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Créé le : 02/09/2007 21:02
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USA: la Cour suprême perplexe devant une plainte collective tentaculaire.Démocrassouille et dividendes .

30/03/2011 01:11



USA: la Cour suprême perplexe devant une plainte collective tentaculaire

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le 29.03.11 | 18h41

La Cour suprême des Etats-Unis a semblé perplexe mardi devant la possibilité d'autoriser une plainte en nom collectif de plus d'1,5 million d'employées et anciennes employées du géant de la distribution américain Wal-Mart pour discrimination salariale.
La Cour suprême des Etats-Unis a semblé perplexe mardi devant la possibilité...

La Cour suprême des Etats-Unis a semblé perplexe mardi devant la possibilité d'autoriser une plainte en nom collectif de plus d'1,5 million d'employées et anciennes employées du géant de la distribution américain Wal-Mart pour discrimination salariale.
Elle doit rendre sa décision d'ici fin juin.
La question est extrêmement sensible et la salle était comble mardi car quelle que soit la décision de la plus haute juridiction des Etats-Unis, rien ne sera plus jamais comme avant en matière de poursuites pour discriminations entre hommes et femmes dans les entreprises.
Si la Cour suprême se range du côté des plaignantes, la plainte en nom collectif la plus large de l'histoire serait déclarée recevable et un procès sans précédent se tiendrait, ou plus probablement, Wal-Mart signerait un chèque astronomique à ses employées. Mais quoiqu'il en soit, l'affaire en provoquera moult autres.
Si au contraire elle invalide la plainte en nom collectif, la Cour risque selon les plaignantes de limiter les recours des femmes affirmant être payées moins bien ou bénéficier de moins de promotions, à compétences égales, que leurs collègues masculins.
Mardi, pendant une heure d'intense débat, certains juges, notamment les trois femmes siégeant à la Cour mais aussi son président, nommé par George W. Bush, ont rappelé que "chaque semaine, paraît un article sur de nouvelles affaires de discrimination" chez Wal-Mart.
Mais le distributeur, premier employeur privé du pays, est un colosse: des dizaines de millions de clients passent chaque semaine par un des 3.400 magasins du groupe aux Etats-Unis. Wal-Mart réalise plus de 400 milliards de dollars de chiffre d'affaires dans le monde.
"La plainte couvre un plus grand nombre de personnes que tout le personnel en service dans l'armée de Terre, la Marine, l'armée de l'Air et les garde-côtes réunis", se plaît à rappeler le groupe.
Son avocat, Theodore Boutrous, a rappelé que "chaque employée n'a pas la même histoire" et qu'il y a pas suffisamment "d'éléments en commun" entre chacune pour justifier une seule et même action en justice.
Mais pour Joseph Sellers, qui représente les six premières femmes qui ont déposé plainte en 2001, "Wal-Mart donnait à ses directeurs locaux carte blanche" pour augmenter ou promouvoir les employés et "ce droit discrétionnaire était utilisé pour payer les femmes moins bien que les hommes".
"Pensez-vous que vous montrez vraiment que cette politique (de discrimination) était centralisée" chez Wal-Mart ?, a interrogé le juge ultra-conservateur Antonin Scalia, pour qui laisser la décision des augmentations et promotions à la discrétion de la hiérarchie locale est précisément à l'opposé d'une politique centralisée.
A l'extérieur des bâtiments de la Cour suprême, plusieurs dizaines de femmes manifestaient bruyamment, assurant que "Wal-Mart continue de discriminer".
Le juge Anthony Kennedy, qui fait souvent pencher la balance entre les conservateurs et les progressistes de la Cour, a semblé peu réceptif à l'idée qu'entre 500.000 et 1,5 million de femmes puissent toutes avoir subi le même préjudice. "Je ne suis pas sûre de voir où est l'illégalité", a-t-il notamment assuré.

AFP
http://www.elwatan.com/depeches/usa-la-cour-supreme-perplexe-devant-une-plainte-collective-tentaculaire-29-03-2011-118231_167.php
L'info en continu





L’« Opération Libye » et la bataille du pétrole : Redessiner la carte de l’Afrique .par Michel Chossudovsky

30/03/2011 00:45

L’« Opération Libye » et la bataille du pétrole : Redessiner la carte de l’Afrique .par Michel Chossudovsky


Partie II 


Cliquez sur le lien suivant pour lire la première partie : Insurrection et intervention militaire: Tentative de coup d'État des États-Unis et de l'OTAN en Libye?


L’intervention militaire menée par les États-Unis et l’OTAN contre la Libye comporte des implications géopolitiques et économiques d’une portée considérable.

 

La Libye est l’une des plus grandes économies pétrolières du monde : elle détient 3,5 % des réserves mondiales de pétrole, soit plus du double de celles des États-Unis.

 

L« Opération Libye » fait partie du programme militaire élargi au Moyen-Orient et en Asie centrale et qui consiste à prendre le contrôle et à s’approprier plus de 60 % des réserves mondiales de pétrole et de gaz naturel, y compris les tracés de pipelines et de gazoducs.

 

Les pays musulmans, incluant l'Arabie Saoudite, l’Irak, l’Iran, le Koweït, les Émirats arabes unis, le Qatar, le Yémen, la Libye, le Nigéria, l’Algérie, le Kazakhstan, l’Azerbaïdjan, la Malaisie, l’Indonésie et le Brunéi possèdent entre 66,2 et 75,9 % de toutes les réserves pétrolières, selon la source et la méthodologie d'évaluation. (Michel Chossudovsky, La « diabolisation » des musulmans et la bataille pour le pétrole, Mondialisation.ca, 7 janvier 2007).

 

Avec ses 46,5 milliards de barils de réserves prouvées (10 fois plus que l’Égypte) la Libye constitue la plus grande économie pétrolière du continent africain, suivie par le Nigeria et l’Algérie (Oil and Gas Journal). À titre de comparaison, les réserves de pétrole prouvées des États-Unis sont de l’ordre de 20,6 milliards de barils (décembre 2008) selon l’Energy Information Administration (U.S. Crude Oil, Natural Gas, and Natural Gas Liquids Reserves)

 

Les évaluations les plus récentes estiment les réserves pétrolières de la Libye à 60 milliards de barils et ses réserves de gaz à 1500 milliards de mètres cube (m3). Sa production de pétrole se chiffre entre 1,3 et 1,7 millions de barils par jour, bien en-deçà de sa capacité de production. Son objectif à plus long terme est de produire 3 millions de barils de pétrole et 2600 millions de m3 de gaz par jour, selon les données de la Compagnie pétrolière nationale (CPN).

Le BP Statistical Energy Survey (alternatif, 2008) estimait pour sa part les réserves pétrolières prouvées de la Libye à 41,464 milliards de barils à la fin de 2007, ce qui représente 3,34 % des réserves mondiales prouvées. (Mbendi  Oil and Gas in Libya - Overview). 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2011 Top African reserve holders

Le pétrole est le « trophée » des guerres menées par les États-Unis et l’OTAN

 

Une invasion de la Libye sous mandat humanitaire servirait les mêmes intérêts privés que l’invasion et l’occupation de l’Irak en 2003. L’objectif sous-jacent est de prendre possession des réserves de pétrole de la Libye, de déstabiliser la CPN et, en dernier lieu, de privatiser l’industrie pétrolière du pays, soit transférer le contrôle et la propriété de la richesse pétrolière libyenne dans des mains étrangères.

 

La CPN est au 25e rang des 100 compagnies pétrolières les plus importantes du monde. (The Energy Intelligence ranks NOC 25 among the world’s Top 100 companies. - Libyaonline.com)

 

L’invasion planifiée de la Libye, déjà en cours, fait partie d’une bataille plus vaste, la « bataille du pétrole ». Près de 80 % des réserves pétrolières de la Libye se trouvent dans le bassin du golfe de Syrte à l’est de la Libye. (Voir la carte ci-dessous)

 

La Libye a une économie remarquable (Prize Economy). « La guerre est bonne pour les affaires ». Le pétrole est le trophée des guerres menées par les États-Unis et l’OTAN.

 

Wall Street, les géants anglo-américains du pétrole et les producteurs d’armes étasuniens et européens seraient les bénéficiaires cachés d’une campagne militaire contre la Libye menée par les États-Unis et l’OTAN.

 

Le pétrole libyen constitue une aubaine pour les géants du pétrole anglo-américains. Alors que la valeur marchande du pétrole brut est actuellement bien au-delà des 100 dollars le baril, le coût du pétrole libyen est extrêmement bas, aussi bas que 1 dollar le baril (selon une estimation). Un expert du marché pétrolier l’a fait remarquer de manière plutôt cryptique :

 

« À 110 dollars [le baril] sur le marché mondial, un simple calcul mathématique donne à la Libye une marge de profit de 109 $ [le baril]. » (Libya Oil, Libya Oil One Country's $109 Profit on $110 Oil, EnergyandCapital.com, 12 mars 2008)

 

Intérêts pétroliers étrangers en Libye

 

Les compagnies pétrolières étrangères en activité en Libye avant l’insurrection comprenaient Total de France, ENI d’Italie, China National Petroleum Corp (CNPC), British Petroleum (BP), le consortium espagnol REPSOL, ExxonMobil, Chevron, Occidental Petroleum, Hess et Conoco Phillips.

 

Le fait que la Chine joue un rôle central dans l’industrie libyenne est significatif. La CNPC avait un effectif de quelque 400 employés. Les effectifs chinois totaux en Libye étaient de l’ordre de 30 000.

Onze pour cent (11 %) des exportations de pétrole de la Libye sont acheminées par la Chine. Alors qu’il n’existe pas de chiffres sur la taille et l’importance de la production et des activités d’exploration de la CNPC, certaines indications laissent croire qu’elles sont importantes.

 

De manière plus générale, Washington considère la présence de la Chine en Afrique du Nord comme une intrusion. D’un point de vue géopolitique, la Chine est un empiètement. La campagne militaire dirigée contre la Libye est destinée à exclure la Chine de l’Afrique du Nord.

 

Le rôle de l’Italie est également important. ENI, le consortium pétrolier italien, produit 244 000 barils de gaz et de pétrole, ce qui représente presque 25 % des exportations totales de la Libye. ( Sky News: Foreign oil firms halt Libyan operations, 23 février 2011).

 

Parmi les compagnies étasuniennes en Libye, Chevron et Occidental Petroleum (Oxy) ont décidé il y a à peine six mois (octobre 2010) de ne pas renouveler leurs permis d’exploration de pétrole et de gaz en Libye. (Why are Chevron and Oxy leaving Libya?: Voice of Russia, 6 octobre 2010). En revanche, en novembre 2010, la compagnie pétrolière allemande R.W. DIA E a signé un accord de grande envergure avec la CPN libyenne, comprenant l’exploration et le partage de la production. (AfricaNews - Libya: German oil firm signs prospecting deal - The Africa News)

 

Les enjeux financiers et les « butins » sont extrêmement importants. L’opération militaire a pour but de démanteler les institutions financières de la Libye ainsi que de confisquer des milliards de dollars d’actifs financiers déposés dans des banques occidentales.

 

Il faut par ailleurs souligner que les capacités militaires de la Libye, y compris son système de défense antiaérienne, sont faibles.




Les concessions pétrolières libyennes



 

Redessiner la carte de l’Afrique

 

La Libye détient les plus grandes réserves pétrolières de l’Afrique. Le but de l’interférence des États-Unis et de l’OTAN est stratégique : il consiste à voler purement et simplement la richesse pétrolière du pays sous le couvert d’une intervention humanitaire.

 

Cette opération militaire vise à établir l’hégémonie étasunienne en Afrique du Nord, une région dominée historiquement par la France et, dans une moindre mesure, par l’Italie et l’Espagne.

 

En ce qui concerne la Tunisie, le Maroc et l’Algérie, le plan de Washington consiste à affaiblir les liens politiques de ces pays avec la France et à faire pression pour l’installation de nouveaux régimes politiques ayant des rapports étroits avec les États-Unis. Affaiblir la France fait partie des ambitions impériales étasuniennes. Il s’agit d’un processus historique remontant aux guerres d’Indochine.

 

L’intervention des États-Unis et de l’OTAN, qui mènera tôt ou tard à la formation d’un régime fantoche étasunien, a également pour but d’exclure la Chine de la région et d’évincer la CNPC. Les géants du pétrole anglo-américains ayant signé un contrat d’exploration en 2007 avec le gouvernement Kadhafi, dont BP, font partie des potentiels « bénéficiaires » de la proposition d’opération militaire des États-Unis et de l’OTAN.

 

De manière plus générale, c’est le dessin d’une nouvelle carte de l’Afrique qui est en jeu : un autre processus de division néocoloniale, la réforme des démarcations de la Conférence de Berlin de 1884 et la conquête de l’Afrique par les États-Unis, alliés à la Grande-Bretagne, dans une opération menée par les États-Unis et l’OTAN.


 

La nouvelle division coloniale de l’Afrique. 1913

 

Libye : une porte d’entrée stratégique du Sahara vers l’Afrique centrale

 

La Libye a des frontières avec plusieurs pays dans la sphère d’influence de la France, dont le Tchad, le Niger, l’Algérie et la Tunisie.

 

Le Tchad représente potentiellement une riche économie pétrolière. ExxonMobil et Chevron ont des intérêts au sud du Tchad, y compris un projet de pipeline. Le sud du Tchad est une porte ouverte sur la région du Darfour au Soudan, lui aussi stratégique, vu sa richesse pétrolière.

La Chine a pour sa part des intérêts pétroliers à la fois au Tchad et au Soudan. La CNPC a signé un accord d’envergure avec le gouvernement tchadien en 2007.

En raison de ses vastes réserves d’uranium, le Niger est également stratégique pour les États-Unis. En ce moment, la France domine l’industrie de l’uranium par le biais de son conglomérat nucléaire Areva, autrefois connu sous le nom de Cogema. La Chine a également un intérêt dans l’industrie de l’uranium nigérien.

 

De façon plus générale, la frontière sud de la Libye est stratégique pour les États-Unis dans leur quête d’une plus grande sphère d’influence en Afrique francophone, un vaste territoire couvrant le nord, le centre et l’ouest du continent. Historiquement, cette région appartenait aux empires coloniaux de la France et de la Belgique et ses frontières ont été dessinées à la Conférence de Berlin en 1884.


Source : www.hobotraveler.com  

 

 

Les États-Unis ont joué un rôle passif à la Conférence de Berlin en 1884. Cette nouvelle division du continent africain au 21e siècle, fondée sur le contrôle du pétrole, du gaz naturel et de minéraux stratégiques (cobalt, uranium, chrome, manganèse, platine et uranium), favorise principalement les intérêts privés anglo-américains dominants.

 

L’interférence des États-Unis en Afrique du Nord redéfinit la géopolitique d’une région entière. Elle ébranle la Chine et fait ombrage à l’influence de l’Union européenne.

 

Ce nouveau découpage du continent réduit non seulement le rôle des anciens pouvoirs coloniaux en Afrique du Nord (incluant la France et l’Italie), il fait aussi partie d’un processus élargi visant à supplanter et affaiblir la France (et la Belgique) sur une vaste étendue du continent africain.

 

Les régimes fantoches étasuniens ont été installés dans plusieurs pays africains autrefois dans la sphère d’influence de la France (et de la Belgique), dont la République démocratique du Congo et le Rwanda. Il est planifié que plusieurs pays d’Afrique occidentale (incluant la Côte d’Ivoire) deviennent des États mandataires des États-Unis.

 

Par ailleurs, l’Union européenne dépend grandement du flux de pétrole libyen : 85 % de celui-ci est vendu à des pays européens. En cas de guerre avec la Libye, l’approvisionnement de pétrole en Europe de l’Ouest pourrait être perturbé davantage et affecter sérieusement l’Italie, la France et l’Allemagne. Trente pour cent du pétrole italien et 10 % de son gaz sont importés de la Libye. L’alimentation en gaz libyen se fait par le gazoduc Greenstream en Méditerranée (Voir la carte ci-dessous).



Le gazoduc Greenstream reliant la Libye à l’Italie

Conclusions

 

Par une désinformation intensive, les médias dominants sont complices dans la justification d’un programme militaire, lequel, s’il est mis en oeuvre, n’aurait pas seulement des conséquences dévastatrices pour les Libyens : le monde entier en ressentirait les effets sociaux et économiques.

 

À l’heure actuelle, il existe trois théâtres de guerre distincts dans le grand Moyen-Orient et en Asie centrale : la Palestine, l’Afghanistan et l’Irak. En cas d’attaque contre la Libye, un quatrième théâtre de guerre prendrait naissance en Afrique du Nord, comportant le risque d’une escalade militaire.

 

L’opinion publique doit prendre connaissance des intentions cachées derrière cette présumée entreprise humanitaire que les chefs d’États et de gouvernements des pays de l’OTAN proclament comme une « guerre juste ». La théorie de la guerre juste, autant dans sa version classique que contemporaine, soutient que la guerre est une « opération humanitaire ». Elle appelle à l’intervention militaire sur des bases éthiques et morales contre des « États voyous » et des « terroristes islamiques ». Cette théorie de la guerre juste diabolise le régime de Kadhafi tout en fournissant un mandat humanitaire à l’intervention militaire des États-Unis et de l’OTAN.

 

Les chefs d’États et de gouvernements des pays de l’OTAN sont les artisans de la guerre et de la destruction en Irak et en Afghanistan. Dans une logique complètement tordue, ils sont présentés comme les voix de la raison, comme les représentants de la « communauté internationale ».

 

La réalité est sens dessus dessous. Une intervention humanitaire est lancée par des criminels de guerre en haut lieu, lesquels sont les gardiens incontestés de la théorie de la guerre juste.

 

Abou Ghraib, Guantanamo, les pertes civiles dans des villes et des villages pakistanais dues aux attaques de drones ordonnées par le président Obama ne font pas la une des journaux, pas plus que les 2 millions de civils morts en Irak.

Il n’existe rien de tel qu’une « guerre juste ». Il faut comprendre l’histoire de l’impérialisme étasunien. Le rapport de 2000 Project for the New American Century intitulé (PNAC) « Rebuilding Americas' Defenses » réclame la mise en œuvre d’une longue guerre, d’une guerre de conquête. L’une des composantes importantes de ce programme militaire consiste à « [s]e battre et gagner de manière décisive de multiples guerres de théâtre simultanées ».

 

L’« Opération Libye » fait partie de ce processus. Il s’agit d’un autre théâtre dans la logique de « guerres de théâtre simultanées » du Pentagone.

 

Le document PNAC reflète fidèlement l’évolution de la doctrine militaire des États-Unis depuis 2001. Les États-Unis prévoient être impliqués simultanément dans plusieurs théâtres de guerre dans différentes régions du monde.

 

Tout en confirmant que l’objectif est la protection du pays, la « sécurité nationale » des États-Unis, le rapport PNAC explique clairement pourquoi ces multiples guerres de théâtre sont nécessaires. La justification humanitaire n’est pas mentionnée.

 

Quel est le but de la feuille de route militaire des États-Unis?

 

La Libye est ciblée parce qu’elle est l’un des quelques pays à se maintenir en dehors de la sphère d’influence des États-Unis et qu’elle ne s’est pas conformée aux demandes étasuniennes. La Libye est un pays sélectionné dans le cadre d’une « feuille de route » militaire, laquelle comporte « de multiples guerres de théâtre simultanées ». Pour reprendre l’ancien commandant en chef de l’OTAN Wesley Clark :

 

[A]u Pentagone en novembre 2001, un officier d’état-major de haut rang avait du temps pour discuter. Oui, nous nous dirigions toujours vers une confrontation avec l’Irak, a-t-il affirmé. Mais il y avait plus. Cela faisait l’objet de discussions dans la planification d’une campagne de cinq ans, disait-il, où l’on trouvait en tout sept pays, en commençant par l’Irak, ensuite la Syrie, le Liban, le Lybie l’Iran, la Somalie et le Soudan. (Wesley Clark, Winning Modern Wars, p.130).



 

Article original en anglais : « Operation Libya" and the Battle for Oil: Redrawing the Map of Africa  », publié le 9 mars 2011.

Traduction Julie Lévesque pour Mondialisation.ca

PARTIE III :

La guerre totale contre la Libye et la montée du prix du brut
« Les guerres humanitaires sont bonnes pour les affaires »... Les spéculateurs applaudissent...
- par Michel Chossudovsky - 2011-03-25




Michel Chossudovsky
est directeur du Centre de recherche sur la mondialisation et professeur émérite de sciences économiques à l'Université d'Ottawa. Il est l'auteur de Guerre et mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre et de la Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial (best-seller international publié en 12 langues).
    



Guerre et mondialisation





Michel Chossudovsky est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca.  Articles de Michel Chossudovsky publiés par Mondialisation.ca

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Libye: des liens entre les insurgés et Al-Qaïda

27/03/2011 23:02



Libye: des liens entre les insurgés et Al-Qaïda

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Abdul Hakim el-Hasadi

« Les membres d’Al Qaïda sont de bons musulmans et luttent contre l’envahisseur ». L’homme qui s’exprime ainsi, dans les colonnes d’un quotidien italien sérieux Il Sole/24 Ore s’appelle Abdul Hakim el-Hasadi. Il est l’un des responsables des insurgés libyens, dans la ville de Derna. Il est donc l’un de nos alliés.

 Une analyse de Jean-Dominique Merchet, des informations complétées par celles de notre confrère de theatrum -belli.com qui s’appuie sur un rapport américain très officiel qui montre que la Cyrénaïque (région des insurgés « démocrates ») est un foyer du jihadisme international.

El-Hasadi a combattu dans les rangs islamistes en Afghanistan, jusqu’en 2002, date à laquelle il a été arrêté par les Américains…

 

Le journal italien rapporte que la radio locale de Derna diffuse des messages d’un speaker tels que « Chers frères qui avez combattu en Irak et en Afghanistan ( contre les Américains – ndlr), il est maintenant temps de défendre votre terre ». Un certain nombre de djihadistes, de l’ordre de 25, auraient ainsi rejoint la rébellion. « Ce sont des patriotes et de bons musulmans, pas des terroristes », assure El-Hasadi. Le Daily Telegraph britannique consacre un article à cette affaire.

 

Certes, la présence d’islamistes radicaux dans les rangs des insurgés est l’un des axes de propagande de Kadhafi. Mais n’y-a-t-il pas une part de vérité dans ces accusations ? La question mérite d’être posée. Que Kadhafi soit un ennemi juré d’Al Qaïda, nul ne l’ignore et surtout pas les services occidentaux qui coopèrent avec lui depuis 2007 dans le traque des fidèles de Ben Laden…

 

Ceux-ci ne cachent d’ailleurs pas leur préférence. Dans un communiqué du 24 février, AQMI (Al Qaida au Maghreb islamique) affirmait : « Nous déclarons notre soutien et notre aide à la révolution libyenne et à ses demandes légitimes, et nous assurons notre peuple en Libye que nous sommes avec vous et que nous ne vous laisserons pas tomber », Le monde est parfois compliqué : nous voilà engagés dans une guerre dans le même camp qu’AQMI, ce groupe qui retient en otage des Français au Sahel et qui parfois les tuent, ce groupe que les forces spéciales sont allés combattre…

 

Si l’on en croit le président tchadien Idriss Deby, dans un entretien à Jeune Afrique à paraître ce lundi, AQMI aurait d’ailleurs profité du soulèvement en Libye pour s’emparer de missiles sol-air. « Les islamistes d’Al-Qaïda ont profité du pillage des arsenaux en zone rebelle pour s’approvisionner en armes, y compris en missiles sol-air, qui ont été par la suite exfiltrés dans leurs sanctuaires du Ténéré », Si c’est exact, et nous n’en savons rien, c’est une très mauvaise nouvelle pour les militaires français présents au Sahel…

 

 

18:17 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note






Bahreïn : l’empire contre-attaque.Sous les réformes annoncées, la répression est à l’œuvre et c’est l’Arabie saoudite qui est à la manœuvre.

27/03/2011 04:05



Bahreïn : l’empire contre-attaque
Olivier Da Lage

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24 mars 2011

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Sous les réformes annoncées, la répression est à l’œuvre et c’est l’Arabie saoudite qui est à la manœuvre.

 

Enfin ! Enfin, le pont-digue reliant Bahreïn à la terre ferme sert à ce pourquoi il a véritablement été conçu : rétablir l’ordre dans le petit royaume grâce aux troupes du grand royaume voisin. Lorsque le contrat a été signé en juillet 1981, c’est déjà ce qu’on disait. Lorsque le pont-digue a été inauguré en décembre 1986, on le susurrait encore : la raison d’être de cet ouvrage d’un milliard de dollars, entièrement financé par l’Arabie Saoudite et construit par un consortium dirigé par le groupe néerlandais Ballast Nedam est de pouvoir dépêcher en quelques heures des unités de la garde nationale saoudienne dans l’émirat voisin (ce n’était pas encore un royaume) afin d’y mater tout début d’insurrection chiite.

 

Lors de l’intifada de 1994-1995, on a parfois évoqué la présence de telles unités, mais cela ne s’est pas (du moins à ma connaissance) vérifié. Ces derniers jours, alors que les souks de Manama bruissaient de rumeurs d’envoi de forces saoudiennes dans l’île rebelle, les milieux officiels consentaient à évoquer la présence d’experts saoudiens. Mais aujourd’hui, c’est officiel : telles les armées du Pacte de Varsovie envahissant en août 1968 la Tchécoslovaquie pour mettre fin au Printemps de Prague au nom de la fraternelle solidarité du camp socialiste face aux menées contre-révolutionnaires encouragées par les impérialistes, on voit aujourd’hui les forces d’Arabie Saoudite, des Émirats arabes unis –à l’heure où j’écris ces lignes, il n’est pas question du Koweït ni du Qatar– traverser les 25 kilomètres de bras de mer séparant Bahreïn de la terre ferme pour mettre en œuvre la « doctrine Abdallah de souveraineté limitée » au sein des monarchies du Golfe.

 

La veille, le roi de Bahreïn, cheikh Hamad Ben Issa Al Khalifa, et son fils Salman, le prince héritier, parlaient de dialogue et de réconciliation. À l’heure où ces généreuses paroles d’espoir étaient prononcées, ils ne pouvaient ignorer l’invasion qui se préparait. De deux choses l’une : ou bien la venue de ces troupes des pays « frères » du Conseil de coopération du Golfe s’est faite à leur demande, et la duplicité dont ils ont fait preuve laissera des traces profondes à Bahreïn, ou bien ils ont été placés devant le fait accompli, un diktat comparable à celui subi par Dubcek lorsqu’il fut sommé de s’expliquer à Moscou devant Leonid Brejnev, et cela n’augure rien de bon non plus pour les réformes politiques à Bahreïn et la capacité de ses dirigeants à reprendre l’initiative.

 

La balance est inégale et, dans un premier temps du moins, la force prévaudra. Le prince Nayef, chef de toutes les polices d’Arabie (et désormais de Bahreïn) pourra dire : « l’ordre règne à Manama ». Mais les apparences sont trompeuses. Car la société bahreïnie est habituée à la répression. La structure villageoise et rurale de ce micro-pays en font un territoire impossible à contrôler complètement. À peine a-t-on plaqué un couvercle sur un village en ébullition que c’est le village voisin qui reprend le flambeau. Les forces saoudiennes ne sont pas rompues aux techniques de maintien de l’ordre en gardant le sens de la mesure. Sans aucun doute, il y aura des morts, le meilleur carburant de toute insurrection, spécialement dans le monde chiite, prompt à célébrer les martyrs pour nourrir un désir de revanche inassouvi. La tension va monter dans la perspective du 27 mars, l’arbaïn (quarantième jour de la mort ) des premiers martyrs du printemps de Manama. Et par un intéressant phénomène de vases communicants, si les forces de répression peuvent traverser le pont d’ouest en est, les idées subversives peuvent faire le chemin inverse et gagner la communauté chiite concentrée dans la province orientale de l’Arabie.

 

C’est un bien dangereux cadeau que viennent d’offrir les pays du Conseil de coopération du Golfe à la monarchie bahreïnie. Mais les Saoudiens, qui sont à la manœuvre, ne sont absolument pas prémunis contre l’effet boomerang de cette désolante initiative.

 

Source : Le blog d'Olivier Da Lage

http://www.michelcollon.info/Bahrein-l-empire-contre-attaque.html

 

L’invasion du Bahreïn

Craig Murray

Dans le presse occidentale, l’invasion saoudienne du Bahreïn est poliment qualifiée de « mouvement (...)

Et si les bons de Benghazi n’étaient pas aussi bons qu’on le dit ?

Ramon Lobo

Nous avons créé deux camps : celui des bons et celui des méchants. Les présentateurs du Journal (...)






En Libye, le Pentagone à la manœuvre

27/03/2011 03:54



Accueil du site > Défense en ligne > En Libye, le Pentagone à la manœuvre
http://blog.mondediplo.net/2011-03-23-En-Libye-le-Pentagone-a-la-manoeuvre

En Libye, le Pentagone à la manœuvre

mercredi 23 mars 2011, par Philippe Leymarie

L’intervention militaire internationale dans le ciel libyen a été jusqu’ici majoritairement américaine, notamment pour des raisons techniques : la France, qui aspirait à un rôle moteur avec la Grande-Bretagne, était mal outillée pour assurer dans l’urgence la coordination d’une coalition multinationale incluant un partenaire aussi dominant que les Etats-Unis. Mais l’US Air Force et l’US Navy, qui exercent le commandement opérationnel et ont assuré plus de la moitié des frappes, vont passer la main à l’OTAN – ce que la France avait cherché jusqu’au bout à éviter…

Actualisé au 25 mars 2011

En dépit d’un lancement en fanfare, la participation française aux combats a été relativement modérée, et cantonnée pour l’essentiel à la région de Benghazi, avec des frappes très sélectives, qui ont détruit moins d’une dizaine de blindés, une piste d’aviation, ainsi qu’un aéronef de l’armée libyenne. L’état-major français insiste cependant sur le « rôle majeur » joué par ses forces, et sur la baisse importante du nombre des victimes civiles, qui était le but recherché. Il a fait valoir également que « la délivrance de l’armement est loin d’être systématique » [1], en raison de la dispersion des forces pro-Kadhafi et de leur imbrication avec la population civile.

Le commandement stratégique de l’opération, côté français, est assuré par le Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO), installé dans les sous-sols du ministère de la défense, à Paris. Les vols sont coordonnés par le commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), basé à Lyon. L’entrée en ligne depuis mardi du Charles-de-Gaulle, seul porte-avions européen à propulsion nucléaire, a donné plus de visibilité au dispositif français.

Mais, explique la lettre TTU, spécialisée dans les questions de défense [2], « concrètement, pour la France, l’implication de l’OTAN dans les opérations va obliger à systématiquement effectuer de lourdes planifications et à coordonner les opérations (partage des cibles, des temps et des altitudes de vol...). Le retrait américain va, quant à lui, impliquer le transfert des commandements du Mount Whitney et de Stuttgart vers trois pôles : Naples (qui comprend notamment l’état-major de composante maritime), Izmir (CC Air HQ) et Mons (siège du commandement militaire global de l’OTAN) ».

Rôle-clé Retour à la table des matières

A propos du commandement de l’opération, que les Etats-Unis ne souhaitent plus exercer, la Maison Blanche avait annoncé au milieu de la semaine que les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne sont tombés d’accord pour que l’OTAN puisse « jouer un rôle clef » dans le commandement de l’opération militaire de la coalition internationale en Libye. L’Elysée reconnaissait, un ton en dessous, que Barack Obama et Nicolas Sarkozy « se sont entendus sur les modalités d’utilisation des structures de commandement de l’OTAN en soutien de la coalition ».

La diplomatie française avait cherché à éviter l’implication de l’OTAN, jugée trop marquée politiquement (« occidentale » ), au risque d’effrayer les pays arabes et africains. De plus, selon une position constante de Paris, la vocation de l’OTAN n’est pas d’intervenir au sud de la Méditerranée, notamment en Afrique.

Pour compenser cet échec, Paris a proposé que soit mise en place une « instance de pilotage politique » de l’opération, qui réunira les ministres des affaires étrangères des Etats intervenants ainsi que ceux de la Ligue arabe : ce « groupe de contact », dont la création est considérée comme une victoire par les Français, se réunira pour la première fois mardi prochain, à Londres.

Dressant le bilan du Conseil européen, vendredi matin à Bruxelles, le président français Nicolas Sarkozy a assuré que « le commandement politique n’est pas transféré à l’OTAN ». En outre, pour le moment, faute d’un consensus, « la mission principale des frappes reste à la coalition, et non à l’OTAN », la coalition internationale gardant « la main-mise sur les opérations militaires ». En Libye, a-t-il encore affirmé, « il y avait deux solutions : soit c’étaient les Etats-Unis qui coordonnaient l’opération, soit c’était la machinerie de l’OTAN ».

« En l’état actuel, vont subsister une opération de la coalition et une opération de l’OTAN », a reconnu le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen. Les discussions se poursuivent pour « élargir » le mandat de l’alliance aux missions encore dévolues à la coalition, a-t-il ajouté. « La décision de l’OTAN d’assumer le commandement et le contrôle de la zone d’exclusion aérienne, en plus de l’embargo sur les armes déjà en place, est une importante avancée », a estimé le porte-parole du premier ministre britannique David Cameron.

Aube de l’Odyssée Retour à la table des matières

Jusqu’ici, la participation américaine a été largement dominante. Le Pentagone a été le premier à communiquer sur la situation ou sur les buts de guerre, ces derniers jours :

— c’est le chef d’état-major américain, l’amiral Mike Mullen, qui avait annoncé par exemple dimanche 20 mars que la zone d’exclusion aérienne était effective sur tout le territoire libyen (même si, quelques jours plus tard, un Rafale français a détruit sur la base aérienne de Misrati un avion d’entraînement qui venait de s’y poser).

— c’est l’amiral américain Samuel Locklear qui a affirmé, mardi dernier, que les forces loyales au colonel Mouammar Kadhafi continuent de s’en prendre aux populations civiles.

— c’est le vice-amiral Bill Gortney, un haut-responsable du Pentagone, qui a indiqué que plus de 350 avions des 11 pays de la coalition sont impliqués dans les opérations aériennes en Libye, dont un peu plus de la moitié sont américains.

Le nom de code de la partie américaine de l’opération (Odyssey Dawn, « Aube de l’Odyssée ») est largement plus connu dans le monde que celui des Français (Harmattan) ou des Britanniques (Ellamy) ; il a vocation à intégrer sous cette étiquette les diverses participations nationales. Et c’est le tir de plus de cent-vingt missiles de croisière Tomahawk, samedi 19 mars au soir, depuis des navires et sous-marins de l’US Navy, pour neutraliser les défenses aériennes libyennes, qui avait donné le vrai coup d’envoi à l’opération, même si – sur la lancée du « sommet de l’Elysée », et à titre surtout symbolique – l’armée de l’air française avait été choisie pour effectuer les premiers survols du territoire, dans la région de Benghazi [3]. Depuis, les chasseurs et navires américains ont assuré l’essentiel des frappes aériennes.

US Africa command Retour à la table des matières

Les Américains ont exercé également le commandement global de l’opération multinationale, confié officiellement au général Carter F. Ham, chef depuis quelques semaines de l’Africa Command (Africom). Mais il s’agit essentiellement d’un habillage politique, ce commandement américain pour l’Afrique – de création récente et plus orienté vers la formation et le développement que vers l’opérationnel militaire – n’ayant pas les moyens de conduire lui-même l’intervention. Il est d’ailleurs basé à Stuttgart, en Allemagne, et non sur le continent africain (où aucun pays n’avait souhaité l’accueillir).

L’Operational Control (OPCON) – c’est-à-dire le commandement effectif – a été assuré depuis l’état-major des forces américaines en Europe de Ramstein (Allemagne) par l’amiral James G. Stavridis, également commandant des forces de l’OTAN (SHAPE), lui-même relié aux quartiers généraux aériens de Lyon (France) et Northwood (Grande-Bretagne). En mer, le commandement opérationnel a été confié à l’amiral Samuel J. Locklear, chef des forces navales américaines en Europe, également patron du Joint Force Command (OTAN) basé à Naples), et actuellement embarqué à bord du Mount Whitney, navire de commandement de la 6e flotte de l’US Navy (Méditerranée) : la Joint Task Force Odyssey Dawn a pris sous son aile l’ensemble des unités navales de la coalition (une vingtaine d’unités actuellement). Cinq officiers de liaison français, cinq britanniques, deux italiens et deux canadiens sont à bord du Mount Whitney.

Le chef d’état-major Mike Mullen a reconnu, au cours de l’émission de TV « Face the Nation », le « rôle leader » des Américains en Libye, pendant la première phase de l’intervention, pour des raisons d’efficacité opérationnelle. Il a affirmé que les état-majors et les forces américaines se positionneront en « arrière-plan », en « soutien » dans les prochains jours, pour laisser leurs alliés européens et arabes « assumer la responsabilité de la mise en œuvre de la zone d’exclusion aérienne ».

Sort de Kadhafi Retour à la table des matières

Concernant les « buts de guerre », on oscille toujours entre la stricte « protection des populations civiles » prévue par la résolution 1973 et la nécessité de venir à bout de Kadhafi et de son régime. Le débat a rebondi à l’annonce de plusieurs frappes ayant touché le complexe résidentiel du numéro un libyen, à Tripoli, dimanche et lundi :

— en visite au Chili, Barack Obama a assuré que « la position américaine est que Kadhafi doit partir » ;

— mais le secrétaire américain à la défense Robert Gates a écarté l’idée d’une frappe qui ciblerait Kadhafi en personne, et fait valoir qu’il serait « mal avisé de fixer des objectifs que nous ne pourrions pas forcément atteindre » ;

— les ministres britanniques des affaires étrangères (William Hague) et de la défense (Liam Fox) ont laissé entendre lundi que cibler directement Kadhafi avec une frappe militaire était une « possibilité » (alors que le général David Richards, leur chef d’état-major, estimait que les forces de la coalition ne devaient pas prendre directement pour cible le « Guide » libyen) ;

— le premier ministre belge, Yves Leterme, est persuadé que l’objectif de « déloger » Kadhafi du pouvoir a été « clairement énoncé » par la communauté internationale ;

— rappelant vendredi à Bruxelles qu’une intervention au sol en Libye était « explicitement exclue », le chef de l’État français a appelé à une stricte application de la résolution 1973 de l’ONU, et estimé que « l’avenir de la Libye, les choix politiques de la Libye (...), c’est le problème des Libyens, ce n’est pas notre problème... Ce qui se passe en Libye crée une jurisprudence, et peut créer la confiance » chez les peuples arabes.

Sur CNN, l’ancien chef d’état-major américain Richard Myers a résumé ces ambiguïtés : « La vérité est que nul ne sait quel critère marque la fin de l’opération. »

Double casquette Retour à la table des matières

L’OTAN, remise en selle en dépit des résistances de la France et de la Turquie, avait fini par valider mardi les plans dressés depuis plusieurs jours par ses militaires pour contribuer à la zone d’interdiction de vol dans l’espace aérien libyen, et au respect de l’embargo sur les armes, « tous les alliés s’étant engagés à s’acquitter de leurs responsabilités en vertu de la résolution des Nations Unies pour arrêter la violence intolérable contre des civils libyens », déclarait alors son secrétaire général A. F. Rasmussen, qui laissait deviner une levée des réserves de la Turquie, jusqu’ici hostile à cette validation.

C’est le commandant des opérations de l’OTAN, l’amiral Stavridis, qui aura la charge d’activer les navires de l’organisation et ses avions dans la Méditerranée centrale : « Ils mèneront des opérations de surveillance, et, si nécessaire, pourront interdire les navires soupçonnés de transporter des armes illicites ou des mercenaires », explique Rasmussen.

L’Italie exigeait que l’OTAN prenne la main, menaçant de ne plus autoriser l’utilisation de ses bases aériennes. De son côté, la Norvège avait suspendu la participation de ses F-16 à la « No Fly Zone » au-dessus de la Libye « tant que la structure de commandement n’est pas définie ». Et les Pays-Bas conditionnaient leur entrée en ligne à « l’exercice d’un commandement et d’un contrôle par l’OTAN ».

On notera que cette relève transatlantique, censée être exclusivement militaire et non politique, ne dépaysera pas les Américains, puisque l’amiral Stavridis et l’amiral Locklear ont la double casquette Etats-Unis-OTAN. A l’Assemblée nationale, à Paris, socialistes et communistes s’étaient déclarés hostiles, mardi dernier, à cette entrée en scène de l’OTAN.

L’Union européenne, sous l’impulsion de la France, des pays baltes ou de Malte s’était posé la question de sa participation à une opération de contrôle de l’embargo (pensant également à la question de l’immigration clandestine). Mais la Haute-représentante pour la politique extérieure de l’Union, la britannique Catherine Ashton, avait souhaité éviter toute duplication avec l’OTAN ; et le Royaume-Uni, ainsi que l’Allemagne et l’Italie avaient préféré que la planification et la conduite de l’opération soient assurées par le commandement militaire de l’organisation transatlantique, s’attirant ce commentaire de notre confrère du site Bruxelles2 :

« Si à quelques dizaines de milles de ses côtes, l’Europe doit encore recourir aux moyens américains ou turcs pour assurer une fonction qui relève davantage de la fonction de “gardes-côtes” que de celle d’une force offensive, on peut douter de la volonté de sortir d’un certain infantilisme latent. Ce manque d’autonomie, qui apparait au moment où l’Amérique d’Obama ne considère plus vraiment l’Europe comme une de ses priorités stratégiques, est aussi dangereux. »

Notes

[1] Pour la première fois, jeudi, un appareil français a tiré un missile de croisière Scalp sur un objectif libyen.

[2] TTU n°795, 24 mars 2011.

[3] Les reconnaissances de l’armée de l’air française ont commencé « dès le 4 mars » au-dessus de la Libye, soit quinze jours avant le début de l’offensive alliée, a révélé mardi dernier le premier ministre français, François Fillon, à la tribune de l’Assemblée nationale.

20 commentaires sur «  En Libye, le Pentagone à la manœuvre »

  • permalien Bert :
    23 mars @16h37   »

    On pouvait supposer que la légitimité de l’attaque militaire reposait sur la résolution de l’ONU. Mais si Khadafi est devenu la cible (directe ou indirecte) de cette opération, il va falloir rechercher une autre source de légitimité. Le devoir d’ingérence, surement, qui découle du devoir de protéger les populations civiles, qui est l’objet de la résolution de l’ONU.
    Lesdites populations sont appelées à se prononcer quant à leur avenir politique, mais à quel moment ? A une date fixe marquant la fin du potentiel militaire de Khadafi ? Après la mort ou le départ du dictateur ? Une fois au pouvoir le conseil représentatif auto-proclamé et reconnu par la France ?
    N’y aurait-il pas de possibilité d’imaginer que Khadafi détient des armes de destruction massive, afin de simplifier, au moins aux yeux des États-Unis et de leurs alliés, la situation ?

  • permalien Yvan :
    23 mars @17h57   « »

    Le titre est juste quand on sait qu’Obama est rentré dans cette histoire à reculons.

    Il est bon d’appeler un chat un chat et un complexe militaro-industriel, un complexe militaro-industriel.

    Dans cette perspective la tentative de passer la patate chaude à l’OTAN, n’est pas, du tout une bonne nouvelle cette organisation étant connue pour avoir le don de prolonger ad libitum (et + si affinités) les retours sur investissement de ses honorables fournisseurs.

    Pour information... et à titre anecdotique, il y a en France un ministre de la défense dont le nom est Gérard Longuet.

  • permalien Shiv7 :
    23 mars @19h00   « »

    Sur CNN, l’ancien chef d’état-major américain Richard Myers a résumé ces ambiguïtés : « La vérité est que nul ne sait quel critère marque la fin de l’opération. »

    Voilà qui présuppose rien de bon sur la durée du conflit, pas plus que ça du reste ;

    Le nom de code de la partie américaine de l’opération (Odyssey Dawn, « Aube de l’Odyssée »)

    Lapsus symbolique assez révélateur qui révèle non seulement la durée (et ce n’est que l’aube..), mais aussi l’expansion potentielle du conflit hors Libye, sans parler de la consonance civilisationnelle..

    Y a pas à dire, question finesse, l’armée US est imbattable..

    Question stratégie, il semblerait aussi que tout soit fait pour durer, les frappes aériennes pouvant tous au plus.., pas grand-chose..

  • permalien K. :
    23 mars @19h49   « »

    l’amiral Mike Mullen, chef d’état-major des armées américaines, a rappelé que la résolution 1973 votée à l’ONU vise à protéger les civils, et non à obtenir un changement de régime comme en Irak ;

    Il a également dit, dans la même émission sur CBS, que, ce faisant, « l’issue était très incertaine » et il a « concédé » que l’opération pourrait « déboucher sur une impasse. »

    Et, honni soit qui mal y pense, il a dit qu’il « craignait une attaque au gaz moutarde par les hommes de Kafhafi ».

  • permalien Bert :
    23 mars @22h29   « »

    "il a dit qu’il « craignait une attaque au gaz moutarde par les hommes de Kafhafi ».

    Aaaah, quand même ! Enfin du sérieux !

  • permalien marc :
    23 mars @23h31   « »

    Bonsoir. En matière de communication internationale, on frôle des sommets en apprenant (outre les inévitables ADM) que les militaires savent mieux lire les résolutions onusiennes que les politiques :

    Comme ils n’ont pas reçu l’ordre de liquider Kadhafi, il s’y tiennent.
    Ne pouvant en dire autant du respect de leurs Constitutions par les politiques, celà pourrait ressembler à une argumentation pour un gouvernement militaire (mondial ?).

    Les accord internationaux sont aujourd’hui de rang plus élevé que les Constitutions,
    bien qu’ils aient été élaborés par des technocrates sans caution démocratique ou des gouvernements dont le mandat ne comprenait que rarement ces engagements, force est de constater que
    les moyens pour les Peuples de vivre en paix sont les grands absents.
    (Info sans frais à ceux qui ont une Constituante au programme).

    Lorsqu’on lit que l’OTAN, de prime abord écarté, revient par la fenêtre, au grand dam de nos politiques “responsables”,
    il n’y a pas que l’armée US qui soit imbattable question finesse.

    @ Yvan
    Pour Longuet, est-ce que ce lien ne serait pas plus approprié ?

    Bien que chacun ici connaisse probablement Acrimed depuis longtemps,
    On chercherait à susciter un engouement populaire pour une guerre aux objectifs et à la durée indéterminés qu’on ne s’y prendrait pas autrement

    S’il y a un symbole qui peut indigner, émouvoir, ne serait pas aussi celui du piège qui s’est refermé depuis le 16 mars 2011
    place de la Perle ...

  • permalien Ph. Arnaud :
    23 mars @23h33   « »

    A tous

    Il est proprement stupéfiant que l’on utilise un porte-avion nucléaire, des avions Rafale et des bombes ultrasophistiquées pour démolir des tanks (ou des batteries de DCA) valant des centaines de fois moins que les instruments utilisés contre eux…

  • permalien marc :
    23 mars @23h38   « »
    suite

    @ Yvan
    Pour Longuet, est-ce que ce lien ne serait pas plus approprié ?

    @ Ph. Arnaud
    Je me faisait la même reflexion au début de sur l’Irak envahisseur, connaissant le prix des bombes et missiles guidés lasers dont on voyait de bien belles images à la télé

  • permalien Bert :
    24 mars @10h55   « »

    Effectivement, mais l’avantage de ces engins ultra-sophistiqués, c’est qu’ils sont utilisables depuis de longues distances, dans des conditions de sécurité optimum...pour le pilote.
    De plus, ces armes doivent être utilisées, pour entraîner les pilotes, pour en vérifier le bon fonctionnement, pour en valider le concept et pour faciliter l’écoulement des stocks du fabricant.
    En clair, rien ne vaut une bonne guerre, mais on le savait déjà.

  • permalien K. :
    24 mars @14h56   « »

    L’intervention militaire internationale dans le ciel libyen a été jusqu’ici majoritairement américaine

    Mais les Libyens sont persuadés qu’elle est française.

  • permalien Nathan :
    24 mars @16h11   « »

    Ceux qui veulent tchatter avec Bernard-Henri Levy - et je sais qu’il a de très nombreux fans sur ce blog - peuvent le faire à partir de maintenant sur le site du Monde.

    http://www.lemonde.fr/libye/chat/20...

  • permalien antiparapharmaciste primaire :
    24 mars @19h02   « »

    Un papier peut être sévère mais pas irréaliste me semble-t-il à propos de l’insurrection libyenne :

    - The resistance has foundered on its own indiscipline and farcical ineptitude

  • permalien Seb :
    24 mars @21h15   « »

    Mon beauf qui est tunisien et qui travaillait encore en Libye il y a quelques semaines prétend avoir vu un des sous-marins libyens prendre la mer avant que l’affaire ne prenne une tournure internationale.

    Un autre sous-marin aurait été ostensiblement exposé pour bien montrer qu’il n’était pas opérationnel.

    Evidemment, ma femme, qui n’est pas tendre avec son petit frêre, m’assure qu’il fait toujours tout ce qu’il peut pour se rendre intéressant et je partage de plus en plus son point de vue...
    On choisit ses amis mais pas son beau-frêre...

  • permalien le journal de personne :
    25 mars @14h48   « »

    L’érection

    Entre Sarkozy et Kadhafi… il n’y a que ça.
    Tout le reste c’est du blabla… un problème d’érection…
    chacun des deux s’efforce à montrer à l’autre qui est le plus viril des deux membres actifs…
    de l’hémisphère nord et de l’hémisphère sud.
    Qui assurera le coup et qui repartira avec la queue entre les jambes pour une longue traversée du désir.

    http://www.lejournaldepersonne.com/2011/03/Erection/

  • permalien K. :
    25 mars @20h58   « »

    Dennis Ross a estimé qu’il ne s’agit pas d’une guerre mais d’une « opération humanitaire, » qui plus est « limitée » ("a limited humanitarian intervention, not war.").

    Ce qui a entrainé le courroux de Spencer Ackerman du site “Danger Room” : Que l’on soit d’accord ou pas avec cette guerre, l’appeler autrement est une arnaque.

    Toujours est-il que selon les prévisions de l’OTAN, “l’opération humanitaire”, qui a vu dans les 24 dernières heures la mise à feu de 16 missiles de croisières Tomahawk et 153 sorties aériennes, devrait se prolonger 3 mois.

  • permalien marc :
    25 mars @21h16   « »

    La question du coût d’un pélot (env 1x10e6E) pour liquider un char ne se poserait que dans la mesure de sa comparaison avec les retombées en matière d’approvisionnement en énergie.
    Chacun peut faire le calcul, et tenter un problème de baignoires sachant que, en Afghanistan le revenu annuel par habitant était de 335 dollars en 2006, population estimée en 2011, 29835392
    avec un PIB par habitant d’environ 40 dollars en 2007 (wikipedia)
    Personnellement je jette l’éponge, le coût humain m’interpellant davantage.

    @ Seb
    Votre belle famille pourrait être dans le vrai, celà pourrait signifier que Kadhafi et son entourage en sont restés au rôle clef des U-bots de la seconde guerre mondiale. (Condoléances, chacun le sien, le mien est "trader" :)

    Au niveau local, il serait édifiant de s’interroger sur le taux de réactions sur un problème de chiffons (185) versus un problème de politique internationnalle mettant en jeu des vies humaines (15) ...

    @ tous, merci pour les liens.

  • permalien Tanguy :
    25 mars @21h27   « »

    Merci pour votre article,

    Encore une pise en perspective du "décalage" qui existe entre la réalité et les discours des "politiques" dans les médias de masse.

    Un peu hors sujet, mais je voudrais appeler à manifester une opposition à cette guerre. Personellement, j’ai envoyé un mail de désaprobation à tous les membres "progressistes" de mon parlement qui ont voté l’entrée en guerre de mon pays.

    J’ai suivi l’appel lancé sur Beez-Libreinfo et ai utilisé quelques arguments développé sur leur page consacrée à la Libye.

    Ce genre de geste "ne change pas la face du monde", mais ne rien faire revient à marquer son consentement.

    Bien à vous,

  • permalien
    25 mars @23h39   « »

    Beez-Libreinfo, malgré les expression pleines de bon sens que l’on y trouve d’un rapide survol, semble être un site intéressant, certes, mais personnel. avec ce qui en découle :
    Pas très encore très vivant : participation, forces de proposition, fédération des initiatives, etc ...
    Ami belge (?), que pensez-vous de M. michel Collon ? ses infos, methodes d’invesigation, ... ?

  • permalien Kely Malaza :
    26 mars @14h38   « »

    Pauvres occidentaux !
    Au 21è siècle, vous pensez encore imposer vos dictats au monde.
    Et maintenant, c’est vous qui allez faire la révolution libyenne ? c’est vous qui allez faire le choix les dirigeants libyens ? au 21è siècle ? bravo !!
    Vous pouvez colporter vos crimes à des dirigeants arabes et africains vendus, mais non pas au monde entier.
    Une chose qu’on souhaite que vous vous mesurez à des adversaires qui pourraient vous répondre.
    S’en prendre comme une meute à un pays et semer la mort et la destruction, vous savez bien les faire.
    Vous pouvez illustrer par vos littératures ces crimes. Une chose est sûre que ça fait plus d’un siècle que ça dure.
    Décidemment,

  • permalien marc :
    27 mars @03h27   «

    Certes, le point de vue des destinataires des missiles devrait être prioritairement entendu. Mais comme ils ont plus urgent à faire en ce moment que de poster ici, il nous faut faire avec ceux que l’on a, en gardant à l’esprit la distinction entre un peuple et son gouvernement, qui ont rarement les mêmes attitudes.
    sans se priver d’autres informations






Affaire Tapie : la preuve que le pouvoir a illégalement favorisé l’escroc Tapie

27/03/2011 01:27



Affaire Tapie : la preuve que le pouvoir a illégalement favorisé l’escroc Tapie

La presse ne semble pas en faire sa une, et pourtant l'affaire est gravissime puisqu'elle met en cause l'administration française, le gouvernement et sans doute plus haut. Cette fois-ci la justice a été saisie contre deux hauts fonctionnaires dans le cadre du règlement arbitral en faveur éhontée de Bernard Tapie : il s'agit de Jean-François Rocchi, président du CDR et de Bernard Scemama, président de l'EPFR, l'établissement qui finance et supervise le CDR.

Cette affaire pue à plein nez, mais ce n'en est qu'une parmi la myriade de casseroles de ce pouvoir (tiens en passant une nouvelle affaire concerne Gérard Longuet. La commissaire aux comptes, l'ex plutôt, de la société dudit Longuet a transmis un dossier à la justice sur soupçon d'illégalité pénale : c'est ici (Cette procédure de "révélation" de faits délictueux intervient lorsque le commissaire aux comptes d'une société découvre des irrégularités susceptibles de recevoir une qualification pénale.)). Enfin nous avons la preuve - nous découvrons au passage des informations inconnues mais subodorées (cela tombe bien puisque cela dégage le plein de nauséabond(ance) ) - que le pouvoir a tout fait pour favoriser celui qui avait appelé à voter Nicolas Sarkozy, à favoriser scandaleusement ce pilleur d'entreprises, menteur, tricheur, corrupteur, fraudeur fiscal et douanier, exploiteur, ex-taulard, fossoyeur d'emplois.

Vous verrez il y a de quoi tomber à la renverse (Le NouvelObs) : La Première chambre de la Cour des Comptes vient de décider de transmettre au procureur général de la Cour de discipline budgétaire et financière, un rapport mettant en cause Jean-François Rocchi, le président du CDR. Un fait rare et grave pour ce haut fonctionnaire qui dépend de Bercy. […] C'est Jean-François Rocchi, qui a bataillé pour convaincre le conseil d'administration du CDR d'abandonner les procédures judiciaires qui opposaient l'ancien Crédit lyonnais et Bernard Tapie sur la vente d'Adidas, pour recourir à un tribunal arbitral privé (l'homme d'affaires assure que la banque l'a volé lors de la revente d'Adidas, en février 1993). L'avocat historique du CDR, Jean-Pierre Martel, y était opposé, Rocchi en a pris un autre. C'est aussi Jean-François Rocchi qui a accepté d'inscrire, "dans l'ultime version du compromis d'arbitrage", précise la Cour, la possibilité d'accorder aux époux Tapie une indemnité pour préjudice moral allant jusqu'à 50 millions d'euros. Au final, ils ont touché à ce titre 45 millions d'euros. A titre de comparaison Patrick Dils, qui a passé à tort quinze ans de sa vie en prison, n'a reçu que 700.000 euros d'indemnisation ! C'est enfin Rocchi qui a outrepassé le mandat que lui avaient donné ses administrateurs. Selon nos informations, Rocchi avait mis sa démission dans la balance, pour arracher le droit de négocier un montant avec le camp Tapie. Mais cette délégation ne l'autorisait pas pour autant à conclure un accord pour une indemnité aussi élevée. "Jamais le conseil ne l'aurait accepté", jure un administrateur. Rocchi a mis en œuvre un protocole différent de celui qui avait été accepté ses administrateurs, il aurait même modifié certains procès verbaux de séance. Cela expliquerait la saisine de la Cour de discipline budgétaire.[…] Elle [Christine Lagarde] avait donné l'ordre à Jean-François Rocchi de recourir à cette procédure d'arbitrage privé très favorable à Tapie. Or, les investigations de la Cour ont mis à jour des notes des services de Bercy (l'Agence des Participations de l'Etat) déconseillant ce choix à Lagarde, ce qu'elle n'avait jamais dit. Autre point noir : la Cour des comptes a exprimé, dans un référé adressé au premier ministre François Fillon, ses doutes sur la capacité du CDR à recourir à une procédure d'arbitrage, normalement interdite aux établissements publics. Enfin, la ministre avait justifié ce choix par des raisons économiques expliquant que c'était la formule qui coûterait le moins cher à l'Etat. "Mes services m'ont indiqué que après déduction des impôts et des créances détenues par l'Etat 30 millions d'euros devront être réglés au bénéfice des époux Tapie", avait déclaré Christine Lagarde à l'été 2008. En réalité, il lui reste 260 millions d'euros, une fois payées ses dettes, selon les documents comptables que nous avons consultés. Soit huit fois plus ! Cela fait beaucoup d'erreurs.

Nous découvrons donc que contrairement aux experts de Bercy, contrairement à l'avocat du CDR, contrairement aux limites du mandat, le pouvoir a non seulement obtenu un jugement arbitral mais y a introduit une clause extravagante autorisant des dommages-intérêts allant jusqu'à 50 millions d'euros ! Infernal (rappel du NouvelObs) Patrick Dils pour accusation de meurtre et quinze ans de prison (on a envie de vomir quand on voit les larmes de crocodiles de l'escroc devant la commission parlementaire), qui a touché 700 000 euros soit 64 fois moins ! Qui ne peut être écœuré après cela ? Nous découvrons donc que sans cette clause introduite par le pouvoir, en parfaite opposition aux intérêts de l'Etat, Tapie n'aurait jamais touché cette montagne d'or. Notez que les juges sont allés à la limite avec 45 sur 50. Ils ont fait mine de laisser 5 millions de côté. C'est donc en mission commandée que le nouveau président du CDR, l'ancien ayant été remplacé de façon rocambolesque sur ordre du pouvoir car il n'aurait jamais accepté, a demandé cet arbitrage, qu'il a  "dans l'ultime version du compromis d'arbitrage", ajouté cette clause, outrepassant son mandat, faisant de faux procès verbaux, utilisant un protocole différent de celui qui avait été accepté par les administrateurs.

Venons à la marquise cycliste qui ne peut que démissionner avant d'être poursuivie en justice. Elle a ordonné à un de subalterne de violer la loi et les règles, de mentir et de favoriser un particulier au détriment de l'Etat. C'est évident d'une gravité sans nom. Elle-même a menti nous disant que des avocats jugeaient que le risque était grand en justice, ce que contestaient nombre d'avocats dont celui du CDR et ce n'est pas le jugement de la Cour de cassation qui allait dans le sens de Lagarde. Il était apparu en fait qu'il n'y avait que deux avocats sur quatre. Soit la moitié. Cependant nous apprenons avec une stupéfaction sans bornes ceci : Or, les investigations de la Cour ont mis à jour des notes des services de Bercy (l'Agence des Participations de l'Etat) déconseillant ce choix à Lagarde. Là aussi elle s'est bien gardée de le dire. Elle a donc sciemment menti, aux Français, aux élus, et, pour faire plaisir à Marine, à la Nation. Tout comme elle a menti quant à la somme finale que devait recevoir Tapie ("Mes services m'ont indiqué que après déduction des impôts et des créances détenues par l'Etat 30 millions d'euros devront être réglés au bénéfice des époux Tapie"). Ce sera 260 !

N’oublions pas Fillon qui est cité : la Cour des comptes a exprimé, dans un référé adressé au premier ministre François Fillon, ses doutes sur la capacité du CDR à recourir à une procédure d'arbitrage, normalement interdite aux établissements publics. Il a donc participé à cette mascarade enrichissante alors qu’on lui disait que c’était illégal.

Résumons : illégalité, mensonges, faux procès verbaux, mandat outrepassé. On va plus vite pour mettre en taule un voleur de bicyclette bleue ou non. Il ne s'agit que d'un vol de plusieurs centaines de millions. Mais il est vrai que Lagarde avait pour directeur de cabinet le nouveau grand manitou de France Télécom un certain Richard (il porte bien son nom) qui était condamné à verser au fisc 660 000 € pour fraude fiscal y compris 5 % pour mauvaise foi. De quoi pouvons nous être étonnés ? De plus rien, mais il nous reste quand même le droit à l'indignation qui ne doit pas être émoussée.

Si nos bras n'étaient pas déjà au fin fond des enfers, ils nous en tomberaient.

 

PS : Pour tout connaître de cette affaire et ne pas vous faire abuser par le bateleur tapie, voici une enquête avec tous les éléments soumis à votre sagacité qui prouve sans l'ombre d'un doute que, loin d'avoir été escroqué, Tapie s'est enrichi scandaleusement dans l'affaire Adidas et a été sauvé par le Lyonnais. C'est ici : L’affaire Tapie

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Si vous êtes intéressés par les textes ci-dessous, vous pouvez les retrouver en cliquant sur les liens et ce totalement gratuitement car il est hors de question que je touche un Kopek sur le dos de la Sarkozye qui, étant le règne du bling bling et de l’argent roi et corrupteur, sera combattue par son contraire : la gratuité (ou en compensation faire un don à Agoravox ou vous abonnez à Médiapart). Pour simple information, si vous êtes sur iPhone ou iPad, sans flash, en haut de la page dans le bandeau vous pouvez télécharger les textes en pdf, et pour tous les diffuser le plus possible autour de vous. Pour le télécharger il y a un onglet sous le texte. Il faut vous inscrire à Issuu ce qui permet aussi de télécharger tous les textes nombreux et intéressants de ce site. Sinon vous pouvez toujours vous désinscrire ensuite. Si tout cela vous gêne je pourrais vous les envoyer par e-mail (imhotep.forumlogos@free.fr). Le texte sur Woerth est régulièrement mis à jour (aujourd’hui 10é version du 18 janvier 2011) :
 N’oublions jamais :
  • l’affaire Karachi
  • l’affaire GDF
  • l’affaire Tapie
  • l’affaire Clearstream
  • l’affaire Bettencourt
  • les affaires Wildenstein
  • l'affaire César
  • l’affaire de Compiègne
  • l’affaire Peugeot
  • les discours de Dakar, Riyad, Latran et du Puy en Velay, la lettre de Guy Môquet, le parrainage d'un enfant de la Shoa
  • l'invitation des dictateurs pour le 14 juillet, celle de Kadhafi avec les ors, le tapis rouge, les petits plats dans les grands, le copinage avec Santos, les silences sur le Tibet, le Darfour, le prix Nobela de la paix, la présence l'ouverture des JO de Pékin et le fils Louis dans les bras de Poutine
  • la gestion catastrophique de la crise Géorgienne (le Russes y sont encore et ont implanté des bases de missiles)
  • l’affaire de la Jatte, du Fouquet's, du Paloma, de la villa mexicaine, de Wolfeboro, du voyage en Egypte …
  • l’affaire Pérol
  • l’affaire de l’Epad (et du scooter)
  • Gandrange
  • les vaccins du virus H1N1
  • les affaires Yade, Boutin, Joyandet, Blanc, Estrosi, Lefebvre, Santini, Proglio, Amara, Laporte, Péchenard, Ouart, Solly, Soubie, Richard, Fillon, Marleix, Charron, Longuet …
  • l'utilisation du contre-espionnage pour des affaires privées
  • l'utilisation de l'Elysée pour recevoir les caciques de l'UMP et les satellites jusqu'à plusieurs fois par semaine, l'utilisation des moyens de l'Etat pour la propagande et pour préparer et faire la campagne du candidat Sarkozy
  • les légions d'honneur (Servier, Widenstein, Desmarais, Frère, Maistre, Peugeot etc.)
  • l'Air Sarko one, le cocktail de New York à 400 000 euros, le dîner pour l'UPM à 1 million d'euros
  • la proposition de loi sur la déchéance de la nationalité française et son extension, et le débat sur la nationalité
  • l’affaire de la rémunération illégale de septembre au 31 décembre 2007, le divorce, le mariage, l'inscription hors délai sur les listes électorales, la déclaration des impôts en retard, le tout illégal ou non pénalisé
  • la circulaire Hortefeux, ses déclarations d'Auvergnat, celles de Guéant
  • la nomination à la têtes des chaînes audio et vidéo publiques par le pouvoir
  • la réforme constitutionnelle
  • l'irresponsabilité pénale du Président de la république
  • la position d'Hortefeux dans la condamnation des 7 policiers, et ses deux condamnations à lui
  • l’affaire des sondages
  • les classements du parquet
  • l’affaire de l’espionnage des journalistes par le contrespionnage
  • l’affaire de la validation des comptes de campagne de Balladur et de Chirac
  • l'affaire Servier
  • l'affaire Bongo
  • la proposition de MAM d'aide à Ben Ali et son pouvoir pendant la révolte tunisienne, les lacrymos et son voyage entre Noël et le jour de l'an et ses quatre mensonges fondamentaux, les petites affaires des parents, et Ollier (ses amitiés libyennes en plus), l'utilsation de la Libye et du Japon par Nicolas Sarkozy pour raison électorale
  • les vacances de Fillon payées par Moubarak dont la clique a détourné plus de 45 milliards de $ et dont 3 ministres ont été arrêtés pour corruption et détournement de fonds publics, et sa justification, celles Sarkozy au Maroc. Et la Ferrari prêtée en 2009 en pleine crise à Fillon, ses voyages à 27 000 € pour retourner en Sarthe alors que le train met 1h20

Vignette Wikipédia

par Imhotep (son site) mercredi 23 mars 2011 - 36 réact




Entre deux maux... dans les Hauts-de-Seine, Balkany et Devedjian jouent leur va-tout

26/03/2011 14:17



Élections cantonales 2011 : dans les Hauts-de-Seine, Balkany et Devedjian jouent leur va-tout

Le Point.fr - Publié le 25/03/2011 à 17:55 - Modifié le 25/03/2011 à 18:42

Rivaux pour la présidence du conseil général, les candidats UMP sont tous deux en ballottage au second tour du scrutin.

Élections cantonales 2011 : dans les Hauts-de-Seine, Balkany et Devedjian jouent leur va-tout

Isabelle Balkany, adjointe au maire de Levallois, et Patrick Devedjian sont tous deux en ballottage pour le second tour des élections cantonales dans les cantons de Levallois-Sud et de Bourg-la-Reine. © Steven Frédéric Thomas Padilla / Sipa Maxppp

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Par Ségolène Gros de Larquier

"À eux deux, les époux Balkany ont 100 ans de mandat ! Il est temps de faire de la politique dignement !" Arnaud de Courson - candidat divers droite sur le canton de Levallois-Perret-Sud - ne ménage pas ses efforts pour battre sa rivale Isabelle Balkany lors du second tour des élections cantonales dimanche. Élue UMP historique des Hauts-de-Seine, le fief de Nicolas Sarkozy, Isabelle Balkany a remporté au premier tour 37,4 % des voix contre 23,1 % pour Arnaud de Courson. Mais celui-ci croit dur comme fer en ses chances de l'emporter, notamment grâce au report des voix écologistes et socialistes. "J'incarne une alternative crédible face à Isabelle Balkany et je suis convaincu que certains électeurs voteront divers droite même s'ils se sont perdus dans un vote UMP au premier tour", assure le candidat de 46 ans, vendredi matin, en distribuant des tracts sur le marché de Levallois.

Arnaud de Courson s'appuie notamment sur le succès du maire divers droite de Neuilly Jean-Christophe Fromantin qui réalise le meilleur score de droite dans le département. Avec 51,6 % des suffrages, ce chef d'entreprise de 49 ans devance de 25 points la candidate UMP Marie-Cécile Ménard. "Les Français ont voté pour un projet. Ils en ont marre des querelles de chefs, de la guerre Balkany-Devedjian qui a monopolisé toute la campagne", analyse Jean-Christophe Fromantin.

Jean Sarkozy veut du "sang neuf"

Résultat, Isabelle Balkany, vice-présidente sortante du conseil général des Hauts-de-Seine, est sur le qui-vive. "Ce qui m'a traumatisée, c'est le taux d'abstention (58,93 %). Depuis les années 1980, on n'a jamais vu ça à Levallois", peste l'adjointe au maire qui lorgne sur le fauteuil de président du conseil général. Pour mobiliser les électeurs, son époux Patrick Balkany a envoyé, cette semaine, une lettre à tous les habitants de la commune les invitant à "apporter un soutien sans réserve à Isabelle Balkany et à Sylvie Ramond (son adjointe, en ballottage dans le canton nord de Levallois, NDLR)". Car l'heure est grave. Vendredi 18 mars, Jean Sarkozy, patron du groupe UMP-Nouveau Centre au conseil général, a lancé un appel au "sang neuf" dans le département. L'adjointe au maire de Levallois - "marraine en politique" du fils du chef de l'État - l'interprète comme un appel à la parité... Mais c'est surtout un coup dur pour cette dernière qui voit son filleul prendre ses distances.

Quoi qu'il en soit, les mots de Jean Sarkozy sont aussi de mauvais augure pour Patrick Devedjian, en froid avec le chef de l'État. "Ce n'est pas une surprise ! Jean Sarkozy ne m'a jamais soutenu !" commente le président sortant du conseil général, candidat à sa succession. En attendant, avec 37,31 % au premier tour, l'ancien ministre est à la peine face au socialiste Daniel Peschanski (27,67 %), lequel mise sur les voix des écologistes, du MoDem et du PC pour l'emporter. "Je suis très serein. Je suis dans une meilleure situation qu'aux cantonales de 2004 et d'ailleurs, à ce moment-là, j'avais été élu", assure Patrick Devedjian qui a passé sa semaine à battre le pavé sur les marchés de Bourg-la-Reine et d'Antony.

En attendant le résultat du scrutin, d'autres candidats - déclarés ou non - sont déjà sur les rangs pour le troisième tour du scrutin, c'est-à-dire l'élection du président du conseil général : Éric Berdoati, le maire de Saint-Cloud, Thierry Solère, premier adjoint au maire de Boulogne et proche de Jean Sarkozy, mais aussi Alain-Bernard Boulanger, maire de Villeneuve-la-Garenne et premier vice-président du conseil général. Reste à voir qui sera choisi pour incarner sous l'étiquette UMP le "sang neuf" dans le département.

http://www.lepoint.fr/politique/elections-cantonales-2011-dans-les-hauts-de-seine-balkany-et-devedjian-jouent-leur-va-tout-25-03-2011-1311481_20.php






La gôche et la Libye humanitaire ;par L'abbé Tymon de Quimonte

25/03/2011 08:43



La gôche et la Libye humanitaire

L’indice d’hémoglobine dans le pétrole Libyen, réputé pour sa qualité, s’étend tragiquement et va accroître d’autant les dividendes juteux.
Six jours déjà. Et les bombes pleuvent sur les malheureux libyens comme la grêle, déjà on ne dénombre plus les civils tués, hommes, femmes et enfants, cibles des « frappes ciblées ».
Qu’elles soient « chirurgicales », « humanitaires », merci, on a déjà donné : n’en jetez plus, même avec la sophistication électronique la boucherie reste la boucherie, sinon qu’elle est encore plus lâche.

Normalement, dans un monde ordonné, contre ce déchainement de bestialité fasciste, dans toute sa crudité primordiale, et son acception clasique sentimentale, les voix autorisées des partis antifas institutionnels devraient tonner contre !
Tendons un peu l’oreille, pour voir :
-Le parti socialiste, par la voix de sa Première bouffissure,  au contraire, « se réjouit »et estime que « la France est à sa bonne place » !
-Le sénateur Mélenchon lui non plus n’a pas finassé :
« Ma position est constante : je suis partisan d’un ordre international garanti par l’ONU. (…) On parle d’un « état de guerre avec la Libye ». Il n’y a pas de guerre avec la Libye. (…) J’approuve donc le mandat de l’ONU. (…) J’ai voté la résolution du Parlement européen en accord avec la direction du PCF et de la Gauche unitaire, en accord avec mon collègue eurodéputé communiste Patrick Le Hyaric. »
- Comment jugez-vous l’attitude de Nicolas Sarkozy dans le dossier libyen ?
« La politique menée est conforme à l’intérêt de la France. »
De la France, vraiment ? Ou d'un autre petit état, chéri par la cohorte des suppôts du Consistoire qui vociféraient depuis des semaines, réclamant des bagatelles militaires pour un massacre en Libye, et que, faisant fi de sa réputation, le Sénateur vient incontinent de rejoindre.

-Quant au NPA, il s’est beaucoup agité ces derniers temps.
Le 9 mars, il appelait à « une intervention solidaire de l’Union Européenne en méditerranée. » « Nous en appelons solennellement à tous les gouvernements européens, aux instances de l’Union européenne, pour que soient prises les mesures qui soient prise d’urgence. »
Le 18 mars il appelle à un rassemblement de soutien aux maffiosi de l’opposition au sanglant Kadafhi, rebaptisés pour la circonstance en « le peuple libyen. » « Mobilisons nous dans l’urgence. Les gouvernements du monde (…) hésitent, tergiversent, font mine de s’entendre sur une événtuelle résolution du Conseil de Sécurité. »
Les Zanticapitalistes qui en appellent aux gouvernement du Capital et au conseil de sécurité otanesque, sommés de cesser sur le champ (de bataille) leurs "tergiversations" et taper vite et dur ! Étonnant non ?
Manque de pot, après le début des vrais frappes, autres qu’en l’air, les aériennes petites frappes du Joufflu, sous la pression, vont rabattre leurs petites ailes, et pondront dans leur journal de bord "Tout est à nous" (sic) : « L’intervention militaire n’est pas une solution, et le NPA met en garde contre une nouvelle escalade militaire. »
Que voulaient ils, au juste, ces alter-Tartuffe, de la part du conseil de sécurité ? « Dîtes leur avec de fleurs ? »
Tout ces gens là, canailles au langage obséquieux ou à double langage, préfèrent battre le Fâchismassassin dans les zurnes, dimanche prochain, par une alliance de Fer avec les massacreurs impérialistes. Préludant à l’Union Sacrée pour élire triomphalement le Directeur du FMI.

Pour la France le coût estimé de cette guerre, car il s’agit bien d’une guerre, se monte d’ores et déjà à plus de 500 millions d’euros : soit les 16 000 postes d’enseignants supprimés en 2011.
Et ce n’est qu’un début, cependant que nous sommes invités à nous serrer chaque jour davantage la ceinture pour gorger les coffres de milliards couverts de sang.
L'ennemi véritable n'est pas en Libye, mais dans notre propre pays.
félix le chat





Les media servent une pseudo démocratie, en réalité une oligarchie ploutocratique

24/03/2011 02:36

Les media servent une pseudo démocratie, en réalité une oligarchie ploutocratique


Opinion de Bernard Dugué*
23/03/11 :: 16:18
inv
Les media servent une pseudo démocratie, en réalité une oligarchie ploutocratique
inv
Le mal est profond mais indolore. Les médias offrent une représentation de la société et du monde complètement faussée, suscitant pratiquement un délire de représentation. Plusieurs exemples récents en témoignent. Réchauffement climatique, grippe H1N1, volcan islandais. Et maintenant, guerre contre la Libye, nuage radioactif, front républicain. Justement, le citoyen est en droit de s’interroger sur cette exacerbation face au vote FN lors de cantonales instrumentalisées par d’opportunistes partis qui les détournent en enjeu national. Se plaisant à commenter, pavoiser, tracer des enseignements en jouant sur les chiffres, alors qu’il n’y a aucun enseignement à tirer. D’ailleurs, la gauche n’est pas si triomphante, totalisant moins de la moitié des votes. Quant au FN, compte tenu de l’abstention, on devrait dire qu’il a recueilli moins de 7% des inscrits. La plupart des Français n’ont rien à cirer de voir un élu du FN siéger dans un Conseil général, éventualité qui n’empêchera pas un département d’être administré, pas plus qu’une Région n’est perturbée par la présence d’élus FN. Il faut une bonne dose d’obsession politicienne pour se prendre la tête sur cette question du front républicain, comme le fait le PS, intimant aux membres de l’UMP d’afficher un code moral, un peu à la manière d’un juriste de l’Inquisition demandant aux accusés d’avouer ou de se dédire. Le plus inquiétant, ce sont ces médias qui remplissent leurs journaux de cette polémique sans intérêt où l’on traque les mots, où l’on suppute les arrière-pensées, où l’on tente de faire croire à une fracture entre Fillon et Sarkozy sur la base d’une divergence amplifiée démesurément par le miroir grossissant médiatique. Faisant de cet insignifiant enjeu une question d’Etat et d’honneur national.


Les médias livrent une pièce de théâtre jouée par les politiciens. Les médias ne montrent ni le monde, ni la France, ni les gens. Ils offrent le spectacle d’un simulacre de vie politique. Traduction de simulacre en grec ancien, eidôlon. L’idole. Les médias fabriquent des idoles. Naguère, Sylvie, Sheila et Johnny. Maintenant, DSK, Sarkozy, Royal ou Mélenchon apparaissent telles des idoles livrées à l’adhésion des masses citoyennes. Les médias à grande diffusion se sont constitués en instruments au service d’intérêts nécessitant la diffusion en masse d’informations, messages et images. Les masses citoyennes sont irriguées par un faisceau de séquences. Les médias servent les intérêts de puissances sectorielles. Inversement, des secteurs de la société sont devenus des puissances grâce aux médias, ou se sont renforcés. Les mondes de la politique, du spectacle, de la finance, de l’industrie culturelle, sont façonnés par l’augmentation de pouvoir et de puissance qu’offrent les médias à grande diffusion. Le média de masse est un mur qui sépare ceux qui diffusent et ceux qui sont irradiés par les séquences. Le pouvoir s’exerce derrière ce mur qui produit des séquences. Le journaliste tente bien de croire qu’il est l’arbitre, qu’il est le juge distributif, le magistrat équilibrant les droits du diffuseur et des infusés. Mais non, c’est une illusion. Ceux qui pensent autrement se racontent des histoires. Le journaliste est une partie intégrante du système qui domine, qui exerce le pouvoir et la puissance depuis la citadelle médiatique. Le système permet de gagner des voix, des postes et beaucoup d’argent pour ceux qui s’offrent de la pub chèrement payée, comme n’importe quelle firme le fait, ou de la pub offerte gratuitement, on appelle cela la promotion. Des célébrités comme Johnny, Pagny, Dubosc, Noah, ou Depardieu ou tant d’autres, bénéficient de dizaines de minutes de publicité gratuite offerte gracieusement par les grandes chaînes privées mais aussi la télévision d’Etat. Sans pour autant incarner la quintessence de l’art.


Les médias de masse ne sont pas un quatrième pouvoir comme l’ont décrété naguère quelques intellectuels désinvoltes, ni un contre-pouvoir comme l’ont suggéré récemment quelques penseurs soucieux de corriger le tir. Les médias constituent un pouvoir dont le mécanisme est différent. C’est donc un autre pouvoir, d’essence différente, qui agit selon le processus de l’influence. Les citoyens sont placés sous influence, le plus souvent à leur insu. Il est pratiquement acquis que les avantages évolutifs reposent sur le développement du système cognitif animal. Les sociétés humaines ont transposé l’avantage adaptatif en quantité de pouvoir et de puissance. Là aussi le système cognitif joue un rôle essentiel. Foucault l’avait bien montré. Le savoir est au service du pouvoir. Le savoir permet d’obtenir un avantage, domination, soumission des masses, manipulation, avantages particuliers, pouvoir politique, profits économiques. Le jeu n’est pas forcément équitable. Les dominants exercent leur domination en jouant sur l’asymétrie d’information et l’usage des médias capable de mettre les dominés sous influence.


L’influence médiatique se joue sous la gouverne de deux facteurs. L’un, humain, lié à l’intention dominante et à l’intelligence cognitive des puissants qui savent et manipulent avec un instinct sans faille les instruments leur conférant un avantage pour leurs affaires. L’autre, lié à la nature du média et au format nécessairement limité et court qui ne permet pas aux intervenants de développer la controverse, la contradiction, la complexité. Les courtes séquences, les images choc et les phrases percutantes sont privilégiées. Celui qui parle est obligé de se plier à cet effort de raccourcissement, ce qui ne pose pas de problème à ceux qui n’ont rien à dire, comme par exemple les sportifs, mais lamine toute la subtilité d’une longue analyse sociologique ou politique. Le mécanisme de l’entonnoir rétrécit le monde. Les marronniers du moment se pressent dans les tuyaux médiatiques, engendrant une thrombose événementielle et névrotique à l’occasion de faits divers ou de polémiques exacerbées. Le monde représenté par les médias est comme réduit, avec des scènes et séquences, bruits et images ; un monde passé au tamis d’un miroir assez déformant, créant une image instantanée et partielle, pour ne pas dire partiale ou même spartiate. On apprend qu’il faut absolument frapper Kadhafi parce qu’il projette de massacrer son peuple. Les mots ne sont pas choisis au hasard. On ne doit pas jouer avec les mots a dit Medvedev à Poutine qui a parlé de croisade, au risque de raviver le ressentiment islamique à l’égard de l’Occident. Guéant s’est laissé prendre au piège des mots. C’est un peu son bizutage de haut fonctionnaire promu ministre. Pendant ce temps, les bombes font des morts et Kadhafi continue sa guerre pour rester au pouvoir. La comédie médiatique nous dira quelques mots sur le clash entre Marine Le Pen et Dany Boon. La représentation du monde est faussée, orientée par ceux qui ont accès aux plateaux de télé et aux studios de radios.


Dans un tel contexte, la démocratie classique est morte, livrée aux simulacres et autres idoles venus diffuser leur manière de voir. La démocratie représentative place au pouvoir des élus représentant les aspirations du peuple. Dans la démocratie ploutocratique et oligarchique, une caste accapare les leviers du pouvoir en manipulant la représentation populaire. Le principe est complètement inversé. Le peuple n’est qu’un exécutant qui agit pour servir les aspirations des dirigeants et autres idoles venus faire leurs affaires en se servant des gens. Des chanteurs médiocres, comme Noah, Biolay ou Maé, vendent un million de disques. L’axe de ce basculement économique et politique, c’est le système médiatique. On comprend que le peuple s’éloigne des dirigeants, se sentant inconsciemment floué, escroqué, manipulé, mais ce même peuple suit les modes, les chanteurs de merde, les nouveaux comiques troupiers.


Les politiciens projettent sur la société française leurs propres fantasmes. Le peuple ne sait plus où donner de la tête. Les dirigeants prétendent savoir ce que doit être la société, la civilisation. Ils fabriquent la société selon leurs plans, une société pas pour que les gens y vivent mais pour que eux prospèrent. Dans le fascisme médiatique, les zélites font en sorte que le peuple agisse pour leurs propres intérêts, au service d’une volonté qui accomplit leur représentation, avec l’appui des médias diffusant ces représentations. Quand les peuples auront compris ce mécanisme, la société changera. Mais rien ne dit que l’humain aille plus loin que son intelligence limitée par sa démission et ses désirs prosaïques. Auquel cas, la civilisation se détruira dans un totalitarisme universel. C’est pour bientôt, quelques décennies. Une autre option verrait les philosophes entrer en scène pour éclairer les peuples de représentations inédites de sociétés avenir. Mais les médias poursuivront leur œuvre au noir. Les nouvelles lumières ne sont pas prêtes d’émerger à moins que des règles nouvelles naissent dans les médias.
____
*
http://bdugue.typepad.com/a/
Le titre est de TSS
http://www.toutsaufsarkozy.com/cc/article04/EFppAEEulVAMxuKzXA.shtml





Les excuses de Frank Ribery : décryptage d’un bluff surréaliste

23/03/2011 05:54



Les excuses de Frank Ribery : décryptage d’un bluff surréaliste

Ah que, cocorico, coco ! Frankie (c’est bon) retourne en équipe de France. Et pour l’occasion il vient s’excuser devant la presse : Condition visiblement imposée par la Fédération Française de Foot qui a publié son communiqué écrit avant qu’il ne le lise devant les caméras.

Ribery est-il sincère ?

Faut-il croire Ribery ? Sa contrition est-elle sincère ? Pour s’en faire une idée il faut le regarder en vidéo (lien en fin de billet, version resserrée). Il y a deux séquences. L’une est la lecture du communiqué. L’autre est la prestation en direct, sans texte. Et les deux séquences sont radicalement différentes. Au point d’en être troublantes.

La séquence des excuses est banale. Formelle et convenue. Aucune émotion, aucune intériorité, rien de personnel. Ennuyeuse. Ton froid sans ressenti. Etonnant pour quelqu’un qui est supposé reconnaître des erreurs. Dans les mots il les reconnaît. Dans les mots. Pas dans l’émotion, pas dans le ressenti. Il n’habite pas le texte. Et le fait de lire n’explique pas tout. Il aurait pu développer, prendre à part, improviser avec ses tripes (il le fait si bien plus loin). Non. Rien de cela.

Je note d’ailleurs qu’il dit : « Je m’excuse » et non pas : « Je présente mes excuses ». Cette formule n’est pas anodine. Même si elle n’est pas rare elle n’est pas le signe d’une culture pauvre ou d’une limitation intellectuelle, comme j’ai pu le lire ça et là à son propos. Non, c’est une formule précise. En s’excusant soi-même on ne se met pas en humilité devant ceux que l’on a trahis. On ne se met donc pas en humilité devant soi-même. On ne reconnaît pas ses torts. On s’absout soi-même. On n’a rien appris de ses erreurs.

D’ailleurs il croche sur le texte du communiqué comme si ce n’était pas lui qui l’avait écrit. Pourtant il sait parler quand cela le touche. C’est la deuxième séquence, sans texte, sans prompteur. Il parle en direct, du vécu, du ressenti. Et que dit-il ? Que des choses ont été racontées contre lui. Que les journalistes ont chargé, se sont acharnés sur lui et sur sa femme. Il se pose en victime. En victime ! Aucun lien, aucune cohérence avec ce qu’il dit avant.


Le vrai communiqué
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Dans cette conférence de presse il est en service commandé, cela se voit. Il n’a pas décidé de parler de lui-même. Il y a beaucoup d’argent à la clé. Alors il joue à l’enfant contrit. Mais directement après il se reprend et endosse la posture si valorisante et bénéfique de la victime.

La vie de Ribery lui appartient. Il peut coucher avec qui il veut et se faire balancer à la police par la première escort girl mineure venue. Elle n’est pas la première à rôder autour des terrains pour chercher une bonne affaire. Lui fait ce qu’il veut de son argent. Il peut cracher dans la soupe et participer au suicide de l’équipe de France au dernier Mondial, tout en étant grassement payé pour cela. L’époque est ainsi : les escorts girls de luxe marchent sur la tête de riches frustrés sexuels. Ça n’est pas nouveau.

Je me fiche de la vie de Ribery. Pourtant j’étais fan de son jeu au début. Comme beaucoup j’admirais ses fulgurances sur le terrain. J’en parle aujourd’hui parce qu’il est censé faire une confession publique. En fait il prend les gens pour des cons.

Pourquoi n’a-t-il pas plus de courage et de franchise ? Par exemple en se fendant d’un vrai communiqué :

« Bonjour. Je suis obligé de vous présenter des excuses pour pouvoir jouer à nouveau avec les bleus et en tirer gloire et blé. La thune m’intéresse, alors je m’excuse. Enfin, officiellement. Mais comme vous pouvez le voir je m’en balance. Je ne regrette rien de ce que j’ai fait. Et comme vous êtes des salauds et que vous m’avez sali vous ne valez pas plus. La victime c’est moi. »

Ce serait plus franc(k). Je parlais hier du cynisme. Le cynisme est plus honnête que la contrition sur commande. Mais personne ne veut entendre ce cynisme, qui pourtant poserait des balises claires dans la communication.

Aujourd’hui les français croiront peut-être Ribery. Aujourd’hui Zahia fait partie des VIP comme Ruby en Italie. Et TF1 passe une nouvelle téléréalité : Carré VIP.

Vous croyiez avoir vu le plus bête avec le mondial en 2010, ou avec Secret Story ? Non, il y a pire !

Les français sont des veaux, disait le général De Gaulle. Je me demande si les veaux n'ont pas plus de dignité que le pitoyable spectacle que propose parfois la télé.






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