Appel pour le peuple de Bahreïn
Tandis que, avec l’aval des Nations unies, des opérations militaires se mettent en place pour arrêter les massacres contre le peuple libyen, la situation à Bahreïn se détériore dans une indifférence inquiétante. Des pays comme l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis qui se sont engagés à fournir des avions contre le colonel Kadhafi participent à l’écrasement du soulèvement pacifique que connaît Bahreïn depuis plus d’un mois. L’état d’urgence a été proclamé, plusieurs dirigeants de l’opposition ont été arrêtés pour crimes de « sédition », alors qu’armée, police largement mercenaires et « citoyens loyaux » se déploient et ouvrent le feu à balles réelles sur des manifestants désarmés. La presse et les organisations de droits de l’Homme témoignent d’entraves répétées apportées par les services de sécurité à l’accès des blessés aux hôpitaux et de tirs et agressions contre médecins et ambulances. De nombreux journalistes étrangers ont été expulsés et d’autres se sont vu refuser un visa, comme si le pouvoir craignait leur témoignage. Le gouvernement français, mobilisé contre Kadhafi, reste particulièrement silencieux face à l’action d’un appareil répressif auquel il vend, par accord, « notre savoir-faire » depuis 2008.
Malgré sa taille, Bahreïn constitue une clé du processus démocratique au sein des monarchies absolues de la région et de l’ensemble du monde arabe. Il faut donc agir pour dissuader la répression et l’intervention de troupes étrangères, et soutenir fermement le mouvement pacifique de démocratisation bahreïnien.
Signataires au 26 mars 2011
Pouria Amirshahi, secrétaire national du PS aux droits de l’homme, à la coopération et au développement.
René Backmann, journaliste
Tarek Ben Hiba, président de la Fédération des Tunisiens citoyens des deux rives
Annette Benmussa, paysanne
Christian Bertola, militant écologiste
Martine Billard, députée de Paris
Laurent Bonnefoy, chercheur
Hafez Bouhlel, enseignant
Monique Cerisier-Ben Guiga, sénatrice socialiste
Jean-Paul Chagnollaud, professeur des universités
Mouhieddine Cherbib, militant des droits de l’homme
Monique Crinon, sociologue et philosophe, co-présidente du CEDETIM-IPAM
Olivier Da Lage, journaliste
Hosham Dawod, directeur du programme Proche et Moyen-Orient à la FMSH
Harlem Désir, député européen, secrétaire national à la coordination du Parti socialiste
Bernard Dreano, coprésident du réseau Helsinki Citizens’ Assembly
Françoise Duthu, ancienne députée au Parlement européen
Mireille Fanon-Mendes-France, Fondation Frantz Fanon
Jacques Fath, responsable des relations internationales du PCF
Françoise Germain-Robin, journaliste
François Gèze, éditeur
Jérôme Gleizes, commission transnationale Europe écologie-Les Verts
Catherine Grèze, députée européenne, Europe écologie-Les Verts
Maurice Godelier, directeur d’études à l’EHESS
Nathalie Goulet, sénatrice centriste, vice-présidente du Groupe d’amitié des pays du Golfe
Rémy Gruenenberger, paysan
Roger Heacock, professeur d’histoire, Université de Birzeit
Bernard Hourcade, directeur de recherche au CNRS
Kamel Jendoubi, président du Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’ Homme en Tunisie
Farhad Khosrokavar, directeur d’études à l’EHESS
Jean-Paul Lecoq, député communiste
Laurence Louër, chercheuse au CERI-Sciences-Pô
Christian Mahieux, porte-parole de l’union syndicale Solidaires
Gustavo Massiah, animateur du mouvement des Forums sociaux mondiaux
Pascal Menoret, chercheur, Université Harvard
José Luis Moraguès, CCIPPP
Karim Pakzad, chercheur à l ’IRIS
Marc Pellas, économiste, CDDHDPA
Gilles Perrault, écrivain
André Rosevègue, Union juive française pour la paix
Daoud Senni, militant Forum social des quartiers populaires
Michèle Sibony, enseignante
Denis Sieffert, journaliste
Michel Tubiana, président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme
Marc Valeri, chercheur
http://blog.mondediplo.net/2011-03-28-Revoltes-en-Syrie