|
| Accueil |
Créer un blog |
Accès membres |
Tous les blogs |
Meetic 3 jours gratuit |
Meetic Affinity 3 jours gratuit |
Rainbow's Lips |
Badoo |
[ COMMUNIQUE ] [ Les Analyses de KEG ] [ Volés en souriant ] [ Silences radios ] [ Revus par A.I ] [ NARCONEWS-Douane-Justice-Police ] [ Hey said the clown ] [ À l'étranger ] [ Le camp des saints ] [ Tartuffes ] [ Elites et Bobos ] [ J'y gagne quoi? ]
|
|
|
|
Bahreïn : l’empire contre-attaque.Sous les réformes annoncées, la répression est à l’œuvre et c’est l’Arabie saoudite qui est à la manœuvre.
27/03/2011 04:05
24 mars 2011
Article en PDF :
Sous les réformes annoncées, la répression est à l’œuvre et c’est l’Arabie saoudite qui est à la manœuvre.

Enfin ! Enfin, le pont-digue reliant Bahreïn à la terre ferme sert à ce pourquoi il a véritablement été conçu : rétablir l’ordre dans le petit royaume grâce aux troupes du grand royaume voisin. Lorsque le contrat a été signé en juillet 1981, c’est déjà ce qu’on disait. Lorsque le pont-digue a été inauguré en décembre 1986, on le susurrait encore : la raison d’être de cet ouvrage d’un milliard de dollars, entièrement financé par l’Arabie Saoudite et construit par un consortium dirigé par le groupe néerlandais Ballast Nedam est de pouvoir dépêcher en quelques heures des unités de la garde nationale saoudienne dans l’émirat voisin (ce n’était pas encore un royaume) afin d’y mater tout début d’insurrection chiite.
Lors de l’intifada de 1994-1995, on a parfois évoqué la présence de telles unités, mais cela ne s’est pas (du moins à ma connaissance) vérifié. Ces derniers jours, alors que les souks de Manama bruissaient de rumeurs d’envoi de forces saoudiennes dans l’île rebelle, les milieux officiels consentaient à évoquer la présence d’experts saoudiens. Mais aujourd’hui, c’est officiel : telles les armées du Pacte de Varsovie envahissant en août 1968 la Tchécoslovaquie pour mettre fin au Printemps de Prague au nom de la fraternelle solidarité du camp socialiste face aux menées contre-révolutionnaires encouragées par les impérialistes, on voit aujourd’hui les forces d’Arabie Saoudite, des Émirats arabes unis –à l’heure où j’écris ces lignes, il n’est pas question du Koweït ni du Qatar– traverser les 25 kilomètres de bras de mer séparant Bahreïn de la terre ferme pour mettre en œuvre la « doctrine Abdallah de souveraineté limitée » au sein des monarchies du Golfe.
La veille, le roi de Bahreïn, cheikh Hamad Ben Issa Al Khalifa, et son fils Salman, le prince héritier, parlaient de dialogue et de réconciliation. À l’heure où ces généreuses paroles d’espoir étaient prononcées, ils ne pouvaient ignorer l’invasion qui se préparait. De deux choses l’une : ou bien la venue de ces troupes des pays « frères » du Conseil de coopération du Golfe s’est faite à leur demande, et la duplicité dont ils ont fait preuve laissera des traces profondes à Bahreïn, ou bien ils ont été placés devant le fait accompli, un diktat comparable à celui subi par Dubcek lorsqu’il fut sommé de s’expliquer à Moscou devant Leonid Brejnev, et cela n’augure rien de bon non plus pour les réformes politiques à Bahreïn et la capacité de ses dirigeants à reprendre l’initiative.
La balance est inégale et, dans un premier temps du moins, la force prévaudra. Le prince Nayef, chef de toutes les polices d’Arabie (et désormais de Bahreïn) pourra dire : « l’ordre règne à Manama ». Mais les apparences sont trompeuses. Car la société bahreïnie est habituée à la répression. La structure villageoise et rurale de ce micro-pays en font un territoire impossible à contrôler complètement. À peine a-t-on plaqué un couvercle sur un village en ébullition que c’est le village voisin qui reprend le flambeau. Les forces saoudiennes ne sont pas rompues aux techniques de maintien de l’ordre en gardant le sens de la mesure. Sans aucun doute, il y aura des morts, le meilleur carburant de toute insurrection, spécialement dans le monde chiite, prompt à célébrer les martyrs pour nourrir un désir de revanche inassouvi. La tension va monter dans la perspective du 27 mars, l’arbaïn (quarantième jour de la mort ) des premiers martyrs du printemps de Manama. Et par un intéressant phénomène de vases communicants, si les forces de répression peuvent traverser le pont d’ouest en est, les idées subversives peuvent faire le chemin inverse et gagner la communauté chiite concentrée dans la province orientale de l’Arabie.
C’est un bien dangereux cadeau que viennent d’offrir les pays du Conseil de coopération du Golfe à la monarchie bahreïnie. Mais les Saoudiens, qui sont à la manœuvre, ne sont absolument pas prémunis contre l’effet boomerang de cette désolante initiative.
Source : Le blog d'Olivier Da Lage
http://www.michelcollon.info/Bahrein-l-empire-contre-attaque.html
Dans le presse occidentale, l’invasion saoudienne du Bahreïn est poliment qualifiée de « mouvement (...)
Nous avons créé deux camps : celui des bons et celui des méchants. Les présentateurs du Journal (...)
| |
|
|
|
|
|
|
|
Chez Michel Collon : Rouges et Verts européens sur la Libye : Vert militaire mais pas rouges de honte
27/03/2011 03:59
Articles à la Une
24 mars 2011
Quelques rodomontades d’un colonel déboussolé, une pincée d’images poignantes de ses victimes gisant au sol ou contraintes à l’exil, des manifestants surarmés appelant au secours (on est curieusement loin du pacifisme des manifestants tunisiens, yéménites ou égyptiens) et nous voilà embarqués dans une nouvelle odyssée coloniale.
24 mars 2011
Les medias US, qui filtrent tout selon les intérêts US, ont écrit une version de l’histoire selon laquelle l’expulsion d’Ali Abdullah Saleh au Yémen causerait des problèmes de sécurité nationale.
24 mars 2011
L’assassinat, vendredi 11 mars, d’une famille de colons juifs en Cisjordanie a permis à Benyamin Netanyahou d’annoncer le lancement de la construction de nouvelles colonies. Dans le même temps, l’armée israélienne s’est fendue d’une intervention musclée dans la région de Naplouse, instaurant notamment un couvre-feu de quatre jours dans un village proche de la colonie d’Itamar. (...)
24 mars 2011
Les travailleurs du royaume du Bahreïn dans le golfe Persique ont répondu à la répression du régime soutenu par les Etats-Unis par une vague de grèves dans presque tous les secteurs de l’économie.
23 mars 2011
Kosovo, Irak, Afghanistan : les partisans d’une intervention en Libye n’auraient-ils pas retenu la leçon ? Jean Bricmont, auteur d’un ouvrage sur l’impérialisme humanitaire, nous explique pourquoi le droit d’ingérence est incompatible avec la paix dans le monde et dessert les causes humanitaires. A moins bien-sûr, que ces causes ne soient que des (...)
22 mars 2011
Comment les médias occidentaux ont-ils couvert les diverses guerres qui ont suivi la première guerre du Golfe ? Peut-on dresser des constats communs ? Existe-t-il des règles incontournables de la « propagande de guerre » ? Oui.
*************************************
Nous avons créé deux camps : celui des bons et celui des méchants. Les présentateurs du Journal (...)
Ceux d’entre nous qui sont des militants vétérans du combat pour la paix et la justice en (...)
Sous les réformes annoncées, la répression est à l’œuvre et c’est l’Arabie saoudite qui est à la (...)
Dans le presse occidentale, l’invasion saoudienne du Bahreïn est poliment qualifiée de « mouvement (...)
**************************************
24 mars 2011
Article en PDF :
Après avoir reproché aux pays occidentaux leur complicité avec les régimes tunisien et égyptien, il peut sembler incohérent de s'opposer à une intervention militaire en Libye. C'est cependant le but de cet article. Dans un premier temps, nous nous interrogerons sur la légalité de cette guerre. Dans un second temps, nous essayerons de montrer que, d'un point de vue moral, elle est totalement illégitime. Pour terminer, nous expliquerons pourquoi, selon nous, il est extrêmement dangereux de la soutenir selon le principe que, dans tous les cas, elle permettra quand même de mettre un terme aux massacres

Une guerre légale ?
On a beaucoup insisté dans les médias sur le fait que la guerre contre la Libye avait été autorisée par l'ONU. Le 18 mars 2011, on lisait en une dans Le Soir que le Conseil de Sécurité avait « approuvé le recours à la force ». Dans La Libre Belgique, il était écrit que l'ONU avait donné son « feu vert à des raids (1) ». Une intervention militaire, dès lors, pouvait être considérée comme légale en regard du droit international.
Bien qu'un recours à la force ait effectivement été autorisé par le Conseil de Sécurité de l'ONU, il convient de lire attentivement la résolution 1973 pour mesurer les conditions de ce recours. Le texte prévoit un usage de la force dans deux cas précis. Tout d'abord, « pour protéger les populations et les zones civiles menacées d’attaque en Jamahiriya arabe libyenne », ensuite « pour faire respecter l’interdiction de vol imposée » dans la même région. Toute intervention ne respectant pas ces deux objectifs enfreindrait donc le droit international.
Or, on a pu lire dans La Libre Belgique que la résolution a pour but, « sans le dire officiellement », de « destituer Mouammar Kadhafi (2) ». Dans Le Soir, Baudoin Loos a même parlé – tout naturellement – de « coalition anti-Kadhafi mandatée par l'ONU (3) ». Dans les deux cas, de petits écarts par rapport au droit ne semble pas gêner nos journalistes, les mêmes qui, rappelons-le, ont mis tant d'énergie à souligner la légalité de la guerre. Par ailleurs, il va de soi que si le but de l'intervention était réellement de protéger les civils, le cessez-le-feu décrété par Tripoli, s'il était respecté, aurait dû mettre un terme aux projets de bombardements. Mais un tel scénario, pour le journaliste Vincent Braun, aurait été inacceptable. Selon ce dernier, « il serait dommage que la communauté internationale se voie contrainte de renoncer à [l']application » de la résolution si, les combats terminés, « la protection de civiles [était] assurée (4) ... ». L'objectif des bombardements est donc clair, il s'agit, plutôt que de protéger des civils, d'en finir avec le régime de Kadhafi. Cet objectif a d'ailleurs été clairement exprimé par le premier ministre Yves Leterme, qui, selon Le Soir, a affirmé que le but de la communauté internationale était de « déloger » le colonel (5) . Or, considérée sous cet angle, la guerre contre la Libye ne respecte pas le cadre fixé par la résolution de l'ONU. Elle est donc tout simplement illégale.
Mais les partisans des bombardements objecteront que c'est d'un point de vue moral, et en raison de « nos valeurs », qu'il convient de soutenir la guerre contre la Libye. Pour répondre à cet argument, nous prendrons trois des conditions généralement exigées pour parler de guerre juste, et montrerons en quoi elles ne sont pas ici respectées.
Une guerre morale ?
Épuisement des ressources pacifiques
Une première condition, pour parler de guerre juste, est d'avoir épuisé les solutions diplomatiques et pacifiques avant de recourir à la force. Dans le cas de la Libye, où s'affrontent deux groupes armés, cela consisterait en une offre de médiation. Or, ni l'Europe ni les États-Unis n'ont fait une telle offre. Ils se sont bornés, tout comme l'ONU, à poser des ultimatums unilatéraux à Kadhafi. Le Venezuela, en revanche, a proposé une « mission de médiation internationale formée de représentants de pays d'Amérique latine, d'Europe et du Moyen-Orient pour tenter de négocier une issue entre le pouvoir libyen et les forces rebelles (6) ». Selon Al Jazeera, qu'on ne peut suspecter d'être pro-Kadhafi, cette offre avait été acceptée par le gouvernement libyen et refusée par l'opposition, la France et les États-Unis (7) . Toute sortie de crise pacifique n'était donc peut-être pas compromise. Pourquoi, dès lors, l'Occident ne s'est-il pas engagé sur une telle voie si son but était bel et bien de « protéger les populations et les zones civiles », comme le prévoit la résolution de l'ONU ? Encore une fois, il semble que ce soit avant tout un changement de régime qui motive nos dirigeants à passer à l'action. Bombarder la Libye leur paraît plus important que de mettre fin aux massacres.
Des chances de succès
Une deuxième condition, pour parler de guerre juste, est de s'être assuré que la situation après la guerre sera meilleure que celle avant. Bien qu'on ne puisse jamais être certain des résultats d'une intervention militaire, il convient d'évaluer les risques occasionnés par celle-ci et les chances de succès. Or, que nous enseignent les exemples d'interventions occidentales dans le monde ? Depuis 1945, aucune d'entre elles ne s'est soldée par des résultats positifs. Nous ne parlerons pas ici, pour prendre un exemple récent, de la guerre en Afghanistan (10 000 civils morts), ni de celle en Irak (100 000 civils morts), mais de celle du Kosovo qui, sur bien des points, ressemble au cas de la Libye. En 1999, prétextant un génocide (8) , l'OTAN s'est lancée dans une campagne de bombardements de 78 jours contre la Serbie. Ce pays avait eu le malheur de riposter aux attaques armées d'une guérilla albanaise indépendantiste dont, ironie du sort, on apprenait récemment dans La Libre Belgique qu'elle n'était peut-être pas la glorieuse équipe de résistants que le journal avait soutenus dix ans plus tôt (9) .
Mais venons-en aux conséquences des bombardements. Avant ceux-ci, la situation au Kosovo avait été décrite par une mission de l'OSCE comme un échange de combats entre les forces de l'ordre yougoslaves et la guérilla albanaise dans les zones où celle-ci était présente (10) . Depuis 1998, ces combats avaient fait selon Amnesty plusieurs centaines de morts dans les deux camps et causé la fuite de milliers de gens (11) . Le 15 mars 1999, le nombre total de réfugiés culminait à 311 000 (12) . Grâce à l'intervention de l'OTAN, ce chiffre grimpa en quelques jours à près d'un million (13) . Les sévices, viols et massacres ont également monté en flèche, la répression serbe s'est intensifiée, faisant de nombreuses victimes, et au moins 500 civils yougoslaves ont été tués par l'Alliance (14) . Une étude d'un groupe d'économistes a par ailleurs établi que la guerre avait fait chuter le PIB serbe de 40%, mis au chômage 250 000 travailleurs et réalisé quelques 26 milliards de dollars de destructions matérielles (15) . Une fois la « paix » rétablie par l'Occident, les non-Albanais furent victimes – selon l'ONU – d'« un climat de violence et d'impunité, de discrimination généralisée, de harcèlements et de menaces », qui poussa « plusieurs centaines de milliers » d'entre eux à fuir le Kosovo (16) . Aujourd'hui, ils sont encore 220 000 à vivre réfugiés dans le reste de la Serbie (17). Et alors que l'entièreté du territoire est toujours quadrillée par des patrouilles internationales, Human Rights Watch écrivait en 2010 que « la situation politique instable, les perp-étuels incidents inter-ethniques [275 en 2009] [...] et les mauvaises conditions -économiques » ne permettent pas d'envisager leur retour (18) . On ne peut donc pas vraiment dire que le bombardement de la Serbie – comme par ailleurs les invasions de l'Afghanistan et de l'Irak – ait amélioré la situation sur place. Pourquoi penser que ce sera le cas en Libye ?
Des buts uniquement humanitaires
Une troisième condition, pour parler de guerre juste, est que l'intervention ne soit motivée que par des buts humanitaires. Il ne peut y avoir d'autres enjeux, notamment économiques. La Libye, comme on le sait, est un pays producteur de pétrole. Si elle n'est pas le plus important exportateur des pays arabes, ses réserves sont tout de même suffisamment grandes pour susciter des convoitises. Or, bien que ces dernières années – et notamment dans le contexte de l'après-11 septembre – le régime de Kadhafi se soit de plus en plus conformé aux volontés de l'Occident, il a toujours conservé une politique économique relativement indépendante par rapport aux autres pays du Maghreb. Péché mortel qui, déjà en 1986, lui avait valu d'être bombardé par les États-Unis. La carte du Proche-Orient se redessinant, il n'est pas insensé d'imaginer que la Libye – avec ou sans son colonel – aurait pu revoir ses alliances et participer, avec ses voisins tunisien et égyptien, à une union économique locale et autonome. Un tel scénario, naturellement, aurait été un coup de plus porté à l'Occident. Aussi était-il sans doute plus prudent d'intervenir militairement pour s'assurer que, si Kadhafi tombait, son successeur serait en partie redevable de sa prise de pouvoir aux « démocraties ». En outre, une telle intervention avait le mérite de redorer le blason de l'Europe et des États-Unis, ouvertement compromis par leur soutien aux dictatures arabes.
Conclusion
La guerre contre la Libye est une guerre dont les enjeux ne sont pas humanitaires. Elle a été entreprise sans tentatives préalables de résolution pacifique et rien ne laisse penser qu'elle améliorera la situation sur place. Une telle guerre n'est ni juste ni morale. Comme on l'a montré plus haut, il se pourrait même qu'elle soit illégale.
Certains, bien sûr, objecteront que l'on ne peut attendre indéfiniment, que rien ne nous dit que l'intervention ne sera pas un succès et que, quand bien même il y aurait des enjeux cachés, elle permettra néanmoins de se débarrasser d'un dictateur et de mettre fin à des massacres ayant cours en ce moment. C'est vrai, peut-être que l'intervention mettra un terme aux massacres. Peut-être aussi qu'elle permettra de se débarrasser de Kadhafi. Mais il faut bien être conscient que raisonner de la sorte, c'est tomber dans le piège que nous tendent nos dirigeants. C'est accepter que, à la première occasion, ils se servent du moindre drame – réel ou inventé – pour justifier des interventions qui n'ont en fait comme autre objectif que de maintenir par la force un ordre économique mondial profondément injuste et inhumain. C'est pourquoi, pour mettre un terme, non pas à la brutalité d'un Kadhafi, mais à la nôtre, il faut refuser d'emblée de jouer le jeu de nos gouvernements, et s'opposer fermement à la guerre contre la Libye.
Source : www.michelcollon.info
Notes :
1) [La Libre Belgique, 18 mars 2011, pp. 22-23.]
2) [La Libre Belgique, 19 et 20 mars 2011, p. 4.]
3) [Le Soir, 19 et 20 mars 2011, p. 2.]
4) [La Libre Belgique, éditorial, 19 et 20 mars 2011, p. 64.]
5) [Le Soir en ligne, 21 mars 2011.]
6) [France 24, 3 mars 2011.]
7) [Voir « Gaddafi accepts Chavez talks offer », 03 mars 2011 ; « Chavez Libya talks offer rejected », 04 mars 2011.]
8) [L'accusation a été ouvertement abandonnée après le conflit.]
9) [La Libre Belgique, 18 mars 2011, pp. 24-25. Le fait que La Libre publie un tel article dans un numéro où, par ailleurs, elle affirme son plein soutien à l'intervention en Libye et aux insurgés, en dit long sur la capacité de la rédaction à tirer des leçons du passé.]
10) [Mission d'observation de l'OSCE, KOSOVO/KOSOVA As Seen, As Told, 1999, p. 65.]
11) [Amnesty International, Rapport annuel 1999, p. 393.]
12) [Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, Rapport 1999, p. 22.]
13) [HCR, Rapport 2000, p. 17.]
14) [Voir Amnesty International, Rapport annuel 2000 et Human Rights Watch, World Report 2000.]
15) [Ce groupe est le G17, un groupe d'économistes yougoslaves favorable à l'économie de marché. L'étude est citée dans Troude A., Géopolitique de la Serbie, Paris, Ellipses, 2006, p. 218.]
16) [HCR, Rapport 2000, p. 18.]
17) [HCR, Rapport global 2009, p. 292.]
18) [Human Rights Watch, World Report 2010, p. 444.]
Les articles publiés sur michelcollon.info sont libres de droit. Vous pouvez les reprendre sur vos blogs ou sites sans oublier de mentionner la source et l'auteur.
Les articles publiés sur michelcollon.info sont libres de droit. Vous pouvez les reprendre sur vos blogs ou sites sans oublier de mentionner la source et l'auteur.
Si cet article vous a plu, vous pouvez vous inscrire à la Newsletter pour recevoir notre sélection une fois par semaine.
Vous pouvez nous faire aussi un don ou commander nos livres ou DVD afin de soutenir notre travail et les futurs projets d'Investig'Action. Vous pouvez aussi nous écrire pour nous signaler des erreurs afin d'améliorer la qualité de l'info ou bien proposer vos articles.
Investig'Action
| |
|
|
|
|
|
|
|
Guerre en Libye : la « furia » française (enfin... si l'on peut dire et à usage des naïfs)
27/03/2011 03:56
Guerre en Libye : la « furia » française
samedi 19 mars 2011, par Philippe Leymarie
Frappes ciblées, zone d’exclusion aérienne, et — tant qu’on y est — se payer enfin la tête de Kadhafi : les chasseurs Rafale ont fait leurs premiers raids dans le ciel de la Libye samedi en début d’après-midi, inaugurant la campagne de pilonnage menée également par des chasseurs britanniques et des navires américains. La France, revenue des petites compromissions et des grands aveuglements de ce début d’année sur la portée du « réveil arabe », tient enfin sa « grande cause » de salubrité publique internationale, retrouve ses antiennes sur les droits humains, peut mettre en musique l’ingérence à la mode Kouchner. Et peu importe la lettre des résolutions, pourvu qu’on ait l’ivresse…
Actualisé au 20 mars 2011
Le feu est passé au vert, la légitimité acquise : le Conseil de sécurité a donné son onction en votant, le 17 mars, la résolution 1973 sur la Libye ; et un déjeuner-sommet à l’Elysée, samedi, organisé à la va-vite, a conforté l’inattendu « tombeur » de Kadhafi. Mais les débats à l’ONU étaient déjà loin : l’expérience prouve qu’il ne faut pas trop s’attacher à la lettre des résolutions, dont l’application se fait souvent sur un mode « glissant », en fonction des intentions de ceux qui sont chargés de les interpréter et de les mettre en œuvre.
Exemple, avec cette invocation en boucle de l’impérieuse nécessité de « protéger les populations » (Civilian protection) :
— Les « populations » en tant que telles avaient été visées durant la première phase de la répression, lorsque des policiers libyens, puis des mercenaires africains avaient tiré sur les manifestants, faisant plusieurs centaines de victimes. Mais, si tous les opposants ont été traités de « terroristes d’Al Qaida » ou de « bandits », il n’y a pas eu ensuite de politique de massacre délibéré de civils. Si cela avait été le cas, la résolution de l’ONU aurait sans doute été adoptée beaucoup plus tôt. Qu’il ait agi avec sincérité ou non, le gouvernement libyen a demandé successivement aux civils de se pousser, de déposer les armes, de se rallier, de profiter d’une amnistie, etc.
— Il y a un million d’habitants dans la région de Benghazi, mais une fraction de ces civils sont aussi… des combattants, qui appartiennent désormais à… une armée, même si elle semble de fortune, et peu efficace. Il s’agit de soldats parfois très aguerris, notamment d’anciens militaires ou policiers ralliés (y compris quelques généraux) ; ou de recrues plus récentes, civiles à l’origine, mais qui manient depuis quelques semaines des armes, y compris de calibre respectable (mortiers, mitrailleuses, batteries antiaériennes, etc.) ou même lourdes (quelques chars, quelques avions). Ce ne sont pas, ou plus, des civils sans défense (classiquement, les femmes, enfants, vieux, malades, etc.) ...
Guerre secrète
Donc, inutile de se voiler la face. L’objectif n’est pas seulement de mettre des civils à l’abri : il est de renverser le cours de la bataille en permettant aux insurgés de ne pas la perdre ; et d’obtenir dans la foulée la chute du régime. C’est le vrai « but de la guerre », ou « l’effet final recherché », comme disent les militaires, qui aiment bien savoir où ils vont.
Puisque le « Dégage ! » qui a fait fureur ces dernières semaines dans le monde arabe n’a pas suffi en Libye à faire tomber le fruit (pas aussi mûr, apparemment, qu’en Tunisie et en Egypte), il fallait un coup de pouce de l’Occident, qui a un vieux compte à régler avec le dictateur agité de Tripoli, lui-même en délicatesse avec une bonne partie de la Ligue arabe, et de l’Union africaine. Mais, là, on est dans le domaine de la géopolitique, bien plus que dans celui de l’humanitaire, quoi que prétende la résolution onusienne.
Autre aspect qui peut prêter à confusion : l’intervention au sol – seule à même d’aboutir à la chute complète du régime Kadhafi. Elle est écartée explicitement par la résolution de l’ONU : « ... tout en excluant le déploiement d’une force d’occupation étrangère sous quelque forme que ce soit et sur n’importe quelle partie du territoire libyen ».
Les principaux partenaires en cause ne souhaitent d’ailleurs pas, en principe, que leurs troupes apparaissent comme les envahisseurs ou occupants d’un pays arabe ou musulman, dans le sillage de ce qui s’est fait en Irak et en Afghanistan. Donc, cette intervention au sol ne devrait pas se faire. Mais il y a des moyens de contourner la difficulté :
— l’expédition d’armes, via des fournisseurs tiers ; — l’envoi de "conseillers", pour entraîner les insurgés libyens ; — l’action clandestine, menée par des commandos ("éclairage" des frappes, coups de main, sabotages, provocations).
Une équipe de commandos britanniques avait été interceptée le mois dernier… par les rebelles — indice de cette « guerre secrète » qui, presque toujours, précède ou accompagne une opération « officielle ». D’ailleurs, la résolution 1973 autorise « l’emploi de tous les moyens nécessaires » à la protection des populations, ce qui donne finalement une marge d’interprétation plutôt large...
Habillage politique
Cette guerre pour la démocratie en Libye (dans le meilleur des cas !), lancée sous aiguillon français, est essentiellement franco-britannique, avec aux manettes deux gouvernements conservateurs : sans remonter aux guerres mondiales, on peut rappeler l’expédition commune sur le Canal de Suez, en 1956 ; et la conclusion entre Paris et Londres, en novembre 2010, d’une batterie d’accords de coopération militaire, avec — pour la première fois — un volet concernant la dissuasion nucléaire, que ces deux pays sont les seuls à exercer dans l’Union européenne.
C’est donc l’occasion de se débarrasser d’un régime déconsidéré, infréquentable, etc. — le paradoxe étant que, ces dernières années, ledit régime s’était amendé, et avait été partiellement réintégré dans le jeu international. L’Italie en avait fait son partenaire privilégié, en matière économique, mais aussi d’antiterrorisme et de contrôle de l’immigration illégale. La France avait signé avec Tripoli un accord de défense, avec à la clé des ventes d’armement et des coopérations (qui pour la plupart, par chance – vu rétrospectivement –, n’avaient pas été suivies d’effets !). Et aujourd’hui, Paris se retrouve en situation d’avoir à détruire en Libye les derniers Mirage de fabrication française, vendus en leur temps, et récemment modernisés par Dassault… avec l’appui de l’Etat français.
Les état-majors, à Paris et à Londres, préparaient depuis plusieurs semaines des scénarios d’intervention. Ils menaient d’ailleurs ces jours-ci, en France, un exercice commun baptisé « Southern Mistral », prévu de longue date, dont les moyens techniques et humains ont pu être dérivés vers l’opération actuelle. Mais, dans les faits, et bien qu’ils se défendent d’être en première ligne, les militaires américains assurent l’essentiel de la coordination de l’opération, notamment à partir de leur état-major aérien à Ramstein, en Allemagne. Même si la France se donne le beau rôle, les Etats-Unis sont la « nation-cadre » de fait, au moins pour le moment.
Mini-coalition
Quelques constatations politico-diplomatiques :
— Les armées de ces trois pays sont épaulées, sur un mode mineur, par le Canada, le Danemark, la Norvège, la Pologne, l’Espagne, la Belgique ; — L’Italie, qui avait voulu éviter un engagement jusqu’à ces derniers jours, a accepté que ses bases dans le sud soient utilisées par la mini-coalition ; — L’Allemagne et la Turquie ont tout fait pour rester en dehors de cette initiative ; — Les Américains, qui se faisaient prier depuis quelques semaines (à cause de la situation périlleuse à Bahrein et au Yémen ?), n’ont accepté de donner leur voix et leur aide que lorsqu’il est apparu que le régime Kadhafi allait tirer son épingle du jeu, voire sortir renforcé de l’aventure ; ils affirment que leur appui à l’opération est « limité » (Barack Obama) ; — L’OTAN est tenue à distance – du fait surtout des Français – afin de faire oublier l’actuelle opération calamiteuse en Afghanistan, mais agit en sous-main. — L’Union européenne est marginalisée, une fois de plus, en tant qu’institution : le géant économique peine à définir et mettre en œuvre une politique étrangère et de défense commune ; — La Russie et la Chine ont laissé faire (Kadhafi n’est pas défendable, même par eux), renonçant à leur droit de veto : d’autres chats à fouetter, sans doute (voir plus loin ce qu’ils en ont dit à New-York).
Quelques petits pays de la Ligue arabe sont appelés à faire de la figuration, pour « habiller », sur un plan politique surtout, l’intervention franco-britannique-américaine : Liban, Qatar (seul à avoir annoncé l’engagement de quatre chasseurs, en étroite collaboration avec l’armée de l’air française) , Emirats arabes unis, Jordanie. Mais les voisins immédiats de la Libye (Tunisie, Egypte), encore fragiles, sont restés discrets. Soudan, Tchad, Algérie – qui font le dos rond – n’en pensent pas moins, etc.
Banquet des frappes
En fait, l’habillage n’est pas si rutilant que cela : après les premières vagues de bombardements, le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa a estimé déjà ce dimanche qu’ils « s’écartent du but qui est d’imposer une zone d’exclusion aérienne », une mesure qui était soutenue à l’origine par l’organisation panarabe. Quant à l’Union africaine, pourtant annoncée au « banquet des frappes » samedi à la mi-journée, à l’Elysée, elle n’était pas représentée, et a demandé dimanche « que les armes se taisent ». L’amiral Mike Mullen, chef d’état-major américain, a rappelé ce même dimanche que l’objectif poursuivi n’était pas, en principe, de s’en prendre au régime Kadhafi en tant que tel, paraissant en retrait par rapport aux rodomontades françaises et britanniques.
Mais, à propos d’Elysée, belle opération de politique intérieure-extérieure de Nicolas Sarkozy, flanqué de l’ancien premier ministre Alain Juppé, appelé au secours d’une diplomatie française en péril – qui, en « nation-cadre » d’une opération plus ou moins multinationale, parvient à faire oublier... les cantonales hexagonales ; les inquiétudes sur la sécurité des centrales dans la France championne du monde de l’électricité nucléaire ; les catastrophes au Japon... Rien de tel qu’une bonne guerre, surtout si elle n’est pas trop difficile à mener, pour faire bouger les lignes... politiques.
Cibles prioritaires
Le montage de cette coalition, une fois habillée politiquement par l’ONU, la Ligue arabe, etc. , pose surtout des problèmes de coordination et d’efficacité sur le terrain – la difficulté étant de répartir les tâches, et déterminer les cibles et leur priorité, dans la phase des premières frappes : dans une optique étroite, il s’agit des radars, systèmes anti-aériens, pistes d’aviation, et bases aériennes. Dans une définition plus large, qui semble avoir été adoptée d’emblée, une gamme d’objectifs qui peut aller des centres de commandement, casernes, etc., aux blindés ou colonnes de véhicules de l’armée de Kadhafi, voire à ses lignes de ravitaillement, ou ses instruments de communication et propagande, comme les émetteurs de radio-télévision.
La coalition affirmait dimanche après-midi avoir stoppé l’avance des troupes de Kadhafi sur Benghazi, et touché à des degrés divers vingt cibles sur vingt-deux (dont des systèmes de défense antiaérienne et des noeuds de communication stratégiques, tous sur la côte méditerranéenne), notamment lors des tirs d’une centaine de missiles de croisière Tomahawk, dans la nuit de samedi à dimanche, par des navires et sous-marins américains.
Sur un plan technique, le « cocktail » de moyens rassemblés par la France avec ses alliés paraît bien lourd, surtout si l’on pense à la relative faiblesse des moyens dont disposerait le régime Kadhafi , désorganisé au surplus par deux ou trois jours de frappes intensives : au mieux, une quarantaine de milliers de soldats, dont moins d’un tiers de troupes d’élite, et une fraction de mercenaires africains ; une douzaine de chasseurs, et autant d’hélicoptères qui étaient en état de vol (avant les frappes) ; des blindés de modèle ancien, etc.
Pour faire respecter une « no-fly zone » sur la durée, il aura fallu mobiliser : — des moyens d’observation (des satellites américains) et de contrôle ou guidage (appareils AWACS français ou otaniens) ; — des escadrilles de chasseurs (Mirage, Rafale, Tornado, F16), et leurs avions-ravitailleurs ; — des bases ( comme Solenzara en Corse, située à une heure des côtes libyennes, ou les bases US-OTAN en Sicile) ; — le porte-avions français Charles-de-Gaulle , qui a appareillé dimanche, prendra le relais, au large des côtes libyennes, où croisent déjà plusieurs unités de l’US Navy, de la Royal Navy, etc. .
Raisons de principe
Pour information, voici – telles que les restituait Jean-Dominique Merchet, sur son blog Secret défense – les raisons données par les cinq pays (sur quinze) du Conseil de sécurité qui se sont abstenus de soutenir la résolution franco-britannique :
— l’Allemagne « ne souhaite pas s’engager dans une confrontation militaire » ;
— l’Inde est convaincue qu’il « n’existe pratiquement aucune information crédible sur la situation sur place » qui puisse justifier la décision d’établir une zone d’exclusion aérienne et ne « sait pas plus comment les mesures prises seront appliquées » ;
— le Brésil estime que « le texte présenté aujourd’hui envisage des mesures qui vont bien au-delà de l’appel de la Ligue des Etats arabes qui demandait des mesures fortes pour faire cesser la violence. (...) Nous ne sommes pas convaincus que l’utilisation de la force permettra d’atteindre l’objectif commun qui est de mettre un terme à la violence et de protéger les civils » ;
— la Russie s’y oppose « pour des raisons de principe » et déplore le fait de n’avoir pas obtenu de réponse sur les moyens permettant de mettre en place le régime d’exclusion aérienne. « Nous avons aussi vu passer sous nos yeux un texte dont le libellé n’a cessé de changer, suggérant même par endroits la possibilité d’une intervention militaire d’envergure » ;
— la Chine rappelle qu’elle s’est « toujours opposée au recours à la force dans les relations internationales » et qu’elle « éprouve toujours de grandes difficultés à l’égard de plusieurs dispositions importantes du texte de la résolution ».
-
nacer Yefren :
Il y a la survie même sous occupation franche ou déguisée ou bien des tribunaux "populaires" kadhafistes pour envoyer ad patres les résistants et assimilés à la moulinette. On peut même attendre de ce Kadhafi que l’occident ménage qu’il se passe de tribunaux pour nettoyer la Libye des "rats" come il a appelé les rebelles. On a choisi l’intervention occidentale.
-
une bille :
« C’est donc l’occasion de se débarrasser d’un régime déconsidéré, infréquentable, etc. »
permettez moi d’ajouter tout de même dans le "etc." le 42 années de totale illégitimité.
-
Gérard :
Il faut surtout voir un "rattrapage" après le peu d’empressement de soutenir les Révolutions en Tunisie et en Egypte de Sarko ... et le silence sur les autres "paradis" de démocratie du Yemen à l’Arabie Saoudite en passant par le Bahrein et la Syrie. Ce même Sarko qui avait promis de faire respecter en 48 h, le vote du peuple en Côte d’Ivoire. Sans parler du soutien aux régimes africains comme celui de la famile Bongo ... et d’autres. Et aussi oublier l’ami-ami d’il y a trois ans !
-
Esteban :
Merci ! Je n’en pouvais plus de ces nouvelles répétitives, simplistes et consensuelles nous rappelant qui est le méchant et qui sont les gentils, et expliquant comme à chaque fois qu’on y allait pour "aider les civils". Que c’est lourd, l’info sans profondeur pour la ménagère de moins de 50 ans... Merci pour cette analyse, enfin critique.
-
Claude Animo :
Sarkozy, décidément, une véritable petite frappe.
-
bgrbgr :
sarko conduit la france dans le caho sans s’en rendfe compte.sa surprise sera grande !!!!!!!!!!!!!!!!!
-
Tariel :
Nous savons, que cette intervention militaire contre la Libye sera un désastre humain, accompagné d’une flagrante violation du droit international. Le peuple géorgien l’a subi en 2008. La situation était identique à celle d’aujourd’hui. La Russie était intervenue en vue de protéger ces soit disant ressortissants contre les géorgiens, ainsi violant l’intégrité territoriale de la Géorgie, violation tant critiquée par l’Occident. Or, présentement, c’est l’Occident qui prend les mesures semblables contre la Libye.
-
olischnei :
Je ne suis pas sur qu’on puisse analyser cet évènement à la lecture des interventions précédentes. Le contexte est en tout point différent, et nous sommes en train de voir se dessiner un monde tout à fait différent du précédent. Les arguments invoqués pour l’intervention sont discutables voire ridicules (Sarkozy invoquant même l’idée qu’une intervention permettrait de limiter l’afflux de réfugiés...) Le fait même que des Etats conservateurs et policiers s’engagent pour faciliter une révolte populaire est certainement le fait d’un curieux hasard, chacun se rappelant en fait du terrorisme d’Etat de Khadafi. Mais tout est neuf : on ne peut nier que la révolte a été générale et quasi unanime en Lybie. La différence avec la Tunisie et l’Egypte est que l’armée n’a pas agit de façon patrioque ou nationale, elle sert visiblement le tyran sans trop sourciller et torpille ses civils sans beaucoup de problèmes de conscience. Cela tient certainement à un manque de conscience nationale, ou une plus grande efficacité de la propagande, ou encore à l’argent du pétrole.... Mais qu’importe, le fait est qu’il y a eu une révolte arabe en Lybie, et un consensus contre le tyran. Ce qui est nouveau c’est que Khadafi a pointé du doigt les islamistes du mouvement, leur prétendu lien avec Al Quaida, sans que cela n’empêche les occidentaux de soutenir le peuple contre le tyran. C’est inédit, jamais la communauté internationale n’a vraiment soutenu un mouvement populaire national sans qu’elle l’ait elle même suscité et contrôlé, et jamais un tel mouvement n’est arrivé à ce degré d’insurrection sans protection même limité du pouvoir en place par les autres puissances.
-
le journal de personne :
Bons baisers de Libye
Vous ne vous indignez même pas… C’est un peu trop indigne De voir l’immonde régner sur le monde… Et construire en un éclair, deux tours de Babel Semblables à deux centrales nucléaires Un homme averti en vaut deux, Et un fou averti, ça vaut combien ?
http://www.lejournaldepersonne.com/2011/03/baisers/
-
Mohamed Belkasmi :
Qu’on mette Juppé ou Madame Aliot,La France veut coûte que coûte que la Koushnerisation des relations Internationales devienne une ’’science’’ régissant les relations entre Nations ?’’L’aide humanitaire et médiatique à disposer d’eux’’(des peuples)...qui n’est en fait que des ’’ouvertures’’ de couloirs de vente d’armes...Que l’on songe au Biafra où il a vu naître son aura politique , ou en Bosnie,... ou en Irak où il s’est accompli...
(NB:Je n’ai pas de sympathie politique pour le régime Lybien).
Il y a quelques années, Un grand Homme politique Français avait jugé où est -ce qu’ a abouti la politique étrangère Française :’’Celle-ci, dit -il se ramène à Barbès...Rochecouart.’’Allusion non pas en hommage à Mr Barbès ( Général Antillais ayant combattu dans l’armée Française ?). Mais à la traque de l’Arabe dans la station de métro...Les précipitations des mesures à prendre en témoignent tout le temps.Le Résultat... ? .
-
hps :
J’ai rencontré un militaire italien qui revient d’Afghanistan, en permission, et qui va partir pour la Lybie, dans trois mois. Alors, je pense que tout est déja planifier et que le cirque médiatique, nous raconte encore de belles histoires...
-
Villeneuve :
Il n’y a pas en Libye un seul objectif qui vale le prix de la bombe guidée qui le détruira ; même pas Mouamar en personne : il est vieux, ses fils parlent déjà à sa place... Notre aviation va donc se couvrir de gloire à détruire, au sol, des avions libyens qui, de toute façon, sont hors d’état de voler faute de pièces de rechange depuis des années... Ceux qui peuvent voler vont tranquillement aller se poser en Algérie, Tunisie ou en Egypte comme l’avaient fait les pilotes irakiens en attérissant en Iran. Le petit Nicolas tente de nous refaire le coup de la mère Thatcher et de la guerre des Malouines : au plus bas dans les sondages, cette guerre lui avait permis de gagner les élections suivantes. Et pendant ce temps, on ne parle plus de nos 4 millions de chômeurs officiels et de toutes ces choses qui mériteraient que les français s’emparent du stock de bombes guidées et en fassent un tout autre usage... En attendant, cassons du sous-développé, c’est toujours plus facile que de casser du Viet ou du Boch...
-
micdo :
Pourquoi laisser KHADAFI impuni après tout ses crimes, messieurs, mesdames, il est temps d’agir, cette homme est une honte pour l’humanité il faut l’arréter..
-
micdo :
repponse a villeneuve, c’est avec des gens comme toi que la France est dans le déclin...
-
Nathan :
Philippe Leymarie écrit :
— Il y a un million d’habitants dans la région de Benghazi, mais une fraction de ces civils sont bien … des combattants, qui appartiennent désormais à… une armée, même si elle semble de fortune, et peu efficace.
C’est un drôle d’argument. Si je comprends bien, M. Leymarie cherche à dire qu’il n’est pas légitime d’intervenir pour protéger la population civile de Benghazi car il y a aussi parmi elle, des combattants.
C’est curieux que le même argument n’ait pas été invoqué par le Monde Diplo lors de l’intervention israélienne à Gaza. En effet, parmi la population de Gaza, il y avait également des combattants. Cela n’a pas empêché le Monde Diplo de condamner fermement l’intervention israélienne parce que celle-ci était menée par une armée (supérieurement équipée) contre une zone essentiellement peuplée de civils.
Apparemment pour le Monde Diplo, ce qui vaut pour Gaza ne vaut pas pour Benghazi et inversement.
-
Dongerond :
@ hps - 19 mars @17h58
J’ai rencontré un militaire italien qui revient d’Afghanistan, en permission, et qui va partir pour la Lybie, dans trois mois.
Je n’en crois pas un mot.
-
Ogo :
@ Dongerond : moi non plus !
-
AFS :
Bonjour.
M. Leymarie, malgré vos critiques, êtes-vous totalement contre cette intervention uniquement aérienne ? Et l’opposition de la France à un encadrement OTAN est-elle si mauvaise quand on sait que cette organisation est une des principales difficultés (entre autres, voir plus bas) au développement de la PESD.
Vous semblez critiquer que la coalition soit une "mini-coalition" mais cela reste une coalition ayant reçu l’autorisation du conseil de sécurité (CS)de l’ONU au contraire de la coalition anti-irakienne de 2003.
Si certains Etats (Chine, Russie, Allemagne...) s’opposent à toute intervention militaire contre la Libye, ils n’ont pas osés de la dire "officiellement" en votant contre au CS. Par là même, l’usage de la force parait moins illégitime que de ne rien faire.
A propos du retrait de l’UE, cela s’explique en partie par la vision "antimilitariste" de Mme Catherine Ashton (voir Bruxelles 2). Donc tant qu’elle sera en poste, un développement conséquent de la PESD parait difficile sans oublier les problèmes de divergences géopolitiques/géostratégiques entre Etats-membres.
Cordialement. AFS.
-
Ogo :
Tariel dit : "Nous savons, que cette intervention militaire contre la Libye..." NOUS ne savons rien du tout ! Vous vous prenez pour Elizabeth Teissier ou madame soleil lisant dans une boule de cristal opaque...Pas très sérieux tout çà... !
-
Amilcar :
Nacer Yefren , que signifie vraiment votre commentaire ?
Qu’il faut en définitive et malgré tout souhaité une intervention occidentale en Libye ?
Et après les gens comme vous vont se plaindre de l’état du monde , de l’incapacité chronique du genre humain à se remettre en cause et voir , tout simplement , le réel tel qu’il est .
On ne peut pas totalement comparer les 2 cas , mais il y a tout de mm des similitudes avec le "modus operandi" en ce qui concerne l’invasion de l’Irak , et lorsque l’on sait que c’est à la base la tragédie du 11 septembre 2001 qui en fut le moteur , un évènement qui se révèle être à 100 lieux de la version officielle qui nous fut donnée durant une décennie , on ne peut que rejeter d’emblée les explications officielles pour justifier cette nouvelle "gueguerre" occidentale en Libye .
Vous avez les précédents sous vos yeux , vous jurez qu’on ne pourra plus vous prendre pour des sots , et pourtant vous continuez , aveugle , à accepter l’inacceptable ?
"J’ai rencontré un militaire italien qui revient d’Afghanistan, en permission, et qui va partir pour la Lybie, dans trois mois."
Désolé si certains s’en trouveront choqués , mais il faut savoir affronter le réel et l’heure n’est plus à dissimulation . Je crois plus en ces propos qu’aux incantations maladroites et abjectes des pantins qui sont censés nous représentés .
-
Codhi :
Les avions français bombardent la Libye. Les bombes ne choisissent par leurs victimes on aura bientôt les premières victimes collatérales ! J’admire la révolution tunisienne (la mère des révolutions) je respecte la révolution égyptienne, j’avais beaucoup d’espoir en la révolution libyenne, hélas les occidentaux sont en train de la voler aux libyens. Bienvenue dans une nouvelle époque de conquête coloniale ! Les insurgés avaient prévenus, ils ne voulaient pas d’une intervention étrangère. Un peuple a le droit de renverser son régime, lorsqu’une autre puissance intervient dans les affaires de cet état, c’est une guerre de conquête. Conquête pour le pétrole encore une fois ! Qu’on nous ne dise pas le contraire, on sait comment cela peut finir. Tôt ou tard ces rafales bombarderont des civils et feront plus de victimes que l’armée de Khadafi (comme les américains ont fait plus de mort que l’armée de Saddam en irak et plus de mort en Afghanistan que l’armée des talibans).
-
qtden :
Et quand pensent ces hommes politiques faire la guerre contre Israel ou la Chine ou la Guinee equatoriale qui ont egalement des tirans a leur tete
-
Noella :
Cette guerre est terriblement opportune pour ce Président et il est de plus insupportable qu’il la fasse au "nom de la démocratie " après toutes les lois liberticides qui ont été votées, dont plusieurs contre les enfants, au nom d’un gouvernement "justiciable" pour la plupart de ses membres, alors qu’il mène en même temps une politique discriminante pour une partie de la population .. De plus, voila donc deux guerres menées sans consultation de la population, ce qui me semble tout sauf démocratique .Les moyens envisagés contre Khadafi , autres qu’une intervention armée n’ont jamais été mis en avant par ce gouvernement.Il n’y a pas comparaison entre la révolte libyenne et ce qui se passe à Gaza.Soutenir des insurgés contre leur gouvernement - dont la légitimité est celle donnée par BHL, faisant autorité- en employant les grands moyens reste une ingérence ,fusse-t-elle légitime moralement et laisser un processus violent de colonisation d’un pays sur une population depuis plus de 40 ans , une autre et ceci sans même moralement le condamner et même en parler, car c’est reparti de plus belle justement à Gaza.Cette guerre de "loin" , c’est à dire sans être au sol, est une manipulation politique et c’est en cela que c’est "indécent" , pour reprendre le terme de ce gouvernement quand il a été question de parler du nucléaire suite à la tragédie vécue par le Japon.
-
bernard :
Il me semble qu’il y a trop d’amalgames dans tous ces commentaires. Depuis l’Irak et d’autres sites de confits, le monde à changé, les dirigeant ne sont plus les mêmes. Busch n’est plus là, Obamha est plus un humaniste que lui, et notre président qui, comme tous ceux dont le reigne se termine, souhaite laisser pour l’histoir un geste porteur de grande valeur humaniste à ses yeux. La politique n’est pas affaire de raison, mais de l’image que les grands dirigeants souhaitent laissé d’eux. Le deuxième point que je souhaite évoquer, c’est que se sont les révolutionnaires lybiens qui demandent l’aide militaire internationnale, et si voulons être claire avec cette belle idée qui affirme que les peuples ont le droit de disposer d’eux-même, nous devons répondre par le positif à leur demande. C’est un devoir révolutionnaire, c’est une règle des droits de l’homme. Même si cela sera récupéré par les dirigeants des puissances de ce monde,nous ne devons pas laisser sans réponse l’appel de ce peuple qui prie sous les bombes du dictateur en implorant celles de ceux qu’il espère pour sa vie. Une foi de plus, il y a comflit entre raison humaniste et intérêt géopolitique. Mais avant tout sauvons ce peuple ancestral des mains de ce tueur. Pour le reste, il s’en occupera après, et je l’espère sans nous et en toute liberté.
-
| |
|
|
|
|
|
|
|
En Libye, le Pentagone à la manœuvre
27/03/2011 03:54
En Libye, le Pentagone à la manœuvre
mercredi 23 mars 2011, par Philippe Leymarie
L’intervention militaire internationale dans le ciel libyen a été jusqu’ici majoritairement américaine, notamment pour des raisons techniques : la France, qui aspirait à un rôle moteur avec la Grande-Bretagne, était mal outillée pour assurer dans l’urgence la coordination d’une coalition multinationale incluant un partenaire aussi dominant que les Etats-Unis. Mais l’US Air Force et l’US Navy, qui exercent le commandement opérationnel et ont assuré plus de la moitié des frappes, vont passer la main à l’OTAN – ce que la France avait cherché jusqu’au bout à éviter…
Actualisé au 25 mars 2011
En dépit d’un lancement en fanfare, la participation française aux combats a été relativement modérée, et cantonnée pour l’essentiel à la région de Benghazi, avec des frappes très sélectives, qui ont détruit moins d’une dizaine de blindés, une piste d’aviation, ainsi qu’un aéronef de l’armée libyenne. L’état-major français insiste cependant sur le « rôle majeur » joué par ses forces, et sur la baisse importante du nombre des victimes civiles, qui était le but recherché. Il a fait valoir également que « la délivrance de l’armement est loin d’être systématique » [1], en raison de la dispersion des forces pro-Kadhafi et de leur imbrication avec la population civile.
Le commandement stratégique de l’opération, côté français, est assuré par le Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO), installé dans les sous-sols du ministère de la défense, à Paris. Les vols sont coordonnés par le commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), basé à Lyon. L’entrée en ligne depuis mardi du Charles-de-Gaulle, seul porte-avions européen à propulsion nucléaire, a donné plus de visibilité au dispositif français.
Mais, explique la lettre TTU, spécialisée dans les questions de défense [2], « concrètement, pour la France, l’implication de l’OTAN dans les opérations va obliger à systématiquement effectuer de lourdes planifications et à coordonner les opérations (partage des cibles, des temps et des altitudes de vol...). Le retrait américain va, quant à lui, impliquer le transfert des commandements du Mount Whitney et de Stuttgart vers trois pôles : Naples (qui comprend notamment l’état-major de composante maritime), Izmir (CC Air HQ) et Mons (siège du commandement militaire global de l’OTAN) ».
Rôle-clé
A propos du commandement de l’opération, que les Etats-Unis ne souhaitent plus exercer, la Maison Blanche avait annoncé au milieu de la semaine que les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne sont tombés d’accord pour que l’OTAN puisse « jouer un rôle clef » dans le commandement de l’opération militaire de la coalition internationale en Libye. L’Elysée reconnaissait, un ton en dessous, que Barack Obama et Nicolas Sarkozy « se sont entendus sur les modalités d’utilisation des structures de commandement de l’OTAN en soutien de la coalition ».
La diplomatie française avait cherché à éviter l’implication de l’OTAN, jugée trop marquée politiquement (« occidentale » ), au risque d’effrayer les pays arabes et africains. De plus, selon une position constante de Paris, la vocation de l’OTAN n’est pas d’intervenir au sud de la Méditerranée, notamment en Afrique.
Pour compenser cet échec, Paris a proposé que soit mise en place une « instance de pilotage politique » de l’opération, qui réunira les ministres des affaires étrangères des Etats intervenants ainsi que ceux de la Ligue arabe : ce « groupe de contact », dont la création est considérée comme une victoire par les Français, se réunira pour la première fois mardi prochain, à Londres.
Dressant le bilan du Conseil européen, vendredi matin à Bruxelles, le président français Nicolas Sarkozy a assuré que « le commandement politique n’est pas transféré à l’OTAN ». En outre, pour le moment, faute d’un consensus, « la mission principale des frappes reste à la coalition, et non à l’OTAN », la coalition internationale gardant « la main-mise sur les opérations militaires ». En Libye, a-t-il encore affirmé, « il y avait deux solutions : soit c’étaient les Etats-Unis qui coordonnaient l’opération, soit c’était la machinerie de l’OTAN ».
« En l’état actuel, vont subsister une opération de la coalition et une opération de l’OTAN », a reconnu le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen. Les discussions se poursuivent pour « élargir » le mandat de l’alliance aux missions encore dévolues à la coalition, a-t-il ajouté. « La décision de l’OTAN d’assumer le commandement et le contrôle de la zone d’exclusion aérienne, en plus de l’embargo sur les armes déjà en place, est une importante avancée », a estimé le porte-parole du premier ministre britannique David Cameron.
Aube de l’Odyssée
Jusqu’ici, la participation américaine a été largement dominante. Le Pentagone a été le premier à communiquer sur la situation ou sur les buts de guerre, ces derniers jours :
— c’est le chef d’état-major américain, l’amiral Mike Mullen, qui avait annoncé par exemple dimanche 20 mars que la zone d’exclusion aérienne était effective sur tout le territoire libyen (même si, quelques jours plus tard, un Rafale français a détruit sur la base aérienne de Misrati un avion d’entraînement qui venait de s’y poser).
— c’est l’amiral américain Samuel Locklear qui a affirmé, mardi dernier, que les forces loyales au colonel Mouammar Kadhafi continuent de s’en prendre aux populations civiles.
— c’est le vice-amiral Bill Gortney, un haut-responsable du Pentagone, qui a indiqué que plus de 350 avions des 11 pays de la coalition sont impliqués dans les opérations aériennes en Libye, dont un peu plus de la moitié sont américains.
Le nom de code de la partie américaine de l’opération (Odyssey Dawn, « Aube de l’Odyssée ») est largement plus connu dans le monde que celui des Français (Harmattan) ou des Britanniques (Ellamy) ; il a vocation à intégrer sous cette étiquette les diverses participations nationales. Et c’est le tir de plus de cent-vingt missiles de croisière Tomahawk, samedi 19 mars au soir, depuis des navires et sous-marins de l’US Navy, pour neutraliser les défenses aériennes libyennes, qui avait donné le vrai coup d’envoi à l’opération, même si – sur la lancée du « sommet de l’Elysée », et à titre surtout symbolique – l’armée de l’air française avait été choisie pour effectuer les premiers survols du territoire, dans la région de Benghazi [3]. Depuis, les chasseurs et navires américains ont assuré l’essentiel des frappes aériennes.
US Africa command
Les Américains ont exercé également le commandement global de l’opération multinationale, confié officiellement au général Carter F. Ham, chef depuis quelques semaines de l’Africa Command (Africom). Mais il s’agit essentiellement d’un habillage politique, ce commandement américain pour l’Afrique – de création récente et plus orienté vers la formation et le développement que vers l’opérationnel militaire – n’ayant pas les moyens de conduire lui-même l’intervention. Il est d’ailleurs basé à Stuttgart, en Allemagne, et non sur le continent africain (où aucun pays n’avait souhaité l’accueillir).
L’Operational Control (OPCON) – c’est-à-dire le commandement effectif – a été assuré depuis l’état-major des forces américaines en Europe de Ramstein (Allemagne) par l’amiral James G. Stavridis, également commandant des forces de l’OTAN (SHAPE), lui-même relié aux quartiers généraux aériens de Lyon (France) et Northwood (Grande-Bretagne). En mer, le commandement opérationnel a été confié à l’amiral Samuel J. Locklear, chef des forces navales américaines en Europe, également patron du Joint Force Command (OTAN) basé à Naples), et actuellement embarqué à bord du Mount Whitney, navire de commandement de la 6e flotte de l’US Navy (Méditerranée) : la Joint Task Force Odyssey Dawn a pris sous son aile l’ensemble des unités navales de la coalition (une vingtaine d’unités actuellement). Cinq officiers de liaison français, cinq britanniques, deux italiens et deux canadiens sont à bord du Mount Whitney.
Le chef d’état-major Mike Mullen a reconnu, au cours de l’émission de TV « Face the Nation », le « rôle leader » des Américains en Libye, pendant la première phase de l’intervention, pour des raisons d’efficacité opérationnelle. Il a affirmé que les état-majors et les forces américaines se positionneront en « arrière-plan », en « soutien » dans les prochains jours, pour laisser leurs alliés européens et arabes « assumer la responsabilité de la mise en œuvre de la zone d’exclusion aérienne ».
Sort de Kadhafi
Concernant les « buts de guerre », on oscille toujours entre la stricte « protection des populations civiles » prévue par la résolution 1973 et la nécessité de venir à bout de Kadhafi et de son régime. Le débat a rebondi à l’annonce de plusieurs frappes ayant touché le complexe résidentiel du numéro un libyen, à Tripoli, dimanche et lundi :
— en visite au Chili, Barack Obama a assuré que « la position américaine est que Kadhafi doit partir » ;
— mais le secrétaire américain à la défense Robert Gates a écarté l’idée d’une frappe qui ciblerait Kadhafi en personne, et fait valoir qu’il serait « mal avisé de fixer des objectifs que nous ne pourrions pas forcément atteindre » ;
— les ministres britanniques des affaires étrangères (William Hague) et de la défense (Liam Fox) ont laissé entendre lundi que cibler directement Kadhafi avec une frappe militaire était une « possibilité » (alors que le général David Richards, leur chef d’état-major, estimait que les forces de la coalition ne devaient pas prendre directement pour cible le « Guide » libyen) ;
— le premier ministre belge, Yves Leterme, est persuadé que l’objectif de « déloger » Kadhafi du pouvoir a été « clairement énoncé » par la communauté internationale ;
— rappelant vendredi à Bruxelles qu’une intervention au sol en Libye était « explicitement exclue », le chef de l’État français a appelé à une stricte application de la résolution 1973 de l’ONU, et estimé que « l’avenir de la Libye, les choix politiques de la Libye (...), c’est le problème des Libyens, ce n’est pas notre problème... Ce qui se passe en Libye crée une jurisprudence, et peut créer la confiance » chez les peuples arabes.
Sur CNN, l’ancien chef d’état-major américain Richard Myers a résumé ces ambiguïtés : « La vérité est que nul ne sait quel critère marque la fin de l’opération. »
Double casquette
L’OTAN, remise en selle en dépit des résistances de la France et de la Turquie, avait fini par valider mardi les plans dressés depuis plusieurs jours par ses militaires pour contribuer à la zone d’interdiction de vol dans l’espace aérien libyen, et au respect de l’embargo sur les armes, « tous les alliés s’étant engagés à s’acquitter de leurs responsabilités en vertu de la résolution des Nations Unies pour arrêter la violence intolérable contre des civils libyens », déclarait alors son secrétaire général A. F. Rasmussen, qui laissait deviner une levée des réserves de la Turquie, jusqu’ici hostile à cette validation.
C’est le commandant des opérations de l’OTAN, l’amiral Stavridis, qui aura la charge d’activer les navires de l’organisation et ses avions dans la Méditerranée centrale : « Ils mèneront des opérations de surveillance, et, si nécessaire, pourront interdire les navires soupçonnés de transporter des armes illicites ou des mercenaires », explique Rasmussen.
L’Italie exigeait que l’OTAN prenne la main, menaçant de ne plus autoriser l’utilisation de ses bases aériennes. De son côté, la Norvège avait suspendu la participation de ses F-16 à la « No Fly Zone » au-dessus de la Libye « tant que la structure de commandement n’est pas définie ». Et les Pays-Bas conditionnaient leur entrée en ligne à « l’exercice d’un commandement et d’un contrôle par l’OTAN ».
On notera que cette relève transatlantique, censée être exclusivement militaire et non politique, ne dépaysera pas les Américains, puisque l’amiral Stavridis et l’amiral Locklear ont la double casquette Etats-Unis-OTAN. A l’Assemblée nationale, à Paris, socialistes et communistes s’étaient déclarés hostiles, mardi dernier, à cette entrée en scène de l’OTAN.
L’Union européenne, sous l’impulsion de la France, des pays baltes ou de Malte s’était posé la question de sa participation à une opération de contrôle de l’embargo (pensant également à la question de l’immigration clandestine). Mais la Haute-représentante pour la politique extérieure de l’Union, la britannique Catherine Ashton, avait souhaité éviter toute duplication avec l’OTAN ; et le Royaume-Uni, ainsi que l’Allemagne et l’Italie avaient préféré que la planification et la conduite de l’opération soient assurées par le commandement militaire de l’organisation transatlantique, s’attirant ce commentaire de notre confrère du site Bruxelles2 :
« Si à quelques dizaines de milles de ses côtes, l’Europe doit encore recourir aux moyens américains ou turcs pour assurer une fonction qui relève davantage de la fonction de “gardes-côtes” que de celle d’une force offensive, on peut douter de la volonté de sortir d’un certain infantilisme latent. Ce manque d’autonomie, qui apparait au moment où l’Amérique d’Obama ne considère plus vraiment l’Europe comme une de ses priorités stratégiques, est aussi dangereux. »
Notes
[1] Pour la première fois, jeudi, un appareil français a tiré un missile de croisière Scalp sur un objectif libyen.
[2] TTU n°795, 24 mars 2011.
[3] Les reconnaissances de l’armée de l’air française ont commencé « dès le 4 mars » au-dessus de la Libye, soit quinze jours avant le début de l’offensive alliée, a révélé mardi dernier le premier ministre français, François Fillon, à la tribune de l’Assemblée nationale.
-
Bert :
On pouvait supposer que la légitimité de l’attaque militaire reposait sur la résolution de l’ONU. Mais si Khadafi est devenu la cible (directe ou indirecte) de cette opération, il va falloir rechercher une autre source de légitimité. Le devoir d’ingérence, surement, qui découle du devoir de protéger les populations civiles, qui est l’objet de la résolution de l’ONU. Lesdites populations sont appelées à se prononcer quant à leur avenir politique, mais à quel moment ? A une date fixe marquant la fin du potentiel militaire de Khadafi ? Après la mort ou le départ du dictateur ? Une fois au pouvoir le conseil représentatif auto-proclamé et reconnu par la France ? N’y aurait-il pas de possibilité d’imaginer que Khadafi détient des armes de destruction massive, afin de simplifier, au moins aux yeux des États-Unis et de leurs alliés, la situation ?
-
Yvan :
Le titre est juste quand on sait qu’Obama est rentré dans cette histoire à reculons.
Il est bon d’appeler un chat un chat et un complexe militaro-industriel, un complexe militaro-industriel.
Dans cette perspective la tentative de passer la patate chaude à l’OTAN, n’est pas, du tout une bonne nouvelle cette organisation étant connue pour avoir le don de prolonger ad libitum (et + si affinités) les retours sur investissement de ses honorables fournisseurs.
Pour information... et à titre anecdotique, il y a en France un ministre de la défense dont le nom est Gérard Longuet.
-
Shiv7 :
Sur CNN, l’ancien chef d’état-major américain Richard Myers a résumé ces ambiguïtés : « La vérité est que nul ne sait quel critère marque la fin de l’opération. »
Voilà qui présuppose rien de bon sur la durée du conflit, pas plus que ça du reste ;
Le nom de code de la partie américaine de l’opération (Odyssey Dawn, « Aube de l’Odyssée »)
Lapsus symbolique assez révélateur qui révèle non seulement la durée (et ce n’est que l’aube..), mais aussi l’expansion potentielle du conflit hors Libye, sans parler de la consonance civilisationnelle..
Y a pas à dire, question finesse, l’armée US est imbattable..
Question stratégie, il semblerait aussi que tout soit fait pour durer, les frappes aériennes pouvant tous au plus.., pas grand-chose..
-
K. :
-
Bert :
"il a dit qu’il « craignait une attaque au gaz moutarde par les hommes de Kafhafi ».
Aaaah, quand même ! Enfin du sérieux !
-
marc :
Bonsoir. En matière de communication internationale, on frôle des sommets en apprenant (outre les inévitables ADM) que les militaires savent mieux lire les résolutions onusiennes que les politiques :
Comme ils n’ont pas reçu l’ordre de liquider Kadhafi, il s’y tiennent. Ne pouvant en dire autant du respect de leurs Constitutions par les politiques, celà pourrait ressembler à une argumentation pour un gouvernement militaire (mondial ?).
Les accord internationaux sont aujourd’hui de rang plus élevé que les Constitutions, bien qu’ils aient été élaborés par des technocrates sans caution démocratique ou des gouvernements dont le mandat ne comprenait que rarement ces engagements, force est de constater que les moyens pour les Peuples de vivre en paix sont les grands absents. (Info sans frais à ceux qui ont une Constituante au programme).
Lorsqu’on lit que l’OTAN, de prime abord écarté, revient par la fenêtre, au grand dam de nos politiques “responsables”, il n’y a pas que l’armée US qui soit imbattable question finesse.
@ Yvan Pour Longuet, est-ce que ce lien ne serait pas plus approprié ?
Bien que chacun ici connaisse probablement Acrimed depuis longtemps, “On chercherait à susciter un engouement populaire pour une guerre aux objectifs et à la durée indéterminés qu’on ne s’y prendrait pas autrement”
S’il y a un symbole qui peut indigner, émouvoir, ne serait pas aussi celui du piège qui s’est refermé depuis le 16 mars 2011 place de la Perle ...
-
Ph. Arnaud :
A tous
Il est proprement stupéfiant que l’on utilise un porte-avion nucléaire, des avions Rafale et des bombes ultrasophistiquées pour démolir des tanks (ou des batteries de DCA) valant des centaines de fois moins que les instruments utilisés contre eux…
-
marc :
suite
@ Yvan Pour Longuet, est-ce que ce lien ne serait pas plus approprié ?
@ Ph. Arnaud Je me faisait la même reflexion au début de sur l’Irak envahisseur, connaissant le prix des bombes et missiles guidés lasers dont on voyait de bien belles images à la télé
-
Bert :
Effectivement, mais l’avantage de ces engins ultra-sophistiqués, c’est qu’ils sont utilisables depuis de longues distances, dans des conditions de sécurité optimum...pour le pilote. De plus, ces armes doivent être utilisées, pour entraîner les pilotes, pour en vérifier le bon fonctionnement, pour en valider le concept et pour faciliter l’écoulement des stocks du fabricant. En clair, rien ne vaut une bonne guerre, mais on le savait déjà.
-
K. :
L’intervention militaire internationale dans le ciel libyen a été jusqu’ici majoritairement américaine
Mais les Libyens sont persuadés qu’elle est française.

-
Nathan :
Ceux qui veulent tchatter avec Bernard-Henri Levy - et je sais qu’il a de très nombreux fans sur ce blog - peuvent le faire à partir de maintenant sur le site du Monde.
http://www.lemonde.fr/libye/chat/20...
-
antiparapharmaciste primaire :
-
Seb :
Mon beauf qui est tunisien et qui travaillait encore en Libye il y a quelques semaines prétend avoir vu un des sous-marins libyens prendre la mer avant que l’affaire ne prenne une tournure internationale.
Un autre sous-marin aurait été ostensiblement exposé pour bien montrer qu’il n’était pas opérationnel.
Evidemment, ma femme, qui n’est pas tendre avec son petit frêre, m’assure qu’il fait toujours tout ce qu’il peut pour se rendre intéressant et je partage de plus en plus son point de vue... On choisit ses amis mais pas son beau-frêre...
-
le journal de personne :
L’érection
Entre Sarkozy et Kadhafi… il n’y a que ça. Tout le reste c’est du blabla… un problème d’érection… chacun des deux s’efforce à montrer à l’autre qui est le plus viril des deux membres actifs… de l’hémisphère nord et de l’hémisphère sud. Qui assurera le coup et qui repartira avec la queue entre les jambes pour une longue traversée du désir.
http://www.lejournaldepersonne.com/2011/03/Erection/
-
K. :
-
marc :
La question du coût d’un pélot (env 1x10e6E) pour liquider un char ne se poserait que dans la mesure de sa comparaison avec les retombées en matière d’approvisionnement en énergie. Chacun peut faire le calcul, et tenter un problème de baignoires sachant que, en Afghanistan le revenu annuel par habitant était de 335 dollars en 2006, population estimée en 2011, 29835392 avec un PIB par habitant d’environ 40 dollars en 2007 (wikipedia) Personnellement je jette l’éponge, le coût humain m’interpellant davantage.
@ Seb Votre belle famille pourrait être dans le vrai, celà pourrait signifier que Kadhafi et son entourage en sont restés au rôle clef des U-bots de la seconde guerre mondiale. (Condoléances, chacun le sien, le mien est "trader" :)
Au niveau local, il serait édifiant de s’interroger sur le taux de réactions sur un problème de chiffons (185) versus un problème de politique internationnalle mettant en jeu des vies humaines (15) ...
@ tous, merci pour les liens.
-
Tanguy :
Merci pour votre article,
Encore une pise en perspective du "décalage" qui existe entre la réalité et les discours des "politiques" dans les médias de masse.
Un peu hors sujet, mais je voudrais appeler à manifester une opposition à cette guerre. Personellement, j’ai envoyé un mail de désaprobation à tous les membres "progressistes" de mon parlement qui ont voté l’entrée en guerre de mon pays.
J’ai suivi l’appel lancé sur Beez-Libreinfo et ai utilisé quelques arguments développé sur leur page consacrée à la Libye.
Ce genre de geste "ne change pas la face du monde", mais ne rien faire revient à marquer son consentement.
Bien à vous,
-
Beez-Libreinfo, malgré les expression pleines de bon sens que l’on y trouve d’un rapide survol, semble être un site intéressant, certes, mais personnel. avec ce qui en découle : Pas très encore très vivant : participation, forces de proposition, fédération des initiatives, etc ... Ami belge (?), que pensez-vous de M. michel Collon ? ses infos, methodes d’invesigation, ... ?
-
Kely Malaza :
Pauvres occidentaux ! Au 21è siècle, vous pensez encore imposer vos dictats au monde. Et maintenant, c’est vous qui allez faire la révolution libyenne ? c’est vous qui allez faire le choix les dirigeants libyens ? au 21è siècle ? bravo !! Vous pouvez colporter vos crimes à des dirigeants arabes et africains vendus, mais non pas au monde entier. Une chose qu’on souhaite que vous vous mesurez à des adversaires qui pourraient vous répondre. S’en prendre comme une meute à un pays et semer la mort et la destruction, vous savez bien les faire. Vous pouvez illustrer par vos littératures ces crimes. Une chose est sûre que ça fait plus d’un siècle que ça dure. Décidemment,
-
marc :
Certes, le point de vue des destinataires des missiles devrait être prioritairement entendu. Mais comme ils ont plus urgent à faire en ce moment que de poster ici, il nous faut faire avec ceux que l’on a, en gardant à l’esprit la distinction entre un peuple et son gouvernement, qui ont rarement les mêmes attitudes. sans se priver d’autres informations
| |
|
|
|
|
|
|
|
Chez ce petit-roi-atavique-serviteur ,donc ,en silence :Jordanie : la famille du manifestant tué refuse de l'enterrer
27/03/2011 03:48
Le fils de la victime exige la démission du ministre de l'Intérieur et les excuses des autorités, qui affirment que son père est mort d'une "crise cardiaque".
"Nous refusons de recevoir son corps de la morgue", a déclaré Nasser Saad. (AFP)
La famille du Jordanien décédé dans les violences vendredi à Amman refuse de l'enterrer avant d'obtenir des excuses officielles et la démission du ministre de l'Intérieur, a déclaré samedi 26 mars son fils.
Nasser Saad explique que son père et lui se trouvaient sur la place du rassemblement des "jeunes du 24 mars" lorsque "la gendarmerie (les) a attaqués". Il affirme que son père a "reçu plusieurs coups sur le corps qui ont mené à son décès".
Le vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur Saad Hayel Srour avait imputé la cause du décès à "une crise cardiaque"."Comment peut-il dire cela, même avant l'autopsie, c'est une insulte", s'indigne le fils de la victime.
"Le prix du sang"
Nasser Saad explique ne pas avoir encore reçu le rapport d'autopsie, affirmant simplement: "on nous a dit que ce n'était pas une crise cardiaque". Le frère de la victime est intervenu de son côté samedi lors d'une conférence de presse des "jeunes du 24 mars", déclarant: "l'autopsie a nié que sa mort était due à une crise cardiaque".
"Nous voulons que le gouvernement paye le prix du sang de Khairy. Nous appelons le roi à limoger le gouvernement, le chef des services de Renseignements et le chef de la gendarmerie, car ce sont les coups des gendarmes qui ont tué mon frère", a déclaré Jamal Jamil Saad.
Nouvelobs.com, avec l'AFP
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/les-revolutions-arabes/20110326.OBS0304/la-famille-du-manifestant-tue-en-jordanie-refuse-de-l-enterrer.html
Sur le même sujet
| |
|
|
|
|
|
|
|
Mayotte, le chouchou de la France.(& Le petit fils du sultan des Comores insiste sur l’unicité culturelle et religieuse de l’archipel )
27/03/2011 03:45
Un site utilisant les blogs du soir.be
Catégorie actualité
A raison d’un milliard d’euros par an, la France veut faire de Mayotte, la petite île de l’Océan Indien qui fait partie de l’archipel des Comores, une « vitrine » de la métropole. Une vitrine artificielle, sur laquelle s’écrasent chaque année des milliers de « boat people » venus des rivages africains (Mozambique, Madagascar). Les Comoriens, eux, sont refoulés comme des clandestins, alors qu’à leurs yeux, Mayotte fait historiquement partie des quatre îles qui composent leur pays. Le 1er avril prochain, la distance se creusera encore, puisque la France compte transformer Mayotte en département d’outre mer et lui faire bénéficier par l’Union européenne du statut de région ultrapériphérique. Cette décision de créer ainsi le 101eme département français indigne M. Fahmi Saïd Ibrahim, ministre des relations extérieures des Comores, qui rappelle que plusieurs résolutions des Nations unies ont réaffirmé l’unité territoriale de l’archipel, composé de Mayotte, Anjouan, Moheli et la Grande Comore. Il récuse les résultats du referendum tenu en 2009, où les Mahorais, (habitants de Mayotte) avec 95,2% avaient choisi la France: “entre un revenu de 300 dollars par habitant aux Comores, et de 9000 à Mayotte, grâce à la générosité intéressée de Paris, le choix est vite fait… »C’est pour cela que le ministre est venu à Bruxelles plaider pour que la France respecte les résolutions de l’ONU et accepte, sur Mayotte, un règlement pacifique, qui mènerait, au minimum, à une souveraineté partagée…Le petit fils du sultan des Comores insiste sur l’unicité culturelle et religieuse de l’archipel : « si mon grand père, à l’époque, avait choisi de rallier la France, ce n’est pas pour que cette dernière, par la suite, divise notre pays… »Depuis Mayotte certes, l’armée française garde un « droit d’écoute » sur l’Océan Indien, mais le ministre se veut conciliant : « qui dit que les bases françaises seraient menacées si notre pays était réunifié » ?
Pour lui, en créant une telle disparité de revenus entre les habitants de Mayotte et leurs frères et cousins des Comores, la France déstabilise l’archipel et crée des tensions inutiles. Elle provoque aussi des morts: “c’est un véritable cimetière marin qui sépare Mayotte des Comores, chaque année, des petits bateaux, appelés les “kwassas kwassas”, font naufrage et les associations estiment que plus de 10.000 personnes ont déjà péri noyées.
L’expulsion des ressortissants des Comores, persona non grata à Mayotte (ils représentent 80% des expulsés de toute la république française, chez nous ont fait du chiffre…) indigne le ministre qui rappelle que pour ses compatriotes,Mayotte, c’est leur pays, ils ne peuvent y être traités en étrangers…Et de dénoncer quelques inconséquences: “des migrants venus d”‘Afrique noire, catholiques et francophones, sont mieux accueillis à Mayotte que des Comoriens qui considèrent qu’ils y sont chez eux…” Même s’il souligne qu’à Paris, “la question de Mayotte et des Comores a toujours été gérée par la ‘Françafrique”" le ministre se gardera cependant de rappeler que c’est à Mayotte que furent accueillis bon nombre de réfugiés hutus rwandais au lendemain du génocide et que c’est à Mayotte aussi que fut arrêté l’un des grands “génocidaires”, Pascal Simbikwanga, initialement détenu pour avoir mis sur pied un trafic de faux papiers…
http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2011/03/23/mayotte-le-chouchou-de-la-france/
| |
|
|
|
|
|
|
|
Le parlement tibétain accepte le retrait du dalaï-lama ;le féodal dont les moines font suer le burnous aux éleveurs de yaks et autres paysans...
27/03/2011 03:37
Le Point.fr - Publié le 25/03/2011 à 14:11 - Modifié le 25/03/2011 à 14:25
Le parlement tibétain accepte le retrait du dalaï-lama
L'assemblée en exil à Dharamsala a validé vendredi le retrait politique du leader spirituel.
Le dalaï-lama ne souhaite plus être le chef politique des Tibétains en exil. © Alfredo Estrella / AFP
Le Point.fr
Le parlement tibétain en exil à Dharamsala, dans le nord de l'Inde, a accepté vendredi le retrait politique du dalaï-lama en votant à l'unanimité plusieurs résolutions visant à modifier la structure du mouvement, a annoncé un membre du parlement. "C'était une décision difficile de décider d'amender la constitution et de séparer Sa Sainteté de la politique tibétaine, mais il le fait pour le bien des Tibétains à long terme", a déclaré ce parlementaire, Karma Yeshi. "En gardant ceci à l'esprit, nous avons pris cette décision", a-t-il ajouté.
Le dalaï-lama, 75 ans, avait annoncé ce mois-ci son intention de renoncer à son rôle politique de chef du mouvement des Tibétains en exil, essentiellement symbolique, et de transmettre ses responsabilités officielles à un nouveau Premier ministre aux pouvoirs élargis. Mais les membres du parlement s'étaient dans un premier temps montrés hésitants à accepter sa démission, craignant que la lutte de leur communauté s'en trouve fragilisée.
http://www.lepoint.fr/monde/le-parlement-tibetain-accepte-le-retrait-du-dalai-lama-25-03-2011-1311366_24.php
| |
|
|
|
|
|
|
|
Nos juges meeeveilleux ...Affaire Bettencourt: la plainte pour abus de faiblesse classée définitivement .En rire jaune est un délit .
27/03/2011 03:32
Affaire Bettencourt: la plainte pour abus de faiblesse classée définitivement
Par Jean-Marie Pontaut, publié le 26/03/2011 à 13:05
< scrolling="no" id="f289a53daadbb32" name="f14013c9bb7d53a" style="border: medium none ; overflow: hidden;" class="FB_UI_Hidden" src="http://www.facebook.com/extern/login_status.php?api_key=111055588938671&app_id=111055588938671&display=hidden&extern=2&locale=fr_FR&method=auth.status&next=http%3A%2F%2Fstatic.ak.fbcdn.net%2Fconnect%2Fxd_proxy.php%3Fversion%3D0%23cb%3Df156eb3cab5f74%26origin%3Dhttp%253A%252F%252Fwww.lexpress.fr%252Ff2fabc565f2da5e%26relation%3Dopener%26transport%3Dflash%26frame%3Df2b6a1b912ece3a%26result%3D%2522xxRESULTTOKENxx%2522&no_session=http%3A%2F%2Fstatic.ak.fbcdn.net%2Fconnect%2Fxd_proxy.php%3Fversion%3D0%23cb%3Df3f7f5e019e541e%26origin%3Dhttp%253A%252F%252Fwww.lexpress.fr%252Ff2fabc565f2da5e%26relation%3Dparent%26transport%3Dflash%26frame%3Df2b6a1b912ece3a&no_user=http%3A%2F%2Fstatic.ak.fbcdn.net%2Fconnect%2Fxd_proxy.php%3Fversion%3D0%23cb%3Df282c9410457e7a%26origin%3Dhttp%253A%252F%252Fwww.lexpress.fr%252Ff2fabc565f2da5e%26relation%3Dparent%26transport%3Dflash%26frame%3Df2b6a1b912ece3a&ok_session=http%3A%2F%2Fstatic.ak.fbcdn.net%2Fconnect%2Fxd_proxy.php%3Fversion%3D0%23cb%3Df156019febd461e%26origin%3Dhttp%253A%252F%252Fwww.lexpress.fr%252Ff2fabc565f2da5e%26relation%3Dparent%26transport%3Dflash%26frame%3Df2b6a1b912ece3a&sdk=joey&session_version=3">>
Le PDG de L'Oréal Jean-Paul Agon, Liliane Bettencourt et sa fille Francoise Bettencourt-Meyers lors de la remise du prix L'Oreal-UNESCO le 3 mars dernier à Paris.
REUTERS/Charles Platiau
Le procureur du tribunal de Bordeaux, qui a récupéré l'affaire, en a décidé ainsi. Une conséquence de la réconciliation entre Liliane Bettencourt et sa fille.
Selon nos informations, le procureur de Bordeaux, Claude Laplaud, a annoncé ce vendredi que "compte tenu du désistement de sa fille, Madame Bettencourt-Meyers, la plainte déposée pour abus de faiblesse concernant Liliane Bettencourt était définitivement classée".
En décembre dernier, un protocole d'accord avait en effet été signé entre la vieille dame, sa fille et le photographe François-Marie Banier, soupçonné d'avoir profité de l'état de faiblesse de la milliardaire pour lui soutirer de l'argent. Encore fallait-il que la justice suit et accepte de classer l'affaire. C'est fait. Cela signifie la fin de poursuites qui durent depuis 3 ans et qui ont fait couler beaucoup d'encre.
Ainsi la vieille dame a toujours conservé toute sa tête et François-Marie Banier peut, lui, conserver tous les dons qu'elle lui a faits de son plein gré. Tous les témoignages, commentaires, articles, diatribes d'avocats accusant Banier et soutenant que la vieille dame était irresponsable tombent à l'eau.
Il a suffit que la famille se rassemble, écartant Banier, et que le gendre de la vieille dame et ses petits enfants prennent plus d'importance dans L'Oréal pour que tout s'arrête. Comme aurait dit Shakespeare: "beaucoup de bruit pour rien".
| |
|
|
|
|
|
|
|
"torture morale" dans la soie!!!Ockrent va déposer plainte pour "harcèlement moral"
27/03/2011 03:30
Ockrent va déposer plainte pour "harcèlement moral"
Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 26/03/2011 à 15:05
< scrolling="no" id="f190cb1a7f0a474" name="f1747a1f8ddd222" style="border: medium none ; overflow: hidden;" class="FB_UI_Hidden" src="http://www.facebook.com/extern/login_status.php?api_key=111055588938671&app_id=111055588938671&display=hidden&extern=2&locale=fr_FR&method=auth.status&next=http%3A%2F%2Fstatic.ak.fbcdn.net%2Fconnect%2Fxd_proxy.php%3Fversion%3D0%23cb%3Df274d0c40f47ec8%26origin%3Dhttp%253A%252F%252Fwww.lexpress.fr%252Ff1444d5934f6a76%26relation%3Dopener%26transport%3Dflash%26frame%3Df3b423edec67984%26result%3D%2522xxRESULTTOKENxx%2522&no_session=http%3A%2F%2Fstatic.ak.fbcdn.net%2Fconnect%2Fxd_proxy.php%3Fversion%3D0%23cb%3Df18139487bbff72%26origin%3Dhttp%253A%252F%252Fwww.lexpress.fr%252Ff1444d5934f6a76%26relation%3Dparent%26transport%3Dflash%26frame%3Df3b423edec67984&no_user=http%3A%2F%2Fstatic.ak.fbcdn.net%2Fconnect%2Fxd_proxy.php%3Fversion%3D0%23cb%3Df23e854d835e5fa%26origin%3Dhttp%253A%252F%252Fwww.lexpress.fr%252Ff1444d5934f6a76%26relation%3Dparent%26transport%3Dflash%26frame%3Df3b423edec67984&ok_session=http%3A%2F%2Fstatic.ak.fbcdn.net%2Fconnect%2Fxd_proxy.php%3Fversion%3D0%23cb%3Df2458b4851001ec%26origin%3Dhttp%253A%252F%252Fwww.lexpress.fr%252Ff1444d5934f6a76%26relation%3Dparent%26transport%3Dflash%26frame%3Df3b423edec67984&sdk=joey&session_version=3">>
La directeur générale de l'AEF, rejetée par la rédaction de France 24, tente de reprendre la main sur Alain de Pouzilhac, son PDG.
La directrice générale déléguée de l'Audiovisuel extérieur de la France (AEF), qui chapeaute France 24, RFI et une partie de TV5 Monde Christine Ockrent, en conflit ouvert avec son PDG Alain de Pouzilhac, va déposer plainte contre X pour "harcèlement moral", indique-t-elle dans un entretien au Monde daté de dimanche-lundi.
"Il existe une crise au sein de l'AEF qui n'est pas de mon fait, mais dont je suis la victime", déplore-t-elle. Elle affirme ne plus avoir accès "à aucun dossier" depuis quatre mois et vivre dans "un climat de violence, d'humiliation et de souffrances intolérables".
La directrice générale déléguée, qui dit vivre une "torture morale", précise que sa plainte sera déposée "dès la semaine prochaine". Elle estime que l'"attelage" qu'elle formait avec Pouzilhac a "déraillé" et accuse celui-ci de considérer France 24 comme "sa chose, sa propriété personnelle".
"Il s'est débarrassé avec brutalité d'un directeur de l'information qu'il jugeait trop proche de moi et a imposé, contre ma volonté, un directeur de la rédaction qui n'a pas caché qu'il voulait ma décapitation!", s'insurge-t-elle. Elle affirme n'avoir "absolument pas" l'intention de démissionner de son poste et dément les rumeurs selon lesquelles elle négocierait des indemnités de départ.
Revenant sur les accusations d'espionnage dont fait l'objet une de ses anciennes collaboratrices, Ockrent affirme qu'une enquête privée diligentée par Pouzilhac "n'a apporté aucun élément de preuve" contre elle et rappelle que l'enquête de police a été close "sans même qu'il ait été nécessaire" qu'elle soit entendue.
Le personnel de France 24 a voté en décembre 2010 à 85% une motion de défiance envers Christine Ockrent.
http://www.lexpress.fr/actualite/media-people/media/ockrent-va-deposer-plainte-pour-harcelement-moral_976536.html
| |
|
|
|
|
|
|
|
Comment se ruiner pour que des pays qui n'ont guére que chevres et brebis se rincent à ma santé?Le check-up des pays qui font trembler la zone euro
27/03/2011 03:27
Le check-up des pays qui font trembler la zone euro
Par Emilie Lévêque et Laura Raim - publié le 25/03/2011 à 17:21
< scrolling="no" frameborder="0" allowtransparency="true" style="border: medium none ; overflow: hidden; width: 450px; height: 35px;" src="http://www.facebook.com/plugins/like.php?href=http%3A%2F%2Flexpansion%2Elexpress%2Efr%2Feconomie%2Fle%2Dcheck%2Dup%2Ddes%2Dpays%2Dqui%2Dfont%2Dtrembler%2Dla%2Dzone%2Deuro%5F251299%2Ehtml&layout=standard&show_faces=false&width=450&action=recommend&font=verdana&colorscheme=light&height=35&locale=fr_FR">>
Hier la Grèce et l'Irlande, aujourd'hui le Portugal, demain... l'Espagne? Zoom sur ces Etats qui, sous pression des marchés financiers et menacés de faillite, ébranlent l'édifice de la zone euro.
De haut en bas, de gauche à droite: Le Premier ministre irlandais Enda Kenny, le Premier ministre grec Georges Papandreou, le Premier ministre portugais démissionnaire José Socrates et le Premier ministre espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero
Reuters
Portugal, la crise politique
Déficit public (% PIB) |
Croissance |
7% en 2010 4,6% en 2011 |
+1,4% en 2010 -0,9% en 2011 |
Taux de chômage |
Taux d'intérêt obligations à 10 ans |
11,2 |
7,8% |
Le Premier ministre sortant du Portugal José Socrates.
REUTERS/Hugo Correia
La démission mercredi soir du Premier ministre socialiste José Socrates plonge le Portugal dans une totale incertitude, tant au plan politique qu'économique. Son plan d'austérité, le quatrième en un an, devait permettre au pays d'éviter de tomber dans les griffes du fonds de secours européen. Maintenant que le Parlement l'a rejeté, cette issue semble inévitable, même si le premier ministre démissionnaire a encore répété vendredi que le pays n'avait "pas besoin" d'un plan de sauvetage. Il devrait donc être le troisième Etat fragile de la zone euro à tomber... A quelques heures d'intervalles, les agences de notations Fitch et Standard & Poor's ont baissé la note de la dette souveraine du Portugal de deux crans.
Pourtant, le Portugal était "le plus sage" des "maillons faibles" de la zone euro. Contrairement à Athènes, Lisbonne n'a ni manipulé ses comptes ni excessivement emprunté. Le Portugal accuse une dette publique de 76,6% du PIB, mais ce gonflement de la dette est le résultat récent de la crise. Le pays n'a ni connu de bulle immobilière comme en Espagne ni fait du dumping fiscal comme l'Irlande. En revanche, il souffre d'une croissance atone depuis de nombreuses années, en raison d'un manque structurel de compétitivité. Or les mesures d'austérité qui s'accumulent sous la pression des partenaires européens sont en train de tuer dans l'oeuf la fragile reprise du pays.
L'Espagne recherche croissance désespérément
Déficit public (% PIB) |
Croissance |
9,3% en 2010 6% en 2011 |
-0,1% en 2010 +0,6% en 2011* |
Taux de chômage |
Taux d'intérêt obligations à 10 ans |
20,3% |
5,16% |
Prévision FMI
Grèce, Irlande, Portugal... L'Espagne sera-t-elle le prochain pays à appeler au secours les pompiers de l'UE et du FMI ? La péninsule ibérique est en tout cas dans le radar des marchés financiers. Sa note souveraine a récemment été dégradée d'un cran par Moody's, avec une perspective négative. L'Espagne est, avec la Grèce, le seul pays de la zone euro à être restée en récession en 2010. Le gouvernement espagnol prévoit un rebond de croissance cette année (+1,3%), mais le FMI et l'OPCDE sont plus pessimistes - les deux institutions tablent respectivement sur une hausse du PIB de 0,6% et 0,9%. Le pays détient en outre le triste record du taux de chômage le plus élevé d'Europe (plus de 20% de la population active).
Le Premier ministre espagnole José Louis Rodriguez Zapatero
REUTERS/Andrea Comas
Certes, sa dette publique atteint un niveau raisonnable (60% du PIB) en comparaison de la Grèce, mais la dette privée (celle des ménages et des entreprises) frôle les 200%. Le hic est que l'endettement des ménages est majoritairement constitué prêts immobiliers. Or le marché immobilier espagnol est toujours en convalescence après l'éclatement de la bulle en 2008. Ce qui fragilise les banques du pays - leur taux de créances douteuses atteint 6%, un plus haut depuis 15 ans. La restructuration du secteur bancaire pourrait coûter à Madrid entre 40 et 70 milliards d'euros.
Mais l'Espagne a aussi des atouts dans son jeu: le pays a mené en 2010 d'importantes réformes structurelles (marché du travail, retraites et secteur bancaire). Madrid poursuit également depuis deux ans une politique de consolidation budgétaire. Le budget 2011, le plus austère de ces dernières années, prévoit une diminution de 16% des dépenses des ministères et de 8% des dépenses de l'Etat. Ce budget n'a été approuvé que d'une courte tête, car le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero ne dispose pas de la majorité absolue à la Chambre des députés. La crise portugaise devrait toutefois renforcer la stabilité politique du pays. Et la grogne sociale est y moins virulente qu'en Grèce ou au Portugal. Le gouvernement a en effet signé début février avec les syndicats un "pacte social" pour la croissance, l'emploi et les retraites.
L'Irlande, le gouffre bancaire
Déficit public (% PIB) |
Croissance |
32% en 2010 9,4% en 2011 |
-1% en 2010 +1% en 2011 |
Taux de chômage |
Taux d'intérêt obligations à 10 ans |
13,5% |
10,1% |
Malgré le plan de 85 milliards d'euros conclu en novembre avec l'UE et le FMI, l'ancien "Tigre celtique" est loin d'être sorti d'affaire. Contrairement à la Grèce, la crise en Irlande est liée à l'explosion de la bulle immobilière : les banques, qui ont octroyé des prêts qui ne seront jamais remboursés, multiplient les pertes. Tous les établissements ont été au moins partiellement nationalisés et Dublin a garanti l'intégralité des dépôts et prêts des banques. Résultat : la dette des banques a été entièrement transformée en dette publique, d'où le déficit astronomique de 32%. Dans ce contexte, les nouveaux tests de résistance imposés par Dublin, dont les résultats doivent être publiés avant la fin du mois de mars, sont très attendus. Mais selon les premières indications, les nouvelles seraient mauvaises : la nouvelle facture pourrait dépasser les 35 milliards d'euros prévus pour les banques dans le plan d'aide.
Le nouveau Premier ministre irlandais, Enda Kenny, tente depuis près d'un mois de renégocier avec ses partenaires européens les conditions du plan de sauvetage
REUTERS/Eric Vidal
1 sur 2 page suivante
| |
|
|
|
|