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Bernard Lugan : « L’Afrique n’est pas un continent économique »

17/03/2011 05:44



Bernard Lugan : « L’Afrique n’est pas un continent économique »

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Le 8 mars dernier a eu lieu une conférence sur « Les grands problèmes de l’Afrique subsaharienne d’aujourd’hui », donnée à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Versailles, par Bernard Lugan, historien spécialiste de l’Afrique.

L’actualité récente de la Côte d’Ivoire illustre parfaitement la résistance de l’Humanité diverse contre le mondialisme uniformisateur. Selon Bernard Lugan (photo), « les Africains sont des gens enracinés. Ils comparent Alassane Ouattara, vainqueur de l’élection présidentielle, à un Dominique Strauss-Kahn noir », les deux hommes étant professionnellement liés au FMI, le Fonds monétaire international.

Bernard Lugan observe que « depuis 1960, les approches de l’Afrique ont toujours été économiques. Les Africains sont perçus comme des Européens pauvres à la peau sombre ». Or appliquer le modèle économique occidental au continent noir se révèle inadapté, ne serait-ce que pour des raisons culturelles. Ayant enseigné pendant 11 ans à l’Université nationale du Rwanda, Bernard Lugan explique que « les notions d’Hier et de Demain ne sont pas les mêmes qu’en Occident. Les Africains se demandent pourquoi prévoir, puisque demain n’appartient qu’à Dieu et aux Dieux ». Une constatation nullement raciste car « comme le disait Lyautey, les Africains ne sont pas inférieurs, ils sont autres », souligne Bernard Lugan.

Le système économique occidental repose sur une soif de consommation importante en comparaison avec d’autres civilisations humaines. Plaquer ce style de vie fortement individualiste sur les corps communautaires africains mènerait à des troubles sociologiques. « L’individu n’existe pas en Afrique. L’Homme fait partie d’un lignage ; le culte des ancêtres fait que chaque africain est capable de réciter sa généalogie sur plusieurs générations », explique Bernard Lugan. Le cas des noirs américains des classes populaires baignant dans un environnement culturel mondialiste indique que cette voie ne saurait-être la bonne pour l’épanouissement du continent noir. Gavé de « malbouffe » issue des chaînes de fast-foods, de musiques RAP agressives et de films violents, le noir New-Yorkais est, aux yeux de Bernard Lugan, « un zombie déraciné, pas un Africain ».
La démographie galopante du continent complique également la tâche. « 100 millions d’habitants en 1900, 1 milliard aujourd’hui », précise Bernard Lugan. Pour toutes ces raisons, « l’Afrique n’est pas un continent économique », conclut-il.

Aurélien Dubois, pour Novopress France


[cc] Novopress.info, 2011, Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
[http://fr.novopress.info]






Le mal du pays. Par Gilbert Collard

16/03/2011 07:40



Le mal du pays. Par Gilbert Collard

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Marine le Pen donnée par un sondage en tête au premier tour de la présidentielle, je crains le pire pour le révérend père président de la République, Nicolas Sarkozy du Chardonnet. Va-t-on le filmer, errant sur les lieux de mémoire vêtu d’une soutane noire ? Va-t-il transformer le Fouquet’s en lieu de pèlerinage pour people repentis ? Va-t-il remplacer le marathon de New York par le marathon de Saint- Jacques de Compostelle ?

Gilbert Collard

Ce petit jeu cache une vraie trouille qui est une peur politique des conséquences de la maltraitance identitaire française depuis des années. Depuis vingt ans, peut-être plus, une certaine honte de la France a été cultivée, reléguant à une forme de racisme simplificateur toute revendication de dignité nationale, d’expression d’une histoire millénaire, de souhait secret d’être un peu respecté.

[...]

La difficulté pour l’actuel pontife présidentiel, c’est qu’il ne suffit pas de visiter une cathédrale médiévale au Puy–en-Velay, de s’improviser le notaire d’un « magnifique héritage » chrétien, pour être crédible dans cette posture.

Trop de crachats impunis ont depuis des années souillé d’humiliations notre histoire ; trop d’atteintes à notre identité de tous les jours comme de tous les temps historiques nous ont été infligées : l’hymne hué, sifflé, le drapeau transformé en torche-cul, notre langue estropiée,abandonnée, notre passé toujours en procès, notre diplomatie démonétisée, notre culture judéo-chrétienne et notre amour des autres tournés en dérision, transformés en économie frauduleuse. Tout ce mal, sans qu’on lève le petit doigt politique, associatif, judiciaire pour essuyer l’affront.
[...]

Source et le texte complet sur le Blog de Gilbert Collard, avocat au barreau de Marseille.






Jacques Chirac, le dernier combat ( par Eric Zemmour dans Le Spectacle du Monde)

15/03/2011 14:58



Jacques Chirac, le dernier combat

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Il est à moitié sourd. Il parle fort. Il marche à petits pas. Jacques Chirac est un vieil homme [...]

Il est à moitié sourd. Il parle fort. Il marche à petits pas. Jacques Chirac est un vieil homme. A soixante-dix- huit ans, il n’a plus la vitalité légendaire de l’ogre qu’il fut. Le pouvoir est un élixir de jouvence. Le conserver maintient en vie. Le perdre tue. Le général de Gaulle et François Mitterrand moururent dans l’année qui suivit leur départ de l’Elysée. Jacques Chirac survit. Parfois, son regard s’illumine pour un joli brin de fille ; mais aussitôt, Bernadette, le ton rogue et l’oeil mauvais, le ramène à la triste réalité. Jacques Chirac n’est pas de ces anciens chefs d’Etat modernes, à la Clinton ou à la Blair, qui courent le cacheton dans des conférences grassement payées. Il est plutôt à l’ancienne, profitant de sa retraite pour rédiger ses Mémoires – quoique « rédiger » soit un bien grand mot pour un homme politique qui n’a jamais écrit un texte, discours, livre, programme de sa main ! Des Mémoires soporifiques à souhait, d’où ne suinte aucune révélation, aucune provocation, tout au plus quelques règlements de comptes (avec l’inévitable frère ennemi Giscard !) millimétrés ; Mémoires contrôlés comme l’étaient ces interventions télévisées de président, qui s’efforcent de sculpter la statue de chef d’Etat humble mais digne, et qui rencontrent cependant un énorme succès populaire : Chirac a toujours été un homme sympathique aux Français !

Cette banalité voulue et maîtrisée est cependant bouleversée par l’extraordinaire procès où il sera le premier chef d’Etat français – hormis le maréchal Pétain ! – à devoir comparaître. On comprend mieux alors les hésitations, les différends au sein de son entourage, entre ceux qui voudraient lui éviter cette épreuve et ceux qui lui conseillent de montrer qu’il accepte volontiers d’être traité comme un citoyen français ordinaire. D’où les bruits plus ou moins contrôlés sur sa santé, sa surdité, sa supposée maladie d’Alzheimer, les démentis outragés, les invectives, les contredits. D’où la réaction, à la fois brutale et maladroite, de l’ancienne magistrate Eva Joly qui ne parvient décidément pas à abandonner sa casquette judiciaire, comparant Chirac à Pinochet qui, lui aussi, avait prétexté d’un état de santé défaillant pour ne pas se présenter devant ses juges.

Beaucoup d’amis de l’ancien président de la République se sont émus. Ont tenté de délégitimer ce procès. Ont dénoncé l’acharnement contre un homme âgé, affaibli. Ont évoqué l’ancienneté des faits reprochés. Leur désuétude. Même Arnaud Montebourg, qui, dans les années 1990, fit sa notoriété médiatique en jouant les procureurs acharnés des turpitudes immobilières et financières de la Ville de Paris, montre une soudaine mansuétude pour le vieil homme.

Il est vrai que les socialistes et la gauche tout entière se sont depuis réconciliés avec l’homme qu’ils traitaient naguère – dans les années 1970 – de facho- Chirac avant d’appeler à voter pour lui, trente ans plus tard, au nom de la lutte contre… le fascisme. La réconciliation a été scellée définitivement lorsque le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a accepté que Jacques Chirac rembourse le préjudice subi par la Ville, pour prix de sa renonciation à sa plainte. Préjudice payé en partie par les époux Chirac, mais aussi par l’UMP, héritier du feu RPR !

Mais le brevet de républicanisme distribué par la gauche selon ses intérêts du moment n’épuise pas le sujet. Les mêmes menaient la charge, lorsque Chirac résidait à l’Elysée, pour le traîner devant les tribunaux. Il n’en fut rien. Le Conseil constitutionnel l’empêcha. Les petits arrangements entre le président du Conseil, Roland Dumas, et le président de la République, n’y furent pas pour rien. Mais l’essentiel était ailleurs. Le chef de l’Etat ne pouvait pas se retrouver dans un prétoire. La dignité de sa fonction était en jeu. Sous la Ve République, le président, élu du peuple, est sacré. Cette onction démocratique est l’équivalent de l’huile sainte qu’on versait sur la tête de nos anciens rois. C’est ainsi que l’a voulu le général de Gaulle. C’est ainsi qu’il voulait « régler une affaire vieille de 159 ans », lorsque, aux débuts de la Révolution française, l’Assemblée substitua sa légitimité – celle de la nation – à celle – divine – du roi. Depuis lors, la France avait oscillé entre des régimes d’Assemblée aboulique, sans tête, et de réactions autoritaires, sans contre-pouvoirs. Un président de la Ve République, élu du peuple français, convoqué devant des juges, c’était toute cette construction sophistiquée et subtile que l’on mettait à bas.

Il a donc bien fallu protéger Jacques Chirac président de la République. Mais Jacques Chirac n’est plus président. Il est redevenu citoyen français comme les autres. Toute sa vie politique ne peut être effacée par les douze années qu’il a passées à l’Elysée. D’autant moins qu’il n’y serait sans doute jamais arrivé sans le soutien logistique et financier du parti qu’il avait fondé. Toute l’histoire politique de ces quarante dernières années en eût été changée. Jusqu’à sa mort, Raymond Barre est resté persuadé que sa défaite au premier tour de l’élection présidentielle, en 1988, s’expliquait essentiellement par les moyens exceptionnels déployés par le RPR en faveur de Jacques Chirac. Edouard Balladur ne pense pas autrement, lui qui, pour l’élection de 1995, crut rétablir un équilibre à coups de fonds secrets et en ralliant Charles Pasqua à sa cause. On a appris récemment que le Conseil constitutionnel avait renoncé à annuler les comptes de campagne du candidat Balladur, car il aurait été alors contraint d’annuler ceux de Jacques Chirac – encore plus irréguliers –, mais qui venait d’être élu par le peuple français président de la République !

Le système mis en place par le RPR fut, en effet, d’une redoutable efficacité, entre hauts fonctionnaires et petites mains travaillant pour le mouvement mais rémunérés par la Mairie de Paris. Sans oublier les aides massives du patronat. Et les fonds venus d’ailleurs. Tout cela est désormais connu. On peut dire aujourd’hui que cette puissance matérielle et financière du RPR explique en partie les défaites successives du centre droit, submergé par des forces supérieures. Cette inégalité de moyens a faussé – en partie – la démocratie. Cette époque est désormais révolue. Il n’y avait pas alors de loi encadrant les dépenses électorales. Pas de financement public des partis politiques. La nouvelle donne n’a pas que des avantages ; elle est excessivement conservatrice, empêchant l’irruption de nouvelles forces politiques dans l’espace politique français. Mais elle renvoie les turpitudes de Chirac et du RPR dans les catacombes de l’histoire. Alors, un procès pour rien ? Un procès pour l’Histoire ? Un procès de principe pour montrer – avec un éclat un peu factice – l’égalité de tous les citoyens devant la justice ? Un procès pour qu’Alain Juppé ne soit pas le seul à porter un chapeau trop grand pour lui ?

Un peu tout cela, ainsi que la manie de notre époque de juger moralement les temps – immoraux, forcément immoraux – qui l’ont précédée… Le véritable procès, le plus intéressant, le plus utile, concernerait les choix politiques d’un Jacques Chirac qui, se prétendant l’héritier du gaullisme à l’orée des années 1970, finit par consentir ou avaliser d’énormes abandons de souveraineté. Ce procès-là – à charge comme à décharge – ne sera pas instruit. Sauf par l’Histoire qui tranchera.

A lire Mémoires, tome I : Chaque pas doit être un but Editions Nil (2009), 504 pages, 21 € ; Mémoires, tome II à paraître le 30 mai, Éditions Nil.
http://www.lespectacledumonde.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=422:zemmour576&catid=31:chronique&Itemid=53





Côte d’Ivoire : les combats s’étendent dans Abidjan .Pendant ce temps nos élites s'occupent de gloser sur la Lybie & tant pis pour les français qui sont à Abidjan .

15/03/2011 14:33



Crise ivoirienne - 
Article publié le : mardi 15 mars 2011 - Dernière modification le : mardi 15 mars 2011

Côte d’Ivoire : les combats s’étendent dans Abidjan
Des habitants d'Abidjan quittent le quartier d'Abobo, théâtre de combats depuis plusieurs jours, le 13 mars 2011.
Des habitants d'Abidjan quittent le quartier d'Abobo, théâtre de combats depuis plusieurs jours, le 13 mars 2011.
AFP/ISSOUF SANOGO
Par RFI

A Abidjan, la zone des combats s'étend désormais en dehors d'Abobo. Les insurgés favorables à Alassane Ouattara qui, depuis plusieurs semaines, infligent de lourdes pertes humaines et matérielles aux forces pro Gbagbo commencent à sortir de leur fief. Lundi 14 mars 2011, ils ont notamment lancé une attaque dans la commune d'Adjamé.

 

Notre dossier spécial : Crise en Côte d'Ivoire
Le commando n'est plus « invisible » et il ne se limite plus à Abobo. Depuis lundi, l'insurrection menée par des éléments des forces nouvelles et des soldats ralliés déborde sur d'autres quartiers de la métropole ivoirienne et ses opérations se rapprochent du cœur du pouvoir.
 
Lundi après-midi, les combattants pro Ouattara ont effectué une percée vers le sud, sur la commune d'Adjamé en lançant une attaque sur le camp de la compagnie républicaine de sécurité de Williamsville. En début de soirée, les assaillants se sont finalement repliés sur leur fief et selon des habitants d'Abobo, les FDS procédaient lundi soir à des tirs d'obus de mortier sur certaines parties de la commune.


Attaque contre la résidence du chef d'état-major
 
Plus tôt dans la journée, c'était Yopougon qui avait été réveillé par des tirs nourris. Dans cette commune majoritairement favorable à Laurent Gbagbo, une certaine confusion régnait lundi mais une chose est sûre : des hommes en armes ont mené une action à l'aube non loin d'une des résidences du Général Mangou.  
Quartiers d'Abidjan touchés par la crise politique ivoirienne
S'agissait-il d'une opération de représailles, d'un avertissement adressé par les insurgés au chef d'état-major des armées de Laurent Gbagbo après l'attaque sur Abobo de ce samedi ? Certains le pensent mais d'autres sources évoquent des conflits internes entre forces loyales au pouvoir en place. Impossible à vérifier ; la bataille qui se joue actuellement pour le contrôle du pouvoir est aussi une guerre de communication.

 

tags: Côte d'Ivoire - Election présidentielle ivoirienne
http://www.rfi.fr/afrique/20110315-cote-ivoire-combats-s-etendent-abidjan





Églises en péril : comment les sauver (quand on érige des tinettes en oeuvres d'art ?)

15/03/2011 14:18



Patrimoine. Des associations se battent pour éviter la destruction de leur église.

Églises en péril : comment les sauver

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De plus en plus, elles échappent à la destruction grâce à l’action d’habitants soucieux de préserver leur mémoire religieuse.

Bientôt des villages sans clocher ? Une centaine d’églises seraient menacées, selon Benoît de Sagazan, l’animateur du site Patrimoine-en-blog. Ce sont souvent des édifices du XIXe siècle qui n’éveillent guère l’intérêt des esthètes et qui sont rarement classés. Selon Alain Guinberteau, créateur des sites 40000clochers.com et clochersenperil.com, « 2 à 3% des clochers sont en grand danger, mais il y en a beaucoup d’autres qui sont en train de dépérir ». « C’est le manque d’entretien qui est coupable : après deux décennies d’abandon, forcément, les travaux coûtent beaucoup plus cher », estime Didier Rykner, de La Tribune de l’art (www.latribunedelart.com).

Depuis la loi de séparation des Églises et de l’État, en 1905, ce sont les communes qui doivent prendre en charge les édifices religieux construits avant cette date. Et de plus en plus de conseils municipaux jugent leurs églises coûteuses. Des associations se battent pour éviter la destruction de leur église. « La baisse de la pratique religieuse met en péril les édifices qui restent fermés pendant des années », précise Béatrice de Andia, présidente de l’Observatoire du patrimoine religieux (www.patrimoine-religieux.fr). Son organisme a décidé de solliciter ses milliers de sympathisants pour créer un inventaire du patrimoine religieux car personne n’est capable de dire combien notre pays compte de clochers. Il vient aussi d’annoncer la création d’un fonds de dotation pour aider ceux qui veulent sauver églises, chapelles et monastères en péril.

Car les Français tiennent à leurs églises même s’ils ne sont pas des fidèles très assidus. À Abbeville (Somme), l’église Saint-Jacques est fermée pour des raisons de sécurité depuis 2005. Michelle Delage a créé le Collectif Saint-Jacques, qui réunit 150 adhérents. Elle n’est « pas du tout pratiquante », mais elle veut continuer à voir “son” église se dresser dans le quartier : « Elle nous rappelle à nos devoirs, on se souvient de ce qu’on nous a enseigné autrefois, de ce qu’est le christianisme, même si tout n’est pas parfait ; on se souvient que la charité, ça existe… » À Plounérin (Côtes-d’Armor), Nadine Grison a fondé son association en mars 2010 pour défendre l’église de son village : « Je ne suis pas catholique, mais j’ai quitté Paris pour retrouver une vie qui ait du sens. Ici, les cloches rythment la vie. Les habitants sont tous enterrés autour de l’église. Si on détruit l’église, c’est tout ceci qu’on laisse mourir. »

À Allennes-les-Marais (Nord), les habitants ont pu aller à la messe de Noël dans leur église Saint-Nicolas. Quelques mois auparavant, rien n’était acquis. Entre 2004 et 2007, la Mairie a restauré cet édifice du XIXe siècle. Hélas, en juillet 2009, un incendie a réduit ces travaux à néant. Les habitants ont créé l’association des Amis du patrimoine Saint-Nicolas et le conseil municipal a accepté de relancer des travaux de grande ampleur. «On s’est retrouvé à une dizaine, se rappelle Bernard Morel, le président. Des bricoleurs… Dès qu’on a eu un peu d’argent, on a acheté du matériel. La mairie s’occupe des gros travaux de restauration ; nous, on aide. » L’église est celle de son baptême, de son mariage et de celui de ses enfants. Dans son association se côtoient « une moitié de gens qui vont à la messe et les autres qui n’y vont jamais ».

C’est à coups de procédures et de pétitions que ces associations se battent. À Gesté (Maine-et-Loire), l’église Saint- Pierre-aux-Liens n’est plus entretenue depuis 1995. En 2007, le conseil municipal a voté la démolition pour en construire une nouvelle « en forme d’œuf », s’afflige Alain Durand, secrétaire de l’association Mémoire vivante du patrimoine gestois. Son arme : un recours devant le tribunal administratif. La municipalité répond par des chiffres : la rénovation serait estimée à 3millions d’euros et le nouveau projet à seulement 1,35 million.

À Plounérin, Nadine Grison a organisé un référendum : « 60% des habitants ont approuvé la rénovation au lieu de la destruction. » L’association Une église pour Arc-sur-Tille, en Bourgogne, s’est battue pendant vingt ans (lire notre entretien). Dès le départ, elle a affiché sa volonté d’aider la Mairie en réunissant des fonds. Pour une petite commune, les budgets de restauration sont conséquents.

“Nos élus ne sont pas motivés, alors nous les stimulons”

À Colonard-Corubert, dans l’Orne, Jean-Marie Foliot, secrétaire de l’association Les Trois Clochers, note : « Notre commune a un budget annuel de 250 000 euros et trois églises. Le refus de l’État de désaffecter l’église du XVIe siècle a sauvé cet édifice : le conseil municipal a finalement accepté d’engager la restauration de sa toiture, grâce au don d’un mécène. Dé sormais, ce sont les travaux de la deuxième église, du XIe siècle, qui nous mobilisent. La direction régionale des affaires culturelles (Drac) peut prendre en charge 40 à 50 % mais il faut trouver le reste… » À Savigny (Manche), Agnès et Jean-Claude Lemesle ont compris qu’il fallait prendre les choses en main. « Nos élus n’étaient pas tous très motivés, alors nous les stimulons. » En 2009, une tranche de travaux a été financée à hauteur de 20 % par leur association.

Ces responsables associatifs ne se laissent pas impressionner par les chiffres qu’alignent les élus. À Valanjou, dans le Maine-et-Loire, René Cottenceau a entrepris de sauver l’église Saint- Martin de Joué : « S’il fallait faire tous les travaux de restauration en une seule fois, il faudrait 1,5 million d’euros ; or, on peut les échelonner sur plusieurs années ; la démolition de l’église coûterait, elle, un million d’euros d’un coup », affirme-t-il. Le flou règne tout autant à Abbeville : « Nous estimons le coût total des travaux à 4,2 millions. Le maire, lui, annonce une fois 10 millions, une fois 6 millions », note Michelle Delage. Jean-Marie Hemerlé, adjoint au maire chargé du projet, explique : « Une première étude a estimé à 5 millions la restauration partielle ; nous allons commanditer une nouvelle étude mais, pour la rénovation totale, il faut plutôt tabler sur 10 millions ou plus. »

Les “sauveteurs” d’église aimeraient parfois être plus soutenus par la hiérarchie catholique : « Le curé ne prend pas position, regrette Michelle Delage. Il dit qu’il trouve démesuré de mettre autant d’argent dans des travaux alors que des enfants meurent de faim. » Christophe Lauvergeon, délégué de l’Observatoire du patrimoine religieux dans le Maine-et-Loire, constate : « Les prêtres et les fidèles ont pris l’habitude de changer d’église chaque dimanche et n’ont plus un attachement très fort à celle de leur village. Et puis, quand il y a le choix entre une vieille église à entretenir et une autre en meilleur état, tout le monde préfère, en général, l’option du confort. »

Le père Norbert Hennique, directeur du service national d’art sacré de la Conférence des évêques de France, regrette un manque d’entretien coupable mais admet certaines solutions radicales : « Il y a parfois dans une commune deux églises, pas forcément des chefs-d’œuvre. Je comprends qu’un maire hésite quand il a le choix entre la réparation de la toiture d’une de ces églises et la construction d’une école. »

Mgr Bernard Podvin se veut rassurant : « Nous veillons à ce qu’aucune décision aveugle ne soit prise. Nous nous inquiétons pour les populations : une église en mauvais état, c’est le signe d’une baisse de la pratique religieuse, d’un manque de vocations sacerdotales et d’une vie locale qui s’éteint. Les grands saints évangélisateurs étaient soucieux de la dignité des édifices. »

Ces paroles ne sont pas toujours suivies d’effets. À Colonard-Corubert, Jean-Marie Foliot regrette : « Le curé dessert douze clochers et n’est plus très jeune. C’est sûr que c’est épuisant. Deux de nos églises ne sont desservies qu’une fois par an, et la troisième ne l’est plus du tout. Or, une église non desservie pendant six mois peut être désaffectée à la demande du conseil municipal. Pourtant, il pourrait y avoir plus de célébrations, par des prêtres de passage par exemple, si le curé et l’évêque l’acceptaient. »

Par leur persévérance, ces laïcs, catholiques ou non, peuvent remporter la bataille. À Abbeville, le trou de la toiture va être réparé et l’édifice sécurisé. Le 15 février, le maire a même annoncé qu’il était contre toute démolition. «Mais il faut voir avec de nouvelles études si l’église peut vraiment être restaurée. Rien ne dit qu’une décision de destruction ne devra pas alors être prise », confie Jean-Marie Hemerlé.

À Arc-sur-Tille, André Fanjaud n’est pas près d’oublier le conseil municipal du 6 décembre 2010 : une majorité des élus a voté en faveur de la restauration. Pour son association, c’est le résultat de vingt ans de mobilisation.  Bénédicte Fournier

À lire également sur valeursactuelles.com
Le témoignage d'André Fanjaud à Arc-sur-Tille : "Le clocher, symbole de nos racines"

http://www.valeursactuelles.com/actualit%C3%A9s/soci%C3%A9t%C3%A9/eglises-en-p%C3%A9ril-comment-sauver20110310.html






La nouvelle (nouvelle) affaire Zemmour - Lettre ouverte à Angelo Rinaldi(académicien _SIC).

14/03/2011 07:27



La nouvelle (nouvelle)
affaire Zemmour

EXCLUSIF : Lettre ouverte à Angelo Rinaldi. Le prix Richelieu 2011 devait être remis le 7 avril prochain à Eric Zemmour par l'association Défense de la langue française. Mais surprise, le président de DLF, l'académicien Angelo Rinaldi, a démissionné de son poste avec fracas mardi, refusant de remettre le prix au polémiste. Trois membres du jury Richelieu ont décidé de prendre leur plume pour remercier leur président démissionnaire de la magnifique publicité gratuite offerte à DLF... et à Zemmour.

Merci Monsieur Rinaldi pour cette leçon de tolérance qui vous honore !

Merci Monsieur Rinaldi pour cette leçon de tolérance qui vous honore !  Crédit Fayard - Reuters

Monsieur,

Du néant, vous êtes sorti – provisoirement – pour porter haut l’étendard de la bonne conscience universelle, l’étendard sanglant qui vous est cher qui, grâce à vous, s’est levé contre l’indicible, contre l’inadmissible, contre l’intolérablement intolérable.

Merci Monsieur Rinaldi pour cette leçon de tolérance qui vous honore ! Nous vous retrouvons bien là, fidèle à votre idéal de chevalier rouge germanopratin, avec peurs et beaucoup de reproches, camarade des luttes intemporelles, commissaire politique des doigts de l’homme, toujours levés pour juger, souvent abaissés pour condamner.

Vous êtes définitivement – definitly comme aurait dit mon Maître Pierre Billon – fidèle à vos engagements de toujours, vous que l’on a vu courageusement aux côtés d’Olivier Besancenot, pour soutenir le lancement intercosmique de son improbable NPA ! Droit dans ses bottes l’Angelo ! Et puis, tiens, camarade, je ne veux pas te faire souffrir plus longtemps, je vais te tutoyer, comme au bon vieux temps, puisque c’est la règle entre anciens combattants.

Oui, vraiment, merci Angelo de t’être élevé avec courage contre cet empêcheur de tourner et de penser en rond qu’est Zemmour. Pas très camarade celui-là ! Pas très catholique non plus d’ailleurs. Dommage qu’il n’y ait plus nos bons vieux camps de rééducation en Sibérie, on lui aurait trouvé une place, pas vrai Angelo mio ?

Vois-tu Angelo, ce qui me fait le plus plaisir, c’est qu’en t’attaquant à cet histrion télévisuel, tu as rendu un fier service à l’association dont tu étais le très récent mais vénérable Président, je veux citer DLF, Défense de la langue française, l’association qui a fêté ses 50 ans il y a peu, qui compte plus de 3 000 membres, et dont 15 de tes collègues immortels de l’Institut siègent au Comité d’honneur. Rien que ça !

Tu lui as rendu un immense service à plus d’un titre. D’abord parce que tu n’en es plus le président, et ça, crois-moi, c’est un cadeau précieux. Un révolutionnaire n’a jamais aimé les titres et les distinctions. Donc tu dois te sentir plus léger. Il ne te reste plus qu’à renvoyer aux oubliettes ton joli petit costume vert qui ne va pas du tout à ton joli teint de pêche et te donne toujours mauvaise mine sur les photos où tu poses si délicatement avec tes meilleurs amis si chers à ton cœur d’esthète et à ton âme de petit enfant.

Tu as rendu également un fier service à DLF en organisant une formidable campagne de communication à peu de frais, pour cette association qui manque de moyens. Vraiment, c’est très délicat de ta part, et ce geste plein de noblesse a touché le cœur de tout le monde au sein de tes nouveaux-anciens amis. En plus, et je reconnais là toute ta finesse et ta délicatesse, tu as organisé ça sans les prévenir, dans leur dos (question d’habitude sans doute).

La classe internationale sur ce coup-là Angelo. L’élégance suprême !

Maintenant, tous les amoureux de notre belle langue française savent quoi faire pour soutenir notre combat et vont certainement adhérer en masse à DLF. Nous partîmes 500 et par un prompt renfort, nous nous vîmes 3000 en arrivant au port.  

Merci Rinaldi ! Bingo Angelo ! Un cadeau de départ sans aucun doute, une surprise pour que l’on ne t’oublie jamais.

Rassure-toi, Angelo, nous ne t'oublierons pas.

Les Français, si.



http://www.atlantico.fr/decryptage/nouvelle-nouvelle-affaire-zemmour-51714.html




Opacité?Corruption?Un avion présidentiel dans la 4e dimension

11/03/2011 09:56



Un avion présidentiel dans la 4e dimension
par Patrimoine du Peuple

Réagissant aux propos tenus par Thierry Meyssan sur le site suisse Mecanopolis à propos d’un avion présidentiel français vendu secrètement par Michèle Alliot-Marie à ses amis tunisiens, le Comité Valmy a retracé le mystérieux itinéraire de cet appareil. L’opacité qui entoure la transaction et les déplacements de l’Airbus renforce les soupçons d’une vente illicite au clan Ben Ali avec rétro-commissions au clan Sarkozy.




6 mars 2011

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Paris (France)

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 France

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 Nicolas Sarkozy

Dix ans après ses révélations sur les attentats du 11 septembre, Thierry Meyssan est reconnu comme un journaliste d’investigation de tout premier plan et pour la fiabilité de ses sources. Aussi, quand il avance qu’il y aurait eu de graves irrégularités sur la vente d’un avion présidentiel Airbus A319 d’une valeur de 32 millions d’euros, il n’est pas inutile de procéder à quelques simples vérifications, ce que nous avons fait.

Il en ressort de très troublantes anomalies qui tendent à accréditer les terribles hypothèses du fondateur du Réseau Voltaire, dont voici un extrait de l’interview (voir la vidéo complète) : « On a vendu deux avions (ndlr : 2 Airbus A319, F-RBFA, cn1484 et F-RBFB, cn1556) pour en acheter un gigantesque et très bien équipé. Je voudrais savoir qui a vendu ça et à quel prix ça a été vendu. Je voudrais savoir pourquoi cet avion (ndlr : F-RBFB, l’autre, F-RBFA a été vendu au Sénégal, la vente a été négociée avec Karim Wade, fils du président, ce qui a fait scandale dans ce pays aux finances exsangues) a, en définitive, atterri dans les mains de l’ami de Madame Alliot-Marie (ndlr : Aziz Miled) en collaboration avec le beau-frère du président Ben Ali (ndlr : Belhassen Trabelsi). Je pense que les contribuables français seraient intéressés de connaître la réponse. » (ndlr : Thierry Meyssan montre ici une solution efficace, la voie judiciaire, dont le droit du contribuable à s’opposer à la dilapidation du patrimoine national)

1. Le registre de la DGAC

Première vérification, première anomalie : les deux Airbus présidentiels ne figurent plus dans le registre officiel de l’aviation civile, pas même à la rubrique des immatriculations radiées. [1]

Les recherches avec les immatriculations peintes sur les carlingues des appareils (voir photos jointes) ne donnent aucun résultat. L’A319 immatriculé F-RBFA, appareil officiel de la Présidence française depuis 2002, aujourd’hui vendu à la Présidence du Sénégal, n’aurait-il donc jamais existé ?

L’A319 immatriculé F-RBFB, celui que Thierry Meyssan suspecte d’avoir été irrégulièrement cédé par Mme Alliot-Marie aux compagnies propriétés du clan Trabelsi, n’aurait, lui non plus, jamais existé. Il faut rechercher les appareils avec leurs immatriculations précédentes (F-GXFA et F-GXFB, quand ils appartenaient encore au constructeur Airbus Industries) pour les retrouver dans le registre officiel français. Surprise, ils y apparaissent avec la mention « vendu à l’étranger » depuis 2002.

Quelqu’un aurait voulu faire croire qu’ils n’auraient jamais appartenu à l’État français de 2002 à 2010 qu’il ne s’y serait pas pris autrement !

Première question : qui a donné des ordres en ce sens aux personnels chargés de tenir le registre de la Direction Générale de l’Aviation Civile ?

2. L’absence totale de transparence

a) L’A319 F-RBFA vendu au Sénégal

S’il est très probable qu’un accord soit intervenu avec Karim Wade, [2] fils du président sénégalais Abdoulaye Wade, rien n’a été rendu public sur une transaction qui a fait scandale au Sénégal et qui a été passée sous silence en France. Le prix final aurait été de 20,9 milliards de francs CFA [3], soit 32 millions d’euros. Rien ni personne pour s’assurer que ce prix soit la réelle valeur de l’appareil, un légèreté troublante de la part d’un pays qui ne serait capable que de mobiliser 350.000 euros pour venir en aide à la Tunisie récemment libérée.

« Le premier vient d’être vendu pour 32 millions d’euros à l’État sénégalais, qui devrait l’utiliser à partir de 2011, a précisé l’Élysée. Le second a fait l’objet d’un appel d’offres pour lequel, selon la même source, "des clients privés et des États se sont déjà déclarés intéressés"  ». [4]

b) L’A319 F-RBFB disparu dans la 4e dimension ? Repeint en blanc ?

Tout d’abord, l’appareil figure toujours en tête de la liste des aéronefs de la base de Villacoublay [Voir le site internet de la Base 107.]. Les appareils ici listés sont cliquables pour avoir plus de détails. Malheureusement, les liens ne fonctionnent pas et génèrent un message d’erreur...opportun ?

Pas un mot sur la mise en vente des appareils, le message d’erreur précité occulte le nombre d’A319 détenus par l’ETEC. Évidemment, pas un mot des appareils valant au total plus de 60 millions d’euros sur les sites officiels de vente des domaines, alors qu’une procédure d’une rigueur extrême est requise pour vendre de simples éléments d’uniformes militaires...

Le site airbusdeliveries.blogspot.com ajoute encore à la confusion en répertoriant l’avion vendu au Sénégal avec le numéro constructeur de l’un (cn1485 / F-RBFA) ayant pour immatriculation précédente le numéro de l’autre (cn1556 / F-RBFB) « avec des titres et le logo de queue, F-reg avant la livraison, (1485 F-URBSFA encore tout blanc) ex F-RBFB » [5]

Ces mentions laissent penser que l’opacité autour de l’appareil vendu au Sénégal viserait à introduire une confusion entre les deux appareils, voire que le second aurait été maquillé, "still all white".

3. L’historique des vols

D’après le site allemand libhomeradar.org, le dernier vol de l’A319 F-RBFB ayant pour opérateur l’Armée de l’air française date du 11 novembre 2010 (à l’occasion de la rencontre d’Angela Merkel avec Nicolas Sarkozy à Deauville). Puis, juste après que soit parue l’interview de Thierry Meyssan, l’appareil réapparaît, le 1er mars 2011, avec la mention « unknown airline » comme opérateur, ce qui laisse penser que l’avion ne serait plus utilisé par l’Armée de l’air française, ce qui n’est possible qu’après la vente de l’appareil.

Contacted [UTC]CallsignFlightnumberRoutingRegistrationOperatorType
2011/03/01
13:42
CEV4651 CEV4651 F-RBFB unknown
airline
A319
2011/03/01
12:42
4651 4651 F-RBFB unknown
airline
A319
2010/11/11
13:03
CTM1276 CTM1276 F-RBFB Armée de l’Air Française A319

Un autre site, suédois, data.flight24.com, ne faisait plus figurer aucun vol dans l’historique de l’appareil F-RBFB jusqu’au 1er mars, date à laquelle l’avion y parait à nouveau ainsi, cette fois, avec l’Armée de l’air française toujours aux commandes :

« This Airbus A319-115X, with serial number 1556 is flying for French Air Force. Latest flights by F-RBFB : CEV4651 seen @ 2011-03-01 14:47 CET - 4651 seen @ 2011-03-01 14:37 CET » [6]

4. L’Airbus F-RBFB est-il encore à Genève ?

Le 2 mars, à 9 heures (08H03 UTC), le site radarvirtuel.com, utilisant le système Google Maps pour cartographier toutes les données reçues du réseau des utilisateurs de récepteurs ADS-B a signalé l’A319 F-RBFB, en train d’atterrir à l’aéroport international de Genève. Ce vol était totalement occulté des données publiées par l’aviation civile, il n’a été enregistré nulle part, ce qui est extrêmement rare et ce qui est impensable de la part d’un opérateur qui n’a rien à cacher. Sans le réseau des utilisateurs de récepteurs de signaux radars ADS-B, jamais l’A319 F-RBFB n’aurait pu être localisé. (Voir la capture d’écran ci-dessous)

D’après nos informations, il est très probable que l’avion soit toujours à l’aéroport international de Genève, sinon qu’il y a fait escale le 2 mars. Nous transmettons donc ce texte à la justice suisse [7] pour, qu’après avoir pris acte des irrégularités précitées, elle s’autosaisisse et s’assure, par le contrôle des documents de bord, que l’A319 F-RBFB est régulièrement sur le territoire helvétique et qu’il n’est pas la propriété d’une personne dont les avoirs seraient saisissables en Suisse. Si l’appareil n’est plus à Genève, que la justice suisse rende publique les conditions de l’escale à l’aéroport de Genève, sa destination et les informations collectées à cette occasion sur son opérateur et son propriétaire.

Nous transmettons également ce texte aux autorités compétentes en leur demandant de répondre aux questions qui les concernent :

- 1. Qui Nicolas Sarkozy a t-il mandaté pour procéder à la vente des avions F-RBFA et F-RBFB ?

- 2. Se porte t-il garant de la régularité des procédures ?

- 3. Est-il intervenu directement dans ces opérations ?

- 4. Michèle Alliot-Marie est-elle intervenue dans les ventes des avions F-RBFA et F-RBFB ? A t-elle traité de ces affaires avec des représentants de l’Etat tunisien, des sociétés NouvelAir, Tunisair, TTS Financière ou Karthago Airlines ?

- 5. Y a t-il eu des mouvements financiers relatifs à ces avions ?

- 6. Pourquoi la procédure normale et transparente d’appel d’offres n’a t-elle pas été employée ?

- 7. qui a donné des ordres aux personnels chargés de tenir le registre de la Direction Générale de l’Aviation Civile pour que les 2 A319 F-RBFA et F-RBFB n’y figurent plus ?

- 8. A qui appartiennent aujourd’hui les appareils F-RBFA et F-RBFB ?

- 9. Quelles logos, marques et immatriculations portent aujourd’hui les appareils ?

- 10. Où est l’Airbus A319 F-RBFB, cn 1556 ?

http://www.voltairenet.org/article168754.html

IMPORTANT

Nous rappelons que les interrogations soulevées par cet article ne présument en rien de la culpabilité de quiconque. (selon le principe de la présomption d’innocence). Il se peut que toutes les anomalies relevées ne soient que pures coïncidences et que se soit par un effet extraordinaire du hasard qu’elles se soient concentrées sur la cession de cet aéronef. Nous nous en remettons donc aux explications que voudront bien nous fournir les autorités concernées, à qui ce texte est transmis, dont :

L’Elysée :
- Le secrétariat de la Présidence,
- ses Conseillers,

Le Premier Ministre :
- le Premier Ministre et son cabinet,
- ses Conseillers,

La Cour des Comptes,

Le Ministère de la défense :
- Le Cabinet du Ministre,
- La Délégation à l’information et à la communication de la défense (DICoD)
- La Base aérienne de Villacoublay (BA107)

La D.G.A.C. :
- Le Directeur du Cabinet
- Le Chargé des relations Presse

Le Procureur général du Canton de Genève

Les autorités tunisiennes concernées :
- Le Ministère du Transport
- L’Office de l’Aviation civile et des Transports
- L’Ambassade de Tunisie en Suisse
- Le Consulat de Tunisie à Genève

L’organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne (EUROCONTROL)

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 Patrimoine du Peuple


Source Comité Valmy

Association républicaine française. Site Internet.






Croatie : un vent de révolte qui souffle encore plus fort que la bora

11/03/2011 09:41



Croatie : un vent de révolte qui souffle encore plus fort que la bora

Traduit par Mandi Gueguen
Sur la Toile :
Publié dans la presse : 4 mars 2010
Mise en ligne : samedi 5 mars 2011
Citoyens révoltés rassemblés via Facebook, jeunes anticapitalistes, vétérans de guerre : les manifestations se suivent mais ne ressemblent pas toutes. Chaque soir ou presque, des milliers de personnes défilent dans les rues de Zagreb, et d’autres villes, comme Split, Rijeka, Pula ou Osijek, exigeant le départ de la Première ministre Jadranka Kosor, et du gouvernement HDZ. Les manifestants brûlent des drapeaux européens, mais la cohérence politique du vent de révolte qui souffle en Croatie n’apparaît pas encore clairement.

Par Drago Hedl

JPEG - 20.3 ko
« Contre les privatisations, le capitalisme et l’UE »

« HDZ voleur, vous avez dépouillé la Croatie », « Jadranka, va-t-en » : ces cris résonnent presque chaque soir, depuis quelques jours déjà, dans les rues de Zagreb, où des milliers de personnes, notamment des jeunes mobilisés via Facebook, demandent de plus en plus fort le départ de la Première ministre Jadranka Kosor et de son parti, l’Union démocratique croate (HDZ).

Zagreb a inspiré aussi d’autres villes, comme Split, Rijeka, Osijek ou Pula. Les manifestants ne cèdent pas. Bien au contraire, leur nombre croît de jour en jour. On ne déplore pas d’incidents jusqu’ici, à part quelques blessés lors de confrontations avec la police et les manifestants, il y a quelques jours. Les heurts se sont produits au moment où les manifestants avaient décidé de rejoindre la place Sveti Marko, où se situe le siège du gouvernement et du parlement croate, et où les manifestations sont interdites par la loi.

Les vétérans de guerre dans la rue

Samedi dernier, sur l’une des principales places de Zagreb, 10.000 vétérans de guerre ont aussi manifesté mais, bien sûr, sans lien avec les premiers (lire « Croatie : une manifestation des vétérans de guerre dégénère en émeutes à Zagreb »). Les vétérans dénoncent ce qu’ils définissent comme « une persécution des défenseurs croates de la patrie » et pour que soit préservée « la dignité de la guerre patriotique ». L’arrestation en Bosnie-Herzégovine d’un des défenseurs de Vukovar, Tihomir Purda, contre lequel pesait un mandat d’arrêt serbe pour des crimes de guerre, est à l’origine de leur mécontentement. Jeudi, cependant, Tihomir Purda a été relâché, après que la Serbie a renoncé aux poursuites judiciaires à son égard (lire « Serbie / Croatie : pleine collaboration pour juger les crimes de guerre ? »).

Les vétérans de guerre accusent le gouvernement de trahir les intérêts nationaux et s’opposent à la normalisation des relations avec la Serbie. Les vétérans ont demandé aussi l’abrogation des lois d’amnistie dont bénéficient les Serbes de Croatie impliqués dans la révolte armée de 1992. Certains s’opposent aussi à l’entrée du Pays dans l’Union européenne.

La « révolution Facebook »

L’autre manifestation, partie de Facebook, demandait la démission du gouvernement actuel, accusé de vol, de corruption et d’avoir été inactif contre l’augmentation du chômage (la Croatie compte 335.000 chômeurs). Les manifestants dénoncaient les conditions de vie de plus en plus difficiles et la chute drastique du niveau de vie. Eux aussi, comme les vétérans, ont brûlé le drapeau de l’Union européenne et celui du principal parti de l’opposition, le SDP. Tout cela indique que les manifestations, du moins à cette phase, sont encore peu articulées et surtout que les manifestants ne savent pas vraiment où ils veulent en venir. Cela ne durera sans doute pas longtemps.

Pour le moment, la Première ministre, Jadranka Kosor a choisi d’ignorer les manifestations, elle a éludé les questions des journalistes et ignoré la demande de l’opposition de référer au Parlement les derniers événements. Elle considère évidemment ces manifestations sont encore trop peu importantes pour que le gouvernement se sente menacé et qu’elle soit elle-même contrainte à la démission. Jadranka Kosor espère aussi, selon certains analystes, que la révolte s’atténuera et que son gouvernement tiendra jusqu’à la fin de son mandat. Les élections parlementaire auront probablement lieu à la fin de l’année, même si la loi actuelle permet au gouvernement de rester en place jusqu’en mars 2012. Les manifestants voudrait que le Parlement soit dissout tout de suite.

Vers des élections anticipées ?

Le 2 mars, les manifestants ont reçu le soutien de deux membres du parlement, eux aussi descendus dans la rue. Les députés Dragutin Lesar, chef du Nouveau parti travailliste, et Damir Kajin, membre du Forum démocratique d’Istrie ((IDS), sont descendus dans la rue pour manifester aux côtés de presque 5.000jeunes. Ce sont les seuls parlementaires à avoir soutenu ouvertement les manifestations, ce qui donne une nouvelle dimension à ces dernières qui pourraient désormais s’articuler autour d’objectifs politiques plus précis.

Toutefois, le problème est que l’opposition n’a pas encore envoyé de message clair exigeant des élections anticipées. À vrai dire, elle l’a fait, mais très timidement, en donnant l’impression de ne pas être prête à prendre ses responsabilité, consciente peut-être des conditions actuelles et des mesures d’austérité qu’elle devrait prendre si elle arrivait au pouvoir. En réalité, l’opposition croate semble se satisfaire très bien, pour le moment, de sa position.

Selon la plupart des analystes politiques, la Croatie devrait aller vers des élections anticipées car le gouvernement a perdu sa légitimité. En effet, le HDZ, au pouvoir depuis sept ans, a souffert de graves faits de corruption, et il ne semble avoir aucune idée sur la manière de faire sortir le pays de la profonde crise qu’il traverse.

Jadranka Kosor, qui a succédé en 2010 à Ivo Sanader, après la démission surprise de ce dernier (lire « Croatie : démission surprise du Premier ministre Ivo Sanader »), a permis de lever l’impunité juridique dont jouissait les puissants. Ivo Sanader a ainsi échappé momentanément à un procès pour vol de l’Etat, après avoir fui en Autriche, où il est emprisonné en attente d’extradition depuis début janvier dernier (lire « Croatie : l’ancien Premier ministre Ivo Sanader reste détenu en Autriche »). Cependant, elle n’a pas réussi à mettre un terme à la dégradation de la situation économique. Pour assurer son fonctionnement, l’État est obligé d’emprunter à l’étranger, alors que la dette publique a déjà atteint l’effroyable montant de 44 milliards d’euros.

Avant la vague de manifestations, le gouvernement de Jadranka Kosor ne semblait pas prêt à prendre les décisions douloureuses et nécessaires à la sortie de crise. Aujourd’hui, il l’est encore moins.

http://balkans.courriers.info/article17029.html






Entre Chirac et Sarkozy, la haine... du partage des commissions par Morice sur Agoravox

10/03/2011 06:25



Entre Chirac et Sarkozy, la haine... du partage des commissions

Il est évident que sous les sourires de circonstance, on a affaire avec Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy à deux bêtes politiques prêtes à tout pour y arriver. L'un a trahi le gaullisme pour y parvenir, l'autre a fait un hold-up organisé avec quelques députés pour s'emparer du parti du premier. Entre les deux, ce n'est pas le parfait amour, loin de là. Pour la bonne et simple raison que nos deux utilisateurs de fauteuil présidentiel se sont écharpés à plusieurs reprises sur des histoires de gros sous. En France, c'est comme aux Etats-Unis désormais : pour faire campagne présidentielle, il faut de l'argent. Beaucoup d'argent. Si Jean-Marie LePen avait trouvé un moyen efficace de s'en procurer (tenir la main d'un mourant et lui faire signer sept versions successives de l'héritage, chacune l'avantageant davantage !), nos deux lascars ont dû faire preuve d'imagination pour remplir leurs caisses de campagne. Retour sur un de ces épisodes particuliers de cette rivalité toute financière entre les deux hommes...

 La "méthode Chirac", en politique, a fait des émules évidents en la personne de Sarkozy : trahir ses propres troupes, faire des coups d'état au sein même de son parti... et le financer de façon douteuse, voilà qui résume la carrière du précédent président, mais aussi celle de son successeur. Chirac, on l'a dit, avait berné l'UDR de Chaban et avait réussi surtout à partir avec la caisse de son parti. C'est aussi Chirac qui avait commencé à tisser des liens avec Khadafi et même Saddam Hussein : tout le monde se souvient de cette photo des deux protagonistes visitant Cadarache. Derrière les contrats, il y avait Dassault et ses avions : des Mirages F1 que les deux pays achèteront (pour Khadafi, la France venait juste de finir de les retaper- un contrat de "refurb" signé par Michèle Alliot Marie, chiraquienne en diable- quand ils se sont échappés vers Malte). Des avions, c'est-à-dire des sommes énormes à dépenser et des commissions a verser à la clé ! Au départ, Saddam commendera 16 F1EQ et 4 F1BQ, mais les fournitures finales se chiffreront à 90 appareils, plus 25 autres ajoutés en 1985. Le premier exemplaire avait été livré le 29 janvier 1981, et donc avant l'élection de Mitterrand du 10 mai : là c'était Giscard qui remplissait sa tirelire, cette fois sans De Broglie (voir l'épisode précédent) 

La leçon a bien été retenue par son successeur. Le gag, en effet, c'est que 30 ans après, tenez vous bien, la France vient juste de reproposer les mêmes Mirages à l'Irak... (on a la bonne méthode, il paraît, pour convaincre les acheteurs !) et devinez qui en a fait la déclaration officielle ? Vous avez deviné, c'est notre "slipocrate" comme l'a moqué le Canard Enchaîné, le "petit arabe" de Sarkozy (qui le surnomme ainsi paraît-il !) : l'ineffable Boris Boillon ! "l'Irak doit protéger sa souveraineté et pour ce faire, la France a proposé de vendre 18 Mirage F1 rétrofités qui peuvent être livrés dès la fin 2011 et immédiatement opérationnels, car beaucoup de pilotes irakiens ont été entraînés dans le passé sur ce type d'appareil", avait-il dit sans sourciller du haut de sa morgue bien connue. Le prix annoncé étant d'un milliard de dollars. "Ce prix modeste n'obèrera pas la capacité financière de Bagdad d'acheter des F-16 américains (...). Cette vente s'inscrit dans la cadre d'une proposition sur un plan global militaire aérien que la France a soumis à ce pays". Boillon rêve éveillé, comme son président : le F1 qu'il annonce revient donc à 55 millions de dollars pièce. Les roumains, dernièrement, ont acheté leurs F-16 (d'occasion) pour 1 milliard aussi, mais pour 6 appareils de plus ! Les américains annoncent leurs Hornets aux brésiliens à 5,7 milliards contre 6,2 pour le Rafale...et de toute façon ; ce n'est pas pour cette année ! Et les irakiens, leurs Mirages, ils les ont déjà payés !

Car ce qu'avait oublié aussi Boillon, qui ne doit pas suivre de très près les événements historiques, c'est que suite à l'embargo décrété, tous les Mirages n'avaient pas été livrés : les 25 derniers n'avaient tout simplement pas été fournis. Mais avaient été cependant dûment payés par l'Irak... qui, en février 2010, réclamait tout simplement... leur livraison : le "slipocrate" a-t-il tenté de présenter les choses autrement en parlant de vente, alors qu'il s'agirait en quelque sorte d'une.... restitution ? Et Boillon sait-il au moins où sont passés les 651 millions d'euros qu'avaient versé les irakiens  ? Son mentor doit le savoir, lui.... Le ministre de la défense du moment était alors Robert Galley, mari de la fille du maréchal Philippe Leclerc de Hauteclocque, qui deviendra ensuite, comme par hasard... trésorier du RPR fondé par Jacques Chirac ! Des irakiens qui avaient hérité aussi de cinq Super Etendards lanceurs d'Exocet, vus ici à Landivisiau en 1983, et fournis ("prêtés") cette fois par le gouvernement de Mitterand sous le nom de code d'opération "Sucre". Un de ces engins attaquera un navire américain, l'USS Stark, ou plus exactement un Falcon 50 spécialement modifié par Dassault (avec un radar Cyrano IV à bord) pour en emporter deux Exocets, les pilotes irakiens semblant avoir du mal à maîtriser l'Etendard. Plusieurs tankers ; dont le grec, Filikon L, feront aussi les frais d'une attaque, cette fois à l'Etendard, ravitaillé en vol par un Mirage F1 EQ-5, nouvellement arrivé, équipé du même radar que le Falcon (et du même nez !) qui tirera lui-même les missiles après (*) ! 

Le parti de Jacques Chirac s'est donc ainsi financé, mais aussi avec d'autres moyens encore. Chaque parti ayant sa méthode particulière, dénoncée bien entendu à chaque occasion par le parti concurrent. Laissons donc le chroniqueur mondain Eric Zemmour (et oui, il n'a pas été que polémiste raciste !) raconter la méthode, après avoir cité les diamants de Bokassa et l'affaire Urba : "Le RPR connaîtra la même mésaventure avec l’affaire Poullain, promoteur immobilier du quartier de la Défense. Les chiraquiens ont toujours soupçonné le ministre du Budget d’Edouard Balladur en 1993, un certain Nicolas Sarkozy, d’avoir transmis le dossier au parquet de Créteil, pour ruiner les chances présidentielles du président du RPR, Jacques Chirac. Mais la machine s’emballera. Pasqua, passé dans le camp balladurien, sera atteint. Il tentera de se défendre en intimidant le juge. C’est l’affaire Schuller-Maréchal. Qui se retournera contre Balladur. Pendant que Bernadette Chirac elle-même sera atteinte par une affaire de revente de terrains à la mairie de Paris. Où les chiraquiens voient encore la main de Sarkozy". Bref, en 1994, le ton est sérieusement monté entre les deux rivaux... qui utilisent les mêmes procédés, et tentent de se détruire mutuellement : un gâteau qui se réduit avec les nouvelles lois à venir sur le financement des partis, et les parts deviennent plus difficiles à conquérir. Un gâteau qui offre encore des "frais de bouche" assez conséquents à un Jacques Chirac, comme le révèle le Canard Enchaîné, devenu plus tard un livre signé Alain Riou : "14 millions de francs de "frais de bouche" dépensés par les époux Chirac de 1987 à 1995 dans leur logement de fonction", ce n'est pas rien... payé par le contribuable parisien ! L'affaire sera enterrée en 2005. Pour prescription !

Un gâteau qui pour Chirac demeure en effet suffisamment vaste : "Du temps de Chirac, dans les années 1980 et jusqu'au début des années 1990, la Ville de Paris présentait un budget excédentaire d'un milliard de Francs par an. Un milliard. C'était un milliard d'argent de poche pour le maire Chirac, et comme celui-ci est d'un naturel empathique, il n'hésitait pas à en faire profiter des quantités de gens : électeurs de Corrèze, journalistes, réseaux divers, barbouzes de tous échelons, communautés, fils de, cadres sportifs, trouvaient des emplois pas toujours douteux auprès de la Ville," peut-on lire ici-même. Un gâteau qui continue à être exploité par l'adversaire, selon les méthodes débutées par De Broglie (voir notre épisode précédent). Le gouvernement d'Edouard Balladur, sous la cohabitation, donc, réusissant à conclure des contrats militaires juteux, le principe des commissions, que le gouvernement précédent a utilisé avec les Frégates de Taïwan, et où beaucoup de morts on jonché l'enquête qui a suivi leur conclusion, le même procédé dit de "rétro-commission". Pour résumer, on accorde à des intermédiaires bien placés de juteuses commissions, qui acceptent en retour d'en verser une partie à celui qui est à l'origine du contrat. Or depuis la loi du 29 septembre 2000, il est interdit aux sociétés françaises de verser des commissions à des agents publics étrangers pour les inciter à signer des contrats, de telles pratiques étant alors automatiquement assimilées à de la corruption pure et simple. Et l'enquête à démontré que les paiements, notamment à la société Heine, qui a servi d'écran, se sont étalés jusque 2004 au moins. Et le dernier sous-marin ; construit lui aussi sur place (seul le premier a été construit en France), a été livré... en 2008 seulement !

Sous Balladur, on ne va pas y aller de main morte, avec cette méthode de mafieux. Les ventes de sous-marins au Pakistan rapportent, visiblement. Les trois sous-marins de type « Agosta » vendus sont réglés par un montant total de 5 415 millions de francs de l'époque (826 M€), via l'accord conclu le 21 septembre 1994 (**), avec à la clé des paiements en sous-main :  "tous les trois jours environ, j'allais déposer de l'argent en liquide, dans une mallette, au Crédit du Nord », raconte dimanche au Parisien un ancien membre de l'association de financement de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, entendu comme témoin dans l'enquête sur l'affaire Karachi.« En tout, entre le 13 mars et le 24 avril, j'ai dû procéder à 22 dépôts (...) cela pouvait aller de 100.000 à 500.000 F maximum (15.000 à 75.000 euros environ) car la mallette ne pouvait pas contenir plus », se souvient Alexandre Galdin, 43 ans, entendu le 25 février par le juge Renaud van Ruymbeke"nous dit la presseDerrière le contrat il y a "l'activisme" d'un François Léotard, raconte Jean Guisnel, lui aussi journaliste au Point.

L'enjeu ne porte pas que sur les sous-marins. Deux autres contrats seront signés, dont celui, "abracadabrantesque", pour l'achat de drones israéliens, des RQ-5 Hunter acheté à Israel Aircraft Industries (IAI). L'engin, qui a volé pour la première fois en février 1994 sera une catastrophe en opérations : plusieurs (7 exactement) seront perdus lors de crashs.  Sa maintenance est un cauchemar : toutes les 25 heures de vol il est bon pour la révision complète et ses deux moteurs, au départ des Moto Guzzi bicylindres, ne tiennent qu'une centaine d'heures maxi ! (***). La bagatelle de 62 engins, pourtant construits et achetés par les Etats-Unis, resteront cloués définitivement au sol : personne n'en voulait plus. On a ressortira quelques uns pourtant pour le Kosovo, où trois seront abattus par des missiles Strella. Un achat donc plutôt... étrange (sa chaîne de production sera arrêtée dès 1996, soit trois ans AVANT son arrivée en France, qui reçoit donc ceux qui avaient été mis sous cocons comme invendus !) : "Les drones Hunter étaient destinés à la toute nouvelle Direction du renseignement militaire (DRM), mais celle-ci se montrera pour le moins réticente en raison des très médiocres qualités de l’engin. Quatre appareils seront finalement acquis, par l’entremise d’un agent à la fois bien introduit en Israël et très en vue sur la place de Paris, où il exerce alors le noble métier d’éditeur. Les drones arriveront en France en 1999, sans jamais quitter leur affectation au Centre d’expériences aériennes militaires (CEAM) de Mont-de-Marsan, sinon pour effectuer quelques missions au-dessus du Kosovo, en 1999, et lors du G7 d’Évian en 2003," nous explique Guisnel, qui ajoute, non sans malice : "curieusement, au moment même où la France procédait à l’acquisition de ces engins israéliens, la société Sagem vendait des drones SDTI (Système de drone tactique intérimaire) aux Pays-Bas, sous la marque commerciale Sperwer. Une telle démarche, consistant à acheter des drones en Israël tout en exportant simultanément des engins de fabrication nationale, aux capacités certes différentes mais que les armées françaises n’avaient alors pas acquis, a beaucoup intrigué. Certaines sources militaires françaises évoquaient à l’époque des « intérêts commerciaux personnels de politiques » dans cette affaire. Sans plus de détails, comme souvent." Bref, le contribuable français, via François Léotard, va acheter des engins dont il n'a nul besoin et qui ne serviront jamais... à part de renflouer via des commissions versées le parti du commanditaire... pour ce qui est du troisième contrat, bien plus juteux encore, je vous en parlerai plus tard, si vous le voulez bien....

Pour les commissions liées aux drones ou aux sous-marins, les paiements se font évidemment en liquide, pour éviter qu'on ne remonte vers l'origine en cas d'enquête. Une banque a nécessairement blanchi quelque part le versement initial : l'une de celles située dans les multiples paradis fiscaux qu'avait dégotté... Jacques Chirac, les deux groupes ne cessant de s'imiter a-t-on dit. Pour Karachi, ce sera dans l'île de Man. "Ce matin-là, quand je suis arrivé au siège de l’association à 9 heures, nos bureaux étaient recouverts de dizaines de hautes piles de billets de 500 F. Un spectacle incroyable. J’étais stupéfait. « Qu’est-ce que c’est ? », ai-je demandé. La réponse qu’on m’a faite, en substance, c’était : « Ne pose pas de questions. » Et je n’en ai pas posé." Ah, ne rien demander sur cette accumulation de petites coupures : c'est mafieux, comme état d'esprit en fait. Une mafia qui s'étendait à du beau linge, pourtant : au 84, rue de Grenelle en effet, siège de campagne de l'opposant à Chirac, "tous les ministres du gouvernement Balladur y disposaient d’un bureau, le plus souvent occupé par un homme de confiance. On croisait Nicolas Sarkozy, Nicolas Bazire, Brice Hortefeux, Frédéric Lefebvre, Michel Barnier, François Fillon, François Léotard, Michel Giraud… " Bref, les mêmes qu'aujourd'hui au pouvoir ! On comprend soudain beaucoup mieux l'acharnement véritable d'un Nicolas Sarkozy a vouloir à tout prix se transformer en VRP de l'armement ! "Le rapport de synthèse de la police luxembourgeoise, daté du 19 janvier 2010, fait également état du rôle central de Nicolas Sarkozy, alors ministre du Budget et bientôt chef de campagne d'Edouard Balladur, dans la constitution et la gestion de la société Heine..."nous avait dit la presse  : en somme, il n'a rien perdu de ses (vilaines) habitudes, la société Heine ayant servi visiblement d'écran aux divers transferts d'argent liés au contrat de Karachi.

N'en jetez plus, ils sont tous passés, et ont donc tous vu les billets s'accumuler ! « Je pensais alors qu'il s'agissait de fonds secrets de Matignon. Tout le monde, au QG, le subodorait », dit-il. « Même si nous n'en parlions pas à l'époque, la thèse selon laquelle cet argent liquide pourrait provenir de rétrocommissions liées aux contrats d'armement me paraît également plausible. En tout cas, elle doit être explorée », poursuit le candide Alexandre Galdin, le fameux porteur de valises. Là c'est pire encore : le gars qui allait déposer les liasses pensait que c'était le gouvernement de l'époque qui payait sa propre campagne avec les fonds... de l'Etat ! Et il n'y trouvait rien à redire... Chirac ayant déjà puisé avant dans le même coffre... Mais cette fois on est en face de sommes qui vont devenir astronomiques : "Le 26 avril 1995, le volume d'argent (déposé à la banque) était tel que ce n'est pas une mallette mais une valise en faux cuir marron, de très mauvais goût, que j'ai apportée à la banque", enfonce Galdin, évaluant à « peut-être 3 millions de francs, soit l'équivalent de six mallettes », le montant de ce dépôt". "Ce jour-là, le trésorier de la campagne Balladur, René Galy-Dejean, l'accompagnait, dit-il". Ah, là, ça devient difficile de nier la liaison entre les balladuriens et l'argent frais débarqué d'on ne sait où... depuis, René Galy-Dejean s'est retrouvé face à Jean-François Lamour, le parachuté de sa propre circonscription, et a même été viré de son parti pour ne pas l'avoir accepté de gaieté de cœur... qu'attend-il donc pour parler ? 79 ans, c'est l'âge de se lâcher, non ? Qu'il le vide donc, son sac !

Les commissions, ou les rétrocommissions, ça rapporte, mais surtout au rival de Chirac, qui décide donc un jour d'arrêter de verser dans l'autre sens les versements aux responsables pakistanais décisionnaires. Comme le souligne Hervé Gattégno, Chirac, à peine éélu (le 7 mai 1995), veut en effet alors faire payer durement leur trahison à Balladur, Sarkozy et Léotard. Il décide de s'attaquer au portefeuille du parti. En allant saboter ses revenus, tirés des contrats d'armement passés à l'étranger. Notamment le fameux contrat de 1994 avec les sous marins pakistanais. Résultat, les pakistanais se retrouvent privés de leurs propres commissions et cela provoque au final en représailles onze morts chez les ingénieurs français dépêchés pour monter là-bas l'un des fameux sous-marins. Onze sacrifiés, le 8 mai 2002, soit à peine quelques jours après la réélection de Chirac (du 5 mai), élection qui ruine leurs espoirs d'être payés un jour. A noter que comme aujourd'hui Khadafi, on citera Ben Laden comme responsable, via un de ses fameux enregistrements qui revendiquera l'attentat auquel il n'a en rien participé ! Demain, nous verrons que cette guerre interne au sein de la droite française et de l'ex parti gaulliste a continué bien après l'élection de Chirac, qui n'avait pas du tout apprécié la manne pakistanaise sur laquelle le parti de Balladur s'était assis. La guerre avait en effet continué bien après, avec des méthodes des pires gangsters existants, comme nous le verrons.

 

(*) "les Super Etendards portaient les numéros 64,65,66,67 et 68" semble-t-il, et ils attaqueront plusieurs autres pétroliers  : "le 27 mars 84 contre le - Filikon L - ( grec) Endommagé, le -27 mars 84 contre le -Hetan Ilho- coulé - le 25 avril 84 contre le -Safina al Arab- mis hors d'usage - le 27 avril 84 contre le -Sea Eagle- endommagé - le 14 Mai 84 contre le –Tabriz- endommagé -le 31 Mai 84 contre le –Atlanticos- coup au but - le 3 juin 84 contre le –Buyuk Hun- (Turc) mis hors d'usage - le 3 Juin 84 contre le –Giantkim- mis hors d'usage - le 3 Juin 84 contre le –Dashaki – coulé -le 12 Octobre 84 contre le –Sivand- mis hors d'usage - le 15 Octobre 84 contre le –Sivand- 2eme attaque et mis hors d'usage" note un forum. 

(**) la "COUR DE DISCIPLINE BUDGETAIRE ET FINANCIERE", Siégeant à la Cour des comptes, en audience publique le 28 octobre 2005 affirmera en prime que la vente était quasi déficitaire, en raison du nombre d'heures non prévues pour les construire ! Et condamnera des lampistes de la DCN à des sommes variant entre 4500 et 6000 euros, dérisoires au vu des sommes engagées par l'Etat !

(***) avec le MQ-5B de 2003, on passera à deux moteur Mercedes bicylindres qui permettront d'atteindre 75 heures entre révisions et 300 heures par bloc moteur.






TPI & sale guerre otanienne: les services français ont protégé durant des années des criminels de guerre

09/03/2011 09:49



Mediapart / Le Courrier des Balkans

TPI : les services français ont protégé durant des années des criminels de guerre

Une enquête de Jean-Arnault Dérens et Laurent Geslin
Sur la Toile :
Mise en ligne : jeudi 3 mars 2011
Coopérer avec la justice internationale ? Oui, mais d’abord protéger les « amis de la France ». Les carnets du général Rondot, saisis par la justice et largement utilisés dans l’enquête sur l’affaire Clearstream, recèlent des informations jamais utilisées jusqu’à aujourd’hui sur l’attitude de la France envers le TPIY et la poursuite des criminels de guerre. Mediapart et Le Courrier des Balkans se sont également procurés une note du général Rondot, qui explique comment les services français ont protégé des inculpés du TPIY, notamment le général croate Ante Gotovina.

Datée du 17 mars 2005, cette note est adressée au chef d’état-major particulier du président de la République, le général Georgelin, avec copie au ministre de la défense de l’époque, Michèle Alliot-Marie. Ce document atteste formellement des liens qu’ont entretenus les services secrets de la DGSE avec les forces croates dès 1991, puis, de 2000 jusqu’en 2005, avec des criminels de guerre recherchés par le TPIY.

Ces documents éclairent d’un jour nouveau le rôle des services français dans les guerres de l’ex-Yougoslavie puis leur collaboration à géométrie variable avec la justice internationale. Dans ses annotations, le général Rondot révèle en particulier comment la DGSE est restée en contact avec le général croate Ante Gotovina, inculpé et recherché par le TPIY, tout au long d’une cavale qui s’est poursuivie de 2001 à 2005.

Plus largement, le général expose comment les services de renseignements français ont suivi de près tous les dossiers concernant les criminels de guerre. Ils n’ont livré qu’au compte-gouttes des informations à la justice internationale, avec une ligne directrice : protéger leurs collaborateurs et leurs partenaires, même quand ceux-ci étaient inculpés.

En conséquence de cette collaboration bien hésitante de pays comme la France avec la justice internationale, le général Mladić court toujours, plus de quinze ans après son inculpation.

Dans les carnets, les mentions concernant les inculpés du TPIY reviennent presque chaque jour. Qu’il s’agisse de Mladić, de Karadžić, arrêté à Belgrade en juillet 2008, ou encore de Goran Hadžić (ancien président de la République serbe de Krajina accusé en 2004 de crimes de guerre et crimes contre l’humanité), lui aussi toujours en cavale, les communications sont constantes entre la ministre de la défense Michèle Alliot-Marie, le président Chirac, et la direction des services.

tLa priorité des priorités a longtemps concerné le général croate Ante Gotovina, ancien membre de la Légion étrangère. Il n’a été arrêté que le 7 décembre 2005. Quelques mois plus tôt, le général Rondot notait : « Cesser de traiter Gotovina ». Avant d’être ainsi « lâché » par la DGSE, l’homme, actuellement en jugement à La Haye pour « violations des lois et coutumes de la guerre » et crimes contre l’humanité, a joui d’une longue protection, qui s’explique par les nombreux services qu’il aurait rendu à la France.

Ante Gotovina, un itinéraire français

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Cliquez sur l’image pour accéder à la première page de la note

Ante Gotovina a toujours entretenu des liens étroits avec la France. Né en 1955, il fuit la Yougoslavie de Tito et s’engage le 1er janvier 1973 dans la Légion étrangère sous le nom d’Ivan Grabovac. Affecté au 2ème Régiment étranger de parachutistes basé à Calvi, en Corse, il fait alors une rencontre déterminante : Dominique Erulin. Les deux hommes servent sous les ordres du frère de ce dernier, le colonel Philippe Erulin, qui dirige le 2e REP. Leur fait d’arme est d’avoir sauté sur Kolwezi (Zaïre), en 1978, afin de rapatrier les Européens menacés par des rebelles. Ante Gotovina quitte la Légion en 1978 avec le grade de caporal-chef et obtient la nationalité française en avril 1979.

Après s’être reconverti un temps dans les officines de sécurité, il sombre dans le banditisme puis rejoint la Croatie en juin 1991 (pour lire le détail de cet itinéraire cliquez ici). Il connaît alors une ascension fulgurante jusqu’à devenir général de corps d’armée en 1995 et commandant du district militaire de Split. À ce titre, il participe à l’opération « Tempête » (Oluja) , la « guerre éclair » qui permet à l’armée croate de reconquérir en quelques jours le territoire occupé par les sécessionnistes de la République serbe de Krajina.

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Cette opération a en fait été préparée avec les services de renseignements militaires occidentaux, notamment américains et français. Dans la note du 17 mars 2005 que nous révélons, Rondot écrit : « C’est ainsi qu’en août 1995, l’un des personnels [de la DGSE] a suivi le déroulement de l’opération ’Oluja’ de reconquête des Krajinas par l’armée croate. C’est pour des faits remontant à cette période que le général Ante Gotovina est aujourd’hui poursuivi par le TPIY. »


Retrouvez notre dossier :
TPI : Ante Gotovina, criminel de guerre et « ami de la France » 


De fait, dès l’automne 1992, comme l’affirme le général, « le Service a initié une mission d’assistance clandestine aux Forces spéciales croates : formation des personnels et fourniture d’armes non létales ». Ces « armes non létales » seraient du matériel de télécommunications militaires. Le scandale des ventes d’équipements par la DGSE aux forces croates, en violation flagrant de l’embargo des Nations Unies, est ainsi explicitement reconnu.

L’opération « Oluja » s’est soldée par l’exode systématique de la population serbe de la région, abandonnée par ses dirigeants et par Belgrade. 200.000 à 250.000 réfugiés prirent le chemin de la Serbie, certaines unités de l’Armée croate ont multiplié pillages, massacres et exactions.

L’acte d’accusation d’Ante Gotovina précise qu’il est soupçonné de persécutions pour des motifs d’ordre politique, racial et religieux, de déplacement forcé de population, et de destructions de villes et villages. Il est poursuivi pour les meurtres commis sous son autorité d’au moins 150 civils serbes de Krajina. Il est aussi accusé de pillage et de destruction de bâtiments et d’habitations serbes dont le but aurait été d’empêcher tout retour des habitants serbes dans cette région.

Après la guerre, Ante Gotovina est promu inspecteur général de l’armée croate dont il devient l’un des hommes forts. C’est seulement après la mort de l’ultranationaliste président Franjo Tudjman, le 9 décembre 1999, que la situation change du tout au tout. Désireuse de se tourner vers l’intégration européenne, la Croatie fait le choix de coopérer avec le TPIY de La Haye. Ante Gotovina et six autres généraux sont mis à la retraite d’office. L’hebdomadaire croate Nacional a écrit qu’Ante Gotovina aurait alors tenté d’ourdir un coup d’État militaire, tout en revendant des armes à l’IRA et à l’ETA.

Ante Gotovina et la DGSE : de la protection au lâchage

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Extrait des carnets Rondot

Dès cette période, le Bureau du Procureur du TPIY ouvre une enquête sur Ante Gotovina. Au printemps 2001, la publication imminente de son acte d’accusation est annoncée. Pourtant, le 11 avril 2001, Ante Gotovina se présente à l’ambassade de France de Zagreb, où il obtient immédiatement un renouvellement de son passeport français, « talisman » qui va se révéler précieux pour le futur fugitif. L’acte d’accusation du général est finalement communiqué aux autorités croates le 8 juin 2001, qui le rendent public le 26 juillet. Le général a déjà pris le maquis et aurait rapidement quitté la Croatie.

Le dossier Gotovina devient une préoccupation majeure des diplomaties occidentales au début de l’année 2003. Les USA offrent une prime de 5 millions de dollars pour sa capture, et les pressions se multiplient sur Zagreb. En février 2003, selon Le Monde, la DST aurait été informée par les services croates de la présence de Gotovina dans un petit village des environs de Calvi, en Corse. Aucune opération n’est toutefois montée pour essayer d’arrêter le fugitif.

Le rôle de la France est évoqué dans les cercles bien informés pour expliquer la facilité de sa fuite. Dans un télégramme diplomatique daté du 18 avril 2003 à destination de son ambassade à Zagreb, avec copie à toutes les directions de la police, le ministère français des affaires étrangères reconnaît l’erreur, « commise de bonne foi », qu’a constitué la délivrance d’un nouveau passeport à Ante Gotovina. Le télégramme précise toutefois : « A la connaissance des autorités françaises, Gotovina ne réside pas en France ».

Au début de ce mois d’avril 2003, le général Rondot notait dans ses carnets : « Voir Ante Roso », évoquant un rendez-vous à Dubrovnik le 16 avril à 12h30, au restaurant Orhan, précisant : « dire à Ante Roso que AG reste là où il est ». Cette note indique explicitement que le général Rondot était en relation avec Ante Gotovina par l’intermédiaire d’un autre personnage à la biographie lourdement chargé, le général Ante Roso, qu’il connait depuis le début des années 1990.

Dans la note du 17 mars 2005, Rondot précise d’ailleurs : « J’ai été amené à me rendre plusieurs fois en Croatie et en Bosnie en liaison avec le général Ante Roso, (ancien légionnaire, à l’époque chef des forces spéciales), pour y contrôler le bon déroulement de nos actions, ceci jusqu’à mon départ du ministère de la défense, en 1993 ».

Ante Roso, et les bons réseaux d’autres anciens de la Légion

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Extrait des carnets Rondot

Ante Roso, lui aussi ancien légionnaire, était durant la guerre à la tête des Unités spéciales de l’armée croate (Specijalne Jedinice HV). Dans les faits, ces formations oeuvraient hors de la chaîne de commandement de l’armée et sous contrôle direct du ministre croate de la défense Gojko Šušak. Ces unités ont commis des exactions dans les régions contrôlées par les forces serbes. Le nom d’Ante Roso est également cité dans les affaires de vente d’armes de la DST comme intermédiaire local de Jacques Monsieur, qui a fourni à Zagreb pour des dizaines de millions de dollars de matériel provenant de Chine et d’Iran.

Dans ses notes, le Général Rondot évoque dès le printemps 2003 les conditions d’une éventuelle reddition d’Ante Gotovina, suggérant d’en parler à Carla Del Ponte. Il ajoute même que Gotovina pourrait négocier sa liberté contre « K et M ». K et M, ce sont bien sûr Radovan Karadžić et Ratko Mladić. Cette mention pose de sérieuses questions : qui, selon Rondot, aurait été en mesure de fournir au TPIY des informations sur les deux inculpés serbes : Ante Gotovina ou les services français ?

Durant toute la période, en effet, Paris mène des négociations particulières avec Belgrade autour de la capture ou de la reddition des deux fugitifs. Le 31 janvier, le général Rondot évoque ainsi des négociations avec le premier ministre serbe Vojislav Koštunica et le ministre de l’intérieur, Dušan Mihailović, en ajoutant ce commentaire désabusé : « La DGSE inopérante ».

Plus tard, le 17 décembre, « K et M » seraient disposés à se rendre, et le général Rondot envisage de se rendre à Belgrade pour rencontrer le KOS, les services de contre-espionnage militaires serbes. Le 21 juillet 2004, le général Rondot rappelle que l’arrestation des deux fugitifs est une « priorité » pour le Président de la République, mais estime qu’une action de la DGSE serait une « mauvaise approche ». Ce type de mentions revient presque chaque mois, mais le dossier Gotovina demeure toujours la principale priorité.

Le 8 octobre 2004, dans une note de synthèse initialement citée par Le Monde, la DST piste le général Gotovina non plus en Corse mais dans le sud-est de la France, cette fois ! Il « aurait choisi de s’installer dans le sud-est de la France en raison du réseau relationnel qu’il avait tissé alors qu’il était légionnaire dans les milieux d’extrême droite et du banditisme implantés dans cette région. (...) Il bénéficierait localement de suffisamment de protections mafieuses, voire de personnalités locales, pour vivre sans avoir à se terrer et serait en mesure de se déplacer à l’étranger sans difficultés particulières. » Là encore, aucun service de police français n’a été officiellement chargé de rechercher le fugitif.

Le 6 décembre 2004, le général Rondot note, en faisant le compte-rendu d’une réunion avec Philippe Marland, le directeur de cabinet de Michèle Alliot-Marie, que « Gotovina n’est pas France ». Il ajoute qu’il pourrait se trouver « en Croatie Catho ». L’information, largement reprise par la presse croate, serait venue du MI5 britannique. Après avoir rencontré à Rome Mgr Giovanni Lajolo, Secrétaire d’Etat du Vatican, qui refuse de lui communiquer la moindre information, Carla Del Ponte accusa publiquement l’Eglise catholique de cacher le fugitif. L’hypothèse n’a jamais été confirmée.

À partir du début de l’année 2005, la traque d’Ante Gotovina s’intensifie. Le 17 février 2005, une note du général Rondot indique à propos « de l’opération criminels de guerre G » : « processus enclenché ». Le 1er mars, il note : « opération G suit son cours », précisant que « G n’a aucun intérêt à bouger avant le 17.03 ». C’est à cette date que devaient s’ouvrir les négociations d’adhésion de la Croatie à l’Union européenne. Elles furent reportées, précisément en raison du manque de coopération de Zagreb avec le TPIY et de la non-arrestation d’Ante Gotovina...

Ce même 1er mars, le général Rondot a évoqué, au cours d’une réunion avec Philippe Marland, son projet d’aller à Zagreb pour rencontrer « Mme G », très probablement Dunja Gotovina, l’épouse du fugitif. Au cours de cette réunion, ont également été évoquées de récentes déclarations de Carla Del Ponte, qui menace de faire des révélations sur les « incapacités de l’OTAN ». Placide, le général ajoute : « Rien à reprocher aux Français de ce côté là ».

« Indignée », Carla del Ponte rencontre Jacques Chirac

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Ante Gotovina

A ce moment, la France se trouve réellement dans une situation délicate par rapport au TPIY. Le général Rondot évoque le besoin d’en parler au chef d’état-major particulier du Président, à savoir le général Georgelin, en notant que Jacques Chirac « ne veut pas mettre la France en difficulté par rapport au TPIY ».

Le 14 mars 2005, Carla Del Ponte arrive à Paris pour une réunion houleuse avec le président Chirac et Michèle Alliot-Marie. Selon les notes du général Rondot, la procureure est « indignée ». Elle évoque la « protection de G par la France » et précise qu’il n’a jamais été question « d’une médiation mais d’une capture ». Philippe Rondot rencontre à son tour Carla Del Ponte le 16 mars. En homme avisé, il prépare cette entrevue en notant dans ses carnets : « je ne n’ai pas vu G, je ne donne aucune indication sur sa localisation, on arrête la médiation ».

La valse-hésitation du général Rondot touche cependant à son terme. Selon le général Georgelin, le président français est sorti ébranlé de sa réunion avec Carla Del Ponte et donne une nouvelle consigne claire : « Il faut capturer le général Ante Gotovina ».

Trois jours après la rencontre le Président et Carla Del Ponte, le 17 mars, Rondot prend acte de cette nouvelle stratégie, non sans souligner les conséquences qui pourraient en découler pour la France. Dans la note de synthèse qu’il adresse alors à Jean-Louis Georgelin, il revient sur 15 ans d’engagement de Paris auprès des forces croates et précise « que le bilan de cette opération a été très positif ». Il préconise donc, « pour ces raisons - que ne connaît naturellement pas le procureur du TPIY et qui sont couvertes par le ’secret défense’ protégeant les opérations et les personnels de la DGSE - [...] de traiter le ’dossier Gotovina’ de façon particulière ». Le double langage que tient la France à l’égard du TPIY est ainsi explicitement reconnu.

Cependant, le général Rondot reste confiante : « Le général Ante Gotovina m’a fait savoir, par l’entremise du général Ante Roso [...], qu’il ne révèlerait jamais les liens qui ont pu exister, à l’époque de la guerre, entre lui et nous ». Toutefois, ajoute-t-il, « il existe très certainement des traces laissées par l’action de la DGSE, compte tenu de son importance et du nombre substantiel de personnels que nous avons engagés au côté des Croates dans ces circonstances particulières. Je pense, comme la DGSE, que ce soutien français pourrait être mis à jour dans le cadre d’une enquête poussée ».

Le 22 mars, une réunion de crise se tient chez Philippe Marland. Rondot note « le ministre de la défense a bien compris » - il faut probablement entendre que Michèle Alliot-Marie a bien compris le nouveau discours présidentiel mais aussi les dangers que pourrait représenter pour la France la capture de Gotovina. Rondot poursuit : « Il n’est pas question de servir de chèvre », c’est à dire d’appât pour attirer Gotovina dans un piège. Il précise : « La balle est chez A.G. On verra ce qu’on fait s’il se manifeste - prévenir Daniel ». Ce dernier est un agent de la DGSE opérant dans les Balkans, fréquemment cité par Rondot.

Le 4 avril 2005, le climat se tend encore. Michèle Alliot-Marie se fait semoncer au téléphone par Carla Del Ponte. La procureure spécifie à la ministre de la défense qu’elle est « uniquement intéressée par Gotovina ». Deux jours plus tard, le 6 avril, une réunion chez la ministre, en présence de Philippe Marland, permet de faire le point. Rondot évoque son refus de « capturer Gotovina par la ruse ». Michèle Alliot-Marie approuve. Les participants à la réunion envisagent deux éventualités : « Gotovina parle » (s’il est arrêté), ou bien « Gotovina est tué : on désignera la France ». Le général évoque « les conséquences pour la DGSE de capturer Gotovina », en recommandant de préparer « des éléments de langage »...

La réunion se conclut sur la décision que Michèle Alliot-Marie appellera Carla Del Ponte, pour lui annoncer que le général Rondot « ne traitera plus avec elle les opérations Criminels de guerre ». En clair, la France affirme qu’elle cessera de mener des opérations en solitaire, concentrant ses moyens dans le cadre de la task-force « Fervent archer », la structure commune de plusieurs pays de l’OTAN. Toutefois, quelques lignes plus bas, le général précise le nouveau « cadre de travail » : la direction du renseignement militaire collaborera avec Fervent archer, mais la DGSE poursuivra tout de même ses « opérations clandestines »...

Un mois plus tard, une autre réunion chez Philippe Marland amène à une conclusion cette fois radicale : « ne plus traiter G », c’est à dire cesser de lui accorder toute espèce de protection. Ante Gotovina est effectivement arrêté huit mois plus tard, le 7 décembre 2005, dans un restaurant de Tenerife, aux îles Canaries.

Les policiers croates avaient intercepté quelques jours plus tôt un appel du fugitif sur l’un des dix-huit portables de sa femme. Carla Del Ponte écrit dans ses mémoires que Dunja Zloic n’avait pas changé la carte SIM de son téléphone portable après avoir reçu un appel de son mari, un « oubli » qui indique que celle-ci avait peut-être « réagi en épouse délaissée ». En effet, Ante Gotovina a été interpellé « en compagnie d’une très belle femme ».

Le procès conjoint de Ante Gotovina et de deux autres généraux croates, Ivan Čermak et Mladen Markac, s’est ouvert le 11 mars 2008, les réquisitoires et les plaidoiries ont eu lieu du 30 août au 1er septembre 2010. Le jugement est attendu. Mais la protection accordée par la France au général Gotovina n’a jamais été évoquée devant la Cour.

A suivre : « Comment la France défend d’autres inculpés devant le TPIY : le cas du général serbe Perišić »

http://balkans.courriers.info/article17011.html






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