Elizabeth Taylor est morte et une partie de soi, qu'elle avait su si bien irriguer, faire rêver, enchanter, est partie avec elle (Le Monde, Le Figaro, nouvelobs.com, Marianne 2).
Mais ce n'est pas à elle que je désire consacrer ce billet mais à une femme qui vient de se suicider après avoir étranglé son fils de 4 ans. Elle habitait un petit village dans l'agglomération de Meaux. Agée de 35 ans, elle avait sans doute connu jusqu'en 2009 une vie tranquille, ordinaire, avec cette alternance de bonheurs et de tristesses propre à toute existence. Rien de formidable mais rien de désespérant. Une destinée comme tant d'autres. Un compagnon, gendarme réserviste, leur fils.
En 2009, elle est caissière dans une station-service à une quinzaine de kilomètres de chez elle quand, un jour, elle est victime d'un vol à main armée. Un agresseur, une arme. De l'avis de tous ceux qui la connaissaient et l'appréciaient, elle ne s'était jamais remise de ce traumatisme survenu dans sa quotidienneté professionnelle. La sécurité, partout et sur tous les plans, était devenue une obsession avant que des ombres l'envahissent tout entière et lui fassent commettre le pire sur son enfant puis sur elle-même.
Je veux bien admettre que ces tragédies n'ont pas eu pour cause exclusive le bouleversement de 2009 mais il est manifeste que celui-ci a perturbé un équilibre, suscité un désordre intime et ruiné la confiance.