La nouvelle (nouvelle)
affaire Zemmour
EXCLUSIF : Lettre ouverte à Angelo Rinaldi. Le prix Richelieu 2011 devait être remis le 7 avril prochain à Eric Zemmour par l'association Défense de la langue française. Mais surprise, le président de DLF, l'académicien Angelo Rinaldi, a démissionné de son poste avec fracas mardi, refusant de remettre le prix au polémiste. Trois membres du jury Richelieu ont décidé de prendre leur plume pour remercier leur président démissionnaire de la magnifique publicité gratuite offerte à DLF... et à Zemmour.
Merci Monsieur Rinaldi pour cette leçon de tolérance qui vous honore ! Crédit Fayard - Reuters
Monsieur,
Du néant, vous êtes sorti – provisoirement – pour porter haut l’étendard de la bonne conscience universelle, l’étendard sanglant qui vous est cher qui, grâce à vous, s’est levé contre l’indicible, contre l’inadmissible, contre l’intolérablement intolérable.
Merci Monsieur Rinaldi pour cette leçon de tolérance qui vous honore ! Nous vous retrouvons bien là, fidèle à votre idéal de chevalier rouge germanopratin, avec peurs et beaucoup de reproches, camarade des luttes intemporelles, commissaire politique des doigts de l’homme, toujours levés pour juger, souvent abaissés pour condamner.
Vous êtes définitivement – definitly comme aurait dit mon Maître Pierre Billon – fidèle à vos engagements de toujours, vous que l’on a vu courageusement aux côtés d’Olivier Besancenot, pour soutenir le lancement intercosmique de son improbable NPA ! Droit dans ses bottes l’Angelo ! Et puis, tiens, camarade, je ne veux pas te faire souffrir plus longtemps, je vais te tutoyer, comme au bon vieux temps, puisque c’est la règle entre anciens combattants.
Oui, vraiment, merci Angelo de t’être élevé avec courage contre cet empêcheur de tourner et de penser en rond qu’est Zemmour. Pas très camarade celui-là ! Pas très catholique non plus d’ailleurs. Dommage qu’il n’y ait plus nos bons vieux camps de rééducation en Sibérie, on lui aurait trouvé une place, pas vrai Angelo mio ?
Vois-tu Angelo, ce qui me fait le plus plaisir, c’est qu’en t’attaquant à cet histrion télévisuel, tu as rendu un fier service à l’association dont tu étais le très récent mais vénérable Président, je veux citer DLF, Défense de la langue française, l’association qui a fêté ses 50 ans il y a peu, qui compte plus de 3 000 membres, et dont 15 de tes collègues immortels de l’Institut siègent au Comité d’honneur. Rien que ça !
Tu lui as rendu un immense service à plus d’un titre. D’abord parce que tu n’en es plus le président, et ça, crois-moi, c’est un cadeau précieux. Un révolutionnaire n’a jamais aimé les titres et les distinctions. Donc tu dois te sentir plus léger. Il ne te reste plus qu’à renvoyer aux oubliettes ton joli petit costume vert qui ne va pas du tout à ton joli teint de pêche et te donne toujours mauvaise mine sur les photos où tu poses si délicatement avec tes meilleurs amis si chers à ton cœur d’esthète et à ton âme de petit enfant.
Tu as rendu également un fier service à DLF en organisant une formidable campagne de communication à peu de frais, pour cette association qui manque de moyens. Vraiment, c’est très délicat de ta part, et ce geste plein de noblesse a touché le cœur de tout le monde au sein de tes nouveaux-anciens amis. En plus, et je reconnais là toute ta finesse et ta délicatesse, tu as organisé ça sans les prévenir, dans leur dos (question d’habitude sans doute).
La classe internationale sur ce coup-là Angelo. L’élégance suprême !
Maintenant, tous les amoureux de notre belle langue française savent quoi faire pour soutenir notre combat et vont certainement adhérer en masse à DLF. Nous partîmes 500 et par un prompt renfort, nous nous vîmes 3000 en arrivant au port.
Merci Rinaldi ! Bingo Angelo ! Un cadeau de départ sans aucun doute, une surprise pour que l’on ne t’oublie jamais.
Rassure-toi, Angelo, nous ne t'oublierons pas.
Les Français, si.
http://www.atlantico.fr/decryptage/nouvelle-nouvelle-affaire-zemmour-51714.html