§- Nous autres, les pauvres en esprit et les zumbles de cœur, les zobscurs, les plantigrades, nous sommes des primates, on nous l’a assez dit.
(C’est pourquoi nous serons un jour les premiers: primates = Primas, atis signifiant «celui qui occupe la première place »)
En attendant, nous préférons appuyer nos trop longs membres fourbus aux piliers immémoriaux du temple de la sagesse, notre pauvre petit entendement rabougri s’exhaussant aux préceptes rebattus de la vox populi.
Qui, nul n’en ignore, est aussi la Vox Dei
Mais, demande le poète :
Le peuple est juge récusable ;
En quel sens est donc véritable
Ce que j'ai lu dans certain lieu,
Que sa voix est la voix de Dieu ?
En ce seul sens, monsieur de La Fontaine, que la voix de Dieu quand elle parle le simple et beau langage du peuple, est assez peu entendue, et personne ne se gêne pour lui dire : "la Ferme primate, espèce d’ongulé !"
-Ongulé vous même, glauque cloaque à Sodome !
§-Quoiqu’il en soit nous autres primaires, nous préférerons toujours donner notre voix directement au Bon Dieu qu’à ses saints.
Ses saints fussent-ils avec seins.
Tant qu’à déchoir, l’an prochain autant voter directement pour la grande Déesse-Caca plutôt que la sous-déesse cul-cul. Poisson d'Avril. Mais notre déception n'est pas feinte : sur une radio communautaire, Mademoiselle LePen a fortement désapprouvé la « tendance à se coaliser avec tous les réprouvés de la planète. » de certains hurluberlus dans ses rangs.
« Je ne fonctionne pas comme cela ! » a-t-elle protesté. Elle ne mange pas de ce pain noir là, elle est une vraie femme de droite, qui préfère fonctionner en se coagulant avec les privilégiés. Elle renoue ainsi avec la très grande tradition du parti des bien-pensants : agglutination des gavés, des nantis, des richards. C’est très franc.
En face, à gauche, va se dresser puissamment la consœurie des richards, des nantis, des gavés, et des enculés mondains.
On voit qu’on aura le choâ.
§- Nous autres, les damnés de la Terre, nous n’avons même plus droit à ça : un parti pour nous, un parti à nous. La cause du peuple, plus personne ne la défend.
Et c’est tant mieux : tout est perdu.
N’avions nous pas commis ce manifeste incompris, Circé, dans lequel nous écrivions : « Tout est perdu, qui leur demeure, ta femelle t'ayant trahit, rien n'est plus à aimer, rien non plus à défendre, il ne te reste qu'à en descendre le plus possible, et partout où ils ne t'attendent pas. La bande à Bonnot, voila mon fils l'idéal qui doit guider tes pas » ?
§- Pour en revenir à l’interviouve de la Fille de Monsieur LePen, ce qui la gêne c’est que dans « certains quartiers il ne fait pas bon être Juif, Femme, Homosexuel ! » Elle ajoutait, pour faire bonne mesure, « et même blanc, et même tout simplement français. » Merci du peu.
Or donc, si nous entendons bien, notre monde c’est un monde dans lequel les Juifs, les Fâmes et les Sodomites rasent les murs.
À partir de là, on en conviendra, on peut tirer l'échelle.
On ne pourrait même plus aller voir mademoiselle LePen, si tant est que l’on pût s’approcher de son altesse, et lui dire humblement, le béret à la main : « navré de vous contredire vot’ seigneurie, mais voyez vous, les Fâmes, les Djuivants, les Bougres, ben les seuls quartiers dans lesquels y rasent les murs ce sont les quartiers réservés du cinématographe. J’disions pas les quartiers réels, huppés, habités par les gens qui s'engraissent par le cinématographe, mais les quartiers inventés dans leurs films d'Hollywood, et que vous ne devriez pas Mamzelle, sauf vot respect, prendre pour la réalité. »
Pour discuter, pour causer, contredire, il faut une base minimum qui soit commensurable. Mais pour celui qui puise sa science dans la vie réelle par rapport à celles dont la conscience vit dans un film de Roger Hanin, il est inutile de s’enquiquiner à réfuter.
C’est toujours ça d’économisé pour l’ergonomie libidinale.
§- Ainsi, disais-je par dérision, les simples, soucieux d’adresser leurs suppliques directement au Bon Dieu plutôt qu’à ses assesseurs saints, parmi ceux qui iront malgré tout veauter, qu’ils votent donc pour le directeur du FMI !
Parce que, quel que soit le bout par lequel on le lise : Elu par cette crapule*, il le sera nécessairement.
Inéluctablement. Que croit elle, Mademoiselle LePen, qu’elle va obtenir l’Approbatur, le Nihil obstat de l’Oligarchie, à sa place ?
Qu’en se rendant plus "présentable" elle va rentrer dans leur plan ?
D’abord, il importe de demander : présentable aux yeux de qui ? De la masse qui souffre et va cherchant une issue ? Ou de la superfine couche de canailles qui fait la pluie de plomb et le beau temps durci ?
Ici encore nous trouvons flagrance d’hyper- légalisme aigue.
Ça n’est pas parce que les flots de l’indignation humaine, spontanée, devant leur affreuse barbarie tribale ne filtre dans aucun de leurs médiats, qu’elle n’existe pas. Au contraire dans les tréfonds du peuple elle domine largement.
Décidemment cette candidate people n’est pas du peuple. Elle ne le connait pas.
Nous non plus, mademoiselle, on ne vous connait plus.
Allez vous faire élire par vos élus, si vous le pouvez.
Nous, on peut plus, on ira pas veauter, une fois de plus.
§- Cependant que ce dernier dimanche cantonal, la foule esclave traînait des pieds pour aller faire où on lui disait de faire, aux urnoirs, l’an prochain, affirme-t-on, elle s’y rendra en masse bien plus compacte afin de se choisir un nouveau Maitre pour cinq ans.
On ne parle plus que de ça.
« Décider périodiquement, pour un certain nombre d'années, quel membre de la classe dirigeante foulera aux pieds, écrasera le peuple au Parlement, telle est l'essence véritable du parlementarisme bourgeois. » Lénine
(Lénine, en voila un autre, desquels nous entendons tant et tant médire, par ceux-là même qui se vautrent avec délice dans l’auge parlementaire, qu’il trouve spontanément grâce à nos zieux de primates.)
§- Je pense que le jeu (même inconscient) de Mademoiselle LePen, après tout, est aussi pour préparer, lentement mais surement, le vulgum pecus à se résigner au vote DSK.
On me dira : qu’est-ce qui vous prend à délirer, c’est encore un poisson d’Avril ?
Non. Je n’ai pas envie de rigoler. Croyez moi ce n'est pas le moment de rire.
Je rappelle à toutes fins zutiles, que la gent qui porte string va, hélas, depuis 1946, urner comme des grandes personnes. Or, il est plus que prévisible que la Volaille caquètera en masse pour le Coq du FMI, plutôt que pour une autre gonzesse, fut elle emplumée.
Éternel féminin.
Alors que tous les autres partis, tous sans exception, avec toutes les radios, journaux et télé, dans un duel LePen vs Strauss-Kahn, en tiendront pour ce dernier, qui peut croire que la majorité des hommes, ces femmes, trouveront la virilité intérieure de résister à l’appel des sirènes ?
C’est croâre qu’une véritable conversion, une métanoïa, se produira d‘ici 2012. Hélas, pour la multitude vile, l’existence détermine la conscience, pas le contraire.
§- Le seul moyen de triompher du piège mortel qu’on nous prépare, serait une authentique candidature de rupture, et non de léchage consciencieux de consistoire.
L’abstention extraordinaire porte en creux l’exigence d’un changement révolutionnaire.
Commencer par décevoir cette espérance, pour flatter les petit-bourgeois, tous atteints de crétinisme parlementaire, c’est l’erreur politique majeure.
D’autant que ce léchage n’est nullement purement verbal, si j’en juge.
§- De très concrets lèchements hémorroïdaires tarifiés sont aussi à la mode de Caen du FN. De Dunkerque plus exactement : là, la charmante candidate du Fion National est une « Escort-girl » (sic), féministe et pour le métissage.
Qui a déclaré, en guise de programme : « détester les araignées, les mensonges etle racisme. »
Nous aussi.
Parce que englués dans les fils de la toile électorale, l’ombre gigantesque de l’araignée mondialiste et raciste, plane au dessus de nos têtes farcies de mensonges. Le plus implacable fondé de pouvoir du Capital financier sera le candidat socialiste. La cheftaine de l’extrême droite bien-pensante, féministe et sioniste, représentera les petits, les sans grades. Qu'est ce que ce monde ? Un 1er Avril permanent ? Et qu'en sera-t-il de nous ? Félix Niesche * un palindrome
Le leader libyen Mouammar Kadhafi a brandi jeudi la menace d'une guerre entre musulmans et chrétiens alors que la coalition internationale poursuit son opération militaire contre les troupes pro-Kadhafi en Libye, rapporte l'agence officielle libyenne JANA.
"Ces fous veulent nous faire replonger dans le Moyen Âge en lançant une guerre dangereuse qu'ils ne pourront bientôt plus contrôler", a indiqué M.Kadhafi avant d'appeler les peuples occidentaux" à choisir d'autres leaders qui respectent les relations entre les Etats, comprennent le sens des relations internationales et du droit international (…) sinon on assistera prochainement à une guerre horrible entre musulmans et chrétiens" dans la région de la Méditerranée.
Survenu le 17 février, le soulèvement populaire pour le départ de Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans, a dégénéré en guerre civile faisant des milliers de victimes. Plus de 330.000 réfugiés ont quitté le pays.
Le 17 mars, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution prévoyant la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye et autorisant le recours à la force pour protéger la population libyenne des troupes du colonel Kadhafi. La Russie s'est abstenue lors du scrutin. L'opération internationale a débuté le 19 mars, en associant les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, le Canada, l'Italie, l'Espagne, le Danemark et d'autres pays. Le 27 mars, le Conseil de l'OTAN a pris le commandement de l'opération militaire en Libye.
Derrière les régionales, Jérusalem & le look Mossad
01/04/2011 06:20
Derrière les régionales, Jérusalem
La belle surprise de la semaine, c’est l'appel publié dans Le Monde contre l’homophobie, écrit par quatre personnalités de confessions différentes. Pour une fois, la religion prend une position forte qui soutient une idée qui a du mal à s’exprimer de nos jours : on peut être croyant et très concerné par les difficultés que rencontrent les personnes LGBT.
Journaliste, écrivain, co-fondateur d'Act Up Paris et de Têtu, Didier Lestrade a toujours été en dehors du placard, comme gay, comme séropositif ou comme activiste. On dit qu'il est méchant, en fait il dit juste ce qu'il pense.
La belle surprise de la semaine, c’est l'appel publié dans Le Monde contre l’homophobie, écrit par quatre personnalités de confessions différentes. Pour une fois, la religion prend une position forte qui soutient une idée qui a du mal à s’exprimer de nos jours : on peut être croyant et très concerné par les difficultés que rencontrent les personnes LGBT.
La religion est au cœur de notre époque et des grands conflits mondiaux actuels. J’appartiens à une génération qui a cru que l’on vivrait sans. Au début des années 80, le sujet n’était même pas à la mode. En tant que gay, il était tout à fait possible d’exister sans subir le rappel à l’ordre des religions. Dans nos esprits, ce bruit était très lointain et nous étions convaincus que le temps allait dans notre sens : l’an 2000 annoncerait l’âge de la déflation complète des religions face à la modernité.
Retournons au présent. C’est l’inverse qui s’est passé. La foi est partout. La prise de parole publiée dans Le Monde a été relayée par l'ensemble des médias gays qui a reconnu une belle opération médiatique, probablement à mettre au crédit de Louis George Tin qui annonce que le mot d’ordre de la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transophobie portera sur les religions. Cette année et l’année prochaine.
Le texte publié dans Le Monde rappelle ces blagues célèbres dans lesquelles on fait cohabiter l’arabe, le catho, le juif et le bouddhiste dans un échange qui montre à quel point chacun est différent – et semblable. La rumeur dit que dans cette entreprise, il a été plus difficile de trouver le juif pour écrire le texte, mais on ne va pas croire de telles balivernes. Ce n’est peut-être pas aussi un hasard si ce texte apparaît alors que Jérusalem bascule depuis quinze jours dans une nouvelle confrontation autour des lieux saints.
C’est un des effets étranges de cette période électorale française. Les élections régionales ont pratiquement écarté le traitement des infos internationales depuis quinze jours. Les Français ont beau signifier, par un taux d’abstention record, que ces élections ne les intéressent pas, les médias sont malgré tout sur le front de la politique franco-française. À part France 24 et Euronews, on a presque oublié Haïti, le Chili ou Jérusalem. On dirait que la politique française réussit un de ces détournements dont elle raffole : parler uniquement d’elle, pour surtout ne pas intervenir sur les problèmes qui éclatent juste à côté.
Les élections sont donc une aubaine pour ceux qui aiment penser que l’actualité se doit d’être « de proximité ». Depuis quinze jours, Jérusalem devient à nouveau le centre d’émeutes et les journaux télé ont à peine abordé le sujet, avec un réveil in extremis depuis quelques jours car ça commençait à se voir : il y a des morts de part et d'autre.
Le look Mossad
Sans m’énerver, je vais faire un topo rapide. Israël a décidé de se foutre de la gueule du monde entier, again. Ça a commencé à Doubaï il y un mois. Ça, vous êtes au courant. L’opinion israélienne a trouvé cette histoire si comique qu’une nouvelle mode vestimentaire est apparue instantanément dans le pays : les gens ont commencé à porter ce que l’on peut décrire comme un « look Mossad » : casquettes et lunettes noires, t-shirts promotionnels, etc.
Très vite, des heurts explosent à Jérusalem après une série d’expulsions de Palestiniens dont certains vivaient dans leurs maisons depuis… 53 ans. Des manifestations ont lieu. Quand Biden arrive pour sa visite officielle, le ministre de l’intérieur de Netanyahou, Eli Yishai (du parti religieux Shas) annonce un projet de 1600 logements pour des ultra-orthodoxes de Jérusalem Est. Biden est outré, l’administration Obama est furieuse, Clinton passe 43 minutes au téléphone à tancer Netanyahou, mais Bibi jure qu’il n’était pas au courant. La presse israélienne traite Bibi d’incompétent, mais l’opinion publique jubile intérieurement : on est capable de faire chier le vice-président américain au moment même où il descend de l'avion. Les palestiniens sont furieux car ce n'est visiblement pas une question de « mauvais timing », mais de provocation. Il y a des émeutes dans la rue, des blessés, le processus de « navette » entre Israéliens et Palestiniens est remis en cause. L’escalade devient de moins en moins verbale et de plus en plus physique avec les premières roquettes lancées de Gaza qui tuent un Thaïlandais qui travaillait dans un kibboutz. Depuis, les morts se comptent surtout du côté palestinien, comme toujours. C’est à nouveau le bordel et tout le monde s'excite autour de l'affaire : Ban Ki-moun de l'ONU, le Quartet, Catherine Ashton de l'Union Européenne, et le bon vieux George Mitchell.
Vient alors l’impression de leftover alimentaire. Il y a des restes de l’info sur la table internationale, mais personne n’en parle en France parce que, hey, Huchon et Cécile Duflot dansent (mal) sur la scène du Zénith. Aubry, Frèche et Fillon raflent 90% de l’analyse politique française. Tous les journalistes et les chroniqueurs sont trop heureux de cette parenthèse de quinze jours pendant laquelle ils surjouent les analyses sur les régionales.
Une petite liste...
Je me suis "amusé" à relever les termes utilisés dans le New York Times pour parler de cette crise. Je ne sais pas pourquoi, j’ai toujours l’impression qu’à l’étranger, les mots sont plus clairs qu’en France.
Le 9 mars, Isabel Kershner écrit un article émouvant racontant comment une famille palestinienne s’est retrouvée à la rue après 53 ans passés dans sa maison de Jérusalem. Elle manifeste depuis tous les jours devant sa maison, dans laquelle vit désormais un « groupe de fervents nationalistes Israéliens ».
Le lendemain, Uri Dromi redoute que son son pays soit déjà sur « la Marche de la Folie » qui ne peut plus justifier une société basée sur l’apartheid.
Le 13 mars. Netanayaou regrette l’incident qui a mis le feu aux poudres et affirme que l’annonce de son ministre de l’intérieur (sur l’autorisation des 1600 logements ») a été « faite en toute innocence ». En fait, la date était prévue pour plus tard, mais elle a été avancée... au jour de l'arrivée de Biden.
Le même jour, Thomas Friedman, dans son édito "Driving drunk in Jerusalem" en vient à dire : « On ne laisse pas ses propres amis conduire quand ils sont ivres. Et en ce moment, (le gouvernement israélien) conduit alors qu’il est saoul. Vous pensez que vous pouvez embarrasser votre seul allié au monde, juste pour satisfaire vos besoins politiques domestiques sans en assumer les conséquences ? Vous avez perdu tout contact avec la réalité ». Pour lui, établir ces logements à Jérusalem est de la « pure folie ».
Le 15 mars. Bibi refuse de laisser tomber ses logements. Alors que l’administration américaine en fait un sujet de drama, Bibi insiste : « La construction de ces quartiers juifs ne fait aucun mal aux Arabes de Jérusalem Est ». Pourtant le journal Yedioth Ahronoth considère que « les liens entre Israël et les Etats-Unis traversent leur pire crise depuis 1975 ». David Axelrod, le conseiller d’Obama, considère que cette décision est un « affront » et une « insulte », un geste « très très destructif ». Il faut rappeler que Netanyahou a traité Alexelrod et Rahm Emanuel de "self hating Jews", ce qu'ils n'ont pas dû apprécier.
Une page plus loin, Roger Cohen ne mâche pas ses mots. Depuis dix ans, les USA ont inondé Israël de 28.9 milliards de dollars et l’échec actuel est la conséquence de cette politique du chèque en blanc. L'administration américaine est furieuse car la politique israélienne met en danger les Etats-Unis partout où ils sont. Selon Axelrod, il est impossible d’obtenir le moindre rapprochement avec les musulmans du monde entier si on accepte « la constante appropriation israélienne de l’espace physique de la Palestine ». C’est ce qui constitue un « affront ».
16 mars. Lors de la journée d’affrontements, Israël ne trouve rien de mieux qu’annoncer le feu vert pour 309 logements juifs supplémentaires à Jérusalem Est. Ethan Bronner écrit que l’administration Obama est convaincue que Netanyaou est de « mauvaise foi » et que l’annonce des 1600 logements le jour de l’arrivée de Biden « semblait calculée pour miner » les discussions de proximité entre Israéliens et Palestiniens. Toutes ces décisions immobilières sur Jérusalem ne sont pas le fait du « hasard ». L’article finit sur une note ironique en disant : « Certains Palestiniens disent qu’on devrait envoyer la police et l’armée pour protéger Netanyahou et Libermann car ils sont trop bons pour la cause palestinienne ».
On atteint alors le sommet des confrontations verbales. Israël tente de calmer le jeu, mais, la veille, le beau-frère de Bibi est intervenu sur la radio Hagai Ben Artzi en disant qu’Obama est antisémite. Les éditorialistes américains se déchaînent. Thomas Friedman relaye la critique iranienne selon laquelle Israël pratique un « overstretch impérialiste » en occupant illégalement 2,5 millions de Palestiniens.
Gloutonnerie
Maureen Dowd dit que la « gloutonnerie des implantations » d’Israël empêche toute chance de paix. Selon elle, Obama est tellement impopulaire dans le pays qu’il n’a plus rien à perdre s’il a envie de gifler un allié qui se montre si grossier envers son vice-président. Obama sait que les Israéliens sont divisés sur cette histoire : nombreux sont ceux qui sont « gênés par le comportement » de Netannyahou. Maureen Dowd finit son billet en assurant : « Les mollahs iraniens doivent rire devant les disputes des Américains et des Israéliens qui se demandent qui a insulté qui en premier, pendant qu’ils sont occupés à tourner les vis de leurs bombes nucléaires ».
Bernard Avishai décrit l’impasse de la politique israélienne en insistant sur le fait que le moment de vérité est arrivé. Lors du discours de Biden à l’université de Tel-Aviv, avant son départ, le vice-président a été surpris de voir que sa critique des nouveaux logements à Jérusalem a reçu la plus grande ovation de son allocution. Israël ne comprend pas que les américains sont en train de dire à la classe politique israélienne d’arrêter « tous les établissements, point à la ligne ». Selon Shimon Perez, le gouvernement israélien a « asséché le buisson », ce qui veut dire que n’importe quelle étincelle peut désormais déclancher un feu généralisé.
Depuis, c'est l'affrontement sur le terrain et un évanouissement de joutes politiques. Tout se calme du côté de Washington. Chaque camp estime qu'il a gagné après une semaine de confrontation au plus haut niveau. Et le blocus de Gaza se resserre encore plus.
Après, il ne faudra pas se demander pourquoi les banlieues ont préféré ne pas se prononcer lors des élections régionales. Les musulmans regardent ce qui se passe à Jérusalem et ils sont les seuls à avoir la rabia. Nous, les gays, quand sort un joli texte œcuménique dans Le Monde, écrit en plus par des hommes que l’on peut respecter car ce sont des vrais, pas des marionnettes de Caroline Fourest, on est contents. Mais il est encore loin le jour où ces hommes gays, croyants, ou pas, exprimeront un avis sur ce qui se passe dans la capitale des religions.
À part Doug Ireland pour Bakchich Info, les gays ne sont pas nombreux à exprimer un avis sur le Proche-Orient et pourtant nous avons quelque chose à dire. D’abord parce que ce conflit oppose des frères musulmans et juifs dans ce coin du monde que l’on nous présente comme la nouvelle destination gay à la mode. Ensuite parce que tout le monde a le droit de s'exprimer sur ce qui se passe là-bas. Enfin parce ce nous sommes en train d’élire des personnes, dans les partis politiques, et on aimerait qu’ils se prononcent sur ces problèmes, aussi, parce que ce serait un signe de courage.
Si les vieux dinosaures du PS ne veulent pas toucher ce sujet comme si c’était la patate chaude proverbiale, on espère que la nouvelle génération, elle, le fera. Je me rappelle encore une époque où nous étions une poignée de militants d’Act Up à manifester pour soutenir les Palestiniens lors de la seconde Intifada, et Emmanuelle Cosse en faisait partie.
Les déjeuners du président de la République ne peuvent pas laisser indifférent au point que Raphaëlle Bacqué a consacré à l’un d’eux une pleine page passionnante du Monde. Nicolas Sarkozy avait invité Eric Zemmour, Yann Moix, Denis Tillinac et Alain Carignon. Apparemment, comme il était prévisible, Eric Zemmour qui connaît le président depuis 20 ans a été le plus spontané et le plus direct en face de celui-ci.
Je n’irai pas m’offusquer, comme Claude Askolovitch dans Le Journal du Dimanche, du fait que Zemmour récemment condamné – mais relaxé pour l’essentiel – ait été convié à ce repas. Je ne comparerai pas non plus sa personnalité et sa liberté d’expression à ceux de Tariq Ramadan. Ce qui m’étonne – mais sans doute suis-je un puritain en voie de disparition – est que le président ait confié à Alain Carignon la charge de lui sélectionner pour ces déjeuners quelques intellectuels de droite. Quel dommage à ce titre qu’une femme comme Chantal Delsol, d’une autre pointure évidemment, ait été oubliée. Dans les tribunes libres qu’elle écrit régulièrement pour Le Figaro, qu’on soit d’accord ou non avec elle, à chaque fois elle parvient à donner des lettres de noblesse à la pensée conservatrice parce qu’elle fuit l’outrance comme le simplisme.
Alain Carignon se voit investi de cette mission qui n’est pas négligeable. J’avoue être surpris de ce que lourdement condamné le 9 juillet 1996 par la cour d’appel de Lyon à 5 ans d’emprisonnement dont 1 avec sursis, 5 ans d’inélégibilité et 400 000 francs d’amende pour des infractions de corruption, abus de biens sociaux et subornation de témoins, il soit si bien rentré en grâce que lui revienne ce privilège de la part du président. On peut se rappeler qu’en 2002, lors de la formation de l’UMP, Alain Juppé s’était opposé à son intégration.
Alain Carignon, repris de justice et… intellectuel ?
Le puritanisme que j’évoquais s’étonne qu’au plus haut niveau on tienne pour si peu un passé même purgé. Il est vrai que Nicolas Sarkozy l’a toujours soutenu au nom d’une amitié qu’il revendiquait. Alain Carignon dispose aussi de relais prestigieux comme celui de Bernard-Henri Lévy qui n’a jamais hésité à parler de lui dans son Bloc-notes du Point.
Ces rituels que tous les présidents ont pratiqués laissent un sentiment d’insatisfaction, de frustration. Plus que jamais, en ces temps troublés, on ose se dire que dans chacun des domaines qui structurent la vie démocratique, on rêverait d’avoir un droit à la parole en face du président, déjeuner à la clé ou non. Parce que les officiels qui l’entourent ne brillent pas par la franchise et sont plus enclins à l’approuver qu’à le dissuader…
Pour ma part, et sans vanité, je me serais bien vu lui exprimer à quel point le président n’a pas tenu les promesses du candidat. On est toujours à la recherche d’une politique pénale avec ce que celle-ci impliquerait de réflexion, de cohérence et de continuité. Les mesures éparpillées, fragmentaires, précipitées – au gré de l’actualité, de l’émotion ou d’un décret présidentiel improvisé – sont loin de répondre à ce que la justice et les citoyens attendent. J’avoue que je ne détesterais pas lui montrer que les magistrats ne sont pas « des petits pois » et qu’il n’est pas obligé de les aimer pour les écouter et peut-être les approuver (Le Figaro).
Tel un couperet, la nouvelle est parvenue sur tous les téléscripteurs des médias. Google Actualités foisonnent de liens relatifs au voyage discret mais devenu médiatique de l'humoriste que tout le monde nous envie, Dieudonné M'bala M'bala, à Tripoli, en Libye où, il aurait rencontré le leader libyen Mouammar Kadhafi, la nuit d'hier. C'est la consternation chez les va-t-en-guerre. Bernard-Henri Botul va probablement nous gratifier, dans Le Point, d'une belle analyse sur le pourquoi du comment l'humoriste français le plus talentueux, n'ayons pas honte de le dire, s'est rendu en Libye.
Toujours sur les pas de BHL, pour dénoncer ce qu'il nomme imposture, l'humoriste Dieudonné est donc allé à Tripoli sous les bombes, pour dénoncer la désinformation. Il a profité de son séjour, lors d'une conférence de presse, pour brocarder les journalistes. Selon lui, ces derniers, avec leurs plumes, mentent. Il a ainsi qualifié leurs stylos de tanks. Pas avare de formules, hirsute, avec sa barbe pour son spectace Mahmoud qui triomphe actuellement au théâtre de la Main d'Or, à Paris, l'enfant terrible du show biz français, trouve toujours le temps de s'engager.
Aujourd'hui, après avoir dénoncé le mensonge de BHL relatif à la lapidation supposée dont était, selon lui, victime Sakineh, Dieudonné veut démontrer qu'une fois de plus, le philosophe ment et ne sert que les intérêts d'Israël. Une fascination antisioniste qui frise parfois l'antisémitisme. Néanmoins, vu le nombre de procès gagnés par l'humoriste, il n'est pas vraiment crédible, aujourd'hui, de l'accuser d'antisémitisme tellement, les abus sont légions, n'en déplaise aux esprits chagrins qui veulent toujours avoir un ennemi de l'intérieur.
A cet effet, Paris Match a été d'une correction salutaire, exemplaire aussi, même comme l'envie d'en découdre avec l'humoriste était palpable. Elle est loin l'époque ou il était considéré comme ex humoriste et que sais-je encore ? Voir extrait en dessous.
Crédit photo/ Enrico Dagnino
L’humoriste a donné ce matin, à 9 heures 30, une conférence de presse surréaliste à l’hôtel Ritz à laquelle a assisté une trentaine de journalistes de la presse internationale partagés entre l'amusement et la stupéfaction. Les envoyés spéciaux et les correspondants présents n’avaient, pour la plupart, jamais entendu parler de lui. Venu, a-t-il dit, pour « vérifier les mensonges colportés par les médias occidentaux », Dieudonné a accusé les reporters d’être les « armes » de l’Occident : "Vos stylos sont des tanks" a-t-il lâché. A sa droite, sur la photo, le porte-parole du gouvernement libyen, Moussa Ibrahim, buvait du petit lait.
Pour sûr, cette guerre contre la Libye va prendre une nouvelle tournure. En effet, après les annonces de la France, puis des Etats-Unis par la voix de son ambassadrice à l'ONU d'armer les rebelles libyens, Hillary Clinton prend le contrepied de Sarkozy en annonçant à son tour qu'il est hors de question, aujourd'hui, d'armer les rebelles car, ils sont infiltrés par Al Qaïda et les Hezbollah. Gaddafi avait donc raison ? Mais, elle a néanmoins indiqué que le leader libyen doit partir. Etonnant, non ? Une façon de sauver la face pour justifier une guerre ridicule, injustifiée surtout.
Après ces révélations, où se situe la vérité ? Finalement, encore une fois, après les mensonges sur Sakineh, Dieudonné aura-t-il raison sur BHL avec son soutien inconditionnel à Muammar Gaddafi ? Quant à Nicolas Sarkozy, qui par cette guerre prépare plutôt sa réélection pour 2012 selon une journaliste américaine, un risque de bérézina peut définitivement tuer sa carrière en plein vol. De voir dans certains forums des amias de l'actuel président de la République considérer l'humoriste comme fou, moi j'avoue qu'il est plutôt courageux d'aller à contre-courant contre l'idée dominante de la guerre BHL-Sarkozy.
Certains n'hésitent pas à demander qu'il soit déchu de sa nationalité. Au nom de quoi ? Faut-il leur rappeler qu'il est né français, par sa mère bretonne, et par un père d'origine camerounaise mais de nationalité française ? Il a donc plus de sang français que le roi de France actuel, contrairement à sa couleur de peau. Fichtre. Ca doit en boucher un coin à certains.
Désaveu des élites nationales et locales, rejet de l’UMP, PS en très petite forme, FN à nouveau au cœur du débat : les enseignements des cantonales 2011 sont clairs. Reste la question essentielle : les Français sont-ils prêts à trancher le nœud gordien ? Sont-ils prêts à changer les paradigmes dominants pour changer de politique ? Réponse dans la décennie qui vient ?
1-L’abstention marque le désaveu des élites politiques nationales et locales
Le système électoral français est frappé au cœur. Le mode de scrutin majoritaire n’opère plus aussi facilement que par le passé : la mise au service des politiques nationales de la notoriété et de la popularité des élus locaux ne fonctionne plus. Car le discrédit atteint désormais les élus locaux : 52% des Français ne font plus confiance au maire de leur commune (sondage Opinion Way/Cevipof du 7 au 22 décembre 2010, Le Monde du 1/02/2011). Dans ces conditions nombre d’électeurs ne se croient plus obligés d’aller voter pour « Monsieur le maire ». Voilà une cause majeure de la montée de l’abstention (55 % au lieu de 35 % en 2004)*, d’autant plus qu’elle accompagne la « rurbanisation » (et donc la diffusion des comportements urbains d’abstention dans l’espace rural). Une abstention qui accroît l’incertitude car elle rend les électeurs disponibles demain pour une offre politique réellement nouvelle mais aussi… un simple leurre médiatique.
2-L’effet rejet de l’UMP
L’UMP est la force la plus désavouée. Elle perd de l’ordre de 1 million et demi d’électeurs par rapport aux élections de 2004. Encore faut-il noter que beaucoup de candidats UMP ont caché leur étiquette ; et que, là où les électeurs avaient le choix, les dissidents ont fait recette : dans les Hauts-de-Seine, notamment, où les candidats officiels de l’UMP ont été défaits à Neuilly, Levallois-Perret et Rueil-Malmaison ; pendant que Devedjian, en ballotage difficile à Antony, était sauvé par son… antisarkozysme. A noter aussi le succès de candidats catholiques face à l’UMP officielle à Versailles. Enfin, entre ses dirigeants médiatisés, favorables au « Front républicain », et ses élus de la « droite populaire », plus proches des préoccupations identitaires et sécuritaires de leurs électeurs, l’UMP court le risque de passer à la centrifugeuse.
3-Un PS en très petite forme
Manifestement les déçus de l’UMP ne se sont pas portés vers le PS qui a perdu un million de suffrages par rapport à 2004. Il y a peut-être un effet Strauss-Kahn dans les médias mais pas dans les urnes ! A cet égard la perte pour le PS du Val-d’Oise, dont le directeur général du FMI était l’élu, a valeur de symbole. Pour la gauche le possible choix comme candidat PS du champion de « la mondialisation heureuse » est à tout risque.
4-Un FN à nouveau au cœur du débat
Même s’il a perdu 100 000 voix par rapport à 2004, le FN obtient ses plus hauts scores à une élection cantonale : plus de 15 % des suffrages exprimés au premier tour ; 35 % au deuxième tour, là où il était présent (en progression de 50 % d’un tour à l’autre dans ces cantons, face au PS comme face à l’UMP). Cela confirme les sondages qui « qualifient » Marine Le Pen pour le second tour de l’élection présidentielle et cela assure à la présidente du FN une présence médiatique minimale dans l’année qui vient, ce qui est la garantie, sinon de gagner, du moins de rester « dans la course ».
Ce succès, qui ne s’est pas traduit en sièges compte tenu de la faiblesse de l’implantation territoriale du FN, a des causes multiples :
il est en phase avec la montée du populisme partout en Europe ;
le FN joue le rôle de valeur-refuge face à « l’UMPS » ;
le discours de Marine Le Pen apparaît doublement nouveau : sur la forme et sur le fond ;
la critique globale de la mondialisation (dont l’immigration n’est finalement qu’un aspect) rencontre les aspirations de larges couches sociales : populaires mais aussi moyennes.
Il reste que pour continuer sa progression le FN devra concilier un discours à tonalité de gauche, d’un côté, avec la volonté de recomposer la droite, de l’autre : une logique somme toute « bonapartiste », selon le classement des droites de l’historien René Rémond.
5-Les Français trancheront-ils le Nœud gordien ?
Cela étant, les Français restent placés devant un dilemme :
Voter pour les « partis de gouvernement » qui conduisent des politiques contraires à leurs intérêts mais favorables à ceux de la superclasse mondiale et donc présentés par les médias comme « raisonnables » et « modérés » ;
Voter pour le Front national qui s’inscrit dans la logique d’une alternative mais persiste à souffrir de la diabolisation, précisément parce qu’il n’est pas « normalisé ».
L’abstention apparaît alors comme un refus de trancher entre nationaux encore « sulfureux » et mondialistes jugés plus « convenables ».
En attendant tout ce qui va dans le sens de la conscientisation du peuple français va dans le bon sens : sur le terrain électoral, bien sûr, mais aussi dans la vie quotidienne par le développement de comportements et d’attitudes enracinés ou réenracinés. Le redressement national, s’il doit s’opérer, ne sera pas qu’une aventure personnelle, il reposera sur une démarche collective.
6-Le changement de politique passe par le changement de paradigmes idéologiques
D’ailleurs, quel que soit le président qui sera élu en 2012, il n’y aura pas de changement des politiques s’il n’y a pas de changement des paradigmes idéologiques dominants : retour de la notion de frontière (frontière économique, politique, culturelle) ; réhabilitation des notions de patriotisme et de préférence (locale, nationale, civilisationnelle) ; défense de la proximité et de l’identité ; mise en place de vrais mécanismes de démocratie directe à la suisse ou à l’islandaise.
Cela suppose évidemment de sortir victorieux d’un affrontement avec les forces financières et médiatiques de la superclasse mondiale, ennemie des peuples.
Bien sûr, cette problématique ne concerne pas seulement la France : partout en Europe, la vague populiste enfle. Reste à savoir quel sera le premier peuple qui tranchera le nœud gordien.
(*) A noter une différence : en 2011 les Français n’ont voté que dans un canton sur deux ; en 2004 les élections cantonales étaient couplées avec les élections régionales.
Dieudonné est en Libye. Après Ahmadinejad, c'est le colonel Kadhafi contesté par une partie de son peuple que l'humoriste controversé est allé soutenir. D'après le site antisioniste Médialibre, Dieudonné est arrivé dimanche à la tête d'une petite délégation pour rencontrer le colonel Kadhafi, afin de protester contre l'agression occidentale.
Après Tripoli, toujours entre les mains des pro-Kadhafi, l'humoriste aimerait se rendre sur des objectifs militaires sans préciser s'il entend ainsi servir de bouclier humain. Sur son blog, il affiche sa photo, au pied d'un immense portrait de Kadhafi, dressé visiblement à l'entrée du pays. «Bienvenue à la Djamahirya», est-il écrit sur le panneau.
Répondant au voyage de BHL à Benghazi, épicentre de la contestation qui a vu naître le CNT soutenu par la coalition internationale, Dieudonné veut mobiliser à son tour pour le compte de Kadhafi. Des messages de soutien sur son blog officiel lui adressent des «Bravo». Mais son voyage auprès du Guide libyen n'est pas du goût de tous ses partisans.
Les médias crient à la « cantonale », le désaveu des citoyens vis çà vis des élections et ils ne s’étonnent pas de ne pas faire paraître, parti par parti, les éléments des résultats cumulés nationaux en voix……, renvoyant leurs (é)lecteurs dans la sphère stricte de leur canton, voir à l’extrême de leur département avec interdiction de sortir de la dite sphère.
Pourtant, il serait, peut-être intéressant de connaître lesdits résultats nationaux pour nous faire notre idée personnelle de l’évolution des voix entre les deux tours et les dégâts causés par la politique menée depuis 2007 et pour certain, depuis 2002. Mais peut-être doit-on accepter la « version officielle » décrétée par le Pouvoir…., ne sont-ils pas la massive représentation réelle et officielle des Français (ou du moins de 25% d’entre eux, soit 1 sur 4, quand 3 sur 4 se sont opposés à l’annexion au trône avec une abstention de 16,23 % au premier tour des présidentielles)
Car il n’y a que dans les urnes et à côté (pour le phénomène « abstention » et blancs/nuls) que l’on peut mesurer, à peu-près, la façon dont les Français appréhendent la politique menée.
Mais peut-être veut-on nous interdire cette mesure….
Lorsque des éléments comparatifs seront « librement » et directement accessibles, une étude plus détaillée sera diffusée.
Un jour elle critique la politique fiscale du gouvernement ; un autre elle veut renvoyer les immigrés clandestins dans des bateaux. Ses collègues UMP s’agacent. Qui est Chantal Brunel ?
Gaffeuse, provocatrice, experte en publicité ou les trois à la fois ? En tout cas, la députée UMP de Seine-et-Marne Chantal Brunel sait faire parler d’elle. À peine avait-elle déclaré, le 8 mars, sur un ton badin, qu’il fallait “remettre dans les bateaux” les immigrés clandestins en provenance de la Méditerranée que ce fut l’hallali. Dans son propre camp comme dans celui de la gauche, le député UMP villepiniste Jacques Le Guen allant jusqu’à réclamer l’exclusion du parti de la députée… « Le Guen ? connais pas ! », répond, mi-goguenarde, mi-sérieuse, Chantal Brunel.
Avant de préciser : « J’ai peut-être été maladroite en me livrant à ce raccourci. Mais je le maintiens : si nous pouvons accueillir l’immigration illégale humanitaire, nous ne pouvons faire de même avec l’immigration illégale économique. C’est de ce phénomène-là que je parlais. » Avant d’ajouter : « Vous savez, j’ai dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Sinon, croyez-vous que j’aurais reçu 1 500 mails et lettres de soutien ? » Et de marteler : « Jamais je n’appellerai à voter pour le Front national. Au fond, je ne suis pas loin de partager ce que disait Michel Rocard lorsqu’il déclarait que la France ne pouvait accueillir toute la misère du monde… »
La parlementaire, qui ne manque pas de mémoire, sort alors une lettre du secrétaire général du Parti communiste, Georges Marchais, datant du 6 janvier 1981 et reproduite dans l’Humanité de l’époque : « En raison de la présence enFrance de près de 4 millions et demi de travailleurs immigrés et de membres de leurs familles, la poursuite de l’immigration pose aujourd’hui de graves problèmes. Il faut les regarder en face et prendre rapidement les mesures indispensables. La cote d’alerte est atteinte : il faut stopper l’immigration officielle et clandestine. »
Mélange détonnant d’un style très BCBG avec un accent de titi parisien, l’élue de Seine-et-Marne revendique trois vies. La première, après Sciences Po et une licence ès lettres, sera tout entière vouée à Valéry Giscard d’Estaing et à ses ministres (comme Christian Bonnet), mais aussi à d’autres personnalités issues du gaullisme comme Albin Chalandon et Jean Foyer.
Déjà elle se frotte à la politique. Comme en 1978, où elle se présente aux législatives, sous l’étiquette UDF-PR, dans le Loiret. C’est l’échec. Mai 1981 : victoire de François Mitterrand. « Du jour au lendemain, je n’étais plus rien. Des gens à qui j’avais rendu d’immenses services changeaient de trottoir lorsqu’ils me voyaient », se souvient, amère, Chantal Brunel.
Commence alors une deuxième existence, tournée vers le monde économique. D’abord chargée des relations institutionnelles chez Tetra Pak, groupe suédois d’emballage, elle entre ensuite dans une agence de publicité réputée, Bélier. Chantal Brunel ne s’y plaît guère. Que faire ? Boulimique, elle rachète une imprimerie de labeur à Torcy, en Seine-et-Marne. Qu’elle développe, la faisant passer d’une dizaine d’employés à trente…
En 1998, le virus de la politique la reprend. Elle est candidate aux régionales en Seine-et-Marne, en deuxième position derrière l’indéboulonnable Didier Julia, député depuis 1967. Arrivent les législatives de 2002. Elle veut y aller. Hélas ! la place est prise : c’est Hugues Rondeau, maire de Bussy-Saint-Georges, qui doit recevoir l’investiture. Tant pis. Ce sera pour une prochaine fois… Sauf que le 3 mai 2002, Chantal Brunel se trouve finalement investie contre une partie de la classe politique locale. Dure période. La candidate ne se démonte pas. Au cours de la campagne, elle fait venir Bernadette Chirac. Un nom qui compte. Bien vu : Chantal est élue au second tour face au socialiste, avec 1 800 voix d’avance. Cinq ans plus tard, dans la foulée de la vague sarkozyste, la voilà réélue, toujours face à un socialiste. Au cours de ce deuxième mandat, elle sort de l’anonymat. En s’occupant entre autres des problèmes de société comme les violences faites aux femmes.
Décidément imprévisible, il lui arrive même de fâcher son propre camp – déjà ! –, comme ce mardi 22 avril 2008, lors de la rituelle séance des questions orales au gouvernement. Ce jour-là, sans crier gare, elle dénonce les niches fiscales qui permettent aux plus riches d’échapper à l’impôt. Les députés de la majorité n’en croient pas leurs oreilles. Ceux du PS lui font une standing ovation. C’est le monde à l’envers ! François Fillon est agacé. À quoi joue la parlementaire ? Elle révélera plus tard que la question avait été suggérée par l’Élysée… Gilles Gaetner
Ecolos : guerre à l'atome, par Fabrice Madouas. Des cantonales à la marseillaise, par Jean-Michel Verne. Présidentielle : l'enjeu sécuritaire, par Fabrice Madouas. Peillon, un philosophe dans l'arène, par Valentin Goux. "Parvis des gentils", dialogue avec les non-croyants, par Laurent Dandrieu. Le Pentagone sous pression, par Sophie Bellemanière. Coup de spleen outre-Rhin, par Caroline Bruneau. Strindberg entre génie et névrose, par Alfred Eibel. Littérature jeunesse : talents nordiques, par Virginie Jacoberger-Lavoué. S'évader entre mer et golf, par Virginie Jacoberger-Lavoué.
Royal hors jeu ; Loppsi 2 amputée ; Nationalité : l'UMP divisée ; Renault : fin d'un cauchemar ; Rixe meurtrière à Asnières ; et bien d'autres chose encore...