Battaglia finale a Tripoli: rivolta dopo la preghiera del venerdì. Reparti dell'esercito passano con i ribelli. Scontri per le strade: decine di vittime. Il rais arringa la folla
Il premier attacca i pm: "Vogliono farmi fuori" e la Corte Costituzionale: "Boccia tutte le nostre leggi". Poi sul presidente di Montecitorio è netto: "Si mette sempre di mezzo". E su Ruby: "Telefonata in buona fede"
Il centrocampista, che da gennaio è tornato a giocare in Brasile, è accusato di violenza sessuale su una 30enne brasiliana conosciuta a una festa di Ronaldinho
Lo stilista inglese è stato arrestato a Parigi per violenze lievi e insulti a carattere antisemita e razzista. La csa di moda parigina lo ha momentaneamente sospeso dalla sue funzioni di stilista
La battaglia si sposta nella capitale. Scontri nella strade dopo la preghiera del venerdì. Battaglia in tutti i quartieri: violenze dei miliziani sui civili (GUARDA IL VIDEO). Il Colonnello esce dal suo bunker e arringa la folla in piazza Verde (GUARDA IL VIDEO). La Nato: "Pronti per ogni eventualità", la Ue chiede una "no fly zone" contro i bombardamenti. riunione straordinaria del Consiglio di sicurezza delle Nazioni unite per mettere a punto le sanzion. Segui la cronaca in DIRETTA VIDEO
Les systèmes totalitaires sont pavés de bonnes intentions. Cela se vérifie en Algérie. Les tenants du pouvoir, se présentant comme de fervents défenseurs de la démocratie et de l’ouverture politique, multiplient les déclarations à la presse nationale et internationale, martelant que l’Algérie n’est ni la Tunisie ni l’Egypte. C’est sans doute vrai, mais il y a de troublantes similitudes entre les régimes. Le pouvoir algérien, qui vient d’engranger le satisfecit américain après la levée formelle de l’état d’urgence, continue d’interdire mordicus les manifestations populaires à Alger en brandissant le risque d’attentats terroristes. En faisant des organisateurs des marches des alliés quasi objectifs de la menace terroriste, l’on n’est pas bien loin de l’attitude du fou de Tripoli qui accuse les insurgés libyens d’être à la solde de Ben Laden. Le parallèle n’est pas fait pour rehausser l’image du pouvoir algérien qui n’a eu de cesse d’annoncer, ces dernières années, le retour à la paix. Personne n’avait mis en doute, par ailleurs, la déclaration du premier responsable de la police nationale, en octobre 2010, lorsqu’il affirmait «Alger est à l’abri de la menace terroriste». Il s’agit tout bonnement d’un verrouillage politique et il serait hasardeux de s’en tenir aux félicitations des capitales étrangères, surtout lorsqu’elles expriment clairement leur «impatience» de voir la consécration de la liberté d’expression et d’association.
La pression internationale ne retombe pas. Par contre, la contestation sociale et politique à l’intérieur du pays marque le pas. Le pouvoir s’autorise incontestablement un vrai sursis. Les syndicats ayant lancé des mouvements de protestation sont en partie satisfaits des annonces spectaculaires du gouvernement, allant jusqu’à rayer d’un trait les textes réglementaires qui avaient fait sortir les étudiants dans la rue. La mobilisation politique unitaire, à travers la CNCD, n’a pas pu éviter le spectre de la division. Là, le pouvoir en place n’a fait que récolter les fruits de son entreprise de dépolitisation profonde de la société. L’argument de la «séparation entre le politique et le civil» a étonné plus d’un observateur, s’agissant d’un mouvement éminemment politique qui vise rien moins qu’un changement de régime. La déliquescence politique et la diabolisation de l’opposition sont à un tel point qu’il est aujourd’hui possible de lire dans la presse le témoignage d’un chômeur qui raconte avoir été «accusé», lors de son arrestation d’être un militant du RCD. Depuis la traduction, au début des années 1980, des militants de la démocratie devant la défunte Cour de sûreté de l’Etat, le pouvoir ne fait que poursuivre, avec d’autres moyens, la guerre à toute opposition politique.
Thai workers in Libya and their relatives have called on authorities to step up their efforts to bring them home, saying they have been badly affected by the violent political unrest.
Relatives of Thai workers in Libya sit around a learning centre in tambon Lung Pradu in Nakhon Ratchasima’s Huai Thalaeng district to follow the news of family members stranded in the strife-torn country. More than 130 men from this tambon, comprising 15 villages, work in Libya. PRASIT TANGPRASERT
Suchart Khamphan, a 53-year-old worker, told the Bangkok Post by telephone from Libya, that a group of 49 Thai workers at a construction site in the city of Edri were living in fear of clashes while their food supplies were also running out fast.
The construction workers, all of them from northeastern provinces such as Nakhon Ratchasima and Udon Thani, had been working on a housing estate project in the southern city, located about 1,300 kilometres from restive Tripoli, for more than eight months.
"Food shops are closed and we dare not to go outside the camp for fear of violence," he said.
They survived on food given to them by staff from the property developer twice a day.
Mr Suchart complained that they were living in poor conditions even before the protests flared up.
The Libyan employer had refused to pay their wages for three months and had abandoned the project while the Thai staff from a job broker firm went back to Thailand two weeks ago, he said.
"We are all alone here. We want to go home, but don't know how," Mr Suchart said, adding the group could contact neither Thai embassy officials nor the job placement company.
A staff member from Siam Work Co, the job placement firm responsible for the group of 49 workers in Edri, said the company had tried to contact the workers but failed.
"The company has tried its best to help them.
"We also asked the Labour Ministry to help the workers, but staff there told us that they have to help those in the more dangerous areas first," she said.
Anxiety is growing among relatives of Thais working in Libya as they have been unable to contact their loved ones following the wave of political turmoil in the country.
Relatives of the workers in tambon Lung Pradu of Nakhon Ratchasima's Huai Thalaeng district flocked to the community's learning centre yesterday to obtain updates on the situation. More than 130 Thai labourers working in Libya come from this tambon.
Lamai Khlangdee said she made her last phone call to her husband Thanik on Tuesday asking him whether he had had any food. Shortly after replying that he had not yet eaten, the phone signal was cut off.
Mr Thanik worked as a trailer driver in an area about 10 kilometres from downtown Tripoli. He earns 18,000 baht a month and remits 25,000 baht every three months.
"What I can do now is to pray for his safety. Now, I have to console our children that dad will soon return home," she said.
Wijak Polsaen, whose two sons work in Libya, said his eldest son was being evacuated to India, where he would board a flight to Thailand. However, there had not been any news from his younger son Pichai, who works as a mechanic at a factory.
Boonyoung Pitusombat said her husband Akkhaphol Chorattanamongkol, who works as a truck driver in Libya, recently telephoned her to tell her he that was staying in a workers' camp where they had only some bread and instant noodles to eat.
The first 45 Thai workers taking part in an evacuation operation are due to arrive back in Thailand by plane today, while Labour Ministry staff have arrived in Tunisia to help take care of about 1,000 Thai workers who have fled the fighting.
La justice italienne a mis en cause Milo Ðukanović dès 2003 dans le vaste trafic de cigarettes transitant par le Monténégro qui a inondé l’Italie entre 1994 et 2002. En tant que Premier ministre, Ðukanović bénéficiait jusqu’à présent de l’immunité diplomatique mais, après sa démission en décembre 2010, le parquet de Bari pourrait rouvrir son procès. Explications.
Par Mustafa Canka
Pour sa part, l’ancien chef du gouvernement monténégrin est convaincu qu’il n’aura plus à comparaître devant les juges de Bari. « L’accusation lancée contre moi a été classée. L’enquête menée ces dernières années a montré que je n’ai aucune responsabilité dans cette affaire », a précisé Milo Ðukanović dans une longue interview accordée en janvier 2011 à la télévision de Banja Luka.
Il pense que l’enquête qui le concernait avait été conçue par Belgrade et Rome. Il s’agirait, selon ses dires, d’un « montage politiquement commandé par la Serbie, à travers l’Italie, avec l’intention de faire avorter le projet du Monténégro indépendant et de discréditer par ce biais son initiateur, soit Milo Ðukanović », a déclaré l’ancien Premier ministre. Il a aussi rappelé que l’ancien ministre monténégrin des Finances, Miroslav Ivanišević, lui aussi étant poursuivi à Bari a été disculpé des accusations de « contrebande de cigarettes et d’association de malfaiteurs » par le fait que le Monténégro, en tant qu’état souverain, avait le droit de faire des affaires avec le commerce de cigarettes.
Entretemps, Milo Ðukanović a annoncé qu’il portera plainte contre l’état italien, et notamment contre la magistrature italienne et le procureur général Giuseppe Scelsi. « Nous demanderons un dédommagement idoine pour la souffrance politique qui m’a été infligée par cette procédure » a précisé l’ancien Premier ministre monténégrin.
En mars 2008, Milo Ðukanović avait tout à fait discrètement rencontré le procureur Giuseppe Scelsi et répondu, durant 6 heures et demie, aux questions posées par ce dernier. L’enquête du Parquet s’était conclue en avril 2009 par le classement de l’affaire à cause de l’immunité diplomatique dont il jouissait en tant que chef du gouvernement.
Le destin de Milo Ðukanović semble être dans les mains des procureurs italiens Giuseppe Scelsi et Eugenia Pontassuglia, qui devraient décider s’il faut continuer le procès contre Milo Ðukanović ou le clore définitivement. « Le problème dans de tels cas est qu’on arrive à la prescription des faits. Il y a eu des modifications des cadres légaux, donc il faut évaluer encore une fois le cas entièrement et voir ce qu’on peut faire », a déclaré récemment Giuseppe Scelsi au quotidien monténégrin Vijesti.
Milo Ðukanović soutient que les procureurs italiens cherchent à sortir des montages juridiques qu’ils avaient lancés. « Voyez-vous, il est trop difficile d’admettre de s’être trompé après dix ans d’enquête », a-t-il affirmé. Même son avocat, Enrico Tuccillo est convaincu que cette affaire est désormais close. « Je ne sais plus comment expliquer que cette affaire est finie et qu’il n’est absolument pas possible que ce dossier soit réouvert », a-t-il déclaré à Vijesti.
À Podgorica, en revanche, les médias soutiennent que les diplomates monténégrins se renseignent auprès des collègues italiens pour savoir si la procédure contre Milo Ðukanović peut encore être relancée. L’ancien Premier ministre est mis en cause pour des liens avec le crime organisé : il aurait concédé au citoyen suisse Franco della Torre, la licence pour importer des cigarettes au Monténégro, les transférer ensuite vers l’Italie par les canaux de la contrebande. Ce commerce, en place de 1994 à 2002, aurait provoqué des manques à gagner de plusieurs milliards d’euros aux caisses de l’État italien.
Stanko Subotić, « le prête-nom de Ðukanović » ?
Parmi les personnes concernées par l’enquête de Bari comparaissent d’influents hommes d’affaires monténégrins : Branislav Mičunović, Veselin Barović, Branko Vujošević et la représentante commerciale du Monténégro à Milan Dušanka Pešić-Jeknić, de même que les hommes d’affaire serbes Stanko Subotić dit Cane et Andrija Drašković.
Défini comme « le prête-nom de Ðukanović » par l’ancien représentant diplomatique du Monténégro à Washington Ratko Knežević, Stanko Subotić est accusé en Italie d’être « l’initiateur du système de blanchissement d’argent sale » utilisé pendant le trafic illégal de cigarettes. Le procureur Scelsi soutient que, par le biais de sa compagnie Dulwich, Stanko Subotić aurait recyclé les profits criminels de ses partenaires. Stanko Subotić aurait mis à disposition trois avions pour le transport à Chypre, en passant par le Monténégro, d’argent provenant de Suisse. La plupart des gains aurait été distribués dans des comptes déposés dans les banques de Liechtenstein par les trois entreprises suspectes. Quand le procureur italien Scelsi a cherché à savoir qui se cachait derrière les trois compagnies, le Lichtenstein a refusé de lui répondre.
Enfin, une curiosité : l’éventuelle réouverture du procès de Bari n’est pas la seule chose que Ðukanović s’est empressé de démentir : le quotidien britannique The Independent l’a inclus l’année dernière parmi les vingt dirigeants les plus riches du monde, une allégation tout à fait infondée selon l’ancien premier Ministre.
En l’espace d’une semaine, début février, pas moins de 150 douaniers et policiers frontaliers ont été mis en examen pour corruption ou participation à des groupes criminels organisés. Dans les douanes roumaines, trafics, contrebande, pots-de-vin et corruption sont une tradition bien établie. Depuis la chute du communisme, l’impunité est quasiment assurée, mais cette vaste opération va peut-être changer la donne. Revista 22 dresse le portrait d’une « criminalité banale et quotidienne ».
Par Virgil Burla
Les trafics de carburants, de cigarettes et d’alcool montés avec la complicité d’agents publics ont fait l’objet d’enquêtes retentissantes tout au long des deux dernières décennies, mais les peines prononcées ont presque toujours été symboliques. Dès 1990, les douanes étaient, pour ceux qui devaient précisément les surveiller, de véritables boîtes de Pandore, les sources de richesses infinies. Les fortunes de certains douaniers et policiers frontaliers, les villas, les voitures de luxe, le riche train de vie - sans aucun rapport avec les revenus modestes de ces fonctionnaires - n’ont jamais été un secret pour personne.
Après la révolution de 1989, le « petit » trafic frontalier, dans l’Ouest de la Roumanie, concernait 8 à 10 transports quotidiens de carburant dans le réservoir d’une voiture. Ce fut à cette époque que, dans les villages reculés de la frontière avec l’ancienne Yougoslavie, sont apparues, presque du jour au lendemain, des dizaines de stations-service. Les douaniers « taxaient » chaque transport en fonction de la capacité du réservoir et du nombre de récipients qui pouvaient tenir dans le coffre.
En 1997, la police a constaté qu’entre 1994 et 1995, en plein embargo imposé par l’Onu, la Roumanie a exporté vers la Yougoslavie l’équivalent de 1.100 citernes de produits pétroliers. Avec le concours de trois sociétés contrôlées par des anciens officiers de la Securitate et avec des emprunts auprès de la banque Bancorex, ces wagons-citernes avaient été déchargés à Kikinda, localité serbe proche de la bourgade roumaine de Jimbolia.
Les transports étaient accompagnés par des officiers du Service roumain de renseignements (SRI), qui agissaient aux ordres de Virgil Măgureanu, ancien directeur du SRI. Ce dernier a beau essayé de crier haut et fort qu’il tenait informée la direction de l’État, ni le Premier ministre de l’époque, Nicolae Văcăroi, ni le Président Ion Iliescu n’ont reconnu avoir eu connaissance de ces faits. Le général Ion Pițulescu, ancien chef de la Police roumaine sous le gouvernement Văcăroiu, a accusé Măgureanu d’avoir été « l’organisateur et le bénéficiaire direct de la contrebande de produits pétroliers ». Le chef de la Police raconte que Măgureanu lui aurait dit qu’il s’agissait d’une « opération d’intérêt national ». C’est au même constat que sont arrivés les procureurs, au bout de trois ans d’enquête. Les unes après les autres, les personnes de poids impliquées l’affaire ont été lavées des poursuites pénales. Pourtant, seul le chef de la gare de Jimbolia a fini devant le juge...
En septembre 2000, le Parquet a demandé au Parlement d’entamer les poursuites pénales contre Nicolae Văcăroiu et Doru Ioan Tărăcilă, conformément à la Loi sur la responsabilité ministérielle. La commission juridique du Sénat a rejeté la demande du Parquet, en invoquant des raisons procédurales.
L’enquête censée apporter des réponses dans une activité criminelle portant sur un montant d’un milliard de dollars, argent qui aurait fini dans les comptes du parti au gouvernement et dans les proches de quelques officiers de l’ancienne Securitate, s’est soldée sur une conclusion hallucinante : « l’infraction par la Roumanie de l’embargo imposé à l’ancienne Yougoslavie a été une décision prise à haut niveau, avec l’accord des organes internationaux de surveillance ».
L’Affaire Țigareta 2
En avril 1998, un autre scandale de corruption à la frontière a éclaté, scandale qui a impliqué les services secrets, le ministère de la Défense, le ministère de l’Intérieur et la direction de la Convention démocrate roumaine (CDR), alors au pouvoir.
Un fax anonyme reçu par plusieurs rédactions de journaux parlait d’un avion ukrainien qui aurait atterri dans la nuit du 16 avril sur l’aéroport militaire d’Otopeni avec un chargement de 4.000 caisses de cigarettes de contrebande. Après seulement quelques jours, un colonel du Service de garde et de protection (SPP), Gheorghe Truțulescu, et le commandant Ioan Suciu ont été démis de leurs fonctions.
Le scandale s’est ensuite propagé dans les milieux politiques, lorsque Dorin Marian, conseiller de la Présidence, et le ministre de l’Intérieur, Gavril Dejeu ont été à leur tour limogés. Au même moment, le conseiller présidentiel Zoe Petre déclarait qu’une partie des cigarettes de contrebande devait être déposée au siège du SPP de la résidence présidentielle de Scroviștea. L’affaire s’est conclue le 24 juillet 1998 par l’inculpation de 19 personnes, militaires et civiles. Le commandant Suciu a disparu juste après l’arrêt du juge, alors que Truțulescu a purgé une peine de cinq ans de prison.
Failles judiciaires
Le 5 décembre 2006, les procureurs du Parquet anticorruption envoyaient devant le juge 18 individus, dont l’adjoint du chef du Bureau des douanes de Ploiești, et 15 douaniers accusés d’avoir perçu des pots-de-vin à hauteur de 9.000 euros chacun. L’argent devait faciliter les formalités douanières. Depuis, le procès a été reporté 46 fois par les magistrats du Tribunal de Prahova.
Le 11 décembre 2007 le Parquet anticorruption a inculpé 21 douaniers du Bureau douanier de l’aéroport d’Otopeni, accusés d’avoir perçu plus de 80.000 lei. Les agents des douanes ont été accusés de 8.121 faits de corruption, commis entre décembre 2005 et septembre 2006. Les procureurs avaient remarqué que, dans cette affaire, « la perception et le versement de pots-de-vin étaient plus que des habitudes, elles étaient devenues des actions naturelles et quotidiennes ». Le procès a été reporté « seulement » 11 fois par le Tribunal de Buzău, avec une suspension de huit mois avant d’être renvoyé devant la Cour constitutionnelle. Sur les 130 dossiers envoyés devant le juge entre 2005 et 2010, seuls 24 procès se sont soldés par des arrêts définitifs.
Corruption généralisée
Nous voici en 2011, avec une opération judiciaire d’ampleur. Les douaniers et les policiers frontaliers de Siret, Stamora Moraviţa, Foeni, Deta et Naidăş, arrêtés au début du mois de février, percevaient des pots-de-vin depuis des années, empochant jusqu’à plusieurs milliers d’euros par jour. L’argent était divisé équitablement à des heures fixes, avec une organisation parfaite, qui montre que, lorsqu’ils le veulent, les Roumains peuvent faire marcher les choses comme sur des roulettes !
Les premières notifications concernant la corruption généralisée dans les douanes ont été envoyées au Parquet dès 2007-2008 par la Direction générale anticorruption. Depuis 2005, 50 policiers frontaliers et 80 douaniers ont été envoyé en justice : 20 ont été condamnés et quatre blanchis.
L’absence de peines fermes est peut-être l’une des raisons de l’état désastreux des douanes roumaines. Une autre explication pourrait concerner les complicités politiques : clientélisme, nominations politiques, financement de campagnes électorales...
Dans un document relatif à l’éventuelle arrestation d’un groupe d’officiers de la douane de Stamora Moravița, le Parquet affirme que « les actions matérielles de corruption étaient l’unique préoccupation des douaniers pendant leur service ». Les trafiquants pouvaient introduire dans le pays des drogues, des armes ou des cigarettes sans aucun contrôle, ne risquant que de se faire injurier s’ils donnaient trop peu d’argent. Les sommes étaient fixées par les douaniers, soit en fonction du moyen de transport soit à la pièce. Ainsi, le passage d’une caisse de cigarettes « coûtait » 50 euros et celui d’une cartouche 1 euro.
Dans ce réseau de corruption, on retrouvait non seulement les douaniers et les policiers frontaliers, mais aussi d’autres « représentants de la loi », qui assuraient en amont la sécurité du transport sur les routes nationales, ce qui montre bien l’ampleur du réseau. Afin d’augmenter la sécurité et d’éviter d’être pris en flagrant délit sur l’itinéraire choisi, les fonctionnaires qui faisaient partie des équipages mobiles des douanes ou de la police des frontières préparaient le terrain et vérifiaient qu’il n’y ait pas de filtres de contrôle.
La DNA a décidé de s’attaquer au problème en introduisant des agents sous couverture. Ce sont eux qui ont découvert que les policiers de frontière et les douaniers pouvaient empocher jusqu’à 100.000 euros par vacation.
À la douane Năidaș de Caraș-Severin, le chef du poste-frontière, Valentin Bărăgan, avertissait ses subordonnés de l’imminence des contrôles, et ordonnait alors aux officiers de vaquer honnêtement à leurs attributions.
Sur les frontières avec l’Ukraine, le partage du butin ne se faisait pas équitablement entre douaniers et policiers, comme à la frontière de l’Ouest. Ici, les douaniers recevaient trois fois plus que les policiers.
Le Parquet note dans un document : « Il faut mentionner le fait qu’une partie des sommes récoltées est donnée aux cadres ou aux policiers ayant des postes à responsabilité dans le cadre de l’Inspectorat départemental de la Police de Frontière (IJPF). »[…]
Les actions sans précédent de la DNA dans les douanes risquent d’être minées par la protection dont jouissent les douaniers en vertu de leur convention collective de travail. Le chef de l’Autorité nationale de l’administration fiscale (ANAF), se plaint de ne pas être en mesure de licencier les fonctionnaires se trouvant en situation d’arrestation : « à l’été 2010 j’ai exprimé mon mécontentement du fait que certains employés recevaient des pots-de-vin. Mais je n’avais pas la capacité institutionnelle d’enquêter sur ce genre de faits de nature délictueuse. Même aujourd’hui, lorsque certains douaniers sont arrêtés, je ne peux pas les licencier. Je peux juste les suspendre de leurs fonction jusqu’à la fin des enquêtes et uniquement s’ils sont condamnés définitivement ».
Le directeur de l’Autorité nationale des douanes a été démis de ses fonctions par décision du Premier ministre, sous l’accusation de corruption. Dans ce dossier, trois personnes ont été mises en examen dont le chef, Nicoleta Dobrescu, accusé par le Parquet d’avoir payé la somme de 130.000€ afin d’obtenir son poste.
Article primé par Projet censuré 2010 Somalie : « pirates » ou pêcheurs en lutte ? par Jeffrey St. Clair
Moins souvent évoquées par la presse des pays du Nord que les mésaventures des otages, les conditions de vie des « pirates » somaliens et de leurs concitoyens rèvèlent qu’ils sont avant tout des pêcheurs en lutte contre le pillage occidental de la pêche et la décharge de déchets toxiques. Dans cet article retenu par le Projet Censuré 2010, la réalité des conséquences du chaos politique persistant en Somalie n’apparaît pas seulement sous l’aspect de la piraterie : en effet même l’ONU y fait depuis longtemps preuve de négligence quant aux traités en vigueur sur les déchets toxiques.
La communauté internationale a condamné avec force les pirates-pêcheurs somaliens et leur a déclaré la guerre, tout en dissimulant derrière un voile de discrétion les opérations des flottes qui se consacrent à la pêche illégale non déclarée et non réglementée. Ces flottes en provenance du monde entier pratiquent la pêche furtive et déchargent des déchets toxiques dans les eaux somaliennes depuis la chute du gouvernement de ce pays, il y a dix-huit ans. Lorsque le gouvernement somalien s’effondra, en 1991, les intérêts étrangers saisirent l’occasion pour entreprendre le pillage des richesses alimentaires marines de la nation et faire de ses eaux échappant à toute surveillance la décharge des déchets nucléaires et toxiques.
Selon le Groupe de travail en haute mer (HSTF, sigle en anglais), en 2005, plus de huit cent bateaux de pêche [IUU] opéraient dans les eaux somaliennes, tirant profit de l’incapacité dans laquelle se trouvait le pays de surveiller ses eaux et ses zones de pêche. Les bateaux IUU puisent chaque année dans les eaux somaliennes des fruits de mer et des poissons pour une valeur globale de 450 millions de dollars : ils privent ainsi la population somalienne, l’une des plus pauvres du monde, d’une source inestimable de protéines et ruinent les pêcheurs, privés de leur gagne-pain. Dès le début des années 90, on enregistrait des réclamations concernant le largage de déchets toxiques et la pêche illégale, mais il a fallu que le tsunami dévaste le pays, en 2004, pour qu’apparaissent les pièces à conviction [1]. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) a signalé que le tsunami a poussé des conteneurs oxydés, pleins de déchets toxiques, jusqu’aux terres du Puntland, dans le nord de la Somalie.
Nick Nuttall, porte-parole du PNUE, a déclaré à la chaîne arabe Al Jazeera que lorsque les conteneurs furent éventrés par la force des vagues, on a pu découvrir que des inconnus se livraient à une « activité terrifiante » depuis plus de dix ans. « La Somalie sert de décharge pour les substances dangereuses depuis le début des années 90 et cela s’est prolongé pendant toute la durée de la guerre civile », ajoute-t-il. « Les déchets sont de natures diverses : on y trouve des résidus radioactifs d’uranium, pour l’essentiel, mais aussi du plomb, des métaux lourds comme le cadmium et le mercure, ainsi que des déchets industriels, hospitaliers et chimiques : de tout ! »
Nuttall précise que depuis que les conteneurs ont échoué sur des plages, des centaines d’habitants de la côte sont tombés malades, souffrant d’hémorragies abdominales et buccales et d’infections de la peau, entre autres maladies. « Ce qu’il y a de plus alarmant, ce sont les déchets nucléaires. Les résidus radioactifs d’uranium menacent les Somaliens de mort et détruisent totalement l’océan », précise-t-il.
Ahmedou Ould-Abdallah, envoyé de l’ONU pour la Somalie, assure que dans les faits, le pétrole a contribué à la guerre civile qui dure depuis dix-huit ans dans ce pays, car pour décharger leurs déchets, les compagnies paient les ministres du gouvernement et / ou les leaders des milices. « Il n’y a pas de contrôle gouvernemental… et peu de gens respectueux de l’éthique… ils payent des gens haut placés, mais c’est à cause de la fragilité du « gouvernement fédéral transitoire », sans compter que quelques-unes des corporations ne consultent même pas les autorités : elles déchargent leurs déchets et s’en vont. »
En 1992, les pays membres de l’Union européenne et 168 autres nations ont signé la Convention de Bâle, sur le contrôle des mouvements transfrontaliers des déchets dangereux et leur stockage. L’accord interdit le commerce de résidus entre les pays signataires de même qu’aux pays qui n’ont pas signé le document, à moins d’un accord bilatéral négocié. Il interdit de même l’envoi de résidus dangereux dans les zones de guerre. L’ONU a trahi ses propres principes et fait la sourde oreille aux demandes somaliennes et internationales pour mettre un terme à la dévastation ininterrompue des ressources marines somaliennes et à la décharge de déchets toxiques. Ces violations ont également été ignorées par les autorités maritimes de la région.
Documentaire vidéo sur les déchets nucléaires (uranium) et autres des pays industrialisés jetés en Somalie.
Tel est le contexte dans lequel ont surgi ceux qu’on a appelés les « pirates »
On s’accorde à dire que dans un premier temps, ce sont de simples pêcheurs somaliens qui ont pris leur canot à moteur pour tenter de dissuader les incursions de bateaux qui déchargeaient leurs déchets et pêchaient à la traîne, ou au moins leur faire payer un « impôt ». Ils s’étaient eux-mêmes donnés le titre de « Gardes-côtes volontaires de Somalie »
Un des leaders des pirates, Sugule Ali, a expliqué pour sa part qu’il se proposait de « mettre fin à la pêche illégale et au largage de déchets dans nos eaux… Nous ne nous considérons pas comme des bandits de la mer. Nous considérons que les bandits, ce sont eux, ceux qui pêchent, déversent des déchets illégalement et portent des armes dans nos eaux nationales. »
Le journaliste britannique Johann Hari a fait remarquer, dans le Huffington Post, que malgré le fait que rien ne justifie la prise d’otages, les pirates bénéficient du soutien écrasant de la population locale, et cela pour une raison. Le site web indépendant somalien Wardher News [2], a mené la meilleure enquête dont nous disposons sur ce que pense le citoyen somalien lambda. 70 % des personnes sondées par ce site « soutiennent énergiquement la piraterie, parce que c’est une manière d’assurer la défense des eaux territoriales du pays ». [3]
Au lieu de prendre des mesures pour protéger la population et les eaux somaliennes contre les infractions internationales, la réponse de l’ONU a été d’approuver des résolutions agressives qui donnent droit aux transgresseurs de faire la guerre aux pirates somaliens, quand elles ne les y encouragent pas.
Les voix des pays exigeant en chœur le durcissement de l’action internationale ont obtenu que des forces navales multinationales et unilatérales se hâtent d’envahir les eaux somaliennes et prennent le contrôle. Le Conseil de sécurité de l’ONU (certains de ses membres pourraient fort bien avoir des motifs cachés pour protéger indirectement leurs flottes de pêches illégales en eaux somaliennes) a approuvé les résolutions 1816, en juin 2008, et 1868, en octobre 2008, qui « invitent les Etats favorables à la sécurité des activités maritimes à participer activement à la lutte contre la piraterie en haute mer, au large de la Somalie, notamment en déployant leurs bateaux de guerre et leur aviation militaire… »
L’OTAN et l’Union européenne ont également donné des ordres en ce sens. La Russie, le Japon, l’Inde, la Malaisie, Égypte et le Yémen se sont joints à la bataille, aux côtés d’un nombre croissant de pays.
Pendant des années, il était demeuré impossible de faire passer des résolutions de l’ONU pour contrôler la piraterie dans les mers du monde, en grande partie parce que les nations membres subodoraient qu’il y allait de leur souveraineté et de leur sécurité. Les pays renâclent à l’idée de céder la surveillance et le contrôle de leurs eaux territoriales. Les résolutions 1816 et 1838 de l’ONU, auxquelles s’opposèrent plusieurs nations d’Afrique occidentale, des Caraïbes et d’Amérique du Sud, ont donc été taillées exclusivement à la mesure de la Somalie, un pays qui n’a pas de représentation assez solide aux Nations unies pour exiger des amendements destinés à protéger sa souveraineté. De la même manière furent ignorées les objections de la société civile somalienne au projet de résolution, qui ne faisait même pas mention de la pêche illégale ni du déversement de déchets.
Hari s’interroge : « Nous attendons-nous à ce que les Somaliens affamés s’installent passivement sur leurs plages ou rament au milieu de nos déchets nucléaires tout en regardant comment nous leur volons leurs poissons pour les déguster dans des restaurants de Londres, de Paris et de Rome ? Nous n’avons strictement rien fait contre ces délits. Mais quand des pêcheurs rétorquent en interrompant le trafic du couloir maritime par lequel passe 20 % du pétrole du monde, nous poussons des hauts cris contre ce « coup bas ». Si nous entendons réellement combattre la piraterie, commençons par en extirper la racine, c’est-à-dire par poursuivre nos propres délinquants, avant d’envoyer nos canonnières nettoyer le couloir de tout criminel somalien. »
Mise à jour de Mohamed Abshir Waldo (de WardheerNews)
Les crises de piraterie multiple n’ont pas reculé en Somalie depuis mon dernier article « Les deux pirateries en Somalie : pour l’une ignore-t-elle l’autre ? », publié en décembre 2008. [4] La piraterie de la pêche illégale, du dépôt de déchets et du trafic maritime non contrôlé se poursuit de plus belle. Les pêcheurs somaliens réagissent à la pêche furtive étrangère, en provenance de bateaux armés, par une guerre intensifiée contre tout bâtiment empruntant le golfe d’Aden et l’océan Indien
Les gouvernements étrangers, les organisations internationales et les grands médias se sont unis pour diaboliser la Somalie et faire passer ses pêcheurs pour de dangereux assassins qui attaquent par surprise et terrorisent les marins (même si, jusqu’à présent, aucun n’a été blessé). Cette version est de toute évidence manipulée. Les grands médias se montrent infiniment plus discrets quant aux autres formes de piraterie, celles de la pêche illégale, et du largage de déchets.
Les marines de guerre du monde —plus de 40 navires de guerre dont dix asiatiques, arabes et africains, et les autres de nations de l’OTAN et de l’Union européenne— livrent une véritable chasse aux pêcheurs-pirates somaliens et ne se soucient guère de savoir si leurs cibles repérées en eaux somaliennes pratiquent la pêche, tout simplement, ou la piraterie. Les diverses réunions du Groupe international de contact pour la Somalie (ICGS, sigle en anglais) sont continuellement l’occasion de stigmatiser les pêcheurs somaliens et d’inviter ses membres à lancer des expéditions punitives, sans qu’il y soit jamais question des violations commises par leurs propres flottes.
Lors de la réunion anti-piraterie de l’ICGS du Caire, qui s’est tenue le 30 mai 2009, Égypte et l’Italie sont les pays qui ont le plus insisté pour exiger des châtiments sévères contre les pirates-pêcheurs somaliens. Tandis que ces pays se réunissaient à nouveau à Rome, le 10 juin 2009, la communauté de la ville côtière somalienne de Las Khorey a retenu une barge italienne et deux bateaux égyptiens pleins à craquer de poisson capturé illégalement en eaux somaliennes. La barge acheminait deux énormes réservoirs dont on soupçonne qu’ils contenaient des déchets toxiques ou nucléaires. La communauté de Las Khorey a invité les experts internationaux à venir enquêter sur place, mais n’ont toujours pas reçu de réponse.
Il reste à signaler que la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (IUU) ainsi que le déversement de déchets se produisent aussi au large d’autres pays africains, et en particulier la Côte d’Ivoire, autre grande victime du réseau de déchetterie toxique international. Certains affirment que les actes de piraterie obéissent à la logique du désespoir, et, dans le cas de Somalie, les pirates des uns ne seraient-ils pas les gardes-côtes des autres ?
Voir ce documentaire (en langue anglaise) sur les déchets toxiques jetés en Somalie par le compagnies maritimes italiennes. Deux journalistes de la péninsule enquêtant sur ces trafics dans ce pays africain furent assassinés à Mogadiscio.
Jean-Luc Delarue, l'animateur, sillonne les routes de France pour parler des drogues avec des lycéens... aux côtés de son nouvel amour. Bisounours, sortez vos mouchoirs, rigole Aliocha !
Excusez-moi... Je m’interromps pour réprimer… un sanglot d’émotion.
Reprenons.
Tout y est. L’histoire d’amour, la repentance publique, l’humble camping-car symbole de contrition. Un grand shoot d’émotion populaire garanti. Larmes à tous les kilomètres, sortez vos mouchoirs, préparez vos acclamations, branchez les applaudimètres ! Le circuit débute ce soir à Quimper et se poursuivra dans une trentaine de villes de France. Les parents d’élèves sont ravis que Delarue attire l’attention des adolescents sur le problème de la drogue. Ils ont raison, quel modèle en effet pour la jeunesse que cet homme-là !
Delarue est ravi à l’idée de se racheter une conduite et de sauver sa carrière. On le lui souhaite de tout coeur. La fiancée doit être ravie aussi de voir son homme prendre le chemin de la vertu. Ah ! Le miracle de l’amour. Quant aux médias, ils frisent l’orgasme. Pensez donc, un présentateur vedette tout droit sorti de l’enfer de la drogue qui part évangéliser la jeunesse en compagnie de sa jolie fiancée, ça c’est de la belle histoire à raconter aux lecteurs. Avec photos et témoignages reconnaissants à l’appui. Peut-être même qu’on s’offrira un sondage sur les chances de Delarue à la présidentielle. Tant qu’on y est.
Bref, nous baignons dans le ravissement de l’Empire du bien triomphant, si cher à Muray. C’est beau comme un après-midi entier chez Drucker. Nous atteignons même, à mon avis, le summum de la fiction positive dégoulinante. A côté, les Bisounours font figure de dangereux prédateurs pervers, E.T. prend des allures de serial killer et Casimir ressemble à un vieux reptile venimeux. http://www.marianne2.fr/Delarue-en-repenti-de-l-eglise-mediatique_a203149.html
le gâteau ONG-business : Crise larvée chez Max Havelaar
26/02/2011 06:06
Christian Jacquiau, auteur d'une enquête critique sur le commerce équitable, nous éclaire sur la crise - discrète - que traverse en ce moment Max Havelaar France, qui pâtirait de son choix de collaborer avec la grande distribution au détriment des réseaux alternatifs.
Privée des grasses subventions étatiques accordées jusqu'alors par ses amis politiques, laminée par les réseaux de la grande distribution qui n'ont pas hésité à surfer sur la vague de l'équité pour mieux se l'approprier en termes de marché, l'association de commerce équitable Max Havelaar France traverse aujourd'hui une zone de fortes turbulences.
Joaquin Muñoz, son directeur général, vient d'ailleurs d'être discrètement remercié. La sentence aurait du être annoncée laconiquement à la presse la semaine prochaine mais une indiscrétion publiée sur Internet risque bien de précipiter les événements.
On lui reprocherait sa mauvaise gestion de la crise que traverse Max Havelaar depuis plusieurs mois. C'est que derrière les discours rassurants vantant une croissance exponentielle du marché du commerce de l'équitable se cache une toute autre réalité : chute des ventes, baisse des redevances liées à l'exploitation de la marque Max Havelaar, pression de la grande distribution sur les prix à la production, multiplication des marques de garantie écolo-socialement responsables, crise de confiance des consomm'acteurs de plus en plus perturbés par le choix des partenaires de la marque...
Avec un angélisme d'une naïveté affligeante de jeunes cadres dynamiques, tout frais émoulus d'HEC pour bon nombre d'entre eux avaient cru pouvoir changer le monde de la grande distribution en empruntant les discours entendus à Porto Allègre pour mieux vendre leurs petits paquets de café fleurant bon la solidarité.
« J’ai voulu qu’Alter Eco soit créatrice de lien social à travers une fonction banale et quotidienne : l’achat. Pour tous ceux qui veulent changer le monde avec leur caddie, sans pour autant faire la révolution ! Alter Eco fait le pont entre des petits producteurs parmi les plus défavorisés et les géants de la grande distribution et ça marche ! », expliquait Tristan Lecomte, le PDG d'Alter Eco, à son ami Michel-Edouard Leclerc le 5 avril 2006.
Quelques jours plus tard, dans une interview accordée au magazine L’Entreprise, un représentant des hypermarchés Leclerc lâchait froidement : « Actuellement, nous sommes dans une phase de promotion et de soutien du commerce équitable, qui ne constitue qu’un marché émergent. Avec les volumes, les fournisseurs vont pouvoir écraser leurs coûts de production et nous pourrons ainsi augmenter nos marges ».
La messe était dite.
Débarqué pour cause de rentabilité insuffisante par les fonds de pension éthiques (!) qu'il avait lui-même introduits dans sa bergerie, le représentant le plus médiatique des concessionnaires de Max Havelaar est parti discrètement planter du riz en Thaïlande, comme d'autres vont planter leurs choux, l'heure de la retraite sonnée.
Depuis, le nouveau responsable commercial d'Alter Eco a reconnu publiquement sur le blog d'un grand quotidien ce qu'avait toujours nié son médiatique président : l'exigence de confortables marges arrières de la part des centrales d'achat de la grande distribution pour qu'elles acceptent de distribuer les produits équitables.
Derrière ce langage abscons se cache une bien curieuse réalité : la reconnaissance implicite de pratiques discriminatoires à l'égard des autres revendeurs, les plus petits notamment, qui ne bénéficiant pas du même avantage se trouvent contraints de vendre plus cher que leurs concurrents pour s'en sortir. L'équité serait-elle à ce prix ?
En transformant une démarche en produit, en pactisant avec l'oligopole de la grande distribution, les dirigeants de Max Havelaar et de ses concessionnaires pouvaient-ils ignorer qu'ils conduisaient le mouvement à sa perte ?
Bien au-delà de l'image du pont inéquitable de cette rivière Kwaï tombé entre les mains de l'oligopole des super et hypermarchés, les difficultés que rencontrent aujourd'hui la majeure partie de ceux qui ont fait le choix de distribuer leurs produits équitables en grandes surfaces constituent incontestablement une magnifique victoire de la grande distribution sur ceux qui prétendaient en changer les pratiques.
Les consommateurs ont privilégié les produits du commerce équitable distribué en grande surface sans trop se demander ce que recouvraient véritablement ces mots magiques « commerce équitable » accolés l'un à l'autre, apposés sur les paquets de café multicolores qui ont fleuri, çà et là, dans les super et hypermarchés.
En délaissant les boutiques spécialisées (Artisans du Monde, Minga, Andines...) au profit de produits au contenu équitable largement édulcoré, les consomm'acteurs et autres alter-consommateurs ont largement contribué à la neutralisation de cette alternative à la grande distribution qu'il aurait pu constituer. Effet domino, les réseaux alternatifs connaissent eux aussi de graves difficultés.
Les petits producteurs qui se plaignent de plus en plus ouvertement du peu de retour du système, leurs salariés, les travailleurs journaliers, saisonniers, en un mot les sans terre et tous les autres précaires qui s'échinent tout au long des filières subissent de plein fouet les conséquences des errements de ces jeunes gens ambitieux qui ont confondu carrière personnelle, parts de marché, business... et équité.
Pour autant, et au delà de la compassion, jamais les relations économiques et commerciales n'ont eu autant besoin de se voir insuffler cette dose d'humanité qui leur fait tant défaut.
De dérives en récupérations, de partenariats improbables en dérapages dévastateurs, l'heure du bilan a sonné pour le commerce équitable aussi.
Ses acteurs le comprendront ou alors la démarche restera irrémédiablement confinée au rang anecdotique de marché de niche pour consommateurs-consensuels...
Nota : Sollicité, Max Havelaar n'a pas souhaité répondre à nos questions.
Egypte ,Libye ? Mai :Qui se soucie du Wisconsin quand 70.000 personnes assiégeaient le capitole de Madison?
26/02/2011 06:03
Qui se soucie du Wisconsin ?
Christian Bouchet
Éditorial
Les médias qui ne nous cachent rien, actuellement, des troubles qui agitent le Maghreb sont étrangement bien silencieux en ce qui concerne la situation dans le Wisconsin, où des milliers d’Américains ont entrepris, devant le parlement de cet État, d’imiter les pratiques tunisiennes et égyptiennes pour faire chuter le gouverneur républicain Scott Walker.
Samedi 20 février, cela faisait six jours pleins qu’une foule, estimée à 70.000 personnes au moment de la plus grande affluence, assiégeait le capitole de Madison et rien ne laisse supposer que l’affaire doive se régler à très court terme.
Quel est la raison de cette colère populaire ? Une loi en discussion au Parlement, qui a toutes les chances d’être adoptées et qui réduirait de manière drastique les salaires et les droits des fonctionnaires de l’État.
Avant d’aller plus loin, il convient de rappeler que les USA sont un État fédéral. À ce titre, si les salariés du privé sont protégés par des lois fédérales, et ont donc de ce fait les mêmes droits sur tout le territoire national, les fonctionnaires (à l’exception de ceux des agences fédérales) dépendent du bon vouloir des États, voire, pour certains, des comtés ou des villes, qui les emploient.
Aux midterms de novembre dernier ce sont les représentants du Parti républicain, option Tea Party (1), qui ont obtenu la majorité dans le Wisconsin.
En janvier, ces nouveaux élus ont voté une première loi afin de supprimer la quasi-totalité des impôts touchant les grandes entreprises, en particulier les multinationales, installées dans l’État. Il en a résulté un manque a gagner pour les finances publiques de 170 millions de dollars et, alors que le budget annuel du Wisconsin était depuis de nombreuses années en équilibre (celui de 2010 avait même été clos avec un léger excédent), des prévisions budgétaire en net déficit.
Un être normalement intelligent aurait vu le coup venir et n’aurait pas réduit de manière si importante les impôts sur les sociétés. À défaut, il aurait admis une erreur de calcul et serait revenu pour partie sur ses coupes fiscales. Le gouverneur Scott Walker a choisi, quant à lui, une toute autre voie : pour que le budget soit équilibré, il a décidé qu’il suffisait de faire baisser les dépenses de l’État en réduisant le coût de ses fonctionnaires. Cela non pas en baissant les salaires mais, ce qui en définitive revient au même, en transférant à leur charge la majeure partie de la retraite et de la sécurité sociale que payait jusqu’alors l’administration.
Les salaires de la fonction publique étant déjà peu élevé dans le Wisconsin, nombre de fonctionnaires (dont des enseignants du supérieur…) ont témoigné que la conséquence de cette réforme serait de ne plus leur permettre de vivre de leur salaire et qu’ils devraient donc exercer une autre profession en parallèle pour s’en sortir… Comme c’est le cas dans nombre de pays du tiers-monde.
De plus, tous les fonctionnaires ont été particulièrement sensibles qu’au niveau symbolique, Scott Walker, comme un vulgaire Ben Ali ou Moubarak, ait de plus annoncé qu’il avait placé la Garde nationale sur un pied d’alerte pour faire face à la résistance populaire. Or, la dernière fois que la Garde nationale avait été déployée au Wisconsin dans le cadre d’un conflit social date du … 1er mai 1886, lors du mouvement pour la journée de huit heures. Elle avait alors ouvert le feu sur des métallurgistes en grève faisant sept morts !
Il n’est pas réellement besoin de se demander pourquoi les grands médias ne nous parlent pas du Wisconsin alors qu’ils nous bassinent actuellement avec l’Algérie… Là-bas des Américains de souche rejettent le libéralisme et nous montrent ses méfaits, alors qu’à Alger des agents d’influence de l’Empire tentent d’instaurer un régime plus libéral et plus ouvert au Grand Occident(2). Il est bien pour big brother que nous ignorions la résistance des uns et que nous soyons informé positivement de l’action des autres…
Pourtant, il y a plus de risque que notre avenir, si nous ne réagissons pas à temps, ressemble plus à celui des fonctionnaires de Madison, qu’à celui des trabendistes d’Alger.
notes
1 – Rappelons, à ceux qui l’auraient oublié, qu’à cette date l’excellent Bruno Gollnisch s’est félicité des résultats de ce mouvement néo-con et n’a pas caché les affinités qu’il avait avec ses thèses… 2 - Saïd Sadi qui anime le Rassemblement pour la culture et la démocratie - qui est avec ses courroies de transmission (essentiellement La Coordination nationale pour la démocratie et le changement et la Ligue de défense des droits de l’Homme) – le deus ex machina des manifestations d’Alger est par exemple, comme par hasard, un ami proche de Bernard Henri Lévy…
Un chasseur alpin du 7ème BCA de Bourg-Saint-Maurice (Savoie) a été tué hier en Afghanistan et un caporal du 132ème Bataillon cynophile de l’armée de terre de Suippes (Marne) grièvement blessé aux membres inférieurs, lors d’une attaque des insurgés contre un convoi français.
L’action s’est déroulée hier soir sur la route entre Tagab et Nijrab, à la suite d’une opération de ravitaillement de postes avancés dans la vallée d’Alassaï. Le convoi a été pris à partie par des insurgés qui ont tiré à l’arme antichar (sans doute RPG-7) dans sa direction. Un VAB a été touché, à bord duquel se trouvait les deux militaires. Un troisième a été légèrement blessé, mais il a depuis lors regagné son unité.
Touché, le VAB a néanmoins pu continuer à rouler, permettant au médecin d’intervenir à l’abri des tirs. Le chasseur alpin de 1ere classe est rapidement décedé de ses blessures alors que le caporal était évacué par hélicoptère, avant d’être rapatrié en France.
Cette attaque porte à 54 le nombre de militaires français tués en Afghanistan.
Clément CHAMARIER – RIP
Agé de 18 ans le chasseur de 1re classe Clément Chamarier avait choisi de s’engager pour cinq ans au 7e bataillon de chasseurs alpins (7e BCA – Bourg-Saint-Maurice) en février 2009.