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Créé le : 02/09/2007 21:02
Modifié : 10/06/2011 13:27

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Appel pour le peuple de Bahreïn .On cherchera vainement dans la liste ce bateleur au débraillé savant

01/04/2011 06:22



Appel pour le peuple de Bahreïn

Tandis que, avec l’aval des Nations unies, des opérations militaires se mettent en place pour arrêter les massacres contre le peuple libyen, la situation à Bahreïn se détériore dans une indifférence inquiétante. Des pays comme l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis qui se sont engagés à fournir des avions contre le colonel Kadhafi participent à l’écrasement du soulèvement pacifique que connaît Bahreïn depuis plus d’un mois. L’état d’urgence a été proclamé, plusieurs dirigeants de l’opposition ont été arrêtés pour crimes de « sédition », alors qu’armée, police largement mercenaires et « citoyens loyaux » se déploient et ouvrent le feu à balles réelles sur des manifestants désarmés. La presse et les organisations de droits de l’Homme témoignent d’entraves répétées apportées par les services de sécurité à l’accès des blessés aux hôpitaux et de tirs et agressions contre médecins et ambulances. De nombreux journalistes étrangers ont été expulsés et d’autres se sont vu refuser un visa, comme si le pouvoir craignait leur témoignage. Le gouvernement français, mobilisé contre Kadhafi, reste particulièrement silencieux face à l’action d’un appareil répressif auquel il vend, par accord, « notre savoir-faire » depuis 2008.
Malgré sa taille, Bahreïn constitue une clé du processus démocratique au sein des monarchies absolues de la région et de l’ensemble du monde arabe. Il faut donc agir pour dissuader la répression et l’intervention de troupes étrangères, et soutenir fermement le mouvement pacifique de démocratisation bahreïnien.

Signataires au 26 mars 2011
Pouria Amirshahi, secrétaire national du PS aux droits de l’homme, à la coopération et au développement.
René Backmann, journaliste
Tarek Ben Hiba, président de la Fédération des Tunisiens citoyens des deux rives
Annette Benmussa, paysanne
Christian Bertola, militant écologiste
Martine Billard, députée de Paris
Laurent Bonnefoy, chercheur
Hafez Bouhlel, enseignant
Monique Cerisier-Ben Guiga, sénatrice socialiste
Jean-Paul Chagnollaud, professeur des universités
Mouhieddine Cherbib, militant des droits de l’homme
Monique Crinon, sociologue et philosophe, co-présidente du CEDETIM-IPAM
Olivier Da Lage, journaliste
Hosham Dawod, directeur du programme Proche et Moyen-Orient à la FMSH
Harlem Désir, député européen, secrétaire national à la coordination du Parti socialiste
Bernard Dreano, coprésident du réseau Helsinki Citizens’ Assembly
Françoise Duthu, ancienne députée au Parlement européen
Mireille Fanon-Mendes-France, Fondation Frantz Fanon
Jacques Fath, responsable des relations internationales du PCF
Françoise Germain-Robin, journaliste
François Gèze, éditeur
Jérôme Gleizes, commission transnationale Europe écologie-Les Verts
Catherine Grèze, députée européenne, Europe écologie-Les Verts
Maurice Godelier, directeur d’études à l’EHESS
Nathalie Goulet, sénatrice centriste, vice-présidente du Groupe d’amitié des pays du Golfe
Rémy Gruenenberger, paysan
Roger Heacock, professeur d’histoire, Université de Birzeit
Bernard Hourcade, directeur de recherche au CNRS
Kamel Jendoubi, président du Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’ Homme en Tunisie
Farhad Khosrokavar, directeur d’études à l’EHESS
Jean-Paul Lecoq, député communiste
Laurence Louër, chercheuse au CERI-Sciences-Pô
Christian Mahieux, porte-parole de l’union syndicale Solidaires
Gustavo Massiah, animateur du mouvement des Forums sociaux mondiaux
Pascal Menoret, chercheur, Université Harvard
José Luis Moraguès, CCIPPP
Karim Pakzad, chercheur à l ’IRIS
Marc Pellas, économiste, CDDHDPA
Gilles Perrault, écrivain
André Rosevègue, Union juive française pour la paix
Daoud Senni, militant Forum social des quartiers populaires
Michèle Sibony, enseignante
Denis Sieffert, journaliste
Michel Tubiana, président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme
Marc Valeri, chercheur

http://blog.mondediplo.net/2011-03-28-Revoltes-en-Syrie






Derrière les régionales, Jérusalem & le look Mossad

01/04/2011 06:20



Derrière les régionales, Jérusalem

La belle surprise de la semaine, c’est l'appel publié dans Le Monde contre l’homophobie, écrit par quatre personnalités de confessions différentes. Pour une fois, la religion prend une position forte qui soutient une idée qui a du mal à s’exprimer de nos jours : on peut être croyant et très concerné par les difficultés que rencontrent les personnes LGBT.

filet
Didier Lestrade

par Didier Lestrade - Dimanche 21 mars 2010

Journaliste, écrivain, co-fondateur d'Act Up Paris et de Têtu, Didier Lestrade a toujours été en dehors du placard, comme gay, comme séropositif ou comme activiste. On dit qu'il est méchant, en fait il dit juste ce qu'il pense.

filet

La belle surprise de la semaine, c’est l'appel publié dans Le Monde contre l’homophobie, écrit par quatre personnalités de confessions différentes. Pour une fois, la religion prend une position forte qui soutient une idée qui a du mal à s’exprimer de nos jours : on peut être croyant et très concerné par les difficultés que rencontrent les personnes LGBT.


La religion est au cœur de notre époque et des grands conflits mondiaux actuels. J’appartiens à une génération qui a cru que l’on vivrait sans. Au début des années 80, le sujet n’était même pas à la mode. En tant que gay, il était tout à fait possible d’exister sans subir le rappel à l’ordre des religions. Dans nos esprits, ce bruit était très lointain et nous étions convaincus que le temps allait dans notre sens : l’an 2000 annoncerait l’âge de la déflation complète des religions face à la modernité.

Retournons au présent. C’est l’inverse qui s’est passé. La foi est partout. La prise de parole publiée dans Le Monde a été relayée par l'ensemble des médias gays qui a reconnu une belle opération médiatique, probablement à mettre au crédit de Louis George Tin qui annonce que le mot d’ordre de la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transophobie portera sur les religions. Cette année et l’année prochaine.

 

Le texte publié dans Le Monde rappelle ces blagues célèbres dans lesquelles on fait cohabiter l’arabe, le catho, le juif et le bouddhiste dans un échange qui montre à quel point chacun est différent – et semblable. La rumeur dit que dans cette entreprise, il a été plus difficile de trouver le juif pour écrire le texte, mais on ne va pas croire de telles balivernes. Ce n’est peut-être pas aussi un hasard si ce texte apparaît alors que Jérusalem bascule depuis quinze jours dans une nouvelle confrontation autour des lieux saints.

C’est un des effets étranges de cette période électorale française. Les élections régionales ont pratiquement écarté le traitement des infos internationales depuis quinze jours. Les Français ont beau signifier, par un taux d’abstention record, que ces élections ne les intéressent pas, les médias sont malgré tout sur le front de la politique franco-française. À part France 24 et Euronews, on a presque oublié Haïti, le Chili ou Jérusalem. On dirait que la politique française réussit un de ces détournements dont elle raffole : parler uniquement d’elle, pour surtout ne pas intervenir sur les problèmes qui éclatent juste à côté.

 

Les élections sont donc une aubaine pour ceux qui aiment penser que l’actualité se doit d’être « de proximité ». Depuis quinze jours, Jérusalem devient à nouveau le centre d’émeutes et les journaux télé ont à peine abordé le sujet, avec un réveil in extremis depuis quelques jours car ça commençait à se voir : il y a des morts de part et d'autre.

 

 

Le look Mossad

 

Sans m’énerver, je vais faire un topo rapide. Israël a décidé de se foutre de la gueule du monde entier, again. Ça a commencé à Doubaï il y  un mois. Ça, vous êtes au courant. L’opinion israélienne a trouvé cette histoire si comique qu’une nouvelle mode vestimentaire est apparue instantanément dans le pays : les gens ont commencé à porter ce que l’on peut décrire comme un « look Mossad » : casquettes et lunettes noires, t-shirts promotionnels, etc.

 

Très vite, des heurts explosent à Jérusalem après une série d’expulsions de Palestiniens dont certains vivaient dans leurs maisons depuis… 53 ans. Des manifestations ont lieu. Quand Biden arrive pour sa visite officielle, le ministre de l’intérieur de Netanyahou, Eli Yishai (du parti religieux Shas) annonce un projet de 1600 logements pour des ultra-orthodoxes de Jérusalem Est. Biden est outré, l’administration Obama est furieuse, Clinton passe 43 minutes au téléphone à tancer Netanyahou, mais Bibi jure qu’il n’était pas au courant. La presse israélienne traite Bibi d’incompétent, mais l’opinion publique jubile intérieurement : on est capable de faire chier le vice-président américain au moment même où il descend de l'avion. Les palestiniens sont furieux car ce n'est visiblement pas une question de « mauvais timing », mais de provocation. Il y a des émeutes dans la rue, des blessés, le processus de « navette » entre Israéliens et Palestiniens est remis en cause. L’escalade devient de moins en moins verbale et de plus en plus physique avec les premières roquettes lancées de Gaza qui tuent un Thaïlandais qui travaillait dans un kibboutz. Depuis, les morts se comptent surtout du côté palestinien, comme toujours. C’est à nouveau le bordel et tout le monde s'excite autour de l'affaire : Ban Ki-moun de l'ONU, le Quartet, Catherine Ashton de l'Union Européenne, et le bon vieux George Mitchell.

 

Vient alors l’impression de leftover alimentaire. Il y a des restes de l’info sur la table internationale, mais personne n’en parle en France parce que, hey, Huchon et Cécile Duflot dansent (mal) sur la scène du Zénith. Aubry, Frèche et Fillon raflent 90% de l’analyse politique française. Tous les journalistes et les chroniqueurs sont trop heureux de cette parenthèse de quinze jours pendant laquelle ils surjouent les analyses sur les régionales. 

 

 

Une petite liste...

 

Je me suis "amusé" à relever les termes utilisés dans le New York Times pour parler de cette crise. Je ne sais pas pourquoi, j’ai toujours l’impression qu’à l’étranger, les mots sont plus clairs qu’en France.

 

Le 9 mars, Isabel Kershner écrit un article émouvant racontant comment une famille palestinienne s’est retrouvée à la rue après 53 ans passés dans sa maison de Jérusalem. Elle manifeste depuis tous les jours devant sa maison, dans laquelle vit désormais un « groupe de fervents nationalistes Israéliens ».

 

Le lendemain, Uri Dromi redoute que son son pays soit déjà sur « la Marche de la Folie » qui ne peut plus justifier une société basée sur l’apartheid.

 

Le 13 mars. Netanayaou regrette l’incident qui a mis le feu aux poudres et affirme que l’annonce de son ministre de l’intérieur (sur l’autorisation des 1600 logements ») a été « faite en toute innocence ». En fait, la date était prévue pour plus tard, mais elle a été avancée... au jour de l'arrivée de Biden.

Le même jour, Thomas Friedman, dans son édito "Driving drunk in Jerusalem" en vient à dire : « On ne laisse pas ses propres amis conduire quand ils sont ivres. Et en ce moment, (le gouvernement israélien) conduit alors qu’il est saoul. Vous pensez que vous pouvez embarrasser votre seul allié au monde, juste pour satisfaire vos besoins politiques domestiques sans en assumer les conséquences ? Vous avez perdu tout contact avec la réalité ». Pour lui, établir ces logements à Jérusalem est de la « pure folie ».

 

Le 15 mars. Bibi refuse de laisser tomber ses logements. Alors que l’administration américaine en fait un sujet de drama, Bibi insiste : « La construction de ces quartiers juifs ne fait aucun mal aux Arabes de Jérusalem Est ». Pourtant le journal Yedioth Ahronoth considère que « les liens entre Israël et les Etats-Unis traversent leur pire crise depuis 1975 ». David Axelrod, le conseiller d’Obama, considère que cette décision est un « affront » et une « insulte », un geste « très très destructif ». Il faut rappeler que Netanyahou a traité Alexelrod et Rahm Emanuel de "self hating Jews", ce qu'ils n'ont pas dû apprécier.

Une page plus loin, Roger Cohen ne mâche pas ses mots. Depuis dix ans, les USA ont inondé Israël de 28.9 milliards de dollars et l’échec actuel est la conséquence de cette politique du chèque en blanc. L'administration américaine est furieuse car la politique israélienne met en danger les Etats-Unis partout où ils sont. Selon Axelrod, il est impossible d’obtenir le moindre rapprochement avec les musulmans du monde entier si on accepte « la constante appropriation israélienne de l’espace physique de la Palestine ».  C’est ce qui constitue un « affront ».

 

16 mars. Lors de la journée d’affrontements, Israël ne trouve rien de mieux qu’annoncer le feu vert pour 309 logements juifs supplémentaires à Jérusalem Est. Ethan Bronner écrit que l’administration Obama est convaincue que Netanyaou est de « mauvaise foi » et que l’annonce des 1600 logements le jour de l’arrivée de Biden « semblait calculée pour miner » les discussions de proximité entre Israéliens et Palestiniens. Toutes ces décisions immobilières sur Jérusalem ne sont pas le fait du « hasard ». L’article finit sur une note ironique en disant : « Certains Palestiniens disent qu’on devrait envoyer la police et l’armée pour protéger Netanyahou et Libermann car ils sont trop bons pour la cause palestinienne ».

On atteint alors le sommet des confrontations verbales. Israël tente de calmer le jeu, mais, la veille, le beau-frère de Bibi est intervenu sur la radio Hagai Ben Artzi en disant qu’Obama est antisémite. Les éditorialistes américains se déchaînent. Thomas Friedman relaye la critique iranienne selon laquelle Israël pratique un « overstretch impérialiste » en occupant illégalement 2,5 millions de Palestiniens.

 

 

Gloutonnerie

 

Maureen Dowd dit que la « gloutonnerie des implantations » d’Israël empêche toute chance de paix. Selon elle, Obama est tellement impopulaire dans le pays qu’il n’a plus rien à perdre s’il a envie de gifler un allié qui se montre si grossier envers son vice-président. Obama sait que les Israéliens sont divisés sur cette histoire : nombreux sont ceux qui sont « gênés par le comportement » de Netannyahou. Maureen Dowd finit son billet en assurant : « Les mollahs iraniens doivent rire devant les disputes des Américains et des Israéliens qui se demandent qui a insulté qui en premier, pendant qu’ils sont occupés à tourner les vis de leurs bombes nucléaires ».

 

Bernard Avishai décrit l’impasse de la politique israélienne en insistant sur le fait que le moment de vérité est arrivé. Lors du discours de Biden à l’université de Tel-Aviv, avant son départ, le vice-président a été surpris de voir que sa critique des nouveaux logements à Jérusalem a reçu la plus grande ovation de son allocution. Israël ne comprend pas que les américains sont en train de dire à la classe politique israélienne d’arrêter « tous les établissements, point à la ligne ». Selon Shimon Perez, le gouvernement israélien a « asséché le buisson », ce qui veut dire que n’importe quelle étincelle peut désormais déclancher un feu généralisé.

 

Depuis, c'est l'affrontement sur le terrain et un évanouissement de joutes politiques. Tout se calme du côté de Washington. Chaque camp estime qu'il a gagné après une semaine de confrontation au plus haut niveau. Et le blocus de Gaza se resserre encore plus.

Après, il ne faudra pas se demander pourquoi les banlieues ont préféré ne pas se prononcer lors des élections régionales. Les musulmans regardent ce qui se passe à Jérusalem et ils sont les seuls à avoir la rabia. Nous, les gays, quand sort un joli texte œcuménique dans Le Monde, écrit en plus par des hommes que l’on peut respecter car ce sont des vrais, pas des marionnettes de Caroline Fourest, on est contents. Mais il est encore loin le jour où ces hommes gays, croyants, ou pas, exprimeront un avis sur ce qui se passe dans la capitale des religions.

 

À part Doug Ireland pour Bakchich Info, les gays ne sont pas nombreux à exprimer un avis sur le Proche-Orient et pourtant nous avons quelque chose à dire. D’abord parce que ce conflit oppose des frères musulmans et juifs dans ce coin du monde que l’on nous présente comme la nouvelle destination gay à la mode. Ensuite parce que tout le monde a le droit de s'exprimer sur ce qui se passe là-bas. Enfin parce ce nous sommes en train d’élire des personnes, dans les partis politiques, et on aimerait qu’ils se prononcent sur ces problèmes, aussi, parce que ce serait un signe de courage.

Si les vieux dinosaures du PS ne veulent pas toucher ce sujet comme si c’était la patate chaude proverbiale, on espère que la nouvelle génération, elle, le fera. Je me rappelle encore une époque où nous étions une poignée de militants d’Act Up à manifester pour soutenir les Palestiniens lors de la seconde Intifada, et Emmanuelle Cosse en faisait partie.


Didier Lestrade

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Derrière les régionales, Jérusalem

http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/699-derriere-les-regionales-jerusalem.html








Dans la foulée soixantehuitarde ...Inceste: le cri silencieux du nombre

01/04/2011 06:17



Inceste: le cri silencieux du nombre

J’avais longtemps rêvé à l’éclat d’une justice, comme s’impose sur Bruxelles le mastodonte judiciaire de la Place Poellaert. De partout, ses colonnes dominent les maisons où son dôme flamboyant surgit par-dessus les toits. Il m’avait pourtant fallu descendre au plus profond de moi-même pour comprendre que ma libération ne pouvait être qu’intime. Comme je plonge, à l’instant, grâce à un ascenseur de verre dans le ventre de la ville, le quartier populaire des Marolles. Longtemps, je suis passée à côté de la vérité d’Antonia, une amie qui tient une échoppe pour touristes aux abords de la Grand Place. A l’énonciation de ma propre histoire, je me découvrais la capacité de dévoiler celles des autres. Et, maintenant, elle me témoignait de son passé familial trouble. 

filet
Linda Mondry

par Linda Mondry - Jeudi 24 mars 2011

Journaliste, elle gravite durant plusieurs années dans la presse généraliste et associative belge au gré des opportunités. Puis abandonne tout pour tenter de redéfinir sa vie par elle-même. Loin du monde, elle constate malgré tout son attachement à son métier et tente donc, aujourd'hui, d'assumer cette irrépressible particularité.  

filet

J’avais longtemps rêvé à l’éclat d’une justice, comme s’impose sur Bruxelles le mastodonte judiciaire de la Place Poellaert. De partout, ses colonnes dominent les maisons où son dôme flamboyant surgit par-dessus les toits. Il m’avait pourtant fallu descendre au plus profond de moi-même pour comprendre que ma libération ne pouvait être qu’intime. Comme je plonge, à l’instant, grâce à un ascenseur de verre dans le ventre de la ville, le quartier populaire des Marolles. Longtemps, je suis passée à côté de la vérité d’Antonia, une amie qui tient une échoppe pour touristes aux abords de la Grand Place. A l’énonciation de ma propre histoire, je me découvrais la capacité de dévoiler celles des autres. Et, maintenant, elle me témoignait de son passé familial trouble. 

L

’arrivée d’une femme avec son fils à la mort de sa mère et l’incapacité de son père à remettre en cause sa nouvelle liaison amoureuse. Comment se révolter, à quatorze ans, face à l’aveuglement obstiné de son père ? Tenaillée entre les coups de cette belle-mère et les attouchements sexuels de son fils qui, paradoxalement, s’érigeait en protecteur. Les dénégations constantes de son entourage finirent par la persuader de sa propre folie: « Quand je faisais mine de dénoncer, on me renvoyait l’image d’une menteuse et on me battait de plus belle, se souvient-elle. Je n’étais qu’une affabulatrice et, à la longue, j’ai fini par le croire ».

Je pousse la porte de Sos-inceste, une association orientant les victimes d’abus sexuels intrafamiliaux vers un réseau de professionnels mis en place par ses soins. L’assistante sociale qui m’accueille me fait part des difficultés rencontrées par les victimes pour effectuer ce simple geste: « Quand on grandit dans un climat incestueux, il faut une détermination énorme pour se rendre compte de l’anormalité de ce que l’on vit et un courage immense pour remettre en cause le fonctionnement de sa famille ». Je me souviens sans peine de cet instant où, à six ans, mon père m’assura que les agissements de mon grand-père allaient cesser. Tout en soulignant le mal que cela représentait et la nécessité de ne plus jamais en parler. J’ai immédiatement enfoui cette honte au plus profond de moi en me refermant telle une huître. Totalement livrée à moi-même face à ce terrible secret.

 

Autour d’une tasse de café et de quelques biscuits je fais part de mon vécu à la jeune femme afin de souligner ma connaissance du sujet. Elle me donne quelques dépliants et de la documentation tout en m’assurant de me fournir la liste des professionnels membres de leur réseau lors de ma prochaine visite où j’aurai l’opportunité de rencontrer la directrice, psychiatre de son état. Je manque de m’étrangler, la semaine suivante, face à l’expression compatissante de cette dernière qui, si elle ne doute pas de la réalité des traumatismes subis, semble pourtant préjuger de ma capacité à m’en sortir. Un peu choquée, j’exige la liste tant attendue et me précipite à l’extérieur.

 

Nina Graça est une femme timide, elle hésite longuement avant de m’ouvrir la porte de son domicile. Selon elle, ce trait de caractère inciterait de nombreuses patientes à franchir le seuil de son cabinet gynécologique. Le blocage de certaines d’entre elles est parfois tel qu’elle n’hésite pas à consacrer plusieurs séances afin de les rassurer: « Les personnes abusées sexuellement éprouvent souvent d’énormes difficultés à subir mes examens ». Face à son attention, parfois, quelques langues se délient tandis que certaines situations posséderaient le don de lui mettre la puce  l’oreille: « Une jeune fille, particulièrement timorée, s’est un jour présentée à moi accompagnée d’un homme beaucoup plus âgé qu’elle. Je ne pouvais déterminer la relation qui existait entre eux. Elle semblait retardée mentalement. J’ai trouvé cela très bizarre ». Elle m’évoque discrètement l’histoire de cette personne qui, il y a quelques années, a défrayé la chronique judicaire. Aujourd’hui, elle a réussi à s’extraire de cette relation incestueuse et à reconstruire sa vie. Elles ont entretenu une longue relation thérapeutique et, bien davantage, ont développé une réelle amitié. Elle me promet de lui soumettre ma demande d’entrevue.

 

Le Dr Amine Rajan, gastroentérologue lui, est passé maître dans l’art de déceler les lésions physiques consécutives aux abus sexuels. Il consacre à ces patients de longues consultations afin d’instaurer également une relation de confiance. Une nécessité d’une part afin d’étayer la constitution d’éventuels dossiers judicaires mais, également, d’attester la réalité des faits auprès des victimes elles-mêmes: « Que la réalité de l’agression soit confirmée par une personne dépositaire de l’autorité médicale revêt une importance essentielle à leurs yeux ». Il me mentionne également une de ses patientes qui, aujourd’hui, s’est rétablie et est à nouveau capable, notamment, de renouer une relation amoureuse: « Elle est venue sonner à mon cabinet juste pour me l’annoncer » sourit-il. « Quand les anciennes victimes recréent enfin des relations sociales équilibrées et  empreintes de confiance, c’est que le combat n’est plus loin d’être gagné. Je reste, en tous cas, très admiratif de leurs combats. ».

 

 

Prescription...

 

Ancien député, Vincent Decroly avait fait partie de la commission d’enquête parlementaire se penchant sur l’affaire Dutroux où il s’était distingué par son intégrité. Aujourd’hui éloigné de la politique, il s’implique pleinement dans son travail de juriste. Il reçoit notamment les personnes envoyées par Sos-Inceste pour les informer sur les conséquences de l’introduction d’une éventuelle plainte en justice. Et les questions sont innombrables… Porter plainte est-il opportun? Comment procéder ? Vais-je être entendu par la police ? Mon agresseur va-t-il en être informé ? Comment serai-je protégé ? Quelles seront les condamnations possibles ? Puis-je espérer un dédommagement financier ? Combien de temps durera la procédure?  Quel sera l’impact sur la famille ? Comment se passera le procès proprement dit ?

 

« Souvent, il n’est pas possible de faire quoi que ce soit. Simplement parce que les délais de prescription sont dépassés. Or les victimes prennent énormément de temps pour se rendre compte de l’abus et encore davantage pour s’en ouvrir aux autres. Et quand c’est encore possible, la décision de porter l’affaire devant la justice demande encore un délai de réflexion, explique-t-il. Il m’est arrivé de rencontrer une personne âgée de plus de quatre-vingts ans qui s’est effondrée devant mon bureau, c’était la première fois qu’elle osait parler de ce qu’elle avait subi durant l’enfance ».

 

En Belgique, le délai de prescription est établi à dix ans après l’âge de la majorité, ce qui limite l’âge maximal de dépôt de plainte à 28 ans. Et si la loi envisage les crimes de viols, d’attentats à la pudeur et de harcèlement, elle ne tient pas explicitement compte de l’inceste. Seule une aggravation de la peine est prévue lorsque l’agresseur possède autorité sur sa victime. Pour Astrid Bedoret, avocate spécialisée en droit familial, cette législation est clairement insuffisante. « Il est assez aisé pour une famille de dénoncer un agresseur extérieur lors d’actes pédophiles. Mais lorsque c’est la famille elle-même qui agresse, une chape de plomb s’abat sur la victime. Et grandir dans une ambiance aussi totalitaire provoque d’immenses dégâts, explique-t-elle. La spécificité intrafamiliale n’est pas prise en compte dans la loi, or il s’agit d’un crime à part entière. Et, pour moi, parfois aussi grave qu’un meurtre. Certaines personnes ne s’en relèvent jamais. De plus il n’existe pas de catalogue de peines spécifiquement liées à l’inceste. Les mesures prises en justice sont donc souvent inadaptées au contexte intrafamilial  ». 

 

Dès lors, en collaboration avec l’association sus citée, l’avocate a rédigé un projet de réforme légale pour le soumettre à la commission parlementaire de la justice qui s’est penché sur la problématique. Celui-ci réclame l’allongement du délai de prescription mais, également, la qualification de l’inceste dans la loi. « Alors qu’elle est sensée protéger l’enfant, comment envisager que la famille puisse en devenir le bourreau ? S’interroge-t-elle. Les résistances ont été énormes: en craignant la criminalisation des relations familiales, beaucoup refusent de mettre en danger cette cellule constituant la base même de toute vie sociale ». Une question essentielle qui se pose, en effet, aux victimes elles-mêmes dans toute son ampleur. Comme si c’était hier, je me souviens de la peur lue dans les yeux de mon père à la perspective de la révélation du secret. Et comment, du haut de mes six ans, survivre à cette implosion familiale? Le silence qui s’est alors totalement imposé à moi n’a commencé à se fissurer qu’à l’âge de… 29 ans. « Les victimes d’inceste endossent la responsabilité de la cohésion familiale. De personnes protégées, ces enfants deviennent protecteurs de la famille, confirme Chantal Duchâteau, psychiatre à Sos-enfant. Car la révélation du secret provoquerait un véritable tsunami familial ».

 

 

Parents / Instituteur

 

Dans le commissariat décrépi, la petite fille circulait d’un local à l’autre, Dans l’un son père et sa mère, dans l’autre l’instituteur qui avait soupçonné l’inceste. Telles les deux faces d’une même pièce de monnaie, son attitude alternait radicalement au passage de la porte. D’un côté l’enfant sage et responsable, de l’autre les attitudes enfantines. « Nous n’arrivions pas à en croire nos yeux, se souvient Karine Minnen. Confrontée à ses parents elle se comportait comme une adulte. Accompagnée par son instituteur, elle redevenait une enfant ». Durant plus de deux heures, sans œillère aucune, la commissaire de la brigade des mœurs de la zone de police Bruxelles-Ixelles détaille son travail : la discrétion durant les enquêtes, l’intrusion policière dans la cellule familiale, parfois l’obligation d’agir très rapidement lorsque l’enfant est en danger et, dans certains cas, la nécessité de l’extraire du cercle familial, les confrontations entre agresseurs et victimes et les dénis fréquents des premiers, les techniques d’interrogatoires vidéo-filmées, la délicatesse indispensable au moment de poser les questions aux enfants, la manière de ne pas orienter les réponses, la collaboration avec les psychologues et les juges d’instruction…

 

Confrontée à la réalité du terrain, elle illustre ses propos d’une multitude de cas très concrets et extrêmement divers. Force est de constater que, lors de leurs enquêtes, les policiers sont souvent les premiers à brandir le miroir de la vérité. Les conséquences en sont toujours effroyables: « Devant nous, des familles entières s’effondrent littéralement. Les déchirements sont toujours terribles. Parfois, même, ce sont les enfants qui en viennent à consoler leurs parents, se désole-t-elle en mentionnant la difficulté d’un métier qu’elle mène pourtant avec passion. Le déni des agresseurs, aussi, est parfois très difficile à accepter. On encaisse, mais nous avons nous aussi nos propres enfants et nos rôles de parents ». Et quand je demande à deux de ses enquêtrices ce qui les étonne le plus dans leur travail, elles répondent sans hésiter: « le nombre d’affaires à traiter ». Un chiffre fourni par une institution hospitalière traitant les agresseurs, eux-mêmes, affirme que 20% des filles et 15% des garçons seraient victimes d’abus sexuels durant l’enfance. Pour la commissaire Minnen, effectivement, de nombreux problèmes de société auxquels la police est confrontée proviennent de déséquilibres familiaux dont une proportion non négligeable sont, bien sûr, d’ordre sexuel.

 

 

SOS enfants

 

L’équipe Sos-enfant de l’hôpital St Pierre, à Bruxelles-ville, est dirigée par le Dr Gérard. Ce dernier n’hésite pas à pointer l’impact du phénomène. Selon lui, le coût social de la transgression serait immense: difficultés affectives et violences familiales, pathologies physiques et mentales, inadaptations professionnelles et assistanat, marginalité et délinquance… Son département comprend également une cellule qui traite les mineurs délinquants sexuels. Quand je précise à Véronique Sion que, pour moi, ces jeunes sont également des personnes en souffrance, la coordinatrice pousse un immense soupir de soulagement: « Evidemment, leurs comportements sont totalement injustifiables mais il ne faut pas voir en eux que des « monstres ». Si toutes les problématiques sont différentes et que nous les rencontrons dans tous les milieux sociaux sans exception, ces jeunes possèdent un point en commun: ils ont tous, excusez-moi l’expression, un vrai passé de merde. »

 

Selon elle, le travail consiste avant tout à mettre à jour leurs propres souffrances afin de leur faire prendre conscience des comportements qui en découlent et les pousser à en changer: « Si bien entendu, tordons le cou à un cliché qui a la vie dure, toutes les personnes agressées ne deviennent pas, loin s’en faut, des agresseurs, par contre la grande majorité des agresseurs ont, eux, été agressés durant l’enfance ». L’équipe compte quelques beaux succès à son actif mais regrette l’insignifiance de ses moyens face à l’ampleur de la tâche. « Les budgets ont afflués suite à la prise de conscience gouvernementale lors de l’affaire Dutroux mais avec le temps et la crise, déplore le Dr Gérard, le désintérêt s’accentue et nous craignons un retour de balancier ».

 

Je déambule dans les couloirs de la Maison des parlementaires. De part et d’autre de ce labyrinthe, députés et sénateurs s’activent dans des bureaux s’apparentant aux cellules d’une ruche. Ou plutôt aux cellules d’un cerveau à l’origine de la conscience législative belge. Pour la députée humaniste, d’obédience sociale chrétienne, membre de la commission parlementaire « justice », l’inscription du terme inceste dans la législation est inenvisageable: « Il ne faudrait pas, selon elle, troubler la paix des familles ». Quant à l’allongement du temps de prescription, elle affirme « qu’il n’est pas bon de remuer des choses trop anciennes ». Elle avance la difficulté, à trop longue échéance, de collecter les preuves et, également, le risque d’erreurs judiciaires face à des accusations parfois malveillantes.

 

Même constat pour le député écologiste sur l’allongement du temps de prescription et conclusions similaires sur l’incrimination de l’inceste mais pour une tout autre raison: « Toutes les relations incestueuses, notamment entre adultes ne sont pas nécessairement contraintes. Il faut faire très attention : il existe parfois des relations réellement consentantes ».  Le représentant libéral refuse, sans justification précise, la qualification de l’inceste, mais me fournit deux projets de loi, rédigés par leurs soins en 2007 et 2009, sur l’allongement éventuel du temps de prescription. Force est de constater, en 2011, qu’aucune suite n’y a encore été donnée, « nous ne savons pas quand nous aurons encore le temps de nous pencher sur la question », m’avait-il avoué tandis qu’une majorité parlementaire nécessaire à la modification des textes s’avérerait, de toute façon, très difficile à dégager. La députée socialiste, malgré mes demandes d’interview répétées, est entre-temps partie en vacances…

 

Je reste un peu éberluée par les arguments avancés, forts similaires à ceux mis en avant par les agresseurs et les familles incestueuses elles-mêmes, et je recueille l’absence totale de réponse quand je leur demande qui se positionne réellement pour la défense des enfants: l’une me raccompagne tremblotante jusqu’à l’ascenseur, l’autre regarde ses pieds en rougissant tandis que le troisième mime sa désolation. Bien sûr, chacun admet l’existence de ce nécessaire tabou véhiculé par toutes les sociétés humaines mais est-il réellement établi sans se traduire dans des textes de loi ? Je ne peux m’empêcher de songer à ce qu’il adviendrait si l’interdit tout aussi fondamental du meurtre n’y était pas pris en considération. Le tabou de l’inceste ne serait-il pas plutôt celui de le désigner ? Et comment lutter contre un mal que l’on se refuse même à nommer ? Toutes ces questions posées demeurent sans réponses.

 

 

Dépression complète

 

Il y a eu beaucoup de regards croisés, durant ce temps de mon enquête. Une femme dans un train qui, au vu de mon passé que je ne cachais pas, baissait les yeux pour me confier une bribe de son vécu, une autre dont les yeux se mouillaient, un garçon ou l’autre qui m’avouait ne pas être du tout ignorants... Et puis, l’impossibilité de se raconter : des promesses de rendez-vous mais ensuite des fuites. Il me fallait donc passer par une voie plus officielle. Chantal Duchâteau, de Sos-enfant, avait commencé sa carrière en travaillant avec les enfants mais un phénomène étrange l’avait interpellée : elle retrouvait souvent les personnes qui les amenaient en larmes dans sa salle d’attente. Une situation trop fréquente pour qu’elle ne se penche pas sur ces adultes: « Beaucoup de personnes qui ont été abusées n’en parlent jamais. Mais lorsqu’elles sont confrontées à une situation d’abus d’enfants devant elles, elles ne peuvent le supporter. Elles m’amènent alors la petite victime et, confrontées à cette réalité qui est aussi la leur, elles finissent par craquer. Et je les retrouvais là, dans cet état de détresse complète ».

 

La femme que je trouve aujourd’hui devant moi est l’une d’entre elles. Lorsque je pose mon dictaphone sur la table du cabinet de consultation, elle me parle de l’histoire de sa fille. Je m’étonne car je pensais qu’elle me parlerait d’elle-même. Plus j’insiste, plus elle se met à trembler. Son angoisse emplit à chaque seconde davantage la pièce. De peur de la briser, je n’insiste plus: je me souviens de la terreur que je ressentais à regarder, il y a quelques années encore, ma véritable histoire. Une psychothérapeute du Slaj-v, le Service laïc d’aide aux justiciables, m’a lancé cette phrase: « Les victimes d’inceste ne sont pas vivantes ». Cela signifie, je crois, qu’elles se construisent une image idéalisée afin de masquer leur souffrance: la vie vécue comme une fiction où jamais le réel n’entre en jeu. Et ce décalage peut amener aux plus incroyables inadaptations. Dans une vidéo de témoignages réalisée par le Slaj-v, une personne va jusqu’à prétendre qu’elle ne ressentait rien lorsqu’elle plongeait sa main dans de l’eau bouillante, s’occasionnant dès lors d’innombrables brûlures. Une autre se perdait en rue lorsqu’elle déviait de ses itinéraires habituels, plus banalement de nombreuses personnes se disent heureuses alors qu’elles meurent, intérieurement, à petit feu.

 

Je me souviens bien sûr, de mon indécrottable distraction et de mon incapacité à avouer la moindre de mes faiblesses. Le décalage entre mon image et ma vérité est devenu tel qu’à un moment j’ai failli sombrer dans la schizophrénie. À 29 ans, encore, mon amnésie était totale: pour moi, le viol n’avait jamais existé. J’ai fui ma détresse grâce au cannabis comme cette seconde patiente de Chantal Duchâteau l’a fait grâce à l’alcool alors que d’autres, encore, sombrent dans la dépression ou songent au suicide: « Dès le matin, je ne savais pas aller travailler sans avaler deux ou trois bières fortes. Et la journée, sans aucune raison apparente et de façon totalement soudaine, des images cauchemardesques s’imposaient à moi. Ces flashes pouvaient arriver n’importe où et c’était réellement impossible à vivre ».  La psychiatre me confirme la fréquence de ces dédoublements: « Un réflexe psychologique que les victimes utilisent pour se sauver de situations trop difficiles à affronter ». 

 

 

Peu de cas aboutissent

 

J’use les bancs de la 54e chambre du Tribunal de 1e instance de Bruxelles, spécialisée en matière de mœurs. Impossible de savoir quand auront lieux des procès liés à l’inceste, j’assiste donc à d’innombrables séances traitant de toutes sortes de matières : viols, proxénétisme, pédophilie, exhibitionnisme, voyeurisme, harcèlement… Durant un mois, seuls trois procès seront liés à l’inceste. Force est donc de constater que très peu de cas aboutissent devant un tribunal. Mais une attitude est commune à la toute grande majorité des accusés en matière de mœurs: le déni. La déviance sexuelle est bien entendu un tabou difficile à briser et, en toute affaire, la honte de se dévoiler y est particulièrement présente. Ce qui amène, la plupart de temps, les agresseurs à nier la plus élémentaire évidence.

 

Sur les marches du Palais de justice, un jeune avocat me fait part de son désarroi: « Les accusés ne reconnaissent tellement rien malgré les preuves qui sont avancées qu’ils prennent toujours le maximum de la peine. Quand ils n’essaient pas, carrément, de vous manipuler alors que vous êtes là pour les aider. Il n’y a jamais, ou presque, de prise de conscience ni de repentir. Je trouve ce genre d’affaires très difficile à défendre. » Il y a ce pédophile d’une soixantaine d’années qui avoue carrément son amnésie. Face aux analyses ADN irréfutables effectuées grâce à un prélèvement de son sperme dans la salive même d’une de ses petites victimes, il déclare: « Je veux bien vous croire, j’y suis bien obligé, mais je ne me souviens de rien ». Le décalage entre son image et sa vérité est tel que son dédoublement est total. Il ne parvient pas à relier ces deux faces de sa personnalité. Récidiviste, lors du verdict, l’internement psychiatrique se révèle inévitable.

 

Et puis, il y a ce père de famille, qui a violé son fils âgé de six ans. Lors de la révélation des faits, la réaction de la mère, n’hésitant pas à sacrifier son couple pour défendre son enfant, a été exemplaire. L’enquête a été rondement menée, expertises médicales à l’appui, et les preuves sont irréfutables. Lui aussi, pourtant, nie l’évidence jusqu’au bout: six ans fermes. Il évite de peu l’arrestation immédiate et, dans les couloirs, accompagné de ses parents, il pointe encore la malveillance de son ex-femme.

 

Vient encore cette famille disloquée, entre les actes du père et le silence de sa femme, dont l’adolescente victime vit, aujourd’hui, en foyer d’accueil. L’homme écope de l’interdiction d’approcher sa fille et d’une peine avec sursis afin de lui permettre de se soigner. De fait, l’incarcération lui ôterait toute possibilité de traitement psychiatrique: « Cette possibilité de soin est inexistante dans le système carcéral belge, souligne encore l’avocat désabusé. Un de mes clients incarcérés demande lui-même, depuis des années, la castration chimique et elle lui est systématiquement refusée ». Les jugements prononcés oscillent donc, invariablement, entre détention et libération à des fins médicales. Puis ce couple divorcé qui se déchire autour de la garde des enfants, dont les protagonistes s’accusent mutuellement d’actes pédophiles et de harcèlements. Devant l’absence de faits tangibles, la juge les renvoie dos à dos. Je m’interroge toutefois sur la place réelle de ces enfants servant, tour à tour, les intérêts de leurs parents.

 

 

Le poids du silence

 

Le poids du silence me paraît énorme. Je désespère de trouver une personne qui veuille bien me témoigner, hors cadre médical, de son parcours. Quand, un beau matin, Charlotte me téléphone parce que « J’ai envie de témoigner de la possibilité de s’en sortir », me dit-elle. C’est bien la même personne dont m’avait parlé Nina Graça et le Dr Rajan. Je l’ai alors rencontrée avec son compagnon, Christophe, et nous avons échangé nos histoires. Bien différente de la mienne, celle de Charlotte était tout simplement terrifiante: un homme qui s’introduit dans sa famille, entre son père et sa mère, pour prendre la place d’un gourou, un soi-disant guide spirituel. À ses douze ans, les sévices sexuels commencèrent avec la complicité totale de ses parents. Ils durèrent plus de dix ans, parfois carrément sous la menace des armes. Un parcours d’une violence extrême qui aurait dû déboucher sur la prostitution si elle n’avait pas rencontré Nina Graça et trouvé la force de relever la tête: « Je m’étais clivée: j’avais mon cœur et ma tête d’un côté et mon corps de l’autre.  

 

Je ne parlais plus, en fait, et ne savais nommer ni mes sentiments, ni mes pensées. Il fallait que j’apprenne les mots. Et Nina a été la première à me parler d’inceste. Alors, j’ai commencé à faire des liens tandis qu’elle  me montrait que le respect existait, que l’autre pouvait être autre chose qu’un objet ». Une reconnaissance que Christophe n’avait pas eu de difficulté, non plus, à lui apporter. C’est un véritable coup de foudre qui avait présidé à leur rencontre alors qu’ils se découvraient d’innombrables points communs. Pourtant, Christophe n’avait jamais été victime ni de viol, ni d’attentat à la pudeur: « Je suppose que ma grand-mère avait été violée, mais c’était un secret de famille qui n’a jamais été dévoilé. C’était quelqu’un qui avait une peur immense des hommes et qui exerçait une emprise totale sur ma mère. Et comme ça se déroulait de manière totalement inconsciente, j’ai encaissé toutes ces angoisses. Il n’y avait aucune limite: les portes ne se fermaient jamais à clé et je ne  possédais aucune intimité. C’était un climat très confus et très lourd où l’interdiction de la sexualité était totale ». Il lui a fallu plus de cinquante ans, et cette rencontre avec Charlotte, pour qu’il se permette enfin d’exister librement: « Je suis passé par des états psychiques terribles lors desquels j’ai réellement cru sombrer dans la folie. Oui, j’ai grandi dans un climat complètement incestueux. Mais c’était un inceste psychologique ».

 

 

Mettre des mots sur ses souvenirs

 

J’ai moi-même rencontré une personne qui a vécu, un peu différemment, ce type d’inceste. C’est elle qui m’a permise de mettre des mots sur mes souvenirs et qui m’a aidée à me rétablir. L’action qu’elle a eue sur moi a, petit à petit, fini par mettre également sa réalité à jour. Un peu comme celles qui accompagnent ces petites victimes dans la salle d’attente de Sos-enfants. Mais si les conséquences sur sa vie n’en avaient pas été moindres que les miennes, quelque part, les mots étaient encore plus difficiles à poser. Pas d’actes précis à qualifier: pas de viol, ni d’attouchements. Peut-être, seulement, du harcèlement. 

 

Marianne Thomas, qui a été Procureur du Roi à la section mœurs du parquet de Bruxelles durant six ans, possède une excellente expertise de ce genre de situation: « Il n’y a pas d’attouchements, ni de viol, mais quelque part on abuse psychologiquement d’un enfant. Ce sont des ambiances incestueuses: des portes qui ne se ferment jamais, des parents qui choisissent les vêtements et, même, sous-vêtements de leurs adolescents, des filles qui ne peuvent avoir de petits amis, des regards irrespectueux, des mots dévalorisants… C’est une sorte d’appropriation de l’enfant et, dans ces cas là, le rôle joué par les mères est souvent réellement dramatique ». 

 

Elle ne nie pas les dégâts engendrés par ces comportements, mais reconnaît l’impuissance de la Justice: « La Justice n’appréhende pas parce que ce n’est pas punissable. Déjà un inceste classique qui ne laisse pas de traces c’est difficile à défendre, mais si c’est psychologique alors, non, c’est impossible. Dans le système pénal actuel, il faut des faits. » Je me rappelle les propos de cette policière chargée de l’aide aux victimes qui regrettait que, dans l’état actuel de la législation, il soit bien plus risqué de voler un sac à main que de détruire un enfant sans laisser de trace. Mais pour la procureur, ce n’est tout simplement pas le rôle de la Justice: « La Justice est là pour protéger l’autorité de l’Etat: pour dire le droit et la loi mais pas pour faire du bien aux gens. Il y a une confusion de la part des victimes qui en attendent une reconnaissance mais ce n’est pas son rôle. Les psychiatres sont là pour ça. »

 

Quant à l’inscription éventuelle du terme « inceste » dans la législation elle déclare: « L’inceste a toujours existé. Aujourd’hui notre société le considère comme un fait délictueux, mais peut-être que dans cinquante ans on trouvera ça normal. Qui sait ? Comme en Angleterre où la sodomie est encore interdite même si on ne la poursuit pas, comme les homosexuels pourront, peut-être un jour, adopter. Tout peut évoluer. Ce serait tout de même incroyable de se dire qu’en passant des lois et en posant des jugements on va interdire l’inceste. Je n’ai pas d’avis à donner là-dessus, ces questions sont hors de ma compétence ». Il existe pourtant bien une conscience de l’inceste dans la pratique informelle  et quotidienne de la Justice. À noter, par exemple, l’attitude de la juge ayant présidé au procès de l’agresseur de Charlotte qui avait insisté sur l’importance de sa présence lors du verdict alors qu’elle envisageait de s’en absenter, ne supportant plus d’entendre les dénégations de son bourreau: « Son regard et son clin d’œil envers moi lors du prononcé de culpabilité, se rappelle Charlotte, m’avaient fait le plus grand bien ».

 

Le juge d’instruction Benoît Vandermeersch possède également une sensibilité très affinée de la problématique incestueuse. C’est notamment grâce à son action qu’ont été généralisées les auditions vidéo-filmées et les formations des policiers pratiquant les interrogatoires afin de ne pas retourner inutilement le couteau dans la plaie des victimes. Celui-ci est également conscient de la difficulté de poser, parfois, un verdict approprié: « Je me souviens d’une jeune fille que j’informais de la future requête d’emprisonnement de son père qui serait posée par le Parquet. Celle-ci m’avait lancé un regard effrayé en me disant que ce n’était absolument pas ce qu’elle souhaitait. Pour sa part, elle ne voulait qu’une chose: qu’on impose à sa famille de poser un loquet à la porte de la salle de bain afin de respecter son intimité. »

 

 

Les intérêts professionnels

 

« On n’arrête pas de parler au nom des victimes avec une confusion des rôles qui est effarante. Si on pouvait cesser d’aimer un parent le jour où il nous fait du mal, tout serait très simple. Hop, terminé ! Sans aucune ambivalence ni aucune équivoque. Mais alors qu’en tant qu’adulte nous sommes incapables de le faire, on va l’exiger d’une gamine de 15 ans. C’est hallucinant. On pourrait entendre les victimes mais cela indiffère complètement les professionnels concernés parce qu’ils pensent d’abord à leurs propres intérêts. Personne ne veut qu’on puisse dire que ce soit de sa faute s’il y a récidive, alors on garde les gens en prison. Et quand, au bout de la peine, il n’y a ni suivi psy, ni logement, ni famille on court droit à la catastrophe. En fait, on se fiche de la récidive : ce qu’on ne veut pas, c’est qu’on puisse en identifier le responsable. C’est très différent », constate Serge Corneille quant à l’inadéquation des peines liées à l’inceste. Psychiatre à l’unité Antigone de l’Université de Liège qui s’occupe des agresseurs sexuels, il ajoute: « En fait, c’est une matière très complexe dans laquelle on ne peut se permettre aucun systématisme. Il y a des personnes, le disant elles-mêmes, à qui ça a fait beaucoup de bien de passer par la prison et d’autres qu’on ferait mieux de laisser dehors. Il y en a qu’on va garder très longtemps alors que ce serait bien mieux de les libérer rapidement. Tandis qu’il y en a d’autres que je préférerais voir enfermées jusqu’à la fin de leurs jours. Mais c’est très emmerdant pour des politiques qui doivent avoir un discours schématique et caricatural ».

 

J’ai écumé la plupart des lieux travaillant avec les agresseurs sexuels avant de pouvoir recueillir un seul témoignage. Si le tabou entourant les victimes m’avait semblé encore puissant, celui dissimulant les agresseurs l’était bien davantage. Tous les centres, qu’ils s’occupent d’adolescents ou d’adultes, avaient plus ou moins discrètement refusés de me mettre en contact avec un de leurs patients. Quand ma venue n’avait pas carrément été signalée par le Centre d’Appui Bruxellois (CAB), vérifiant l’application des mesures de suivi psychologiques décidées par les tribunaux envers les agresseurs, auquel je m’étais adressée. J’avais finalement appris qu’un des patients de Serge Corneille avait ouvertement témoigné lors d’un colloque réservé aux spécialistes. 

 

 

Jacques

 

Jacques avait abusé de sa belle fille alors qu’elle n’avait que neuf ans. Selon lui, il avait parfaitement conscience de commettre un acte totalement délictueux. Il m’avance, pour preuve, le fait d’avoir patiemment préparé le terrain, durant quatre ans, en établissant une réelle relation de confiance avec la mère et sa victime: « Le fait d’être considéré comme un beau-père modèle m’a beaucoup facilité le passage à l’acte. Et quand ma compagne s’est absentée pour une longue période d’hospitalisation,  j’ai su que le moment propice était venu. ».

 

Niant ensuite aisément, aux yeux de la mère, les allégations de la petite, il a perpétué le crime durant de longues années: « J’étais très marqué, en fait, par l’attitude de mes propres parents et le fait d’avoir été abusé durant l’enfance par un ami de la famille. Et, surtout, d’en avoir ressenti du plaisir. C’était très gênant parce que pour mes parents, la sexualité, c’était sale. On ne pouvait faire l’amour que pour procréer. Tout pouvait, pourtant, se faire entre les quatre murs de la maison mais il ne  fallait surtout pas que cela  se sache. Par exemple, on disait qu’on ne pouvait pas voler mais, la nuit quand ça ne se voyait pas, mon père m’emmenait  sur les chantiers pour dérober des briques. Comme c’était comme ça pour toute l’éducation, je satisfaisais avec ma belle-fille une sexualité que je n’osais pas vivre ouvertement avec les adultes. Avec les enfants c’était bien plus facile: ils sont spontanés et ne mettent pas de barrière. »

 

Au début de l’âge adulte, la jeune fille a toutefois rencontré un garçon qui lui a fait prendre conscience de l’anormalité de la situation. Craignant pour l’intégrité de la propre fille, plus jeune, de Jacques, elle a porté plainte à la police où il a bien entendu été convoqué: « Tout le monde que j’avais mis en place s’est effondré. Je perdais évidemment ma femme et ma belle-fille. Mais j’étais tout autant  terrorisé à l’idée de perdre ma propre fille et de me retrouver en prison. Je me suis dit: tout ça pour des stupides moments de plaisirs ».  Condamné à quatre ans, avec sursis grâce à son aveu, il s’est dès lors plié aux exigences de soins dictés par la Justice. Naviguant d’un service à l’autre, il affirme s’être retrouvé complètement perdu jusqu’à ce qu’il rencontre Serge Corneille pour qui décrire la personne incestueuse comme un monstre manipulatoire est inadéquat: « Mettre en place des stratégies pour obtenir des faveurs sexuelles, c’est ce que fait n’importe quel gars qui sort le samedi soir en boite. S’il y a des modèles psychologiques qui se demandent en quoi un délinquant sexuel a un comportement déviant, il y en a d’autres, beaucoup plus intéressants, qui se demandent en quoi ils fonctionnent comme nous. Et la seule spécificité c’est que, si entre adultes tout le monde est conscient du jeu,  avec un enfant on l’amène sur un plan où on est le seul à maîtriser les règles ». Le dégageant, par ce biais, de sa honte, Jacques accepte enfin de se regarder en face et de saisir à pleines mains ses responsabilités: « Je me rends compte que d’avoir eu ce parcours de vie n’était sans doute pas le plus adéquat pour être vraiment moi-même. Les deux choses que j’ai apprises ici, même si ça peut sembler idiot, c’est de pouvoir dire un oui ou un non et, également, de l’entendre. En apprenant ces limites, j’ai appris à m’aimer et me respecter moi-même et donc à aimer et respecter les autres. Avant, je passais mon temps à paraître gentil aux yeux de tout le monde, même à ceux de ma belle-fille pendant que j’en abusais. Paraître, paraître. D’ailleurs, quand j’ai été trouver ma mère, elle m’a répondu qu’elle savait très bien pourquoi je venais mais qu’elle refusait d’en parler. Là, j’ai tout compris: en reconnaissant que ces abus étaient bien vrais, je pouvais enfin exister. »

 

Tandis que nous nous asseyons à la table d’une taverne, Jacques me parle du travail qu’il effectue, aujourd’hui, au sein des prisons pour tenter de venir en aide aux personnes qui, comme lui, ont abusé d’un membre de leur famille: « S’ils peuvent encore tourner autour du pot avec un psy, avec moi on ne me la fait pas ». C’est sa manière à lui de lutter contre l’inceste, évidemment. Je lui fais alors part de mon propre passé, tout en lui demandant si ça ne le dérange pas que je ne lui aie pas annoncé plus tôt: « Ca ne m’étonne pas, me répond-t-il tout en m’interrogeant, également, sur ma manière d’appréhender sa présence. À travers les carreaux, derrière le sourire en coin de Serge Corneille, je contemple les automobiles défiler sur la grand route et les arbres frémir sous un ciel plombé. Un contexte d’une extrême banalité: « Y’a vraiment pas de souci ». Jacques me conduit alors à la gare où nous nous serrons la main en nous souhaitant une bonne continuation.

 

Dans le train qui me ramène vers Bruxelles, je songe en vrac à ce que m’ont dit toutes ces victimes qui ont réussi à sortir de l’inceste: « Quand on se dit qu’on n’est pas coupable, on comprend qu’on est un objet qui a été utilisé. Qu’on n’avait pas sa place. Alors, on commence à la prendre: on peut commencer à mettre des limites en parvenant à dire non. C’est apprendre à s’écouter tout le temps, apprendre à s’accepter comme on est et à faire le deuil de ce qu’on n’est pas. Quand on voit le mal qu’on a reçu, on peut voir aussi le bon. J’ai appris à construire à partir de là, même si j’étais différente. Une fierté que j’ai, par rapport à moi, c’est d’avoir osé regarder tout. Même si ça faisait mal. Même si quand on casse un verre, on ne le recolle pas de la même manière. Il y a une brèche qui existe bien: y’a pas d’oubli, mais une compréhension. Sinon, on avance sans savoir où aller ni comment s’y rendre. C’est vrai que ça donne une conscience qu’on peut faire grandir. J’ai cru en la vie, aussi. Et en l’amour. On a un potentiel énorme, finalement ça peut devenir une chance. »

 

 

Et la politique...

 

Il ne me restait plus, par souci d’équité, qu’à interroger la députée socialiste maintenant rentrée de vacances. Elle commence par me fournir les même arguments et conclusions que ses collègues. Mais évidemment, après plusieurs mois d’enquête, mes questions se montrent plus acérées et plus précises. Je m’étonne ainsi de l’impunité dont jouissent les auteurs d’inceste psychologique et, également, de la position des hommes face aux tribunaux. Toujours seuls à se trouver face aux juges alors que, dans certain cas, tout un environnement familial « toxique » assiste tranquillement au procès dans la salle d’audience. N’y aurait-il jamais que les hommes, évidemment auteurs des gestes répréhensibles, à assumer les conséquences de déviances familiales parfois largement évidentes mais « invisibles » ? La députée baisse la tête quelques instants puis, la relevant, rompt avec l’habituelle langue de bois: « Nous sommes en train d’élaborer un projet de loi établissant la notion d’« abus de position dominante ». Il est destiné à lutter contre l’influence néfaste de certaines sectes sur leurs membres. Nous pourrions, peut-être, élargir cette disposition aux comportements incestueux. Pourquoi pas ? » 

 

En me quittant, elle me prétend qu’elle envisagera cette éventualité lors de futures négociations et, rentrant chez moi, je repasse par l’ascenseur de verre. Dans la cabine qui me remonte vers le haut de la ville, une femme semble, derrière moi, converser dans un téléphone mobile. Ma surprise est complète lorsque je me rends compte, en atteignant la place Poellaert, qu’elle parle bien toute seule. Ressassant d’innombrables traumatismes tout en concluant sa complainte d’une interrogation: « J’aurais dû fuir. Mais comment, à dix ans, trouver la force de quitter sa famille ? » Face à l’horizon urbain, je l’entends encore s’égarer dans son interminable monologue tandis que je pose mon regard, tout là haut, sur les rayons de soleil dardant le dôme vertigineux du Palais de Justice.


Linda Mondry
http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1022-inceste-le-cri-silencieux-du-nombre.html





Pendant qu'on fait affaire avec les integristes lybiens & dans un silence assourdissant : Bahreïn : le blogueur Mahmood Al-Yousif arrêté

01/04/2011 06:14



Bahreïn : le blogueur Mahmood Al-Yousif arrêté

TraductionsCe billet est aussi disponible en:

Malagasy · Bahrain: Nosamborina ilay Bilaogera Malaza Mahmood Al-Yousif
русский · Бахрейн: Арестован известный блогер Махмуд Аль-Юсиф
Español · Bahréin: Arrestan a destacado blogger Mahmood Al-Yousif
Έλληνικά · Μπαχρέιν: Ο επιφανής blogger Mahmood Al-Yousif συνελήφθη
Nederlands · Bahrein: Prominente blogger Mahmood Al-Yousif gearresteerd
English · Bahrain: Prominent Blogger Mahmood Al-Yousif Arrested

Vers  3 heures du matin heure locale de Bahreïn, le blogueur Mahmood al-Yousif a été arrêté à son domicile. Avant de suivre la police, le blogueur a publié ce tweet :

Police est là pour moi

Mahmood Al-Yousif intervenant durant une conférence au Bahreïn

Mahmood Al-Yousif est un blogueur influent qui a dernièrement publié des billets demandant que les Bahreïnis restent unis. Le 15 mars dernier, il écrivait :

[J'ai] choisi de rentrer [au Bahreïn] pour continuer à soutenir le sens commun et la tolérance. Pour continuer à essayer de prouver aux gens que quelles que soient leurs croyances religieuses, leur statut ou leur richesses, nos destins en tant que Bahreïnis sont liés et qu'il nous appartient de trouver des façons équitables de vivre ensemble et de combler nos différends.

Je ne veux pas accuser du doigt, distribuer d'autres blâmes ne n'intéresse pas non plus. Je privilégie la démarche qui reconnaisse la cause profonde de ce conflit, afin de reprendre notre route, aussi douloureux que puisse être cet exercice.

Mahmood Al-Yousif est depuis longtemps l'administrateur d'un site appelé JustBahraini, le site d'une campagne de rassemblement contre le sectarisme religieux. Il signalait récemment qu'un des militants de cette campagne avait été menacé par la police.

Son arrestation a été confirmée par son frère, ainsi que par son fils, qui a tweeté :

La police est arrivée à la maison et vient d'arrêter mon père Mahmood Al-Yousif. @BahrainRights @OnlineBahrain

Photo du Rotary Club de Adliya disponible sous licence Creative Commons (CC BY-NC-ND 2.0) license.

Ecrit par Jillian C. York · Traduit par Claire Ulrich




Lampedusa abandonnée aux sarrasins, à qui profite le crime ?

01/04/2011 06:11



Lampedusa abandonnée aux sarrasins, à qui profite le crime ?

Pendant qu’on se réunit à Londres entre pays riches de la communauté internationale, pendant qu’on dépense des millions d’euros par jour en bombardant la Libye, pendant ce temps, à Lampedusa, les autorités n’ont pas les moyens de servir des plats de survie aux 5000 africains qui débarquent par semaine avec tout ce que cela représente en terme « d’intendance ». Les conditions de vie sont devenues scandaleuses et pour les 5000 habitants de l’île et pour les arrivants. Une colline a été destinée aux besoins naturels de ce monde, le tout en plein d’air sans parler de tous les déchets : sachets, bouteilles en plastique et autres car depuis le début de la guerre en Libye c’est 20000 africains qui sont venus.

Pourquoi personne n’apporte le moindre soutien à Lampedusa ? Pourquoi l’Etat Italien a laissé faire ? Pourquoi les autres voisins, les européens, ni même tous les guerriers réunis à Londres n’ont-ils pas pensé à apporter le moindre soutien à Lampedusa ? Il n’y a qu’une réponse à cela ! Laisser pourrir la situation sur l’île pour alimenter la terreur des invasions barbares !

Les musulmans arrivent ! Les pauvres, les misérables ! à quand les voleurs, les violeurs ? Déjà on entend à Lampedusa la population excédée dire à la télé italienne : « ils sont malades, ils ont toutes sortes de maladies, on a dû envoyer nos enfants loin de l’île ! ». C’est sans doute vrai car c’est le lot de tout camp de réfugiés sans aucune assistance. 

Kadhafi a donc mis sa menace à exécution même si on sait qu’à Lampedusa l’immigration inquiétante a commencé dans les années 90 avec moins de 300 migrants pour l’année 2000 pour atteindre les 36000 en 2008 ! Ce n’est donc pas une nouveauté ! Après 2008, les chiffres redescendent à moins de 10000 par an mais là c’est 5000 par semaine.

Sont-ils des immigrés ou des réfugiés ? Dans tous les cas, l’Europe, la communauté internationale a les moyens de renvoyer les arrivées venant de la Tunisie, quant à celles venant de la Libye, il y a bien un moyen de renvoyer tout le monde à Benghazi ou dans des camps de réfugiés à proximité. L’essentiel étant de lancer un message fort via les media pour dire qu’il n’y a pas d’issue en Europe et que quiconque viendrait par là se retrouvait ensuite en Libye ou en Tunisie en fonction du lieu de départ.

Si on peut faire une no fly-zone militaire, on peut bien faire une no boat-zone civile !

Recevoir les réfugiés, les soigner, les nourrir mais le tout suivant une dynamique de retour quasiment immédiat. C’est la guerre en face, il faut agir en conséquence mais laisser pourrir la situation ne peut qu’être pensé pour atteindre psychologiquement les européens et faire le jeu de l’extrême droite et de la droite dans leur propagande frénétique pour stigmatiser une frange de leur population respective ; elle-même gênée car personne ne peut cautionner un tel afflux sans aucun pouvoir pour gérer le phénomène.

On apprend à l’instant que le pouvoir italien va envoyer des bateaux de l’armée mais l’Italie seule ne peut pas faire face. Il faut aider l’Italie. Que fait l’Europe ? Et le reste de la communauté internationale, pays riches arabes compris car après tout cela est aussi un dommage collatéral de la guerre en face ?

C’est scandaleux ! de laisser la situation pourrir pour faire le jeu d’enjeux politiques lamentables sinon criminels… Une autre solution, d’humour douteux, serait de rendre l’île aux africains devenus plus nombreux et rentrer en Italie vu que l’île est d’ailleurs plus proche des uns que des autres…

par vlane (son site) jeudi 31 mars 2011 - 90 réactions





Ecolo-gavoir :Nicolas Hulot : faites ce que je dis, pas ce que je fais !

01/04/2011 06:10



Nicolas Hulot : faites ce que je dis, pas ce que je fais !

Hulot s'est enfin résolu à être candidat à l'investiture Europe Ecologie aux élections présidentielles .

Hulot, qui aime s'exhiber dans des défis outdoor au risque relatif très calculé, tente de défier les lois de la politique .

Le désir d'avenir de Hulot est l'aura de sauveur de la planète .

Or le principe de l'importance de Hulot, le conditionnement mass media, de nature oligarchique, est contraire à l'écologie politique .

Le medium est le message, le media-mensonge est la vérité, l'histrion médiatique qui dit 'il faut faire quelque chose' a plus d'importance que l'eco-warrior qui risque sa vie à éviter la destruction des séquoias .

Hulot dit s'être converti à l'écologie mais ne publie pas de bilan carbone individuel, et si bilan carbone il y a, la compensation carbone, droit des nantis à polluer est un artifice .

Tel un oligarque usurpateur dénonçant l'accroissement des inégalités, tel un politicien démagogue décrétant l'austérité après diminution de la fiscalité des nantis, tel le 'voleur' Chirac créant une taxe sur les billets d'avion, tel le donneur de leçons Gore consommant 30000 $ d'électricité l'hiver tout en s'indignant du changement climatique avec des contre-vérités scientifiques - ainsi c'est l'explosion démographique et non le changement climatique qui serait la cause de migrations massives, tel un bouffon du show-biz évadé fiscal manifestant contre l'injustice, Hulot, à la rente médiatique financée par les pollueurs, amateur de rallyes motorisés, de déplacements privés en hélicoptère, qui exige de TF1 la business class, après s'être défoncé au carbone, et n'ayant même pas fini, demande la modération ... aux autres, faites ce que je dis, pas ce que je fais !

Hulot feint d'ignorer que dans le contre-modèle social actuel toute classe sociale imite des classes sociales mieux nanties à l'impact écologique plus négatif .

Aux nantis de montrer l'exemple, il n'y aura pas d'écologie sans équité sociale, et il n'y aura pas d'équité sociale sans s'attaquer au système financier .

Eva Joly s'est concrètement attaquée à la délinquance de l' 'hyper-classe', elle est la candidate naturelle du contrôle citoyen sur les politiques .

Hulot est associé à cette 'hyper-classe', à travers les contrats qui le lient aux vendeurs de 'temps de cerveau disponible', aux grandes entreprises polluantes, qui essaient de verdir leur image par green-washing .

Il y a deux sortes de faux écolos, les pastèque, et les green-washers .

L'ex-trotskiste Besset est un pastèque, et Hulot un green-washer .

Les pastèque sont issus de l'extrême-gauche et se sont opportunément recyclés dans l'écologie après la faillite de leurs prétentions idéologiques, ce recyclage est d'ailleurs à peu près la seule chose qu'ils ont d'écolo !

Ainsi le populiste Mélenchon a trouvé la solution énergétique, la géothermie, faire des trous partout, accélération de l'anthropocène .

Comme l'extrême-gauche les pastèque sont utiles à la massification néo-féodale car ils sont contre la régulation démocratique de l'immigration et de l'explosion démographique .

Or l'explosion démographique corrélée au consumérisme détruit l'environnement .

La question écologique essentielle est la question des ravages de l'interaction entre explosion démographique et consumérisme aux espaces naturels  : sous-sol, espaces minéraux, terres arables, forêts, cours d'eau, océans, et à la biodiversité qu'ils abritent, et de l'indignité humaine de ces ravages, et du traitement aux animaux .

Les oligarques prédateurs accaparent d'autant plus de richesses qu'il y a de croissance quantitative, selon un schéma de Ponzi, l'explosion démographique est nécessaire au consumérisme car sans travailleurs pauvres à exploiter impossible de produire biens et services de consommation de masse .

L'illusion technologique consiste à croire au miracle de sortie de l' 'entropie écologique', comme s'il était technologiquement réalisable dans un espace physique fini aux ressources finies non connecté à d'autres espaces d'être toujours plus nombreux au niveau de vie matériel toujours plus élevé avec un impact écologique individuel toujours moindre .

C'est l'exemple de la voiture électrique, très polluante, faux miracle technologique .

Quand les 'écolos' médiatiques disent qu'il faudrait tant de planètes afin d'être dans le développement durable, cela équivaut à dire que nous sommes tant de fois trop nombreux .

Comme un aveu qu'ils sont liés à l'oligarchie, les green-washers n'en évoquent jamais le rôle .

Le faux écolo Borloo s'est discrédité dans l' 'affaire du schiste' en tentant de livrer en catimini le territoire français aux exploitants pétroliers .

Hulot exhorte à des gestes dérisoires, comme de fermer le robinet .

Hulot ne demande pas de limiter les trajets émetteurs de carbone, de devenir végétarien, de boycotter l'huile de palme .

Hulot a une résidence en Bretagne mais ne dénonce pas l'élevage concentrationnaire .

Hulot dénonce les risques du nucléaire mais ne dénonce pas la destruction des Appalaches par l'extraction du charbon .

Il n'existe pas d'Etat sans énergies fossiles ni nucléaire, les contre-modèles danois et allemand utilisent le charbon, entre nucléaire et charbon il faut choisir, même avec une priorité à l'efficience énergétique et aux énergies renouvelables non polluantes - les grands barrages sont un crime environnemental .

Hulot ne prend aucun risque, contrairement aux eco-warriors en prison aux USA considérés comme terroristes, alors que les vrais terroristes sont les destructeurs de l'environnement .

Hulot est à l'écologie ce que PPDA est au journalisme .

Au moins l'autre 'hélicologiste', Arthus-Bertrand, met en valeur de nobles initiatives environnementales, s’efface, quand Hulot surimpose son physique non agréable sur des images de nature vierge, symptôme d'intrusion humaine dans le paradis perdu de l’écologie .

En Languedoc-Roussillon aux élections régionales de 2010, un bouffon de la météo faux écolo de l'AEI a eu autant que la moitié des votes d'Europe Ecologie, insuffisant à une importance politique, suffisant à nuire à l'écologie politique .

Il en irait de même avec une candidature Hulot .

par criticaldistance jeudi 31 mars 2011 - 109 réactions
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/nicolas-hulot-faites-ce-que-je-dis-91524





Flood in Thailand :730,000 rai of farms submerged

01/04/2011 06:06



730,000 rai of farms submerged

Related industries, tourism also hard hit

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Farmers will pay a heavy price for the floods now ravaging much of the South, as more than 730,000 rai of agricultural land are already inundated and the affected area is increasing.

Heavy storms, flooding and mudslides have blocked many roads in southern provinces, forcing temporary shutdowns for many seafood exporters that cannot get their products out or receive raw materials.

The tourism industry is also feeling a big pinch, with many hotels and beach resorts, especially in Krabi and Surat Thani provinces, only half full, very unusual for the hot season.

Agriculture Minister Theera Wongsamut said more than 166,000 rubber, oil palm, rice, livestock and fisheries farmers had been affected by the flooding caused by continuous heavy rainfall since last Friday.

"We estimate the impact will be greater, as the flood-hit areas are now expanding to include Phuket, Ranong, Phangnga and Satun provinces," he said.

That will increase the number of flood-hit provinces to 11 including Nakhon Si Thammarat, Phatthalung, Surat Thani, Trang, Chumphon, Krabi and Songkhla.

Vittayen Muttamara, the deputy director of the National Flood Relief Coordination Center, said it was too early to assess the damage costs, as the affected area is still increasing.

As well, officials still cannot reach all of the damaged sites due to poor transport conditions.

Mr Vittayen earlier asked the government to set aside 15 billion baht as a relief fund for farmers and residents suffering from the disaster.

The government has not yet approved the request, but the Agriculture Ministry plans to seek cabinet approval for relief packages similar to those distributed to victims of last November's floods.

The proposed relief plan would pay rubber planters 6,007 baht a rai if their plantations are completely damaged. That figure is based on 55% of rubber production costs from the seventh to 12th years.

Compensation would be 30 baht each for young trees aged up to two years, increasing to 50 baht for trees aged 2-3 years and 100 baht for 3-5 years.

Oil palm growers would receive 2.921 baht a rai, rice growers 2,098 baht and orchard growers 4,908 baht.

Luck Vajananawat, the president of the Bank for Agriculture and Agricultural Co-operatives (BAAC), said the state bank would write off debts of customers who die as a result of the disaster.

It will extend the debt-payment period and waive interest charges for three years for other affected farmers.

The BAAC said 51,500 customers on 500,000 rai in various farm businesses are in trouble and owe the bank a combined 4.1 billion baht.

The Bank of Thailand estimates most crops, orchards and tourism will be hit hard, but rubber will be spared, as planters normally do not do much tapping in the southern rainy season.

Suraphon Svetasreni, governor of the Tourism Authority of Thailand, said southern tourism will lose out in this year's hot season. Large numbers of cancellations are being seen in hotels in Surat Thani province, the site of popular Koh Samui, he said.

Occupancy at hotels in the province, normally 70-80% at this time of year, has dropped to only 50-55%, he added.

The Thai Trade Centre in Surat Thani also expects huge losses to the seafood industry.

Centre director Rawepan Changyencham said the floods have damaged shrimp farms and food processing factories, plus all means of transport have been cut off. Factories cannot deliver products to either domestic or international customers and at the same time cannot receive raw materials.

Their customers may demand compensation for opportunity loss since heavy flooding has occurred twice now within five months, said Ms Rawepan.

She said factories would likely shut down operations since only half their workers can reach their factories.

Hardest hit will be frozen foods and shrimp, as many shrimp farms in Surat Thani, Chumphon and Nakhon Si Thammarat have been destroyed.

As this is also the shrimp harvest season, a shortage is now predicted.

Rubber and derivative products have also been damaged by mudslides. Planters cannot collect latex, so quality will be reduced due to fungus growth.

The floods have almost completely covered all palm oil plantation areas as well as fruit orchards, so prices of these crops will rise.

The Department of Export Promotion (DEP) will soon consider measures to assist businesses such as low-interest rehabilitation loans at maximum annual interest of 4% and ways to address raw material shortages and epidemics.

The DEP's Hat Yai office reported an initial survey among foreign logistics firms showed the flooded areas are not along the main route for transport of many goods from the South to Bangkok, Laem Chabang port and Suvarnabhumi Airport.

http://www.bangkokpost.com/business/economics/229758/730000-rai-of-farms-submerged

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  • Torrential rain, rising waters down South

    There was no let up to the heavy rain and associated flooding across southern Thailand on Tuesday, disrupting transport, tourism and day-to-day business.

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  • Floods cut off entire village

    flood, south, military, army, Nakhon Si Thammarat

    Rescue workers begin to repair a bridge in the South, part of damaged communications that have isolated about 1,000 villagers in a remote area without electricity or aid. (Photo by Nucharee Rakrun)

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Délit d’opinion chrétienne en Angleterre…

01/04/2011 06:01



Lampedusa

March 31st, 2011 / Commenter (8 Commentaires)
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Délit d’opinion chrétienne en Angleterre…

March 31st, 2011 / Commenter (1 Commentaire)
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Depuis le 28 février 2011 et la condamnation par la Haute Cour de justice britannique de Eunice et Owen Johns, le délit d’opinion chrétienne est officiellement et légalement reconnu dans l’un des 27 pays de l’Union Européenne. Habitant Derby, dans le nord ouest de l’Angleterre, monsieur et madame Johns ont été condamnés parce qu’ils ont des opinions chrétiennes, pentecôtistes pour être plus précis. L’information est évidemment passée inaperçue en France, où nous sommes hantés par une « inquiétude majeure » : que l’on reconnaisse les racines chrétiennes de l’Europe ou d’un pays. Obnubilés que nous sommes par cette fausse querelle, nous ne voyons pas ce qui se produit réellement et qui fera date : ce n’est pas la laïcité qui est menacée en Europe, mais le droit au christianisme.

Que s’est-il passé le 28 février dernier ? Le couple Johns comparaissait devant les tribunaux. La Haute Cour a décidé de leur interdire le statut de famille d’accueil pour des enfants en rupture familiale. Les Johns ne sont pourtant pas soupçonnables de mettre en danger le moindre enfant – cela le tribunal le reconnaît, comme il reconnaît qu’on ne peut pas leur reprocher de ne pas savoir éduquer les chérubins. Difficile de faire autrement : les Johns ont élevé quatre enfants, ils en ont recueilli plus d’une quinzaine, garçons et filles indifféremment. Ni délinquants, ni criminels, ni sexistes, ni pédophiles, ni dangereux, parfaitement aptes à l’éducation. Alors quoi ? Les Johns sont chrétiens. Et cela suffit pour que la Haute Cour de justice les juge incapables d’accueillir et d’éduquer des enfants sans parents.

Suite sur Causeur.fr

 

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L’Angleterre prend la mesure de la menace… chrétienne !

Depuis le 28 février 2011 et la condamnation par la Haute Cour de justice britannique de Eunice et Owen Johns, le délit d’opinion chrétienne est officiellement et légalement reconnu dans l’un des 27 pays de l’Union Européenne. Habitant Derby, dans le nord ouest de l’Angleterre, monsieur et madame Johns ont été condamnés parce qu’ils ont des opinions chrétiennes, pentecôtistes pour être plus précis. L’information est évidemment passée inaperçue en France, où nous sommes hantés par une « inquiétude majeure » : que l’on reconnaisse les racines chrétiennes de l’Europe ou d’un pays. Obnubilés que nous sommes par cette fausse querelle, nous ne voyons pas ce qui se produit réellement et qui fera date : ce n’est pas la laïcité qui est menacée en Europe, mais le droit au christianisme.

Que s’est-il passé le 28 février dernier ? Le couple Johns (photo) comparaissait devant les tribunaux. La Haute Cour a décidé de leur interdire le statut de famille d’accueil pour des enfants en rupture familiale. Les Johns ne sont pourtant pas soupçonnables de mettre en danger le moindre enfant – cela le tribunal le reconnaît, comme il reconnaît qu’on ne peut pas leur reprocher de ne pas savoir éduquer les chérubins. Difficile de faire autrement : les Johns ont élevé quatre enfants, ils en ont recueilli plus d’une quinzaine, garçons et filles indifféremment. Ni délinquants, ni criminels, ni sexistes, ni pédophiles, ni dangereux, parfaitement aptes à l’éducation. Alors quoi ? Les Johns sont chrétiens. Et cela suffit pour que la Haute Cour de justice les juge incapables d’accueillir et d’éduquer des enfants sans parents.

Une loi de 2007, portant sur la tolérance et la diversité, oblige les villes britanniques à s’assurer que les familles d’accueil prônent cette diversité et cette tolérance. Lisons bien : non pas « respectent » mais « prônent ». Du coup, la municipalité de Derby a demandé aux Johns d’inculquer la tolérance vis-à-vis des couples homosexuels, plus précisément de dire aux enfants que « l’homosexualité est une bonne chose ».

Mme Johns était d’accord pour […]

Lire la suite sur le site de Causeur


 

http://fr.novopress.info/81582/langleterre-prend-la-mesure-de-la-menace%e2%80%a6-chretienne/






le CSA rappele à l'ordre France Inter - Sophia Aram invitée à davantage de retenue .Car ne fait-elle rire qu'elle mème ?

01/04/2011 05:56



le CSA rappele à l'ordre France Inter - Sophia Aram invitée à davantage de retenue

A la suite des propos de Sophia Aram traitant les électeurs du Front National de « gros cons » le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel a écrit à Jean-Luc Hees, président de Radio France, une lettre de remontrance.
 
Le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel n'est pas tombé dans le piège que lui tendait Marine Le Pen, présidente du Front National qui s'est abstenue de saisir immédiatement cette instance quand l'humoriste Sophia Aram avait traité ses électeurs de « gros cons » le 23 mars sur France Inter. Il a adressé le 30 mars un rappel à l'ordre sur cette affaire au président de Radio France.
 
 Dans les jours qui avaient suivi la diffusion de la chronique, le CSA avait déclaré qu'il attendait une saisine officielle pour se prononcer alors qu'il n'avait nul besoin d'attendre pour se prononcer. L'organe de régulation peut, en effet, s'autosaisir à tout moment de n'importe quel dossier s'il estime que le contenu d'une émission est de nature à porter atteinte à la loi comme aux bonnes mœurs. C'est d'ailleurs ce qu'il vient de faire en convoquant Nonce Paolini, président de TF1 et Virginie Calmels, la présidente d'Endemol pour évoquer Carré Viiip et les problèmes déontologiques que cette émission soulèverait.

En réagissant officiellement, le CSA considère implicitement que les électeurs de Marine Le Pen comme de n'importe quel parti politique ont le droit de ne pas être dénigrés. Si la tradition humoristique française donne le droit aux humoristes de tourner en ridicule et même de narguer les politiques, il est nécessaire, au moment où la France rentre en période électorale de les inviter à une certaine modération. Le fait de remettre en cause le choix des électeurs constitue pour le CSA « un manquement aux obligations de surveillance de l'antenne ».

Pour asseoir sa position, le CSA se fonde une délibération du 4 janvier dernier consacrée au pluralisme politique en période électorale que « que les comptes-rendus, commentaires et présentations auxquels donnent lieu les élections doivent être employés avec un souci constant de mesure ».
 
 Sophia Aram va donc être invitée par Philippe Val, patron de France Inter, à davantage de retenue dans ses chroniques, un message toujours difficile à entendre pour un humoriste dont le talent repose sur la liberté d'expression.

Si les animateurs de France Inter devaient déroger à l'instruction délivrée par le CSA, celui-ci pourrait durcir sa position. De toutes les sanctions dont le CSA dispose dans son arsenal répressif, le rappel à l'ordre est la plus faible. Viennent ensuite la mise en demeure, les amendes, la fermeture momentanée de l'antenne, le retrait de l'autorisation d'émettre. Ce rappel constitue donc un premier avertissement sans frais. Il dépend désormais de la responsabilité des humoristes de France Inter que le CSA ne vienne pas prendre, un jour, une mesure plus radicale. Comment réagiront-ils à cette mise en observation ?
 
 
31/03/11
 



 





DSK a rencontré secrètement Daniel Cohn-Bendit mi-février .Entre mondialistes avoués & avouables...

01/04/2011 05:54



DSK a rencontré secrètement Daniel Cohn-Bendit mi-février

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(Cliquez sur la photo)

Les convives étaient convenus de garder le déjeuner secret. À la mi-février, un vendredi précédant le passage de Dominique Strauss-Kahn au 20 heures de France 2, le directeur général du FMI a rencontré à Paris Daniel Cohn-Bendit et l'eurodéputé Europe Écologie-Les Verts Yannick Jadot. Au cours de ce déjeuner, auquel participaient aussi deux amis de DSK, les trois hommes ont parlé FMI, crise grecque, mais aussi, largement, présidentielle. Les échanges n'ont laissé aucun doute aux deux leaders écologistes : Dominique Strauss-Kahn est déterminé à être candidat, même s'il ne l'a pas dit en des termes aussi clairs. "Il en a très envie, c'est évident", témoigne Cohn-Bendit.

Le directeur général du FMI leur a toutefois assuré que Martine Aubry devait d'abord décider si elle y allait ou non. "DSK nous a dit en substance : "Elle est légitime, je ne serai pas candidat contre elle si elle décide de l'être", explique un convive. Mais Strauss-Kahn espère que le principe de réalité l'emportera : parce qu'il est le mieux placé dans les sondages pour gagner la présidentielle, la première secrétaire et l'appareil socialiste devraient le soutenir. Lors de ce déjeuner, le directeur général aurait d'ailleurs précisé qu'il avait déjà en tête un calendrier : une annonce de candidature après le sommet du G8, qui se tient en France fin mai.

Le 24 février, quelques jours après cette rencontre, Daniel Cohn-Bendit prenait position publiquement en faveur de DSK...

Source Le Point - 31/03/11

 

 

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