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Créé le : 02/09/2007 21:02
Modifié : 10/06/2011 13:27

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Fait pas bon ne pas étre voleur :Un policier mis en examen et écroué pour avoir tiré sur des voleurs

05/04/2011 21:21



Un policier mis en examen et écroué pour avoir tiré sur des voleurs

Le Point.fr - Publié le 05/04/2011 à 20:07 - Modifié le 05/04/2011 à 19:59

Le brigadier n'était pas en service lorsqu'il a ouvert le feu, à six reprises, sur deux hommes.


Click here to find out more!
Source AFP

Un policier de 40 ans, qui avait tiré sur deux hommes et les avait blessés samedi alors qu'il n'était pas en service, à Limours-en-Hurepoix (Essonne), a été écroué à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis lundi soir, a-t-on appris mardi auprès du parquet d'Evry. Ce brigadier du commissariat de Rambouillet (Yvelines) a été mis en examen pour violences volontaires avec arme, a ajouté le parquet.

Samedi, peu avant 18 heures, ce policier, qui se trouvait tout près d'un supermarché de Limours, a vu trois hommes en sortir précipitamment, suivis du gérant, qui criait "au voleur !", a précisé cette source. Les trois hommes, qui auraient volé des magrets de canard, se sont sauvés à bord d'une voiture. Le policier et le gérant les ont alors poursuivis, à bord de la voiture du policier. Ne retrouvant pas leur trace, le policier a laissé le gérant au supermarché, avant de se lancer de nouveau, seul cette fois, sur la trace des trois hommes. Il les a retrouvés sur la commune voisine de Pecqueuse (Essonne).

Lors d'une course-poursuite, le policier a tiré à six reprises avec son arme de service, blessant grièvement l'un des hommes au bras, et l'autre, de manière moins importante, à la jambe. Entendu par les gendarmes, il a d'abord invoqué la légitime défense, et prétendu n'avoir tiré que trois fois, à un seul endroit. Mais ces déclarations ne coïncidaient pas avec les premières constatations. Le policier se serait déjà illustré par des injures avec des automobilistes. L'homme blessé au bras a été hospitalisé à l'hôpital Georges-Pompidou de Paris, où il a immédiatement été opéré. Celui qui a été blessé à la jambe a été transporté au CHU d'Orsay (Essonne). L'inspection générale de la police nationale (IGPN, "police des polices") a été saisie de l'enquête samedi soir.

http://www.lepoint.fr/societe/un-policier-mis-en-examen-et-ecroue-pour-avoir-tire-sur-des-voleurs-05-04-2011-1315710_23.php






Cannabis : les effets ballons de la politique française .Ou ,mieux :leur filer gratos herbes ,farines et colle à rustines car personne n'oblige personne à se doper .

05/04/2011 21:17



Cannabis : les effets ballons de la politique française

Dans leur ouvrage à paraître mardi 5 avril, Pour en finir avec les dealers, le maire écologiste de Sevran (Seine-Saint-Denis), Stéphane Gatignon, et un policier à la retraite, Serge Supersac, plaident pour la légalisation du cannabis, poitant l'échec de la politique de prohibition et de répression menée en France. Ils sont rejoints sur ce point par Daniel Vaillant, député-maire PS du XVIIIe arrondissement de Paris, ancien ministre de l'Intérieur du gouvernement Jospin, qui publiera mi-mai le rapport d'un groupe de travail à l'Assemblée, visant à ouvrir le débat entre les candidats à l'élection présidentielle. Terra Nova republie dans ce cadre une note de mai 2010 défendant la nécessité d'un nouveau paradigme en matière de politique du cannabis.

SYNTHÈSE

La politique menée actuellement en France en matière de lutte contre le cannabis est un échec. Quarante ans d’inflation répressive continue de la part de gouvernements de gauche comme de droite et plusieurs campagnes menées sur le thème de la « tolérance zéro » dans la « guerre aux drogues » n’ont pas suffi à en endiguer la consommation. La France reste en tête des pays européens en matière de consommation de cannabis, et cette dernière est en augmentation constante. On dénombre aujourd’hui près de 4 millions d’usagers de cannabis, dont 550000 usagers quotidiens. Face aux échecs flagrants de la politique menée, il est temps de pacifier notre législation et nos politiques publiques pour envisager un nouveau paradigme de réduction des risques liés aux usages de drogues.

Le cadre législatif entourant le cannabis est devenu si répressif que l’essentiel des mesures prévues depuis 2007 porte sur l’application de la loi (automaticité des sanctions, fichage des usagers, peine planchers…), avec un coût considérable pour la collectivité. Certains rapports évaluent en effet le coût moyen d’une interpellation liée aux stupéfiants à 3300 euros, établissant le coût annuel total des interpellations à 3 milliards d’euros. Si ces chiffres doivent être pris avec précaution, on peut néanmoins estimer qu’une politique pacifiée permettrait de libérer de précieux moyens de sécurité. 
 
Par ailleurs, une étude approfondie des chiffres des interpellations et des condamnations pénales fait apparaître une réalité contraire aux discours martiaux sur les « trafics » : entre 2002 et 2008, les peines pour usage ont doublé, alors que les condamnations pour trafic ont baissé. Les interpellations pour stupéfiants concernent dans 90% des cas les usagers de cannabis. La politique du chiffre imposée par le gouvernement se traduit par une répression inutile, en partie responsable d’un climat délétère entre populations et forces de l’ordre, et amputant ces dernières de précieux moyens qui pourraient être consacrés à d’autres missions. L’usage de cannabis, qui devrait faire l’objet d’une politique pertinente de prévention, d’information et de soin, est aujourd’hui le cœur de cible d’une politique du chiffre inefficace.
 
Cette politique ignore la complexité des multiples domaines concernés par le fléau du trafic illicite de drogues. En effet, une lutte efficace en la matière est peu compatible avec la politique du chiffre, tant elle demande une analyse fine des réseaux concernés par les trafics de drogues et un temps d’investigation long. Ici encore, la stratégie sécuritaire, dont les responsables brandissent l’intenable promesse d’une « guerre aux drogues », conduit à l’impasse. Pour illustrer cet échec, il suffit de noter que le prix des drogues est continuellement en baisse depuis 1991, les producteurs ayant réussi à s’adapter pour amonceler toujours plus de profits et de moyens d’influence.
 
Les insécurités sont nombreuses, les ressentis à fleur de peau. Nous devons nous engager pleinement dans une stratégie de changement de paradigme et de pratiques, notamment sécuritaires. Il s’agit donc de savoir penser et faire avec le cannabis en fonction de la réalité des risques pour les usagers, mais aussi en fonction des risques liés à l’action publique elle-même. Le mot d’ordre doit redevenir « savoir plus – risquer moins ». 
 
NOTE
 
Le débat sur la politique du cannabis a été récemment relancé par Daniel Vaillant. L'ancien Ministre de l'Intérieur, aujourd'hui député maire du XVIIIe arrondissement de Paris, a obtenu auprès du groupe socialiste de l'Assemblée nationale l'ouverture d'un groupe de travail sur le sujet. Cette réflexion s'inscrit dans une révision plus globale des politiques publiques, qui a notamment lieu aux Etats-Unis[1], au Portugal[2], aux Pays-Bas[3] ou en République Tchèque[4]. L'hebdomadaire anglais The Economist consacrait au sujet un dossier complet au printemps dernier.
 
Pourtant, de nombreuses voix de gauche s'inquiètent en considérant que le simple fait de rouvrir ce débat pourrait avoir des conséquences très dommageables dans l'opinion. Les socialistes restent traumatisés par la campagne présidentielle de 2002 sur laquelle les commentateurs s'accordent à dire qu'ils furent en partie défaits sur le terrain de la sécurité. D'où la crainte que des positions visant à “dépénaliser”, “légaliser” ou “décriminaliser” la consommation de cette drogue ne soient instrumentalisées par la droite dans un procès en irresponsabilité.
 
D'autres considèrent que le sujet est anodin, accessoire, qu'il ne s'agit en aucun cas d'une priorité. Pourtant, le cannabis est un sujet éminemment public et les responsabilités, politiques. L’utilité et l’efficacité de l’action publique menée se pose aussi bien en termes de sécurité que de santé, son évaluation devant aussi prendre en compte ses impacts en termes de coûts financiers, d’inégalités et de cohésion sociale (relations intergénérationnelles, répressions portant essentiellement sur les milieux populaires, stigmatisations[5], tensions avec les institutions judiciaires et policières, enkystements dans la clandestinité).
 
Les résines ou les floraisons de cannabis impliquent une multitude de domaines comme la santé ou la sécurité, certes, mais aussi l'économie, l'éducation, la géopolitique, l’agronomie… Nous considérons que la question du cannabis doit être traitée de manière sérieuse et pragmatique, c'est pourquoi nous avons décidé, en nous appuyant sur les dernières études scientifiques et publiques, en France et à l'étranger, de rédiger cette note.
 
De nombreuses analyses vont à l'encontre d’idées reçues en rapport avec la politique actuelle du cannabis menée en France : « M. Gaudin (Préfet de police de Paris) a rappelé que la lutte contre la drogue était la "priorité des priorités". » (AFP, 15 janvier 2010)[6]. Encore et encore de l’obstination, toujours plus ne semble jamais assez ! Nous voudrions croire comme Le Monde en ligne du 18 mars 2010 que désormais « l’insécurité est une recette électorale classique mais épuisée ». Face à l'échec flagrant d'une prohibition[7], il est temps d'adapter notre législation et nos politiques publiques.
 
1 – Premier échec de la législation : la répression comme prévention de l’usage
 
Depuis quarante ans, droites et gauches ont toujours maintenu l'inflation répressive, la moindre faiblesse étant d'emblée instumentalisée par les uns ou par les autres. Le cadre législatif est devenu si répressif qu’il est impossible de le renforcer davantage, tant du point de vue de la dissuasion que des outils (propagandes[8], interpellations, gardes à vues, perquisitions, surveillances, infiltrations, peines de prison et amendes).
 
C’est d’ailleurs l’analyse qu’en a fait le ministre de l’Intérieur Sarkozy. L’essentiel des nouvelles mesures et des instructions porte sur l’application de la loi : automaticité des sanctions et des réponses judiciaires lors des interpellations pour usage (gardes à vues, rappel à la loi, stages de sensibilisation), fichages des usagers (OSIRIS, STIC, FNAEG, FAED, STUPS), peines plancher imposant l’application de la loi, en particulier lors de récidives courantes d’infractions multiples d’usage et détention (soit à minima 4 ans de prison en principe, quelle que soit la quantité), privatisation des sanctions, les frais de contrôle à la charge du contrevenant [9]... Cette politique de « tolérance zéro » présuppose que les magistrats n’appliqueraient pas la loi, autrement dit, seraient, eux aussi, « laxistes ». Cette logique inflationniste ne tient pas compte des obstacles effectifs à l’application de la loi qui impliqueraient, par exemple, une démultiplication des places de prison et du nombre de magistrats pour les seuls faits d’usage ou d’autoproduction[10]
 
1.1 - Un accroissement encombrant en matière de sécurité publique
 
La lutte contre le cannabis coûte cher à la collectivité. Elle mobilise des milliers de policiers et de gendarmes, gèle des moyens très importants, coûte un temps précieux, encombre souvent inutilement les Douanes, la Justice et la Pénitentiaire. Au quotidien, de gros moyens sont déployés pour quelques grammes ou kilos, plus rarement par tonnes[11]. L'histoire de la répression de ces dernières décennies montre une inflation impressionnante.
 
Évolutions des mises en causes pour stupéfiants : moins de 60 000 (en 1990) pour côtoyer les 160 000 (en 2006)  : voir le graphique sur la note format PDF p.4
Source : La répression de l’usage de produits illicites : État des lieux ,Marie-Danièle BARRÉ, 2008, CESDIP, p. 31
 
Les chiffres donnent le vertige. Plus de 800 000 usagers de cannabis ont été interpellés et poursuivis pénalement, durant la période du 1er janvier 2002 au 31 décembre 2009[12]. Les interpellations pour stupéfiants « concernent dans 90 % des cas des usagers de cannabis » (OFDT-OCRTIS). Toutes les personnes repérées ou signalées ne sont pas interpellées, et toutes les personnes interpellées ne sont pas verbalisées. De plus, les connaissances sur les contextes de signalements, d’interpellations et de verbalisations d’usagers, l’impact policier et judiciaire de leurs réitérations, sont parcellaires et déjà considérés comme problématiques il y a quinze ans[13].
 
Voir le graphique sur la note format PDF p. 5
 
Insidieusement, la répression s'est installée. Elle constitue une variable d’ajustement des « bons » résultats gouvernementaux. Mais, derrière les statistiques, ce sont des personnes majeures à qui il est avant tout reproché un usage en tant que tel, et sans autre acte délinquant (vol, violence ou conduite automobile par exemple relèvent d’autres statistiques).
 
Pour l'année 2009, alors même que le ministre de l'Intérieur en a fait le bilan, tous les chiffres n’étaient pas encore publiquement disponibles. Cependant, nous savons qu'il y a eu 174 870 faits constatés d'ILS (Infractions à la Législation sur les Stupéfiants), en légère baisse par rapport à 2008. Mais, analysés de manière plus précise, les faits constatés d'usage sont eux toujours en hausse : 141 603 en 2009. Les individus mis en cause sont quant à eux toujours plus nombreux, de 172 913 en 2008 à 177 676 en 2009, du fait d’un taux d’élucidation supérieur à 100%[14], propres aux infractions liées aux stupéfiants. Ce sont donc les autres ILS, comme les constats de trafics, qui sont en baisse relative.
 
L’augmentation des interpellations pour usage a été d'environ 200% en quinze ans[15], et de 75% ces huit dernières années. Les forces de l'ordre ont été “encouragées” de facto à multiplier les gardes à vues (GAV) pour usage, c'est ainsi qu'en 2009 ont eu lieu 83 673 GAV pour stupéfiants, dont 54 171 pour usage simple, soit 15% de l’ensemble des gardes à vue (hors délits routiers, 12 944 en 2008, pratiquement le double en 2009).
 
Il faut se souvenir que durant les treize ans où elle fut appliquée, la Prohibition de l'alcool aux USA, 577 000 personnes furent arrêtées. En France métropolitaine, de 1997 à 2009, nous en sommes à 1 234 284 personnes verbalisées pour usages de stupéfiants, sur un total de 1 626 837 ILS constatées.
 
1.2 - Des réponses judiciaires bien en peine
 
En 2008, 42 649 condamnations pénales[16] ont été prononcées pour infractions sur les stupéfiants (ILS) à titre principal, alors qu'en 2002 elles étaient au nombre de 21 777. En parallèle, 126 001 ILS ont été sanctionnées dans les condamnations, dont 85 388 pour usage, détention, acquisition. Le nombre des condamnations suit donc un mouvement inflationniste parallèle aux interpellations, sans que cela ne semble encore assez, vu le nombre d’usagers !
 
Nous pourrions croire qu'aux discours sur les « trafics » et l'automatisation des sanctions, suivent les actes. Cependant, en 2002, nous comptons 13 649 condamnations pour usage, détention, ou acquisition ; et en 2008, un doublement des peines pour usage et délits associés à l’usage, soit 31 108. La contradiction entre le discours politique et le problème sécuritaire, c'est qu'entre 2002 et 2008, en ce qui concerne le trafic nous constatons une baisse relative des condamnations (offre et cession de stupéfiants) de 2 241 à 1 506. Ces chiffres couvrent des situations très fluctuantes, en fonction des priorités, des parquets et des pratiques policières, des territoires, de la personnalité des prévenus et de la qualification des faits retenus par rapport à leur réalité. C'est un enjeu d'égalité en droits qui se pose ainsi crûment.

Voir le graphique sur la note format PDF p. 7
 
Il est souvent dit qu'il n'y a pas d'usager en prison, qu'ils seraient « soignés », voire “épargnés”. Or, toujours selon les chiffres du ministère de la Justice, 18 178 condamnations à des peines de prison ont été prononcées pour ces ILS d'usage en 2008, alors que pour offre, cession, commerce, transport, ces condamnations sont au nombre de 8 384. À l'heure des peines plancher, cette analyse n'est pas anecdotique. Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, la même année, ce sont 5 612 usagers qui ont été écroués. On peut évaluer les incarcérations pour usage à environ la moitié des incarcérations pour drogue (1/8 des 89 054 incarcérations, entrées en prison, en 2008). Cette réalité est en décalage avec les divers recommandations[17] qui tendent à considérer les usagers problématiques comme “malades“ plus que “délinquants“.
 
1.3 - Une politique onéreuse
 
Il existe quelques études tentant d'évaluer le coût actuel de la politique du cannabis. Le calcul du « coût social » est désormais retenu. Sans être pleinement satisfaisant au niveau scientifique, il offre des perspectives suffisantes pour un débat serein. Les Rapports Reuter-Trautmann (2009) et Kopp (2006) établissent notamment une grille de calcul des coûts. Actualisés et appliqués sur ces dernières années, les coûts sont conséquents.
 
Voir les graphiques sur la note format PDF p. 8
 
Sources :
« A Report on Global Illicit Drugs Markets 1998-2007 », Peter Reuter (RAND) and Franz Trautmann (Trimbos Institute). Cette étude a été produite par les instituts Trimbos et RAND, le soutien financier de la Commission Européenne, p. 179
 
Le coût social des drogues en 2003, Kopp et Fenogli, OFDT, avril 2006., p. 577
 
Nous pouvons donc évaluer le coût, a minima, des seules interpellations des 800 000 usagers de cannabis verbalisés pour la période 2002-2009, entre 2,7 et 6,2 milliards d'euros. Il faut évidemment prendre ces chiffres avec précaution. Ils enseignent au moins une chose : il est évident que du temps de travail devrait être libéré pour d'autres missions de sécurité, qui bénéficieraient de réaffectations budgétaires.
 
2 - Un financement des criminalités organisées, des corruptions et … du terrorisme ?
 
La « lutte contre les trafics », en France, malgré les discours quasi-ininterrompus de fermeté durant ces 40 dernières années et le « perfectionnement » permanent des lois et des outils, est un autre exemple d’effet ballon sur une situation globale diffuse. Les petites et les grandes criminalités organisées sont complexes, pour ne pas dire délicates, à appréhender (blanchiments[18], corruptions[19], protagonistes transnationaux…). Chaque filière exige de longues investigations, peu compatibles avec la politique du chiffre, tournée d’abord vers les usagers mais aussi souvent buttée sur les seules « cités », comme si d’autres niveaux[20] ne méritaient pas autant d’attention.
 
2.1 - Des économies policières et criminelles dopées
 
Voir les graphiques sur la note format PDF p. 9
 
Les saisies en amont, hors des frontières ou en France, sont conséquentes comme le montrent les figures ci-dessous. Les prix, le processus de construction des valeurs (des graines à l’usager revendeur), ont évolué en 40 ans. L’offre globale et diversifiée n’a pas diminué.
 
Les trafiquants, amateurs ou très organisés, se sont adaptés. Par ailleurs, la France est un carrefour d'autres trafics qui peuvent même faire émerger d'autres produits psychoactifs objets de trafics. C'est le cas du tabac de contrebande[21], tout comme celui de la cocaïne ou des dopants. Le dispositif législatif et réglementaire pour lutter contre les trafics de stupéfiants est plus perfectionné, que pour de nombreuses autres infractions. Comme nous le verrons, la France connaît malgré tout des niveaux d'usages en tête des pays européens. La France est-elle inspirée par les meilleures stratégies et pratiques ? Cette politique prétendument sécuritaire ou pragmatique est évidement ancrée dans une réalité géopolitique, des résultats internationaux[22] :
 
« Le renforcement depuis dix ans de la lutte mondiale anti-drogue a totalement échoué à enrayer le fléau et a même accentué ses effets, estime un rapport iconoclaste de la Commission européenne publié mardi, à la veille de l'ouverture à Vienne d'une réunion de l'ONU sur le sujet » (AFP – 10 mars 2009).
 
Les opinions publiques et politiques métropolitaines ignorent largement la réalité des débats ailleurs, aux Pays-Bas, au Portugal, en République Tchèque, voire en Russie, aux États-Unis, en Amérique Latine[23]. Certains constats européens et outre-Atlantique y ont bien plus d’écho que ceux, comparables, que l’on pourrait faire en France :
 
« Gil Kerlikowske, nouveau chef de la lutte contre la drogue au sein de l'administration Obama, appelle à l'abandon de l'analogie belliqueuse, la considérant comme un obstacle à une gestion plus efficace des problèmes reliés à la drogue. « Peu importe comment vous expliquez aux gens qu'il s'agit d'une « guerre contre la drogue » ou une « guerre contre un produit », les gens voient une guerre comme une guerre contre eux. Nous ne sommes pas en guerre contre les gens de ce pays », a déclaré Gil Kerlikowske lors d'une entrevue publiée hier dans le Wall Street Journal (…). »[24]
 
Voir les graphiques sur la note format PDF p. 10
 
Graphiques[25] : Évolutions des prix et de la répression aux USA pour les trois principaux produits illicites, à gauche, pour l’héroïne et la cocaïne ; à droite pour le cannabis et trois types d’usages.
 
Comme nous pouvons le constater ci-dessus aux USA, la répression de masse (des millions d’usagers interpellés et incarcérés pour drogues) n'a pas eu une influence attendue sur les prix : l'économie des drogues est fondée sur une rareté exacerbée par l'illégalité. Le paradoxe, c’est que l’augmentation de la répression des usagers et l’augmentation des saisies n’ont pas les effets attendus sur les prix. La baisse des prix ne signifie pas une baisse des profits, elle peut résulter d’une industrialisation perfectionnée à l'échelle mondiale, qui peut impliquer une baisse permanente des coûts[26]. 
 
2.2 - Une géopolitique diatopique
 
Il existe de nombreuses sphères « salariales » et de plus-values aux différents niveaux : de la production agricole à l'usage revente. Standardisation, consumérisme, monopoles privés, compétitivité des territoires font florès en ce qui concerne le cannabis. Force est de constater la capacité entreprenante, à but lucratif ou non (les enjeux peuvent être plus politiques[27] qu'économiques), de leurs acteurs.
 
De la sélection des variétés traditionnelles ou “OGM” de cannabis, au process de production, de transformation, de coupage, de stockage, de transport, de conditionnement, d'approvisionnement en produits précurseurs aux étapes de fixations des prix (plus ou moins fixes), il ne faut pas perdre de vue les redistributions de revenus dans l'économie générale du cannabis. Il existe aussi des organisations familiales, des investissements à plus ou moins long terme, et des capacités à résister aux aléas agricoles et répressifs, sans oublier les mécanismes de la concurrence en milieux plus ou moins légaux… Le règlement des conflits est marqué par un capitalisme sauvage au sein duquel l'État n'a pas le monopole de la violence. Par ailleurs, l'auto-production d’herbe, en dehors de toute organisation criminelle par ailleurs, marquée par le non profit, constitue également une économie à part entière, quant à elle largement intégrée : paiement de taxes sur les graines et de la TVA en ce qui concerne l'achat de matériel et d'engrais, participation aux cotisations sociales et à la fiscalité locale, paiement des factures d'électricité et d'eau... Enfin, l’apparition de cannabis synthétiques, le “spice”[28] par exemple, marque l’émergence d’un nouveau marché, souvent via internet.
 
Bref, l'argent des trafics n'est pas enfermé dans les banlieues françaises, ni dans les paradis fiscaux. Les deux sont des réalités inséparables de ce qui se passe par ailleurs au niveau de leurs socialisations économiques à l'heure d'une réelle démocratisation du cannabis. C'est une économie diffuse, à l'image de son ancrage social et de la société de consommation actuelle. Elle ne peut être limitée aux stigmatisations ambiantes. Il n'est pas établi que la politique internationale telle que traduite des conventions internationales ait un impact positif sur les productions de cannabis. Les deux premiers producteurs de résine de cannabis sont le Maroc[29] et l'Afghanistan[30], quant à lui souvent associé à la seule héroïne. En ce qui concerne les floraisons de cannabis, l’herbe, il faut souligner le classement mondial qui met en bonne place des pays producteurs comme les USA, le Canada, l'UE, le Mexique, la Colombie, la CEI, bref, il est aisé de constater que le cannabis est une plante qui peut être cultivée en pleine terre ou par hydroponie de manière plus ou moins massive dès lors qu'il existe des besoins mondiaux et des territoires propices [31].
 
Voir le graphique sur la note format PDF p. 12
 
Comme nous pouvons le lire ci-dessus[32], force est de constater que guerre au cannabis et guerre à la drogue dans des pays où ces mots ont un sens bien plus dramatique qu’en France, le bilan sécuritaire est pour le moins discutable.
 
 Les évolutions des aspects monétaire et financier, au cœur des échanges, sont méconnues :
« La monnaie européenne aurait dépassé le dollar dans le portefeuille des… dealers. C'est en tous cas ce qu'a affirmé la semaine dernière Karen P. Tandy, administrastrice de la DEA, l'agence antidrogues américaine,(...) Une preuve de confiance d'une certaine manière, puisque la criminalité organisée a logiquement tendance à investir dans des monnaies qu'elle estime stables et fortes. »[33]
 
« Pour ceux qui contrôlent de façon occulte et par une chaîne de violences ces trafics internationaux, c'est le moyen de faire d'énormes profits, beaucoup plus élevés que dans les autres activités économiques. Les opaques circuits bancaires des "paradis fiscaux" sont le moyen de recycler habilement cet "argent sale" provenant de pratiques prohibées en le réinjectant dans les structures financières légales qui profitent ainsi de substantiels avantages. Certains grands édifices financiers supporteraient difficilement, dit-on, les contrecoups de l'effondrement des cours de la cocaïne ou de l'héroïne, si jamais le commerce de ces drogues était progressivement plus ou moins toléré et si elles devenaient moins rares et donc bien moins coûteuses."[34]
 
Enfin, la lutte contre le terrorisme est à la fois légitime et instrumentalisée. Les trafics, les zones de production ou de transit, sont souvent au cœur de conflits locaux voire internationaux emmêlés en tant que tels, mais également au niveau des protagonistes, étatiques ou non, plus ou moins entrepreneuriaux. Le lien entre drogue et terrorisme doit être manié avec parcimonie. Faute d’analyse de la nouvelle géopolitique du cannabis en Afghanistan, telle que décrite dans le rapport de l’ONUDC d’avril 2010, déjà cité, nous pouvons y entrevoir la situation par le pavot :
 
« Le soutien apporté par les Talibans à l'organisation Al-Qaida, associé au fait que l'Afghanistan a été pendant toutes les années 1990 le premier producteur mondial d'opium, a contribué, après le 11 septembre 2001, à la médiatisation des liens entre drogue et terrorisme. Or, paradoxalement, cette ressource illicite n'a joué qu'un rôle mineur dans le financement des réseaux d'Oussama Ben Laden. En revanche, des groupes terroristes, des rébellions et les services secrets de différents États - ces deux derniers acteurs utilisant également des méthodes terroristes - tirent parti de l'argent de la drogue pour développer leurs activités. Il est donc important de distinguer les mouvements purement terroristes de ceux qui recourent, à titre occasionnel ou systématique, à la terreur : campagnes de libération, soulèvements nationalistes et ethniques, guérillas rurales ou urbaines ». (Labrousse, Politique Internationale, 2003)
 
« Pour une économie mondiale de l'héroïne chiffrée à 64 milliards de dollars (42,7 milliards d'euros) dans le rapport de l'UNODC, d'octobre 2009, l'Afghanistan ne retirerait que 3 milliards de dollars. Près de 2,3 milliards de dollars iraient aux trafiquants et seulement 700 millions de dollars seraient reversés aux fermiers afghans qui cultivent le pavot. (…) L'ONU estime à 125 millions de dollars (83,4 millions d'euros) le montant des sommes prélevées sur ce trafic par les talibans sous formes de taxes ou de paiements d'une protection pour la culture ou le transport. Néanmoins, cette source de revenus ne constituerait (…) que 15 % des besoins du mouvement taliban pour financer ses achats d'armes, la rétribution de ses combattants ou acheter différentes complicités (... ) » (Le Monde, 22 octobre 2009)
 
L'échec sécuritaire du Gouvernement concernant le cannabis est aussi social, économique, culturel et international. Au regard de l’évolution des consommations, des voies politiques de pacification de la « Guerre à la drogue » pourraient guider la stratégie française. 
 
3 - L’augmentation de la répression n’a pas d’influence à la baisse sur la consommation
 
Force est de constater que depuis que la lutte contre le cannabis est devenue en 2003 la priorité de l’action gouvernementale en matière de drogues, les niveaux d'usages et d'expérimentation de cannabis, chez les jeunes et les générations où il est banalisé, suivent, au mieux, une tendance européenne à la stagnation. Le tassement est logique après la vogue des vingt dernières années, et la France reste en tête de L'Europe.
 
Voir le graphique sur la note format PDF p. 14
 
Sources OFDT, Cannabis – Données essentielles, p. 36, 2007
 
Conjointement, d'autres produits (cocaïne, héroïne, alcools, boissons stimulantes...) connaissent des évolutions qui en termes de quantités d'usages, de pratiques et de contextes, méritent l'attention, voire des mesures urgentes. Le traitement actuel de la question de la place du cannabis dans la délinquance, impose un regard général, transversal. Dans une excellente revue de la littérature internationale, nous pouvons lire cette synthèse critique :
 
« (…) il est tout un pan qui reste fort peu étudié, à savoir la relation entre les politiques publiques sur les drogues illicites et la délinquance. (...) En somme, l'illégalité dans laquelle sont maintenus les usagers peut être elle-même une variable intervenante puissante dont trop peu d'études ont cherché à mesurer l'impact. Enfin, il faudrait se demander pourquoi tant d'insistance à chercher à établir ce lien causal. » (Drogues et dommages sociaux, OFDT, 2005, p. 151).
 
En outre, malgré les politiques répressives et restrictives des drogues illicites et licites, tabacs[35] et alcools, les comportements n'évoluent pas dans le sens souhaité par les pouvoirs publics. De plus, il est avéré que la très grande majorité des expérimentateurs et des usagers occasionnels, voire réguliers, cessent leurs consommations par eux-mêmes, et non du fait principal de la loi. Au regard des évolutions d'autres pays, répressifs différemment, la France n'obtient pas des résultats historiques à la hauteur des moyens déployés comme nous pouvons le constater ci-dessous :
 
Voir les graphiques sur la note format PDF p. 15
 
Source des graphiques :
Rapport du Comité spécial du Sénat sur les drogues illicites, « Positions pour un régime de politique publique pour le Canada », volume 3, p. 635, Septembre 2002, Sénat du Canada, sur son site Internet.
 
Sources OFDT, Cannabis – Données essentielles, pages 36, 2007
 
Avec un système des plus répressifs d’Europe, aggravé depuis 2002, la France est un pays où officiellement le nombre de consommateurs de cannabis constaté n'a cessé d'augmenter ces dernières années : 12,4 millions l'ont expérimenté, 3,9 millions d’usagers actuels, 1,2 million en consomment régulièrement, et 550 000 au quotidien. 
 
4 - Conclusion 
 
Il existe quelques arguments récurrents tendant à considérer la politique actuelle[36] comme un horizon indépassable : ce serait la moins mauvaise des politiques, faudrait-il donc insister ?
 
4.1 - La légitimité apparente de la « Guerre à la drogue »
 
La dangerosité du cannabis justifierait une guerre sans merci, elle serait « un problème majeur de santé publique »[37]. Certes, le cannabis n’est pas un produit anodin, il est psychoactif et complexe. Cependant, nous en connaissons globalement la réalité des risques[38], et sa prohibition peut même les aggraver[39] (pas seulement sur la question des produits de coupe). Nous pouvons alors considérer que le statut des usagers, en fonction de leur âge (mineurs ou majeurs) et du contexte, soit redéfini. Les droits et les obligations ne peuvent pas être d’emblée du ressort de la justice ou de la police, mais fondés sur une responsabilité de droit commun liée au vivre ensemble, le tout de manière harmonisée. Mieux vaut dans ce registre se référer aux travaux du Sénat canadien[40], parce que « les chercheurs et les décideurs en quête d'une bonne gouvernance des drogues trouveront une mine de rigueur dans les questionnements du rapport. »[41].
 
Il convient alors d’intégrer les différents temps de la vie où sont impliqués les produits psychoactifs et les contextes de prises en charge dans un nouveau paradigme d’action publique, la réduction des risques liés aux usages de drogues[42], licites et illicites.
 
Ou bien considérons- nous encore que le maintien dans la clandestinité, son renforcement ont une vertu : la paix sociale ? Nous devrions donc nous interroger sur le caractère, l’impact et la légitimité d’une loi fondée sur une certaine morale. Ou alors nous reconsidérons les relations intergénérationnelles, les aléas des trajectoires de vie de toutes et tous sous l’angle de la responsabilité et de la fraternité. Le livret d’information « Savoir plus – Risquer moins », sorti en 2000 au moment du Gouvernement Jospin et largement diffusé, prenait acte des dégâts liés à l’absence d’informations fiables et disponibles, fondées sur des expertises pluralistes. Cet outil a été très bien accueilli[43] en France, un symbole concret qu’une autre politique est possible, négociable. L’opinion publique est certainement plus ouverte qu’on ne le suppose, dès lors que l’on évite les registres de l’apologie, interdite, et de la peur, réelle ou instrumentalisée.
 
4.2 - La crainte des conséquences d’une politique libérale sur les consommations
 
Nous devons distinguer ce qui relève de la protection de la société et ce qui relève de la protection de la « jeunesse ». Les « jeunes » payent peut-être les « excès » réels et supposés de leurs aînés, lors des années 1960-70 si vilipendées lors des dernières élections présidentielles. Peut-être aussi qu’il faut inscrire la compréhension de la situation actuelle dans une histoire plus longue et internationale, moins linéaire. Par contre, si les jeunes sont la cible principale de l’action publique, on peut alors se demander pourquoi la répression de l’usage chez les mineurs n’a pas augmenté en conséquence ces dernières années, tout comme celle concernant les filles et les jeunes femmes, à la mesure de la typologie des consommations. Il faudrait aussi, dans cette logique, imposer des tests chimiques contre l’usage de drogues dans les établissements scolaires, universitaires, huppés et prestigieux, et ce d’abord pour « l’exemplarité » ? Cette contradiction dans les priorités, peut-être une impasse, implique que ce ne sont pas que les réalités sociologiques ou épidémiologiques des usages qui priment au niveau des priorités politiques actuelles. En parallèle de cette hypocrisie française, aux multiples visages, les dépénalisations de l’usage aux Pays-Bas ou au Portugal[44], inscrites dans le temps et évaluées, ont de meilleurs résultats qu’en France chez les jeunes.
 
Le repoussoir des exemples étrangers. « La catastrophe espagnole » est par exemple souvent mise en exergue. Mais si effectivement la diffusion des consommations de drogue a été rapide à la mort de Franco, le contexte est éludé : ce pays faisait face à des changements culturels et sociaux. À côté de cette rengaine ibérique, la « catastrophe hollandaise » c’est surtout le narco tourisme. Tant au niveau de l’offre que de la demande, 40 ans après les coffee shops, les niveaux de consommations de générations en générations y sont meilleurs qu’en France… Ce ne sont pas les seuls pays aux politiques publiques plus souples, dynamiques et moins inégalitaires que la France. Au sein de l'UE, les politiques publiques ne sont pas si harmonisées qu'on voudrait nous le faire croire[45]. Que ce soit la réponse pénale aux usages et aux trafics, ou la prise en charge sanitaire, sociale, thérapeutique, il existe une diversité de réponses. C'est bien pour cette raison que le niveau local est heuristique et stratégique. Ce sont les réalités locales qui initient des changements parfois contradictoires avec les politiques nationales officielles. Ce sont des politiques locales qui permettent alors de transcender des dogmes, quelles que soient les orientations politiques[46].
 
4.3 - D’autres stratégies sécuritaires sont possibles
 
Au niveau policier, il faut approfondir par exemple les réflexions de l’Inspection Générale de l’Administration (IGA) concernant l’ivresse publique et manifeste (IPM)[47] et les politiques locales[48] menées par la MILDT. Des priorités doivent être fixées à l'action policière pour éviter le développement d'organisations mafieuses. Aujourd'hui, la stratégie policière et en particulier la politique du chiffre a l'effet contraire : les interpellations massives d'usagers ainsi que des usagers-revendeurs favorisent la professionnalisation du trafic. Au niveau de la justice, là aussi il faut s’interroger sur le (non)recours à des avocats[49] pour les usagers, l’accès réel au droit actuel ; mais aussi sur les moyens affectés à la lutte contre les criminalités organisées, les blanchiments d’argent et les corruptions, aux connaissances que nous en avons en France. 
 
4.4 - Les conventions internationales[50] signées par la France, ultime argument conservateur
 
Au regard du droit et des expériences étrangères, nous devons reconnaître que le changement a une dimension internationale, des obligations et des procédures. Il existe des marges de manœuvre nationales suffisantes pour changer la stratégie qui consiste à fournir la grande majorité des efforts humains et budgétaires, politiques, à la prévention de l’usage par la répression. De plus, les engagements internationaux de la France doivent être respectés, mais ils peuvent être interprétés politiquement : la dignité, le droit à la santé, le droit à l’éducation, l’égalité devant la loi sont des droits fondamentaux que l’on retrouve aussi bien dans le bloc de constitutionnalité que dans d’autres conventions internationales engageant la France. Rien n’empêche de décriminaliser l’usage et son corollaire, une économie sociale du cannabis réservée aux majeurs, une stratégie de changement et de pacification.
.
Les ministres actuels, mais surtout les futurs ministres de l’Intérieur et de la Justice sont confrontés à une dure réalité : Peuvent-ils ou pourront-ils à l’avenir assumer politiquement la moindre faiblesse statistique concernant la « priorité des priorités » ? Sont-ils ceux qu’il faut le plus plaindre ?


[1] Libération, 16 janv. 2010.
[2] Courrier International, n°969, mai 2009.
[3] AFP, 4 janv. 2010.
[4] Le Monde, 18 déc. 2009.
[5] Police et minorités visibles : les contrôles d’identités à Paris, I. Goris, F. Jobard, R. Lévy, Open Society Institute, 2009.
[6] « La drogue, ennemi public n° 1 », Liaisons - Le magazine de la Préfecture de Police, Paris, n°97, Mars 2010, Dossier.
[7] « La “guerre contre la drogue” : ni fin de l’histoire ni choc des civilisations, mais une quête permanente de gains et de pouvoirs qui se poursuit d’un continent à l’autre, et des bureaux feutrés aux bidonvilles misérables, quels que soient les idéologies, les régimes politiques et les types de développement. Déclarée pour être poursuivie plutôt que gagnée, la “guerre contre la drogue” n’épargne aucun pays.  », Drogue et politique, CEMOTI, n°32, publié avec le concours du CERI, de la FNSP, du CNRS et du CNL, juillet-dé




DSK smoking haschich in video (in socialist party meeting)

05/04/2011 21:11




La gauche chichon & immunité by gillieth


La pédagogie par l'exemple ...
Impunité car c'est toujours un délit .




Quand Jack Lang allait guincher en boîte de nuit avec Laurent Gbagbo : la vidéo

05/04/2011 21:07




Laurent Gbagbo et Jack lang Abidjan by night by Estuaire1


Quand Jack Lang allait guincher en boîte de nuit avec Laurent Gbagbo : la vidéo :
http://fr.novopress.info/82058/quand-jack-lang-allait-guincher-en-boite-de-nuit-avec-laurent-gbagbo/
Posté par Novopress dans Audio/Vidéo, France, Monde, Politique le 5 avril 2011 | Imprimer cet article

En décembre dernier, Jack Lang fut l’un des premiers à appeler Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir. Il le fit par une lettre à son « cher Laurent » : « J’en appelle à ton amitié et aux valeurs communes que nous partageons. » Et à son sens de la fête ? Dans une vie antérieure mais pas si lointaine, Jack Lang et Laurent Gbagbo étaient copains comme larrons en foire. Les voir partir bras dessus bras dessous à la découverte du « Abidjan by night » puis se déhancher dans un dancing de la capitale ivoirienne, est un vrai régal…



[cc] Novopress.info, 2011, Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
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C’est à Lampedusa que se joue le destin de l’Europe, pas à Benghazi !, par Richard Roudier

05/04/2011 20:59



C’est à Lampedusa que se joue le destin de l’Europe, pas à Benghazi !, par Richard Roudier

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Décidément la politique de la canonnière a la vie dure (*). Le Président américain William McKinley l’avait expérimentée au début de 1898 lorsqu’il envoya le navire de guerre Maine mouiller dans le port de La Havane. La mystérieuse explosion du navire déclencha la guerre contre l’Espagne, à Cuba et aux Philippines. De Bush – père et fils – à Obama en passant par Clinton, le chef d’orchestre a changé mais la politique est la même (Bosnie, Irak, Kosovo, Afghanistan, Libye…) et les duettistes de Paris et de Londres marchent à la baguette. Il n’y a  guère que les bourgeois-benêts de Saint-Germain-des-Prés pour ne pas sentir l’odeur fétide de pétrole que traine derrière elle l’opération « Odyssey dawn ».

Comme disait l’autre : « Au commencement de chaque guerre, il y a toujours un gros mensonge », et nous savons très bien que, si les Américains veulent aujourd’hui la chute de Kadhafi, c’est uniquement pour garder la main  dans la grande partie de poker mondial en vue de l’appropriation des matières premières. Inutile de préciser que nous n’avions pas plus de sympathie, hier, pour Moubarak ou Ben Ali que nous n’en avons aujourd’hui pour le roi du Barhein, pour celui d’Arabie saoudite ou pour le sinistre Bouteflika. Mais les barbus enturbannés qui tirent des rafales de kalachnikov en vociférant « Allah akbar » dans les rues de Benghazi vont finir par me rendre le colonel sympathique ; car pour paraphraser Churchill, la France et l’Europe n’ont pas d’amis ou d’ennemis mais seulement des intérêts. Or aujourd’hui il est clair que le colonel Kadhafi est un rempart contre la submersion migratoire de l’Europe ; rappelons aux hypocrites – et ils sont nombreux dans la classe politique –  qu’en 2007 le Tout-Paris se bousculait  à la « petite sauterie » que le président Sarkozy avait organisée dans les jardins de l’Elysée en l’honneur du maître de Tripoli.

De l’opération « fontaines sanglantes » le 11 novembre 2010, visant à dénoncer la mort de 53 soldats français tombés en Afghanistan, à la protestation, la semaine dernière, devant le consulat de Libye à Paris contre les bombardements américains, le Bloc identitaire démontre, outre sa présence sur le terrain, qu’il n’a jamais varié de ligne. Il considère que la France n’a pas à jouer les supplétifs des Américains dont la stratégie est de réduire l’Europe à une simple zone de libre-échange. On se souvient qu’en 1999, les avions de l’US Air Force bombardaient Belgrade, une capitale européenne, faisant des milliers de morts…

Comme tous les apprentis dictateurs, Sarkozy recherche à l’extérieur les succès qu’il ne réussit pas à engranger en France. S’il veut jouer les matamores – aux deux sens du terme –, qu’il commence par assurer la sécurité dans nos quartiers et dans nos banlieues avant de vouloir jouer le justicier à l’étranger. Enfin, s’il veut entrer dans l’histoire, qu’il utilise son énergie à protéger les côtes italiennes avec la Marine française, car l’avenir de notre civilisation se joue en ce moment à Lampedusa et non à Benghazi.

Richard Roudier
membre du bureau exécutif du Bloc identitaire
président de la Ligue du Midi

(*) On vient d’apprendre que les soldats français ont lancé cette nuit une offensive à Abidjan aux côtés des troupes d’Alassane Ouattara armées et « conseillées » par les anglo-américains.


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L'UMP inflige aux veaux contribuables une nouvelle danseuse à entretenir:Mayotte, ses clandestins et ses fonctionnaires...& pour gagner 70 000 voix, Sarkozy ...

05/04/2011 20:57



L'UMP inflige aux veaux contribuables une nouvelle danseuse à entretenir: pour gagner 70 000 voix, Sarkozy départementalise un très coûteux confetti: Mayotte, ses clandestins et ses fonctionnaires...
inv
Ainsi le Parlement a adopté le principe de la départementalisation de Mayotte en mars 2011, ...C'est fait!


L’Assemblée nationale votant dans les mêmes termes le 23 novembre les deux projets de loi adoptés à l’unanimité par le Sénat le 22 octobre dernier, ces deux lois étant rapidement promulguées le 7 décembre. Les Français auront donc été privés d’un débat sérieux permettant de mettre au jour toutes les contradictions et conséquences de cette départementalisation. La départementalisation de Mayotte dont le but réel est électoraliste, aura donc été menée à bien sans que les Français soient non seulement consultés mais encore informés de ce qu’est réellement cette île des Comores.


Les Mahorais ne sont d’ailleurs pas plus informés de ce qu’on leur demande, s’adapter peu à peu au droit commun, passer d’une société entièrement musulmane, 98 % des Mahorais sont musulmans, où le français n’est pas la langue courante, et où on vit sous un statut personnel proche de la charia à une société de droit français. Ils ne sont pas prêts à cette révolution culturelle. On a abrogé les mariages polygames mais les Mahorais qui le souhaitent gardent leur statut personnel, les mariages polygames demeurant valables. Il y aura donc un département français où les mariages polygames seront légaux. L’état civil sur lequel on travaille depuis dix ans est totalement incertain étant donné les homonymies, la polygamie et l’immigration, le cadastre n’existe pas.


Pour les Mahorais la départementalisation c’est l’alignement de Mayotte sur les prestations sociales de la Réunion, l’aide de l’Europe après que l’île soit devenue RUP, Région ultrapériphérique. Ils ne savent pas qu’ils devront payer l’octroi de mer, l’impôt foncier, l’impôt sur le revenu.
Il est prévu un alignement de Mayotte sur la métropole et la Réunion après une période d’adaptation de 20 à 25 ans. Croit on que ce soit réellement possible alors que l’article 73 de la Constitution prévoit "les lois et règlements sont applicables de plein droit" ?
Déjà les revendications se font jour parmi les fonctionnaires et les enseignants demandant l’indexation des salaires, et une prime d’éloignement.


Il y a à Mayotte 30 000 agents de la fonction publique, la moitié des actifs, pour une population de 200 000 habitants, si bien que le Conseil Général et les municipalités ne peuvent plus payer les salaires.


A terme le coût de Mayotte pour la France est estimé à environ un milliard d’euros, pour quoi faire ? Accroitre l’écart actuellement de 1 à 10 entre les autres Comores et Mayotte entrainant une irrépressible immigration clandestine en particulier à partir d’Anjouan : 40% de la population actuelle est composée d’immigrés clandestins. Pourtant on en expulse 20 000 par ans sans beaucoup de procédure. Quand Mayotte sera département donc la France, les associations vont exiger le respect des procédures en vigueur en métropole : on ne pourra plus expulser, que va-t-il se passer ? L’île sera envahie par les clandestins, les autochtones et les blancs n’auront plus qu’à partir. Déjà de nombreux Mahorais sont partis à la Réunion pour vivre immédiatement des prestations sociales et pourtant il y a là déjà 40% de chômage.


On ne pourra maintenir le mur de radars et de vedettes de gendarmes, chassant les kwassa kwassa, les embarcations à bord desquelles les passeurs forcent le barrage au prix de nombreuses noyades.
Tout le monde sait que le développement de Mayotte n’est possible que dans son environnement, notamment les autres Comores. Il faudrait assurer un développement minimum des autres îles en évitant une trop grande disparité de revenu : on a entrepris le contraire.
D’ailleurs Mayotte n’a pas grande possibilité de développement, à part le tourisme, la pêche, quelques cultures. Avec le coût de la main d’œuvre Mayotte ne deviendra pas Maurice et continuera de vivre de transferts et de subvention.


On compte sur l’Europe, bien faible espoir : pour devenir région ultrapériphérique et bénéficier des aides, il faudrait l’accord des 27 pays européens ; or beaucoup ont voté la condamnation par l’ONU de l’annexion de Mayotte par la France et n’accepteront certainement pas les méthodes de lutte contre l’immigration clandestine.
La départementalisation de Mayotte est une erreur dont nous n’avons pas fini de payer les conséquences, et le pire c’est que les Français non informés ont été mis devant le fait accompli uniquement pour récupérer 70 000 voix.
______________
*
http://www.magistro.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=67&Itemid=66
Le titre est de Tss

http://www.toutsaufsarkozy.com/cc/article04/EFpkpEVlkAIlKmcVGc.shtml





How a big US bank laundered billions from Mexico's murderous drug gangs

05/04/2011 01:18



How a big US bank laundered billions from Mexico's murderous drug gangs

As the violence spread, billions of dollars of cartel cash began to seep into the global financial system. But a special investigation by the Observer reveals how the increasingly frantic warnings of one London whistleblower were ignored

Mexico drugs
A soldier guards marijuana that is being incinerated in Tijuana, Mexico. Photograph: Guillermo Arias/AP

On 10 April 2006, a DC-9 jet landed in the port city of Ciudad del Carmen, on the Gulf of Mexico, as the sun was setting. Mexican soldiers, waiting to intercept it, found 128 cases packed with 5.7 tons of cocaine, valued at $100m. But something else – more important and far-reaching – was discovered in the paper trail behind the purchase of the plane by the Sinaloa narco-trafficking cartel.

During a 22-month investigation by agents from the US Drug Enforcement Administration, the Internal Revenue Service and others, it emerged that the cocaine smugglers had bought the plane with money they had laundered through one of the biggest banks in the United States: Wachovia, now part of the giant Wells Fargo.

The authorities uncovered billions of dollars in wire transfers, traveller's cheques and cash shipments through Mexican exchanges into Wachovia accounts. Wachovia was put under immediate investigation for failing to maintain an effective anti-money laundering programme. Of special significance was that the period concerned began in 2004, which coincided with the first escalation of violence along the US-Mexico border that ignited the current drugs war.

Criminal proceedings were brought against Wachovia, though not against any individual, but the case never came to court. In March 2010, Wachovia settled the biggest action brought under the US bank secrecy act, through the US district court in Miami. Now that the year's "deferred prosecution" has expired, the bank is in effect in the clear. It paid federal authorities $110m in forfeiture, for allowing transactions later proved to be connected to drug smuggling, and incurred a $50m fine for failing to monitor cash used to ship 22 tons of cocaine.

More shocking, and more important, the bank was sanctioned for failing to apply the proper anti-laundering strictures to the transfer of $378.4bn – a sum equivalent to one-third of Mexico's gross national product – into dollar accounts from so-called casas de cambio (CDCs) in Mexico, currency exchange houses with which the bank did business.

"Wachovia's blatant disregard for our banking laws gave international cocaine cartels a virtual carte blanche to finance their operations," said Jeffrey Sloman, the federal prosecutor. Yet the total fine was less than 2% of the bank's $12.3bn profit for 2009. On 24 March 2010, Wells Fargo stock traded at $30.86 – up 1% on the week of the court settlement.

The conclusion to the case was only the tip of an iceberg, demonstrating the role of the "legal" banking sector in swilling hundreds of billions of dollars – the blood money from the murderous drug trade in Mexico and other places in the world – around their global operations, now bailed out by the taxpayer.

At the height of the 2008 banking crisis, Antonio Maria Costa, then head of the United Nations office on drugs and crime, said he had evidence to suggest the proceeds from drugs and crime were "the only liquid investment capital" available to banks on the brink of collapse. "Inter-bank loans were funded by money that originated from the drugs trade," he said. "There were signs that some banks were rescued that way."

Wachovia was acquired by Wells Fargo during the 2008 crash, just as Wells Fargo became a beneficiary of $25bn in taxpayers' money. Wachovia's prosecutors were clear, however, that there was no suggestion Wells Fargo had behaved improperly; it had co-operated fully with the investigation. Mexico is the US's third largest international trading partner and Wachovia was understandably interested in this volume of legitimate trade.

José Luis Marmolejo, who prosecuted those running one of the casas de cambio at the Mexican end, said: "Wachovia handled all the transfers. They never reported any as suspicious."

"As early as 2004, Wachovia understood the risk," the bank admitted in the statement of settlement with the federal government, but, "despite these warnings, Wachovia remained in the business". There is, of course, the legitimate use of CDCs as a way into the Hispanic market. In 2005 the World Bank said that Mexico was receiving $8.1bn in remittances.

During research into the Wachovia Mexican case, the Observer obtained documents previously provided to financial regulators. It emerged that the alarm that was ignored came from, among other places, London, as a result of the diligence of one of the most important whistleblowers of our time. A man who, in a series of interviews with the Observer, adds detail to the documents, laying bare the story of how Wachovia was at the centre of one of the world's biggest money-laundering operations.

Martin Woods, a Liverpudlian in his mid-40s, joined the London office of Wachovia Bank in February 2005 as a senior anti-money laundering officer. He had previously served with the Metropolitan police drug squad. As a detective he joined the money-laundering investigation team of the National Crime Squad, where he worked on the British end of the Bank of New York money-laundering scandal in the late 1990s.

Woods talks like a police officer – in the best sense of the word: punctilious, exact, with a roguish humour, but moral at the core. He was an ideal appointment for any bank eager to operate a diligent and effective risk management policy against the lucrative scourge of high finance: laundering, knowing or otherwise, the vast proceeds of criminality, tax-evasion, and dealing in arms and drugs.

Woods had a police officer's eye and a police officer's instincts – not those of a banker. And this influenced not only his methods, but his mentality. "I think that a lot of things matter more than money – and that marks you out in a culture which appears to prevail in many of the banks in the world," he says.

Woods was set apart by his modus operandi. His speciality, he explains, was his application of a "know your client", or KYC, policing strategy to identifying dirty money. "KYC is a fundamental approach to anti-money laundering, going after tax evasion or counter-terrorist financing. Who are your clients? Is the documentation right? Good, responsible banking involved always knowing your customer and it still does."

When he looked at Wachovia, the first thing Woods noticed was a deficiency in KYC information. And among his first reports to his superiors at the bank's headquarters in Charlotte, North Carolina, were observations on a shortfall in KYC at Wachovia's operation in London, which he set about correcting, while at the same time implementing what was known as an enhanced transaction monitoring programme, gathering more information on clients whose money came through the bank's offices in the City, in sterling or euros. By August 2006, Woods had identified a number of suspicious transactions relating to casas de cambio customers in Mexico.

Primarily, these involved deposits of traveller's cheques in euros. They had sequential numbers and deposited larger amounts of money than any innocent travelling person would need, with inadequate or no KYC information on them and what seemed to a trained eye to be dubious signatures. "It was basic work," he says. "They didn't answer the obvious questions: 'Is the transaction real, or does it look synthetic? Does the traveller's cheque meet the protocols? Is it all there, and if not, why not?'"

Woods discussed the matter with Wachovia's global head of anti-money laundering for correspondent banking, who believed the cheques could signify tax evasion. He then undertook what banks call a "look back" at previous transactions and saw fit to submit a series of SARs, or suspicious activity reports, to the authorities in the UK and his superiors in Charlotte, urging the blocking of named parties and large series of sequentially numbered traveller's cheques from Mexico. He issued a number of SARs in 2006, of which 50 related to the casas de cambio in Mexico. To his amazement, the response from Wachovia's Miami office, the centre for Latin American business, was anything but supportive – he felt it was quite the reverse.

As it turned out, however, Woods was on the right track. Wachovia's business in Mexico was coming under closer and closer scrutiny by US federal law enforcement. Wachovia was issued with a number of subpoenas for information on its Mexican operation. Woods has subsequently been informed that Wachovia had six or seven thousand subpoenas. He says this was "An absurd number. So at what point does someone at the highest level not get the feeling that something is very, very wrong?"

In April and May 2007, Wachovia – as a result of increasing interest and pressure from the US attorney's office – began to close its relationship with some of the casas de cambio. But rather than launch an internal investigation into Woods's alerts over Mexico, Woods claims Wachovia hung its own money-laundering expert out to dry. The records show that during 2007 Woods "continued to submit more SARs related to the casas de cambio".

In July 2007, all of Wachovia's remaining 10 Mexican casa de cambio clients operating through London suddenly stopped doing so. Later in 2007, after the investigation of Wachovia was reported in the US financial media, the bank decided to end its remaining relationships with the Mexican casas de cambio globally. By this time, Woods says, he found his personal situation within the bank untenable; while the bank acted on one level to protect itself from the federal investigation into its shortcomings, on another, it rounded on the man who had been among the first to spot them.

On 16 June Woods was told by Wachovia's head of compliance that his latest SAR need not have been filed, that he had no legal requirement to investigate an overseas case and no right of access to documents held overseas from Britain, even if they were held by Wachovia.

Woods's life went into freefall. He went to hospital with a prolapsed disc, reported sick and was told by the bank that he not done so in the appropriate manner, as directed by the employees' handbook. He was off work for three weeks, returning in August 2007 to find a letter from the bank's compliance managing director, which was unrelenting in its tone and words of warning.

The letter addressed itself to what the manager called "specific examples of your failure to perform at an acceptable standard". Woods, on the edge of a breakdown, was put on sick leave by his GP; he was later given psychiatric treatment, enrolled on a stress management course and put on medication.

Late in 2007, Woods attended a function at Scotland Yard where colleagues from the US were being entertained. There, he sought out a representative of the Drug Enforcement Administration and told him about the casas de cambio, the SARs and his employer's reaction. The Federal Reserve and officials of the office of comptroller of currency in Washington DC then "spent a lot of time examining the SARs" that had been sent by Woods to Charlotte from London.

"They got back in touch with me a while afterwards and we began to put the pieces of the jigsaw together," says Woods. What they found was – as Costa says – the tip of the iceberg of what was happening to drug money in the banking industry, but at least it was visible and it had a name: Wachovia.

In June 2005, the DEA, the criminal division of the Internal Revenue Service and the US attorney's office in southern Florida began investigating wire transfers from Mexico to the US. They were traced back to correspondent bank accounts held by casas de cambio at Wachovia. The CDC accounts were supervised and managed by a business unit of Wachovia in the bank's Miami offices.

"Through CDCs," said the court document, "persons in Mexico can use hard currency and … wire transfer the value of that currency to US bank accounts to purchase items in the United States or other countries. The nature of the CDC business allows money launderers the opportunity to move drug dollars that are in Mexico into CDCs and ultimately into the US banking system.

"On numerous occasions," say the court papers, "monies were deposited into a CDC by a drug-trafficking organisation. Using false identities, the CDC then wired that money through its Wachovia correspondent bank accounts for the purchase of airplanes for drug-trafficking organisations." The court settlement of 2010 would detail that "nearly $13m went through correspondent bank accounts at Wachovia for the purchase of aircraft to be used in the illegal narcotics trade. From these aircraft, more than 20,000kg of cocaine were seized."

All this occurred despite the fact that Wachovia's office was in Miami, designated by the US government as a "high-intensity money laundering and related financial crime area", and a "high-intensity drug trafficking area". Since the drug cartel war began in 2005, Mexico had been designated a high-risk source of money laundering.

"As early as 2004," the court settlement would read, "Wachovia understood the risk that was associated with doing business with the Mexican CDCs. Wachovia was aware of the general industry warnings. As early as July 2005, Wachovia was aware that other large US banks were exiting the CDC business based on [anti-money laundering] concerns … despite these warnings, Wachovia remained in business."

On 16 March 2010, Douglas Edwards, senior vice-president of Wachovia Bank, put his signature to page 10 of a 25-page settlement, in which the bank admitted its role as outlined by the prosecutors. On page 11, he signed again, as senior vice-president of Wells Fargo. The documents show Wachovia providing three services to 22 CDCs in Mexico: wire transfers, a "bulk cash service" and a "pouch deposit service", to accept "deposit items drawn on US banks, eg cheques and traveller's cheques", as spotted by Woods.

"For the time period of 1 May 2004 through 31 May 2007, Wachovia processed at least $$373.6bn in CDCs, $4.7bn in bulk cash" – a total of more than $378.3bn, a sum that dwarfs the budgets debated by US state and UK local authorities to provide services to citizens.

The document gives a fascinating insight into how the laundering of drug money works. It details how investigators "found readily identifiable evidence of red flags of large-scale money laundering". There were "structured wire transfers" whereby "it was commonplace in the CDC accounts for round-number wire transfers to be made on the same day or in close succession, by the same wire senders, for the … same account".

Over two days, 10 wire transfers by four individuals "went though Wachovia for deposit into an aircraft broker's account. All of the transfers were in round numbers. None of the individuals of business that wired money had any connection to the aircraft or the entity that allegedly owned the aircraft. The investigation has further revealed that the identities of the individuals who sent the money were false and that the business was a shell entity. That plane was subsequently seized with approximately 2,000kg of cocaine on board."

Many of the sequentially numbered traveller's cheques, of the kind dealt with by Woods, contained "unusual markings" or "lacked any legible signature". Also, "many of the CDCs that used Wachovia's bulk cash service sent significantly more cash to Wachovia than what Wachovia had expected. More specifically, many of the CDCs exceeded their monthly activity by at least 50%."

Recognising these "red flags", the US attorney's office in Miami, the IRS and the DEA began investigating Wachovia, later joined by FinCEN, one of the US Treasury's agencies to fight money laundering, while the office of the comptroller of the currency carried out a parallel investigation. The violations they found were, says the document, "serious and systemic and allowed certain Wachovia customers to launder millions of dollars of proceeds from the sale of illegal narcotics through Wachovia accounts over an extended time period. The investigation has identified that at least $110m in drug proceeds were funnelled through the CDC accounts held at Wachovia."

The settlement concludes by discussing Wachovia's "considerable co-operation and remedial actions" since the prosecution was initiated, after the bank was bought by Wells Fargo. "In consideration of Wachovia's remedial actions," concludes the prosecutor, "the United States shall recommend to the court … that prosecution of Wachovia on the information filed … be deferred for a period of 12 months."

But while the federal prosecution proceeded, Woods had remained out in the cold. On Christmas Eve 2008, his lawyers filed tribunal proceedings against Wachovia for bullying and detrimental treatment of a whistleblower. The case was settled in May 2009, by which time Woods felt as though he was "the most toxic person in the bank". Wachovia agreed to pay an undisclosed amount, in return for which Woods left the bank and said he would not make public the terms of the settlement.

After years of tribulation, Woods was finally formally vindicated, though not by Wachovia: a letter arrived from John Dugan, the comptroller of the currency in Washington DC, dated 19 March 2010 – three days after the settlement in Miami. Dugan said he was "writing to personally recognise and express my appreciation for the role you played in the actions brought against Wachovia Bank for violations of the bank secrecy act … Not only did the information that you provided facilitate our investigation, but you demonstrated great personal courage and integrity by speaking up. Without the efforts of individuals like you, actions such as the one taken against Wachovia would not be possible."

The so-called "deferred prosecution" detailed in the Miami document is a form of probation whereby if the bank abides by the law for a year, charges are dropped. So this March the bank was in the clear. The week that the deferred prosecution expired, a spokeswoman for Wells Fargo said the parent bank had no comment to make on the documentation pertaining to Woods's case, or his allegations. She added that there was no comment on Sloman's remarks to the court; a provision in the settlement stipulated Wachovia was not allowed to issue public statements that contradicted it.

But the settlement leaves a sour taste in many mouths – and certainly in Woods's. The deferred prosecution is part of this "cop-out all round", he says. "The regulatory authorities do not have to spend any more time on it, and they don't have to push it as far as a criminal trial. They just issue criminal proceedings, and settle. The law enforcement people do what they are supposed to do, but what's the point? All those people dealing with all that money from drug-trafficking and murder, and no one goes to jail?"

One of the foremost figures in the training of anti-money laundering officers is Robert Mazur, lead infiltrator for US law enforcement of the Colombian Medellín cartel during the epic prosecution and collapse of the BCCI banking business in 1991 (his story was made famous by his memoir, The Infiltrator, which became a movie).

Mazur, whose firm Chase and Associates works closely with law enforcement agencies and trains officers for bank anti-money laundering, cast a keen eye over the case against Wachovia, and he says now that "the only thing that will make the banks properly vigilant to what is happening is when they hear the rattle of handcuffs in the boardroom".

Mazur said that "a lot of the law enforcement people were disappointed to see a settlement" between the administration and Wachovia. "But I know there were external circumstances that worked to Wachovia's benefit, not least that the US banking system was on the edge of collapse."

What concerns Mazur is that what law enforcement agencies and politicians hope to achieve against the cartels is limited, and falls short of the obvious attack the US could make in its war on drugs: go after the money. "We're thinking way too small," Mazur says. "I train law enforcement officers, thousands of them every year, and they say to me that if they tried to do half of what I did, they'd be arrested. But I tell them: 'You got to think big. The headlines you will be reading in seven years' time will be the result of the work you begin now.' With BCCI, we had to spend two years setting it up, two years doing undercover work, and another two years getting it to trial. If they want to do something big, like go after the money, that's how long it takes."

But Mazur warns: "If you look at the career ladders of law enforcement, there's no incentive to go after the big money. People move every two to three years. The DEA is focused on drug trafficking rather than money laundering. You get a quicker result that way – they want to get the traffickers and seize their assets. But this is like treating a sick plant by cutting off a few branches – it just grows new ones. Going after the big money is cutting down the plant – it's a harder door to knock on, it's a longer haul, and it won't get you the short-term riches."

 

The office of the comptroller of the currency is still examining whether individuals in Wachovia are criminally liable. Sources at FinCEN say that a so-called "look-back" is in process, as directed by the settlement and agreed to by Wachovia, into the $378.4bn that was not directly associated with the aircraft purchases and cocaine hauls, but neither was it subject to the proper anti-laundering checks. A FinCEN source says that $20bn already examined appears to have "suspicious origins". But this is just the beginning.

Antonio Maria Costa, who was executive director of the UN's office on drugs and crime from May 2002 to August 2010, charts the history of the contamination of the global banking industry by drug and criminal money since his first initiatives to try to curb it from the European commission during the 1990s. "The connection between organised crime and financial institutions started in the late 1970s, early 1980s," he says, "when the mafia became globalised."

Until then, criminal money had circulated largely in cash, with the authorities making the occasional, spectacular "sting" or haul. During Costa's time as director for economics and finance at the EC in Brussels, from 1987, inroads were made against penetration of banks by criminal laundering, and "criminal money started moving back to cash, out of the financial institutions and banks. Then two things happened: the financial crisis in Russia, after the emergence of the Russian mafia, and the crises of 2003 and 2007-08.

"With these crises," says Costa, "the banking sector was short of liquidity, the banks exposed themselves to the criminal syndicates, who had cash in hand."

Costa questions the readiness of governments and their regulatory structures to challenge this large-scale corruption of the global economy: "Government regulators showed what they were capable of when the issue suddenly changed to laundering money for terrorism – on that, they suddenly became serious and changed their attitude."

Hardly surprising, then, that Wachovia does not appear to be the end of the line. In August 2010, it emerged in quarterly disclosures by HSBC that the US justice department was seeking to fine it for anti-money laundering compliance problems reported to include dealings with Mexico.

 

"Wachovia had my résumé, they knew who I was," says Woods. "But they did not want to know – their attitude was, 'Why are you doing this?' They should have been on my side, because they were compliance people, not commercial people. But really they were commercial people all along. We're talking about hundreds of millions of dollars. This is the biggest money-laundering scandal of our time.

"These are the proceeds of murder and misery in Mexico, and of drugs sold around the world," he says. "All the law enforcement people wanted to see this come to trial. But no one goes to jail. "What does the settlement do to fight the cartels? Nothing – it doesn't make the job of law enforcement easier and it encourages the cartels and anyone who wants to make money by laundering their blood dollars. Where's the risk? There is none.

"Is it in the interest of the American people to encourage both the drug cartels and the banks in this way? Is it in the interest of the Mexican people? It's simple: if you don't see the correlation between the money laundering by banks and the 30,000 people killed in Mexico, you're missing the point."

Woods feels unable to rest on his laurels. He tours the world for a consultancy he now runs, Hermes Forensic Solutions, counselling and speaking to banks on the dangers of laundering criminal money, and how to spot and stop it. "New York and London," says Woods, "have become the world's two biggest laundries of criminal and drug money, and offshore tax havens. Not the Cayman Islands, not the Isle of Man or Jersey. The big laundering is right through the City of London and Wall Street.

"After the Wachovia case, no one in the regulatory community has sat down with me and asked, 'What happened?' or 'What can we do to avoid this happening to other banks?' They are not interested. They are the same people who attack the whistleblowers and this is a position the [British] Financial Services Authority at least has adopted on legal advice: it has been advised that the confidentiality of banking and bankers takes primacy over the public information disclosure act. That is how the priorities work: secrecy first, public interest second.

"Meanwhile, the drug industry has two products: money and suffering. On one hand, you have massive profits and enrichment. On the other, you have massive suffering, misery and death. You cannot separate one from the other.

"What happened at Wachovia was symptomatic of the failure of the entire regulatory system to apply the kind of proper governance and adequate risk management which would have prevented not just the laundering of blood money, but the global crisis."


 

http://www.guardian.co.uk/world/2011/apr/03/us-bank-mexico-drug-gangs






Médias et Libye - Des experts militarisés déguisés en civils : le cas de Pierre Servent

05/04/2011 01:15



Médias et Libye - Des experts militarisés déguisés en civils : le cas de Pierre Servent

Publié le 4 avril 2011 par Nicolas Boderault

Mars était le nom du dieu de la guerre des romains, c’est aussi, en cette année 2011, le mois de l’offensive médiatique de l’« expert » en questions militaires et (surtout) du colonel de réserve Pierre Servent.

Il est normal que l’armée française et le ministère de la défense exposent et défendent leurs points de vue dans les médias, et que des services officiels comme le Service d’information et de relations publiques des armées (Sirpa) se consacrent à cette activité.

Toutefois, il est plus troublant de voir et d’entendre toujours les mêmes points de vue partisans de la politique militaire française exposés par des « experts » dont les médias ne nous donnent pas les liens passés et présents avec les institutions militaires et diplomatiques.

Suivons l’offensive médiatique de l’un de ces « experts » : Pierre Servent.


Les états de service de Pierre Servent

A lire ses notices sur le site de son éditeur Buchet-Chastel et sur le site de Glam Speak, une « agence conseil en conférenciers et animateurs », Pierre Servent a un curriculum vitae pouvant impressionner des médias en mal d’experts :

- « Diplômé de l’IEP et DEA d’Histoire contemporaine »
- « journaliste, chroniqueur et essayiste », « journaliste indépendant »
- « ancien du Monde », « écrit régulièrement des chroniques dans le quotidien La Croix »
- « auteur de plusieurs ouvrages politiques et historiques »
- « Directeur de la communication du groupe Caisse d’Épargne de 2002 à 2005, il exerçait les mêmes fonctions au groupe Vivendi Waters (Veolia) de 1997 à 2002 »
- « excellent animateur [tarifé] de conventions »
- « spécialiste des conflits et de l’armée », « consultant « Défense et Stratégie » pour un grand nombre de médias audiovisuels français et étrangers »

Une lecture plus approfondie de ces notices [1] nous amène à rajouter quelques brillants galons à ce CV :

- « a servi comme officier dans les Balkans, en Afghanistan et en Afrique (notamment au sein de l’état-major de la Force Licorne/Côte d’Ivoire, au côté du général Poncet) »
- « a été conseiller du Ministre de la Défense de 1995 à 1997 et Porte-parole de ce Ministère avec en point d’orgue la création du point presse hebdomadaire en 1996 »
- « Colonel de réserve »
- « Président de la Réunion des ORSEM (association regroupant plus de 1200 officiers de réserve français et européens spécialistes d’état-major) »
- « directeur de séminaire au Collège Interarmées de Défense (CID) »
- « conseiller du Commandement des opérations spéciales (COS) »

On le voit, les liens passés et présents de Pierre Servent avec les institutions militaires sont si forts que les passer sous silence ne permettrait pas de comprendre ses prestations médiatiques qui ne contredisent jamais le point de vue des autorités françaises sur les interventions militaires… de l’armée française.

Pierre Servent, spécialiste de l’expertise ou expert en spécialités ?

Et pourtant... tout au long de ce mois de mars 2011, les médias qui ont fait appel, de manière directe ou indirecte, à l’ « expertise » de Pierre Servent (près de quarante fois !) ont été d’une remarquable discrétion sur ses liens avec l’armée française et très imaginatifs pour le qualifier. « Spécialiste » ? « Expert » ? « Journaliste » ? Qu’on en juge plutôt avec cet inventaire à la Prévert :

« Spécialiste » par lepelerin.info le 9 mars, france-info.com le 20 mars ; « spécialiste des conflits et de l’armée » par radiobfm.com le 5 mars ; « spécialiste de la défense » par le parisien.fr le 22 mars, 20minutes.fr le 22 mars ; « spécialiste des questions de défense » par Europe1.fr le 18 mars, france-info.com le 20 mars, parismatch.com le 19 mars, site du téléphone sonne de France Inter le 3 mars, le site de C dans l’air de France 5 les 16 et 18 mars ; « spécialiste des questions militaires » par pelerin.info le 9 mars, lexpress.fr le 18 mars, lepoint.fr (dans 2 dépêches) le 18 mars ; « spécialiste des problèmes de défense » par rfi.fr le 20 mars ; « spécialiste des affaires militaires » par le jdd.fr le 20 mars ; « spécialiste des conflits » par letemps.ch le 22 mars.

« Expert en stratégie militaire » par le dauphine.com le 2 mars, le site de C dans l’air de France 5 les 16 et 18 mars, leparisien.fr le 20 mars ; « expert » par ledauphine.com le 2 mars, l’ estrepublicain.fr le 22 mars ; « expert militaire » par l’ estrepublicain.fr le 22 mars ; « expert en défense » par le parisien.fr le 22 mars ; « expert en questions militaires » par le site des matins de France Culture le 18 mars ; « expert des questions militaires » par pelerin.info le 9 mars.

« Journaliste indépendant » par radiobfm.com le 5 mars, lejdd.fr le 20 mars ; « journaliste spécialiste des questions stratégiques et militaires » par le site d’Inter activ’ de France Inter le 18 mars ; « analyste » par lexpress.fr le 18 mars, lepoint.fr le 18 mars ; « consultant militaire » dans Mots croisés sur France 2 le 28 mars.

Et enfin :
« Enseignant au Collège Interarmées de Défense » par ledauphine.com le 2 mars ; « professeur à l’Ecole de guerre » par le site du téléphone sonne de France Inter le 3 mars, letemps.ch le 22 mars ; « professeur au Collège interarmées de Défense » par le site des matins de France Culture le 18 mars.

Mission accomplie ! Pierre Servent est bien un « pro » de la communication car il arrive à se faire percevoir et présenter par la quasi totalité des médias comme il le souhaite, c’est à dire comme un « spécialiste », un « expert », un « journaliste », c’est à dire comme quelqu’un d’indépendant des pouvoirs militaires et diplomatiques… ce qu’il n’est évidemment pas.

Psychologie de guerre

Notre « expert » atteint son objectif d’occultation quasi-totale de ses engagements présents aux côtés des autorités françaises, et, depuis le début du mois de mars 2011, en bon petit soldat de « la communication de crise », il n’a tenu aucun propos dissonant par rapport au discours officiel. Et délesté de son bel uniforme, il traduit en langage civil la ligne diplomatico-militaire du moment, avec un tropisme « psychologisant » prononcé : « mener une action psychologique » [2], « Casser le moral de l’armée. Abîmer psychologiquement les généraux (…) le mental des troupes (…) mener une guerre psychologique » [3], « une phase militaire et psychologique importante (…) sidérer psychologiquement » [4], « la psychologie des généraux du régime » [5], « les mensonges et manipulations psychologiques (…) politiquement et psychologiquement » [6]. Etc.

D’une certaine façon, Pierre Servent est un peu au traitement médiatique de la guerre, ce que Christian de Boissieu [7] ou Daniel Cohen sont au traitement médiatique de l’économie : des partisans. Si ces derniers sont acteurs dans la finance (car membre d’institutions financières ou bancaires), ils ne sont pas moins des commentateurs – des « experts » - adoubés par les médias. Il en est de même avec Pierre Servent, « expert » médiatique et militaire.

Quand un individu doit sa position sociale à une institution (militaire, par exemple), qu’il est formé aux techniques de communication et qu’il est reconnu comme « spécialiste » ou « expert » par des médias, il officie comme un porte-parole de cette institution lorsqu’il est convié dans les médias.

Nicolas Boderault

Notes

[1] Voir aussi l’article « Mission séduction pour l’armée française » paru dans Le Monde diplomatique d’août 2010.

[2] estrepublicain.fr le 22 mars

[3] leparisien.fr le 20 mars

[4] europe1.fr le 18mars

[5] lejdd.fr le 20 mars

[6] letemps.ch le 22 mars


[7] Voir « Un expert médiatique : Christian de Boissieu, économiste engagé… dans la finance »

http://www.acrimed.org/article3566.html

Médias et Libye - Des experts militarisés déguisés en civils : le cas de Pierre Servent

Publié le 4 avril 2011 par Nicolas Boderault

Mars était le nom du dieu de la guerre des romains, c’est aussi, en cette année 2011, le mois de l’offensive médiatique de l’« expert » en questions militaires et (surtout) du colonel de réserve Pierre Servent.

Il est normal que l’armée française et le ministère de la défense exposent et défendent leurs points de vue dans les médias, et que des services officiels comme le Service d’information et de relations publiques des armées (Sirpa) se consacrent à cette activité.

Toutefois, il est plus troublant de voir et d’entendre toujours les mêmes points de vue partisans de la politique militaire française exposés par des « experts » dont les médias ne nous donnent pas les liens passés et présents avec les institutions militaires et diplomatiques.

Suivons l’offensive médiatique de l’un de ces « experts » : Pierre Servent.

Les états de service de Pierre Servent

A lire ses notices sur le site de son éditeur Buchet-Chastel et sur le site de Glam Speak, une « agence conseil en conférenciers et animateurs », Pierre Servent a un curriculum vitae pouvant impressionner des médias en mal d’experts :

- « Diplômé de l’IEP et DEA d’Histoire contemporaine »
- « journaliste, chroniqueur et essayiste », « journaliste indépendant »
- « ancien du Monde », « écrit régulièrement des chroniques dans le quotidien La Croix »
- « auteur de plusieurs ouvrages politiques et historiques »
- « Directeur de la communication du groupe Caisse d’Épargne de 2002 à 2005, il exerçait les mêmes fonctions au groupe Vivendi Waters (Veolia) de 1997 à 2002 »
- « excellent animateur [tarifé] de conventions »
- « spécialiste des conflits et de l’armée », « consultant « Défense et Stratégie » pour un grand nombre de médias audiovisuels français et étrangers »

Une lecture plus approfondie de ces notices [1] nous amène à rajouter quelques brillants galons à ce CV :

- « a servi comme officier dans les Balkans, en Afghanistan et en Afrique (notamment au sein de l’état-major de la Force Licorne/Côte d’Ivoire, au côté du général Poncet) »
- « a été conseiller du Ministre de la Défense de 1995 à 1997 et Porte-parole de ce Ministère avec en point d’orgue la création du point presse hebdomadaire en 1996 »
- « Colonel de réserve »
- « Président de la Réunion des ORSEM (association regroupant plus de 1200 officiers de réserve français et européens spécialistes d’état-major) »
- « directeur de séminaire au Collège Interarmées de Défense (CID) »
- « conseiller du Commandement des opérations spéciales (COS) »

On le voit, les liens passés et présents de Pierre Servent avec les institutions militaires sont si forts que les passer sous silence ne permettrait pas de comprendre ses prestations médiatiques qui ne contredisent jamais le point de vue des autorités françaises sur les interventions militaires… de l’armée française.

Pierre Servent, spécialiste de l’expertise ou expert en spécialités ?

Et pourtant... tout au long de ce mois de mars 2011, les médias qui ont fait appel, de manière directe ou indirecte, à l’ « expertise » de Pierre Servent (près de quarante fois !) ont été d’une remarquable discrétion sur ses liens avec l’armée française et très imaginatifs pour le qualifier. « Spécialiste » ? « Expert » ? « Journaliste » ? Qu’on en juge plutôt avec cet inventaire à la Prévert :

« Spécialiste » par lepelerin.info le 9 mars, france-info.com le 20 mars ; « spécialiste des conflits et de l’armée » par radiobfm.com le 5 mars ; « spécialiste de la défense » par le parisien.fr le 22 mars, 20minutes.fr le 22 mars ; « spécialiste des questions de défense » par Europe1.fr le 18 mars, france-info.com le 20 mars, parismatch.com le 19 mars, site du téléphone sonne de France Inter le 3 mars, le site de C dans l’air de France 5 les 16 et 18 mars ; « spécialiste des questions militaires » par pelerin.info le 9 mars, lexpress.fr le 18 mars, lepoint.fr (dans 2 dépêches) le 18 mars ; « spécialiste des problèmes de défense » par rfi.fr le 20 mars ; « spécialiste des affaires militaires » par le jdd.fr le 20 mars ; « spécialiste des conflits » par letemps.ch le 22 mars.

« Expert en stratégie militaire » par le dauphine.com le 2 mars, le site de C dans l’air de France 5 les 16 et 18 mars, leparisien.fr le 20 mars ; « expert » par ledauphine.com le 2 mars, l’ estrepublicain.fr le 22 mars ; « expert militaire » par l’ estrepublicain.fr le 22 mars ; « expert en défense » par le parisien.fr le 22 mars ; « expert en questions militaires » par le site des matins de France Culture le 18 mars ; « expert des questions militaires » par pelerin.info le 9 mars.

« Journaliste indépendant » par radiobfm.com le 5 mars, lejdd.fr le 20 mars ; « journaliste spécialiste des questions stratégiques et militaires » par le site d’Inter activ’ de France Inter le 18 mars ; « analyste » par lexpress.fr le 18 mars, lepoint.fr le 18 mars ; « consultant militaire » dans Mots croisés sur France 2 le 28 mars.

Et enfin :
« Enseignant au Collège Interarmées de Défense » par ledauphine.com le 2 mars ; « professeur à l’Ecole de guerre » par le site du téléphone sonne de France Inter le 3 mars, letemps.ch le 22 mars ; « professeur au Collège interarmées de Défense » par le site des matins de France Culture le 18 mars.

Mission accomplie ! Pierre Servent est bien un « pro » de la communication car il arrive à se faire percevoir et présenter par la quasi totalité des médias comme il le souhaite, c’est à dire comme un « spécialiste », un « expert », un « journaliste », c’est à dire comme quelqu’un d’indépendant des pouvoirs militaires et diplomatiques… ce qu’il n’est évidemment pas.

Psychologie de guerre

Notre « expert » atteint son objectif d’occultation quasi-totale de ses engagements présents aux côtés des autorités françaises, et, depuis le début du mois de mars 2011, en bon petit soldat de « la communication de crise », il n’a tenu aucun propos dissonant par rapport au discours officiel. Et délesté de son bel uniforme, il traduit en langage civil la ligne diplomatico-militaire du moment, avec un tropisme « psychologisant » prononcé : « mener une action psychologique » [2], « Casser le moral de l’armée. Abîmer psychologiquement les généraux (…) le mental des troupes (…) mener une guerre psychologique » [3], « une phase militaire et psychologique importante (…) sidérer psychologiquement » [4], « la psychologie des généraux du régime » [5], « les mensonges et manipulations psychologiques (…) politiquement et psychologiquement » [6]. Etc.

D’une certaine façon, Pierre Servent est un peu au traitement médiatique de la guerre, ce que Christian de Boissieu [7] ou Daniel Cohen sont au traitement médiatique de l’économie : des partisans. Si ces derniers sont acteurs dans la finance (car membre d’institutions financières ou bancaires), ils ne sont pas moins des commentateurs – des « experts » - adoubés par les médias. Il en est de même avec Pierre Servent, « expert » médiatique et militaire.

Quand un individu doit sa position sociale à une institution (militaire, par exemple), qu’il est formé aux techniques de communication et qu’il est reconnu comme « spécialiste » ou « expert » par des médias, il officie comme un porte-parole de cette institution lorsqu’il est convié dans les médias.

Nicolas Boderault

Notes

[1] Voir aussi l’article « Mission séduction pour l’armée française » paru dans Le Monde diplomatique d’août 2010.

[2] estrepublicain.fr le 22 mars

[3] leparisien.fr le 20 mars

[4] europe1.fr le 18mars

[5] lejdd.fr le 20 mars

[6] letemps.ch le 22 mars

[7] Voir « Un expert médiatique : Christian de Boissieu, économiste engagé… dans la finance ».






Vous avez dit humanistes ? Un commando de la LDJ (Ligue de Défense Juive, milice d'extrême droite sioniste qui sévit en France...) a attaqué le cinéma St Michel à Paris qui programme le film Gaza

05/04/2011 01:04



Communiqués de l'UJFP : COMMUNIQUE DE PRESSE DES REALISATEURS DU FILM " GAZA-STROPHE, PALESTINE "
le 04/04/2011 20:04:47

L'UJFP se joint bien évidemment à la protestation et renovuelle son étonement que la LDJ soit toujours impunie

Un commando de la LDJ a attaqué le cinéma St Michel à Paris qui programme le film Gaza-strophe, Palestine



Dimanche 3 avril à 17h55, un commando d'une vingtaine de nervis d'extrême droite pro-Israël de la LDJ (Ligue de Défense Juive), s'est attaqué au Cinéma Espace St Michel (Paris Vème) qui projette en ce moment notre film documentaire "Gaza-strophe, Palestine". Grâce à l'intervention du projectionniste, leur opération a échoué, et les
séances programmées ont pu se dérouler comme prévu.
Si les nervis de la LDJ auraient voulu "discuter" avec nous, eh bien c'est raté : nous étions à 2000 km de Paris, à Belgrade, où notre film a été présenté au 58e Festival de film documentaire et de court métrage, ce week end.
En fait, nous étions en train d'admirer le Danube avec un couple d'amis depuis la forteresse turque qui domine Belgrade, lorsque le responsable du cinéma St Michel nous a appelé pour nous raconter ce qui venait de se passer :
Equipés d'antivols, le commando (formé de jeunes gens très excités) a tenté d'enfermer le projectionniste et l'ouvreuse derrière la caisse du cinéma afin de pouvoir interrompre la séance. Mais le personnel du cinéma a courageusement résisté à l'agression et appelé la police. Visiblement surpris par cette résistance inattendue, les brutes ont rapidement pris la fuite, après avoir frappé le projectionniste, et promis de brûler le cinéma. Ils ont collé dans le hall les autocollants de la Ligue de Défense Juive, et jeté des tracts haineux. Une plainte a été déposée par le projectionniste, le directeur du cinéma envisage les suites judiciaires et dénonce l'agression contre son cinéma. Alertés dans la soirée, plusieurs sympathisants de la lutte pour les droits humains en Palestine ont accouru sur les lieux pour apporter leur soutien au personnel du cinéma. Ils se sont donné rendez-vous aux prochaines séances (voir leur communiqué : http://generation-palestine.org/omar/ ... commando-sioniste-essaye-
dinterdire-la-projection-du-film-gaza-strophe-au-cinema-saint-)
Après les pressions diverses des groupes intolérants pro-israël qui ont conduit à la déprogrammation du film à Versailles, et d'un débat à Ris Orangis, le 16 mars, les menaces et intimidations de leurs nervis racistes (dont le guide spirituel le rabbin Meir Kahane appelait à tuer les Arabes et à former le grand Israël sur toute la Palestine
après en avoir expulsé tous les Palestiniens) ne nous empêcheront pas de continuer à animer sereinement les projections du film à Paris et ailleurs.
Les réalisateurs, Samir Abdallah et Khéridine Mabrouk
Le film Gaza-strophe, réalisé par Samir Abdallah et Khéridine Mabrouk, est en salles depuis le 16 mars. Salué par la critique, et couronné de plusieurs prix internationaux,
il a néanmoins été l'objet d'attaques nombreuses des lobbys pro-israéliens. Les projections au cinéma Saint-Michel continuent :
http://cinemasaintmichel.free.fr/horaires/frame.htm
Toutes infos sur le film : www.gaza-strophe.com



Info à diffuser------------
La LDJ (Ligue de Défense Juive, milice d'extrême droite sioniste) a attaqué ce soir le cinéma "Espace St-Michel" à Paris qui projette en ce moment le film de Samir Abdallah
et Khéridine Mabrouk, "Gaza-strophe".

http://www.ujfp.org/modules/news/article.php?storyid=901






Dans le contesxte des désordres dans le monde :Richard Goldstone a publié dans le Washington Post une tribune (« Reconsidering the Goldstone Report on Israel and war crimes »

05/04/2011 01:00



Goldstone, la justice et la « recherche de la Palestine »

lundi 4 avril 2011, par Alain Gresh

Les révoltes arabes, qui se poursuivent malgré les répressions, au Bahreïn comme en Syrie, ont détourné l’attention de ce qui se passe en Palestine. Blocus de Gaza, bombardements, constructions de colonies, destructions de maisons : les autorités d’occupation poursuivent sans sourciller leur stratégie, qui ne suscite aucune réaction significative, encore moins d’intervention, des puissances qui s’engagent contre la dictature de Kadhafi. Selon les chiffres donnés par l’Unrwa, 76 maisons ont été détruites en Cisjordanie en mars, contre 70 en février et 29 en janvier ; durant ces mois, le nombre de personnes jetées à la rue a été de 158, dont 64 enfants (contre 105 en février et 70 en janvier).

C’est dans ce contexte que le juge sud-africain Richard Goldstone a publié dans le Washington Post une tribune (« Reconsidering the Goldstone Report on Israel and war crimes », 1er avril 2011) dans laquelle il fait machine arrière et se livre à une (auto)critique du rapport qui porte son nom. Il avait coordonné, dans le cadre d’une mission des Nations unies, une enquête sur les crimes commis durant la guerre israélienne contre Gaza (décembre 2008-janvier 2009).

Cette reculade permet à la droite et au gouvernement israéliens de se réjouir. Avigdor Lieberman, le ministre des affaires étrangères fascisant, a été l’un des premiers à le faire. Dans un article du Monde.fr, « Guerre de Gaza : Israël exige l’annulation du rapport Goldstone après les regrets de l’auteur » (3 avril), on peut lire :

« Israël a réclamé dimanche 3 avril l’annulation du rapport du juge sud-africain Richard Goldstone accusant son armée de “crimes de guerre” durant son offensive contre la bande de Gaza à l’hiver 2008-2009, après les regrets exprimés par le magistrats dans une tribune publiée par le Washington Post. »

« “Il faut jeter ce rapport dans les poubelles de l’histoire”, a affirmé le premier ministre Benjamin Netanyahu qui a demandé à des juristes et des experts du ministère des affaires étrangères d’étudier le dossier. “Il faut à présent multiplier les efforts pour que ce rapport soit annulé, et je vais m’y employer”, a renchéri dimanche à la radio militaire le ministre de la défense, Ehud Barak, après avoir demandé au juge Goldstone de “publier ses conclusions actuelles” sans se contenter d’un simple article de presse. »

« Dans sa tribune publiée samedi, le magistrat sud-africain expliquait que des attaques israéliennes contre des civils avaient été classées comme intentionnelles parce qu’aucune autre conclusion n’était possible à l’époque, mais que de nouveaux éléments avaient montré depuis qu’il n’y avait pas eu de politique visant à cibler les civils “de manière intentionnelle”. »

« Cette conclusion s’appuie sur le travail d’enquêteurs israéliens, qui ont examiné “plus de 400 allégations de mauvaises conduites opérationnelles”, selon un comité créé par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU pour assurer le suivi du rapport, explique le juge Goldstone, relevant que le Hamas n’a pour sa part pas mené d’enquête sur ses propres tirs contre des civils. »

Que signifie cette rétractation du juge Goldstone ? Pour une juriste israélienne, cela est clair : « Le point positif pour nos actions dans le futur est que si nous avons besoin de nous défendre encore une fois contre des organisations terroristes, nous pourrons dire qu’il n’y a pas d’autre moyen d’affronter la terreur que celle que nous avons utilisée durant l’opération “Plomb durci”. » (Cité dans Ethan Bronner et Isabel Kershner, « Israel Grapples with Retraction on U.N. Report », The New York Times, 3 avril 2011.)

C’est aussi ce que note le correspondant du Monde à Jérusalem (« Le juge Goldston exonère Israël pour la guerre de Gaza », Le Monde, 5 avril 2011, texte disponible pour les abonnés) :

« L’opération “Plomb durci” étant ainsi partiellement réhabilitée, il sera plus facile à Israël de justifier la nécessité de rétablir sa “dissuasion” vis-à-vis du Hamas, pour une nouvelle opération militaire à Gaza. » Ce « permis de tuer » les terroristes, c’est ce que Nétanyahou exigeait depuis longtemps, affirmant que, contre les barbares, les règles du droit international ne peuvent s’appliquer (« Le chaudron de M. Netanyahou », 16 novembre 2009).

Pourtant, cette rétractation du juge Goldstone pose plusieurs problèmes :

— il faut rappeler la campagne infâme menée contre lui jusqu’au sein de la communauté juive sud-africaine, qui avait envisagé de lui interdire d’assister à la bar-mitzva d’un de ses petits-enfants ;

— Goldstone n’est pas le seul rédacteur du rapport et il est douteux qu’il ait le droit de le « supprimer » (d’autant que d’autres membres de la commission défendaient encore les conclusions du rapport il y a trois mois – lire « Two other members of the Goldstone mission stood by its conclusions as of 3 months ago », par Ed Moloney, 4 avril 2011).

— de nombreux rapports d’autres organisations internationales, notamment Amnesty International et Human Rights Watch, ont confirmé les crimes commis par l’armée israélienne ;

— l’argument avancé par le juge dans son texte au Washington Post selon lequel Israël a ouvert 400 enquêtes sur les faits reprochés est absurde. Désormais, pour calmer la justice internationale, Israël ouvre des enquêtes, mais elles n’aboutissent presque jamais ;

— d’autre part, nombre d’affirmations du juge ne tiennent pas la route. Ainsi, il prétend qu’une enquête a été ouverte sur l’un des pires massacres de cette guerre, celui de la famille al-Samouni (29 morts). Or les Nations unies, dans le rapport cité par le même Goldstone à l’appui de sa thèse, affirment que l’officier responsable n’est pas l’objet d’une enquête judiciaire (lire les excellentes réfutations du récent éditorial du juge Goldstone sur le site Mondoweiss, notamment « Goldstone op-ed praises Israeli investigation of Gaza war crimes, but UN committee paints a different picture », par Adam Horowitz, 2 avril) ;

— enfin, si des points restaient à éclaircir et à confirmer dans le rapport Goldstone, c’est dû au fait que le gouvernement israélien a refusé de collaborer à la commission.

Il est douteux que la pitoyable rétractation du juge modifie l’image du gouvernement israélien. Elle aidera, en revanche, les gouvernements européens à justifier leur silence devant le blocus de Gaza et la colonisation qui continue, alors même que les révoltes arabes risquent de changer la donne. Des manifestations de jeunes se sont déroulées aussi bien à Gaza qu’en Cisjordanie et les deux pouvoirs ont tenté de les réprimer ; on parle pourtant à nouveau de réconciliation entre le Fatah et le Hamas. Mais personne ne peut cacher l’impasse stratégique dans laquelle se trouve le mouvement palestinien.


 

http://blog.mondediplo.net/2011-04-04-Goldstone-la-justice-et-la-recherche-de-la






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