Un universitaire anglais estime que «les pays arabes devraient sanctionner Israël avec l’arme du pétrole »
13/01/2009 11:29
Rodney Shakespeare, professeur d'une université britannique, lors d’un interview avec l’ IRNA à Londres a estimé que les pays arabes devraient sanctionner par l’arme du pétrole le régime sioniste.
« La seule chose qui peut changer la situation actuelle au Moyen-Orient c’est que les pays arabes et musulmans producteurs de pétrole s’unissent et arrêtent leurs exportations pétrolières directes et indirectes à Israël »a affirmé Rodney Shakespeare.
Selon cet universitaire britannique « les Etats arabes du Moyen-Orient ont réagi très faiblement aux attaques d'Israël perpétrées contre Gaza. A titre d’exemple, l'Arabie Saoudite n'a pas fait un seul geste parce qu'elle ne veut pas l’avènement d’une Palestine démocratique. Quant à l'Egypte, elle a été très probablement informée des jours avant des attaques, mais la seule chose qu’elle a faite, a été d'ouvrir à la Croix Rouge le passage de Rafah, et seulement en raison des pressions de la communauté internationale. »
Ce professeur s’est montré critique vis-à-vis des puissances occidentales qui ne sont pas parvenues à arrêter les attaques, ajoutant : « tout comme les israéliens, il n’apparaît pas non plus que les Etats-Unis souhaitent réellement améliorer la situation en Gaza. Après 16 jours d’ attaques impitoyables perpétrées par le régime sioniste, un nouveau bilan fait apparaître côté palestinien 885 tués , dont la plupart sont des femmes et des enfants. Selon des sources humanitaire, on compterait également quelques 3620 blessés. »
Ce professeur formé à l'Université de Cambridge a qualifié de « disproportionnée » l’offensive israélienne rappelant qu’au cours des huit dernières années écoulées « on déplorait 20 morts seulement côté israélien » tués par les fusées lancées depuis Gaza, tandis qu’au cours des seuls « trois premiers jours d'offensive israélienne, on déplorait déjà plus de 300 victimes palestiniennes. »
«Israël traite les palestiniens comme des bêtes en les maintenant enfermés et en les bombardant de façon ininterrompu» a déploré cet universitaires tout en soulignant que « ni les pays arabes ni les puissances occidentales ne disposent de volonté suffisante pour faire face à Israël » et en exprimant ses « doutes » quand à la promesse du président élu américain, Barack Obama « de changer la situation au Moyen-Orient ».
Interrogé sur le rôle que joue l'Iran dans les événements de la région, il a déclaré que « l’Occident fait face à beaucoup de problèmes et pour ne pas être accusé d’en être responsable, il doit trouver à un coupable, et ce coupable idéal c’est bien sûr l'Iran, parce que ce pays défend des positions et des points vue indépendants opposés à ceux de l’Occident. »
El 4x4 del salón es como llaman sus detractores al televisor de plasma, por su alto consumo energético. Este tipo de pantallas planas se convirtieron en las más populares cuando los televisores CRT, conocidos popularmente como de tubo, comenzaron a pasar a mejor vida.
Más tarde la evolución de la producción de los LCD comenzó a ganarle terreno al plasma, que pronto podría recibir la puntilla debido a una futura prohibición de la UE, aunque sobrevivirán los plasma diseñados específicamente para respetar el medio ambiente. Todo parece indicar que el futuro de las televisiones planas está en la tecnología OLED.
Hace pocos años tener un televisor de plasma en el hogar era sinónimo de opulencia y lujo. Ahora, en tiempos de crisis y compromiso ecológico, es sinónimo de derroche. Según informa el Daily Mail en su edición on-line, la Unión Europea fijará la próxima primavera unos nuevos estándares máximos de consumo energético en dispositivos tecnológicos y los televisores de plasma los superarán, lo que provocará inevitablemente su desaparición. La medida forma parte de la estrategia de Bruselas de evitar el calentamiento global reduciendo el consumo energético en los hogares.
Dentro de esta estrategia se incluye prohibir la fabricación de aparatos que malgastan energía e introduciendo alternativas de bajo consumo. Pese a todo, un representante del ministerio de Medio Ambiente, Alimentación y Agricultura de Reino Unido declaró al rotativo británico que, sin embargo, no todos los televisores de plasma desaparecerán, ya que en los últimos años casi todas las compañías han desarrollado algunos modelos que no dañan el medio ambiente (Ecofriendly, en inglés) y no sobrepasarán los máximos, según recogió Otr/press.
Actualmente, en los hogares hay el triple de aparatos eléctricos que en la pasada generación, habiéndose duplicado el consumo de energía.
El futuro se llama OLED
Los televisores OLED (Organic Lift Emitting Diode) serán la tecnología que liderará este mercado en el futuro gracias a un compendio de ventajas sobre los modelos actuales. Se puede usar como dispositivo de salida de imagen o como simple fuente de luz y su gran ventaja es que, mediante componentes orgánicos autoluminescentes, prescinde de retroiluminación, que sí necesitan las actuales pantallas de plasma y LCD.
Este cambio permite que los OLED ofrecan una serie de ventajas que les hace firmes candidatos a tomar la delantera en la industria de las pantallas de ordenadores y televisores. Este tipo de tecnología permitirá que sean más delgados (Entre una tercera y cuarta parte, hasta los 3 milímetros) y flexibles, lo que significa menos peso y mayor comodidad para el usuario. Además, representa nuevas posibilidades para los diseñadores.
Además, la calidad de imagen será superior en este tipo de televisores, que ofrecerán más brillo y contraste. Resultarán más económicos en el futuro que los de plasma y LCD, ya que los materiales orgánicos que se emplean resultan más baratos que los elementos que se usan en la actualidad. Por si fuera poco, su consumo energético será menor, con lo que significará un ahorro en la factura eléctrica, mayor duración de la batería en dispositivos móviles y una menor huella ecológica.
Retour sur la communication israélienne, qui passe largement par la blogosphère, les nouveaux médias, et le choix du blackout.
Le major Avital Leibovich déclarait le 30 décembre dernier, que « la blogosphère et les nouveaux médias sont l’autre zone de guerre… Nous devons être capable d’y faire face ». Israël a donc préparé tout un arsenal communicant. D’une plateforme de l’armée sur Youtube à des « conférences de presse citoyennes » sur Twitter (site de micro-blogging) en passant par la création de blogs ; le Figaro, le Point ou encore France 24 ont bien détaillé le dispositif. Reste une curiosité peu développée : le rôle, antérieur à la guerre de Gaza, de David Saranga et de la diaspora juive américaine dans leur volonté de changer l’image d’Israël. La stratégie de ce diplomate au consulat israélien à New York est détaillée dans un article du site américain Jewish Community on line. Saranga pense que « pour donner la meilleure image d’Israël, on doit mettre en évidence les aspects positifs externes à la politique israélienne comme l’architecture, l’écologie, le sport ou le vin israélien.
Et pas seulement sur les chaînes de télé majeures mais aussi sur les nouveaux médias. » Avec l’appui de jeunes juifs spécialistes du marketing (BIG, Brand Israel Group), il met en place diverses initiatives. Moriel Schttlender, la webmaster du consulat de New York coordonne la création de concours de vidéos « pro-israéliennes » diffusées sur Youtube, de groupes sur Facebook ou sur Twitter. « Nous avons beaucoup étudié ce qui se fait dans le monde et c’est des méthodes d’entreprise qu’on a appris le plus de choses. De là, nous avons une plateforme moderne de soutien à Israël », a-t-elle déclaré.
Ce sont plus de treize pays qui, comme les Etats-Unis, sont chapeautés par le ministère des Affaires étrangères de Tzipi Livni. Dan Gillerman, ancien ambassadeur d’Israël aux Nations Unies, a été appelé à la rescousse. De son propre chef, il déclare au Guardian : « J’ai été recruté par le ministère des Affaires étrangères pour coordonner les efforts israéliens et je n’ai jamais vu une mécanique aussi complexe, qu’il s’agisse du ministère des Affaires étrangères, du ministère de la Défense, du cabinet du Premier ministre, de la police ou de l’armée, travailler avec une telle coordination, avec une telle efficacité pour faire passer le message ». En temps de paix, on donne une autre image et en temps de guerre, ces réseaux sont bien utiles pour assurer la défense de l’État hébreu, comme l’atteste la campagne Twitter de Saranga. Si c’est aux États-Unis et en Israël que les campagnes virales (Internet) sont les plus fortes, c’est bien parce que l’opinion des deux populations est de toute importance pour les leaders israéliens.
Au ministère des affaires étrangères, on a d’ailleurs engagé une boîte de relations publiques britannique en août 2008, Acanchi. « Nos recherches montrent que l’image d’Israël est essentiellement liée au conflit israélo-palestinien », confiait au Haaretz en octobre dernier, Ido Aharoni, le porte-parole du ministère des affaires étrangères israéliens. Il faut donc que cela change. Acanchi, experte du relooking étatique a déjà opéré en Irlande du Nord et au Liban. Experte dans le « chi », une espèce de science new age, Israël doit retrouver son karma… Politique hallucinante quand on sait qu’Israël préparait la guerre depuis de nombreux mois… entre temps on a donc promu à fond les avancées scientifiques et culturelles du pays. On assure les liens promotionnels entre la diaspora et Israël. Et puis patatras la guerre !
Les bons conseils de l’ambassadeur
Si Israël est passé en mode 2.0, il semble aussi que les nouvelles techniques mondiales de communication soient actualisées. Petit flashback, en 2002, l’ambassadeur britannique d’Israël a failli provoquer un choc diplomatique en prodiguant quelques gentils conseils au gouvernement israélien… Quelques années plus tard, ces conseils ont bel et bien pris forme. Sherard Cowper-Coles se référait à l’expérience de l’armée britannique en Irlande du Nord (voir cet article du CAIRN, page 10, sur les méthodes de l’époque). Il recommandait à Tsahal de fournir les images aux médias, « sinon les ennemis le feront à votre place ». Israël a fourni les images de ces frappes aériennes pour prouver qu’elles étaient ciblées. Notamment une vidéo détaille une explosion en deux temps : l’impact puis l’explosion des caches d’armes du Hamas. « Dès qu’il y a un incident, il faut faire intervenir un porte-parole, de préférence jeune, au visage rafraichi, qui donnera les précisions de Tsahal. » Lors de l’explosion des écoles de l’ONU. L’état-major a communiqué en quelques heures, et c’est un jeune homme qui s’est expliqué au nom de Tsahal. Deux jours plus tard, l’état-major sort sa plus belle carte, Avital Leibowitz. Notre instructif ambassadeur rappelle qu’en Irlande du Nord, chaque officier recevait des cours de « média training ». Pas de confirmation pour le moment que Tsahal reçoit bien ce genre de formation. À les regarder de près, ils sont encore un peu crispés.
La com’, ambassadrice de l’information
Interviewé par Bakchich, Arnaud Mercier, [1]professeur d’université à Metz et spécialiste des politiques de communication en temps de guerre, les bombardements des écoles de l’ONU le 6 janvier dernier ont manifestement été un « tournant ». « On est typiquement dans le cas qu’Israël aurait voulu éviter, la diffusion d’images qui montrent de façon évidente et claire qu’une école et en plus sous l’égide de l’ONU a été délibérément ciblée. C’est à partir de ce moment là que les opinions publiques des États et notamment de ceux qui soutiennent Israël, (les Etats-Unis en particulier), ont eu des positions plus critiques envers Israël et ont été obligés de concéder des réprimandes et des appels à plus de considération, couloirs humanitaires, ect… ». Se pose alors la question du blackout. « Interdire les journalistes dans la bande de gaza me semble complètement incompréhensible et contre-productif parce que justement il existe des chaînes arabes présentes sur place ». Selon l’historien Jean-Pierre Filiu, interrogé par Frédéric Taddéï, le 6 janvier dernier , « les Israéliens, en ne permettant finalement que la diffusion d’images arabes, vont tenter d’invalider ces images. L’opinion la plus importante c’est l’opinion israélienne et le front intérieur semble tenir. Et la deuxième opinion qui compte est celle des États Unis. » C’est aussi l’avis de François-Bernard Huyghe, chercheur à l’IRIS. Selon lui, la dernière guerre au Liban a décidé le gouvernement israélien au blackout « le Hezbollah avait réussi tout à la fois à embourber l’armée de l’État hébreu dans une guérilla urbaine et à faire diffuser par les télévisions du monde entier des images des victimes civiles, tout en étant très présent sur Internet et les médias alternatifs. L’organisation chiite s’est dotée d’un véritable ministère de l’information et savait parfaitement diriger l’attention des médias là où il fallait. » En privant Gaza de journalistes israéliens, le gouvernement a aussi affiché sa défiance envers ses propres médias. Olmert se souvient que lors de la dernière expédition du Liban en 2006, la presse israélienne avait jeté l’opprobre sur sa stratégie militaire et avait finalement réussi à le discréditer auprès de la population autochtone.
De l’autre côté du mur, on ne s’est pas privé. Al Jezeera, Al-Aqsa-TV (chaîne du Hamas), comme l’agence Ramattan, ont diffusé en continu les images du massacre et des enfants tués, allant même jusque dans les morgues pour filmer les corps. Twitter avec ses tags « #gaza » et « #Israel », a tourné à plein régime. Des pointes à 70 messages à la minute ont abreuvé allègrement les adeptes de cette nouvelle forme d’info. Malgré les coupures d’électricité et d’Internet, quelques blogs ont délivré des messages. Voir l’article du Monde.
Rupture
Il existe, selon Filiu, une rupture de l’information, « On ne voit pas les mêmes choses (qu’on soit dans le monde arabe ou dans le monde occidental), il n’y a donc pas la même analyse et c’est ce qui me parait le plus dangereux. »
Au final, Israël aura-t-il perdu ou gagné sa guerre de l’image ? Il est encore trop tôt pour le dire. Puis nous n’avons pas connaissance des objectifs en terme d’opinion que le gouvernement hébreu s’était donné. L’opinion américaine et israélienne semble pour l’instant suivre les décisions israéliennes mais comme on le sait, l’opinion est volatile. Reste que la démocratie israélienne ne sort pas vainqueur des combats, c’est le moins qu’on puisse dire. L’argument désormais d’être une démocratie comme une autre tient plus difficilement la route. Quoique le blackout médiatique n’est pas la panacée des dictatures (Grande-Bretagne dans les Malouines en 1979, la coalition internationale-américaine dans les zones tribales pakistanaises en ce moment).
Alors que les combats sont acharnés dans Gaza, les premières perspectives israéliennes d’un cessez-le-feu se font entendre, les médias internationaux et israéliens vont certainement pénétrer dans Gaza ces prochains jours (vu que l’argument principal, celui de la sécurité des journalistes, sera devenu obsolète). Quels messages délivreront alors les autorités israéliennes ? Au préalable, elle devra donner un bilan officiel des opérations mais aussi assurer que le Hamas n’est plus en état de nuire. Exercice de style compliqué vu que les forces du parti islamiste sont loin d’être anéanties. Se font entendre pendant ce temps quelques voix dissonantes dans la diaspora juive. Notamment d’Angleterre où dimanche 11 janvier un groupe de membres prééminents de la communauté juive britannique a appelé Israël à cesser immédiatement son offensive dans la bande de Gaza. Une première, et qui annonce peut-être les limites de la communication israélienne.
Deux voix juives sur le conflit à Gaza. Ofer Bronchtein, ancien conseiller d’Yitzhak Rabin, décrypte la nécessaire « politisation du Hamas » et l’UEJF, inquiète des récents actes antisémites.
En diffusant les images des manifestations sur Internet, la jeunesse grecque a empêché son gouvernement de mentir sur le développement des heurts. Une web révolution décryptée par Bakchich.
Pour le PAM, qui dépend des Nations Unies, la situation humanitaire et alimentaire dans la bande de Gaza, consécutive à l’attaque israélienne, est« épouvantable ».
Sans le sou pour envoyer un émissaire à Gaza, « Bakchich » a lâché son correspondant dans la manifestation de soutien à la bande de Gaza, qui s’est déroulée samedi 3 janvier. Récit d’un « embedded (…)
La « rue arabe » manifeste contre l’opération militaire israélienne à Gaza. Comme un symbole d’impuissance, selon Abed Charef, journaliste et écrivain algérien.
Le Hamas a rompu la trêve avec Israël. Pas de chance, l’armée israélienne est encore beaucoup mieux organisé que le mouvement palestinien. Petit point d’un conflit qui re-commence.
[1] Mercier, Arnaud et J.M. Charon. Armes de communication massive. Informations de guerre en Irak : 1991-2003, Paris, CNRS éditions, 2004
817 000 euros, c’est la somme qu’a réglé en 2008 le Gabon à une boîte de conseil pour laquelle a bossé Bernard Kouchner. La diplomatie française fait encore recette.
Une fois le travail fait, les factures éditées, demeure pour tout prestataire de service, une petite difficulté. Se faire payer. Surtout quand il s’agit de commandes publiques.
Africa Steps/Imeda, enregistrées au registre du commerce de Paris comme sociétés de conseils et de gestion et sises à la même adresse du 130 boulevard Saint-Germain, en ont fait l’amère expérience. Avec des créances en latence avec l’Etat gabonais pour un montant total de 817 000 euros début 2007.
Une somme tout de même, pour ces deux boîtes de consultants dont les dirigeants présentent un joli cursus. Aujourd’hui encore gérant d’Imeda, Eric Danon devient, le 8 août 2007, ambassadeur de France à Monaco, avant d’être envoyé à Genève en février 2008 pour représenter la France à la conférence du désarmement. Toujours gérant d’Africa Steps, Jacques Baudouin œuvre quant à lui comme conseiller presse et communication du ministère des Affaires Etrangères. Pas du menu fretin.
COMMUNIQUE DE BERNARD KOUCHNER MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES ET EUROPEENNES
S’il n’a pas daigné répondre à nos sollicitations, Bernanrd Kouchner s’est fendu d’un communiqué qu’en bons garçons polis, nous reproduisons ci-dessous.
Pour répondre à certaines allégations inexactes diffusées sur un site internet, Bernard Kouchner tient à faire préciser :
« Depuis sa prise de fonction en tant que ministre des Affaires étrangères et européennes, Bernard Kouchner a cessé toute activité au sein des sociétés BK Conseil et BK Consultants. La société BK Conseil a été dissoute le 18 mai 2007. Depuis la nomination du Ministre, BK Consultants n’a plus aucune activité commerciale et ne saurait avoir perçu quelque rémunération que ce soit.
Le ministre dément formellement « avoir fait passer des prestations de conseil et d’audit sous l’égide de trois sociétés ».
Bernard Kouchner n’a jamais appartenu à la société IMEDA dont il était l’un des consultants et n’avait donc aucune raison de se préoccuper du règlement des factures de celle-ci. S’il a pu être amené à évoquer son rapport sur l’Assurance maladie au Gabon avec le président Bongo, c’est uniquement pour s’informer de l’état d’avancement de la mise en œuvre de la loi née de ce rapport.
Le travail de Bernard Kouchner sur ce projet d’Assurance maladie au Gabon était notoirement connu des medias gabonais et a fait l’objet d’une communication publique au cours des Etats Généraux de la Santé à Libreville.
L’activité de Bernard Kouchner, comme Président fondateur du GIP ESTHER était une activité purement bénévole exercée dans le cadre des décisions prises par le conseil d’administration. C’est le GIP ESTHER qui a permis notamment les nombreux jumelages hospitaliers entre pays européens et pays en développement en particulier dans le domaine du sida.
Bernard Kouchner s’enorgueillit d’avoir toujours mené, dans ses diverses fonctions et dans le cadre strict des règles de celles-ci, un combat permanent en faveur de la santé publique en Afrique.
Bernard Kouchner se réserve le droit d’engager des poursuites judiciaires pour prévenir ou sanctionner toutes allégations mensongères à son égard et en a chargé Me Georges Kiejman. »
S’il n’a pas daigné répondre à nos sollicitations, Bernanrd Kouchner s’est fendu d’un communiqué qu’en bons garçons polis, nous reproduisons ci-dessous.
Pour répondre à certaines allégations inexactes diffusées sur un site internet, Bernard Kouchner tient à faire préciser :
« Depuis sa prise de fonction en tant que ministre des Affaires étrangères et européennes, Bernard Kouchner a cessé toute activité au sein des sociétés BK Conseil et BK Consultants. La société BK Conseil a été dissoute le 18 mai 2007. Depuis la nomination du Ministre, BK Consultants n’a plus aucune activité commerciale et ne saurait avoir perçu quelque rémunération que ce soit.
Le ministre dément formellement « avoir fait passer des prestations de conseil et d’audit sous l’égide de trois sociétés ».
Bernard Kouchner n’a jamais appartenu à la société IMEDA dont il était l’un des consultants et n’avait donc aucune raison de se préoccuper du règlement des factures de celle-ci. S’il a pu être amené à évoquer son rapport sur l’Assurance maladie au Gabon avec le président Bongo, c’est uniquement pour s’informer de l’état d’avancement de la mise en œuvre de la loi née de ce rapport.
Le travail de Bernard Kouchner sur ce projet d’Assurance maladie au Gabon était notoirement connu des medias gabonais et a fait l’objet d’une communication publique au cours des Etats Généraux de la Santé à Libreville.
L’activité de Bernard Kouchner, comme Président fondateur du GIP ESTHER était une activité purement bénévole exercée dans le cadre des décisions prises par le conseil d’administration. C’est le GIP ESTHER qui a permis notamment les nombreux jumelages hospitaliers entre pays européens et pays en développement en particulier dans le domaine du sida.
Bernard Kouchner s’enorgueillit d’avoir toujours mené, dans ses diverses fonctions et dans le cadre strict des règles de celles-ci, un combat permanent en faveur de la santé publique en Afrique.
Bernard Kouchner se réserve le droit d’engager des poursuites judiciaires pour prévenir ou sanctionner toutes allégations mensongères à son égard et en a chargé Me Georges Kiejman. »
Kouchner, un ministre pour qui les affaires ne sont pas étrangères
D’autant que les deux hommes ont fait travailler du beau linge pour le Gabon. Deux contrats en bonne et due forme avec le ministère de la Santé. L’un courant sur 2003-2005 portant sur « un audit complet du système gabonais et proposition de réforme ». Le second, débutant en 2004, a trait à « l’élaboration d’un nouveau plan national de développement sanitaire ». Deux bels et bons projets auxquels sont associés « Bernard Kouchner président de BK conseils », comme le montrent les deux documents exhumés par Bakchich ci-dessous, et issus du défunt site d’Imeda.
Pour bien lire le texte, cliquez sur l’image, puis sur « zoom » :
Contrat Imeda (I)
Contrat Imeda (II)
Bref, malgré la proximité avec le French doctor, ministre préféré des Français, inventeur du droit d’ingérence, etc… le gouvernement gabonais a traîné des pieds pour régler la douloureuse.
Heureusement, pour Imeda et ses prestataires, est venu le doux été 2007. Le 8 août, Eric Danon devient ambassadeur de France à Monaco. Et une semaine plus tôt, le 2 août, sa future excellence se fend d’un fax fort amical à l’attention du trésorier payeur général du Gabon.
« Cher Blaise, comme vous le savez, les deux sociétés accomplissent de nombreuses missions au Gabon pour le compte du gouvernement. Nous avons reçu le mois dernier, de S.E. le chef de l’Etat, l’assurance que notre dernière facture serait rapidement honorée. En conséquence, celle-ci a été transmise au ministre d’Etat Paul Toungui, je vous l’adresse de même ci-joint ».
Pour bien lire le texte, cliquez sur l’image, puis sur « zoom » :
Dans la chaleur de l’été, Imeda a facturé
Les consultants relancent l’état gabonais, lents à payer les oeuvres de conseils d’Imeda. A noter, le présent de l’indicatif utilisé….
Les petites factures des amis de Kouchner
Pour son travail, Imeda revendique un reliquat de 817 000 euros, qui ne seront réglé qu’en 2008, soit plusieurs mois après le retour d’Eric Danon, Bernanrd Kouchner et Jacques Baudouin dans la diplomatie française
Un envoi intéressant, qui atteste que les deux sociétés des diplomates « accomplissent » encore en 2007 des missions au Gabon. Selon Pierre Péan, dont les bonnes feuilles du futur bouquin ont été publiés par Marianne2.fr, le règlement de ces factures a été discuté par Bernard Kouchner soi-même, consultant devenu ministre des Affaires Etrangères, lors d’une entrevue avec le président Bongo, le 25 mai 2007.
La moiteur de l’été austral a, semble-t-il, empêché la question d’être réglée. Un deuxième fax d’Eric Danon, ambassadeur à Monaco et gérant d’Imeda, atterrit le 17 septembre 2007, sous le tampon du Trésorier Payeur général du Gabon. Le jour même de la présentation des lettres de créance de Danon à Albert II de Monaco.
Toujours en souffrance, les factures des éminents consultants désormais diplomates sont renvoyés au trésorier du Gabon
Installée par la France, la bureaucratie gabonaise en a conservé une certaine langueur. Selon le relevé d’opérations du Trésor public gabonais, la dite facture n’a été honorée qu’en 2008. En deux fois. Le 24 janvier et 11 mars 2008.
Qui a dit que les diplomates étaient mauvais commerçants
Ainsi, durant le premier trimestre 2008, l’Etat gabonais a reversé près d’un million d’euros à deux sociétés gérées par des proches du ministre des Affaires étrangères, pour des contrats sur lesquels a bûché le dit ministre. Original. Et peut-être un brin gênant, quand il s’agit de discuter avec les autorités gabonaises et Omar Bongo, fort nerveux après les multiples plaintes qui les touchent en France. Au moins le ministre a-t-il toujours été très discret sur la question… Étonnamment, depuis ces règlements, Eric Danon a été muté de Monaco à la conférence de désarmement de Genève. Ni Jacques Baudouin, ni Bernard Kouchner, qui a confirmé lundi matin sur Europe 1 être « très fier » de son travail sur le Gabon, n’ont répondu à nos questions. Seul Eric Danon, bien urbainement, a confirmé à Bakchich qu’il avait relancé l’Etat gabonais pour « ce reliquat ». La principale question qui demeure. Le montant de la somme reversée par Imeda, après règlement à la société de Bernard Kouchner. Les comptes 2008 de BK consultants n’ont pas encore été déposés au greffe du tribunal. Nul doute que leur consultation sera enrichissante.
Le chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy, a concentré tous les errements de la France en Afrique, tout en déshabillant totalement le Quai d’Orsay. Un essai brillant des journalistes Glaser et Smith.
Plainte judiciaire, passage en urgence à l’hôpital, guerre de succession… Le président du Gabon, Omar Bongo, vit une difficile fin d’année. Prémisses de fin de règne ?
En dehors de toute légalité constitutionnelle, le French Doctor est toujours patron de sa boîte de conseils, BK consultants. Qui a travaillé pour des pays envers lesquels le ministre est peu (…)
Ratonnade dans Paris: impunité d’une milice communautaire
13/01/2009 10:54
Il est remarquable de constater que toutes les agressions communautaires ne bénéficient pas de la même couverture médiatique. Ainsi, selon le site “Le Post”, deux jeunes lycéens d’origines maghrébines ont été passées à tabac par sept membres de la Ligue de défense juive dans le XVIeme arrondissement :
“Une agression physique a eu lieu jeudi 8 janvier 2009, en fin d’après-midi, devant le célèbre lycée Janson de Sailly, 106 rue de la Pompe 75116 PARIS
Les auteurs de cette agression sont, selon les premiers témoignages au nombre de 7.
Ils distribuaient au moment des faits des tracts portant un numéro de téléphone, ainsi que l’adresse internet : http://www.liguededefensejuive.net/
Les victimes, lycéens à Janson de Sailly, sont au nombre de 2, âgées de 15 et 17 ans, toutes deux descendants de migrants nord-africains.
Les dommages corporels connus pour le moment sont les suivants :
- Ouverture de l’arcade sourcilière
- Hématome cloison nasale avec présomption de fracture légère
Une plainte a été déposée par chacune des victimes.
Un jeune ami, venu en aide aux deux agressés a lui aussi reçu un coup de poing. Nous n’avons pas encore pu prendre son témoignage.
Le motif invoqué pour cette atteinte physique notoire est constitué par le jet d’un tract par une des deux victimes.
L’un des membres du groupuscule lui a alors demander pourquoi il l’avait jeté.
A la réponse : “Parce que j’en veux pas”, l’agression physique a débuté. Les 7 membres se sont alors rués sur le premier adolescent.
Il est à noter, selon les propos des victimes, qu’un nombre important de tracts étaient déjà sur le sol.”
Hervé Ryssen, bonjour. Vous venez de publier une brochure sur la “traite des Blanches”. Dites-nous ce que l’Etat d’Israël vient faire dans cette histoire ?
HR : Bonjour. Je me suis d’abord basé sur un rapport très officiel d’Amnesty international du mois de mai 2000, qui établit que des milliers de jeunes femmes russes, ukrainiennes et moldaves sont aujourd’hui obligées de se prostituer dans des maisons de passe un peu partout en Israël. Leur malheur a été de répondre à une petite annonce alléchante qui leur promettait un emploi bien rémunéré à l’étranger, comme serveuse ou femme de chambre dans un hôtel. C’est seulement arrivées à Chypre ou en Israël qu’elles ont compris à qui elles avaient affaire. Depuis l’effondrement de l’URSS en 1991, ce sont ainsi des centaines de milliers de jeunes femmes d’Europe de l’Est qui ont été happées par des réseaux de prostitution. Israël n’est d’ailleurs pas la seule destination où sont envoyés ces esclaves sexuels, car on retrouvent les filles d’Europe de l’Est jusqu’en Thaïlande et au Japon. Mais les proxénètes internationaux, eux, appartiennent souvent à une petite communauté qui a beaucoup souffert, et l’Etat d’Israël est la plaque tournante de ce trafic.
Rivarol : Vous dites que ces jeunes femmes sont réduites à l’état d’esclavage. Mais dans un grand pays démocratique comme Israël, n’ont-elles pas la possibilité d’alerter la police, tout simplement ?
HR : Pas vraiment. Selon tous les témoignages que nous avons, les filles sont séquestrées dans des centaines d’appartements ou de maisons dont les fenêtres sont munies de barreaux. Elles sont sévèrement corrigées, battues, ou même torturées, si elles refusent de coopérer. Certaines d’entre elles ont évidemment été tuées. Leurs passeports sont systématiquement confisqués et les proxénètes les menacent de mort, elles et leur famille, si elles tentent de s’enfuir ou témoignent devant la justice. De surcroît, la plupart d’entre elles assurent que les policiers sont de mèches avec les proxénètes, d’abord comme clients, mais aussi comme collaborateurs. Les filles, elles, travaillent sans arrêt, sept jours sur sept, sans aucun jour de repos dans l’année, sauf à Yom Kippour.
Rivarol : Comment les filles qui ont témoigné ont-elle pu s’échapper ?
HR : Elles ont été libérées après une descente de la police, après quoi, elles ont été placées en détention pendant une brève période avant d’être expulsées du territoire comme migrantes en situation irrégulière. D’autres sont incarcérées plus longtemps, dans certains cas, sur la base d’un arrêté du ministère de la Justice qui les empêchent de quitter le pays avant d’avoir témoigné. Le rapport d’une commission d’enquête du Parlement israélien, datant du 23 mars 2005 pointe du doigt les faiblesses de la justice israélienne sur le sujet. On y apprend que les magistrats sont souvent eux-mêmes soudoyés par les proxénètes. Les procureurs généraux exigent des peines minimes et ne demandent même pas de dommages et intérêts pour les victimes. Les magistrats font aussi parfois bénéficier les proxénètes de l’immunité en les utilisant prétendument comme des indicateurs du monde du crime.
Rivarol : Pourquoi les médiats restent-ils muets sur cette question, d’après vous ?
HR : Les grands maîtres des médiats projettent toujours sur les autres ce dont ils se sentent eux-mêmes coupables. Ainsi, depuis les années 90, on a beaucoup entendu parler de cette terrible “mafia russe”. Celle-ci n’a en réalité de russe que le nom, car les plus grandes figures du crime organisé issu de l’ex-URSS sont des juifs, possédant la plupart du temps un passeport israélien. Semion Mogilevich, l’un des principaux d’entre eux, a d’ailleurs été arrêté il y a quelques semaines à Moscou, le 25 janvier 2008. Il faisait travailler des centaines de jeunes femmes à Budapest, à Prague et en Israël. Il s’occupait aussi de racket, de trafic de drogue, de diamants, et était en outre un gros trafiquant d’armes international. N’oubliez pas : c’est un “Russe” ! .
Les quatre ouvrages d’Hervé Ryssen - Les Espérances planétariennes (2005), Psychanalyse du judaïsme (2006), Le Fanatisme juif (2007), La mafia juive (2008) - sont vendus au prix de 26 € l’unité et peuvent être commandés à l’adresse suivante :
Editions Baskerville, 14 rue Pierre Brossolette, 92300 Levallois. Chèque à l’ordre de Hervé François. Ajoutez 2 € de frais de port pour la France et l’étranger. 8 € pour les Dom-Tom. La brochure de 32 pages sur la traite des Blanches est au prix de 2 €. Elle est vendue par correspondance à la même adresse, par 5 exemplaires au minimum ; 1 € à partir de 50 exemplaires (+ les frais de port).
Voici les premières pages de notre chapitre consacré au rôle accablant de la mafia juive dans la traite des Blanches :
Depuis la chute du mur de Berlin, en 1989, des centaines de milliers de jeunes femmes d’Europe de l’Est avaient été happées par des réseaux de prostitution et emmenées vers des destinations lointaines. Les médiats restaient extrêmement discrets sur ce sujet. Au mois de mai 2000, pourtant, un rapport d’Amnesty International avait révélé l’ampleur du phénomène et pointé du doigt l’État d’Israël, la plaque tournante de ce trafic. (Les éditions francophones d’Amnesty International. http://efai.i-france.com. Human Rights Abuses of Women Trafficked from Countries of the Former Soviet Union into Israel’s Sex Industry).
L’effondrement de l’URSS, en 1991, avait provoqué un appauvrissement considérable de la population. Pour tenter d’échapper à la misère et de subvenir aux besoins de leurs familles, de nombreuses jeunes filles russes, ukrainiennes ou moldaves, avaient alors répondu à certaines offres alléchantes publiées dans les journaux. Malheureusement pour elles, ces offres de travail à l’étranger s’avéraient souvent être des pièges posés par des proxénètes internationaux.
Le phénomène fut si important que le très cosmopolite New York Times du 11 janvier 1998 avait été obligé d’ouvrir le dossier, avec un article de Michael Specter sur les “naïves femmes slaves”. Le journaliste relatait l’histoire poignante d’une jeune beauté ukrainienne de 21 ans qui, de son village, avait répondu à une annonce dans un journal local et s’était retrouvée en Israël, contrainte de se prostituer. Les filles, apprenait-on, étaient envoyées jusqu’au Japon et en Thaïlande par des réseaux tenus par les mafieux “russes” basés à Moscou. Rappelez-vous : à cette époque, tous les médiats parlaient de la terrible “mafia russe”.
Le Jerusalem Post du 13 janvier 1998 avait repris ces informations. Ainsi, on apprenait qu’il y avait plus de 10 000 prostituées en Israël, presque toutes russes et ukrainiennes. Les femmes, achetées et vendues par les proxénètes étaient séquestrées dans des bars et des bordels, et rapportaient chacune à leur propriétaire entre 50 et 100 000 dollars par an.
Le premier rapport sur la traite des Blanches semble être celui publié le 8 avril 1997 par le CEDAW. (Committee on the Elimination of Discrimination against Women). Ce rapport montrait que le trafic de femmes blanches séquestrées en Israël ne cessait de croître. A Tel-Aviv, des centaines de bars, de maisons closes et de boîtes de nuit animaient la vie nocturne. Le Tropicana était alors l’une des maisons de passe les plus en vue. Une vingtaine de femmes russes y travaillaient, huit en journée, et douze la nuit. Les clients étaient des soldats israéliens, des hommes d’affaires, des religieux, ou encore des travailleurs immigrés - ces derniers n’ayant pas le droit d’avoir des relations sexuelles avec les Israéliennes, sous peine d’expulsion immédiate. Le propriétaire des lieux déclarait : “Les Israéliens adorent les femmes russes. Elles sont blondes, bien fichues, et ont un air désespéré qui plaît beaucoup. Elles sont prêtes à faire n’importe quoi pour de l’argent.” Les filles n’étaient pas payées, et ne gagnaient que les pourboires. Elles travaillaient sans arrêt, sept jours sur sept, sans aucun jour de repos dans l’année, sauf à Yom Kippour.
Le long rapport d’Amnesty International présentait les témoignages de plusieurs de ces jeunes femmes. Elles avaient été attirées ici sous de faux prétextes, puis livrées aux réseaux de prostitution, achetées et vendues au plus offrant, le plus souvent aux enchères, comme du bétail. Elles avaient ensuite été séquestrées par leurs “propriétaires” dans des maisons ou des appartements dont elles ne pouvaient sortir sans être accompagnées. Leurs passeports et autres documents de voyage avaient été confisqués par les proxénètes afin de les empêcher de quitter le pays. Elles étaient fréquemment frappées si elles refusaient d’avoir des relations sexuelles avec certains clients ou si elles tentaient de s’enfuir. De nombreuses informations faisaient aussi état d’actes de torture et de viol, ainsi que d’autres formes de sévices sexuels. Les trafiquants les menaçaient de mort, elles et les membres de leur famille, au cas où elles s’aviseraient de quitter Israël, de fournir des renseignements à la police ou encore de témoigner dans le cadre de procédures pénales, si bien qu’il était difficile de traduire en justice les “auteurs d’atteintes aux droits fondamentaux des victimes de la traite”. (Le terme “droits fondamentaux” revient toutes les trois lignes dans le rapport).
Le gouvernement israélien n’avait d’ailleurs pris aucune mesure pour enquêter sur ces violences et engager des poursuites judiciaires. De plus, les femmes étaient généralement traitées comme des délinquantes plutôt que comme des victimes. Au regard de la législation israélienne, en effet, presque toutes ces filles étaient des migrantes en situation irrégulière, puisqu’elles séjournaient en Israël sans permis de travail ou avec de faux documents. Beaucoup d’entre elles étaient ainsi placées en détention à la suite de descentes de la police israélienne dans les maisons de prostitution ou les salons de massage. Certaines étaient détenues pendant de brèves périodes avant d’être expulsées du territoire, mais d’autres étaient incarcérées plus longtemps, dans certains cas, sur la base d’un arrêté du ministère de la Justice qui les empêchait de quitter le pays avant d’avoir témoigné devant la justice. Beaucoup de femmes emprisonnées avaient ainsi subi des traumatismes physiques et psychologiques considérables, et il n’existait aucun service d’aide psychologique qui fût en mesure de répondre à leurs besoins.
Au cours de leur visite en Israël en avril et en mai 1999, les délégués d’Amnesty International s’étaient rendus à la prison pour femmes de Neve Tirza afin de s’entretenir avec des jeunes femmes détenues en raison de leurs activités liées à la prostitution et en instance de rapatriement.
Voici le témoignage d’Anna, 31 ans, originaire de Saint-Pétersbourg. Elle était professeur de physique en Russie, et avait été attirée en Israël par la promesse d’un emploi rémunéré 1000 dollars par mois, soit vingt fois le salaire qu’elle percevait alors en Russie. Le ressortissant israélien qui lui avait proposé cet emploi l’avait bien prévenue qu’il était lié à l’industrie du sexe, mais ce qu’il avait présenté n’avait évidemment rien à voir avec la réalité. Anna était ainsi arrivée en Israël en octobre 1998 avec un visa de tourisme. Attendue à l’aéroport, elle fut emmenée et enfermée dans un appartement avec six autres femmes originaires de l’ex-Union soviétique, et son passeport fut immédiatement confisqué. Anna avait ensuite été vendue aux enchères à deux reprises. La seconde fois, elle fut achetée 10 000 dollars et emmenée à Haïfa où elle fut séquestrée avec deux autres femmes. Les fenêtres de l’appartement étaient munies de barreaux et lorsqu’elles étaient autorisées à sortir, ce qui était rare, elles étaient de toute manière toujours accompagnées. Une bonne partie de l’argent qu’elles gagnaient leur était soustrait sous forme d’amendes extorquées par les proxénètes.
Anna avait été arrêtée en mars 1999, pour prostitution, après une descente de police dans l’appartement où elle était enfermée. Elle avait signé aux policiers des déclarations dans lesquelles elle reconnaissait se livrer à la prostitution, mais tous les documents étaient rédigés en hébreu, langue qu’elle ne savait ni lire ni écrire. Ce n’est que plus tard, à l’audience du tribunal, qu’elle apprit qu’elle était accusée de tenir une maison de prostitution. Elle ne fut jamais autorisée à s’entretenir avec le consul de Russie, et resta incarcérée pendant près d’un mois en attendant sa reconduite à la frontière.
Voici ce que déclarait Anna : “Je ne sais pas comment s’est terminé le procès. Je sais seulement qu’Abraham [le proxénète] est en liberté. Je lui ai parlé au téléphone. Quand les policiers nous ont arrêtées, ils ne nous ont pas laissé prendre nos affaires qui sont restées là-bas. Abraham [Les rédacteurs d'Amnesty International avaient choisi le prénom "Arthur", ndlr] connaît mon adresse à Saint-Pétersbourg et mon numéro de téléphone parce qu’il a gardé mon passeport. J’ai laissé ma fille de huit ans là-bas. Il m’a menacée de me retrouver en Russie, chez moi, si je ne faisais pas ce qu’il voulait.”
Tatiana, originaire de Biélorussie, était arrivée en Israël en avril 1998 avec un visa de tourisme. On lui avait promis un emploi de femme de ménage dans un hôtel de la station balnéaire d’Eilat, en lui disant que son salaire lui permettrait de subvenir aux besoins de sa mère et de son fils de six ans. Tatiana fut accueillie à Eilat par un homme qui avait prétendu être envoyé par l’hôtel dans lequel elle devait travailler. Il l’emmena en fait dans un endroit où elle fut contrainte de se prostituer. Elle devait rembourser son “prix de vente” et le coût de son voyage, lui avait-on dit.
Tatiana avait bien mis au point différents scénarios d’évasion, mais elle fut finalement libérée à l’issue d’une descente de police : l’une de ses amies avait pris contact avec le consulat de Biélorussie, lequel avait prévenu la police. Tatiana fut ensuite placée en détention comme migrante en situation irrégulière dans la prison de Neve Tirza en attendant son rapatriement. Trois jours après son arrestation, elle trouva sur son lit une lettre anonyme dans laquelle on menaçait de la tuer et de s’en prendre à sa famille si elle racontait ce qui lui était arrivé. Tatiana désirait témoigner mais craignait les représailles des trafiquants qui connaissaient tous les renseignements figurant sur son passeport ainsi que l’adresse de sa famille en Biélorussie. Une requête avait donc été adressée au directeur de la police pour lui expliquer qu’il serait beaucoup trop dangereux pour Tatiana de témoigner devant le tribunal si elle n’était pas protégée. Celui-ci répondit que la police israélienne ne pouvait garantir la sécurité d’aucun individu en dehors d’Israël. Tatiana avait néanmoins témoigné, en juin 1999, et fut rapatriée dans le courant du mois. Bien qu’elle eût demandé à être renvoyée en Pologne ou en Lituanie, d’où elle serait rentrée en Biélorussie en voiture, les autorités israéliennes l’avaient renvoyée directement en Biélorussie, où l’un de ses parents l’aurait emmenée vers une destination inconnue.
Voici maintenant le cas de Valentina, une psychologue ukrainienne de vingt-sept ans. Elle était arrivée en Israël en août 1998 pour y travailler, pensait-elle, comme représentante. Le ressortissant israélien qui lui avait proposé cet emploi s’était occupé du visa et avait organisé le voyage. Valentina, qui était attendue à l’aéroport, avait d’abord été emmenée dans un hôtel. Le lendemain, on lui confisqua son argent, son passeport et son billet de retour. Puis, elle fut emmenée dans un appartement où elle resta séquestrée pendant deux mois.
Valentina racontait son calvaire en Israël : “Les conditions de vie étaient terribles. Une fille a travaillé au sous-sol pendant huit mois, elle a attrapé la tuberculose à cause de l’humidité qui y régnait. La plupart des filles souffraient de diverses maladies vénériennes. Je ne souhaiterais même pas à mes ennemis de subir ce qui nous a été infligé… J’ai eu une dépression nerveuse, explique-t-elle. Je voulais m’enfuir mais il y avait des barreaux aux fenêtres et des gardiens étaient là tout le temps, jour et nuit. Un jour, j’ai demandé à un client de m’aider mais il faisait partie de leur groupe et les propriétaires m’ont battue. Je n’avais nulle part où aller…”
Valentina avait tout de même réussi à s’évader avec une autre femme en sautant du premier étage d’un immeuble. Quand elles retournèrent à la maison de prostitution pour aider une autre de leurs amies à s’enfuir, elles furent interpellées par la police qui opérait au même moment. Valentina avait été arrêtée en mars 1999 pour séjour irrégulier. Elle était heureuse de l’intervention de la police mais craignait de témoigner car les proxénètes connaissaient l’adresse de sa famille en Ukraine. Valentina ignorait combien de temps les autorités israéliennes allaient la maintenir en détention.
Nina était une jeune fille de dix-neuf ans originaire de Minsk, en Biélorussie. Elle était arrivée elle aussi en Israël à la fin de 1998 avec un visa de tourisme, sans savoir ce qui l’attendait. Elle fut séquestrée trois mois dans une maison de prostitution à Haïfa, puis fut enlevée sous la menace d’une arme, vendue pour 10 000 dollars, battue et violée. Après s’être enfuie, elle retourna dans la première maison de prostitution en espérant gagner suffisamment d’argent pour payer son billet de retour en Biélorussie. Nina fut ensuite arrêtée lors d’une descente de police dans un salon de massage de Tel-Aviv, en mars 1999, et incarcérée dans la prison de Neve Tirza pour être reconduite à la frontière. Le procureur du district de Haïfa lui avait interdit de quitter Israël, afin qu’elle témoignât contre les trois hommes qui l’avaient enlevée. “Je veux rentrer chez moi, déclara-t-elle, mais il est possible que le procès de Moïse [l'homme accusé de l'avoir violée] n’ait pas lieu avant six mois. Je veux aussi être sûre que Moïse ira en prison.” [Le rapport donne simplement "X", ndlr]
“C’est une délinquante, expliquait Moshe Nissan, porte-parole de la police de Haïfa. Elle a résidé en Israël sans permis de séjour. Il est évident qu’elle ne témoignerait pas si elle n’était pas en détention.” Nina fut finalement rapatriée en juin 1999 après avoir été détenue plus de deux mois.
Amnesty International ne put obtenir des autorités israéliennes aucune statistique sur le nombre de procédures pénales engagées, ni de données sur les poursuites ou les condamnations prononcées dans ces affaires contre les proxénètes. Selon une enquête de 2001 du National Council of Jewish Women, sur 392 prostituées arrêtées et expulsées d’Israël en l’an 2000, 46 % étaient d’origine ukrainienne, 28 % étaient d’origine russe et 17 % venaient de Moldavie. Les 9 % restants étant originaires d’autres républiques de l’ancienne URSS.
Un autre témoignage similaire nous est laissé par un article du Jerusalem Post du 13 juillet 2000, qui relatait le procès de Boris Yasser, 18 ans. Celui-ci était inculpé en Israël de kidnapping, menaces, contrefaçon de documents, coups et blessures, proxénétisme et viol. Boris Yasser était accusé d’avoir aidé son père à faire venir clandestinement quatre jeunes ukrainiennes et de les avoir forcées à se prostituer. Les jeunes femmes, âgées de 19 à 22 ans, arrêtées elles aussi pour être entrées illégalement sur le territoire national, expliquèrent qu’on leur avait proposé un travail de vendeuse. Une fois le travail accepté, elles avaient été conduites en Israël, via Chypre. Arrivées à Haïfa, on leur avait alors confisqué leurs passeports pour leur donner de fausses pièces d’identité israéliennes. Deux des filles avaient ensuite été vendues à un bordel de Tel-Aviv pour 3000 dollars chacune. Les deux autres avaient été séquestrées dans un appartement de Rishon Lezion et forcées de se prostituer. Boris Yasser conduisait les jeunes femmes aux clients, entre 15 et 20 par jour. Les filles ne recevaient pas un centime. L’une d’elles avait été très sérieusement battue après avoir tenté de s’enfuir. Plus tard, elle avait réussi à téléphoner à ses parents en Ukraine pour appeler à l’aide, et ce sont ces derniers qui avaient contacté l’ambassade ukrainienne.
En 1998, le consul de Hongrie à Tel-Aviv, Andrea Horvath, s’était aussi plaint que quatre jeunes femmes hongroises qui avaient rencontré leur futur employeur dans une discothèque de Budapest, étaient visiblement détenues dans des maisons de Tel-Aviv et contraintes de se prostituer.
Selon le rapport du CEDAW d’avril 1997, il y avait une corrélation entre la prostitution et la consommation de drogue. Parmi les 200 jeunes femmes emprisonnées à la prison de Neve-Tirza, 70 % étaient devenues effectivement accrocs à l’héroïne, qui était la drogue la plus courante en Israël. Les jeunes femmes étaient en effet droguées, pour les rendre encore plus dépendantes des proxénètes. Au bout d’un certain temps, elles devenaient “accrocs” et se prostituaient simplement pour payer leurs doses d’héroïne.
Le filles ne pouvaient pas voir de docteur ; toute aide médicale leur était refusée. Si par malheur elles tombaient enceintes, les proxénètes ne dépensaient pas d’argent pour un avortement. Ils les forçaient à travailler encore cinq mois et les jetaient ensuite à la rue.
Dans le New York Times du 11 janvier 1998, Irina, qui avait connu l’expérience israélienne, se confiait au journaliste, les larmes aux yeux : “Je ne crois pas que l’homme qui a ruiné ma vie soit un jour puni, disait-elle doucement. Je suis stupide… Je suis une fille stupide venant de mon petit village… Parfois, je m’assois ici et me demande comment tout cela a pu arriver, si c’est réellement arrivé.” Comme beaucoup d’autres, Irina avait été battue et violée après avoir refusé de se prostituer.
Le rapport du CEDAW indiquait encore que les publicités concernant l’industrie du sexe s’étaient multipliées dans la presse quotidienne, à tel point qu’un comité avait été créé pour interdire les publicités mentionnant explicitement l’âge des jeunes femmes de moins de 18 ans et pour modérer les photos qui accompagnaient ces annonces. Il y avait aussi en Israël, apprenait-on, un marché en pleine croissance de la pornographie infantile. [Sur ce sujet, voir les chapitres Psychopathologie du judaïsme, in Psychanalyse du judaïsme (2006) et Le Fanatisme juif (2007)]. Les filles d’Europe de l’Est de moins de 18 ans et se livrant à la prostitution étaient sans doute nombreuses en Israël, mais leur nombre restait inconnu.
Le magazine américain Moment - “le magazine de la culture juive” - avait publié en avril 1998 un article dans lequel on pouvait lire que les filles russes étaient très appréciées des clients israéliens. Il y avait parmi eux des hommes de lois, des policiers, mais surtout, une proportion importante de ces clients étaient des juifs ultra-orthodoxes qui venaient parce qu’ils ne pouvaient avoir de relations avec leurs femmes du fait des proscriptions religieuses. Le jeudi après-midi, des bus entiers les amenaient de Jérusalem à Tel-Aviv. [Sur les proscriptions religieuses, cf. Psychanalyse du judaïsme (2006), p. 360 ; et Le Fanatisme juif, (2007), p. 313].
Parmi les prostituées se trouvaient aussi des prostituées arabes, virtuellement réduites à l’état d’esclavage. Certains de leurs clients juifs venaient après un attentat palestinien pour se venger sur des prostituées palestiniennes.
Mais les proxénètes tiraient aussi bénéfice de la colère des Arabes, d’après ce qu’on peut lire dans le livre d’un Israélien intitulé La terre promise, pas encore, publié en 2002. Voici ce que l’auteur écrit au sujet de ces mafieux “russes” en Israël : “Les Russes, c’est des Africains blancs. Ils sautent sur tout ce qui brille. Ils sont prêts à tout pour réussir, les pires magouilles, les pires méfaits. J’ai lu dans le journal qu’un Russe faisait tapiner des filles habillées en soldat dans les Territoires. C’est pas con. A force de se faire bastonner par les militaires, ça doit leur donner des envies, aux Arabes !” (Michaël Sebban, La terre promise, pas encore, Ramsay, 2002, p. 99. Les juifs venant de Russie - plus d’un million depuis l’effondrement du communisme - étaient appelés “Russes” par les Israéliens).
Le magasine International Affairs du printemps 2000 parlait aussi du “Natasha trade”. La traite des Blanches rapportait entre sept et douze millions de dollars chaque année et ne comportait que peu de risques, par rapport au trafic de drogue ou au trafic d’armes. Yitzhal Tyler, de la police de Haïfa, expliquait en 1998 à Michael Specter, du New York Times : “Avec une dizaine de filles, chacune s’occupant de 15 à 20 clients par jour. Multipliez par 200 shekels. Ça nous fait 30 000 shekels par jour, et au moins 750 000 par mois, soit 215 000 dollars. Un proxénète qui possède cinq maisons de prostitution, comme c’est souvent le cas, se fait un million de dollars par mois.“
Le fait est qu’il n’y avait “pas de lois en Israël contre le trafic d’êtres humains ni contre la prostitution”, pouvait-on lire dans le New York Times du 11 janvier 1998. Il n’y avait en effet aucune loi qui interdisait l’importation de jeunes femmes étrangères vers Israël à des fins de prostitution, confirmait le rapport de la CEDAW du 8 avril 1997. Linda Menuhin expliquait encore (Reuters, 23 août 1998) : “Le problème n’est pas de trouver le bon article dans le code criminel, mais plus de trouver une femme qui oserait aller devant la justice.”
Le rapport publié par le Centre féministe d’Haïfa constituait une autre source d’informations. Il s’appuyait principalement sur les entretiens effectués auprès de 106 femmes victimes de la traite et interrogées entre 2001 et 2002 dans les prisons israéliennes et les différents refuges. Les auteurs indiquaient l’incapacité des différentes autorités à affronter les mafias et mettaient également en cause l’implication de certains policiers, comme clients des maisons de passe, mais aussi comme collaborateurs des proxénètes.
Les femmes interrogées avaient été vendues entre 5000 et 10 000 dollars. Elles avaient travaillé sans interruption, n’ayant jamais pu avoir de congés, même pendant les périodes de règles. Un tiers d’entre elles avaient été victimes de violences quotidiennes. Les clients et les proxénètes les considéraient comme des objets et les battaient sans relâche. Environ 10 % étaient à peine nourries. La moitié avait aussi avoué que beaucoup de policiers fréquentaient régulièrement ces maisons closes, et ceux-ci avaient non seulement des relations amicales avec les proxénètes, mais étaient souvent en affaire avec eux.
Cette industrie était toujours en plein essor en 2005, à en croire le rapport d’une commission d’enquête du Parlement israélien, révélé le 23 mars 2005 et rapporté par l’Agence France Presse. La traite des Blanches en Israël était une activité qui générait un chiffre d’affaires d’environ un milliard de dollars par an. Le rapport précisait que 3000 à 5000 femmes entraient chaque année clandestinement en Israël pour travailler dans la prostitution. Ces femmes étaient séquestrées dans environ 300 à 400 maisons closes dans différentes régions du pays. Elles étaient vendues pour une somme variant entre 8000 et 10 000 dollars et servaient ensuite d’esclaves sexuels 7 jours sur 7, à raison de 14 à 18 heures par jour. (Les femmes européennes en âge de procréer représentent aujourd’hui environ 2 % de l’humanité. C’est une “marchandise” rare, et recherchée par les proxénètes).
Elles ne percevaient que 20 shekels (4 dollars) sur les 120 payés en moyenne par chaque client. Le reste de la somme revenait au proxénète ; mais certaines ne recevaient absolument rien. L’étude menée à la demande de la commission avait aussi montré que le public israélien ne considérait pas la traite des Blanches comme une violation des Droits de l’Homme.
La commission pointait aussi du doigt les faiblesses de la justice israélienne sur le sujet. De fait, l’instruction des dossiers de plainte durait très longtemps, ce qui favorisait les menaces, voire les assassinats des plaignantes. On apprenait aussi à cette occasion que les magistrats étaient souvent eux-mêmes soudoyés par les proxénètes. Les procureurs généraux exigeaient des peines extrêmement minimes et ne demandaient même pas de dommages et intérêts pour les victimes. Les magistrats faisaient aussi bénéficier les proxénètes de l’immunité en les utilisant prétendument comme des indicateurs du monde du crime.
Certains juifs orthodoxes réagissaient cependant à l’envahissement des villes israéliennes par les proxénètes et les prostituées. Le 15 août 2000, l’agence Associated Press nous apprenait que quatre jeunes femmes étaient mortes dans un incendie criminel à Tel-Aviv ; quatre jeunes femmes russes qui n’avaient pu s’échapper, parce que la porte blindée étaient fermée à clef et que les fenêtres étaient munies de barreaux. Les quatres filles étaient séquestrées dans cet appartement situé derrière un bar, et qui servait de maison de rendez-vous. On apprit par la suite que c’était un juif religieux qui avait jeté une bombe incendiaire. Yariv Baruchim, 34 ans, expliqua à la police qu’il voulait purifier Tel-Aviv de tous ses bordels. Il avait déjà mis le feu à huit bordels ou sex shops. Cette fois-ci, il y eut des victimes : Ina Takorsky, Lila Zachs, Yelena Pomina étaient décédées. La quatrième fille n’avait pu être identifiée.
Quelques cinéastes israéliens - et c’est tout à leur honneur - s’étaient penchés sur le calvaire de ces jeunes femmes européennes. Le téléfilm d’Eyal Halfon intitulé Quel endroit merveilleux (2005) montre des femmes venues d’Ukraine qui débarquent en Israël où elles espèrent gagner un peu d’argent. Mais à la place de ce qui leur a été promis, elles se retrouvent réduites en esclavage, violées par leurs proxénètes et forcées de se prostituer. Le téléfilm montre aussi des ouvriers thaïlandais travaillant comme des forçats dans une exploitation agricole en Israël.
On pourra voir aussi sur ce sujet le film d’Amos Gitaï, Terre promise, sorti en 2005, qui montre le calvaire de jeunes femmes d’Europe de l’Est tombées dans un réseau de prostitution. Elles sont vendues aux enchères comme du bétail, en pleine nuit, dans le désert, puis elles échouent dans des bordels sur les bords de la mer Morte. Terre promise commence par une scène montrant la vente aux enchères de ces femmes, la nuit, dans le désert du Sinaï. “Quand j’ai commencé à m’intéresser aux réseaux du crime qui traversent les frontières du Moyen-Orient, témoignait Amos Gitaï, je me suis aperçu que le trafic de femmes, cette nouvelle forme d’esclavage, était en plein essor. Pour ces réseaux internationaux qui font de la traite des Blanches, expliquait-il, les femmes sont de simples marchandises. Elles sont transportées depuis leur pays d’origine, la plupart du temps l’Europe de l’Est, via le Sinaï en Égypte. Elles passent très facilement la frontière israélienne et sont ensuite réparties dans différentes villes israéliennes ou dans les territoires… Avant le tournage de Terre promise, j’ai passé beaucoup de temps à me documenter grâce aux rapports émanant d’ONG qui s’occupent en Israël et ailleurs de défense des droits de l’homme. Des centaines de pages de témoignages de victimes de la traite des Blanches montrent dans le détail comment ces réseaux internationaux opèrent… Certaines femmes croient qu’elles vont pouvoir échapper à la misère grâce à ce genre d’arrangements. Elles essaient de se persuader que c’est seulement pour un moment et qu’ensuite, elles auront un peu d’argent. Elles sont abusées à tous les niveaux, sur le plan physique, sur le plan émotionnel, à un point inimaginable… On sait que les ventes aux enchères de femmes ont lieu dans toutes sortes d’endroits. J’ai choisi de filmer la vente aux enchères de nuit, dans le désert. Les femmes sont encerclées par un groupe de voitures, comme dans une arène, pour créer une sensation de claustrophobie… Le fil directeur de Terre promise, c’est le destin de ces femmes. Nous les suivons tout au long de cette route où elles sont transportées d’un endroit à l’autre. On change constamment de lieu dans Terre promise. De Tallin à Haïfa, du Caire à Ramallah en passant par Eilat, les femmes passent de main en main, du désert aux parkings, de l’immense aquarium construit sous l’eau dans la mer Rouge aux différents véhicules, aux camions, aux autoroutes, etc.”
Bien entendu, Israël n’était pas la seule destination de ces filles de l’Est. La mafia juive en Russie avait des contacts avec la mafia juive partout dans le monde. Selon le ministère de l’Intérieur ukrainien, 400 000 jeunes femmes ukrainiennes de moins de trente ans avaient quitté le pays durant la décennie 90. Elles n’étaient sans doute pas toutes tombées dans des réseaux de prostitution, mais l’Organisation internationale des Migrations estimait à 500 000 le nombre de jeunes femmes de l’ancien bloc de l’Est tombées dans les réseaux dans le monde entier. L’article du 11 janvier 1998 du New York Times indiquait que les femmes slaves étaient envoyées en Turquie, et jusqu’au Japon et en Thaïlande.
De nombreuses filles de l’Est étaient aussi arrivées en ex-Yougoslavie. Un article d’Oksanna Havrylenko, une ukrainienne, nous renseignait sur le calvaire qu’elle avait elle-même connu. Nous le traduisons de l’anglais : les proxénètes recrutaient principalement par petites annonces dans les journaux, offrant un travail bien payé à l’étranger, comme serveuse, danseuse ou femme de chambre en Italie, mais ils expliquaient ensuite qu’il n’était pas possible d’obtenir de visa pour l’Italie et qu’ils devraient passer à travers le territoire de l’ex-Yougoslavie pour y prendre un ferry et traverser la mer adriatique. En Bosnie-Herzégovine, où il n’y avait aucun consulat ukrainien, les filles comprenaient alors le sort qui leur était réservé. Une fille qui avait catégoriquement refusé de se prostituer fut battue, torturée et tuée devant les autres filles, dans un champ. Les proxénètes lui avaient finalement tranché la gorge. Les filles trop difficiles étaient aussi revendues dans la zone musulmane. Les proxénètes disaient qu’aucune ne leur avait jamais échappé.
Les autorités italiennes chiffraient à 30 000 le nombre de jeunes femmes ukrainiennes employées illégalement dans le pays. L’article du New York Times sur les “Naïves femmes slaves” livrait le témoignage d’une autre jeune Ukrainienne. A Milan, en Italie, une semaine avant Noël, une opération de police avait perturbé une vente aux enchères. Les filles étaient présentées sur des caisses, à moitié dévêtues, et vendues comme des têtes de bétail, pour une moyenne de 1000 dollars. Michael Platzer, des Nations Unies, expliquait que la prostitution ne présentait que peu de risques, étant à moitié légale dans bien des pays. De surcroît, en Israël, il n’y avait aucune loi réprimant la vente d’êtres humains. Mais il faut aussi préciser ici que, selon le Talmud, les non-juifs sont considérés comme des animaux.
Le site internet américain Jew Watch, une sorte d’Observatoire du judaïsme, relevait ces informations concernant un réseau de proxénétisme de jeunes femmes russes en Floride : en 1996, un certain Serguey Skobeltsyn y avait acheté deux boîtes de nuit, le Pure Platinum et le Solid Gold, pour huit millions de dollars. Tout comme Ludwig Fainberg, qui lui, avait acheté le Porkys, il était impliqué dans un réseau de prostitution et “importait” des femmes russes.
Dans le Jerusalem Post du 31 janvier 2000, on apprenait que le chef spirituel de la communauté juive de Chicago, Joel Gordon, 51 ans, ancien “cantor” de la Congregation Shirat Emet, avait été arrêté avec sa femme, Alison Ginsberg, 23 ans, pour avoir ouvert des maisons de prostitution.
Le 15 septembre 1997, le New York Post accrochait déjà un certain Roman Israilov, de Brooklyn, qui avait séquestré et violé une jeune immigrante russe de vingt ans, qu’il avait ensuite essayé de vendre. La police avait été prévenue par un voisin.
Cette tragédie ne trouve que peu d’écho dans les médiats occidentaux, et l’on n’entend jamais les politiciens et les célébrités du show business protester contre cet ignoble trafic. Imaginons maintenant ce qu’il en serait si des Européens avaient réduit en esclavage des milliers de jeunes femmes juives et les avaient soumises à toutes sortes de sévices. Mais le silence médiatique sur ce sujet est finalement bien compréhensible si l’on observe les liens qui unissent les mafieux aux responsables de la petite “communauté médiatique internationale”.
Hervé RYSSEN
Toute l’histoire de la Traite des Blanches, depuis l’Antiquité, dans La Mafia juive (2008)
Entretien publié dans l’hebdomadaire Rivarol le 14 mars 2008, au moment de la parution d’une brochure de 32 pages intitulé Israël et la traite des Blanches.
http://www.herveryssen.net/www/?page_id=113
Hervé Ryssen, bonjour. Vous venez de publier une brochure sur la “traite des Blanches”. Dites-nous ce que l’Etat d’Israël vient faire dans cette histoire ?
HR : Bonjour. Je me suis d’abord basé sur un rapport très officiel d’Amnesty international du mois de mai 2000, qui établit que des milliers de jeunes femmes russes, ukrainiennes et moldaves sont aujourd’hui obligées de se prostituer dans des maisons de passe un peu partout en Israël. Leur malheur a été de répondre à une petite annonce alléchante qui leur promettait un emploi bien rémunéré à l’étranger, comme serveuse ou femme de chambre dans un hôtel. C’est seulement arrivées à Chypre ou en Israël qu’elles ont compris à qui elles avaient affaire. Depuis l’effondrement de l’URSS en 1991, ce sont ainsi des centaines de milliers de jeunes femmes d’Europe de l’Est qui ont été happées par des réseaux de prostitution. Israël n’est d’ailleurs pas la seule destination où sont envoyés ces esclaves sexuels, car on retrouvent les filles d’Europe de l’Est jusqu’en Thaïlande et au Japon. Mais les proxénètes internationaux, eux, appartiennent souvent à une petite communauté qui a beaucoup souffert, et l’Etat d’Israël est la plaque tournante de ce trafic.
Rivarol : Vous dites que ces jeunes femmes sont réduites à l’état d’esclavage. Mais dans un grand pays démocratique comme Israël, n’ont-elles pas la possibilité d’alerter la police, tout simplement ?
HR : Pas vraiment. Selon tous les témoignages que nous avons, les filles sont séquestrées dans des centaines d’appartements ou de maisons dont les fenêtres sont munies de barreaux. Elles sont sévèrement corrigées, battues, ou même torturées, si elles refusent de coopérer. Certaines d’entre elles ont évidemment été tuées. Leurs passeports sont systématiquement confisqués et les proxénètes les menacent de mort, elles et leur famille, si elles tentent de s’enfuir ou témoignent devant la justice. De surcroît, la plupart d’entre elles assurent que les policiers sont de mèches avec les proxénètes, d’abord comme clients, mais aussi comme collaborateurs. Les filles, elles, travaillent sans arrêt, sept jours sur sept, sans aucun jour de repos dans l’année, sauf à Yom Kippour.
Rivarol : Comment les filles qui ont témoigné ont-elle pu s’échapper ?
HR : Elles ont été libérées après une descente de la police, après quoi, elles ont été placées en détention pendant une brève période avant d’être expulsées du territoire comme migrantes en situation irrégulière. D’autres sont incarcérées plus longtemps, dans certains cas, sur la base d’un arrêté du ministère de la Justice qui les empêchent de quitter le pays avant d’avoir témoigné. Le rapport d’une commission d’enquête du Parlement israélien, datant du 23 mars 2005 pointe du doigt les faiblesses de la justice israélienne sur le sujet. On y apprend que les magistrats sont souvent eux-mêmes soudoyés par les proxénètes. Les procureurs généraux exigent des peines minimes et ne demandent même pas de dommages et intérêts pour les victimes. Les magistrats font aussi parfois bénéficier les proxénètes de l’immunité en les utilisant prétendument comme des indicateurs du monde du crime.
Rivarol : Pourquoi les médiats restent-ils muets sur cette question, d’après vous ?
HR : Les grands maîtres des médiats projettent toujours sur les autres ce dont ils se sentent eux-mêmes coupables. Ainsi, depuis les années 90, on a beaucoup entendu parler de cette terrible “mafia russe”. Celle-ci n’a en réalité de russe que le nom, car les plus grandes figures du crime organisé issu de l’ex-URSS sont des juifs, possédant la plupart du temps un passeport israélien. Semion Mogilevich, l’un des principaux d’entre eux, a d’ailleurs été arrêté il y a quelques semaines à Moscou, le 25 janvier 2008. Il faisait travailler des centaines de jeunes femmes à Budapest, à Prague et en Israël. Il s’occupait aussi de racket, de trafic de drogue, de diamants, et était en outre un gros trafiquant d’armes international. N’oubliez pas : c’est un “Russe” ! .
Les quatre ouvrages d’Hervé Ryssen - Les Espérances planétariennes (2005), Psychanalyse du judaïsme (2006), Le Fanatisme juif (2007), La mafia juive (2008) - sont vendus au prix de 26 € l’unité et peuvent être commandés à l’adresse suivante :
Editions Baskerville, 14 rue Pierre Brossolette, 92300 Levallois. Chèque à l’ordre de Hervé François. Ajoutez 2 € de frais de port pour la France et l’étranger. 8 € pour les Dom-Tom. La brochure de 32 pages sur la traite des Blanches est au prix de 2 €. Elle est vendue par correspondance à la même adresse, par 5 exemplaires au minimum ; 1 € à partir de 50 exemplaires (+ les frais de port).
Voici les premières pages de notre chapitre consacré au rôle accablant de la mafia juive dans la traite des Blanches :
Depuis la chute du mur de Berlin, en 1989, des centaines de milliers de jeunes femmes d’Europe de l’Est avaient été happées par des réseaux de prostitution et emmenées vers des destinations lointaines. Les médiats restaient extrêmement discrets sur ce sujet. Au mois de mai 2000, pourtant, un rapport d’Amnesty International avait révélé l’ampleur du phénomène et pointé du doigt l’État d’Israël, la plaque tournante de ce trafic. (Les éditions francophones d’Amnesty International. http://efai.i-france.com. Human Rights Abuses of Women Trafficked from Countries of the Former Soviet Union into Israel’s Sex Industry).
L’effondrement de l’URSS, en 1991, avait provoqué un appauvrissement considérable de la population. Pour tenter d’échapper à la misère et de subvenir aux besoins de leurs familles, de nombreuses jeunes filles russes, ukrainiennes ou moldaves, avaient alors répondu à certaines offres alléchantes publiées dans les journaux. Malheureusement pour elles, ces offres de travail à l’étranger s’avéraient souvent être des pièges posés par des proxénètes internationaux.
Le phénomène fut si important que le très cosmopolite New York Times du 11 janvier 1998 avait été obligé d’ouvrir le dossier, avec un article de Michael Specter sur les “naïves femmes slaves”. Le journaliste relatait l’histoire poignante d’une jeune beauté ukrainienne de 21 ans qui, de son village, avait répondu à une annonce dans un journal local et s’était retrouvée en Israël, contrainte de se prostituer. Les filles, apprenait-on, étaient envoyées jusqu’au Japon et en Thaïlande par des réseaux tenus par les mafieux “russes” basés à Moscou. Rappelez-vous : à cette époque, tous les médiats parlaient de la terrible “mafia russe”.
Le Jerusalem Post du 13 janvier 1998 avait repris ces informations. Ainsi, on apprenait qu’il y avait plus de 10 000 prostituées en Israël, presque toutes russes et ukrainiennes. Les femmes, achetées et vendues par les proxénètes étaient séquestrées dans des bars et des bordels, et rapportaient chacune à leur propriétaire entre 50 et 100 000 dollars par an.
Le premier rapport sur la traite des Blanches semble être celui publié le 8 avril 1997 par le CEDAW. (Committee on the Elimination of Discrimination against Women). Ce rapport montrait que le trafic de femmes blanches séquestrées en Israël ne cessait de croître. A Tel-Aviv, des centaines de bars, de maisons closes et de boîtes de nuit animaient la vie nocturne. Le Tropicana était alors l’une des maisons de passe les plus en vue. Une vingtaine de femmes russes y travaillaient, huit en journée, et douze la nuit. Les clients étaient des soldats israéliens, des hommes d’affaires, des religieux, ou encore des travailleurs immigrés - ces derniers n’ayant pas le droit d’avoir des relations sexuelles avec les Israéliennes, sous peine d’expulsion immédiate. Le propriétaire des lieux déclarait : “Les Israéliens adorent les femmes russes. Elles sont blondes, bien fichues, et ont un air désespéré qui plaît beaucoup. Elles sont prêtes à faire n’importe quoi pour de l’argent.” Les filles n’étaient pas payées, et ne gagnaient que les pourboires. Elles travaillaient sans arrêt, sept jours sur sept, sans aucun jour de repos dans l’année, sauf à Yom Kippour.
Le long rapport d’Amnesty International présentait les témoignages de plusieurs de ces jeunes femmes. Elles avaient été attirées ici sous de faux prétextes, puis livrées aux réseaux de prostitution, achetées et vendues au plus offrant, le plus souvent aux enchères, comme du bétail. Elles avaient ensuite été séquestrées par leurs “propriétaires” dans des maisons ou des appartements dont elles ne pouvaient sortir sans être accompagnées. Leurs passeports et autres documents de voyage avaient été confisqués par les proxénètes afin de les empêcher de quitter le pays. Elles étaient fréquemment frappées si elles refusaient d’avoir des relations sexuelles avec certains clients ou si elles tentaient de s’enfuir. De nombreuses informations faisaient aussi état d’actes de torture et de viol, ainsi que d’autres formes de sévices sexuels. Les trafiquants les menaçaient de mort, elles et les membres de leur famille, au cas où elles s’aviseraient de quitter Israël, de fournir des renseignements à la police ou encore de témoigner dans le cadre de procédures pénales, si bien qu’il était difficile de traduire en justice les “auteurs d’atteintes aux droits fondamentaux des victimes de la traite”. (Le terme “droits fondamentaux” revient toutes les trois lignes dans le rapport).
Le gouvernement israélien n’avait d’ailleurs pris aucune mesure pour enquêter sur ces violences et engager des poursuites judiciaires. De plus, les femmes étaient généralement traitées comme des délinquantes plutôt que comme des victimes. Au regard de la législation israélienne, en effet, presque toutes ces filles étaient des migrantes en situation irrégulière, puisqu’elles séjournaient en Israël sans permis de travail ou avec de faux documents. Beaucoup d’entre elles étaient ainsi placées en détention à la suite de descentes de la police israélienne dans les maisons de prostitution ou les salons de massage. Certaines étaient détenues pendant de brèves périodes avant d’être expulsées du territoire, mais d’autres étaient incarcérées plus longtemps, dans certains cas, sur la base d’un arrêté du ministère de la Justice qui les empêchait de quitter le pays avant d’avoir témoigné devant la justice. Beaucoup de femmes emprisonnées avaient ainsi subi des traumatismes physiques et psychologiques considérables, et il n’existait aucun service d’aide psychologique qui fût en mesure de répondre à leurs besoins.
Au cours de leur visite en Israël en avril et en mai 1999, les délégués d’Amnesty International s’étaient rendus à la prison pour femmes de Neve Tirza afin de s’entretenir avec des jeunes femmes détenues en raison de leurs activités liées à la prostitution et en instance de rapatriement.
Voici le témoignage d’Anna, 31 ans, originaire de Saint-Pétersbourg. Elle était professeur de physique en Russie, et avait été attirée en Israël par la promesse d’un emploi rémunéré 1000 dollars par mois, soit vingt fois le salaire qu’elle percevait alors en Russie. Le ressortissant israélien qui lui avait proposé cet emploi l’avait bien prévenue qu’il était lié à l’industrie du sexe, mais ce qu’il avait présenté n’avait évidemment rien à voir avec la réalité. Anna était ainsi arrivée en Israël en octobre 1998 avec un visa de tourisme. Attendue à l’aéroport, elle fut emmenée et enfermée dans un appartement avec six autres femmes originaires de l’ex-Union soviétique, et son passeport fut immédiatement confisqué. Anna avait ensuite été vendue aux enchères à deux reprises. La seconde fois, elle fut achetée 10 000 dollars et emmenée à Haïfa où elle fut séquestrée avec deux autres femmes. Les fenêtres de l’appartement étaient munies de barreaux et lorsqu’elles étaient autorisées à sortir, ce qui était rare, elles étaient de toute manière toujours accompagnées. Une bonne partie de l’argent qu’elles gagnaient leur était soustrait sous forme d’amendes extorquées par les proxénètes.
Anna avait été arrêtée en mars 1999, pour prostitution, après une descente de police dans l’appartement où elle était enfermée. Elle avait signé aux policiers des déclarations dans lesquelles elle reconnaissait se livrer à la prostitution, mais tous les documents étaient rédigés en hébreu, langue qu’elle ne savait ni lire ni écrire. Ce n’est que plus tard, à l’audience du tribunal, qu’elle apprit qu’elle était accusée de tenir une maison de prostitution. Elle ne fut jamais autorisée à s’entretenir avec le consul de Russie, et resta incarcérée pendant près d’un mois en attendant sa reconduite à la frontière.
Voici ce que déclarait Anna : “Je ne sais pas comment s’est terminé le procès. Je sais seulement qu’Abraham [le proxénète] est en liberté. Je lui ai parlé au téléphone. Quand les policiers nous ont arrêtées, ils ne nous ont pas laissé prendre nos affaires qui sont restées là-bas. Abraham [Les rédacteurs d'Amnesty International avaient choisi le prénom "Arthur", ndlr] connaît mon adresse à Saint-Pétersbourg et mon numéro de téléphone parce qu’il a gardé mon passeport. J’ai laissé ma fille de huit ans là-bas. Il m’a menacée de me retrouver en Russie, chez moi, si je ne faisais pas ce qu’il voulait.”
Tatiana, originaire de Biélorussie, était arrivée en Israël en avril 1998 avec un visa de tourisme. On lui avait promis un emploi de femme de ménage dans un hôtel de la station balnéaire d’Eilat, en lui disant que son salaire lui permettrait de subvenir aux besoins de sa mère et de son fils de six ans. Tatiana fut accueillie à Eilat par un homme qui avait prétendu être envoyé par l’hôtel dans lequel elle devait travailler. Il l’emmena en fait dans un endroit où elle fut contrainte de se prostituer. Elle devait rembourser son “prix de vente” et le coût de son voyage, lui avait-on dit.
Tatiana avait bien mis au point différents scénarios d’évasion, mais elle fut finalement libérée à l’issue d’une descente de police : l’une de ses amies avait pris contact avec le consulat de Biélorussie, lequel avait prévenu la police. Tatiana fut ensuite placée en détention comme migrante en situation irrégulière dans la prison de Neve Tirza en attendant son rapatriement. Trois jours après son arrestation, elle trouva sur son lit une lettre anonyme dans laquelle on menaçait de la tuer et de s’en prendre à sa famille si elle racontait ce qui lui était arrivé. Tatiana désirait témoigner mais craignait les représailles des trafiquants qui connaissaient tous les renseignements figurant sur son passeport ainsi que l’adresse de sa famille en Biélorussie. Une requête avait donc été adressée au directeur de la police pour lui expliquer qu’il serait beaucoup trop dangereux pour Tatiana de témoigner devant le tribunal si elle n’était pas protégée. Celui-ci répondit que la police israélienne ne pouvait garantir la sécurité d’aucun individu en dehors d’Israël. Tatiana avait néanmoins témoigné, en juin 1999, et fut rapatriée dans le courant du mois. Bien qu’elle eût demandé à être renvoyée en Pologne ou en Lituanie, d’où elle serait rentrée en Biélorussie en voiture, les autorités israéliennes l’avaient renvoyée directement en Biélorussie, où l’un de ses parents l’aurait emmenée vers une destination inconnue.
Voici maintenant le cas de Valentina, une psychologue ukrainienne de vingt-sept ans. Elle était arrivée en Israël en août 1998 pour y travailler, pensait-elle, comme représentante. Le ressortissant israélien qui lui avait proposé cet emploi s’était occupé du visa et avait organisé le voyage. Valentina, qui était attendue à l’aéroport, avait d’abord été emmenée dans un hôtel. Le lendemain, on lui confisqua son argent, son passeport et son billet de retour. Puis, elle fut emmenée dans un appartement où elle resta séquestrée pendant deux mois.
Valentina racontait son calvaire en Israël : “Les conditions de vie étaient terribles. Une fille a travaillé au sous-sol pendant huit mois, elle a attrapé la tuberculose à cause de l’humidité qui y régnait. La plupart des filles souffraient de diverses maladies vénériennes. Je ne souhaiterais même pas à mes ennemis de subir ce qui nous a été infligé… J’ai eu une dépression nerveuse, explique-t-elle. Je voulais m’enfuir mais il y avait des barreaux aux fenêtres et des gardiens étaient là tout le temps, jour et nuit. Un jour, j’ai demandé à un client de m’aider mais il faisait partie de leur groupe et les propriétaires m’ont battue. Je n’avais nulle part où aller…”
Valentina avait tout de même réussi à s’évader avec une autre femme en sautant du premier étage d’un immeuble. Quand elles retournèrent à la maison de prostitution pour aider une autre de leurs amies à s’enfuir, elles furent interpellées par la police qui opérait au même moment. Valentina avait été arrêtée en mars 1999 pour séjour irrégulier. Elle était heureuse de l’intervention de la police mais craignait de témoigner car les proxénètes connaissaient l’adresse de sa famille en Ukraine. Valentina ignorait combien de temps les autorités israéliennes allaient la maintenir en détention.
Nina était une jeune fille de dix-neuf ans originaire de Minsk, en Biélorussie. Elle était arrivée elle aussi en Israël à la fin de 1998 avec un visa de tourisme, sans savoir ce qui l’attendait. Elle fut séquestrée trois mois dans une maison de prostitution à Haïfa, puis fut enlevée sous la menace d’une arme, vendue pour 10 000 dollars, battue et violée. Après s’être enfuie, elle retourna dans la première maison de prostitution en espérant gagner suffisamment d’argent pour payer son billet de retour en Biélorussie. Nina fut ensuite arrêtée lors d’une descente de police dans un salon de massage de Tel-Aviv, en mars 1999, et incarcérée dans la prison de Neve Tirza pour être reconduite à la frontière. Le procureur du district de Haïfa lui avait interdit de quitter Israël, afin qu’elle témoignât contre les trois hommes qui l’avaient enlevée. “Je veux rentrer chez moi, déclara-t-elle, mais il est possible que le procès de Moïse [l'homme accusé de l'avoir violée] n’ait pas lieu avant six mois. Je veux aussi être sûre que Moïse ira en prison.” [Le rapport donne simplement "X", ndlr]
“C’est une délinquante, expliquait Moshe Nissan, porte-parole de la police de Haïfa. Elle a résidé en Israël sans permis de séjour. Il est évident qu’elle ne témoignerait pas si elle n’était pas en détention.” Nina fut finalement rapatriée en juin 1999 après avoir été détenue plus de deux mois.
Amnesty International ne put obtenir des autorités israéliennes aucune statistique sur le nombre de procédures pénales engagées, ni de données sur les poursuites ou les condamnations prononcées dans ces affaires contre les proxénètes. Selon une enquête de 2001 du National Council of Jewish Women, sur 392 prostituées arrêtées et expulsées d’Israël en l’an 2000, 46 % étaient d’origine ukrainienne, 28 % étaient d’origine russe et 17 % venaient de Moldavie. Les 9 % restants étant originaires d’autres républiques de l’ancienne URSS.
Un autre témoignage similaire nous est laissé par un article du Jerusalem Post du 13 juillet 2000, qui relatait le procès de Boris Yasser, 18 ans. Celui-ci était inculpé en Israël de kidnapping, menaces, contrefaçon de documents, coups et blessures, proxénétisme et viol. Boris Yasser était accusé d’avoir aidé son père à faire venir clandestinement quatre jeunes ukrainiennes et de les avoir forcées à se prostituer. Les jeunes femmes, âgées de 19 à 22 ans, arrêtées elles aussi pour être entrées illégalement sur le territoire national, expliquèrent qu’on leur avait proposé un travail de vendeuse. Une fois le travail accepté, elles avaient été conduites en Israël, via Chypre. Arrivées à Haïfa, on leur avait alors confisqué leurs passeports pour leur donner de fausses pièces d’identité israéliennes. Deux des filles avaient ensuite été vendues à un bordel de Tel-Aviv pour 3000 dollars chacune. Les deux autres avaient été séquestrées dans un appartement de Rishon Lezion et forcées de se prostituer. Boris Yasser conduisait les jeunes femmes aux clients, entre 15 et 20 par jour. Les filles ne recevaient pas un centime. L’une d’elles avait été très sérieusement battue après avoir tenté de s’enfuir. Plus tard, elle avait réussi à téléphoner à ses parents en Ukraine pour appeler à l’aide, et ce sont ces derniers qui avaient contacté l’ambassade ukrainienne.
En 1998, le consul de Hongrie à Tel-Aviv, Andrea Horvath, s’était aussi plaint que quatre jeunes femmes hongroises qui avaient rencontré leur futur employeur dans une discothèque de Budapest, étaient visiblement détenues dans des maisons de Tel-Aviv et contraintes de se prostituer.
Selon le rapport du CEDAW d’avril 1997, il y avait une corrélation entre la prostitution et la consommation de drogue. Parmi les 200 jeunes femmes emprisonnées à la prison de Neve-Tirza, 70 % étaient devenues effectivement accrocs à l’héroïne, qui était la drogue la plus courante en Israël. Les jeunes femmes étaient en effet droguées, pour les rendre encore plus dépendantes des proxénètes. Au bout d’un certain temps, elles devenaient “accrocs” et se prostituaient simplement pour payer leurs doses d’héroïne.
Le filles ne pouvaient pas voir de docteur ; toute aide médicale leur était refusée. Si par malheur elles tombaient enceintes, les proxénètes ne dépensaient pas d’argent pour un avortement. Ils les forçaient à travailler encore cinq mois et les jetaient ensuite à la rue.
Dans le New York Times du 11 janvier 1998, Irina, qui avait connu l’expérience israélienne, se confiait au journaliste, les larmes aux yeux : “Je ne crois pas que l’homme qui a ruiné ma vie soit un jour puni, disait-elle doucement. Je suis stupide… Je suis une fille stupide venant de mon petit village… Parfois, je m’assois ici et me demande comment tout cela a pu arriver, si c’est réellement arrivé.” Comme beaucoup d’autres, Irina avait été battue et violée après avoir refusé de se prostituer.
Le rapport du CEDAW indiquait encore que les publicités concernant l’industrie du sexe s’étaient multipliées dans la presse quotidienne, à tel point qu’un comité avait été créé pour interdire les publicités mentionnant explicitement l’âge des jeunes femmes de moins de 18 ans et pour modérer les photos qui accompagnaient ces annonces. Il y avait aussi en Israël, apprenait-on, un marché en pleine croissance de la pornographie infantile. [Sur ce sujet, voir les chapitres Psychopathologie du judaïsme, in Psychanalyse du judaïsme (2006) et Le Fanatisme juif (2007)]. Les filles d’Europe de l’Est de moins de 18 ans et se livrant à la prostitution étaient sans doute nombreuses en Israël, mais leur nombre restait inconnu.
Le magazine américain Moment - “le magazine de la culture juive” - avait publié en avril 1998 un article dans lequel on pouvait lire que les filles russes étaient très appréciées des clients israéliens. Il y avait parmi eux des hommes de lois, des policiers, mais surtout, une proportion importante de ces clients étaient des juifs ultra-orthodoxes qui venaient parce qu’ils ne pouvaient avoir de relations avec leurs femmes du fait des proscriptions religieuses. Le jeudi après-midi, des bus entiers les amenaient de Jérusalem à Tel-Aviv. [Sur les proscriptions religieuses, cf. Psychanalyse du judaïsme (2006), p. 360 ; et Le Fanatisme juif, (2007), p. 313].
Parmi les prostituées se trouvaient aussi des prostituées arabes, virtuellement réduites à l’état d’esclavage. Certains de leurs clients juifs venaient après un attentat palestinien pour se venger sur des prostituées palestiniennes.
Mais les proxénètes tiraient aussi bénéfice de la colère des Arabes, d’après ce qu’on peut lire dans le livre d’un Israélien intitulé La terre promise, pas encore, publié en 2002. Voici ce que l’auteur écrit au sujet de ces mafieux “russes” en Israël : “Les Russes, c’est des Africains blancs. Ils sautent sur tout ce qui brille. Ils sont prêts à tout pour réussir, les pires magouilles, les pires méfaits. J’ai lu dans le journal qu’un Russe faisait tapiner des filles habillées en soldat dans les Territoires. C’est pas con. A force de se faire bastonner par les militaires, ça doit leur donner des envies, aux Arabes !” (Michaël Sebban, La terre promise, pas encore, Ramsay, 2002, p. 99. Les juifs venant de Russie - plus d’un million depuis l’effondrement du communisme - étaient appelés “Russes” par les Israéliens).
Le magasine International Affairs du printemps 2000 parlait aussi du “Natasha trade”. La traite des Blanches rapportait entre sept et douze millions de dollars chaque année et ne comportait que peu de risques, par rapport au trafic de drogue ou au trafic d’armes. Yitzhal Tyler, de la police de Haïfa, expliquait en 1998 à Michael Specter, du New York Times : “Avec une dizaine de filles, chacune s’occupant de 15 à 20 clients par jour. Multipliez par 200 shekels. Ça nous fait 30 000 shekels par jour, et au moins 750 000 par mois, soit 215 000 dollars. Un proxénète qui possède cinq maisons de prostitution, comme c’est souvent le cas, se fait un million de dollars par mois.“
Le fait est qu’il n’y avait “pas de lois en Israël contre le trafic d’êtres humains ni contre la prostitution”, pouvait-on lire dans le New York Times du 11 janvier 1998. Il n’y avait en effet aucune loi qui interdisait l’importation de jeunes femmes étrangères vers Israël à des fins de prostitution, confirmait le rapport de la CEDAW du 8 avril 1997. Linda Menuhin expliquait encore (Reuters, 23 août 1998) : “Le problème n’est pas de trouver le bon article dans le code criminel, mais plus de trouver une femme qui oserait aller devant la justice.”
Le rapport publié par le Centre féministe d’Haïfa constituait une autre source d’informations. Il s’appuyait principalement sur les entretiens effectués auprès de 106 femmes victimes de la traite et interrogées entre 2001 et 2002 dans les prisons israéliennes et les différents refuges. Les auteurs indiquaient l’incapacité des différentes autorités à affronter les mafias et mettaient également en cause l’implication de certains policiers, comme clients des maisons de passe, mais aussi comme collaborateurs des proxénètes.
Les femmes interrogées avaient été vendues entre 5000 et 10 000 dollars. Elles avaient travaillé sans interruption, n’ayant jamais pu avoir de congés, même pendant les périodes de règles. Un tiers d’entre elles avaient été victimes de violences quotidiennes. Les clients et les proxénètes les considéraient comme des objets et les battaient sans relâche. Environ 10 % étaient à peine nourries. La moitié avait aussi avoué que beaucoup de policiers fréquentaient régulièrement ces maisons closes, et ceux-ci avaient non seulement des relations amicales avec les proxénètes, mais étaient souvent en affaire avec eux.
Cette industrie était toujours en plein essor en 2005, à en croire le rapport d’une commission d’enquête du Parlement israélien, révélé le 23 mars 2005 et rapporté par l’Agence France Presse. La traite des Blanches en Israël était une activité qui générait un chiffre d’affaires d’environ un milliard de dollars par an. Le rapport précisait que 3000 à 5000 femmes entraient chaque année clandestinement en Israël pour travailler dans la prostitution. Ces femmes étaient séquestrées dans environ 300 à 400 maisons closes dans différentes régions du pays. Elles étaient vendues pour une somme variant entre 8000 et 10 000 dollars et servaient ensuite d’esclaves sexuels 7 jours sur 7, à raison de 14 à 18 heures par jour. (Les femmes européennes en âge de procréer représentent aujourd’hui environ 2 % de l’humanité. C’est une “marchandise” rare, et recherchée par les proxénètes).
Elles ne percevaient que 20 shekels (4 dollars) sur les 120 payés en moyenne par chaque client. Le reste de la somme revenait au proxénète ; mais certaines ne recevaient absolument rien. L’étude menée à la demande de la commission avait aussi montré que le public israélien ne considérait pas la traite des Blanches comme une violation des Droits de l’Homme.
La commission pointait aussi du doigt les faiblesses de la justice israélienne sur le sujet. De fait, l’instruction des dossiers de plainte durait très longtemps, ce qui favorisait les menaces, voire les assassinats des plaignantes. On apprenait aussi à cette occasion que les magistrats étaient souvent eux-mêmes soudoyés par les proxénètes. Les procureurs généraux exigeaient des peines extrêmement minimes et ne demandaient même pas de dommages et intérêts pour les victimes. Les magistrats faisaient aussi bénéficier les proxénètes de l’immunité en les utilisant prétendument comme des indicateurs du monde du crime.
Certains juifs orthodoxes réagissaient cependant à l’envahissement des villes israéliennes par les proxénètes et les prostituées. Le 15 août 2000, l’agence Associated Press nous apprenait que quatre jeunes femmes étaient mortes dans un incendie criminel à Tel-Aviv ; quatre jeunes femmes russes qui n’avaient pu s’échapper, parce que la porte blindée étaient fermée à clef et que les fenêtres étaient munies de barreaux. Les quatres filles étaient séquestrées dans cet appartement situé derrière un bar, et qui servait de maison de rendez-vous. On apprit par la suite que c’était un juif religieux qui avait jeté une bombe incendiaire. Yariv Baruchim, 34 ans, expliqua à la police qu’il voulait purifier Tel-Aviv de tous ses bordels. Il avait déjà mis le feu à huit bordels ou sex shops. Cette fois-ci, il y eut des victimes : Ina Takorsky, Lila Zachs, Yelena Pomina étaient décédées. La quatrième fille n’avait pu être identifiée.
Quelques cinéastes israéliens - et c’est tout à leur honneur - s’étaient penchés sur le calvaire de ces jeunes femmes européennes. Le téléfilm d’Eyal Halfon intitulé Quel endroit merveilleux (2005) montre des femmes venues d’Ukraine qui débarquent en Israël où elles espèrent gagner un peu d’argent. Mais à la place de ce qui leur a été promis, elles se retrouvent réduites en esclavage, violées par leurs proxénètes et forcées de se prostituer. Le téléfilm montre aussi des ouvriers thaïlandais travaillant comme des forçats dans une exploitation agricole en Israël.
On pourra voir aussi sur ce sujet le film d’Amos Gitaï, Terre promise, sorti en 2005, qui montre le calvaire de jeunes femmes d’Europe de l’Est tombées dans un réseau de prostitution. Elles sont vendues aux enchères comme du bétail, en pleine nuit, dans le désert, puis elles échouent dans des bordels sur les bords de la mer Morte. Terre promise commence par une scène montrant la vente aux enchères de ces femmes, la nuit, dans le désert du Sinaï. “Quand j’ai commencé à m’intéresser aux réseaux du crime qui traversent les frontières du Moyen-Orient, témoignait Amos Gitaï, je me suis aperçu que le trafic de femmes, cette nouvelle forme d’esclavage, était en plein essor. Pour ces réseaux internationaux qui font de la traite des Blanches, expliquait-il, les femmes sont de simples marchandises. Elles sont transportées depuis leur pays d’origine, la plupart du temps l’Europe de l’Est, via le Sinaï en Égypte. Elles passent très facilement la frontière israélienne et sont ensuite réparties dans différentes villes israéliennes ou dans les territoires… Avant le tournage de Terre promise, j’ai passé beaucoup de temps à me documenter grâce aux rapports émanant d’ONG qui s’occupent en Israël et ailleurs de défense des droits de l’homme. Des centaines de pages de témoignages de victimes de la traite des Blanches montrent dans le détail comment ces réseaux internationaux opèrent… Certaines femmes croient qu’elles vont pouvoir échapper à la misère grâce à ce genre d’arrangements. Elles essaient de se persuader que c’est seulement pour un moment et qu’ensuite, elles auront un peu d’argent. Elles sont abusées à tous les niveaux, sur le plan physique, sur le plan émotionnel, à un point inimaginable… On sait que les ventes aux enchères de femmes ont lieu dans toutes sortes d’endroits. J’ai choisi de filmer la vente aux enchères de nuit, dans le désert. Les femmes sont encerclées par un groupe de voitures, comme dans une arène, pour créer une sensation de claustrophobie… Le fil directeur de Terre promise, c’est le destin de ces femmes. Nous les suivons tout au long de cette route où elles sont transportées d’un endroit à l’autre. On change constamment de lieu dans Terre promise. De Tallin à Haïfa, du Caire à Ramallah en passant par Eilat, les femmes passent de main en main, du désert aux parkings, de l’immense aquarium construit sous l’eau dans la mer Rouge aux différents véhicules, aux camions, aux autoroutes, etc.”
Bien entendu, Israël n’était pas la seule destination de ces filles de l’Est. La mafia juive en Russie avait des contacts avec la mafia juive partout dans le monde. Selon le ministère de l’Intérieur ukrainien, 400 000 jeunes femmes ukrainiennes de moins de trente ans avaient quitté le pays durant la décennie 90. Elles n’étaient sans doute pas toutes tombées dans des réseaux de prostitution, mais l’Organisation internationale des Migrations estimait à 500 000 le nombre de jeunes femmes de l’ancien bloc de l’Est tombées dans les réseaux dans le monde entier. L’article du 11 janvier 1998 du New York Times indiquait que les femmes slaves étaient envoyées en Turquie, et jusqu’au Japon et en Thaïlande.
De nombreuses filles de l’Est étaient aussi arrivées en ex-Yougoslavie. Un article d’Oksanna Havrylenko, une ukrainienne, nous renseignait sur le calvaire qu’elle avait elle-même connu. Nous le traduisons de l’anglais : les proxénètes recrutaient principalement par petites annonces dans les journaux, offrant un travail bien payé à l’étranger, comme serveuse, danseuse ou femme de chambre en Italie, mais ils expliquaient ensuite qu’il n’était pas possible d’obtenir de visa pour l’Italie et qu’ils devraient passer à travers le territoire de l’ex-Yougoslavie pour y prendre un ferry et traverser la mer adriatique. En Bosnie-Herzégovine, où il n’y avait aucun consulat ukrainien, les filles comprenaient alors le sort qui leur était réservé. Une fille qui avait catégoriquement refusé de se prostituer fut battue, torturée et tuée devant les autres filles, dans un champ. Les proxénètes lui avaient finalement tranché la gorge. Les filles trop difficiles étaient aussi revendues dans la zone musulmane. Les proxénètes disaient qu’aucune ne leur avait jamais échappé.
Les autorités italiennes chiffraient à 30 000 le nombre de jeunes femmes ukrainiennes employées illégalement dans le pays. L’article du New York Times sur les “Naïves femmes slaves” livrait le témoignage d’une autre jeune Ukrainienne. A Milan, en Italie, une semaine avant Noël, une opération de police avait perturbé une vente aux enchères. Les filles étaient présentées sur des caisses, à moitié dévêtues, et vendues comme des têtes de bétail, pour une moyenne de 1000 dollars. Michael Platzer, des Nations Unies, expliquait que la prostitution ne présentait que peu de risques, étant à moitié légale dans bien des pays. De surcroît, en Israël, il n’y avait aucune loi réprimant la vente d’êtres humains. Mais il faut aussi préciser ici que, selon le Talmud, les non-juifs sont considérés comme des animaux.
Le site internet américain Jew Watch, une sorte d’Observatoire du judaïsme, relevait ces informations concernant un réseau de proxénétisme de jeunes femmes russes en Floride : en 1996, un certain Serguey Skobeltsyn y avait acheté deux boîtes de nuit, le Pure Platinum et le Solid Gold, pour huit millions de dollars. Tout comme Ludwig Fainberg, qui lui, avait acheté le Porkys, il était impliqué dans un réseau de prostitution et “importait” des femmes russes.
Dans le Jerusalem Post du 31 janvier 2000, on apprenait que le chef spirituel de la communauté juive de Chicago, Joel Gordon, 51 ans, ancien “cantor” de la Congregation Shirat Emet, avait été arrêté avec sa femme, Alison Ginsberg, 23 ans, pour avoir ouvert des maisons de prostitution.
Le 15 septembre 1997, le New York Post accrochait déjà un certain Roman Israilov, de Brooklyn, qui avait séquestré et violé une jeune immigrante russe de vingt ans, qu’il avait ensuite essayé de vendre. La police avait été prévenue par un voisin.
Cette tragédie ne trouve que peu d’écho dans les médiats occidentaux, et l’on n’entend jamais les politiciens et les célébrités du show business protester contre cet ignoble trafic. Imaginons maintenant ce qu’il en serait si des Européens avaient réduit en esclavage des milliers de jeunes femmes juives et les avaient soumises à toutes sortes de sévices. Mais le silence médiatique sur ce sujet est finalement bien compréhensible si l’on observe les liens qui unissent les mafieux aux responsables de la petite “communauté médiatique internationale”.
Hervé RYSSEN
Toute l’histoire de la Traite des Blanches, depuis l’Antiquité, dans La Mafia juive (2008)
Entretien publié dans l’hebdomadaire Rivarol le 14 mars 2008, au moment de la parution d’une brochure de 32 pages intitulé Israël et la traite des Blanches.
http://www.herveryssen.net/www/?page_id=113
Londres et Cheney veulent multiplier les fronts en Asie du Sud-Ouest
12/01/2009 15:13
Voici l’évaluation de la situation en Asie du Sud-Ouest qu’a donné Lyndon LaRouche samedi, à la suite de discussions avec des sources haut placées à Washington et au Proche et Moyen-Orient :
« A partir d’une série de rapports récents, nous estimons que le vice-Président Cheney, avec le soutien de Londres, cherche à multiplier les fronts – Liban, Syrie, Iran – pour élargir le conflit de Gaza à l’ensemble de l’Asie du Sud-Ouest. Cet effort, qui a atteint un seuil critique depuis 48 heures, s’intègre dans une épreuve de force globale menée par Londres, que l’on voit aussi s’illustrer en Ukraine afin de provoquer une crise énergétique majeure en Europe, pouvant mener à un conflit eurasiatique.
« Nous avons reçu plusieurs rapports crédibles attestant que Cheney, allié à des factions britanniques et saoudiennes, tente de pousser le gouvernement et l’armée israélienne à étendre ses attaques à la Syrie et au Hezbollah. Le but de ces manœuvres est de créer l’occasion pour Cheney, dans les dernières heures de son mandat, de justifier une action militaire américaine contre l’Iran, malgré la forte opposition du Pentagone, de la CIA et du département d’Etat. Une telle attaque a pu être empêchée jusqu’à aujourd’hui grâce à une opposition concertée à l’intérieur des institutions américaines, tel qu’on peut le voir dans les déclarations publiques du secrétaire à la Défense, Robert Gates, du Chef d’Etat-major des armées, l’amiral Mike Mullen, et d’autres.
« Cette volonté de créer une série de crises stratégiques ingérables pour l’administration Obama, alors qu’elle voudrait concentrer son action sur la désintégration financière et l’effondrement total de l’économie américaine, est, selon nos sources directes, l’occupation principale du vice-Président Cheney. Le 8 janvier, Cheney serait intervenu personnellement pour pousser à l’ouverture d’un second front israélien au Liban. Nous avons aussi des indications claires sur l’engagement des réseaux anglo-saoudiens d’Al-Yamamah dans la fourniture d’armes servant à étendre ce conflit. Nous avons les preuves que des armes fournies par les saoudiens servent aux opérations destinées à impliquer l’Iran dans le conflit, et que les relais saoudiens au Liban seraient activés pour ouvrir un front avec Israël. Pour l’instant, Israël ne s’est pas précipitée dans ce piège de Sykes-Picot, mais Londres, à travers Cheney et d’autres relais dans la région, fait tout pour briser cette réticence avant le 20 janvier, date de l’entrée en fonction de Barack Obama.
« Selon moi, le danger d’escalade et de multiplication des provocations est particulièrement fort d’ici au 20 janvier. Je parlerai de cet enjeu lors de ma conférence internet du 16 janvier. La présente déclaration a été incitée par les rapports que j’ai reçus ces dernières heures et qui nécessitait que je m’exprime sur ce sujet rapidement. Je partage les vues de certains responsables-clés dans l’appareil de Sécurité nationale des Etats-Unis, que l’éventualité d’une attaque sur l’Iran n’est pas encore exclue. Tant que Bush et Cheney n’auront pas quitté la Maison Blanche, cette menace d’escalade et de provocations est très réelle. Dans ces circonstances, il faut bien comprendre que Cheney est une grenade entre les mains des Britanniques. »
Jean-Pierre Elkabbach a posé ce matin à Bernard Kouchner une question sur l'enquête de Pierre Péan. Très énervé, le ministre n'a pas vraiment compris la question.
Ce matin sur Europe1, Bernard Kouchner était le combattant de la paix, racontant par le menu son épopée moyen-orientale. Jusqu'à la toute fin de l'émission, où Jean-Pierre Elkabbach, bon lecteur de Marianne2.fr, lui posait la question qui fâche, ce qui n'était d'ailleurs pas évident compte tenu de la gravité du sujet évoqué ce matin, la guerre à Gaza :
Le moins qu'on puise dire, c'est que la réponse du Ministre n'est pas d'une clarté aveuglante. Il a manifestement confondu l'information publiée par nos amis de bakchich.info sur le cabinet BK Consultants, information intéressante mais qui ne le met pas vraiment en cause, et le scoop de Pierre Péan rapporté par le site sur les facturation des sociétés IMEDA et consoeurs dirigées par ses deux proches collaborateurs. Bernard Kouchner n'avait sans doute pas lu l'article de Marianne2.fr, ce qui l'a amené à parler de «calomnie». A présent qu'il a pu revenir à son bureau et pris le temps de découvrir cet article dans son intégralité, nous attendons avec impatience sa réponse. A condition, bien entendu, que d'autres journalistes reviennent sur ce dossier délicat, comme certains sites, tels lefigaro.fr ou lesmotsont unsens, ont commencé à le faire.
Verbatim : J.-P.E. : Une question personnelle… B.K. : Une question personnelle ? Sur un sujet comme celui-là ? J.-P.E. : Non non, mais enfin, je dois. Sur le site de Marianne2.fr… B.K. : Oh ! Vos sources sont excellentes ! J.-P.E. : Avant de devenir ministre des Affaires Etrangères, il paraît que vous auriez facturé plusieurs rapports à certains Etats dont le Gabon. Est-ce que c’était parce que vous aviez une société de consultants… B.K. : J’ai deux sociétés de consultants. Il s’agit d’une loi dont je suis extrêmement fier, pour la sécurité sociale au Gabon. J.-P.E. : Est-ce que vous continuez à avoir des rapports, à travailler sur le… B.K. : Mais non, pas du tout ! Qu’est-ce que c’est que ces sites ? Quels sites ? J’ai plus de sites ! J’ai pas de site d’ailleurs ! De quoi parlez-vous ? De quoi parlez vous ? J.-P.E. : Allez, on va arrêter de commenter… B.K. : Non non non, vous avez parlé ! C’est une vraie calomnie ! J’avais en effet deux sociétés, l’une s’appelait BK consultants, l’autre BK conseil. BK conseil a été arrêtée complètement, BK consultants n’a pas été arrêtée pour des raisons comptables, parce qu’on m’a dit : « Il faut la garder pendant quelques jours ça coûte cher ». Il n’y a rien dessus. Pas de salaire, pas d’argent, rien de rentré. Faites des enquêtes avant de calomnier !
A lire : Yves-Marie Laulan, un démographe accuse Giscard et Chirac
12/01/2009 14:14
Yves-Marie Laulan, économiste, démographe et banquier, a suivi une carrière qui l’a mené des cabinets ministériels aux institutions internationales (FMI, Banque mondiale, OTAN), en passant par la Société Générale, le Crédit Municipal de Paris et la Caisse Française de Coopération économique. Il a enseigné également dans diverses universités, dont l’Institut d’Études Politiques de Paris. Il a publié, en France et à l’étranger, une quinzaine d’ouvrages d’économie ou de géopolitique. Il a participé à la campagne présidentielle de Valéry Giscard d’Estaing et a été secrétaire national du RPR pour les Questions économiques. Et pourtant, dans son dernier ouvrage - à paraître Mercredi - intitulé Le couple Giscard-Chirac - Deux années de plomb qui amorcent le déclin : 1974-1976, il analyse la responsabilité historique de l’ancien Président et de son Premier ministre dans les maux actuels de la France.
Yves-Marie Laulan a répondu aux questions de Fabrice Bianco et a autorisé Novopress à reproduire en avant-première quelques « bonnes feuilles » de son ouvrage.
La loi Veil entraîne un déficit chronique des naissances d’origine française qui crée un appel d’air pour l’immigration comme en témoigne le gonflement des flux migratoires et des naturalisations (voir infra). La France est ici victime d’une immigration de type nouveau, celle qui tend à substituer une nouvelle population à l’ancienne. Ainsi, en 2005, 16 % des naissances étaient d’origine musulmane. Combien dans 30 ans ?
§1 - Le constat : les chiffres
A - Le rapport entre avortement et fécondité.
Rappelons tout d’abord une évidence de base. Si toutes les femmes enceintes se faisaient avorter, la fécondité française serait égale à zéro, car il n’y aurait plus de naissances vivantes. Cela n’est heureusement pas le cas. Mais à un rythme de croisière de 200 000 avortements par an (plus probablement proche de 250 000), pour 800 000 naissances vivantes par an, cela représente très exactement le quart, proportion évidemment colossale, et inacceptable, qui interpelle l’esprit.
Il est donc difficile de nier l’évidence, à savoir que la loi Veil a eu, et a encore, une incidence démographique déterminante. Cela est d’autant plus manifeste si l’on considère l’évolution du nombre des avortements et de l’installation des étrangers sur le territoire français sur la longue période, depuis la loi Veil de 1974. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Sur 34 ans, le nombre des avortements enregistrés dans notre pays est en progression constante, au dessus de 200 000 par an. Ce qui représente, pour cette période, près de 7 millions de petits Français (6,8 très exactement) qui ne sont pas venus au monde. Or les statistiques les plus fiables font état d’entrées d’étrangers de l’ordre de 200 000 par an également .
L’égalité de ces deux chiffres donne à réfléchir. Il est clair qu’il n’y a pas eu substitution chiffre pour chiffre, nombre pour nombre. Mais il est non moins évident que l’avortement de masse, et la sous fécondité qu’il a provoquée, ont créé un environnement propice au gonflement des flux migratoires. Cela est d’ailleurs tellement évident que les autorités de Bruxelles, devant l’impact désastreux de la chute de la fécondité au niveau européen sur la population active et l’économie, n’ont rien trouvé de mieux comme remède que de prôner une entrée massive de travailleurs étrangers .
Ces indications sont corroborées par les travaux de l’INED. Dans un colloque de l’Institut de Géopolitique des Populations de 2004, il a été indiqué que l’on pouvait évaluer à environ 13,5 millions de personnes (4,3 millions d’adultes, 5,5 millions d’enfants et 3,6 millions de petits enfants) le nombre d’immigrés et leurs descendants entrés en France après 1950 (dont la très grande majorité depuis 1974).
Sur ce total, les ressortissants de pays situés en dehors de l’Union européenne (Turquie, Maghreb et Afrique noire) représentent à peu près la moitié, soit encore 7 millions de personnes.
B - Vers une substitution de population.
Certes, le chiffre officiel des étrangers en France varie peu d’année en année. Il s’est stabilisé autour de 3,5 millions de personnes, chiffre consacré que la presse et les média bien pensants répètent pieusement en choeur depuis des années. Mais ce décompte est évidemment trompeur. Car il oublie simplement de tenir compte des naturalisations, lesquelles à un rythme annuel de 150 000, font disparaître le même nombre d’étrangers des statistiques enregistrant la population étrangère en France. C’est l’image bien connue du tonneau qui se remplit à une extrémité et se vide à l’autre, et dont le niveau reste constant.
L’enquête de recensement de l’INSEE de 2004/2005 estimait la population étrangère à 4,9 millions, soit 8,1 % de la population française, avec une augmentation de 600 000 personnes par an.
Mais à l’immigration s’ajoute le différentiel de fécondité entre les femmes d’origine immigrée, soit un indice de fécondité de 2,7 enfants par femme, contre un indice de 1,7 enfant par femme pour les femmes françaises (la différence entre l’indice officiel de 1,9 enfant par femme tant vanté dans la presse et l’indice réel, soit 1,7, s’explique effectivement par ce différentiel de fécondité).
Ainsi, en 2005, le pourcentage des naissances d’origine étrangère représentait au moins 12 % du total des naissances (16 % selon d’autres sources ) .
Mais l’immigration clandestine intervient aussi pour expliquer l’accroissement invisible des communautés d’origine étrangère, notamment par le biais des opérations de régularisation. A côté des régularisations ponctuelles, 130 000 en 1981, 150 000 en 1991, 100 000 en 1997, il faut tenir compte des régularisations de plein droit, 20 00 à 30 000 chaque année, opérées depuis 1997 en fonction de certains critères ( plus de 10 années de résidence par exemple).
En conséquence, sur la base des tendances actuelles, la France tendrait vers une situation où les immigrés hors Union européenne pourraient représenter jusqu’à 30 % de la population française. Circonstance aggravante, cette population d’origine immigrée serait largement constituée d’éléments majoritairement jeunes ( comme dans les pays en voie de développement) alors que la population autochtone résiduelle serait formée en grande partie de personnes âgées(voir ci-dessous pour plus de détails).
On assiste donc bien, phénomène sans précédant historique, à une transformation excessivement rapide, en l’espace de moins d’une génération, de la composition de la population française .
§2 - Les conséquences économiques.
Mais ce phénomène a-t-il des conséquences dommageables ? Après tout, les Etats-Unis se sont bien constitués à partir de l’immigration, et la France elle-même a eu recours à ce procédé pour combler les vides creusés par la guerre de 14/18.Il importe ici de réfuter une fois pour toutes le sophisme cent fois répété pour justifier la croissance de l’immigration présentée comme une ondée régénératrice, voire une manne bienfaisante.
En réalité, la France accueille depuis 30 ans « une immigration de chômage et de précarité » . L’immigration dite de travail, ne représente pas plus de 5 % du total. Aussi n’est-il guère surprenant que cette immigration ait un coût exorbitant qui pèse de plus en plus lourdement sur le budget public et sur les comptes sociaux. En effet, le premier souci d’une famille d’immigrés qui arrive en France est de s’inscrire à l’ANPE.
A - Le coût de l’immigration
Ce coût a été estimé par des équipes de chercheurs à 36 milliards d’euros (il s’agit d’une évaluation minimale : le coût effectif serait sans doute plus proche du double) .Il touche pratiquement toutes les facettes de la vie sociale et concerne notamment le logement, la santé, la scolarisation, le chômage et la délinquance, comme on le verra ci-après à propos des difficultés de l’intégration.
L’AME, l’Aide médicale de l’Etat, fournit des soins gratuits aux sans-papiers malades : on dénombrait 191 000 bénéficiaires en 2006. Les dépenses s’envolent: le budget de l’AME dépasse 400 millions d’euros. Cela n’est pas surprenant, car les dépenses par tête, 2 500 euros par an, dépassent largement les dépenses annuelles moyennes des assurés du régime général, 1 500 euros.
La scolarisation est considérée comme un droit pour tous, clandestins ou immigrés de plein droit. En 2001, on comptait 1 200 classes dites d’initiative à statut spécial, donc plus coûteuses, accueillant 25 000 élèves. Mais cela ne suffit pas.
Par ailleurs, les familles françaises fuient vers le privé, abandonnant le secteur public aux enfants d’immigrés qui reçoivent une scolarisation au rabais.
Il manque 400 à 500 000 logements. Les foyers d’immigrés sont surpeuplés. L’Etat finance donc 25 000 chambres d’hôtels pour un coût supérieur à un milliard d’euros. Il faudrait construire 100 000 logements supplémentaires par an (à des conditions évidemment préférentielles), pour accueillir les nouvelles vagues d’immigrés. D’où une multiplication des « squats », de 1 800 à 2 000, abritant la plupart du temps des familles d’origine africaine ( souvent polygames).
B - Immigration et croissance économique.
Pour ce qui concerne l’économie française, le fond du problème est que ces flux migratoires (dont 65 % proviennent de l’Afrique noire) sont formés, pour l’essentiel, de personnes dépourvues de toute qualification professionnelle. Une bonne proportion, (jusqu’au tiers) ne parle même pas français. Il serait difficile, dans ces conditions, de s’attendre à ce que ces migrants puissent apporter une quelconque contribution à la création de richesses.
En fait, en supposant que ces migrants ne soient pas tôt ou tard happés par le monde de la délinquance et qu’ils parviennent tant bien que mal à intégrer le marché du travail, ces travailleurs sans formation seront nécessairement voués à des tâches sans qualification. ll s’ensuit, dès lors qu’ils formeront une fraction significative et croissante de la population active, que la productivité moyenne de la main d’oeuvre française est appelée à baisser peu à peu. En conséquence, la présence de ces travailleurs non qualifiés va tirer vers le bas les taux de la croissance économique.
La conclusion qui s’impose est que l’immigration n’est pas « une chance pour la France », mais plutôt un handicap structurel . Et rechercher dans un surplus d’immigration le remède à l’insuffisance du volume de la main d’oeuvre est une ineptie intellectuelle de premier ordre. Mieux aurait valu, d’un point de vue économique, pour maintenir le niveau de vie français, laisser venir au monde des millions de petits Français que d’aller chercher ailleurs les hommes que la France n’a pas eu le courage -ou le bon sens- d’ élever chez elle.
C - Immigration et financement des retraites
Ce simple constat de bons sens réduit à néant le slogan que les avocats de l’immigration ont ressassé pendant des années, à savoir que « les immigrés allaient payer nos retraites » .
C’était tout simplement oublier que la capacité contributive pour le financement des retraites d’un immigré non qualifié, manoeuvre ou femme de ménage, n’a rien à voir avec celle d’un cadre de l’industrie, d’un médecin ou d’un informaticien. Ses cotisations, dans le meilleur des cas, seraient à peine suffisantes pour financer sa propre retraite le moment venu.
En fin de compte, la loi Veil, qui a contribué à réduire de façon dramatique le nombre des naissances vivantes en France, n’aura pas été une bonne affaire ni pour la croissance de l’économie française, ni pour le financement des retraites.
§3 - La loi Veil et l’intégration des populations immigrées.
Seule une population d’accueil à la fécondité vigoureuse et dotée d’une population jeune est en mesure d’intégrer convenablement des hommes venus d’ailleurs. Ainsi s’explique largement l’échec de l’intégration des immigrés dans notre pays depuis 30 ans.
A - Des naturalisations à la pelle.
Certes, la France naturalise. Elle naturalise même à tour de bras, par fournées entières, entre 100 000 et 150 000 selon les années, à un rythme bien supérieur à celui de nos voisins, beaucoup plus regardants sur l’octroi d’un bien précieux entre tous, la nationalité .
La France généreuse a toujours été intimement convaincue, miracle d’une certaine idéologie républicaine, que l’attribution d’un simple document, en l’occurrence une carte d’identité, allait, dans l’instant, transformer un jeune issu d’une communauté étrangère en un bon petit Français, fils de Clovis ou de Vercingétorix. Il a fallu déchanter.
B - Le mal des banlieues.
Ce mal se caractérise par la prolifération des « cités » et des « quartiers sensibles qui colonisent peu à peu, de proche en proche, le territoire métropolitain, en essaimant comme une gangrène, des banlieues aux espaces ruraux. Une enquête récente évaluait à 2 630 le nombre des quartiers sensibles abritant dans des conditions d’insalubrité grave quelques 2 millions de personnes provenant à 80 % du Maghreb et d’Afrique noire (Ile-de-France, Lyon, Toulouse, Marseille).
En matière de délinquance juvénile, la France possède le triste privilège d’être championne d’Europe (derrière l’Estonie et l’Irlande) avec un taux de 18,8 % de l’ensemble des délits. En 2005, le chiffre officiel des voitures brûlées était de 45 588 véhicules ; on en comptait déjà 31 500 pour les 6 premiers mois de 2006.
Les taux de chômage des jeunes issus de l’immigration sont le double de ceux de la moyenne nationale. Faute de qualification, les jeunes immigrés réclament à cor et à cri des emplois qui n’existent plus dans une économie moderne. Ces jeunes désoeuvrés, loin de l’école, se livrent à toute sorte de petits trafics illicites, drogue pour les caïds, objets volés pour les autres. Il en résulte des conflits territoriaux auxquels se livrent ces gangs à caractère mafieux.
Le déracinement social et la destruction des structures familiales traditionnelles, notamment en ce qui concerne l’autorité des parents, suffisent à expliquer le désarroi de jeunes déboussolés, sans repères, proies faciles pour les gangs mafieux ou l’islamisme.
Il en résulte un climat insurrectionnel latent prêt à dégénérer en émeutes à la moindre occasion et sous le moindre prétexte, comme en octobre 2005, et encore le 29 mars 2007 à la gare du Nord. Le moindre incident, la moindre vétille, tout devient prétexte à émeute avec son rituel devenu traditionnel de violences urbaines.
Car les « Jeunes », -selon la pieuse expression forgée par le quotidien Le Monde, (expression qui contient toute l’hypocrisie du monde)- sont habités par la « haine », haine de la France et des Français. D’où la recrudescence d’une délinquance d’un type nouveau non plus à la recherche, comme auparavant, de rapines, mais visant à nuire, à faire du mal à autrui.
Rien qu’en 2006, ces violences à la personne ont augmenté de 12,45 %. Même le Monde en est réduit à mettre la sourdine à 30 années d’hypocrisie et de dissimulation confites dans les bons sentiments en titrant le 15 mai 2005 : « Le spectre de violences anti-blanc ».
C’est une forme perverse de racisme à l’envers. Agissant en bandes pour se donner du courage, ces Jeunes issus de l’immigration agressent toute personne porteuse du symbole de l’autorité ou simplement du service public : policiers, pompiers, médecins, chauffeurs de bus. Ils n’épargnent pas pour autant les éléments les plus vulnérables de la société, jeunes femmes, handicapés, malades, enfants, personnes âgées.
Mais l’islamisme n’est pas loin. Il prend racine dans ces communautés sauvages de jeunes qui ont perdu toute référence sociale ou familiale pour instaurer un ordre nouveau reposant, entre autres choses, sur la violence faite aux femmes, objets de domination.
Ainsi Simone Veil, qui voulait tant venir en aide à quelques femmes en détresse par l’avortement a-t-elle indirectement réussi, par un singulier détour de l’histoire, à condamner d’autres femmes immigrées, plus nombreuses, à une détresse existentielle plus terrible encore.
C - Les plans Banlieues
Qu’il y ait échec, nul ne peut raisonnablement le nier aujourd’hui, en dépit des milliards d’euros dépensés en pure perte depuis des années pour cela, comme le rappelle un récent rapport de la Cour des Comptes. La meilleure preuve en réside dans la dernière mouture des multiples « Plans Banlieues ».
Le plus récent a été présenté en janvier 2008 par Favela Amara, la dernière « trouvaille » de la présidence de la République. Ce programme a été baptisé, pour faire neuf, le « plan Espoir Banlieues », ce qui change évidemment tout.
Il portera, bien entendu, sur plusieurs milliards d’euros soigneusement dissimulés et éparpillés comme d’habitude sur les budgets de divers départements ministériels. Selon ses auteurs, il devrait, une bonne fois pour toutes, guérir le « mal des banlieues » qui ronge la France depuis tant d’années.
Mais ce mal est-il guérissable ? Il est permis d’en douter. Jusqu’ici, rien n’a marché. Peut-être tout simplement parce que rien ne peut marcher. Quelles que soient les bonnes intentions et les sommes vertigineuses déversées dans ce gouffre sans fond, par quel coup de baguette magique pourra-t-on transformer quelques centaines de milliers de jeunes issus de l’immigration non éduqués, non scolarisés, non motivés, en autant de bons citoyens respectueux de l’ordre et des lois de la République ? Les enfants de l’immigration sont-ils assimilables ?
La France est aujourd’hui en présence d’un immense et perdurable échec humain et social, pratiquement insurmontable.
Yves-Marie Laulan Le couple Giscard-Chirac - Deux années de plomb qui amorcent le déclin : 1974-1976, A paraître mercredi aux Editions François Xavier de Guibert 18 €.