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Moulinets .Immigration: l'Assemblée a voté le projet de loi en seconde lecture

16/03/2011 07:49



Immigration: l'Assemblée a voté le projet de loi en seconde lecture

AFP - Publié le 15/03/2011 à 19:30 - Modifié le 15/03/2011 à 19:31

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Immigration: l'Assemblée a voté le projet de loi en seconde lecture

A l'exception donc de l'extension de la déchéance de nationalité, directement inspirée par le discours de Grenoble du chef de l'Etat mais sur laquelle le gouvernement a dû reculer au grand dam de son aile droite, l'Assemblée n'a guère apporté de changement à la version qu'elle avait adoptée à l'automne en première lecture.

L'Assemblée nationale a adopté mardi en deuxième lecture le projet de loi sur l'immigration sans guère apporter de changements au premier vote du texte, à l'automne, à l'exception notable de l'extension de la déchéance de nationalité, retirée sous la pression des centristes.

Le projet a été voté par 305 voix contre 217, les députés de la majorité (UMP et Nouveau Centre) votant, sans surprise, "pour" tandis que les groupes de l'opposition, SRC et GDR, se sont prononcés "contre".

Quelques voix de droite ont rejoint la gauche pour s'opposer au texte, comme les UMP Etienne Pinte, Françoise Hostalier et Lionel Tardy. C'est également le cas de François Bayrou (MoDem) et du villepiniste Daniel Garrigue.

L'UMP Eric Diard a fait valoir que "notre pays a le droit, comme tous les pays du monde, de choisir qui il veut !". "La gauche continue à faire croire que nous pouvons accueillir tout le monde", a-t-il dit, saluant l'adoption d'"outils simples et efficaces pour faire face à la situation actuelle".

Sandrine Mazetier (PS), en revanche, a dénoncé un texte qui "déchire le pacte républicain", un texte "contraire à la vision que nous avons de la France, de l'Europe et même de la civilisation".

Remarquant qu'au cours de cette seconde lecture, la majorité a "instauré un concours d'entrée dans la nationalité" et "remis en cause le droit du sol", elle a pointé les risques supplémentaires d'inconstitutionnalité.

Michel Hunault (NC) a exprimé la satisfaction des centristes devant le retrait de la mesure d'extension de déchéance de la nationalité aux assassins de policiers et salué un texte "équilibré".

Enfin, Patrick Braouezec (app. PCF) a dénoncé une loi "qui ne fait qu'enfermer les migrants dans le statut de boucs émissaires alors qu'ils vivent ici et travaillent ici".

A l'exception donc de l'extension de la déchéance de nationalité, directement inspirée par le discours de Grenoble du chef de l'Etat mais sur laquelle le gouvernement a dû reculer au grand dam de son aile droite, l'Assemblée n'a guère apporté de changement à la version qu'elle avait adoptée à l'automne en première lecture.

Outre la transposition, dans le droit français, de trois directives européennes -carte "bleue" européenne, directive "sanctions" et directive "retour"-, le texte inclut une réforme du contentieux sur l'éloignement des sans-papiers.

Considérée comme "le coeur de la réforme", cette disposition prévoit de retarder l'intervention, en rétention, du juge des libertés et de la détention (JLD) à cinq jours (au lieu de deux jours actuellement).

Elle a été présentée par les trois ministres successifs en charge de l'immigration --Eric Besson, Brice Hortefeux, puis Claude Guéant-- comme nécessaire à une meilleure efficacité du système d'éloignement, le taux d'exécution des obligations à quitter le territoire n'étant que d'environ 20%.

Les sénateurs, lors du vote en première lecture du texte, avaient repoussé cette mesure-phare du texte.

Les députés ont également rétabli d'autres mesures retoquées par le Sénat comme la pénalisation des "mariages gris" et les mesures de restriction à l'Aide médicale d'Etat (AME) pour les sans-papiers malades. Selon les associations de défense des étrangers, 28.000 étrangers malades risqueraient ainsi aujourd'hui "l'expulsion et une interruption brutale de soins".


 

http://www.lepoint.fr/politique/immigration-l-assemblee-a-vote-le-projet-de-loi-en-seconde-lecture-15-03-2011-1306886_20.php






Guéant : "Il est impossible d'interdire les prêches en arabe" (& de siffler la Marseillaise ?)

16/03/2011 07:47



Guéant : "Il est impossible d'interdire les prêches en arabe"

Le Point.fr - Publié le 15/03/2011 à 16:45 - Modifié le 15/03/2011 à 16:54

Le ministre de l'Intérieur a recadré le débat sur la laïcité qui suscite des critiques et des réserves dans la classe politique.

Guéant : "Il est impossible d'interdire les prêches en arabe"

Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a recadré le débat sur la laïcité qui inquiète la communauté musulmane française. © Meigneux / Witt/Sipa

Source AFP

Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant s'est employé mardi à rassurer les musulmans et à cadrer le débat de l'UMP sur la laïcité et l'islam en excluant l'interdiction de l'arabe dans les prêches et en répétant que la loi de 1905 ne serait pas touchée. Le ministre en charge des cultes a pris ces engagements dans un entretien au Monde daté de mercredi, alors que grandit l'inquiétude des musulmans qui se sentent stigmatisés par l'annonce de ce débat voulu par l'UMP, un an après la clôture de celui sur l'identité nationale et quelques mois après l'adoption d'une loi coercitive sur le voile intégral.

"Il est constitutionnellement impossible d'interdire le prêche en arabe", car "on n'interdit pas les messes en portugais ou l'hébreu dans les synagogues", a expliqué Claude Guéant dans ce qui semble être une réponse à Jean-François Copé. Le secrétaire général de l'UMP a, en effet, souhaité inclure dans le débat la question du prêche en français, soulevant l'indignation des responsables musulmans. Concernant des dérapages de prédicateurs, Claude Guéant a rappelé que la loi prévoyait des "sanctions" mais a ajouté : "En ce moment, rien de tel n'est signalé."

"Nous sommes à 200 % avec le ministre" (Dalil Boubakeur)

Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, qui avait demandé l'annulation du débat avant de se raviser après une rencontre avec Jean-François Copé, ne cachait pas sa satisfaction à la suite de la mise au point du ministre de l'Intérieur. "Nous sommes à 200 % avec le ministre : il a vidé le débat de ses questions épineuses ou qui pouvaient prêter à polémique", s'est réjoui Dalil Boubakeur. Ce dignitaire a salué "une position de sagesse, une position très forte qui répond aux questions posées épisodiquement à la communauté musulmane". Il a aussi estimé que Claude Guéant avait fixé "les lignes rouges entre le religieux et le politique".

"Il n'est pas question de toucher à la loi de 1905" de séparation des églises et de l'État, a en effet répété le ministre de l'Intérieur, même si "des coups de pouce publics prévus par la loi" sont possibles pour aider au financement de lieux de culte musulmans. Claude Guéant a notamment évoqué la possibilité pour les collectivités publiques d'offrir des garanties d'emprunt ou des mises à disposition de terrains par des baux emphytéotiques de 99 ans.

Critiques

Autre sujet de tension : les prières de rue, comme dans le 18e arrondissement de Paris, dénoncées par la présidente du Front national. Marine Le Pen a établi un parallèle entre cette situation et l'occupation de la France par les nazis. Claude Guéant a jugé : "Les médias aidant, ces problèmes préoccupent tous les Français. Peu d'entre eux voient, par exemple, des prières dans la rue, mais la télévision et les journaux les rendent très visibles."

Après avoir observé que le débat prévu le 5 avril était "sain", Claude Guéant a évoqué le port du voile par les collaborateurs occasionnels du service public, les parents accompagnateurs de sorties scolaires ou les personnels de crèche, et aussi certaines pratiques à l'hôpital ou dans les salles de sport, la viande hallal dans les cantines scolaires. Autant de "fondamentaux" qu'"il faut clarifier", selon lui. Le débat sur la laïcité, qui suscite les critiques à gauche et des réserves à droite, a déjà fait une victime en la personne d'Abderrahmane Dahmane, le conseiller technique chargé de la diversité à l'Élysée. Il a été limogé vendredi, quelques heures seulement après avoir critiqué l'initiative de l'UMP. Dans un communiqué signé mardi avec le collectif Banlieue respect, Abderrahmane Dahmane a demandé au chef de l'État de "faire cesser cette mascarade de débat".


 

http://www.lepoint.fr/politique/gueant-il-est-impossible-d-interdire-les-preches-en-arabe-15-03-2011-1306769_20.php






Démence consumériste: elle vend sa place dans la file d’attente pour l’IPad 2 plus de 600 euros

16/03/2011 07:41



Démence consumériste: elle vend sa place dans la file d’attente pour l’IPad 2 plus de 600 euros

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14/03/11 – 14h40
NEW YORK (NOVOpress)
– Jusqu’où ira la névrose consumériste qui tient lieu d’existence à un nombre toujours croissant de nos contemporains ?

Fort loin en tout cas quand on apprend qu’une jeune Américaine a attendu presque deux jours devant un magasin Apple de New York pour être parmi les premières à avoir l’iPad 2. Mais au lieu d’acheter l’objet, elle a finalement revendu sa place dans la file d’attente pour 900 dollars (640 euros).

Amanda Foote a attendu près de 41 heures devant le magasin de la firme situé sur la 5e Avenue de New York pour être l’une des premières à acheter l’iPad 2. Elle n’a dormi que dix minutes pour sa première nuit passée devant le magasin et trois heures la nuit suivante, le tout sous une pluie parfois battante.

Un acheteur moins courageux mais tout aussi « drogué » aux nouveautés Apple lui a alors proposé d’acheter sa place dans la file d’attente.

Finalement, Amanda a indiqué aux journalistes qu’elle n’achètera pas d’iPad 2 cette année, mais qu’elle ira voir Lady Gaga en concert grâce à l’argent gagné.

God save America !


[cc] Novopress.info, 2011, Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
[http://fr.novopress.info]






Le mal du pays. Par Gilbert Collard

16/03/2011 07:40



Le mal du pays. Par Gilbert Collard

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Marine le Pen donnée par un sondage en tête au premier tour de la présidentielle, je crains le pire pour le révérend père président de la République, Nicolas Sarkozy du Chardonnet. Va-t-on le filmer, errant sur les lieux de mémoire vêtu d’une soutane noire ? Va-t-il transformer le Fouquet’s en lieu de pèlerinage pour people repentis ? Va-t-il remplacer le marathon de New York par le marathon de Saint- Jacques de Compostelle ?

Gilbert Collard

Ce petit jeu cache une vraie trouille qui est une peur politique des conséquences de la maltraitance identitaire française depuis des années. Depuis vingt ans, peut-être plus, une certaine honte de la France a été cultivée, reléguant à une forme de racisme simplificateur toute revendication de dignité nationale, d’expression d’une histoire millénaire, de souhait secret d’être un peu respecté.

[...]

La difficulté pour l’actuel pontife présidentiel, c’est qu’il ne suffit pas de visiter une cathédrale médiévale au Puy–en-Velay, de s’improviser le notaire d’un « magnifique héritage » chrétien, pour être crédible dans cette posture.

Trop de crachats impunis ont depuis des années souillé d’humiliations notre histoire ; trop d’atteintes à notre identité de tous les jours comme de tous les temps historiques nous ont été infligées : l’hymne hué, sifflé, le drapeau transformé en torche-cul, notre langue estropiée,abandonnée, notre passé toujours en procès, notre diplomatie démonétisée, notre culture judéo-chrétienne et notre amour des autres tournés en dérision, transformés en économie frauduleuse. Tout ce mal, sans qu’on lève le petit doigt politique, associatif, judiciaire pour essuyer l’affront.
[...]

Source et le texte complet sur le Blog de Gilbert Collard, avocat au barreau de Marseille.






Libye : je me refuse à hurler avec les loups. Par Ginette Hess Skandrani qui reparle des Bush ,de Sharon ,des mercenaires de Blackwater et autres humanistes

16/03/2011 07:17



Libye : je me refuse à hurler avec les loups. Par Ginette Hess Skandrani

March 16th, 2011

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Je me refuse à  hurler bêtement avec les loups. L’Occident s’est trouvé un nouveau diable et accuse Kadhafi de tous les maux de la planète. Il est le pire des dictateurs, un nouveau Hitler, un boucher, un sanguinaire. On aura tout entendu. Il est sûr que ce n’est pas un démocrate, mais il est certainement moins pire que les Busch père et fils qui sont responsables de centaine de milliers de morts irakiens, ou les Netanayou, Sharon ou autres criminels israéliens qui ont massacré des milliers de Palestiniens.

Je connais bien la Libye,  y ayant séjourné assez souvent. J’ai aimé ce pays, si différent des autres pays du Maghreb plus ou moins occidentalisés. Aller en Libye, c’était se dépolluer l’esprit, on avait l’impression d’arriver sur une autre planète. Pas de Mac do, pas de coca cola, pas d’hypermarchés, peu de banques, pas de pub à part des slogans anti-impérialistes et quelques affiches du Guide.  Mais si peu à côté de la Tunisie où la photo de Ben Ali trônait partout.

J’ai participé à plusieurs conférences : sur l’écologie, la paix et le désarmement, sur la Méditerranée, la démocratie directe, le colonialisme, le statut de la femme, le sionisme, etc.

J’ai également été invitée à des remises du prix Kadhafi à des peuples opprimés :  les Kanaks, les Amérindiens, les enfants bosniaques etc.


J’ai assisté à des congrès de base dans des quartiers de Tripoli ou sous la tente dans le désert. J’ai visité beaucoup d’endroits riches d’histoire et de vestiges du passé. Sebratha et ses fouilles, romaines, phéniciennes, le magnifique site de Leptis Magna.

J’ai rarement rencontré des touristes. La Libye est un pays qui hante depuis de nombreuses années la conscience des populations occidentales et le nom de Kadhafi a toujours suscité  au-delà de l’admiration  que lui portaient tous les révolutionnaires de la planète, des réactions hostiles de tous les autres.

Très peu de sociétés et de dirigeants politiques ont autant occupé la scène médiatique et dans le même temps, sont aussi mal connus.

Mis à part le nom de Kadhafi, la plupart des gens ignorent tout de l’histoire de ce pays, de sa population, de ses structures socio-économiques, de la place de l’Islam dans sa société et des enjeux politiques réels de ce pays qui jouit au Maghreb d’une importante position géostratégique, d’une ouverture sur toute l’Afrique et qui est au carrefour des relations arabo-africaines. Les interventions médiatiques, les dénonciations,  les analyses des uns et des autres le montrent bien.

J’ai aidé à organiser des rencontres de la jeunesse, des femmes des cinq continents. J’y ai croisé des tas de personnalités : Nelson Mendela, Ben Bellah, Laurent Désiré Kabila (avant son accession au pouvoir), Chavez (pas encore président), Museveni etc. que je n’aurais certainement pu rencontrer nulle part ailleurs.

J’y ai surtout été quand la Libye était sous embargo à partir de 1990 et c’était toute une aventure pour y arriver. Il fallait prendre un avion pour la Tunisie. Arriver à Djerba et continuer en voiture en passant par Ben Gardane, passer la frontière et remonter par le désert jusqu’à Tripoli.  Mais comme Ben Ali m’avait interdit le passage par la Tunisie, vu que j’avais dénoncé les tortures, il m’a fallu passer par Malte et faire la traversée de nuit,  sur des bateaux mal entretenus jusqu’à la côte libyenne. Il fallait vraiment aimer ce pays et ce peuple pour accepter toutes ces contraintes.

L’embargo était également terrible pour toute la jeunesse libyenne qui voyait à travers les paraboles toutes les jeunesses du monde s’amuser, voyager, alors qu’ils étaient prisonniers sur leur terre à cause de l’embargo. Ils en voulaient terriblement à l’Occident qui les pénalisait,  alors qu’ils n’étaient pour rien dans les attentats qui étaient reprochés à certains de leurs dirigeants.

Quand Mouammar Kadhafi a commencé à faire des compromis avec les USA pour se libérer de cet embargo qui plombait son peuple, j’ai compris son attitude, mais je n’ai pas approuvé le fait  qu’il se soit agenouillé devant les impérialistes, alors qu’il passait son temps à dénoncer le sionisme, le colonialisme et également l’esclavage.  Il a aidé tant de mouvements révolutionnaires à se libérer : les Kanaks, les Basques, les Irlandais, les Amérindiens et également beaucoup d’Africains. Il a soutenu Nelson Mandela et l’ANC pendant toute la durée de l’apartheid.

Il avait compris que les jeunes étaient prêts à se révolter, et certains l’ont fait, il savait  qu’il fallait qu’il lève cet embargo qui nuisait au développement de l’économie et à l’importation des technologies nouvelles, comme en confinant les Libyens sur leur terre.

J’ai beaucoup aimé le laboratoire d’essai de l’implantation de la démocratie directe dans toutes les régions. C’était quelque chose d’innovant qui aurait pu marcher. Tous les habitants d’un quartier, d’une localité, d’une région participaient aux réunions qui devaient décider d’un projet. J’ai assisté à quelques débats qui étaient souvent très houleux et très longs. Ils pouvaient durer deux jours, jusqu’à ce qu’une décision trouve  son approbation.  Les secrétaires de séance transmettaient le texte aux congrès secondaires qui les faisaient remonter au congrès général.

Ce que j’ai moins aimé c’est le contrôle qu’exerçaient les comités révolutionnaires qui étaient des super flics,  qui dépendaient directement de Kadhafi et n’avaient de compte à rendre à personne d’autre.

J’ai arrêté d’y aller lorsque l’embargo a été levé et que le congrès général s’est précipité dans les bras des USA. Dommage pour nous, nous avions perdu un interlocuteur et un grand soutien des peuples opprimés.

Kadhafi a toujours soutenu les Palestiniens. Il était un des initiateurs de l’association « Un seul Etat démocratique en Israël Palestine ». Il a d’ailleurs aidé à financer la conférence de Lausanne.

Il a également aidé à la construction de l’Unité Africaine et il était en train de préparer les Etats Unis d’Afrique afin que les ressources africaines restent en Afrique.

Je garde une profonde admiration pour le peuple libyen.

Je pense sincèrement  que Kadhafi a fait son temps et qu’il doit laisser la place à d’autres membres du congrès général qui gère le pays. Vu ce qui s’est passé dernièrement, il faudrait organiser une réunion du congrès général qui doit s’ouvrir également aux insurgés ainsi qu’à tous les opposants.

Mais ce n’est pas à l’Otan, ni aux USA, ni aux Européens ni à la Ligue Arabe à décider qui doit ou ne doit pas gouverner la Libye.

Que Sarkozy qui a reçu en grande pompe Mouammar Kadhafi parce qu’il voulait lui fourguer des rafales et une centrale nucléaire, mais surtout pour l’entraîner dans l’Union Pour La Méditerranée afin d’y faire accepter Israël dont les pays arabes ne voulaient pas, se permette tout à coup de prôner une intervention militaire, me semble aberrant et surtout stupide à brève échéance.

Tous ceux qui appellent à cette couverture aérienne qu’ils ont surnommée faussement humanitaire, ou demandent l’aide des Américains pour déloger le guide, devraient se souvenir de ce qu’a donné l’aide américaine à l’Irak. Le peuple irakien a régressé de dix ans et  est encore toujours en train de payer l’invasion de son pays alors que d’autres lui pompent son pétrole. N’oublions pas que la Libye attire également tous les rapaces de l’or noir.

Nous n’avons pas à nous ingérer dans la politique Libyenne, et il est probable qu’une intervention armée ne ramènerait nullement le calme. En effet, la particularité de ce pays est son fonctionnement tribal. Trois régions se disputent le contrôle du pays: la Tripolitaine, avec 2 millions d’habitants sur plus de 6 millions; la Cyrénaïque, actuellement insurgée, forte de 2 millions d’habitants aussi; elle a des tendances islamistes et sécessionnistes. Enfin le sud, dépeuplé, désertique, la province de Fezzan, qui prête actuellement main forte à la Cyrénaïque.

Si l’on s’en tient à l’intérêt immédiat de l’Occident, le maintien du régime de Kadhafi est de loin une garantie de stabilité des prix du pétrole et du contrôle de l’émigration. Toute intervention favoriserait au contraire la balkanisation de tout le pays, l’instabilité et la radicalisation. Au départ, les USA espéraient prendre rapidement le contrôle de tout le pays, à la faveur d’un renversement du pouvoir à l’égyptienne. Il semble bien que dans le cadre de ce plan ils aient commencé par armer les opposants, tandis que les mercenaires de Blackwater s’infiltraient dans la place pour organiser des massacres que les media pourraient présenter comme des initiatives sanguinaires de Khadafi.

Mais c’est d’ores et déjà une opération ratée, où les USA ont montré le degré de désinformation qui est celui de la classe dirigeante. Et le risque pour eux est réel que se constitue un front de la jeunesse contre Israël et les USA. Est-ce que les USA pourront reprendre le contrôle de la Lybie  pour en faire une base de reconquête tant des pays arabes que de l’Afrique noire? Pour l’instant, l”insurrection est en phase de repli, et se plaint amèrement de ne pas avoir reçu les soutiens promis à temps pour résister.  Mouammar Kadhafi  n’a pas plié  et continue à résister, malgré toutes les pressions et les menaces.

Actuellement, seul le machiavélisme israélien a intérêt à une franche intervention US par le biais de l’OTAN, dans l’idée que toute situation chaotique lui convient mieux qu’un régime instruit par l’expérience, et qui pourrait relancer la constitution d’un grand front régional uni contre Israël.

Il faut souligner l’habileté actuelle du guide de la Jamrhiya, qui insiste sur les traités conclus avec chacun des pays de l’Otan et avec Israël, en brandissant le chantage à l’invasion migratoire, à l’islamisation, et à la hausse des prix du pétrole. Il multiplie les interventions télévisées afin de rappeler à l’Occident la diversité des menaces qu’il peut faire peser sur leurs intérêts, et il est bon de rappeler aussi qu’il a tout d’abord pris le pouvoir sous la bannière des idéaux de Nasser, et avait dans une première étape nationalisé le pétrole (la Lybie est le pays qui tire le plus de bénéfices per capita de ses ressources pétrolières).

Espérons que, s’il parvient à reprendre la situation en main, il sache favoriser l’émergence d’un successeur capable de reconquérir l’opinion de la jeunesse avec de réelles ouvertures démocratiques, en rompant certaines alliances funestes, et en renouant avec l’anti-impérialisme, pan arabe et panafricain.

Paris, 10 mars 2011

http://fr.altermedia.info/general/libye-je-me-refuse-a-hurler-avec-les-loups-par-ginette-hess-skandrani_33786.html#more-33786






L'Italie interdit ses eaux à un ferry marocain venant de Libye.

16/03/2011 07:12



L'Italie interdit ses eaux à un ferry marocain transportant des personnes évacuées de Libye

Les autorités italiennes ont interdit l’entrée dans leurs eaux territoriales à un ferry marocain transportant 1.850 personnes essentiellement des Marocains qui fuient les combats en Libye, a-t-on appris mardi. Le navire en question avait demandé d’entrer dans le port pour refaire le plein de carburant et selon toute vraisemblance, poursuivre sa route.

Pour expliquer ce refus, ces mêmes autorités affirment ne pas disposer « d’éléments » suffisants pour accepter l’entrée du ferry dans les eaux italiennes mais ont eu la délicatesse de proposer de refaire le plein du navire, elles-mêmes, en haute mer. Selon la commission européenne, « il ne semble pas que ce soit un acte de refoulement ». De même, les autorités marocaines ont assuré qu’il s’agissait d’un « simple problème administratif et de procédures exceptionnelles ». D’un point de vue diplomatique, vraiment pas de quoi fouetter un chat.

Mais ce refus justement intervient quelques heures seulement après l’escapade très médiatisée, de Marine Le Pen (candidate du Front national à l’élection présidentielle française de 2012). Une virée italienne où Le Pen junior est revenue sur son sujet de prédilection : l’immigration clandestine, estimant que les 9.000 étrangers en situation irrégulière débarqués à Lampedusa depuis le début de la fameuse révolte arabe, constituent le prélude à « un mouvement migratoire de très grande ampleur ».

En réalité, Madame Le Pen craint que ces quelques milliers de migrants souhaitent presque tous se rendre en France (pays des droits de l’Homme), où il y a de « très grandes chances pour qu’ils soient régularisés, naturalisés et qu’ils obtiennent un regroupement familial » (carrément)! Elle a même réclamé que les marines nationales française, italienne et espagnole soient chargées de « convoyer dans des conditions dignes » (sic), les bateaux des migrants jusqu’à leurs pays d’origine, au lieu de les laisser débarquer sur l’île italienne.

Hantise quand tu nous tiens… Fine calculatrice, l’héritière Le Pen a par-dessus tout compris que ses propos ne peuvent que plaire à une bonne frange de la société française obnubilée par les questions autour de l’immigration et de la sécurité, qu’elle cherche à séduire à quelques mois maintenant du rendez-vous présidentiel de mai 2012.

Pensez-vous toujours que cela soit un simple problème administratif ?

Source: Ana Lopes - aufait (Maroc)

http://gaelle.hautetfort.com/






Des dizaines d'Américains se réjouissent du séisme au Japon. & ,Japon: les Français réticents à faire des dons pour les sinistrés

16/03/2011 07:10



Des dizaines d'Américains se réjouissent du séisme au Japon

De nombreux utilisateurs américains des réseaux sociaux, notamment Facebook, publient depuis vendredi des messages saluant le séisme et le tsunami qui ont frappé le Japon. Selon eux, il s’agit d’un revers de karma, une forme de réponse divine à l’attaque de Pearl Harbor par la marine et l’aviation japonaises il y a bientôt 70 ans. Ils oublient les attaques sur Hiroshima et Nagasaki en 1945.

Japon Navire échoué Séisme

 Un navire échoué à Hachinohe, dans le Nord du Japon, après le passage du tsunami. (Reuters)

Après le dévastateur tremblement de terre qui a frappé vendredi le Japon, des millions de messages de solidarité se sont répandus sur Internet, à travers les réseaux sociaux. Mais certaines voix discordantes se sont également fait entendre, à l'instar de ces dizaines d’Américains qui voient dans le séisme et le tsunami une punition divine... pour l’attaque de la base de Pearl Harbor, qui s’est déroulée le 7 décembre 1941.

"Vous vous rappelez de Pearl Harbor?"

"Qu’est-ce qu’on en a à foutre du Japon? Ils nous ont envoyé de l’aide alors que des Américains mourraient pendant (l’ouragan, ndr) Katrina? Non. Vous vous rappelez de Pearl Harbor? La justice est tardive", s’emporte sur Facebook Patrick J. Dunlevy, un militaire. "J’emmerde le Japon!, écrit cet autre internaute. Est-ce que tout le monde a oublié Pearl Harbor? Le karma, c’est une saloperie, pas vrai?" Un scénariste de la série Les Griffins a même publié sur Twitter une blague d’un goût douteux. "Si vous voulez vous sentir mieux vis-à-vis du Japon, cherchez sur Google ‘bilan humain Pearl Harbor’", écrivait-il vendredi, avant de supprimer son message et de publier un message d’excuse le lendemain: "Bilan d’hier: 200 morts. Aujourd’hui: 10.000. Je suis désolé à propos de ce tweet indélicat. Il a disparu."

A l’image de ces deux exemples, des dizaines de personnes semblent souffrir d’une amnésie partielle, oubliant que le Japon a été durement frappé par deux bombes atomiques en 1945. L’attaque sur la base navale Pearl Harbor a tué environ de 2400 personnes, pour la plupart des militaires. Les bombes larguées en août 1945 sur Hiroshima et Nagasaki ont tué plus de 200.000 personnes. Certains utilisateurs des réseaux sociaux ne manquent pas de le relever. "Si ce tremblement de terre est la punition karmique du Japon pour Pearl Harbor, j’attends avec terreur de voir ce que sera la notre pour Hiroshima et Nagasaki", note sur Twitter amazingatheist.

 

Source JDD - 14 mars 2011

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Japon: les Français réticents à faire des dons pour les sinistrés

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http://www.lefigaro.fr/international/2011/03/15/01003-201...

15 mars 2011

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Jacques Chirac, le dernier combat ( par Eric Zemmour dans Le Spectacle du Monde)

15/03/2011 14:58



Jacques Chirac, le dernier combat

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Il est à moitié sourd. Il parle fort. Il marche à petits pas. Jacques Chirac est un vieil homme [...]

Il est à moitié sourd. Il parle fort. Il marche à petits pas. Jacques Chirac est un vieil homme. A soixante-dix- huit ans, il n’a plus la vitalité légendaire de l’ogre qu’il fut. Le pouvoir est un élixir de jouvence. Le conserver maintient en vie. Le perdre tue. Le général de Gaulle et François Mitterrand moururent dans l’année qui suivit leur départ de l’Elysée. Jacques Chirac survit. Parfois, son regard s’illumine pour un joli brin de fille ; mais aussitôt, Bernadette, le ton rogue et l’oeil mauvais, le ramène à la triste réalité. Jacques Chirac n’est pas de ces anciens chefs d’Etat modernes, à la Clinton ou à la Blair, qui courent le cacheton dans des conférences grassement payées. Il est plutôt à l’ancienne, profitant de sa retraite pour rédiger ses Mémoires – quoique « rédiger » soit un bien grand mot pour un homme politique qui n’a jamais écrit un texte, discours, livre, programme de sa main ! Des Mémoires soporifiques à souhait, d’où ne suinte aucune révélation, aucune provocation, tout au plus quelques règlements de comptes (avec l’inévitable frère ennemi Giscard !) millimétrés ; Mémoires contrôlés comme l’étaient ces interventions télévisées de président, qui s’efforcent de sculpter la statue de chef d’Etat humble mais digne, et qui rencontrent cependant un énorme succès populaire : Chirac a toujours été un homme sympathique aux Français !

Cette banalité voulue et maîtrisée est cependant bouleversée par l’extraordinaire procès où il sera le premier chef d’Etat français – hormis le maréchal Pétain ! – à devoir comparaître. On comprend mieux alors les hésitations, les différends au sein de son entourage, entre ceux qui voudraient lui éviter cette épreuve et ceux qui lui conseillent de montrer qu’il accepte volontiers d’être traité comme un citoyen français ordinaire. D’où les bruits plus ou moins contrôlés sur sa santé, sa surdité, sa supposée maladie d’Alzheimer, les démentis outragés, les invectives, les contredits. D’où la réaction, à la fois brutale et maladroite, de l’ancienne magistrate Eva Joly qui ne parvient décidément pas à abandonner sa casquette judiciaire, comparant Chirac à Pinochet qui, lui aussi, avait prétexté d’un état de santé défaillant pour ne pas se présenter devant ses juges.

Beaucoup d’amis de l’ancien président de la République se sont émus. Ont tenté de délégitimer ce procès. Ont dénoncé l’acharnement contre un homme âgé, affaibli. Ont évoqué l’ancienneté des faits reprochés. Leur désuétude. Même Arnaud Montebourg, qui, dans les années 1990, fit sa notoriété médiatique en jouant les procureurs acharnés des turpitudes immobilières et financières de la Ville de Paris, montre une soudaine mansuétude pour le vieil homme.

Il est vrai que les socialistes et la gauche tout entière se sont depuis réconciliés avec l’homme qu’ils traitaient naguère – dans les années 1970 – de facho- Chirac avant d’appeler à voter pour lui, trente ans plus tard, au nom de la lutte contre… le fascisme. La réconciliation a été scellée définitivement lorsque le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a accepté que Jacques Chirac rembourse le préjudice subi par la Ville, pour prix de sa renonciation à sa plainte. Préjudice payé en partie par les époux Chirac, mais aussi par l’UMP, héritier du feu RPR !

Mais le brevet de républicanisme distribué par la gauche selon ses intérêts du moment n’épuise pas le sujet. Les mêmes menaient la charge, lorsque Chirac résidait à l’Elysée, pour le traîner devant les tribunaux. Il n’en fut rien. Le Conseil constitutionnel l’empêcha. Les petits arrangements entre le président du Conseil, Roland Dumas, et le président de la République, n’y furent pas pour rien. Mais l’essentiel était ailleurs. Le chef de l’Etat ne pouvait pas se retrouver dans un prétoire. La dignité de sa fonction était en jeu. Sous la Ve République, le président, élu du peuple, est sacré. Cette onction démocratique est l’équivalent de l’huile sainte qu’on versait sur la tête de nos anciens rois. C’est ainsi que l’a voulu le général de Gaulle. C’est ainsi qu’il voulait « régler une affaire vieille de 159 ans », lorsque, aux débuts de la Révolution française, l’Assemblée substitua sa légitimité – celle de la nation – à celle – divine – du roi. Depuis lors, la France avait oscillé entre des régimes d’Assemblée aboulique, sans tête, et de réactions autoritaires, sans contre-pouvoirs. Un président de la Ve République, élu du peuple français, convoqué devant des juges, c’était toute cette construction sophistiquée et subtile que l’on mettait à bas.

Il a donc bien fallu protéger Jacques Chirac président de la République. Mais Jacques Chirac n’est plus président. Il est redevenu citoyen français comme les autres. Toute sa vie politique ne peut être effacée par les douze années qu’il a passées à l’Elysée. D’autant moins qu’il n’y serait sans doute jamais arrivé sans le soutien logistique et financier du parti qu’il avait fondé. Toute l’histoire politique de ces quarante dernières années en eût été changée. Jusqu’à sa mort, Raymond Barre est resté persuadé que sa défaite au premier tour de l’élection présidentielle, en 1988, s’expliquait essentiellement par les moyens exceptionnels déployés par le RPR en faveur de Jacques Chirac. Edouard Balladur ne pense pas autrement, lui qui, pour l’élection de 1995, crut rétablir un équilibre à coups de fonds secrets et en ralliant Charles Pasqua à sa cause. On a appris récemment que le Conseil constitutionnel avait renoncé à annuler les comptes de campagne du candidat Balladur, car il aurait été alors contraint d’annuler ceux de Jacques Chirac – encore plus irréguliers –, mais qui venait d’être élu par le peuple français président de la République !

Le système mis en place par le RPR fut, en effet, d’une redoutable efficacité, entre hauts fonctionnaires et petites mains travaillant pour le mouvement mais rémunérés par la Mairie de Paris. Sans oublier les aides massives du patronat. Et les fonds venus d’ailleurs. Tout cela est désormais connu. On peut dire aujourd’hui que cette puissance matérielle et financière du RPR explique en partie les défaites successives du centre droit, submergé par des forces supérieures. Cette inégalité de moyens a faussé – en partie – la démocratie. Cette époque est désormais révolue. Il n’y avait pas alors de loi encadrant les dépenses électorales. Pas de financement public des partis politiques. La nouvelle donne n’a pas que des avantages ; elle est excessivement conservatrice, empêchant l’irruption de nouvelles forces politiques dans l’espace politique français. Mais elle renvoie les turpitudes de Chirac et du RPR dans les catacombes de l’histoire. Alors, un procès pour rien ? Un procès pour l’Histoire ? Un procès de principe pour montrer – avec un éclat un peu factice – l’égalité de tous les citoyens devant la justice ? Un procès pour qu’Alain Juppé ne soit pas le seul à porter un chapeau trop grand pour lui ?

Un peu tout cela, ainsi que la manie de notre époque de juger moralement les temps – immoraux, forcément immoraux – qui l’ont précédée… Le véritable procès, le plus intéressant, le plus utile, concernerait les choix politiques d’un Jacques Chirac qui, se prétendant l’héritier du gaullisme à l’orée des années 1970, finit par consentir ou avaliser d’énormes abandons de souveraineté. Ce procès-là – à charge comme à décharge – ne sera pas instruit. Sauf par l’Histoire qui tranchera.

A lire Mémoires, tome I : Chaque pas doit être un but Editions Nil (2009), 504 pages, 21 € ; Mémoires, tome II à paraître le 30 mai, Éditions Nil.
http://www.lespectacledumonde.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=422:zemmour576&catid=31:chronique&Itemid=53





Comme un parfum des aulx de notre Lomagne .Renaud Camus, la lumière et le désespoir

15/03/2011 14:49



Renaud Camus, la lumière et le désespoir

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Romancier, essayiste, pamphlétaire, diariste : depuis trente-cinq ans, Renaud Camus forge une œuvre protéiforme et audacieuse. Longtemps boudée par les critiques, celle-ci rencontre, aujourd’hui, un écho grandissant, alors que l’auteur s’élève contre la décadence de la civilisation européenne et le réensauvagement du monde.

En ces marches de Gascogne où les coteaux timides n’osent tutoyer le ciel, se dresse le château de Plieux. Sis sur un promontoire, on l’aperçoit de loin lorsqu’on erre sur les routes de la Lomagne, coin reculé du Gers. En fait, on ne voit que lui, gros monolithe d’une sobriété janséniste. C’est qu’il ne fut pas construit pour plaire, mais pour résister. C’était au XIVe siècle. Aujourd’hui, tandis que de nouveaux envahisseurs venus d’Albion, conquièrent le lieu – non par l’épée mais par l’argent –, Renaud Camus, écrivain au parcours atypique, a choisi d’y résider.

Bien sûr, la tentation est grande d’assimiler l’artiste à l’endroit où il vit. Surtout pour un auteur qui a fait de cette relation entre pierre et chair, entre lieu et âme la matière de certains de ses plus beaux textes, et notamment de ses Demeures de l’esprit, série dans laquelle il rend visite aux fantômes de romanciers, compositeurs, peintres, philosophes de France et d’ailleurs.

Abandonné, puis rongé par les hivers et les termites, Plieux maintient. Son propriétaire aussi. Pourtant, des coups, lui aussi en a pris. Et il a plus encore subi le silence des prescripteurs. « Ce que c’est que la notoriété, tout de même… », s’amuse-t-il quand on lui demande, à lui, auteur d’une soixantaine de livres, s’il est de la famille d’Albert…

Mais à l’austérité de la bâtisse gasconne répond la chaleur de l’écrivain. Renaud Camus, c’est un regard gris-bleu, profond, qui déborde de malice ; des gestes lents, contrits, qui trahissent une certaine timidité ; une voix chaude, amicale, qui appelle le bon mot. Chez lui, le corps et la parole expriment un mélange d’assurance et d’inquiétude, sentiments qui se mêlent dans son œuvre, dans une sorte de désordre organisé.

D’aucuns voudront voir en Plieux un exil. Ils auront tort. Camus n’a pas fui l’agitation parisienne. Son château est un point vers lequel convergent et s’accumulent les époques. Il résiste à la marche du temps, se réinvente sans cesse. Sans faire grand bruit, son hôte aussi. Car Renaud Camus vit à voix basse. Rien ne le désole autant qu’une époque qui ordonne au coeur de hurler, qui sanctifie l’émotion pour mieux réduire le spectre des sentiments ; qui célèbre des bateleurs qu’elle qualifie de rebelles alors qu’ils sont les mille visages du conformisme. Quand le politique, pouvoir soumis volontairement à l’air du temps, court après le spectacle, et déborde de démagogie pour célébrer « l’idéologie du sympa », Renaud Camus voit poindre les prolégomènes d’un recul de la civilisation, d’un réensauvagement du monde.

Fils de la bourgeoisie de province, en l’occurrence celle de Chamalières, Renaud Camus voit le jour le 10 août 1946. Dans une famille catholique où l’on inculque, non sans amour, des valeurs à l’ancienne. Il donne du « vous » à sa mère, et trouve cela très bien. Bien sûr, il y a des histoires (son père est-il vraiment son père ?). Bien sûr, pour maintenir son rang, on vit à crédit. Car comme le lui dira un jour sa mère : « Si en plus de n’avoir pas un sou, on devait se priver… » Logique implacable.

Dès l’enfance, Camus se trouve donc en décalage. Il écrira en 1997, dans Derniers jours : « On m’a transmis dans l’enfance une grille de lecture du monde qui est tellement archaïque aujourd’hui, tellement abandonnée de toute part, si mal accordée à la pensée et au sentiment dominants, que d’y rester en grande partie fidèle ne me vaut et ne me vaudra que des ennuis, et d’abord une grande solitude intellectuelle et idéologique. »

Un diplôme de droit en poche, il monte à Paris en 1963. S’il y poursuit des études de sciences politiques, de lettres et de philosophie, la finalité de celles-ci lui semble très mystérieuse. Un plan ? Il n’en a pas. Il a vaguement songé à embrasser une carrière de diplomate. En Auvergne, il a surtout beaucoup lu, et d’abord les classiques, un peu écrit, et désormais il s’ennuie. Que faire ? Sa vocation d’auteur va germer lentement. Sa rencontre avec Roland Barthes, dont il suit le fameux séminaire au Collège de France, sera déterminante, de même que le sera celle avec Jean Puyaubert. Ce dernier, mécène et figure du Tout- Paris des années 1960-1970, l’introduit auprès de personnalités du monde artistique et intellectuel. Il fréquente également Duras, Aragon, Warhol… Le portraiturer en jeune mondain adulé des princes d’alors serait toutefois exagéré. Il y a aussi les voyages, cette échappatoire salvatrice ; la Grande-Bretagne et les Etats-Unis – ainsi que la France jusque dans ses profondeurs.

Son premier livre sort en 1975. Publié par Paul Otchakovsky-Laurens, Passage est un roman imprégné de l’esthétique du « nouveau roman », que Camus ne reniera jamais. Suivent ensuite, dans la même veine, Echange et Travers. L’écho médiatique de ces publications est confidentiel. En 1979, sa plume remue enfin les critiques. L’étincelle ? Tricks. Préfacée par Barthes, cette chronique, qui conte par le menu les aventures de l’auteur avec des garçons, accouche d’un petit scandale. Apôtre d’une homosexualité décomplexée, Camus assure n’avoir pas voulu choquer, encore moins commettre un acte militant. Mais la crudité des scènes amoureuses est là, et fait encore aujourd’hui de Tricks un texte sulfureux. Ainsi que – scandale oblige – le plus gros succès de librairie de l’auteur. « Mon petit best-seller », plaisante-t-il parfois.

Ce n’est pourtant pas faute d’avoir écrit et publié, et même de manière exponentielle. A partir des années 1980, il compose au moins un livre par an et jusqu’à cinq en 2009. Elargissant le champ de ses investigations, Camus se fait topographe lyrique avec son Journal d’un voyage en France (1981), signe un roman à la forme plus conventionnelle, Roman roi, et verse dans l’essai en 1985 avec Notes sur les manières du temps. Collaborateur de plusieurs magazines, auteur installé, il intègre cette même année la Villa Médicis. C’est à Rome qu’il lance la grande entreprise du Journal, future clé de voûte – avec la série des Eglogues – d’une œuvre déjà conséquente. Au fil de ses pages, s’entremêlent récit d’escapades, servitudes et grandeurs de la vie amoureuse, anecdotes – drolatiques, tragiques, ou insignifiantes – de la vie quotidienne. L’auteur y brasse encore idées et réflexions sur les sujets les plus divers et, ce faisant, trouve chaque jour de nouvelles raisons de moquer son époque. Fidèle à sa promesse de tout dire – ce qui ne signifie pas qu’il dise toute la vérité –, Camus s’y dévoile en sa crue nudité. Et ce qu’il voit dans le miroir n’est pas toujours plaisant… Si on lui dit, « impudeur », il tranche que, hors ce regard sans concession sur lui-même et ses amis, le Journal ne présenterait aucun intérêt.

Vivre de sa plume est une coûteuse chimère. Décidé à la poursuivre, Camus se condamne à une surproduction génératrice de contrariétés permanentes, à commencer par de byzantines négociations avec ses éditeurs. Le Journal offre un éclairage édifiant sur cette course aux contrats. Des missions ponctuelles pour le ministère de la Culture autorisent néanmoins l’auteur à multiplier les dépenses, à défaut de vivre comme un gentleman, et même à troquer, en 1992, son appartement parisien contre Plieux. Fanatique des paysages, il a été émerveillé par « l’horizontalité pure » du Gers. La contempler du haut d’une tour pluriséculaire, c’est encore mieux. Y organiser des expositions d’art contemporain, une folie.

C’est pourtant ce qu’il fait de 1993 à 1998, ornant les vastes salles du château d’oeuvres de Jean-Paul Marcheschi, Miró, Eugène Leroy ou Christian Boltanski. Il compose plusieurs textes sur l’art, tels le Discours de Flaran et Nightsound. Dans Esthétique de la solitude (1990), sans nier que l’art contemporain sécrète « force méchants canulars », il affirme y dénicher des beautés comparables à celles des siècles passés. Mais les voir exige de nous un « consentement » préalable. « Dans l’aimable morosité de nos jours, l’art est une pierre noire, un dépôt de nuit, un vademecum de l’ailleurs, un garant de l’inidentité », écrit-il.

Son retrait coïncide avec une nette radicalisation de sa pensée, au point de voguer vers une critique systémique de la modernité. Obsédé par l’idée de la perte, Camus s’affiche comme un défenseur résolu d’une civilisation qu’il voit disparaître sous ses yeux. Son Eloge moral du paraître (1995), puis le Répertoire des délicatesses du français contemporain (2000) témoignent de cette évolution. Supplicié par les euphémismes creux et les néologismes grotesques, le réel n’en reste pas moins l’unique vérité. La dérive orwellienne de la démocratie d’opinion est patente – intuition que partage en même temps Philippe Muray dans ses essais. Mais il manque encore à cette prise de conscience un cadre théorique. Peu à peu, Camus va le bâtir.

En 2000 cette nouvelle réalité intellectuelle et médiatique le rattrape. Dans la Campagne de France, Camus consacre un très court passage à une émission de radio, où il évoque une « surreprésentation » d’intervenants juifs. Cela suffit à déchaîner certaines plumes faisant profession d’« antifascisme ». Malgré une œuvre qui a toujours exalté l’apport de la culture juive à la culture française, malgré l’ardent soutien de nombreux intellectuels, dont Alain Finkielkraut et Emmanuel Carrère, Camus est excommunié et ses livres mis à l’index. Surtout, il est blessé et tente désespérément de saisir les motivations de ses ennemis.

Victime expiatoire de ceux qu’il nommera les « amis du désastre », Camus refuse de passer sous les fourches caudines de la doxa. Bientôt, il riposte. Par la plume. Avec Du sens, en 2002, il tance une Europe sans essence, sans identité, sans ambition, livrée à une immigration de masse. Avec la Dictature de la petite bourgeoisie, en 2005, il dénonce l’égalitarisme et la médiocrité ambiante. L’école, jouet préféré des démagogues, devient le bras armé de l’effondrement. Et tant pis si une génération entière, élevée dans le culte du diplôme pour tous, ne sait plus parler sa langue. En 2007, il s’en prend à l’antiracisme dogmatique, avec le Communisme du XXIe siècle. Enfin, en 2008, dans la Grande Déculturation, il va à rebours des discours sur la démocratisation de la culture, pour rappeler qu’il ne saurait y avoir de savoir sans héritage, sans filiation, sans intercesseurs. Que tout le monde n’est pas – et ne sera jamais – capable de voir la subtilité les toiles de Constable, des films de Visconti ou des symphonies de Sibelius.

De la théorie à la pratique, il n’y a qu’un pas. Que Camus – pourtant individualiste forcené – franchit en 2002, lorsqu’il fonde le Parti de l’In-nocence (qu’on pourrait traduire par Parti de la non-nuisance). La ligne générale ? Un conservatisme proche de celui de feu le MPF, doublé d’un intérêt marqué pour l’écologie. Pas de quoi soulever les foules, mais la certitude de s’exposer aux coups des élites progressistes.

Alors, pourquoi cet engagement ? « Parce que personne d’autre n’ose le faire », répond-il. Conscient que, depuis l’affaire qui porte son nom, un certain milieu refuse de voir en lui autre chose qu’un écrivain d’extrême droite, Camus a de toute façon brûlé ses vaisseaux. En novembre dernier, tandis qu’était publié l’Abécédaire de l’In-nocence, recueil de nombreux textes produits par ce parti depuis sa naissance, il annonçait son intention d’être candidat à l’élection présidentielle de 2012… Lamartine appréciera.

Qu’ils fassent l’impasse sur cet engagement, le jugent secondaire par rapport à son oeuvre, ou le soutiennent, les lecteurs de Camus sont toujours présents. On chuchote même qu’ils sont de plus en plus nombreux. Les volumes des Demeures de l’esprit rencontrent actuellement un joli succès. Loin, publié en 2009, a échappé de peu au grand prix du roman de l’Académie française. Et l’aurait mérité, tant Camus s’y révèle une fois encore grand styliste et parvient à capter magistralement l’air du temps. Ce temps qui ne l’aime peut-être pas, et qu’il n’aime pas beaucoup plus. Mais ce temps d’où est née une œuvre tour à tour furieuse et mélancolique, lumineuse et désespérée, en un mot complexe. A l’image de son auteur.

A lire Abécédaire de l’In-nocence Editions David Reinharc, 573 pages, 29 €; Kråkmo, Journal 2009 Fayard, 611 pages, 32 € ; Demeures de l’esprit - France III Nord-Est Fayard, 527 pages, 32 €.
http://www.lespectacledumonde.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=426:portrait576&catid=48:portrait&Itemid=72





Les mensonges de l'Histoire par Jean Sévillia

15/03/2011 14:46



Les mensonges de l'Histoire

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Intitulée Merci à notre cher Staline pour notre enfance heureuse, cette lithographie soviétique de l’ère stalinienne rappelle un temps où la propagande s’affichait franchement. L’Histoire constituait, évidemment, un enjeu capital de cette propagande. L’Union soviétique est tombée il y a vingt ans, et pourtant l’Histoire est toujours manipulée. Mais, cette fois, en Occident, et singulièrement en France. Et, peut-être, de façon encore plus redoutable. A l’encontre des travaux des historiens, s’est, en effet, instauré un « historiquement correct », qui n’est que la transposition à l’Histoire du « politiquement correct ». Véhiculé par les médias, l’école et les institutions, celui-ci consiste à regarder le passé à travers les lunettes du présent. Non pour le comprendre, mais pour le juger.
Un des tout premiers à avoir dénoncé, dans un ouvrage retentissant, l’« historiquement correct », Jean Sévillia retrace, ici, les grandes étapes de ce phénomène.

La polémique aura duré plus de trois ans. Elle n’est sans doute pas terminée, mais le projet de la maison de l’Histoire de France semble, désormais, engagé de façon irréversible. Bien que guère réputé pour son goût du passé et sa culture historique, Nicolas Sarkozy demandait, peu après son élection à la présidence de la République, en 2007, la création d’un « centre de recherche et de collections permanentes dédié à l’histoire civile et militaire de la France ». Des rapports étaient commandés à Hervé Lemoine, un conservateur du patrimoine, puis à Jean- Pierre Rioux, un spécialiste du XXe siècle, qui posaient les bases du concept. En 2010, alors que divers sites avaient été envisagés pour la future institution (les Invalides, l’île Seguin, le château de Vincennes, le palais de Fontainebleau…), il était annoncé que la maison de l’Histoire de France – tel est l’intitulé finalement retenu – verrait, en définitive, le jour en plein cœur du Marais, à Paris, sur le site actuel des Archives nationales, occupé par les hôtels de Soubise et de Rohan. Son ouverture est prévue en 2015. 

Pourtant, un musée de l’Histoire de France existe déjà bel et bien. Et ce, depuis… 1867. Qui plus est, il est installé, depuis cette date, à l’hôtel de Soubise, parmi ces Archives nationales dont il présente au public une sélection aussi émouvante que pédagogique, illustrant, à travers les documents originaux exposés, quinze siècles de notre histoire. Un lieu véritablement magique, propre à éveiller en chaque visiteur l’amour du passé. Alors, pourquoi ce nouveau projet ? Quel objectif poursuivra-t-il ? Selon Jean- Pierre Rioux, il s’agit d’une « initiative républicaine », qui « exposera un panorama de notre histoire » et « valorisera et diffusera la recherche, y compris sur des questions taboues comme celle de la nation, de la patrie ».

Selon ses détracteurs, ce projet représenterait une « régression ». En premier lieu, parce que l’Etat n’aurait aucun rôle à jouer en matière d’histoire. En deuxième lieu, parce que conçu autour de l’idée de nation, ce nouveau musée instrumentaliserait à des fins politiques la notion d’« identité nationale » que Nicolas Sarkozy tenta de remettre au goût du jour en lançant sur ce sujet, à la fin de 2009, un débat qui tourna court.

Qu’il n’appartienne pas à l’Etat de décréter quelle est la vérité historique, c’est l’évidence. Les diatribes contre « l’histoire officielle » ont ceci d’hypocrite, cependant, qu’elles ignorent – ou feignent d’ignorer – qu’il a toujours existé une histoire officielle, en France, des origines du pays à nos jours. Soit de manière active, quand l’Etat diffusait consciemment une certaine vision du passé dans le but de légitimer son pouvoir. Soit de manière passive, quand l’Etat laissait s’installer dans ses rouages des réseaux décidés à utiliser leur position institutionnelle pour imposer une certaine interprétation de l’histoire, version devenue officielle à force d’être dominante. C’est dans ce dernier cas de figure que nous nous trouvons depuis de nombreuses décennies.

A l’échelle du temps, l’Histoire est une science récente. Oubliant Hérodote et Thucydide, le Moyen Age mêle la réalité et la fiction dans la relation du passé, amalgamant les personnages authentiques et les héros de la mythologie. La chronique historique est une mise en abyme de la parole divine : à travers la chrétienté, l’Histoire sainte se prolonge. A l’approche de l’an mil, on commence à écrire l’histoire des Francs (496, le baptême de Clovis), qui devient peu à peu l’histoire de France, parce que les moines de Saint-Denis, au XIIe siècle, épousent le dessein des rois capétiens, qui aspirent à relier leur couronne aux dynasties précédentes. A ces Francs sont attribuées des origines imaginaires, situées jusqu’à Troie.

Au Grand Siècle, du mythe troyen à l’héritage gaulois, le récit historique ne sort toujours pas du champ mythologique. La mise en scène, toutefois, vise bien à écrire la chronique de la nation. Significativement, au moment où l’on peut parler d’histoire de France, se précise également la géographie du pays : l’espace national répond à une définition (« le pré carré ») et à des limites mesurées et cartographiées, puis matérialisées par Vauban. Voulant faire table rase du passé « féodal » et liquider l’héritage chrétien de la France, la Révolution fait néanmoins appel à l’histoire, prétendant prendre exemple sur la République romaine et son culte de la « vertu ». Napoléon, lui, joue sur tous les tableaux, ses thuriféraires patentés ne craignant pas de le comparer à Alexandre le Grand.

Il a fallu attendre le XVIIIe siècle pour que, avec Mabillon et les moines mauristes, l’Histoire entre dans l’ère scientifique, en se fondant sur l’étude des preuves et des documents. Cette mutation met toutefois cent ans à entrer dans les faits. Au XIXe siècle, le genre historique est écrasé par l’héritage révolutionnaire, l’Histoire se donnant pour but soit de justifier la Révolution, comme chez Michelet, soit de la critiquer, comme chez Taine.

En ayant érigé l’université en organisme d’Etat, le Premier Empire a introduit l’enjeu politique dans l’enseignement de l’Histoire : l’attribution des grandes chaires de la Sorbonne devient un indicateur de la tendance qui prévaut dans les cercles du pouvoir. C’est vrai sous la Restauration, sous la monarchie de Juillet ou sous Napoléon III, mais plus encore sous la IIIe République. Jules Ferry, tout particulièrement, assigne une mission à l’école publique, désormais laïque : éradiquer les traces de l’Ancien Régime dans les mentalités populaires, convaincre des bienfaits du nouveau régime, détacher les Français de l’influence de l’Eglise. Mais c’est aussi pendant cette période que s’élabore le discours national-républicain, celui qui s’exprime dans le Petit Lavisse et qui sera pratiquement la version officielle de l’histoire jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

Ce roman national a ses limites, car il fait tourner l’histoire de France autour de la Révolution de 1789, conçue comme un événement eschatologique. Il possède cependant le mérite de fournir un cadre interprétatif cohérent du passé, aisément compréhensible par les enfants à qui l’on donne des dates à connaître par cœur et des figures à admirer : tout petit Français, quelle que soit son origine géographique, sociale ou religieuse, est ainsi incité à considérer Vercingétorix comme un de ses lointains aïeux. C’est un mythe, mais un mythe unificateur.

Après-guerre, cette version de l’histoire va voler en éclats, selon un processus étalé dans le temps, avec des décalages entre l’histoire savante et les programmes scolaires, entre la recherche et la vulgate médiatique, et sous l’effet d’évolutions idéologiques successives, parfois contradictoires, mais conduisant au même résultat : la remise en cause d’un passé national qui, non seulement n’est plus glorifié, mais se trouve mis au banc des accusés.

Première évolution, d’ordre historiographique, l’arrivée en force de l’histoire économique et sociale, sous l’influence de l’école des Annales, fondée avant-guerre par Marc Bloch et Lucien Febvre. Fortement marxiste au départ, cette école se diversifie ensuite en courants et sous-courants, pas tous adeptes de la lutte des classes comme grille d’analyse historique : certains privilégient même le jeu des mentalités et des représentations comme facteur explicatif du passé. Mais dans tous les cas, l’histoire économique et sociale comme l’histoire des mentalités ont pour conséquence de dévaluer l’événement au profit des structures sociales ou mentales. Les années 1950 signent ainsi la fin de l’« histoire-bataille ». Il faudra une bonne trentaine d’années pour que des chercheurs issus des Annales et devenus des pontes (Georges Duby, Emmanuel Le Roy Ladurie, Jacques Le Goff…), sans renier les apports de l’analyse économique et sociale, reviennent à l’histoire événementielle ou à la biographie.

La seconde évolution est d’ordre sociopolitique. Si, en France, les enseignants penchent à gauche depuis toujours, la tendance s’accentue à partir des années 1960, d’autant que la Ve République naissante a fait le choix d’abandonner à l’opposition les domaines de la culture et de l’éducation. Le corps professoral, dès lors, sert de caisse de résonance aux idéologies de l’époque : antifascisme, marxisme-léninisme, maoïsme, castrisme, anticolonialisme, tiers-mondisme…

Troisième évolution : après Mai-68 – mouvement pour l’essentiel d’essence individualiste et libertaire qui ébranlera le pouvoir gaulliste, mais aussi la toute-puissance du Parti communiste – et après l’écrasement du Printemps de Prague par les Russes, le modèle soviétique, déjà ébranlé en 1956, pâlit de plus en plus, jusqu’à s’effondrer en 1989. Le désenchantement face aux grandes idéologies messianiques et séculières impose un nouveau paradigme dans l’univers des idées : l’individu. L’échelle des valeurs se déplaçant, les références intellectuelles et morales vont désormais être les droits de l’homme, le multiculturalisme, l’antiracisme. Et la corporation des historiens, reflétant l’air du temps, va épouser cette évolution.

D’où le phénomène de l’« historiquement correct », qui est un alignement de l’Histoire sur les oukases du « politiquement correct ». Défiant sciemment les lois de la science historique, cette tendance manie allègrement l’anachronisme en jugeant le passé selon les critères du présent : l’Inquisition ou les guerres de Religion, par exemple, sont analysées au nom de la liberté religieuse et de la liberté de conscience, concepts inconnus au Moyen Age comme au XVIe siècle. L’« historiquement correct » pratique ensuite le mensonge par omission : les Croisades sont ainsi vilipendées comme une agression contre le monde musulman, sans que soit rappelé que le but de la première d’entre elles était de rétablir la liberté pour les chrétiens de se rendre sur les Lieux saints, liberté qui leur avait été confisquée par les Turcs.

L’« historiquement correct » se caractérise donc par le manichéisme. Alors que l’historien doit normalement tout situer dans un contexte et mesurer le poids subtil des nuances et des circonstances, la complexité de l’Histoire se trouve ainsi gommée, réduite à l’affrontement binaire du bien et du mal et, qui plus est, un bien et un mal réinterprétés selon les codes contemporains : l’analyse de la colonisation ou des années d’Occupation en fournissent les exemples les plus patents. Dès lors, l’Histoire constitue un champ d’exorcisme permanent : plus les forces obscures du passé sont « anathématisées », plus il faut se justifier de n’entretenir avec elles aucune solidarité. Au nom de l’« historiquement correct », des personnages, des sociétés et des périodes entières sont ainsi diabolisés.

Ces derniers temps, de multiples cris d’alarme sont lancés au sujet de l’enseignement de l’histoire. Pour expliquer son effondrement, des causes d’ordre technique sont avancées qui ont toutes leur pertinence : diminution des horaires à l’école primaire comme dans le secondaire, absurdité des orientations pédagogiques opérées depuis trente ans – telle l’abandon de toute chronologie –, recul de la lecture, avec le réflexe zapping suscité par Internet. Tous ces facteurs ont leur importance, mais ne représentent qu’une partie de la question. Car la crise de l’Histoire déborde largement du monde de l’enseignement pour devenir un problème général de notre société, avec ses incidences politiques et culturelles.

En réalité, plus que d’une crise de l’Histoire, il s’agit d’une crise du lien social, d’une crise de la citoyenneté. Un citoyen est l’héritier d’un passé plus ou moins mythifié, mais qu’il fait sien. Jusqu’aux années 1960, on apprenait aux Français l’histoire de la France et des civilisations qui avaient marqué sa culture. Sous l’influence des évolutions évoquées plus haut, le rapport au passé revêt désormais d’autres contours.

Décolonisation, déchristianisation, immigration, mondialisation, relativisme des valeurs : sous les coups de boutoir de ces bouleversements successifs, la France, partie d’un modèle stato-national plaqué sur un vieux pays catholique, bascule dans un autre type de société, mais qui peine à se définir, ainsi qu’en témoigne la crise de nerfs qui a accompagné, il y a quinze mois, le débat sur l’identité nationale.

Il n’est nullement étonnant, dès lors, que les programmes scolaires, au collège, passent Clovis et Louis XIV à la trappe, tout en préconisant, au nom de l’« ouverture aux autres cultures », des cours sur la Chine des Han, l’Inde des Gupta ou l’empire africain du Monomotapa. Ce qui est tout simplement occulté, c’est que la première condition pour s’ouvrir aux autres est de se bien connaître soi-même, de savoir qui l’on est et d’où l’on vient.

Or, c’est précisément ce que demandent les Français, qui plébiscitent ce qui a trait au passé français. Il n’est qu’à voir le succès des spectacles historiques, la passion pour les musées d’histoire, l’engouement pour la généalogie, ou le triomphe des Journées du patrimoine. L’Histoire va mal, mais tout prouve que nos contemporains aiment savoir de qui ils descendent. Pour soigner la crise de l’Histoire, il ne faudra donc pas seulement des circulaires ministérielles, mais aller au fond du problème. Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où voulons-nous aller ? Ce sont des questions éminemment politiques : l’Histoire n’appartient pas aux seuls spécialistes.

A lire Historiquement correct, de Jean Sévillia, Perrin/Tempus (2005), 452 pages, 12 €.
http://www.lespectacledumonde.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=424:dossier576&catid=29:dossier&Itemid=55





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