Le président américain Barack Obama a enfin annoncé qu’il n’excluait aucun scénario de règlement du problème libyen, politique ou militaire. C’est la première fois que la Maison Blanche le déclare aussi directement.
Hélas, l’opposition n’arrive pas à renverser rapidement Mouammar Kadhafi et à faire la révolution en limitant le nombre de victimes. On assiste certainement au recours à la tactique visant à faire fuir Kadhafi en exerçant sur lui une pression de l’extérieur et de l’intérieur. En recourant à la diplomatie, aux sanctions et aux moyens militaires. La diplomatie et les sanctions ont déjà été utilisées. Désormais, l'utilisation de l’arsenal des moyens militaires apparaît également comme une solution.
"Intervention libérale"
Auparavant, on aurait appelé cela la "diplomatie de la canonnière", mais aujourd’hui cette expression ne convient plus tout à fait. On s’est souvenu du terme "interventionnisme libéral." Et tout commence à rappeler le "schéma yougoslave." On semble revivre les bombardements de 1999.
Et même les "instruments" sont parfaitement identiques. Même les navires. Même le mois coïncide: les bombardements de la Yougoslavie par les Etats-Unis et l’OTAN ont commencé le 24 mars. Il ne reste plus qu’à attendre la création d’une zone d’exclusion dans l’espace aérien de la Libye (ce qui a été fait à l’égard de la Yougoslavie).
Les consultations à l’ONU se tiennent tous les jours et des événements surprenants peuvent être observés dans cette "arène." On a bien sûr le droit de haïr Kadhafi de toutes ses forces (ou en tous cas ne pas apprécier le dictateur à demi-fou), mais au sein de l’ONU on assiste à des débordements étranges, la hâte et la perfidie. Par exemple, le procureur général de la Cour pénale internationale pénale, l’Espagnol Luis Moreno-Ocampo a annoncé le 3 mars que la Cour a "pris bonne note" du cas Kadhafi et de ses fils, et qu’elle ouvrait une information judiciaire sur l’éventuel violation des droits de l’homme. Formellement, il a raison: le 26 février la Conseil de sécurité des Nations Unies a ordonné l’enquête. Etant donné que la Libye n’est pas signataire du Statut de Rome de la Cour, seul le Conseil de sécurité peut autoriser ce genre de démarche.
Le plus intéressant est que la résolution a été approuvée à l’unanimité par les 15 membres du Conseil de sécurité, dont trois membres permanents: les Etats-Unis, la Russie et la Chine. Les Etats-Unis et la Russie n’ont pas ratifié le Statut de Rome, ne reconnaissent pas sa juridiction et, par conséquent, ne font pas juridiquement partie des membres du Statut. Ils émettent des réserves concernant le droit de la Cour de juger leurs citoyens. Quant à la Chine, elle ne reconnaît pas la Cour du tout. Les Américains ont même insisté pour que la résolution comporte une clause stipulant que leurs citoyens ne sont pas soumis à la juridiction de la Cour. Au cas où ils devraient débarquer en Libye avec une mission militaro-humanitaire. Ce n’est plus de la perfidie, c’est de l’hypocrisie pure et dure: on juge tout le monde, mais on ne peut pas nous juger.
Les forces d'intervention en Libye sont pratiquement prêtes
Depuis la fin de la première semaine de février, une importante concentration militaire des Etats-Unis et de l’OTAN s’est formée au large des côtes libyennes. Le porte-hélicoptère d’assaut américain USS Kearsarge, le bâtiment de débarquement USS Ponce et le sous-marin nucléaire USS Scranton ont déjà traversé le canal de Suez et sont arrivés le 4 mars dans le golfe de Syrte. Tous font partie du groupe de débarquement méditerranéen de l’unité tactique de la marine américaine sous le commandement du porte-avions USS Enterprise. Ce dernier se trouve actuellement en mission au Nord de la mer Rouge. La Libye est à portée immédiate.
Seules la Russie et la Chine se prononcent ouvertement contre l’intervention militaire. Les autres membres du Conseil de sécurité possédant le droit de veto "n’excluent aucun scénario", mais reconnaissent que la sanction de l’ONU est nécessaire pour intervenir.
Les déclarations sur la nécessité de l’accord du Conseil de sécurité pour l’intervention militaire est une sorte de mantras à l’ONU qui précèdent une rupture décisive avec les normes du droit international.
Et cela ressemble également à tout ce qui a précédé l’opération en Yougoslavie Force alliée, selon la codification OTAN, ou Ange miséricordieux, selon la codification américaine. Au printemps 1999, la Russie et la Chine ont bloqué la sanction de l’intervention militaire contre la Yougoslavie. L’OTAN a commencé les bombardements sans aucune autorisation, en violant la Charte des Nations Unies, en n’obéissant qu’à ses propres Statuts. Et de toute manière ces Statuts ont reçu une interprétation tellement "large", que toute ingérence peut désormais se faire car tel est le bon plaisir des pays membres. Le fait est que la Yougoslavie n’avait attaqué aucun pays de l’OTAN, et la situation dans le pays ne présentait aucun danger pour l’Alliance. D’ailleurs, la décision de bombarder a également été prise par un président démocrate, Bill Clinton, et non pas par un républicain sanguinaire. Les mauvaises langues affirment toujours que la "pacification yougoslave" était nécessaire pour détourner l’attention de l’opinion publique des Etats-Unis du scandale lié à Monica Lewinsky, au mensonge du président au Congrès et à la perspective de sa destitution.
Ce n’est pas le cas de Barack Obama. Au contraire, il a déjà deux guerres "sur le dos", et n’en a pas besoin d’une troisième. Mais la pression exercée sur la Libye, visant à faire fuir Kadhafi, ne constitue pas une menace de troisième guerre. Kadhafi a tellement épuisé ses propres ressources que seules les forces dépendant désespérément du régime le soutiennent.
Par contre, Barack Obama pourrait devoir faire face à un problème plus grave que le Kosovo: l’augmentation des prix du pétrole menace déjà de stopper le rétablissement économique et, par conséquent, de réduire considérablement ses chances d’être réélu l’année prochaine. On ne plaisante pas avec ce genre de choses.
Encore un peu de sang et ça ira
Pour l’instant la concentration des bâtiments de guerre au large de la Libye est une simple démonstration de force, un moyen de pression. Toute guerre ou intervention nécessite des raisons. Ou des prétextes. La guerre en Afghanistan avait une très bonne raison: les attentats du 11 septembre 2001 à New York. George W. Bush n’avait qu’une seule solution: l’invasion. La guerre en Irak n’avait aucune raison valable, mais le prétexte a été fabriqué: il s'agissait de la prétendue création par Saddam Hussein d'armes de destruction massive. Il s’est avéré que c’était un mensonge du début jusqu’à la fin.
L’invasion de la Libye n’a aucune justification juridique internationale. Pour l’instant.
Mais les actions de Kadhafi pourraient donner des raisons de le faire. Personne ne parle pour le moment d’intervention militaire. Mais nul ne nie sa probabilité. Les déclarations du type "il est trop tôt pour parler des actions militaires" sont accompagnées par le refrain disant que si l’effusion de sang continue, rien ne peut être exclu. Cela ressemble à "encore un peu de sang et on ne se retiendra plus."
Des communiqués en provenance de la Libye parlent déjà de "l’offensive des forces fidèles à Kadhafi" contre les villes rebelles à l’Est du pays et des centaines de morts.
Il faut "pousser" Kadhafi encore un peu à réprimer les villes révoltées, et il y aura suffisamment de sang pour l’invasion. Les congressistes américains républicains exigent directement l’intervention.
Les préparatifs actuels en mer Méditerranée ne sont pas un simple "redéploiement des forces" de la marine américaine juste au cas où. Les préparations militaires ont toujours une certaine "masse critique", une limite, au-delà de laquelle les actions sont inévitables.
Les composantes matérielle et financière sont pratiquement prêtes pour franchir cette limite. Les navires qui mouillent au large des côtes libyennes ne sont pas des boîtes d’allumettes. Le porte-hélicoptère USS Kearsarge est l’un des plus grands bâtiments de débarquement d’attaque de cette classe, ayant un déplacement d’eau de 40.000 tonnes et une longueur de 253 mètres. Il embarque à son bord plusieurs dizaines d’hélicoptères, de missiles, d’engins de débarquement, plus de 2.000 fantassins de marine. Qu’il soit dit en passant, c’est le même Kearsarge qui en 1999 opérait près des côtes yougoslaves, débarquait les troupes de marines, de renseignement et de sabotage. Les premières forces américaines qui ont touché le sol yougoslave ont été débarquées par ce bâtiment. Le bâtiment de débarquement USS Ponce, ayant un déplacement d’eau de 17.000 tonnes, a également participé à l’opération en Yougoslavie. De même que le sous-marin nucléaire USS Scranton. Ces classes d’engins sont dotées de missiles de croisière, mais le plus important, ils sont spécialement adaptés pour des missions secrètes de débarquement et de sabotage près des côtes de l’ennemi.
Les bombardements de la Yougoslavie en 1999 n’étaient pas conduits seulement par des porte-avions (à l’époque l’USS Theodore Roosevelt), mais également par les bases aériennes italiennes et françaises et les porte-avions français et britanniques. Et toute cette "armada" est aujourd’hui bien plus proche de la Libye que de la Yougoslavie de l’époque.
D’ailleurs, Londres a déjà annoncé qu’il envoyait pour le sauvetage d’environ 20 pétroliers britanniques, coincés quelque part au Sud-Est de la Libye, des unités de la force spéciale SAS. C’est l’équivalent du Navy Seals américains ou de l’unité Alpha russe.
Ce texte n’engage pas la responsabilité de RIA Novosti
Le Premier ministre britannique, David Cameron, a mis en garde, mardi, contre toute inaction dans la crise libyenne, après s'être entretenu avec le président des États-Unis, Barack Obama, de la possibilité d'imposer une zone d'exclusion aérienne au régime du colonel Kadhafi. David Cameron a indiqué avoir discuté avec son proche allié de "ce que nous devons prévoir au cas où (les violences) continueraient, et au cas où (Muammar Kadhafi) ferait des choses horribles à son peuple". "Nous ne pouvons pas rester inertes et laisser cela se produire", a insisté à l'antenne de la BBC David Cameron, dont le pays prépare, avec la France, un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU imposant une zone d'exclusion aérienne en Libye.
Cette possibilité a en particulier été évoquée par Barack Obama et David Cameron, a souligné la Maison-Blanche, selon laquelle ils ont parlé de "toute la gamme des actions possibles face aux violences en Libye". Les deux responsables "se sont mis d'accord pour aller de l'avant dans la planification - y compris au sein de l'Otan" - de ces mesures, qui comprennent "la surveillance, l'aide humanitaire, l'application de l'embargo sur les armes et une zone d'exclusion aérienne", selon la même source.
La secrétaire d'État Hillary Clinton a toutefois fait remarquer, mardi, qu'une zone d'exclusion aérienne devrait être décidée par l'ONU, et non par les États-Unis. "Je pense qu'il est très important que ce ne soit pas une entreprise menée par les États-Unis, parce que (le soulèvement actuel) vient des Libyens eux-mêmes", a déclaré mardi Hillary Clinton à la chaîne de télévision britannique Sky News. "Nous pensons qu'il est important que ce soient les Nations unies qui prennent cette décision" éventuelle de créer une zone d'exclusion aérienne, a précisé la responsable de la diplomatie américaine.
Complexité
Mais un tel dispositif semble se heurter aux réticences de la Chine et de la Russie, deux pays disposant d'un droit de veto au Conseil de sécurité. Le président Obama a appelé le colonel Kadhafi à quitter le pouvoir, mais son administration - les exemples d'Afghanistan et d'Irak en tête - a renâclé à s'engager sur la voie d'une action armée. L'imposition d'une zone d'exclusion "est une option que nous prenons en considération, mais c'est aussi une (option) qui est complexe", a déclaré mardi le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney.
La semaine dernière, le secrétaire à la Défense, Robert Gates, avait estimé qu'une interdiction de survol du territoire libyen signifiait qu'il faudrait d'abord "attaquer la Libye". Une zone d'exclusion aérienne serait "extraordinairement compliquée" à mettre en oeuvre, avait déclaré de son côté l'amiral Michael Mullen, chef d'État-major interarmées. Un porte-parole du Pentagone avait ensuite assuré que ces déclarations ne traduisaient pas une hostilité des responsables envers un tel dispositif, seulement leur prudence.
Le sénateur démocrate Carl Levin, chef de la commission de la Défense de la chambre haute du Congrès américain, a remarqué mardi que l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne pourrait déboucher sur "des résultats négatifs" pour les États-Unis, en particulier le risque de voir "se retourner contre (eux) certaines de ces révolutions démocratiques dans le monde arabe". L'influent sénateur républicain John McCain, favorable à une zone d'exclusion aérienne, a toutefois estimé mardi que la "meilleure manière" d'obtenir le départ du colonel Kadhafi était de faire basculer dans l'opposition ses plus proches collaborateurs.
Laurent Wauquiez vilipendait récemment Dominique Strauss-Kahn, lâchant à son propos un lapidaire « c’est Washington », et soulignant combien la mondialisation qu’il prône est sans « saveur », et « se joue dans des grandes capitales internationales », contrairement à celle de Sarkozy, dont la mondialisation en voit de toutes les couleurs, en savoure toutes les saveurs, en hume tous les bouquets d’odeurs, bien qu’il soit connu que l’argent n’en a pas.
A ce propos, un autre diction populaire vient de suite aux lèvres : « C’est l’hôpital qui se fout de la charité ».
Si l’on écoutait ces gens, qui se veulent proches du peuple d’en bas, de la France profonde, quitte à lui emprunter le parler relâché que les habitants des beaux quartiers mettent volontiers dans sa bouche quand ils veulent s’encanailler (« c’est pas la Haute-Loire »), on les croirait sortis de quelque affiche néo-pétainiste, au grand dam d’une gauche ravie d’enfiler son rôle « résistant » dans cette pièce éculée qu’on nous joue depuis la fin de la dernière guerre.
L’écart semble si béant, entre le discours et la réalité, qu’on en resterait béat. Sarkozy n’est-il pas, à sa grande satisfaction, appelé « Sarko l’Américain » ? Depuis toujours n’a-t-il pas juré que par ce qui se passait outre-atlantique, prenant comme modèle le projet civilisationnel du Nouveau monde, son individualisme cynique, son admiration de la loi du plus fort, son matérialisme naïf, son rejet de la sophistication européenne, son culte du fric roi ?
Alors, Mammon ou Dieu ?
Sarkozy s’est sans cesse présenté comme un Chrétien, un catholique fervent, bien que toute sa personne, ses mœurs, ses habitudes, ses goûts, ses alliances laissent un sentiment de doute. Mais, rétorquera-t-on, ce ne serait pas la première fois qu’un homme d’importance, un dirigeant, s’éloigne dans sa pratique des principes de sa foi. Cela s’est vu dans notre histoire, et ce n’est certes pas la peine d’en faire un fromage. Pour ne pas s’étendre sur ce sujet des relations entre l’action, pétrie de compromis, et le for intérieur, qui est une question personnelle, et, éventuellement, entre le croyant et son confesseur, s’il en a un, résumons en disant que Sarkozy est un catholique qui a pris au sens littéral, dans son acception la plus forte et la plus concrète, la plus charnelle, l’affirmation de Pie XI qui soulignait les racines juives du christianisme. Certes, mais au-delà des signes d’évidente sympathie pour le peuple élu, qui dépassent les simples paroles, pourquoi cette débauche de signes en direction de l’Eglise ? Pourquoi s’être rendu de façon aussi spectaculaire, en décembre 2007, au Vatican, accolé par l’humoriste Bigard et le curé blouson noir Gilbert (pour faire « cour des miracles », sans doute), avoir processionné à la basilique Saint- Jean- de- Latran, en devenir chanoine d’honneur, contrairement à Chirac qui avait refusé d’assister, à Reims, à la messe de Jean-Paul II ?
On pourrait à ce compte réactualiser le Roman de Renart, et désigner du doigt la duplicité du goupil, qui se pare volontiers de la pelisse du pèlerin.
Justement, le rabbinagrobis était dernièrement au Puy, l’un de ces lieux sacrés d’où partaient pour Saint Jacques de Compostelle les pénitents de jadis. Occasion pour récidiver dans les patenôtres et autres tropes attendues : « La chrétienté nous a laissé un magnifique héritage de civilisation - président de la République laïque, je peux dire cela - et le premier devoir est de conserver et restaurer cet héritage » Nicolas Sarkozy, faut-il le rappeler, est le président d’une république, dont l’esprit républicain a été depuis longtemps, comme la colombe du Saint-Esprit, flingué par les « modernistes », les « contemporains », ces nouveaux barbares, terriblement efficaces, derrière les pas desquels aucune herbe ne repousse, qui ne se soucient du « patrimoine » que s’il sert au tourisme, qui voient les identités comme des costumes folkloriques parant les stands d’un immense parc d’attraction mondial, qui souscrivent donc au déracinement universel, au projet d’infantilisation économique global, pour lequel le passé, et singulièrement la « Vieille Europe », est à l’origine d’un Mal, d’un péché dont il faut absolument se défaire pour parvenir au grand Soleil de l’utopie consumériste, inodore, incolore et mortellement abstrait.
On ne comprend pas alors quel jeu est celui de Sarkozy, et on est tenté de se demander s’il n’est pas partisan, par exemple, à la suite des néocons américains, d’un christianisme occidentalisé agressif, conquérant, d’un improbable fondamentalisme à la française, d’une espèce d’évangélisme à la sauce gauloise.
On pourrait croire alors que la revendication sans complexe d’un enracinement dans la « France des terroirs » vise avant tout à « siphonner » des voix de Marine Le Pen, bien que cette dernière se réclame d’une laïcité clairement assumée. Quel est alors la finalité de la manœuvre, quand on saisit par exemple la lourde allusion à une restauration de la cathédrale du Puy, qui a été financée à hauteur de 8 millions d’euros par l’État ?
Dans le même temps, Copé a promis que l’UMP présenterait «des solutions» sur la laïcité et la place de l’islam. On sait que la question centrale qui grève ce « débat » est l’existence de la loi de 1905, dite de « séparation de l’Eglise et de l’Etat », qui interdit le financement par les pouvoirs publics d’édifices à caractère religieux. Or, la construction de mosquées en France présente des problèmes quasiment insolubles, étant donné le nombre de musulmans pratiquants dans le pays et cette impossibilité législative de les pourvoir de lieux de cultes.
Les tartufferies de notre président ne viseraient-elles pas à préparer les esprits à une révision de la loi de laïcité, en se garantissant du côté des catholiques ?
Comment le FBI, le PS et Estrosi ont mis le Net sous surveillance
08/03/2011 17:23
Comment le FBI, le PS et Estrosi ont mis le Net sous surveillance
Le décret sur la "conservation des données de connexion" est la conclusion logique d’une dérive sécuritaire entamée il y a 10 ans maintenant, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. En voici l'histoire.
A 5 ans, j'ai gagné un poste TV. A 15, je voulais faire du ciné. A 17, je lançais un fanzine, underground. A 20, une revue, expérimentale. A 25, un journal gratuit, sur les "arts de l'écran". A 28, je découvrais le Net. Journaliste internet depuis 1999, j'enquête sur la montée en puissance de la société de surveillance, la façon qu'ont internautes et hackers de défendre nos libertés, et fais partie du pôle DataJournalism d'OWNI. Depuis la fin de Transfert.net, j'écris aussi sur InternetActu.net, LeMonde.fr (Bug Brother), Facebook & Twitter.
Vous imaginez une démocratie où la loi oblige les opérateurs de transport en commun et sociétés autoroutières à installer mouchards et caméras pour garder la trace, pendant un an, des endroits que les gens ont visités, de comment ils y sont allés, des personnes qu’ils ont rencontrées, et de ce qu’ils ont pu échanger ou partager ? Ce pays, c’est la France de 2011.
Un décret publié au JO le 1er mars contraint les fournisseurs d’accès à l’internet, les hébergeurs et prestataires de services web et de réseaux sociaux à conserver les données permettant d’identifier qui sont les gens qui vont sur l’internet, ce qu’ils y font, quand, et comment.
Ce décret Big Brother “relatif à la conservation des données de nature à permettre l’identification de toute personne physique ou morale ayant contribué à la création d’un contenu mis en ligne“, est la conclusion somme toute logique d’une histoire commencée il y a près de 20 ans et qui s’est formidablement accélérée au lendemain des attentats du 11 septembre 2001.
Une demande pressante du FBI
L’histoire de la surveillance des internautes commence en 1993, alors que le web est en train d’exploser. En juin de cette année, on dénombrait 130 sites Web, et 623 en décembre. Les premiers navigateurs, Lynx, puis NCSA Mosaic, font exploser les usages, qui croissent à un rythme annuel de 341 634 %.
Cette même année, les autorités américaines commencent à mener une intense activité diplomatique afin de persuader les pays européens et l’OCDE de déployer des mesures de surveillance et d’interception des télécommunications, sous les auspices d’une organisation d’experts européens et américains, ILETS (pour Interception Law Enforcement Telecommunication Seminar).
Fondée par le FBI, son existence fut révélée par Duncan Campbell, dans le rapport que le parlement européen lui avait demandé de consacrer, en 1999, au réseau Echelon anglo-saxon d’interception des télécommunications.
Ses travaux débouchèrent, en 1995, sur l’adoption d’une résolution européenne relative à l’interception légale des télécommunications, largement inspirée du Communications Assistance to Law Enforcement Act (CALEA) américain, adopté en 1994, là aussi à l’initiative du FBI, afin d’imposer aux compagnies téléphoniques et aux fournisseurs d’accès internet de modifier leurs infrastructures pour faciliter la surveillance des réseaux.
Dans la foulée, ENFOPOL (pour “ENFOrcement POlice“), groupe de travail réunissant les ministères de l’intérieur des pays membres de l’Union considéré par certains comme la réponse européenne à l’organisation anglo-saxonne ECHELON, tente de définir les modalités techniques et standards de cette surveillance préventive des télécommunications.
Après avoir notamment proposé d’imposer la communication aux autorités des mots de passe des internautes, ou encore la présences de “backdoors” (portes dérobées) dans les logiciels et systèmes de cryptographie, le Parlement européen décida finalement de s’opposer à la conservation des traces de connexion, en juillet 2001, au motif que cela reviendrait à “donner carte blanche dans l’intrusion dans la vie privée des citoyens, en dérogation des droits de l’homme et des libertés fondamentales“, comme le rapporta alors ZDNet :
Le comité du Parlement européen a notamment précisé que des mesures de surveillance électronique doivent être «entièrement exceptionnelles, basées sur une loi spécifique et autorisées par une autorité judiciaire compétente dans le cas de personnes individuelles». Toute forme de surveillance électronique sur une large échelle devrait être interdite, tranche le comité.
“Légalité républicaine” vs “ère du soupçon”
Deux mois plus tard, les attentats du 11 septembre 2001 allaient tout changer, dans le monde entier, entraînant nombre de pays à renforcer leurs boîtes à outils sécuritaires, au nom de l’anti-terrorisme.
En France, le gouvernement socialiste qui, depuis 1997, cherchait à border la droite sur le terrain de la lutte contre l’”insécurité“, modifiait ainsi dans l’urgence son projet de loi relative à la sécurité quotidienne (LSQ), pour notamment contraindre les fournisseurs d’accès à l’internet à stocker, pendant un an, les traces (“logs“) de ce que font les internautes sur les réseaux, et ce quand bien même il n’a jamais été formellement prouvé que les terroristes avaient utilisés le Net pour communiquer (voir Terrorisme : les dessous de la filière porno).
De nombreuses associations avaient alors dénoncé des “mesures d’exception” instaurant une ère du soupçon faisant de tout citoyen un “présumé suspect” qu’il convenait de placer, par principe, sous surveillance.
Signe de la fébrilité des parlementaires, le sénateur socialiste Michel Dreyfus-Schmidt avait d’ailleurs vendu la mèche, avec un lapsus lourd de sous-entendus admettant que la France sortait du cadre de la “légalité républicaine” :
« Il y a des mesures désagréables à prendre en urgence, mais j’espère que nous pourrons revenir à la légalité républicaine avant la fin 2003 ».
Conscient du fait que les législations anti-terroristes se doivent d’être sévèrement encadrées, l’article 22 de la LSQ précisait en effet que les mesures anti-terroristes rajoutées en urgence dans la foulée des attentats, et donc ce placement sous surveillance des internautes, ne devaient courir que jusqu’au 31 décembre 2003, date à laquelle un “rapport d’évaluation sur l’application de l’ensemble de ces mesures devait permettre au Parlement de statuer sur leur prorogation, ou non.
Quand l’exception devient la norme
Le Parlement n’eut pas le temps de demander ni d’examiner quelque rapport d’évaluation que ce soit. Le 21 janvier 2003, un amendement déposé par Christian Estrosi, après avis favorable de Nicolas Sarkozy, à son projet de Loi sur la sécurité intérieure (LSI, ou “Loi Sarkozy II“), dont il était le rapporteur, grave dans le marbre, sans aucun débat et en moins d’une minute, le principe de surveillance préventive des internautes. Verbatim :
M. Christian Estrosi, rapporteur. Prorogation ou pérennisation ? Dans l’article 17 du projet du Gouvernement, il n’est question que de proroger. Dans mon amendement, par contre, je propose de pérenniser certaines des dispositions visées, celles qui touchent à la conservation et au déchiffrement des données informatiques, c’est-à-dire à l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication par la cybercriminalité.
Je vous ai soumis précédemment un amendement tendant à instituer de nouveaux délits pour donner à la police des moyens d’action dans la lutte contre la cybercriminalité et les réseaux qui s’y rattachent.
Il me paraît justifié de profiter de l’examen de cet article pour pérenniser des dispositions qui seront de plus en plus utiles à l’avenir, aux forces de l’ordre pour mener à bien leurs investigations en matière de lutte contre toutes les formes de trafics : drogue, armes, pédophilie, prostitution, blanchiment d’argent.
M. le président. Quel est l’avis du Gouvernement ? M. le ministre de l’intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales. Favorable. M. le président. Je mets aux voix l’amendement n° 86. (L’amendement est adopté.) “
Avec l’adoption de l’amendement Estrosi, soulignait ainsi la Ligue Odebi dans ses Logs pour les nuls, “la mesure d’exception consistant initialement à enregistrer tous les faits et gestes des internautes à des fins de lutte anti-terroriste, pour les mettre à disposition de l’autorité judiciaire, est devenue une mesure définitive, donc totalement séparée de l’existence ou non d’une menace terroriste“.
Extension du domaine des écoutes
En 2004, la loi pour la confiance dans l’économie numérique LCEN) étend l’obligation de conservation des données de connexion aux hébergeurs et responsables des sites et services web, qui doivent détenir et conserver “les données de nature à permettre l’identification de quiconque a contribué à la création du contenu ou de l’un des contenus des services dont elles sont prestataires“.
En janvier 2006, la loi relative à la lutte contre le terrorisme (LCT), présentée par le ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkozy, élargit l’obligation de conservation des “données de trafic” aux cybercafés, et prévoit de permettre aux services anti-terroristes de pouvoir y accéder en dehors de tout contrôle de l’autorité judiciaire, mais après avis d’une personnalité qualifiée placée auprès (et dépendant) du ministre de l’intérieur.
Le 15 mars 2006, une directive européenne sur la conservation des données définit la liste de ce que les fournisseurs de services de communications électroniques doivent logguer, suivie, en France, le 24 mars 2006 d’un décret “relatif à la conservation des données des communications électroniques“. Les FAI et les opérateurs de téléphonie sont désormais tenus de pouvoir tracer et identifier :
la source et l’utilisateur de chaque communication
son ou ses destinataires
la machine utilisée pour communiquer
le type, la date, l’heure et la durée de la communication
les “données relatives aux équipements terminaux de communication utilisés (et) aux services complémentaires demandés ou utilisés et leurs fournisseurs“
la géolocalisation des équipements de communication mobile utilisés.
En 2007, le ministère de l’intérieur mettait en place, en toute discrétion (dixit Le Figaro) et entre les deux tours des présidentielles, une nouvelle plate-forme d’interception, en temps réel, des données de connexion des mails et des textos, à l’intention des services de renseignement :
Qu’il s’agisse d’un appel sur mobile, d’un courriel envoyé par Internet ou d’un simple texto, les « grandes oreilles » de la République peuvent désormais savoir qui a contacté qui, où et quand.
“L’internet est un moyen de se cacher”
Problème : de plus en plus de connexions sont chiffrées, empêchant les grandes oreilles de savoir qui fait quoi sur les réseaux, comme l’expliquait l’an passé Bernard Barbier, “directeur technique” de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE).
A son arrivée dans les services spéciaux en 1989, “l’objectif, c’était le téléphone” : des numéros, localisés et limités en terme de relais d’informations (fax, télex ou voix), à bas débit (”un million de communications simultanées, c’est pas beaucoup pour nous”), et rarement chiffrés. Le recours à la cryptographie servait d’ailleurs d’alerte, car seuls les diplomates, les militaires ou les services secrets chiffraient leurs communications, “et notre job était de les casser, et on devait traiter entre 100 et 1000 documents par jour”.
Aujourd’hui, la couverture en téléphonie mobile est quasi-mondiale, le débit a considérablement changé (de l’ordre de 1 milliard de communications simultanées), et de plus en plus de services et de flux sont chiffrés (BlackBerry, Skype, Gmail -depuis l’attaque des Chinois), sans même que l’utilisateur ne s’en rende compte et, à terme, l’ensemble des télécommunications seront probablement chiffrées.
Dans le même temps, souligne Bernard Barbier, “même les méchants se mettent à communiquer” : souvent jeunes, instruits, “tous les apprentis terroristes utilisent la crypto : pour eux, l’internet est un moyen de se cacher : ils savent qu’ils peuvent être écoutés, et donc se cachent dans la masse des utilisateurs de l’internet”, ce qui fait que “les cibles ont changé” :
“Nos cibles principales aujourd’hui n’utilisent plus le chiffrement gouvernemental ou militaire mais plutôt de la cryptographie grand public, car nous travaillons à 90% sur l’anti-terrorisme. Aujourd’hui, nos cibles sont les réseaux du grand public, parce qu’utilisés par les terroristes.”
Parallèlement, et au vu de l’explosion du volume des télécommunications, les services de renseignement et de police judiciaire s’intéressent plus au contenant qu’au contenu, afin de savoir qui communique avec qui, quand, pendant combien de temps, voire où, si la communication est géolocalisée :
“Et toutes ces méta-données, on les stocke, sur des années et des années, et quand on s’intéresse à une adresse IP ou à un n° de tel, on va chercher dans nos bases de données, et on retrouve la liste de ses correspondants, pendant des années, et on arrive à reconstituer tout son réseau.”
“Nous stockons tous les mots de passe”
“La mémoire humaine n’étant pas infinie, les utilisateurs utilisent souvent les mêmes mots de passe“, expliquait également Bernard Barbier, ce qui peut s’avérer très pratique pour identifier les apprentis terroristes qui utilisent les mêmes types ou bases de mots de passe lorsqu’ils interviennent sous leurs pseudonymes de guerre, la nuit sur les forums de discussion, que lorsqu’ils s’expriment, le jour, sous leurs vrais noms, sur les réseaux sociaux :
Ils mènent une double vie, mais ont les mêmes mots de passe. Et nous stockons bien évidemment tous les mots de passe, nous avons des dictionnaires de millions de mots de passe.
On comprend mieux pourquoi le décret sur la conservation des données “permettant d’identifier toute personne ayant contribué à la création d’un contenu mis en ligne“, publié 6 ans après l’adoption de la LCEN auquel il se réfère explicitement, prévoit précisément la conservation, non seulement des noms, prénoms, pseudos, identifiants, n° de téléphone, adresses postales et électroniques de ceux qui s’expriment sur le Net, mais également de leurs “mots de passe ainsi que des données permettant de les vérifier ou de les modifier“.
Les services de police et de gendarmerie ont en effet de plus en plus recours à des logiciels d’analyse criminelle (ANACRIM) afin, “par exemple, de rattacher les appels téléphoniques à des abonnés, les abonnés à leurs correspondants, les correspondants à leurs autres relations et ainsi de suite“.
C’est ainsi que les statisticiens, spécialistes du datamining, sont parvenus à exploiter des centaines de milliers de CDR (Call Data Recording), les fiches contenant toutes les données relatives à un appel téléphonique, afin d’identifier le café où se réunissaient les terroristes de l’attentat de Madrid en 2004.
C’est également ce pour quoi les mots de passe pourront donc aussi servir à identifier des internautes, comme le souligne Guillaume Champeau sur Numerama :
Avec ces méthodes, l’enquête peut devenir un véritable jeu de piste. Par exemple, si le suspect a pris soin de masquer son adresse IP et utilise une adresse e-mail jetable sur le lieu du crime, il sera peut-être possible pour les enquêteurs de trouver le même login (pseudonyme) sur un autre service en ligne, où la personne recherchée n’aura pas pris les mêmes précautions. La comparaison des mots de passe pourra peut-être alors confirmer qu’il s’agit bien de la même personne, auquel cas l’adresse IP utilisée pourra faciliter l’identification.
Les services anti-terroristes, qui ont le droit d’accéder aux données sans contrôle judiciaire, pourront ainsi plus facilement s’infiltrer sur les réseaux. Encore que : les terroristes n’utilisent guère les sites et réseaux sociaux hébergés en France, de même qu’ils passent rarement par des fournisseurs d’accès français, et l’obligation de conservation, et de transmission, des données de connexions prévus dans le décret ne s’applique pas aux forums et réseaux sociaux étrangers.
Il n’est, par contre, qu’à se souvenir de l’affaire Tarnac pour imaginer sans trop de difficulté les problèmes que cela pourrait engendrer dès lors que des policiers s’en serviraient pour infiltrer des “organisations de nature subversive susceptibles de se livrer à des actes de terrorisme ou d’atteinte à l’autorité de l’Etat“, notion pour le moins floue mais dont la surveillance fait explicitement partie des missions de la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI), le service de contre-espionnage français qui a fusionné les RG et la DST.
En attendant de tels éventuels dérives et dommages collatéraux, on aurait tort de verser dans la paranoïa, ne serait-ce que parce que conservation des données de connexion date donc de 10 ans maintenant et, comme le souligne Eric Freyssinet, chef de la division de lutte contre la cybercriminalité de la gendarmerie, “d’ores et déjà, dans ces situations et dans la plupart des cas, les enquêteurs parviennent déjà très facilement à identifier le bon interlocuteur“.
A contrario, il n’est pas vain de rappeler pour autant que normalement, dans un État de droit, on ne place sous surveillance que les individus soupçonnés d’avoir commis un crime ou un délit. Dans nos démocraties sécuritaires, tout citoyen est a contrario un suspect en puissance, qu’il convient de surveiller, de manière préventive, “au cas où“. Le problème est politique. Il en va de la “légalité républicaine“.
Après la Tunisie et l’Égypte, à qui le tour ? Dans nos contrées, un pays est particulièrement observé : le Maroc. Pour la Belgique (ainsi que, dans une large mesure, pour la France et les Pays-Bas), le Maroc n’est pas tout à fait un pays étranger. Des centaines de milliers de Belges possèdent la double nationalité et celle-ci n’est pas que de papier, tant leur identité marocaine est très généralement affirmée. Si l’équivalent des évènements tunisiens se produisait au Maroc, l’onde de choc en Belgique prendrait la forme d’un tsunami.
S’il semble inévitable que le Maroc soit touché par le vent de démocratisation qui vient de se lever, un scénario à la tunisienne me semble totalement exclu. Il faut lire dans le détail l’entretien accordé le 31 janvier par le prince Moulay Hicham (cousin germain du roi Mohamed VI) au quotidien El Païs. Il reste fort vague mais pointe justement la différence marocaine : l’existence d’un jeu de « médiations sociales » entre « le pouvoir politique et les masses », en ajoutant que « ces médiations sont sérieusement décrédibilisées et le jeu institutionnel qui les relie est largement verrouillé », comme le démontre la très faible participation aux dernières élections.
Je n’ai aucune sympathie pour le régime marocain qui réussit la performance de stériliser les ressources d’un pays riche de ressources humaines et naturelles, pris dans les rets d’une bureaucratie corrompue et détestée. Mais je lui tire mon chapeau pour sa capacité à récupérer toutes les contestations et à amortir tous les chocs possibles. Le virage a été pris à la fin des années 80, quant Hassan II, à la fin de son règne, a décidé d’en finir avec les « années de plomb ». Depuis, de multiples amortisseurs ont été mis en place, accordant un espace bien balisé à quelques contre-pouvoirs sous contrôle. Pointons-en quelques-uns.
1 Le système politique marocain est une combinaison d’autocratie dont le Roi « de droit divin » est la clé de voûte (il désigne le premier ministre et choisi les partis qui seront associés au pouvoir) et de régime parlementaire basé sur des élections où se présentent toute une panoplie de partis, depuis les islamistes jusqu’à la gauche radicale. Le Palais a toujours réussi à mettre la monarchie au-dessus du système des partis, en se protégeant du discrédit qui les a tous frappé, et à obtenir l’allégeance de chacun d’entre eux [1].
2 Le danger islamiste est conjuré non seulement par la personne royale qui est en même temps « commandeur des croyants » mais aussi par la mise sur orbite d’un parti « islamiste », le PJD (Parti de la justice et du développement), qui reconnaît toutes les prérogatives royales et accepte même d’auto-limiter ses succès électoraux pour ne pas embarrasser le Palais.
3 Le régime a très intelligemment géré le tournant d’après les années de plomb en mettant en place en 2003 l’Instance Équité et réconciliation, qui allait dédommager les victimes sans jamais nommer les bourreaux, et en en confiant la présidence à un ancien détenu infiniment populaire, Driss Benzekri. De nombreux autres anciens opposants furent convaincus de la sincérité de la démarche [2] et acceptèrent de s’en porter garants devant l’opinion internationale.
4 Le Maroc dispose désormais d’une presse libre, voire irrévérencieuse (au risque de la censure et de condamnations judiciaires). Bémol : cette presse est exclusivement francophone, le seul hebdomadaire arabe indépendant (Nichane, version arabe de Tel Quel), ayant cessé de paraître en 2010, victime d’un véritable sabotage.
5 Il existe désormais un mouvement associatif indépendant au Maroc, et celui-ci ne se prive pas d’être critique. Par exemple, l’AMDH, qui est pourtant un véritable poil à gratter pour le régime, agit au grand jour et ses dirigeants ne sont pas inquiétés.
6 Les Marocains de l’étranger, pour la plupart binationaux et donc citoyens de leur pays de résidence, sont l’objet d’un véritable quadrillage et d’entreprises de séduction systématiques. Les mandataires politiques sont particulièrement choyés, quel que soit leur parti, de même que les intellectuels et les hommes d’affaire, et beaucoup d’entre eux finissent par se comporter comme des ambassadeurs officieux de Sa Majesté.
La différence est donc fondamentalement la suivante : alors qu’en Tunisie ou en Egypte, le pouvoir avait fait le vide entre lui et le peuple, au Maroc il a accumulé des couches (les « médiations ») pour amortir les chocs. Moulay Hicham a sans doute raison quand il estime que celles-ci sont désormais décrédibilisées. La jeunesse marocaine, urbaine, éduquée et connectée au monde entier, ne sera plus jamais dupe. Mais il me semble que le pouvoir en place a encore quelques cartes dans sa manche avant de devoir « dégager ».
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[1] Ainsi, en 1998, à la fin de sa vie, Hassan II a compromis les héritiers de Mehdi Ben Barka en confiant à Abderrahmane Youssoufi, président du parti social-démocrate USFP, la direction du « gouvernement d’alternance » qui le discréditera comme parti d’opposition crédible.
[2] Comme l’opposant historique Abraham Serfaty, enfermé pendant 17 ans dans les prisons du régime, qui récupéra sa nationalité marocaine et pu finir paisiblement ses jours dans sa ville natale de Marrakech.
Dans l'affaire Cassez, du nom de cette française détenue par les autorités mexicaines, Martine Aubry appelle au boycott de l'Etat mexicain. La même première secrétaire du PS condamnait pourtant l'action du boycott il y a peu. Ah oui... Il ne s'agissait pas du Mexique mais d'Israël !
Florence Cassez est une française détenue au Mexique pour complicité d 'enlèvements. Elle vient de passer cinq ans en prison au Mexique et doit purger au total 60 ans de prison. Après tous les recours en appel, la peine a été confirmée par la justice mexicaine.
Vendredi, face à cette condamnation définitive, Martine Aubry, première secrétaire du PS français, a appelé à boycotter l’année du Mexique en France. Selon son communiqué, elle « propose dès maintenant aux collectivités locales dirigées par des socialistes de ne pas participer aux manifestations organisées dans le cadre de l’année du Mexique en France et d’annuler celles qui dépendent d’elles ». Elle demande également « avec force au gouvernement mexicain de prendre ses responsabilités »
Selon ses propos, nous pourrions alors penser qu'appeler au boycott n'est pas illégale en France.
Cette même Martine Aubry avait par contre déclaré, en novembre 2010, lors du diner du CRIF, l'institution représentant la communauté juive de France : « Je pense que ceux qui prônent le boycott se trompent de combat : au lieu de porter la paix, ils portent l'intolérance, ils portent la haine. Et quand on veut un chemin de paix, on ne commence pas par porter cela. »
Madame Alliot-Marie, actuelle ministre des Affaires étrangères a pour sa part déclaré récemment au journal Haaretz : « S’agissant des appels au boycott, je les condamne fermement. Quand j’étais ministre de la Justice, j’ai donné des instructions très claires demandant aux procureurs d’identifier et de signaler tous les actes de provocation à la discrimination, notamment les appels au boycott des produits israéliens. Ces appels sont illégaux au regard de la loi française. » (1)
En effet, selon le code pénal : « Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée. (Article 225-1 du Code Pénal)
Cette loi a déjà valu condamnation pour le maire communiste de Seclin, Jean-Claude Willem, qui avait décidé de boycotter les produits alimentaires israéliens des cantines de sa ville, pour protester contre la politique du gouvernement d’Ariel Sharon envers les palestiniens.
Mais il faut rappeler que les produits obtenus dans des localités qui sont placés sous administration israélienne depuis 1967, sont normalement interdits de vente dans l'Union européenne car cela représente une « appropriation de biens, non justifiée par des nécessités militaires et exécutée sur une grande échelle de façon illicite et arbitraire » (Art. 8, 2, a, iv de la Constitution européenne).
Nous ne rejettons pas les actions qui peuvent être mises en œuvre pour F. Cassez. Mais nous pouvons douter que Martine Aubry se fera attaquer en justice pour ses propos. Une fois de plus nous pouvons constater le « deux poids, deux mesures » des politiques français quand il s'agit de parler d'Israël et de lutter contre la politique discriminatoire de ce pays.
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Michèle Alliot-Marie vs Lyne Cohen-Solal : l'indignation sélective
20/02/2011 16:01
Ainsi, Michèle Alliot-Marie, actuelle locataire du Quai d’Orsay a pris une semaine de vacances aux frais aéroportés d’un de ses amis tunisiens, accusé d’avoir été un proche de l’ancien dirigeant Ben Ali. Lui assure qu’il en a surtout été la victime, allez savoir… Quoi qu’il en soit… Ah ! la Belle affaire !
La Tunisie, quoi qu’on en pense, c’est beau, mais c’est “cheap”, même si ce n’est pas forcément à la portée de toutes les bourses françaises. Preuve s’il en est des difficultés de l’époque, on est loin des diamants africains de Valéry Giscard d’Estaing ou du supposé compte bancaire de Jacques Chirac au Japon… voire des commissions occultes des frégates de Taïwan et autres petits profits non-déclarés à Bercy par nos gouvernants, toutes couleurs politiques confondues.
Pourtant, ça s’indigne comme jamais au Parti socialiste.
À moins, évidemment, que cela soit pour couvrir la condamnation qui vient d’être annoncée de Pierre Mauroy, ancien Premier ministre de François Mitterrand et de Lyne Cohen-Solal, adjointe de Bertrand Delanoë à la mairie de Paris.
Le tribunal correctionnel de Lille, après dix ans de procédure et d’efforts vains du Parquet pour classer l’affaire, les a finalement jugé coupables d’abus de confiance et de recel dans une affaire d’emploi fictif.
Est-il possible de faire un parallèle entre les traitements médiatiques de ces deux walkyries de la politique ? Certes, l’une a été à la Première femme française à diriger un parti d’importance en France qu’elle s’empressa toutefois de vendre à Nicolas Sarkozy au sein de l’UMP, ce qui lui assure depuis d’être Ministre sans interruption… L’autre n’est célèbre que pour être régulièrement battue aux élections dans le Ve arrondissement de Paname face à l’ancien maire Jean Tibéri.
N’empêche, les vacances en Tunisie de dame Alliot-Marie et de son compagnon, désormais tout autant ministre qu’elle, Patrick Ollier, n’ont, de fait, rien coûté aux contribuables français. Ce qui aurait été scandaleux, c’est que ce fut un avion tricolore qui fut réquisitionné pour leur excursion amoureuse…
Alors que ce sont les contribuables lillois qui assurèrent le quotidien de la camarade Cohen-Solal lorsqu’elle assouvissait ses ambitions électorales à Paris.
Il n’y a pas à dire, l’indignation est encore meilleure quand elle est sélective ! La preuve par les socialistes français.
Leur acharnement envers Michèle Alliot-Marie rendrait cette dernière sympathique, ce qui est bien un comble ! Et sans doute même un crime politique, finalement !
Lundi, 14 Février 2011
Michèle Alliot-Marie vs Lyne Cohen-Solal : l'indignation sélective
Dominique Strauss-Kahn est l'homme fort du FMI. Outre-atlantique, ce rôle lui donne une grande crédibilité auprès des Américains, qui sont nombreux à l'apprécier. Un atout supplémentaire dans la course à la Présidentielle 2012.
SIPA
Il y a trois ans, le quotidien américain USA Today demandait à Edwyn Truman, ancien secrétaire-adjoint aux affaires internationales au Trésor americain, son pronostic sur le prochain directeur général du Fonds Monétaire International (FMI). Quand le nom d’un certain Dominique Strauss-Kahn lui a été soumis, Mr Truman a répondu : « Il est relativement inexpérimenté en finance internationale comparé aux directeurs généraux passés du FMI. »
Contacté fin janvier, il n’en est plus aussi sûr : « Il est la bonne personne au bon moment. Il a géré la crise de façon très talentueuse et proactive, sans chercher à faire la Une des journaux ».
Pragmatisme
Pour beaucoup, DSK est l’homme qui a transformé un FMI moribond, discrédité dans les pays en développement, accusé d’empirer les crises qu’il est censée régler, en pierre angulaire du système financier mondial. Les observateurs interrogés par France-Soir louent son « pragmatisme », « sa pro-activité » et sa « vision ». La presse américaine considère qu’il n’a « jamais connu une aussi grande adulation ». Le magazine britannique The Economist notait en décembre dernier : « Que ce soit avec l’accroissement des ressources du FMI ou la coordination de plans de sauvetage pour la Grèce et l’Irlande, DSK a impressionné par son intelligence et son énergie – et bien sûr son charme multilingue (il parle français, allemand et anglais et a même dit une fois qu’il parlait indonésien dans sa jeunesse)».
La popularité d’un Français, étiqueté socialiste, dans le monde anglo-saxon peut surprendre. Pourtant, son pragmatisme plait. Déjà en 1999, un article du très libéral The Economist consacré à son départ de Bercy en pleine affaire de la MNEF était intitulé « Sad Adieu to DSK » (« Triste Adieu à DSK »).
A son arrivée au FMI fin 2007, certains considèrent le Français comme le dernier représentant d’un ordre condamné à la disparition – depuis sa création en 1944 par les accords de Bretton Woods, le fonds est dirigé par un Européen, ce que les pays émergents contestent. D’autres le voient comme un pion dont le placement résulte d’un calcul politique de Nicolas Sarkozy.
Un an après son entrée en fonction, il est plongé dans la tourmente, accusé de relations extraconjugales avec une subordonnée. Au moment où il est blanchi par une enquête indépendante sur un éventuel abus de pouvoir dans l’affaire, son conseil d’administration fustige une « sérieuse erreur de jugement » du Français.
Mais à la faveur de la crise, les grands argentiers de la planète se tournent vers lui pour sauver leurs économies. Au printemps de 2009, les dirigeants du G20 décident d’augmenter les ressources du FMI à 750 milliards de dollars. DSK coordonne les plans de sauvetage irlandais et grecs. Il s’implique dans la création d’un nouveau mécanisme européen de réponse aux crises économiques.
Un « Socialist »
Ses positions surprennent : Parfois, il sort de son rôle de conseiller financier mondial pour parler politique, comme en novembre dernier à Francfort, lorsqu’il appelle les gouvernements européens à davantage de transferts de souveraineté. Il créé de nouvelles possibilités d’emprunt, moins contraignantes, pour les pays les moins avancés, où le FMI et son orthodoxie libérale sont vus d’un mauvais œil. Il se dit, dans certains cas, favorable aux politiques de relance, quitte à étonner l’ancien secrétaire au Trésor américain, Larry Summers : « C’est la première fois en 25 ans qu’un Directeur général du FMI appelle à une augmentation des déficits budgétaires. C’est le signe que la situation est sérieuse ».
« C’est la première fois que quelqu’un d’aussi ‘en vue’ dirige le FMI » pour Mark Copelovitch, spécialiste de gouvernance internationale à l’Université de Wisconsin-Madison.
Certes, Dominique Strauss-Kahn ne fait pas l’unanimité. Récemment, certains dirigeants du Tea Party fustigeaient une institution dirigée par un « Socialist », un gros mot aux Etats-Unis. Mais moins de trois ans après son entrée en fonction, les critiques sont rares. Et la crise n’est pas la seule raison de son succès : « Le poste de Directeur général du FMI est un poste à la fois politique et technique, et Strauss-Kahn est l’ancien ministre de l’économie d’un pays européen et professeur d’économie, donc il incarne les deux aspects du poste. C’est rare », explique Domenico Lombardi, ancien membre du conseil d’administration du FMI et directeur de l’Institut de politiques économiques Oxford. « Sous Strauss-Kahn, le FMI a gagné en prestige politique. Il a apporté du caviar à l’institution. »
Dans son édition du 16.02.2011 le journal satirique français “Le Canard Enchaîné” épingle le ministre algérien de l’Environnement, Chérif Rahmani et son épouse.
L’hebdomadaire français révèle, en effet, que le ministre algérien, “inamovible des cercles du Pouvoir depuis 30 ans”, possède au moins trois propriétés immobilières dans le très chic quartier parisien du XVI arrondissement. Selon cette source, M. Rahmani possède un appartement de 85m2 à la rue Singer, un studio de 20m2 à la rue Lekain et un deux pièces de 31m2 à la rue des Sablons.
Une épouse entreprenante
Le journal français précise que ces trois propriétés sont regroupées au sein d’une société civile immobilière, la SCI Fomm détenue par l’épouse de M. Rahmani. “Le Canard Enchaîné” indique que tous ces biens ont été acquis au début des années 90 par des proches du ministre algérien, “y compris son chauffeur”, puis intégrés dans diverses SCI qui ont finalement atterri entre les mains de madame Rahmani.
Selon l'hebdomadaire parisien, Mme Rahmani, " Zoubida Bentahar, a passé sa vie dans l'administration, mais dans les étages en dessous, en commençant comme dactylo dans les années 70. Depuis, Zoubida Bentahar est rentrée dans la carrière, et son nom apparaît aujourd'hui, à coté de ceux d'amis de son mari, dans trois entreprises algériennes de promotion immobilière, d'hôtellerie ou autres".
L’hebdomadaire satirique donne aussi quelques détails sur la fortune du couple Rahmani en indiquant qu’il avait bénéficié, début 2000, d’une propriété de l’Etat qui accueillait l’ambassade du Pakistan à Alger pour “quelques kilos de dattes”. Une propriété que les Rahmani ont revendue 800.000 euros quelques années plus tard.
Chérif Rahmani participe au pouvoir depuis près de trente ans, en qualité de gouverneur puis de ministre dans tous les gouvernements. Il doit cette longévité, à sa proximité avec le général Toufik, le puissant patron de la police politique.alterinfo
Dominique Strauss Kahn «a abusé de sa position pour entrer en contact avec moi», écrit dans une lettre, révélée par l'Express, l'ancienne maîtresse de DSK au FMI, l'économise hongroise Piroska Nagy.
Quatre mois après été blanchi du soupçon d'abus de pouvoir par le conseil d'administration du Fonds monétaire international, suite à une liaison avec une employée, son directeur Dominique Strauss-Kahn est à nouveau hanté par «l'affaire Piroska Nagy». Dans une lettre, dont l'existence a été révélée mardi par le magazine l'Express, l'économiste hongroise, qui a été brièvement, en janvier 2008, la maîtresse de l'ancien maire de Sarcelles accuse le politique français écrit: «M. Strauss-Kahn a abusé de sa position pour entrer en relation avec moi.
Piroska Nagy. Crédit : bulletin du FMI
«Je n'étais pas préparée aux avances du directeur général du FMI. J'avais le sentiment que j'étais perdante si j'acceptais, et perdante si je refusais» poursuit Piroska Nagy ex spécialiste du Ghana au département Afrique du FMI. «Je crains que cet homme [DSK] n'ait un problème qui, peut-être, le rend peu apte à diriger une organisation où travailleraient des femmes», termine l'économiste qui officie désormais pour la banque européenne de reconstruction et de développement à Londres.
Le ton de la lettre est plus mordant que celui employé dans le rapport final des enquêteurs. Celui-ci évoquait «une relation physique consensuelle» entre les deux amants. Et l'Express de s'étonner que cette missive à charge, rédigée en octobre 2008, ne figure pas dans le rapport, qui a innocenté l'ancien maire de Sarcelles.
Cependant, un responsable de l'enquête, contacté par l'hebdomadaire, réfute toute négligence et souligne que «la lettre de Nagy a été prise en compte dans la préparation du rapport». Le document rendu fin octobre, par des avocats du prestigieux cabinet Morgan, Lewis et Bockius, conclut à «l'absence de harcèlement, de favoritisme et de tout autre abus de pouvoir» de la part du directeur général du FMI même s'il a commis une grave erreur de jugement». Autrement dit, Piroska Nagy n'a pas bénéficié de conditions préférentielles de la part du FMI lorsqu'elle a quitté l'institution à la faveur d'un plan de départ volontaire. De même, l'économiste n'a pas subi de la part de DSK des pressions pour partir.
DSK rabroue l'humoriste Stéphane Guillon
Mardi a été une rude journée pour le directeur du FMI, de passage à Paris. Quelques minutes avant l'apparition de DSK au 8h20 de France Inter, l'humoriste de la station, Stéphane Guillon est revenu dans sa chronique sur la réputation de séducteur prêtée à Dominique Strauss-Kahn. Evoquant «l'affaire Piroska Nagy», l'animateur détaillait un faux plan de secours destiné à protéger les employées de la radio d'éventuelles avances de l'ancien ministre de l'Economie et des Finances de Lionel Jospin.
Une fois à l'antenne, Dominique Strauss-Kahn n'a pas caché sa colère. «J'ai assez peu apprécié les commentaires de votre humoriste. Les responsables politiques ont le droit d'être critiqués par les humoristes, mais l'humour ça n'est pas drôle quand c'est principalement de la méchanceté», a lancé le socialiste.
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