fragiles, sont restés discrets. Soudan, Tchad, Algérie – qui font le dos rond – n’en pensent pas moins, etc.

Banquet des frappes Retour à la table des matières

En fait, l’habillage n’est pas si rutilant que cela : après les premières vagues de bombardements, le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa a estimé déjà ce dimanche qu’ils "s’écartent du but qui est d’imposer une zone d’exclusion aérienne", une mesure qui était soutenue à l’origine par l’organisation panarabe. Quant à l’Union africaine, pourtant annoncée au "banquet des frappes" samedi à la mi-journée, à l’Elysée, elle n’était pas représentée, et a demandé dimanche "que les armes se taisent". L’amiral Mike Mullen, chef d’état-major américain, a rappelé ce même dimanche que l’objectif poursuivi n’était pas, en principe, de s’en prendre au régime Khadafi en tant que tel, paraissant en retrait par rapport aux rodomontades françaises et britanniques.

Mais, à propos d’Elysée, belle opération de politique intérieure-extérieure de Nicolas Sarkozy, flanqué de l’Ex - l’ancien premier ministre Alain Juppé, appelé au secours d’une diplomatie française en péril - qui, en "nation-cadre" d’une opération plus ou moins multinationale, parvient à faire oublier ... les cantonales hexagonales ; les inquiétudes sur la sécurité des centrales dans la France championne du monde de l’électricité nucléaire ; les catastrophes au Japon ... Rien de tel qu’une bonne guerre, surtout si elle n’est pas trop difficile à mener, pour faire bouger les lignes ... politiques.

Cibles prioritaires Retour à la table des matières

Le montage de cette coalition, une fois habillée politiquement par l’ONU, la Ligue arabe, etc. , pose surtout des problèmes de coordination et d’efficacité sur le terrain – la difficulté étant de répartir les tâches, et déterminer les cibles et leur priorité, dans la phase des premières frappes : dans une optique étroite, il s’agit des radars, systèmes anti-aériens, pistes d’aviation, et bases aériennes. Dans une définition plus large, qui semble avoir été adoptée d’emblée, une gamme d’objectifs qui peut aller des centres de commandement, casernes, etc., aux blindés ou colonnes de véhicules de l’armée de Kadhafi, voire à ses lignes de ravitaillement, ou ses instruments de communication et propagande, comme les émetteurs de radio-télévision.

La coalition affirmait dimanche après-midi avoir stoppé l’avance des troupes de Khadafi sur Benghazi, et touché à des degrés divers 20 cibles sur 22 ( dont des systèmes de défense antiaérienne et des noeuds de communication stratégiques, tous sur la côte méditerranéenne), notamment lors des tirs d’une centaine de missiles de croisière Tomahawk, dans la nuit de samedi à dimanche, par des navires et sous-marins américains.

Sur un plan technique, le « cocktail » de moyens rassemblés par la France avec ses alliés paraît bien lourd, surtout si l’on pense à la relative faiblesse des moyens dont disposerait le régime Kadhafi , désorganisé au surplus par 2 ou 3 jours de frappes intensives : au mieux, une quarantaine de milliers de soldats, dont moins d’un tiers de troupes d’élite, et une fraction de mercenaires africains ; une douzaine de chasseurs, et autant d’hélicoptères qui étaient en état de vol (avant les frappes) ; des blindés de modèle ancien, etc.

Pour faire respecter une « no-fly zone » sur la durée, il aura fallu mobiliser :
— des moyens d’observation (des satellites américains) et de contrôle ou guidage (appareils AWACS français ou otaniens) ;
— des escadrilles de chasseurs (Mirage, Rafale, Tornado, F16), et leurs avions-ravitailleurs ;
— des bases ( comme Solenzara en Corse, située à une heure des côtes libyennes, ou les bases US-OTAN en Sicile) ;
— le porte-avions français Charles-de-Gaulle , qui a appareillé dimanche, prendra le relais, au large des côtes libyennes, où croisent déjà plusieurs unités de l’US Navy, de la Royal Navy, etc. .

Raisons de principe Retour à la table des matières

Pour information, voici – telles que les restituait Jean-Dominique Merchet, sur son blog Secret défense – les raisons données par les cinq pays (sur quinze) du Conseil de sécurité qui se sont abstenus de soutenir la résolution franco-britannique :

— L’Allemagne « ne souhaite pas s’engager dans une confrontation militaire » ;

— L’Inde est convaincue qu’il « n’existe pratiquement aucune information crédible sur la situation sur place » qui puisse justifier la décision d’établir une zone d’exclusion aérienne et ne « sait pas plus comment les mesures prises seront appliquées » ;

— Le Brésil estime que « le texte présenté aujourd’hui envisage des mesures qui vont bien au-delà de l’appel de la Ligue des Etats arabes qui demandait des mesures fortes pour faire cesser la violence. (...) Nous ne sommes pas convaincus que l’utilisation de la force permettra d’atteindre l’objectif commun qui est de mettre un terme à la violence et de protéger les civils » ;

— La Russie s’y oppose « pour des raisons de principe » et déplore le fait de n’avoir pas obtenu de réponse sur les moyens permettant de mettre en place le régime d’exclusion aérienne. « Nous avons aussi vu passer sous nos yeux un texte dont le libellé n’a cessé de changer, suggérant même par endroits la possibilité d’une intervention militaire d’envergure. »

— La Chine rappelle qu’elle s’est « toujours opposée au recours à la force dans les relations internationales » et qu’elle « éprouve toujours de grandes difficultés à l’égard de plusieurs dispositions importantes du texte de la résolution ».

http://blog.mondediplo.net/2011-03-19-Guerre-en-Libye-la-furia-francaise

samedi 19 mars 2011, par Philippe Leymarie

Frappes ciblées, zone d’exclusion aérienne, et — tant qu’on y est — se payer enfin la tête de Kadhafi : les chasseurs Rafale ont fait leurs premiers raids dans le ciel de la Libye samedi en début d’après-midi, inaugurant la campagne de pilonnage menée également par des chasseurs britanniques et des navires américains. La France, revenue des petites compromissions et des grands aveuglements de ce début d’année sur la portée du « réveil arabe », tient enfin sa « grande cause » de salubrité publique internationale, retrouve ses antiennes sur les droits humains, peut mettre en musique l’ingérence à la mode Kouchner. Et peu importe la lettre des résolutions, pourvu qu’on ait l’ivresse…


91 commentaires sur « Guerre en Libye : la “furia” française »

  • Gérard :
    19 mars @15h22   « »

    Il faut surtout voir un "rattrapage" après le peu d’empressement de soutenir les Révolutions en Tunisie et en Egypte de Sarko ... et le silence sur les autres "paradis" de démocratie du Yemen à l’Arabie Saoudite en passant par le Bahrein et la Syrie.
    Ce même Sarko qui avait promis de faire respecter en 48 h, le vote du peuple en Côte d’Ivoire.
    Sans parler du soutien aux régimes africains comme celui de la famile Bongo ... et d’autres.
    Et aussi oublier l’ami-ami d’il y a trois ans !

  • permalien Esteban :
    19 mars @16h07   « »

    Merci !
    Je n’en pouvais plus de ces nouvelles répétitives, simplistes et consensuelles nous rappelant qui est le méchant et qui sont les gentils, et expliquant comme à chaque fois qu’on y allait pour "aider les civils". Que c’est lourd, l’info sans profondeur pour la ménagère de moins de 50 ans...
    Merci pour cette analyse, enfin critique.

  • permalien Claude Animo :
    19 mars @16h44   « »

    Sarkozy, décidément, une véritable petite frappe.

  • permalien bgrbgr :
    19 mars @16h50   « »

    sarko conduit la france dans le caho sans s’en rendfe compte.sa surprise sera grande !!!!!!!!!!!!!!!!!

  • permalien Tariel :
    19 mars @17h04   « »

    Nous savons, que cette intervention militaire contre la Libye sera un désastre humain, accompagné d’une flagrante violation du droit international. Le peuple géorgien l’a subi en 2008. La situation était identique à celle d’aujourd’hui. La Russie était intervenue en vue de protéger ces soit disant ressortissants contre les géorgiens, ainsi violant l’intégrité territoriale de la Géorgie, violation tant critiquée par l’Occident. Or, présentement, c’est l’Occident qui prend les mesures semblables contre la Libye.

Actualisé au 20 mars 2011

Le feu est passé au vert, la légitimité acquise : le Conseil de sécurité a donné son onction en votant, le 17 mars, la résolution 1973 sur la Libye ; et un déjeuner-sommet à l’Elysée, samedi, organisé à la va-vite, a conforté l’inattendu "tombeur" de Khadafi. Mais les débats à l’ONU étaient déjà loin : l’expérience prouve qu’il ne faut pas trop s’attacher à la lettre des résolutions, dont l’application se fait souvent sur un mode « glissant », en fonction des intentions de ceux qui sont chargés de les interpréter et de les mettre en œuvre.

Exemple, avec cette invocation en boucle de l’impérieuse nécessité de « protéger les populations » (Civilian protection) :

— Les "populations" en tant que telles avaient été visées durant la première phase de la répression, lorsque des policiers libyens, puis des mercenaires africains avaient tiré sur les manifestants, faisant plusieurs centaines de victimes. Mais, si tous les opposants ont été traités de « terroristes d’Al Qaida » ou de « bandits », il n’y a pas eu ensuite de politique de massacre délibéré de civils. Si cela avait été le cas, la résolution de l’ONU aurait sans doute été adoptée beaucoup plus tôt. Qu’il ait agi avec sincérité ou non, le gouvernement libyen a demandé successivement aux civils de se pousser, de déposer les armes, de se rallier, de profiter d’une amnistie, etc.

— Il y a un million d’habitants dans la région de Benghazi, mais une fraction de ces civils sont aussi … des combattants, qui appartiennent désormais à… une armée, même si elle semble de fortune, et peu efficace. Il s’agit de soldats parfois très aguerris, notamment d’anciens militaires ou policiers ralliés (y compris quelques généraux) ; ou de recrues plus récentes, civiles à l’origine, mais qui manient depuis quelques semaines des armes, y compris de calibre respectable (mortiers, mitrailleuses, batteries antiaériennes, etc.) ou même lourdes (quelques chars, quelques avions). Ce ne sont pas, ou plus, des civils sans défense (classiquement, les femmes, enfants, vieux, malades, etc.) ...

Guerre secrète Retour à la table des matières

Donc, inutile de se voiler la face. L’objectif n’est pas seulement de mettre des civils à l’abri : il est de renverser le cours de la bataille en permettant aux insurgés de ne pas la perdre ; et d’obtenir dans la foulée la chute du régime. C’est le vrai "but de la guerre", ou "l’effet final recherché", comme disent les militaires, qui aiment bien savoir où ils vont.

Puisque le « Dégage ! » qui a fait fureur ces dernières semaines dans le monde arabe n’a pas suffi en Libye à faire tomber le fruit (pas aussi mûr, apparemment, qu’en Tunisie et en Egypte), il fallait un coup de pouce de l’Occident, qui a un vieux compte à régler avec le dictateur agité de Tripoli, lui-même en délicatesse avec une bonne partie de la Ligue arabe, et de l’Union africaine. Mais, là, on est dans le domaine de la géopolitique, bien plus que dans celui de l’humanitaire, quoi que prétende la résolution onusienne.

Autre aspect qui peut prêter à confusion : l’intervention au sol - seule à même d’aboutir à la chute complète du régime Khadafi. Elle est écartée explicitement par la résolution de l’ONU : "... tout en excluant le déploiement d’une force d’occupation étrangère sous quelque forme que ce soit et sur n’importe quelle partie du territoire libyen".

Les principaux partenaires en cause ne souhaitent d’ailleurs pas, en principe, que leurs troupes apparaissent comme les envahisseurs ou occupants d’un pays arabe ou musulman, dans le sillage de ce qui s’est fait en Irak et en Afghanistan. Donc, cette intervention au sol ne devrait pas se faire. Mais il y a des moyens de contourner la difficulté :

— l’expédition d’armes, via des fournisseurs tiers ;
— l’envoi de "conseillers", pour entraîner les insurgés libyens ;
— l’action clandestine, menée par des commandos ("éclairage" des frappes, coups de main, sabotages, provocations).

Une équipe de commandos britanniques avait été interceptée le mois dernier… par les rebelles — indice de cette « guerre secrète » qui, presque toujours, précède ou accompagne une opération « officielle ». D’ailleurs, la résolution 1973 autorise « l’emploi de tous les moyens nécessaires » à la protection des populations, ce qui donne finalement une marge d’interprétation plutôt large...

Habillage politique Retour à la table des matières

Cette guerre pour la démocratie en Libye (dans le meilleur des cas !), lancée sous aiguillon français, est essentiellement franco-britannique, avec aux manettes deux gouvernements conservateurs : sans remonter aux guerres mondiales, on peut rappeler l’expédition commune sur le Canal de Suez, en 1956 ; et la conclusion entre Paris et Londres, en novembre 2010, d’une batterie d’accords de coopération militaire, avec — pour la première fois — un volet concernant la dissuasion nucléaire, que ces deux pays sont les seuls à exercer dans l’Union européenne.

C’est donc l’occasion de se débarrasser d’un régime déconsidéré, infréquentable, etc. — le paradoxe étant que, ces dernières années, ledit régime s’était amendé, et avait été partiellement réintégré dans le jeu international. L’Italie en avait fait son partenaire privilégié, en matière économique, mais aussi d’antiterrorisme et de contrôle de l’immigration illégale. La France avait signé avec Tripoli un accord de défense, avec à la clé des ventes d’armement et des coopérations (qui pour la plupart, par chance – vu rétrospectivement –, n’avaient pas été suivies d’effets !). Et aujourd’hui, Paris se retrouve en situation d’avoir à détruire en Libye les derniers Mirage de fabrication française, vendus en leur temps, et récemment modernisés par Dassault… avec l’appui de l’Etat français.

Les état-majors, à Paris et à Londres, préparaient depuis plusieurs semaines des scénarios d’intervention. Ils menaient d’ailleurs ces jours-ci, en France, un exercice commun baptisé « Southern Mistral », prévu de longue date, dont les moyens techniques et humains ont pu être dérivés vers l’opération actuelle. Mais, dans les faits, et bien qu’ils se défendent d’être en première ligne, les militaires américains assurent l’essentiel de la coordination de l’opération, notamment à partir de leur état-major aérien à Ramstein, en Allemagne. Même si la France se donne le beau rôle, les Etats-Unis sont la "nation-cadre" de fait, au moins pour le moment.

Mini-coalition Retour à la table des matières

Quelques constatations politico-diplomatiques :

— Les armées de ces trois pays sont épaulées, sur un mode mineur, par le Canada, le Danemark, la Norvège, la Pologne, l’Espagne, la Belgique ;
— L’Italie, qui avait voulu éviter un engagement jusqu’à ces derniers jours, a accepté que ses bases dans le sud soient utilisées par la mini-coalition ;
— L’Allemagne et la Turquie ont tout fait pour rester en dehors de cette initiative ;
— Les Américains, qui se faisaient prier depuis quelques semaines (à cause de la situation périlleuse à Bahrein et au Yémen ?), n’ont accepté de donner leur voix et leur aide que lorsqu’il est apparu que le régime Kadhafi allait tirer son épingle du jeu, voire sortir renforcé de l’aventure ; ils affirment que leur appui à l’opération est "limité" (Barack Obama) ;
— L’OTAN est tenue à distance – du fait surtout des Français – afin de faire oublier l’actuelle opération calamiteuse en Afghanistan, mais agit en sous-main.
— L’Union européenne est marginalisée, une fois de plus, en tant qu’institution : le géant économique peine à définir et mettre en œuvre une politique étrangère et de défense commune ;
— La Russie et la Chine ont laissé faire (Khadafi n’est pas défendable, même par eux), renonçant à leur droit de veto : d’autres chats à fouetter, sans doute (voir plus loin ce qu’ils en ont dit à New-York).

Quelques petits pays de la Ligue arabe sont appelés à faire de la figuration, pour « habiller », sur un plan politique surtout, l’intervention franco-britannique-américaine : Liban, Qatar (seul à avoir annoncé l’engagement de quatre chasseurs, en étroite collaboration avec l’armée de l’air française) , Emirats arabes unis, Jordanie. Mais les voisins immédiats de la Libye (Tunisie, Egypte), encore fragiles, sont restés discrets. Soudan, Tchad, Algérie – qui font le dos rond – n’en pensent pas moins, etc.

Banquet des frappes Retour à la table des matières

En fait, l’habillage n’est pas si rutilant que cela : après les premières vagues de bombardements, le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa a estimé déjà ce dimanche qu’ils "s’écartent du but qui est d’imposer une zone d’exclusion aérienne", une mesure qui était soutenue à l’origine par l’organisation panarabe. Quant à l’Union africaine, pourtant annoncée au "banquet des frappes" samedi à la mi-journée, à l’Elysée, elle n’était pas représentée, et a demandé dimanche "que les armes se taisent". L’amiral Mike Mullen, chef d’état-major américain, a rappelé ce même dimanche que l’objectif poursuivi n’était pas, en principe, de s’en prendre au régime Khadafi en tant que tel, paraissant en retrait par rapport aux rodomontades françaises et britanniques.

Mais, à propos d’Elysée, belle opération de politique intérieure-extérieure de Nicolas Sarkozy, flanqué de l’Ex - l’ancien premier ministre Alain Juppé, appelé au secours d’une diplomatie française en péril - qui, en "nation-cadre" d’une opération plus ou moins multinationale, parvient à faire oublier ... les cantonales hexagonales ; les inquiétudes sur la sécurité des centrales dans la France championne du monde de l’électricité nucléaire ; les catastrophes au Japon ... Rien de tel qu’une bonne guerre, surtout si elle n’est pas trop difficile à mener, pour faire bouger les lignes ... politiques.

Cibles prioritaires Retour à la table des matières

Le montage de cette coalition, une fois habillée politiquement par l’ONU, la Ligue arabe, etc. , pose surtout des problèmes de coordination et d’efficacité sur le terrain – la difficulté étant de répartir les tâches, et déterminer les cibles et leur priorité, dans la phase des premières frappes : dans une optique étroite, il s’agit des radars, systèmes anti-aériens, pistes d’aviation, et bases aériennes. Dans une définition plus large, qui semble avoir été adoptée d’emblée, une gamme d’objectifs qui peut aller des centres de commandement, casernes, etc., aux blindés ou colonnes de véhicules de l’armée de Kadhafi, voire à ses lignes de ravitaillement, ou ses instruments de communication et propagande, comme les émetteurs de radio-télévision.

La coalition affirmait dimanche après-midi avoir stoppé l’avance des troupes de Khadafi sur Benghazi, et touché à des degrés divers 20 cibles sur 22 ( dont des systèmes de défense antiaérienne et des noeuds de communication stratégiques, tous sur la côte méditerranéenne), notamment lors des tirs d’une centaine de missiles de croisière Tomahawk, dans la nuit de samedi à dimanche, par des navires et sous-marins américains.

Sur un plan technique, le « cocktail » de moyens rassemblés par la France avec ses alliés paraît bien lourd, surtout si l’on pense à la relative faiblesse des moyens dont disposerait le régime Kadhafi , désorganisé au surplus par 2 ou 3 jours de frappes intensives : au mieux, une quarantaine de milliers de soldats, dont moins d’un tiers de troupes d’élite, et une fraction de mercenaires africains ; une douzaine de chasseurs, et autant d’hélicoptères qui étaient en état de vol (avant les frappes) ; des blindés de modèle ancien, etc.

Pour faire respecter une « no-fly zone » sur la durée, il aura fallu mobiliser :
— des moyens d’observation (des satellites américains) et de contrôle ou guidage (appareils AWACS français ou otaniens) ;
— des escadrilles de chasseurs (Mirage, Rafale, Tornado, F16), et leurs avions-ravitailleurs ;
— des bases ( comme Solenzara en Corse, située à une heure des côtes libyennes, ou les bases US-OTAN en Sicile) ;
— le porte-avions français Charles-de-Gaulle , qui a appareillé dimanche, prendra le relais, au large des côtes libyennes, où croisent déjà plusieurs unités de l’US Navy, de la Royal Navy, etc. .

Raisons de principe Retour à la table des matières

Pour information, voici – telles que les restituait Jean-Dominique Merchet, sur son blog Secret défense – les raisons données par les cinq pays (sur quinze) du Conseil de sécurité qui se sont abstenus de soutenir la résolution franco-britannique :

— L’Allemagne « ne souhaite pas s’engager dans une confrontation militaire » ;

— L’Inde est convaincue qu’il « n’existe pratiquement aucune information crédible sur la situation sur place » qui puisse justifier la décision d’établir une zone d’exclusion aérienne et ne « sait pas plus comment les mesures prises seront appliquées » ;

— Le Brésil estime que « le texte présenté aujourd’hui envisage des mesures qui vont bien au-delà de l’appel de la Ligue des Etats arabes qui demandait des mesures fortes pour faire cesser la violence. (...) Nous ne sommes pas convaincus que l’utilisation de la force permettra d’atteindre l’objectif commun qui est de mettre un terme à la violence et de protéger les civils » ;

— La Russie s’y oppose « pour des raisons de principe » et déplore le fait de n’avoir pas obtenu de réponse sur les moyens permettant de mettre en place le régime d’exclusion aérienne. « Nous avons aussi vu passer sous nos yeux un texte dont le libellé n’a cessé de changer, suggérant même par endroits la possibilité d’une intervention militaire d’envergure. »

— La Chine rappelle qu’elle s’est « toujours opposée au recours à la force dans les relations internationales » et qu’elle « éprouve toujours de grandes difficultés à l’égard de plusieurs dispositions importantes du texte de la résolution ».






Parade de l’oligarchie à Saint-Germain-des-Prés

21/03/2011 02:45



Parade de l’oligarchie à Saint-Germain-des-Prés

Fondée en 1990 par Bernard-Henri Lévy, la revue La Règle du Jeu a fêté à la fin de 2010 ses vingt ans au Flore, le café que fréquentèrent autrefois Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre, en face l’église Saint-Germain-des-Prés. Les temps ont bien changé et le quartier aussi. Le grand luxe y a détrôné l’existentialisme. Pour cet anniversaire, le Flore a accueilli de nombreux invités. Une foule disparate où l’on trouvait des intellectuels certifiés, des journalistes établis et quelques hommes politiques importants. Une oligarchie des lettres et des arts, de la presse et des médias bien plus que des affaires et de la politique. Mais une oligarchie non dépourvue de pouvoir en ces temps de communication de masse.

Toutefois, dans les murs vénérables du Flore, l’ambiance n’est pas aux affaires ni aux stratégies politiques. La foule qui s’y presse manifeste l’aisance et l’enjouement d’une société mondaine où les retrouvailles ont toujours le goût agréable de complicités anciennes, d’un entre-soi fort engageant, d’une réunion de famille où les nouvelles vont bon train et où les animosités passent au second plan d’une entente affichée, garante de l’avenir. L’excellence des invités est en harmonie avec cette commémoration festive de la naissance d’une revue intellectuelle, littéraire et politique. Les buffets sont somptueux, le champagne coule à flots dans une générosité qui n’a d’égale que la classe dont font preuve les invités. Les pouvoirs ici mis en commun ne couvrent pas le même champ que ceux rassemblés dans les grands cercles parisiens, mais ils les complètent, en particulier dans la maîtrise que ce petit microcosme peut exercer sur les grands moyens d’information et de diffusion culturelle. Le pouvoir est dépendant de ces rassemblements qui, sous leur aspect mondain et futile, concentrent les agents sociaux qui ont la capacité, et même le rôle, de prendre des décisions, de définir des stratégies, d’orienter la vie culturelle et politique.

L’anniversaire de la revue de Bernard-Henri Lévy met en évidence un capital culturel de grande ampleur par la présence d’une « intelligentsia » dont les qualités peuvent être éventuellement discutées, mais qui représente un pouvoir considérable dans les structures de production des biens culturels. Les gens de lettres étaient foison, depuis Philippe Sollers jusqu’à Milan Kundera en passant par Christine Angot. Belle brochette pour l’information écrite avec Laurent Joffrin, directeur de Libération, Etienne Mougeotte, qui occupe le même poste au Figaro, Franz-Olivier Giesbert, qui dirige Le Point, ou encore Maurice Szafran, directeur de Marianne, et Nicolas Brimo, administrateur délégué au Canard enchaîné.

Côté ondes hertziennes, un choix de gourmet : Jean-Luc Hees et Philippe Val, respectivement présidents du groupe Radio France et de France Inter. Pour la télévision, on citera Michèle Cotta, ancienne directrice de France 2, Thierry Ardisson et Marc-Olivier Fogiel, sans oublier le principal intéressé de la soirée, Bernard-Henri Lévy, qui, entre autres liens avec les chaînes publiques, a été reconduit en 2009, pour cinq ans, et à la demande de Nicolas Sarkozy, à la présidence du conseil de surveillance d’Arte, où il siège depuis 1993.

Mais l’hôte du Flore n’est pas sans contacts avec le monde des affaires. Bernard-Henri Lévy lui-même est, selon le Who’s Who, le fils d’un président de société. L’entreprise de négoce de bois de la famille Lévy, la Becob, a été rachetée en 1997 par M.François Pinault. Les relations entre le philosophe et l’homme d’affaires semblent cordiales. Dans son rôle de mécène, M. Pinault n’oublie pas de soutenir les affaires de Bernard-Henri Lévy, dont la production de films. Celui-ci tient une chronique régulière dans Le Point, propriété de M. Pinault. M. Xavier Niel, actionnaire majoritaire et dirigeant historique du groupe Iliad (Free), douzième fortune professionnelle de France selon Challenges, représentait également le patronat lié aux médias et à la communication. L’un des deux autres propriétaires du Monde, M. Pierre Bergé, ancien président-directeur général d’Yves Saint Laurent, participait également à la soirée.

Une telle fête ne pouvait être celle de l’oligarchie sans que le monde de la politique y soit représenté. Les rigueurs de l’hiver n’ont pas empêché Mme Simone Veil, MM. Bruno Lemaire (Union pour un mouvement populaire), Laurent Fabius (Parti socialiste), François Bayrou (Mouvement démocrate) et Hubert Védrine (ancien ministre des affaires étrangères qui avait commandé à Bernard-Henri Lévy un rapport sur l’Afghanistan) de rejoindre leurs amis à Saint-Germain-des-Prés.

Au Flore, les invités étaient trop nombreux pour se connaître tous personnellement. Or l’occasion permet d’étoffer son carnet d’adresses, puisque de tels raouts sont là pour conforter le capital social. C’est aussi le moment de renforcer les liens qui unissent les sous-ensembles de l’oligarchie les uns aux autres, celui des affaires avec ceux de la culture et de la politique. L’oligarchie est l’ensemble de tous ces réseaux, de ces partitions de la haute société, touchant aux domaines les plus divers de l’activité sociale. Dans une complicité enjouée qui subsume chacune de ces fractions dans la classe grande bourgeoise. La soirée anniversaire de La Règle du jeu s’est déroulée dans un quartier marqué du sceau d’une activité culturelle et artistique aujourd’hui en déclin, mais dont la mémoire est encore vive en ces lieux.

Les soirées de la grande bourgeoisie des affaires et de la politique se déroulent dans les beaux quartiers traditionnels. Dans les cercles, Union interalliée, Automobile ou Jockey Club, ou les salons de tel ou tel palace du 8e arrondissement. La cooptation des invités y est plus stricte que pour la soirée de Lévy au Flore. Mais le principe est le même : regrouper les élites, en faisant varier leurs champs d’activité économique et sociale. Et aussi leurs sensibilités politiques.

L’unité idéologique des membres dans les grands cercles parisiens, très majoritairement de droite, contraste avec un certain brouillage des frontières politiques au Flore, où certains invités, tels MM. Jack Lang, Laurent Fabius ou Arnaud Montebourg, se revendiquent d’une gauche diverse et plurielle. Cette hétérogénéité ne doit pas faire illusion. Si la classe dominante présente un large éventail d’opinions, elle fait preuve d’un attachement sans faille au capitalisme, garant de ses revenus confortables.

La présence de courants plus ou moins soucieux de social ne remet pas en cause le système financier et la droite conservatrice peut tolérer une gauche modérée qui ne menace pas ses intérêts fondamentaux. S’agit-il bien encore d’une « gauche », ou plutôt d’une alternative à la droite déconsidérée, aujourd’hui, par un président de la République qui n’a pas encore revêtu les habits de sa fonction ? Certaines des personnalités de cette « gauche » modérée sont proches de M. Dominique Strauss-Kahn. M. Védrine est membre du conseil d’administration de Louis Vuitton Moët Hennessy (LVMH), le groupe contrôlé par M. Bernard Arnault.

L’oligarchie, de droite comme de gauche, bien que traversée par des inflexions professionnelles et idéologiques, reste solidaire et unie dans la défense de ses intérêts. La fête du Flore fait penser à la société de cour analysée par Norbert Elias. « Par l’étiquette, écrivait-il, la société de cour procède à son autoreprésentation, chacun se distinguant de l’autre, tous ensemble se distinguant des personnes étrangères au groupe, chacun et tous ensemble s’administrant la preuve de la valeur absolue de son existence (1). »

Les mondanités à l’occasion d’anniversaires, de mariages ou tout simplement de dîners, cocktails, vernissages et autres premières d’opéra jouent un rôle dans la mobilisation de la classe dominante dans ses différentes composantes. L’ironie dont les dominés, qu’ils appartiennent aux classes moyennes ou populaires, gratifient fréquemment ces mises en scène de l’oligarchie exprime en réalité leur refus d’une position dominée. Mais cette dénégation par la dérision interdit de prendre la mesure de tout le bénéfice social qu’apporte la participation à ces grand-messes de la bourgeoisie, nécessaires au fonctionnement collectiviste de ceux qui concentrent les richesses et les pouvoirs.

Rien de bien neuf dans cette brillante réunion au Flore. Sauf sa visibilité, largement amplifiée par la publication d’un compte rendu détaillé de la soirée dans la revue dont on fêtait l’anniversaire. Publié sur Internet, en accès libre, il comprenait la liste des invités, rendue ainsi accessible à un large public, comme ce fut le cas pour la fête du Fouquet’s le 6 mai 2007, à l’occasion de l’élection de M. Nicolas Sarkozy.

L’argent décomplexé affiche ses victoires et sa santé. La classe dominante s’expose avec une ostentation que la vieille richesse prenait soin d’éviter. La visibilité des rouages du pouvoir montre des dominants conquérants et assurés de leur avenir, la guerre des classes dont parle l’un d’entre eux, M. Warren Buffett, leur semblant définitivement gagnée. Mais la crise financière et le rejet de cette société dont les inégalités sont devenues insupportables remettent en cause, une fois de plus, cet exhibitionnisme de la domination et laissent présager une nouvelle phase de discrétion prudente.

Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot.

http://www.monde-diplomatique.fr/2011/02/PINCON/20133
trouvé sur <http://rezo.net/>

, , , ,

Lien   imprimer Imprimer

Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot

Sociologues. Dernier ouvrage paru : Le Président des riches, Zones, Paris, 2010.

(1) Norbert Elias, La Société de cour, Flammarion, coll. « Champs », Paris, 2008 (éd. orig. : 1969).

Voir aussi






Début | Page précédente | 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 | Page suivante | Fin
[ Annuaire | VIP-Site | Charte | Admin | Contact aviseurinternational ]

© VIP Blog - Signaler un abus