"À eux deux, les époux Balkany ont 100 ans de mandat ! Il est temps de faire de la politique dignement !" Arnaud de Courson - candidat divers droite sur le canton de Levallois-Perret-Sud - ne ménage pas ses efforts pour battre sa rivale Isabelle Balkany lors du second tour des élections cantonales dimanche. Élue UMP historique des Hauts-de-Seine, le fief de Nicolas Sarkozy, Isabelle Balkany a remporté au premier tour 37,4 % des voix contre 23,1 % pour Arnaud de Courson. Mais celui-ci croit dur comme fer en ses chances de l'emporter, notamment grâce au report des voix écologistes et socialistes. "J'incarne une alternative crédible face à Isabelle Balkany et je suis convaincu que certains électeurs voteront divers droite même s'ils se sont perdus dans un vote UMP au premier tour", assure le candidat de 46 ans, vendredi matin, en distribuant des tracts sur le marché de Levallois.
Arnaud de Courson s'appuie notamment sur le succès du maire divers droite de Neuilly Jean-Christophe Fromantin qui réalise le meilleur score de droite dans le département. Avec 51,6 % des suffrages, ce chef d'entreprise de 49 ans devance de 25 points la candidate UMP Marie-Cécile Ménard. "Les Français ont voté pour un projet. Ils en ont marre des querelles de chefs, de la guerre Balkany-Devedjian qui a monopolisé toute la campagne", analyse Jean-Christophe Fromantin.
Jean Sarkozy veut du "sang neuf"
Résultat, Isabelle Balkany, vice-présidente sortante du conseil général des Hauts-de-Seine, est sur le qui-vive. "Ce qui m'a traumatisée, c'est le taux d'abstention (58,93 %). Depuis les années 1980, on n'a jamais vu ça à Levallois", peste l'adjointe au maire qui lorgne sur le fauteuil de président du conseil général. Pour mobiliser les électeurs, son époux Patrick Balkany a envoyé, cette semaine, une lettre à tous les habitants de la commune les invitant à "apporter un soutien sans réserve à Isabelle Balkany et à Sylvie Ramond (son adjointe, en ballottage dans le canton nord de Levallois, NDLR)". Car l'heure est grave. Vendredi 18 mars, Jean Sarkozy, patron du groupe UMP-Nouveau Centre au conseil général, a lancé un appel au "sang neuf" dans le département. L'adjointe au maire de Levallois - "marraine en politique" du fils du chef de l'État - l'interprète comme un appel à la parité... Mais c'est surtout un coup dur pour cette dernière qui voit son filleul prendre ses distances.
Quoi qu'il en soit, les mots de Jean Sarkozy sont aussi de mauvais augure pour Patrick Devedjian, en froid avec le chef de l'État. "Ce n'est pas une surprise ! Jean Sarkozy ne m'a jamais soutenu !" commente le président sortant du conseil général, candidat à sa succession. En attendant, avec 37,31 % au premier tour, l'ancien ministre est à la peine face au socialiste Daniel Peschanski (27,67 %), lequel mise sur les voix des écologistes, du MoDem et du PC pour l'emporter. "Je suis très serein. Je suis dans une meilleure situation qu'aux cantonales de 2004 et d'ailleurs, à ce moment-là, j'avais été élu", assure Patrick Devedjian qui a passé sa semaine à battre le pavé sur les marchés de Bourg-la-Reine et d'Antony.
En attendant le résultat du scrutin, d'autres candidats - déclarés ou non - sont déjà sur les rangs pour le troisième tour du scrutin, c'est-à-dire l'élection du président du conseil général : Éric Berdoati, le maire de Saint-Cloud, Thierry Solère, premier adjoint au maire de Boulogne et proche de Jean Sarkozy, mais aussi Alain-Bernard Boulanger, maire de Villeneuve-la-Garenne et premier vice-président du conseil général. Reste à voir qui sera choisi pour incarner sous l'étiquette UMP le "sang neuf" dans le département.
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