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Les victimes de délits face à leurs démons par Philippe Bilger
30/03/2011 00:56
Les victimes de délits face à leurs démons
Philippe Bilger - Blogueur associé | Lundi 28 Mars 2011 à 12:01 | Lu 4663 fois
Alors qu'une ancienne victime d'un vol à main armé vient de se donner la mort, après avoir étranglé son enfant, Philippe Bilger partage son expérience de magistrat face à des personnes qui restent longtemps marquées par les drames.
Elizabeth Taylor est morte et une partie de soi, qu'elle avait su si bien irriguer, faire rêver, enchanter, est partie avec elle (Le Monde, Le Figaro, nouvelobs.com, Marianne 2).
Mais ce n'est pas à elle que je désire consacrer ce billet mais à une femme qui vient de se suicider après avoir étranglé son fils de 4 ans. Elle habitait un petit village dans l'agglomération de Meaux. Agée de 35 ans, elle avait sans doute connu jusqu'en 2009 une vie tranquille, ordinaire, avec cette alternance de bonheurs et de tristesses propre à toute existence. Rien de formidable mais rien de désespérant. Une destinée comme tant d'autres. Un compagnon, gendarme réserviste, leur fils.
En 2009, elle est caissière dans une station-service à une quinzaine de kilomètres de chez elle quand, un jour, elle est victime d'un vol à main armée. Un agresseur, une arme. De l'avis de tous ceux qui la connaissaient et l'appréciaient, elle ne s'était jamais remise de ce traumatisme survenu dans sa quotidienneté professionnelle. La sécurité, partout et sur tous les plans, était devenue une obsession avant que des ombres l'envahissent tout entière et lui fassent commettre le pire sur son enfant puis sur elle-même.
Je veux bien admettre que ces tragédies n'ont pas eu pour cause exclusive le bouleversement de 2009 mais il est manifeste que celui-ci a perturbé un équilibre, suscité un désordre intime et ruiné la confiance.
Je songe à ces témoins qui viennent à la cour d'assises raconter ce qu'ils ont vu et subi lors de braquages à Paris et une impression superficielle pourrait laisser penser qu'ils n'ont pas été vraiment affectés par les épisodes durs, violents, parfois répétitifs, qui ont été leur lot. Hommes et femmes, ils semblent se contraindre à parler presque légèrement de ce qui leur est advenu pour ne pas s'effondrer tant à l'intérieur d'eux-mêmes l'emprise de ce passé demeure lourde. Mais que deviennent-ils après, ensuite ? Certains ont-ils sombré dans un désastre comparable à celui de cette femme ? Je viens de terminer une session d'assises avec des magistrats, des jurés et des avocats exemplaires mais l'univers criminel est si intense, il emplit tellement l'être que tout ce qu'on lit et qu'on entend vous ramène à lui, quoi qu'on en ait. Les réquisitions de l'avocat général sont suivies et enrichies par la curiosité du lecteur, de l'épris d'humanité, du citoyen mais c'est le même domaine, les mêmes mystères qui sont appréhendés. Que se passe-t-il dans l'être humain quand il commet un crime ou quand il en est victime ? Interrogation lancinante qui, chaque jour, voit l'actualité ajouter à sa gravité. On ne sort pas aisément de ces labyrinthes. Je suis persuadé que certains accusés pourtant enracinés dans la criminalité pourraient être touchés par les dérives, les catastrophes parfois irréversibles que leurs agissements à terme sont susceptibles d'engendrer. Et, qui sait, être dissuadés de les renouveler ? Naïveté ? En matière pénale, c'est ce qu'on appelle un peu d'espoir, non ? Une femme en moins. Plus d'articles de Philippe Bilger sur son blog. http://www.marianne2.fr/Les-victimes-de-delits-face-a-leurs-demons_a204427.html
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La guerre malade :Le fait qu'à peine commencée, cette guerre nous interpelle déjà sur son coût en Euros...
29/03/2011 07:15
La guerre malade
Le fait qu'à peine commencée, cette guerre nous interpelle déjà sur son coût en Euros, qu'on en soit déjà à comptabiliser les heures de vol et le prix de chaque missile, révèle que la guerre perd en transcendances et qu'on commence à en parler plus librement, sans se sentir interdit par quelque drapeau ou monument aux morts.
Quand les Etats n'étaient encore que des cités, on ne se lançait pas dans une guerre sans se poser cent fois la question de son coût humain. Dans les deux camps, on savait qu'il allait y avoir des morts. Des gens très bien, des gens précieux allaient mourir et cette perspective rendait l'atmosphère grave. A chaque fin de guerre, on honorait les braves tombés au combat et il était hors de question de dire qu'ils avaient eu tort. De génération en génération, on a perpétué le culte des héros, on a sacralisé son Histoire et on ne l'a jamais critiquée.
Puis les Etats ont dépassé la taille de cités et il commença à apparaître que le sang à verser sera surtout fourni par les populations inféodées qui assumeraient aussi la charge financière de la logistique. La déconnexion devenait plus forte entre le Pouvoir qui décidait d'une guerre et la masse qui allait devoir en payer le prix.
En 1914, suite au soudain assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, en un instant et pour une vague raison d'alliance d'essence aristocratique, un tas de pays se sont retrouvés en guerre. Pas le temps de pisser que Bidochon partait déjà vers quelque carnage. On ignorait qu'on démarrait le plus grand conflit de tous les temps mais on se doutait tout de même bien que ça allait être du lourd. On n'a pourtant pas parlé d'argent. Et même une fois lancée, cette guerre n'avait pas trop porté à s'interroger sur son coût. Ce n'est qu'à la fin, quand on a pensé à taxer le vaincu, qu'on a sorti les bouliers.
En 1939, on avait encore moins le choix mais je ne sache pas qu'on ait vérifié ce qu'on avait en caisse. Comme les EU y ont pris part sans avoir l'air de regimber sur quelque dépense que ce soit, comme ils auraient même joué les grands seigneurs allant jusqu'à livrer des Jeep à Staline, on en est encore sorti en conservant l'idée qu'une guerre peut se déclencher sur un coup de tête, qu'on n'avait pas à regarder à la dépense et qu'on devait réserver nos regrets aux morts. La sonnerie aux morts, le lever du drapeau, la minute de silence, la Marseillaise, ces rappels aux sacrifiés censuraient tous les chahuts et discours. Ca ne veut pas dire que personne ne se souciait des dépenses, mais ça veut dire que seuls quelques Colbert et autres Rothschild calculaient en toute discrétion les coûts en argent.
Les deux grosses guerres avaient fait tant de morts qu'on ne pouvait plus accorder d'amples cérémonies à chaque héros. On a semé les cadavres dans des champs qu'on a constellé de croix alignées, on a construit un vague monument collectif et faute de pouvoir considérer les qualités de chaque héros, on est allé à fasciner plutôt sur leur nombre. Millions ici, millions là, rien en dessous du million. C’est pendant ces guerres que par métonymie, on a utilisé le mot "chiffre" pour désigner le service de cryptographie des armées. Faire du chiffre deviendra un objectif, même civil.
Puis, en 1991, il y eut la Guerre du Golfe, menée par les Maîtres de la guerre. Comme ce sont des gens qui n'ont pas la réputation de radiner sur les armes, on en est encore resté à l'idée qu'il n'y avait pas à considérer la dépense si l'on voulait s'éviter des pertes humaines.
La guerre apparut alors bigrement technologique. On lance un Tomahawk, on se prend un scotch et le temps qu'on le déguste, la bombe arrive toute seule à destination et boum, tue le cafard qui n'a même pas le temps de piger ce qui lui arrive. Cette jouissance à tuer au loin en restant en pantoufles dans son salon vaut largement le prix d'un missile.
Ce fut déjà le cas avec la guerre d’Indochine, d’Algérie et du Vietnam, mais avec l’Irak c’est devenu encore plus clair : on ne doit faire la guerre qu’à des gens en tongues qu’on domine très largement par la technologie de guerre.
Pendant la guerre du Golfe, nous ressentions les Irakiens comme étant des gens vraiment lointains. 12 ans plus tard ça n'a pas changé et c'est encore pire avec les Afghans.
Mais avec la Libye, il se passe quelque chose d'inédit. Ce pays n'est certes pas inscrit dans nos catalogues de villégiature ordinaire mais comme il est situé entre les autres pays du Maghreb où nous jouons régulièrement les nababs, il nous semble tout de même proche. C'est que depuis 40 ans, nous sommes devenus bien plus familiers des Marocains et des Algériens que des Bulgares et autres Kosovars. Nous connaissons tout du dromadaire, du henné, du raï, des pyramides, des lanternes en vessie de mouton, du couscous et du tadelakt. Nous pouvons citer les rois et les villes de ces pays du Maghreb alors que vers le sud-est, au-delà de Venise ou la vallée du Danube, c'est le grand brouillard. Et puis entre les Maghrébins et nous, c'est méchoui merguez pas de chichis. On se reçoit mutuellement, on se baigne dans leurs piscines, ils installent leur tente chez nous, on se fréquente en somme.
Cette guerre en Libye ressort donc comme étant la plus proche depuis 70 ans (Deux de nos nez pointus qui bombardent en Libye décollent et atterrissent dans la Haute-Marne !)
Et ces dernières années, il y a le GSM.
Pendant la guerre du Vietnam, les EU, croyant bien faire, avaient permis aux reporters d'arpenter le terrain pour en rapporter des infos destinées au grand public.
Pendant la guerre du Golfe, les EU ont changé de politique et ont bloqué les reporters dans un hôtel. Le public n'avait donc que les images et infos censurées à se mettre sous la dent et n'a donc pas pu voir comment les Américains avaient calciné des centaines de milliers de soldats Irakiens, sans perdre un seul homme.
Et là, avec la Libye, commence à apparaître un fait nouveau. Comme il y a trois groupes dont un hors sol et que les reporters sont bloqués dans deux hôtels, c'est quasiment le péquin lambda qui, avec son GSM désormais équipé de webcam, livre à tous les protagonistes des images aussi bien populaires que d'intérêt militaire. Je dis tous les protagonistes car une image envoyée de Benghazi vers Rome, se retrouve dans l'heure dans tous les camps à la fois.
Dans les guerres précédentes, les soldats de chaque camp ne communiquaient qu'avec leurs chefs et ne portaient pas de GSM pour faire coucou à leur fiancée. Mais là, en Libye, c'est n'importe quoi puisque c'est une guerre civile. Les protagonistes n'ont pas de radio militaire, ils ont un GSM et les images qu'ils prennent de la guerre, des positions, des retranchements, giclent dans toutes les directions.
Concernant les infos militaires, les QG ont certes leurs propres sources, par exemple satellitaires ou volantes. Mais j'ai l'impression que dans les deux camps, les QG s'intéressent pour la première fois de l'Histoire aux infos en provenance du médiaparticulier. Si la Coalition pressent une cible, elle espère que des quidams lui enverront des infos de validation. Et même après une frappe, c'est encore des quidams qui peuvent fournir des images montrant les résultats.
Concernant les infos populaires, grâce au GSM, on peut voir en direct la tronche de celui à qui on vient d'envoyer un mail " Alors Momo, elle te plaît la tof de son string ?". Et pareillement, on peut voir la tête qu'il fait si on préfère lui envoyer un missile "Alors Momo, ça fait comment le bruit ?" .
D'autre part, alors qu'on voit vraiment la guerre sous tous les angles possibles, on ne constate jamais d'héroïsme tel qu'il nous était traditionnellement servi. Les gars sont certes tous audacieux mais chaque fois qu'ils se font carboniser, ils ont bien plus l'air de couillons que de héros. Nous les trouvons aussi inconscients que braves, aussi pugnaces que stupides et indisciplinés. En fait nous voyons toutes les faiblesses du guerrier. Et ça vaut pour les 3 camps. Etant clair que c'est dans celui de la coalition que se trouvent les planqués.
Ici, on fait la guerre en restant dans son salon et on mate les dégâts que font nos robots chez le pote d’hier. N’étant pas occupés à ramper sous des barbelés, nous sommes disponibles pour papoter, commenter, sur AVox, avec nos potes en sueur de Benghazi, avec nos cousins terrorisés de Tripoli. Nos bavardages forment le principal fond sonore de cette guerre. Nos réflexions de salon se mélangent avec celles des gars qui sont sous les balles et nous voilà à parler de l'arrière au front, du soldat à la mère, de l'assiégé au fournisseur d'armes, tout ça sans aucune censure militaire. Je ne doute pas que Big Brother écoute ce brouhaha mais il ne peut pas le censurer, du moins pour l'instant. Ce n'est plus l'armée qui commente, ce ne sont plus les reporters, c'est nous, les péquins.
Dans le camp de l'Archange, la guerre n'est plus un chantier où le sang versé par les siens rendait indécente la question pécuniaire. Comme il n'y a plus de mort côté archange, comme il n'y a pas de messe ni de recueillement à prévoir, comme il n'y aura pas à cultiver de transcendances morbides du genre "Mort pour la patrie" ou "A nos morts", comme on ne voit plus rien d'héroïque, plus rien qui impose le respect, on ne se gêne plus pour parler sous.
A peine la guerre a-t-elle démarré que nous sortons déjà nos calculettes « Tu te rends compte, avec un seul de ces missiles je pourrais m’offrir une superbe maison » « Etait-ce bien le moment de dépenser autant alors qu’EDF parle d’augmenter encore ses tarifs ? » « Dis-donc, à ce prix là, tu crois qu’on va pouvoir tenir longtemps la cadence ? C'est que j'ai encore 4 ans de Cetelem à rembourser moi »
De même que nous nous préoccupons de la facture des SMS que nous envoyons, nous nous faisons du souci pour la facture des missiles que nous expédions "Dis-donc, ça va me coûter encore combien que tu tues ces 4 connards dans leur char de merde ? " " Dites les gars là, vous ne pourriez pas trouver un moyen de les tuer pour moins cher, chais pas moi, un gaz, un poison, hein, les gars !" "Offf, après tout, si ça doit coûter 1 million pour faire sauter un nid mais que tu me garantis qu'après ça, yaura le triple à se faire en pétrole, je suis d'accord". On approche du moment où l'on pourrait organiser des paris sur la guerre.
Le sang qu'on versait autrefois sublimait tout puisqu'on ne peut rien reprocher à un mort dont un tiers affirme qu'il a sacrifié sa vie pour nous et les chefs se sont régulièrement servis des Jean Moulin, des Guy Môquet et même de De Gaulle pourtant mort dans son lit, pour imposer aux générations suivantes le silence dit de décence. Il a toujours été impossible de remettre en cause les guerres passées et on n'a jamais eu d'autre choix que de perpétuer, d'une manière ou d'une autre, l'esprit de la guerre porté par ses transcendances magnifiées. (sur les forums on voit régulièrement des gens chanter l'héroïsme de leur grand-père).
Mais quand on sortira de guerre sans déplorer de morts, qui pourra nous imposer le traditionnel silence de décence ? Qui pourra nous empêcher de dire qu'on a fait une guerre stupide ou à arguments bassements matériels sans honneur aucun ?
Jusque là, il n'avait jamais été possible de faire une guerre sans déplorer des pertes humaines alors elles se sont empilées les unes aux autres. Mais nous arrivons à un seuil où nous pourrions mener une guerre sans déplorer un seul mort. Et paradoxalement, c'est en ne déplorant pas de pertes que nous allons pouvoir dénoncer la guerre sans subir ni censure ni autocensure. Pour la guerre portée par des transcendances, c'est le début de la fin. Au détail près que si un camp déplore des morts, il sera tenu de les honorer dans le respect...
Concernant le terrorisme à bombe humaine tel qu'il se pratique en ce moment, comme à chaque attaque, l'organisation affirme que le kamikaze s'est sacrifié pour ses équipiers, ces derniers se sentent tenus par une dette énorme et s'obligent à en faire autant.
par easy lundi 28 mars 2011 - 52 réactions
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La destruction de l’État régalien. Par Andrea Massari (A la santé des fromages évidment)
29/03/2011 06:05
Posté par Novopress dans France, Politique, Sur le Net le 28 mars 2011 |
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Historiquement la France est inséparable de l’État qui lui a donné sa forme. Sur ce plan la République a poursuivi l’œuvre de la monarchie. Jusqu’il y a peu de temps encore, la France disposait d’un appareil d’État solide, du deuxième réseau diplomatique du monde et de nombreux points d’appui militaire en Afrique ; ses pôles de puissance – aéronautique, espace, nucléaire, travaux publics – doivent aussi beaucoup à la politique d’indépendance et de puissance des années 1960. Tout ceci est aujourd’hui remis en cause par une démarche destructrice sous couvert de « modernisation ». Explications :
Alors que les dépenses publiques dépassent 50% du PIB la recherche des économies est concentrée sur les dépenses régaliennes qui n’atteignent que 3,5% du PIB.
Les dépenses régaliennes : 3,5% du PIB
Depuis quarante ans les dépenses publiques ont crû. Sous une double pression : la poussée des transferts sociaux qui représentent plus du quart du PIB et le quasi doublement des dépenses locales qui s’élèvent désormais à 10% du PIB. Dans le même temps la part des dépenses de l’État dans la richesse intérieure a diminué : elle ne dépasse guère 15% aujourd’hui dont 2% pour la charge de la dette. Les dépenses régaliennes – le cœur de l’État – ont-elles mêmes été réduites à la portion congrue : 3,5% du PIB.
L’étrange focalisation des « réformateurs » sur les dépenses régaliennes de l’État
Ce qui est étrange, c’est que ce sont ces 3,5% de dépenses qui sont la cible principale des forces critiques des dépenses publiques ; c’est souvent sur elles que se focalisent les analyses des think tanks libéraux ménageant souvent les collectivités locales (il est vrai que c’est l’État qui prélève les impôts pour le compte des collectivités locales). Pire, l’essentiel de l’effort demandé dans le cadre de la RGPP (Révision générale des politiques publiques) concerne l’État régalien : le gouvernement choisissant de ponctionner les institutions qui ne peuvent guère résister (l’armée notamment) pour mieux ménager les intérêts des villes et des départements (défendus par les parlementaires) et ceux des partenaires sociaux (MEDEF et centrales syndicales) qui gèrent les transferts sociaux.
Voir : La modernisation de l’État, rupture ou illusion financière La modernisation de l’État, rupture ou révolution culturelle à la chinoise?
La « grande muette » première sacrifiée
La « Grande muette » a été la première sacrifiée. Alors que les Etats-Unis, la Chine, la Russie, les pays arabes augmentent leurs dépenses militaires, la France – comme ses voisins européens – abaisse les siennes à moins de 2% de son PIB. L’armée française peut pratiquement toute entière tenir dans le stade de France. Et le livre blanc sur la défense programme le départ de l’armée française d’Afrique noire, continent riche de matières premières, en pleine expansion démographique et dont les soubresauts possibles sont potentiellement les plus dangereux pour l’Europe.
Le réseau diplomatique, un atout pour la France
Le réseau diplomatique reste un atout majeur pour le rayonnement culturel et politique de la France. Il s’est avéré très précieux pour maintenir la France à l’écart de la calamiteuse deuxième guerre du golfe. Quant au réseau consulaire, c’est la première digue de contrôle de l’immigration. Le tout coûte 1 pour 1000 du PIB. Aucune entreprise de communication et de relations publiques ne pourrait assurer le même service pour le même prix ! Et pourtant les crédits diplomatiques sont rognés année après année pendant que la moindre collectivité locale développe une activité « à l’international ».
Voir : Les atouts de la puissance française On ne s’improvise pas diplomate
La sécurité : une priorité oubliée
Alors que les dépenses des préfectures, de la police et de la gendarmerie représentent moins de 1% du PIB, les crédits et les effectifs de la sécurité intérieure sont amputés. C’est étrange :
– car la délinquance violente continue de croître, notamment sous le fait d’une immigration inassimilée ; – l’immigration est de plus en plus nombreuse et la pression de l’immigration clandestine toujours plus forte ; – il est pour le moins étonnant de supprimer quinze escadrons de gendarmerie mobile et de réduire les moyens des CRS alors que ces unités avaient été à peine suffisantes en nombre lors des émeutes des banlieues de l’immigration en 2005 et 2007 ; – au passage on notera que la gendarmerie dont la valeur est liée au statut militaire est la première force à être sacrifiée précisément à raison de son statut.
C’est au demeurant une erreur de croire que ce type d’économies bénéficie aux Français ; car la contrepartie de ce retrait de l’État, c’est le recrutement aussi de 20 000 policiers municipaux (qu’il faut aussi payer avec des impôts) ; sans oublier les 200 000 agents de sécurité privée, recrutés au cours des trente dernières années et refacturés par les entreprises à leurs clients.
Voir : Destruction de l’Etat : 2e phase imminente
Justice : la pénurie de moyens cause du laxisme judiciaire
Se situant autour de 7 milliards d’euros, (0,33% du PIB) les crédits de la justice sont plutôt en progression, faible toutefois au regard des besoins :
– les lois sont de plus nombreuses et complexes ; – les procédures de plus en plus lourdes ; – la société s’est judiciarisée ; – la délinquance a progressé ; – la capacité des prisons françaises est loin d’avoir suivi l’explosion de la délinquance.
Contrairement à ce qui est régulièrement affirmé « l’impunité des délinquants » est moins le fait du laxisme judiciaire que de l’absence de personnels pour traiter toutes les affaires et du manque de places de prison.
Patrimoine : une valeur identitaire, pas une variable d’ajustement !
Le patrimoine culturel est au cœur de l’identité française. Accessoirement, c’est aussi un atout majeur de l’activité touristique. Le considérer comme une variable d’ajustement dont on néglige l’entretien dans un premier temps pour le brader dans un deuxième temps est une erreur majeure.
L’opinion y est d’ailleurs très sensible montrant sa capacité à se mobiliser pour le Château de Versailles ou l’Hôtel de la Marine. C’est d’ailleurs l’ensemble des peuples européens qui réagit ainsi : les Grecs qui refusent la privatisation de leurs îles et les Britanniques qui ont conduit le gouvernement Cameron à renoncer à privatiser leurs forêts.
Voir : Palace ou musée, où va l’Hôtel de la marine ?
Sanctuariser les fonctions de souveraineté et de défense
La dette publique consciencieusement accumulée au cours des trente dernières années est une bombe à retardement politique : les milieux d’affaires de la superclasse mondiale en jouent pour obtenir le démantèlement des États régaliens et la mise sur le marché de leur patrimoine ; la méthode est la même que celle qui fut adoptée à la chute de l’URSS et qui a été catastrophique pour la Russie.
Face à ce risque, il faut « sanctuariser » les fonctions de souveraineté et de défense. Et rechercher les économies là où il faut les trouver : dans l’empilement des dépenses des collectivités territoriales et dans les transferts sociaux évitables ou injustifiés.
Andrea Massari
Source : Correspondance Polémia.
http://www.polemia.com/article.php?id=3552
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Bédrol ?Le Pentagone achemine des troupes de débarquement vers la Libye: plus de 4000 Marines...
29/03/2011 05:52

Le groupe de combat amphibie Bataan Ready a quitté la base navale de Norfolk en Virginie, mercredi 23 mars 2011, en direction des côtes libyennes (voir photo parue dans la presse locale).
Placé sous le commandement du commodore Steven Yoder, le groupe comprend les trois bâtiments Bataan (navire de classe Wasp, 104 officiers, 1004 marins, 1894 Marines embarqués, 8 avions hybrides MV-22 Osprey et des hélicoptères de type et de nombre indéterminés), Mesa Verde (navire de classe San Antonio, 28 officiers, 333 marins, 699 Marines embarqués, probablement 2 avions hybrides MV-22 Osprey) et Whidbey Island (navire de classe Whidbey Island, 22 officiers, 391 marins, 504 Marines embarqués, 4 navires de débarquement sur coussins d’air LCACs). Il a embarqué le 22e corps expéditionnaire des Marines, basé à Camp Lejeune en Caroline du Nord, avant de partir pour la Méditerranée.
Il rejoindra le groupe de combat amphibie Kearsage (mêmes caractéristiques que le précédent), déjà sur zone. C’est ce groupe qui a récupéré le pilote de l’US Air Force qui s’est éjecté au-dessus de la Libye. L’opération de secours a mobilisé un V-22 Osprey qui s’est donc posé sur le sol libyen.
Au total, ce sont plus de 4 000 Marines qui se préparent à débarquer sur le sol libyen.
Contrairement à la propagande atlantiste [1], la résolution 1973 n’interdit le déploiement de troupes au sol que pour les opérations de protection des populations civiles. Elle les autorise par défaut pour les opérations de mise en œuvre de la zone d’exclusion aérienne.
L’USS Bataan est un des 17 navires qui ont été utilisés comme prisons secrètes de la Navy. Ses cales avaient alors abrité des cages sur trois étages pour séquestrer des prisonniers en eaux internationales et les soumettre à diverses expériences psychologiques [2]. Il aurait été rendu aux activités militaires à la fin du mandat Bush.
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[1] « Quelques mensonges sur la guerre de Libye », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 22 mars 2011.
[2] « Le secret de Guantánamo », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 28 octobre 2009.
http://www.voltairenet.org/article169064.html
Par Eva R-sistons - Publié dans : Guerre et conséquences
02:54 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (3) | Envoyer cette note
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Et les civils de Gaza, qui les protège? Appel désespéré à une communauté internationale impuissante
27/03/2011 23:03

Par Ziad Medoukh
Depuis 63 ans, le peuple palestinien ne souffre pas seulement des mesures atroces de l’occupation israélienne, mais aussi et notamment, du silence d’une communauté internationale complice des crimes israéliens contre sa population civile. Les appels lancés à cette communauté restent sans écho et ne parviennent à changer quoi que ce soit sur le terrain. Tout un peuple continue de subir les agressions, voire les massacres commis par un État criminel, au mépris du droit international et de toute valeur humaine.
On assiste actuellement à des attaques sanglantes menées par les forces d’occupation israélienne contre la population civile de Gaza, enfants, femmes, vieillards innocents, contre leurs maisons, leurs fermes, leurs jardins.
Ces enfants pensaient qu’ils pouvaient aller paisiblement à l’école, ils pensaient qu’ils pouvaient jouer en toute liberté, sans peur, ils se croyaient protégés par les droits de l’enfant, par le droit international, par des conventions internationales de protection des civils.
Les civils pensaient que, dans ce monde-là, les puissants utilisaient la force militaire pour protéger les peuples, prétexte avancé au sujet de la Libye.
Oui, mais ils ont oublié que la Palestine n’est pas la Libye, ils ont oublié que, dans la bande de Gaza, l’armée israélienne utilise même des armes interdites pour les écraser, pour assassiner les habitants, hommes, femmes, vieillards et les enfants dont elle tue l’innocence, dont, avant tout, elle anéantit les rêves.
Toute attaque contre des civils, où que ce soit, est condamnable. Or, la veille de l’attentat de Jérusalem du 23 mars dernier, attentat que le monde entier, y compris les médias, a unanimement réprouvé, à l’Est de Gaza, cinq civils, dont trois enfants de 9 à 11 ans, ont été tués par un missile israélien. Ces trois enfants jouaient au ballon dans la rue, devant leur maison : il n’y a pas de stade, ni de centre de loisirs pour eux, à cause de la situation économique et du blocus inhumain imposé par l’occupant israélien.
Trois enfants sont morts sans que personne ne bouge pour mettre au pas cet État créé sur le sang et la souffrance des Palestiniens.
Dans ce monde où prime l’intérêt, les États-Unis dépendent totalement des électeurs sionistes, l’Europe divisée est incapable de réagir, elle suit la politique américaine pro-israélienne et les Nations-Unies sont manipulées par ces puissances. Les organisations internationales des droits de l’homme ne parviennent pas à faire entendre leur voix concernant ces violations. On abandonne tout principe humain, toute valeur de paix, de liberté, on ignore ces droits soit -disant défendus par un monde dit libre.
Nous, Palestiniens, attendons une solution juste et durable, nous attendons un changement dans le comportement de cette communauté internationale, nous attendons de sa part une décision courageuse aux yeux de l’histoire, nous attendons une application du droit international vis-à-vis de cet État qui viole ce droit.
Et pour nous, dans cette expectative, une question se pose :
Et les civils de Gaza ? Et les enfants de Gaza ? Et les femmes de Gaza ? Qui les protège ?
C’est à la fois une interrogation et un appel, mais surtout et avant tout, un appel, un simple appel à la conscience mondiale !
Source : ISM
Oulala.net - 26/03/11
19:53 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note
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Nel paese di Tony Blair ,David Cameron e i ambedui Milliband :Crisi, 300mila a Londra contro i tagli alla spesa: scontri e danneggiamenti
27/03/2011 03:15
Crisi, 300mila a Londra contro i tagli alla spesa: scontri e danneggiamenti

Decine di migliaia di persone in manifestazione contro i tagli alla spesa pubblica, decisi dal governo Cameron. Tafferugli tra piccoli gruppi di vandali: vetrine sfasciate e assalti alla polizia
Londra - Decine di migliaia di persone, 300mila secondo gli organizzatori, hanno partecipato a Londra alla manifestazione contro i tagli alla spesa pubblica, decisi dal governo del primo ministro conservatore David Cameron. La "marcia per l’alternativa" è stata organizzata dai sindacati, ma a loro si sono uniti ong, volontari e gruppi religiosi, così come studenti, poliziotti (fuori servizio), medici e infermieri.
Quanto ai poliziotti in servizio, oltre 4.500 agenti hanno sorvegliato l’andamento della manifestazione, lungo il percorso di circa cinque chilometri partito dall’Embankment per terminare a Hyde Park, passando per Trafalgar Square. Alcuni tafferugli si sono verificati - riporta Sky News - tra piccoli gruppi di vandali, che stavano sfasciando le vetrine di alcuni negozi, e le forze dell’ordine. Secondo la Bbc, un manifestante sarebbe stato arrestato. "C’è una partecipazione straordinaria che dimostra la rabbia della gente e il governo non potrà non tenerne conto", ha dichiarato Len McCluskey, il segretario generale di Unite, il principale sindacato inglese.
La marcia è stata il più grande evento organizzato dal sindacato in più di 20 anni e quello a maggiore partecipazione dalle proteste contro la guerra in Iraq nel 2003. A Hyde Park ha tenuto un discorso anche il leader laburista Ed Miliband, che ha accusato il governo di voler tornare indietro nel tempo a una "politica di divisione" con dei tagli «ideologici» che ricordano l’era Thatcher. "Lottiamo per proteggere e difendere le cose in cui crediamo. Il governo dirà che questa è stata la marcia di una minoranza. Ma sbagliano di grosso. David Cameron, tu vuoi creare la Grande Società (dinamica, attiva, solidale, contrapposta a un grande Stato lento e invasivo); questa è la Grande Società di cui parli, unita contro quello che il tuo governo sta facendo alla nostra società"
http://www.ilgiornale.it/esteri/crisi_300mila_londra_contro_tagli_spesa_scontri_e_danneggiamenti/cronaca-londra-crisi-tagli-spesa-scontri-tafferugli-cameron/26-03-2011/articolo-id=513861-page=0-comments=1
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La grande colère des maraîchers nantais (qui ne cultivent pas de hashchich ou de ganja...)
27/03/2011 01:13
Posté par Novopress dans Économie, France, Société le 26 mars 2011 |
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26/03/2011 – 22h10 NANTES (NOVOpress Breizh) – « Pourquoi la France est-elle le seul pays à se faire envahir de produits étrangers quand la production française est présente ? ». Maraîcher dans la région nantaise et président national du groupe « Jeunes maraîchers » Louis Vinet a fait part au micro d’Europe 1 de son amertume. Car la colère monte chez les producteurs et ils le font savoir. Avec, dans leur collimateur, la grande distribution et les importations à bas prix. Une guerre des prix qui menace les entreprises et les emplois locaux.
Mâche nantaise. 3000 tonnes détruites dans le mois écoulé
L’enquête qui vient d’être réalisée par la Fédération des maraîchers nantais dans les rayons primeurs de 30 grandes surfaces de la région nantaise est édifiante: on trouve ainsi une barquette de mâche achetée 0,25 € et revendue huit fois plus cher dans un supermarché, des concombres payés 0,28 € au producteur et revendus 1,35 €, ou encore un kilo de poireau pour lequel le revendeur fait cinq fois la culbute…
Selon Louis Vinet, les coûts de transport et de personnel de la grande distribution ne justifient pas de tels prix aux consommateurs. Selon lui l’écart vient donc des marges. « Dire que les légumes sont chers est faux : ils sont vendus cher, c’est différent. » précise-t-il à 20 Minutes.
Les producteurs nantais reprochent aussi à la grande distribution de trop souvent favoriser les achats de fruits et légumes importés du Maghreb ou d’Espagne plutôt que des produits cultivés dans la région. D’excellents primeurs ne trouvent pas place sur les étals des grandes surfaces, qui préfèrent proposer à la vente des légumes similaires importés de l’étranger. On peut ainsi trouver des tomates marocaines à moins d’un euro le kilo. A des prix moins chers – compte tenu du faible coût de la main-d’œuvre – mais très souvent de moins bonne qualité.
Tomates marocaines : produites à bas coût, importées sans limites et sans contrôles par la grande distribution
Résultat : le maraîchage nantais, qui représente 4 000 emplois dont 1 600 permanents, pour un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 200 millions d’euros connait aujourd’hui une crise sans précédent. Dans le mois écoulé ce sont ainsi près de 3000 tonnes de mâche nantaise qui ont dû être détruites, faute de trouver preneur. Et certaines exploitations sont contraintes de licencier du personnel.
Une situation que le nouvel accord de libre échange signé entre l’Union Européenne et le Maroc, qui doit être soumis prochainement au Parlement européen, risque d’aggraver un peu plus. Cette libéralisation accrue accentuera en effet la destruction de la production de fruits et légumes, la désertification et la destruction de l’emploi dans les zones rurales de l’Europe.
Face à cette crise, Frédéric Lefebvre, le très sarkozyste secrétaire d’Etat au Commerce, interrogé par Europe 1 s’est contenté de dire qu’il avait demandé que des contrôles soient effectués par la DGCCRF « afin de détecter d’éventuelles pratiques abusives ». « On doit veiller à ce qu’un certain nombre de petits producteurs ne soient pas étranglés » a –t-il ajouté, sans proposer de mesures concrètes. Pas vraiment de quoi rassurer un secteur à la merci de la grande distribution, qui représente 90% de sa clientèle. Une grande distribution qui se refuse quant à elle à tout commentaire.
[cc] Novopress.info, 2010, Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine [http://breizh.novopress.info/]
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les habiles commerçants & les trafic d’organes .Crimes de guerre au Kosovo : des témoins sans aucune protection
26/03/2011 14:44
Le Courrier des Balkans
Crimes de guerre au Kosovo : des témoins sans aucune protection
De notre envoyé spécial
Sur la Toile :
Mise en ligne : vendredi 25 mars 2011
La mission européenne Eulex a ouvert une nouvelle enquête préliminaire sur les allégations de crimes de guerre et de trafic d’organes contenues dans le rapport de Dick Marty. Les enquêteurs reviennent vers des témoins qu’ils ont déjà interrogé, mais ceux-ci et leurs familles ne bénéficient toujours pas d’une protection suffisante, malgré le programme mis en place par la mission européenne. Pourtant, sans une véritable protection des témoins, aucune enquête ne pourra avancer. Notre enquête.
Par Jean Daville
Le Kosovo entre dans une situation de plus en plus complexe : son tour est venu de se confronter à son propre passé et au mythe de la « guerre propre ». Ce processus a toujours été difficile, même pour les pays voisins, politiquement et juridiquement plus solides que le Kosovo. Des procès pour crime de guerre ont déjà commencé au Kosovo et d’autres, encore plus sensibles, pourraient bientôt s’ouvrir. L’un des enjeux essentiels de ce processus crucial pour l’avenir du pays est sans doute la protection des témoins, notoirement insuffisante, ainsi que l’ont dénoncé Dick Marty ou son collègue Jean-Charles Gardetto, rédacteur d’un autre rapport sur ce sujet pour le Conseil de l’Europe (lire notre interview « La protection des témoins, « pierre angulaire de la justice et de la réconciliation dans les Balkans »).
Or, justement, à la recherche de « nouvelles » preuves et informations, Eulex frappe de nouveau à la porte des témoins qui pourrait faire avancer certains des dossiers « remis à jour » par le rapport de Dick Marty. Même si la plupart de ces témoins ne semblent pas avoir donné d’informations fiables sur les trafics d’organes, certains d’entre eux auraient donnés des informations sur des crimes commis avant et pendant la guerre par d’anciens membres de l’UÇK, éclaircissant aussi certaines pistes possibles sur la destinée des personnes toujours portées disparues.
Des témoins bénéficiant du programme de protection mis en place par Eulex expliquent que les enquêteurs font sans cesse « pression » sur eux pour obtenir des détails sur les transplantations et le trafic d’organes. « J’ai témoigné pour ce qui s’est déroulé dans la Dukagjin, dans la région de Prizren et Rahovec. J’ai assisté moi-même au meurtre de sept civiles serbes qui avaient été arrêtés dans des villages proches de Rahovec et qui ont été conduits à Kleçka pour y être assassinés. D’autres civils serbes ont été arrêtés, certains ont été transférés en Albanie », explique Z.Z. Ces meurtres auraient été commis entre la fin mai et la fin juin 1999. Nazim Bllaca, un ancien combattant de l’UÇK, qui se présente lui-même comme ancien tueur du SHIK, confirme en partie ces aveux : « des atrocités ont été commises dans cette zone, où j’ai moi-même combattu ».
Une autre personne qui a bénéficié du programme de protection des témoins affirme avoir personnellement participé à l’enlèvement de cinq personnes d’origine albanaise et serbe, en juin 1999 dans le sud du Kosovo. « Notre mission était de les conduire au QG de l’UÇK, où ils étaient interrogés. Je ne sais pas quel était leur destin ultérieur. Les ordres étaient donnés par notre officier, qui a été inculpé pour crime de guerre », explique C.C., qui conteste les allégations de Dick Marty. « La vraie question, ce ne sont pas les transplantations d’organes, mais de connaître l’endroit où les personnes disparues ont été enterrées », ajoute-t-il.
Un autre témoin confirme également qu’Eulex essaye d’obtenir des informations sur les transplantations d’organes. « Je leur ai dit que je n’avais pas de preuves sur les transplantations d’organes, j’ai seulement entendu quelques bruits qui traînent, alors que des meurtres, ça oui, j’en ai vu de mes propres yeux », affirme D.D, qui bénéficie du programme de protection des témoins. Ce programme prévoit un hébergement protégé dans différentes localités au Kosovo et la prise en charge des besoins matériels des témoins et de leurs familles.
Des témoins sans protection
Le Kosovo n’a toujours pas de loi sur la protection des témoins et, bien souvent, les juges et les procureurs n’utilisent pas les mesures qui sont à leur disposition. Le secret de l’identité des témoins aurait même été violés quelques fois par des représentants internationaux. Une dizaine de témoins clés ont été assassinés au Kosovo durant la dernière décennie dans des circonstances obscures. « Si les témoins ne sont pas tués, alors ils sont isolés par la société qui les frappe d’un véritable ostracisme. Les menaces et les pressions les poussent parfois à prendre des décisions fatales », explique C.C. « Je ne serais jamais plus tranquille, j’en suis conscient. Maintenant, mon soucis, c’est surtout mes enfants. Partir ? Je ne pense pas que cela soit une solution. Eulex ne propose que la Bulgarie et le Monténégro comme pays d’accueil », soupire-t-il.
La police du Kosovo devrait rapidement se doter d’un département spécialisé pour la protection des témoins. « Une partie des futurs membres déjà sélectionnés de ce programme sont en formation en Grande-Bretagne », affirme Reshat Maliqi, directeur général de la police du Kosovo. « Comme partout, la protection des témoins et des victimes est un problème majeur mais, au Kosovo, c’est un grand problème de relocaliser les témoins, car c’est un très petit pays et tout le monde se connaît », explique un procureur internationnal au Kosovo.
Le porte-parole d’Eulex, Anne Blanksma confirme que des enquêtes préliminaires ont été engagées sur la base des accusations présentées par le rapporteur du Conseil de l’Europe. « Je ne peux pas donner de détails sur les enquêtes préliminaires qui sont en train de se dérouler. Ce que je peux assurer, c’est que nos enquêteurs et nos procureurs sont en train de travailler selon les normes de l’UE », explique-t-elle. « On sait que des témoins ont été assassinés dans le passé. Désormais, nous sommes entrés dans une nouvelle époque, et nous pouvons leur offrir une protection. Eulex a un bon programme de protection des témoins », affirme Anne Blanksma, sans donner plus de précisions.
Pourtant, certains témoins ne cachent pas leurs inquiétudes, au regard des mesures prises par Eulex. « Aucun membre de ma famille n’est protégé, même s’ils ont demandé des mesures de sécurité », affirme A.A, témoin dans un procès pour crime de guerre contre des anciens membres de l’UÇK. « Personnellement, j’ai considéré qu’il était suffisant de porter un revolver avec la permission d’Eulex, car je ne voulais pas que ma maison soit sans cesse protégée par des blindés et des policiers d’Eulex. Je fait constamment attention, j’essaye de ne pas trop m’exposer », explique ce témoin qui affirme avoir été détenu, torturé et maltraité pendant plusieurs mois dans un centre de détention de l’UÇK en Albanie.
Nazim Bllaca, les aveux d’un ancien tueur
En résidence surveillée, protégé par des caméras, des blindés d’Eulex et des dizaines de policiers spécialisés, Nazim Bllaca vit dans son village de Ribar i Madh, près de Lipjan/Ljipljan. C’est protégé par un gilet pare-balles qu’il s’est présenté il y a quelques jours comme témoin collaborateur à l’un de ces premier procès (lire notre article « Meurtres politiques au Kosovo : « nous avons tué 600 personnes en un an »).
Installé dans sa demeure, il explique qu’il avait lui-même été chargé jadis de menacer, de harceler et d’intimider les personnes qui devaient témoigner dans des procès contre d’anciens commandants de l’UÇK menés au TPIY de la Haye. Entré en conflit avec ses chefs pour une affaire d’honoraires impayés, Nazim Bllaca déclare avoir quitté le Kosovo en 2007 pour se réfugier en Croatie pendant deux ans. « Au lieu de me payer, ils m’ont d’abord demandé de quitter le Kosovo, puis ils ont essayé de me tuer », confesse l’ancien agent qui, dès son retour au Kosovo en 2009, se serait caché durant six mois dans les bois avant de choisir de livrer ces aveux en public. « Certains me qualifie de réformateur, mais je suis en réalité un petit exécuteur criminel qui veut dévoiler qui sont les grands commanditaires des crimes commis au Kosovo », poursuit-il. Selon lui, aujourd’hui encore, le silence des témoins pourrait se négocier en échange de quelques centaines de milliers d’euros. « Je connais leur méthode, mais c’est pour ma famille que j’ai peur. J’ai la conscience tranquille et je suis plus calme que jamais. J’ai été contraint à envoyer mon fils à l’étranger pour des raisons de sécurité, et les autres membres de ma famille n’ont aucune protection” » affirme Nazim Bllaca. « Quand on sait qu’ils ont même des connexions au sein de la police et probablement dans la mission Eulex, il faut être très courageux pour accepter de témoigner dans ce pays », conclut-il.
Des membres de la police du Kosovo (KPS) ont refusé dernièrement de prêter main-forte à leurs collègues européens lors de l’arrestation du directeur régional de la police du Kosovo à Prizren, Nexhmi Krasniqi, soupçonné d’avoir commis des crimes de guerre contre des civils serbes et albanais pendant la guerre.
Selon Human Rights Watch, les menaces contre les témoins ont notamment été encouragées par les propos du Premier ministre Hashim Thaçi, immédiatement après la publication du rapport de Dick Marty. Hashim Thaçi avait déclaré qu’il connaissait les noms des personnes qui avaient collaboré avec Dick Marty et qu’il allait rendre publics leurs noms. Amanda McRae, de l’équipe des enquêteurs de HRW, affirme que le problème des témoins est toujours actuel au Kosovo. « Toute enquête menée sur la base des accusations de Dick Marty doit avoir comme priorité majeure la protection des témoins. La déclaration du Premier ministre Thaçi est une menace directe contre les témoins », estime-t-elle.
« Human Rights Watch n’a pas enquêté sur les accusations spécifiques de trafic d’organe contenues dans le rapport de Dick Marty, mais nous considérons ce rapport comme sérieux et crédible. Les données du rapport, surtout sur les personnes disparues, sont conformes à celles que nous avions obtenues et aux recherches intensives menées pendant et après la guerre », souligne Amanda McRae, en rappelant que son organisation réclame que l’enquête soit menée par une structure indépendante, qui pourrait assurer une protection des témoins, des documents et des interprètes.
http://balkans.courriers.info/article17151.html
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& aussi :
Danas
Traduit par Persa Aligrudic  Trois ans après la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo, Belgrade continue de financer sa « province » avec largesse : plus de 450 millions d’euros par an. Pourtant, difficile de comprendre à quoi servent réellement ces fonds puisqu’aucun organisme de contrôle de Belgrade n’est présent au Sud de l’Ibar. Une chose est sûre, les Serbes du Kosovo vivent toujours dans une misère absolue. *************************************
Ou encore :
Kosovo : manifestations contre les arrestations d’anciens combattants de l’UÇK
De notre correspondant
Sur la Toile :
Mise en ligne : jeudi 24 mars 2011
Des manifestations étaient organisées mercredi à Pristina et dans 26 communes du Kosovo pour dénoncer l’arrestation d’anciens combattants de la guérilla suspectés de crimes de guerre. Le gouvernement du Kosovo a également critiqué ouvertement l’opération lancée par la mission européenne Eulex.
Par Belgzim Kamberi
 - (Photo : © Ridvan Slivova, Zëri)
À Pristina, les manifestants ont défilé sur l’avenue Mère Térésa en acclamant l’UÇK et lançant des slogans contre Eulex : « La guerre de l’UÇK est sainte », « Liberté pour les libérateurs », « Stop au rôle exécutif d’Eulex ». Les manifestants ont été rejoints par des étudiants.
Retrouvez notre dossier : Trafic d’organes de l’UÇK : « Au Kosovo, tout le monde est au courant »
Sabit Krasniqi de l’Organisation des Vétérans de l’UÇK a déclaré que les « cercles anti-albanais » continuaient d’attaquer les anciens membres de l’UÇK. « Nous sommes témoins de l’arrestation des meilleurs combattants de l’UÇK depuis la fin de la guerre. Alors que nous espérions que ces arrestations cesseraient après la proclamation de l’indépendance, elle continuent avec encore plus d’intensité, car elle font partie de l’agenda serbo-russe pour diaboliser l’UÇK. Nous demandons le retrait des compétences exécutives d’Eulex. Cette mission n’est pas un succès, c’est un échec. Nous exigeons la libération de tous les combattants, car leurs procès sont des procès politiques. Nous demandons au Parlement de la République du Kosovo d’approuver la loi sur les valeurs de la guerre, qui protégera l’UÇK et ses anciens combattants », a déclaré Sabit Krasniqi.
Les manifestations se sont déroulées dans le calme et sans incidents, et les organisateurs ont prévu un nouveau rassemblement à Pristina le 29 mars.
Neuf anciens membres de l’UÇK ont été arrêtés la semaine passée. Ils sont soupçonnés d’avoir participé, en tant que membres de la 121e brigade de l’UÇK, à l’élimination des « collaborateurs » albanais et d’avoir détenu et assassiné des civils serbes. L’application du mandat d’arrêt lancé contre le commandant de cette brigade, Fatmir Limaj, ancien ministre et toujours vice-président du Parti démocratique du Kosovo (PDK) est suspendu au débat sur l’immunité dont il jouit, en tant que député au Parlement du Kosovo.
Alors que le Premier ministre Hashim Thaçi ne s’est toujours pas exprimé sur ces arrestations, le gouvernement du Kosovo a fait part de son « inquiétude » sur les opérations menées par Eulex. « Tout tentative visant à entacher l’honneur des combattants de l’UÇK échouera une fois de plus », a souligné le gouvernement dans son communiqué. Depuis le déploiement de la mission Eulex au Kosovo, en décembre 2009, c’est la première fois qu’elle est ouvertement critiquée par le gouvernement kosovar.
http://balkans.courriers.info/article17169.html
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Destruction du symbole de la révolte au Bahreïn où l'on n'enverra pas un porte-aéronef sans hélices & dont la cacamunauté internationale ne dit mot.
24/03/2011 02:16
Destruction du symbole de la révolte au Bahreïn
En ce moment une répression sanglante a lieu au Bahreïn qui fait bien moins de morts qu'en Libye ou au japon, bien sûr, mais quoi qu'il en soit le silence de nos autorités ainsi que des Etats-Unis ou même la communauté internationale est de mon point de vue plus que significatif. Ce pays ou 75 % de la population est Chiite est en proie à une violente répression en ce moment. Le pouvoir en place depuis un peu plus de 200 ans des AL KHALIFA, dynastie sunnite au courant religieux majoritaire du monde musulman (85 à 90 %), vient de réduire à néant l'emblème de la contestation qui jusque-là était pacifique. La semaine dernière a été décrété l'état d'urgence visant à empêcher toutes manifestations mettant en avant l'exigence de réformes contre l'illégitimité du pouvoir Sunnite des Al Khalifa et maintenant de leur sanglante répression sur le peuple Bahreïn. Mercredi matin les forces d'interventions bahreïniennes sont intervenues à l'aide d'hélicoptères et de matériels lourds place de la perle à Manama, capital du Bahreïn. Cette réaction dure du pouvoir en une semaine a fait au minimum une dizaine de morts, ce qui est probablement sous-estimé en raison des moyens employés et de façon certaine des centaines de blessés. L'armée aurait ensuite bloqué l'entrée d'un hôpital local, empêchant les manifestants d'y amener leurs blessés (1).

Manifestation réprimée à balle réelle.

Destruction du symbole.

(3)
Depuis Jeudi, 7 membres majeurs de l'opposition ont été arrêté, d'autres ont tout simplement disparus. Rien ne semble plus pouvoir retenir les tirs à balles réelle de la police et des militaires. L'état d'urgence décrété, le roi et son premier ministre ont tous pouvoirs pour faire intervenir leurs alliés comme les membres du CCG, Conseil de Coopération du Golf. Ces accords de défense des pays liés par ce conseil donnent au roi le pouvoir de faire intervenir ses amis tous pétroliers. L'Arabie Saoudite a, d’ores et déjà envoyée un millier de soldats et des dizaines de chars accompagnés de divers matériels, le Qatar ainsi que les Emirats arabes se sont joint maintenant à l'arbitraire. A mon sens, il est relativement facile d'expliquer ce fait soit disant découlant d'accords de défense du CCG. L'éveil à la contestation ne concerne pas seulement ce pays, des milliers de Chiites manifestent en Arabie Saoudite ou ils sont largement minoritaires, mais aussi en Irak ou 65 % de la population musulmans est de ce même courant religieux, contre la répression sanglante et pour le retrait des forces étrangères au Bahreïn (2). L'Arabie Saoudite ou la population Chiite est concentrée autour de ses plus grands champs pétrolifères et ses voisins s'inquiètent maintenant de la contagion possible du mouvement qui risque de ne plus être pacifique longtemps. De plus, L’Arabie Saoudite ainsi que les Etats-Unis craignent l'Iran qui jusqu'en 1978 revendiquait le Bahreïn. Certains membres de l'opposition sont très proche de Téhéran et par la pourraient influencer le destin Chiite du Bahreïn ainsi que l'équilibre des forces dans le golf. Au Bahreïn, un diplomate Irannien qui était accusé d'avoir fait entrer des armes clandestinement a été expulsé et en réponse immédiate, un diplomate Bahreïn à lui aussi été chassé d'Iran.


Il me semble maintenant important d'ajouter deux choses. La tiédeur de la contestation occidentale est tout de même surprenante.
Elle peut toutes fois s'expliquer par certains faits. Bien sûr il y a moins de morts qu'en Libye et au Japon, c'est donc moins spectaculaire et beaucoup moins rentable pour l'audience de nos médias impartiaux, n'est-il pas ? Il y a tout de même deux faits incontournables... Le Bahreïn est un pays tout à fait stratégique de par sa situation géographique tout d'abords, il est à l'entrée du golf et peut donc permettre aux Etats-Unis, qui y ont le commandement de leur 5 éme flotte en stationnement, de contrôler et d'intervenir quand elle le désir les allées et venues dans le Golf. Hilary Clinton, secrétaire d'état, a en personne approuvé le droit souverain des Al Khalifa a appeler ses voisins en renforts. Les Etats-Unis ont juste demandé une certaine "retenue" au pouvoir Bahreïn mais aucunes pressions n'existent véritablement. Le Bahreïn est aussi un pays ou la France y est le premier investisseur en matière d'énergie nucléaire, d'infrastructures, d'aéronautique et de défense (4). Une nouvelle inertie bien silencieuse, les Chiites sont pourtant a priori religieusement plus modérés que les Sunnites.

Visite du premier ministre bahreïni, l'oncle du roi qui est aussi le plus riche de la famille au premier ministre français en 2009.

Le Président déchu et le roi toujours en place.




(1) http://fr.rian.ru/world/20110316/188887353.html*
(2) http://www.20minutes.fr/article/689736/monde-bahrein-autorites-detruisent-monument-place-perle-manama
(3) http://fr.euronews.net/nocomment/2011/03/19/bahrein-demolition-du-monument-de-la-place-de-la-perle/
(4) http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/bahrein_425/france-bahrein_1024/index.html
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Veuleries en boucle : L’intervention saoudienne à Bahreïn et le silence complice des bourgeoisies occidentales
23/03/2011 05:56
L’intervention saoudienne à Bahreïn et le silence complice des bourgeoisies occidentales
L'Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis ont envahi le petit royaume de Bahreïn dans l'indifférence quasi générale. Pourtant l'évolution de la situation et les conséquences qui peuvent en découler sont d'une importance capitale non seulement pour la région, mais aussi pour le monde entier. Il y a trop de pétrole dans cette partie du monde et la moindre étincelle peut embraser tout le Moyen-orient.
La révolte des peuples de la région qui veulent se débarrasser des tyrans d'un autre âge peut constituer cette étincelle. A Bahreïn par exemple, la population mène depuis plus d'un mois, un magnifique combat pacifique contre le despotisme de la dynastie des Al-Khalifa au pouvoir depuis trois siècles.
Au Yémen « le peuple veut renverser le régime », c'est ce que réclament les manifestants depuis plusieurs semaines. Ali Abdallah Saleh, surnommé par son propre peuple le « boucher », est au pouvoir depuis 1978 (1978/1990 président du Yémen du Nord et depuis 1990 du Yémen réunifié).
Le même vent de révolte souffle également sur le sultanat d'Oman dirigé depuis 1970 par le sultan Qaboos qui concentre entre ses mains tous les pouvoirs. Ses ancêtres dirigeaient ce petit royaume depuis 1749 !
Cette aspiration profonde au changement inquiète évidemment les pouvoirs autoritaires en place, mais surtout l'impérialisme américain et européen. Car des régimes démocratiques, au Yémen, à Bahreïn et à Oman peuvent donner des idées et servir d'exemple aux autres peuples de la région qui subissent la même oppression, les mêmes injustices et les mêmes régimes tyranniques. En Arabie Saoudite, le peuple aspire lui aussi, comme les autres peuples arabes, à une société nouvelle débarrassée du joug de la dynastie des Al Saoud qui domine le pays depuis des siècles. Et il ne faut surtout pas que le peuple saoudien emprunte le même chemin que les peuples voisins et renverse le régime anachronique des Al Saoud serviteur local des États-Unis comme l'a fait le peuple tunisien et égyptien. Faut-il rappeler que sol saoudien renferme les plus importants gisements de pétrole au monde, et que l'Arabie Saoudite est le premier exportateur mondial et le deuxième producteur de l'or noir. Elle est à ce titre un élément clé de la sécurité énergétique des USA. Les américains sont les protecteurs armés de la dynastie saoudienne et leur soutien à la famille royale est inconditionnel.
C'est dans ce cadre général qu'il faut situer l'intervention saoudienne et émiratie à Bahreïn le 14 mars 2011, sous l’égide du Conseil de coopération du Golfe et le silence complice de Washington. Les américains comme les européens qui demandent le départ de Kadhafi et interviennent militairement en Libye, se taisent lamentablement sur cette intervention militaire saoudienne et ne formulent pas les mêmes exigences à l'égard du roi du Bahreïn.
La place de la Perle, au cœur de Manama la capitale de Bahreïn et haut lieu de la révolte populaire, a été évacuée dans le sang le 16 mars 2011. Une répression sauvage s'est abattue sur des hommes et des femmes qui manifestaient pacifiquement contre une dictature. Et la répression se poursuit toujours. Barack Obama a demandé, dans un appel téléphonique, au roi de Bahreïn Hamad Issa Al-Khalifa « un maximum de retenue » !
Alors que l'impérialisme américain et européen interviennent militairement en Libye « pour assurer la protection des civils », la population de Bahreïn, elle, non seulement n'a pas le droit à cette protection, mais on la réprime violemment avec l'aide des armées étrangères sous l'œil bienveillant des États-Unis. Il faut préciser que c'est à Bahreïn que se trouvent le quartier général de la Ve flotte et le port d'attache des bâtiments de guerre américains. Bahreïn occupe également une position stratégique entre l'Arabie Saoudite, l'Irak, le Koweït et l'Iran. Les revendications démocratiques de la population ne pèsent donc pas lourd face aux intérêts de la bourgeoisie américaine. Obama et son administration, qui ne font que gérer les intérêts de la classe dominante américaine, ont choisi le camp de la dictature de la dynastie des Al-Khalifa.
« Le boucher » du Yémen, Ali Abdallah Saleh au pouvoir depuis 32 ans, continue à massacrer sa propre population avec, là encore, le silence complice des États-Unis et de l'Europe. Rien que pour la journée de vendredi 18 mars, selon l'AFP, la répression a fait 52 morts et 126 blessés. C'est que Abdallah Saleh est considéré comme un allié par les américains dans « la lutte contre Al-Qaïda ».
Une fois encore, on invoque l'humanitaire pour intervenir en Libye riche en pétrole, et on soutient des dictatures en Arabie Saoudite, à Bahreïn, à Oman et au Yémen, des régimes qui massacrent leur population. L'humanitaire est ainsi utilisé comme prétexte pour servir les puissants ; il est au service du capital (1). Mais à Bahreïn comme au Yémen, la vie humaine n'a pas de valeur tout comme les aspirations des peuples au changement. Seuls comptent les intérêts des riches minorités nationales et occidentales. Pour les défendre, on n'hésite pas à s'allier avec les pires dictatures !
Aux yeux de l'impérialisme, Kadhafi, contrairement aux autres tyrans arabes, n'est pas tout à fait fiable. Le despote libyen, au pouvoir depuis 42 ans, reste pour les occidentaux « un mauvais dictateur ». Il faut se hâter à le renverser et s' installer en Libye pour mieux contrôler ses ressources pétrolières et étouffer les aspirations et le processus démocratique enclenchés par les révolutions tunisienne et égyptienne(2).
Les peuples de Bahreïn, du Yémen, de l'Arabie Saoudite et tous les peuples arabes aspirent profondément à se débarrasser des tyrans d'un autre âge soutenus par les bourgeoisies américaines et européennes qui veulent faire tourner les roues de l'histoire en arrière. Il faut partout dénoncer l'impérialisme dont les intérêts sont totalement incompatibles avec ceux des peuples. Et il est également de notre devoir de soutenir les luttes des masses arabes opprimées qui sont déterminées à prendre leur destin en main en offrant généreusement des martyrs par centaines et des blessées par milliers pour une société meilleure.
Mohamed Belaali
http://belaali.over-blog.com/
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(1) http://www.legrandsoir.info/L-humanitaire-au-service-du-capital.html
(2) http://www.cahiersdusocialisme.org/2011/03/04/limperialisme
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