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Créé le : 02/09/2007 21:02
Modifié : 10/06/2011 13:27

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Atavisme roastbeef /Les frères pédophiles se cachaient à Quillan

08/04/2011 12:02



Cet article ainsi que ceux de cette rubriques sont, aussi et actuellement, visibles sur "Wordpress - Aviseur international " (http://aviseurinternational.wordpress.com/ ) à la rubrique "Revue de Presse de l'Aviseur".

 

 

Les frères pédophiles se cachaient à Quillan

aude

Thomas et Kenneth Parker étaient fichés sur le Sex Offenders Register de la justice britannique. À ce titre, ils devaient signaler leur lieu de résidence à la police britannique. Ce qu'ils ne faisaient plus depuis de nombreuses années.
Thomas et Kenneth Parker étaient fichés sur le Sex Offenders Register de la justice britannique. À ce titre, ils devaient signaler leur lieu de résidence à la police britannique. Ce qu'ils ne faisaient plus depuis de nombreuses années.
Thomas et Kenneth Parker étaient fichés sur le Sex Offenders Register de la justice britannique. À ce titre, ils devaient signaler leur lieu de résidence à la police britannique. Ce qu'ils ne faisaient plus depuis de nombreuses années.

Tom et Kenneth condamnés pour des actes de pédophilie en Grande-Bretagne, ont vécu à Quillan (Aude). Les médias britanniques ont retrouvé leurs traces en France. Les deux frères jumeaux ont été arrêtés.

Les habitants de Quillan ont été abasourdis par la nouvelle ! Les jumeaux anglais Tom et Ken Parker, appelés familièrement « Barbie et Ken », qui vivaient dans la cité des Trois Quilles depuis maintenant trois années, avaient été condamnés pour des actes de pédophilie en Grande-Bretagne. Suite à un appel à témoins lancé par le « Child Exploitation and Online Protection Centre », organisme anglais officiel spécialisé dans la lutte contre la pédophilie, la presse britannique a été avisée qu'ils vivaient à Quillan. Il n'en fallait pas plus pour que la ville soit investie par des journalistes anglais à la recherche des jumeaux. « Je connaissais Ken qui, pendant deux ans, a dormi en face de chez moi dans un fourgon. Il avait l'air sans problème ! » souligne, un habitant interloqué.

Tom est incarcéré à Agen

Voilà deux ans que Tom s'était mis en ménage avec une habitante du petit village audois. « Je vivais avec Tom et je suis convaincue de son innocence ! Il m'avait raconté qu'il avait fait de la prison en Angleterre suite à des problèmes avec son ex-femme. Il y a deux mois je l'ai convaincu d'aller se rendre à la gendarmerie ce qu'il a fait et il a été incarcéré immédiatement », explique-t-elle. En réalité Tom Parker a déjà eu maille à partir avec la justice française. En 2007, alors qu'il vivait dans le nord du Lot-et-Garonne, sa compagne de l'époque avait déposé plainte contre lui pour violence. Incarcéré depuis à Agen, l'homme doit comparaître le 20 avril prochain. Vendredi, les gendarmes de Quillan passent à l'action lorsqu'ils apprennent le passé sulfureux des deux frères. Et ils se mettent immédiatement en rapport avec leurs homologues britanniques. Si Tom est rapidement localisé, Ken, lui, reste introuvable. Il a séjourné à Quillan durant plusieurs mois. La petite amie de Tom jure que le frère jumeau a quitté le village depuis plus de deux mois. En moins d'une semaine, les gendarmes audois le localisent. « Les enquêteurs ont réalisé un travail formidable », explique le procureur de la République de Carcassonne, Antoine Leroy. Jeudi en fin de journée, Kenneth Parker a été arrêté en Bretagne et placé en garde à vue. L'homme traqué par la presse anglaise n'aurait pas commis de délit. La justice britannique lui reproche de ne pas lui avoir signalé ses différents changements d'adresse.


Les tabloïds ont proposé une rémunération

Plusieurs journaux britanniques ont envoyé leurs équipes sillonner les rues de Quillan en questionnant les habitants. Si la compagne de Tom a décidé de parler au Sun de Londres, elle a systématiquement fermé sa porte aux autres journalistes malgré les arguments employés. En effet, elle a refusé la généreuse rémunération qui aurait dû lui délier la langue ! Les deux hommes ont été localisés sur un site Internet, accessible à tous et qui recense tous les délinquants sexuels ainsi que leurs adresses.

Ce site n'a rien à voir avec le Sex Offenders Register, l'équivalent français du fichier des délinquants sexuels, qui permet de stocker notamment les empreintes ADN.


Le chiffre : 2007

années > Sa compagne porte plainte. Cette année-là, Tom Parker a été interpellé pour violences sur sa compagne dans le Lot-et-Garonne. Il est toujours incarcéré à Agen.

« Un homme très attentionné et affectueux… De plus, j'ai un enfant de 10 ans auquel il n'a jamais touché ». La compagne audoise de Thomas Parker.


 

http://www.ladepeche.fr/article/2011/04/08/1054534-Les-freres-pedophiles-se-cachaient-a-Quillan.html






J Louis Trintignant a annulé sa participation au festival d'Avignon à cause de la présence du chanteur Bertrand Cantat.

07/04/2011 14:20



Trintignant : «Cantat ferait bien de se faire discret»

«Huit ans après la mort tragique de Marie, il n'est pas question que je participe au festival» explique le comedien Jean-Louis Trintignant .
«Huit ans après la mort tragique de Marie, il n'est pas question que je participe au festival» explique le comedien Jean-Louis Trintignant . Crédits photo : FRANCOIS GUILLOT/AFP

Le comédien a annulé sa participation au festival d'Avignon à cause de la présence du chanteur Bertrand Cantat. En exclusivité, il se confie au Figaro.

Le comédien qui achève le tournage de son film avec Michael Haneke, vient d'annoncer qu'il ne participerait pas au prochain festival d'Avignon, dans le cadre des soirées de France Culture, parce que Bertrand Cantat, qu'il considère comme l'assassin de sa fille Marie en juillet 2003, est annoncé à l'affiche du spectacle de Wajdi Mouawad, dans la carrière de Boulbon.

«J'ai des scrupules. Je suis peut-être impudique en décidant de ne pas aller à Avignon et de parler des sentiments que j'éprouve. Mais je ne peux pas accepter de dire des poètes dans le cadre du festival alors que Bertrand Cantat va s'y produire. Je ne comprends pas cet homme. Je ne comprends pas qu'il puisse se présenter sur une scène cet été à Avignon. Au Canada, où devait être créé le spectacle, sa présence a été discutée jusque devant l'Assemblée Nationale du Québec car il est sous le coup d'une interdiction de fait. Là-bas, ce qu'il a fait est punissable de la prison à vie».

«L'homme que je déteste le plus au monde»

«Et ce qu'il a fait c'est tuer une femme. Pour cela il a fait quatre ans de prison. Ne pourrait-il pas se faire discret? Il s'est révélé avec le drame. Je l'avais trouvé sympathique mais il a été incapable d'assumer quoi que ce soit après le drame, la mort de Marie en juillet 2003. Et aujourd'hui, c'est un homme que je déteste, et je vais dire une chose terrible, il s'est conduit comme une merde et il est l'homme que je déteste le plus au monde.

Comment les gens ne comprennent-ils pas qu'il y a quelque chose de terrible dans la manière qu'il a de revenir, comme si de rien. Être au festival d'Avignon, pour moi, cela a toujours été un bonheur. C'est la ville où j'ai fait mes études autrefois, où j'ai travaillé avec Vilar. J'y suis revenu plus récemment. Mais huit ans après la mort tragique de Marie, il n'est pas question que je participe au festival et à la soirée en collaboration avec France Culture qui était programmée.»

http://www.lefigaro.fr/theatre/2011/04/07/03003-20110407ARTFIG00480-trintignant-cantat-ferait-bien-de-se-faire-discret.php

LIRE AUSSI :

» Bertrand Cantat au Festival d'Avignon

» Bertrand Cantat persona non grata au Canada






transferts sur Wordpress----

07/04/2011 13:37



ATTENTION :

 

Nous transférons, petit à petit, l'ensemble des anciens articles sur le site "AVISEUR INTERNATIONAL" de Wordpress à l'adresse :

http://aviseurinternational.wordpress.com/ 

 

Merci de nous y suivre et de votre compréhension pour toute éventuelle gêne que cela pourrait vous créer

les articles transférés seront progressivement effacés de ce site sur Vip-blog.

 

l'équipe de Aviseur international






Pézenas: l'église de Conas profanée et saccagée par trois jeunes dont un mineur - Ils sont condamnés à un an de prison avec sursis

03/04/2011 15:00



Hérault - Pézenas: l'église de Conas profanée et saccagée par trois jeunes dont un mineur - Ils sont condamnés à un an de prison avec sursis

conasinside.jpg

(Cliquez sur la photo pour la voir en totalité)

Les deux jeunes majeurs qui ont saccagé, avec un mineur,  la chapelle de Conas près de Pézenas, le 29 mars dernier, ont été jugés en comparution immédiate par le tribunal de Béziers et condamnés à un an de prison avec sursis ainsi qu'à 200 heures de travail d'intérêt général. 

Les deux jeunes majeurs de 19 et 18 ans, ont été interpellés par les gendarmes mercredi dernier.

 Une interpellation survenue après le saccage de l'église Conas, un hameau de Pézenas. 

 Vitraux, autel, sacristie, harmonium ont été cassés ou brûlés. Il y en aurait pour une somme allant de 50 000 à 100 000 € de dégâts.

Source Midi libre - 02/04/11

23:39 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note | Tags : entrer des mots clefs






Parents végétaliens: 30 mois ferme(les timbrés :cataplasmes d'argile, de choux, avec des sinapismes à base de farine et de moutarde et des massages à l'huile de camphre et d'ail.)

02/04/2011 06:41



Parents végétaliens: 30 mois ferme

AFP
01/04/2011 | Mise à jour : 22:38
Réactions (19)

La cour d'assises de la Somme a condamné ce vendredi à cinq ans de prison dont 30 mois ferme le couple de végétaliens pour le décès en 2008 de leur bébé de 11 mois lié à un manque de soins médicaux et à un régime alimentaire déséquilibré.
L'avocat général avait requis 10 ans de prison ferme.
"C'est une peine d'espoir", a réagi l'avocate de la partie civile, Anne-Laure Pillon, indiquant que les deux époux, qui comparaissaient libres à l'audience, après avoir fait quatre mois de détention préventive, pourraient très bien ne pas avoir à retourner en prison, par le jeu des remises de peine.
"Nous ne sommes pas là pour porter un jugement sur un mode de vie différent, mais pour décider si cet homme et cette femme ont commis un défaut de soins ayant entraîné la mort de leur enfant", avait déclaré Anne-Laure Sandretto, avocate générale, lors de son réquisitoire.
La fillette, Louise, était morte le 25 mars 2008 au domicile des parents, Joël et Sergine Le Moaligou, âgés aujourd'hui de 45 et 40 ans. Selon les experts, le décès serait lié au régime alimentaire des parents et à l'absence de soins médicaux traditionnels.

Refus de médicaments traditionnels
Alors que Louise était atteinte d'une bronchite, les parents, qui refusaient les médicaments traditionnels, avaient tenté de la soigner avec des cataplasmes d'argile, de choux, avec des sinapismes à base de farine et de moutarde et des massages à l'huile de camphre et d'ail.
Inquiets de l'affaiblissement de l'enfant, les parents, dont le régime végétalien proscrit tout aliment d'origine animale, avaient fini par appeler les pompiers qui n'avaient pu que constater la mort de l'enfant, dans leur maison de Saint-Maulvis (Somme).
La pâleur et la maigreur du bébé avaient incité les pompiers à alerter les gendarmes. La victime ne pesait que 5,7 kilos contre une moyenne de 8 kilos à cet âge. La fillette était exclusivement allaitée par sa mère.
L'autopsie avait révélé une carence en vitamines A et B12 qui, selon les experts, accroît la sensibilité aux infections et serait "due à un déséquilibre alimentaire".
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/04/01/97001-20110401FILWWW00697-parents-vegetaliens-30-mois-ferme.php






Polémique entre la ville et le Stade Toulousain autour d'une subvention ou une mairie qui préfère jeter l'argent par la fenètre des assoc ...

01/04/2011 06:26



Polémique entre la ville et le Stade Toulousain autour d'une subvention

Pierre Cohen et René Bouscatel. /Photos DDM, archives
Pierre Cohen et René Bouscatel. /Photos DDM, archives
Pierre Cohen et René Bouscatel. /Photos DDM, archives

L'adjoint aux sports dément que l'ajournement d'une subvention attribuée habituellement au Stade constituerait une sanction infligée à René Bouscatel, opposant municipal et peut-être futur adversaire de Pierre Cohen aux élections de 2014.

L'ajournement du vote d'une subvention de 272 000 € versée habituellement par le Capitole au Stade toulousain constitue-t-il une sanction infligée par Pierre Cohen à René Bouscatel, président du club de rugby, chef de groupe d'opposition municipale et adversaire potentiel du maire PS de Toulouse aux prochaines élections de 2014 ? « Cette théorie est extravagante », déclare l'adjoint aux sports François Briançon ce mercredi, en soulignant que le retrait de cette délibération de l'ordre du jour du conseil municipal de vendredi a été décidé d'un commun accord entre les élus et la présidence du Stade. « Il y a, au départ, une demande du club qui souhaite affecter cette subvention fléchée d'habitude sur la société anonyme sportive professionnelle (SASP), à l'association loi 1901 en charge de la formation des jeunes. Comme il s'agit d'argent public, il a été convenu de repousser l'examen de ce dossier à plus tard pour des raisons de pure forme », explique l'élu, qui dément « les accusations de règlement de comptes politiques faites par certains à l'encontre de Pierre Cohen. D'ordinaire, le Capitole verse trois subventions au Stade toulousain. Les deux premières ont été honorées », souligne d'ailleurs François Briançon. Il admet toutefois que « le rôle politique joué par René Bouscatel depuis l'éclatement du groupe d'opposition pourrait, à terme, brouiller les bonnes relations qu'il convient de pérenniser entre la ville de Toulouse et son club prestigieux. J'en ai moi-même discuté avec lui et il l'a admis. Or, ni Pierre Cohen, ni le président du Stade ne le souhaitent », ajoute l'adjoint aux sports, en révélant que les deux hommes sont convenus de se rencontrer prochainement. « A l'issue de ce rendez-vous, j'imagine que la question de la subvention à ce jour suspendue sera réglée », conclut François Briançon.






Dans la foulée soixantehuitarde ...Inceste: le cri silencieux du nombre

01/04/2011 06:17



Inceste: le cri silencieux du nombre

J’avais longtemps rêvé à l’éclat d’une justice, comme s’impose sur Bruxelles le mastodonte judiciaire de la Place Poellaert. De partout, ses colonnes dominent les maisons où son dôme flamboyant surgit par-dessus les toits. Il m’avait pourtant fallu descendre au plus profond de moi-même pour comprendre que ma libération ne pouvait être qu’intime. Comme je plonge, à l’instant, grâce à un ascenseur de verre dans le ventre de la ville, le quartier populaire des Marolles. Longtemps, je suis passée à côté de la vérité d’Antonia, une amie qui tient une échoppe pour touristes aux abords de la Grand Place. A l’énonciation de ma propre histoire, je me découvrais la capacité de dévoiler celles des autres. Et, maintenant, elle me témoignait de son passé familial trouble. 

filet
Linda Mondry

par Linda Mondry - Jeudi 24 mars 2011

Journaliste, elle gravite durant plusieurs années dans la presse généraliste et associative belge au gré des opportunités. Puis abandonne tout pour tenter de redéfinir sa vie par elle-même. Loin du monde, elle constate malgré tout son attachement à son métier et tente donc, aujourd'hui, d'assumer cette irrépressible particularité.  

filet

J’avais longtemps rêvé à l’éclat d’une justice, comme s’impose sur Bruxelles le mastodonte judiciaire de la Place Poellaert. De partout, ses colonnes dominent les maisons où son dôme flamboyant surgit par-dessus les toits. Il m’avait pourtant fallu descendre au plus profond de moi-même pour comprendre que ma libération ne pouvait être qu’intime. Comme je plonge, à l’instant, grâce à un ascenseur de verre dans le ventre de la ville, le quartier populaire des Marolles. Longtemps, je suis passée à côté de la vérité d’Antonia, une amie qui tient une échoppe pour touristes aux abords de la Grand Place. A l’énonciation de ma propre histoire, je me découvrais la capacité de dévoiler celles des autres. Et, maintenant, elle me témoignait de son passé familial trouble. 

L

’arrivée d’une femme avec son fils à la mort de sa mère et l’incapacité de son père à remettre en cause sa nouvelle liaison amoureuse. Comment se révolter, à quatorze ans, face à l’aveuglement obstiné de son père ? Tenaillée entre les coups de cette belle-mère et les attouchements sexuels de son fils qui, paradoxalement, s’érigeait en protecteur. Les dénégations constantes de son entourage finirent par la persuader de sa propre folie: « Quand je faisais mine de dénoncer, on me renvoyait l’image d’une menteuse et on me battait de plus belle, se souvient-elle. Je n’étais qu’une affabulatrice et, à la longue, j’ai fini par le croire ».

Je pousse la porte de Sos-inceste, une association orientant les victimes d’abus sexuels intrafamiliaux vers un réseau de professionnels mis en place par ses soins. L’assistante sociale qui m’accueille me fait part des difficultés rencontrées par les victimes pour effectuer ce simple geste: « Quand on grandit dans un climat incestueux, il faut une détermination énorme pour se rendre compte de l’anormalité de ce que l’on vit et un courage immense pour remettre en cause le fonctionnement de sa famille ». Je me souviens sans peine de cet instant où, à six ans, mon père m’assura que les agissements de mon grand-père allaient cesser. Tout en soulignant le mal que cela représentait et la nécessité de ne plus jamais en parler. J’ai immédiatement enfoui cette honte au plus profond de moi en me refermant telle une huître. Totalement livrée à moi-même face à ce terrible secret.

 

Autour d’une tasse de café et de quelques biscuits je fais part de mon vécu à la jeune femme afin de souligner ma connaissance du sujet. Elle me donne quelques dépliants et de la documentation tout en m’assurant de me fournir la liste des professionnels membres de leur réseau lors de ma prochaine visite où j’aurai l’opportunité de rencontrer la directrice, psychiatre de son état. Je manque de m’étrangler, la semaine suivante, face à l’expression compatissante de cette dernière qui, si elle ne doute pas de la réalité des traumatismes subis, semble pourtant préjuger de ma capacité à m’en sortir. Un peu choquée, j’exige la liste tant attendue et me précipite à l’extérieur.

 

Nina Graça est une femme timide, elle hésite longuement avant de m’ouvrir la porte de son domicile. Selon elle, ce trait de caractère inciterait de nombreuses patientes à franchir le seuil de son cabinet gynécologique. Le blocage de certaines d’entre elles est parfois tel qu’elle n’hésite pas à consacrer plusieurs séances afin de les rassurer: « Les personnes abusées sexuellement éprouvent souvent d’énormes difficultés à subir mes examens ». Face à son attention, parfois, quelques langues se délient tandis que certaines situations posséderaient le don de lui mettre la puce  l’oreille: « Une jeune fille, particulièrement timorée, s’est un jour présentée à moi accompagnée d’un homme beaucoup plus âgé qu’elle. Je ne pouvais déterminer la relation qui existait entre eux. Elle semblait retardée mentalement. J’ai trouvé cela très bizarre ». Elle m’évoque discrètement l’histoire de cette personne qui, il y a quelques années, a défrayé la chronique judicaire. Aujourd’hui, elle a réussi à s’extraire de cette relation incestueuse et à reconstruire sa vie. Elles ont entretenu une longue relation thérapeutique et, bien davantage, ont développé une réelle amitié. Elle me promet de lui soumettre ma demande d’entrevue.

 

Le Dr Amine Rajan, gastroentérologue lui, est passé maître dans l’art de déceler les lésions physiques consécutives aux abus sexuels. Il consacre à ces patients de longues consultations afin d’instaurer également une relation de confiance. Une nécessité d’une part afin d’étayer la constitution d’éventuels dossiers judicaires mais, également, d’attester la réalité des faits auprès des victimes elles-mêmes: « Que la réalité de l’agression soit confirmée par une personne dépositaire de l’autorité médicale revêt une importance essentielle à leurs yeux ». Il me mentionne également une de ses patientes qui, aujourd’hui, s’est rétablie et est à nouveau capable, notamment, de renouer une relation amoureuse: « Elle est venue sonner à mon cabinet juste pour me l’annoncer » sourit-il. « Quand les anciennes victimes recréent enfin des relations sociales équilibrées et  empreintes de confiance, c’est que le combat n’est plus loin d’être gagné. Je reste, en tous cas, très admiratif de leurs combats. ».

 

 

Prescription...

 

Ancien député, Vincent Decroly avait fait partie de la commission d’enquête parlementaire se penchant sur l’affaire Dutroux où il s’était distingué par son intégrité. Aujourd’hui éloigné de la politique, il s’implique pleinement dans son travail de juriste. Il reçoit notamment les personnes envoyées par Sos-Inceste pour les informer sur les conséquences de l’introduction d’une éventuelle plainte en justice. Et les questions sont innombrables… Porter plainte est-il opportun? Comment procéder ? Vais-je être entendu par la police ? Mon agresseur va-t-il en être informé ? Comment serai-je protégé ? Quelles seront les condamnations possibles ? Puis-je espérer un dédommagement financier ? Combien de temps durera la procédure?  Quel sera l’impact sur la famille ? Comment se passera le procès proprement dit ?

 

« Souvent, il n’est pas possible de faire quoi que ce soit. Simplement parce que les délais de prescription sont dépassés. Or les victimes prennent énormément de temps pour se rendre compte de l’abus et encore davantage pour s’en ouvrir aux autres. Et quand c’est encore possible, la décision de porter l’affaire devant la justice demande encore un délai de réflexion, explique-t-il. Il m’est arrivé de rencontrer une personne âgée de plus de quatre-vingts ans qui s’est effondrée devant mon bureau, c’était la première fois qu’elle osait parler de ce qu’elle avait subi durant l’enfance ».

 

En Belgique, le délai de prescription est établi à dix ans après l’âge de la majorité, ce qui limite l’âge maximal de dépôt de plainte à 28 ans. Et si la loi envisage les crimes de viols, d’attentats à la pudeur et de harcèlement, elle ne tient pas explicitement compte de l’inceste. Seule une aggravation de la peine est prévue lorsque l’agresseur possède autorité sur sa victime. Pour Astrid Bedoret, avocate spécialisée en droit familial, cette législation est clairement insuffisante. « Il est assez aisé pour une famille de dénoncer un agresseur extérieur lors d’actes pédophiles. Mais lorsque c’est la famille elle-même qui agresse, une chape de plomb s’abat sur la victime. Et grandir dans une ambiance aussi totalitaire provoque d’immenses dégâts, explique-t-elle. La spécificité intrafamiliale n’est pas prise en compte dans la loi, or il s’agit d’un crime à part entière. Et, pour moi, parfois aussi grave qu’un meurtre. Certaines personnes ne s’en relèvent jamais. De plus il n’existe pas de catalogue de peines spécifiquement liées à l’inceste. Les mesures prises en justice sont donc souvent inadaptées au contexte intrafamilial  ». 

 

Dès lors, en collaboration avec l’association sus citée, l’avocate a rédigé un projet de réforme légale pour le soumettre à la commission parlementaire de la justice qui s’est penché sur la problématique. Celui-ci réclame l’allongement du délai de prescription mais, également, la qualification de l’inceste dans la loi. « Alors qu’elle est sensée protéger l’enfant, comment envisager que la famille puisse en devenir le bourreau ? S’interroge-t-elle. Les résistances ont été énormes: en craignant la criminalisation des relations familiales, beaucoup refusent de mettre en danger cette cellule constituant la base même de toute vie sociale ». Une question essentielle qui se pose, en effet, aux victimes elles-mêmes dans toute son ampleur. Comme si c’était hier, je me souviens de la peur lue dans les yeux de mon père à la perspective de la révélation du secret. Et comment, du haut de mes six ans, survivre à cette implosion familiale? Le silence qui s’est alors totalement imposé à moi n’a commencé à se fissurer qu’à l’âge de… 29 ans. « Les victimes d’inceste endossent la responsabilité de la cohésion familiale. De personnes protégées, ces enfants deviennent protecteurs de la famille, confirme Chantal Duchâteau, psychiatre à Sos-enfant. Car la révélation du secret provoquerait un véritable tsunami familial ».

 

 

Parents / Instituteur

 

Dans le commissariat décrépi, la petite fille circulait d’un local à l’autre, Dans l’un son père et sa mère, dans l’autre l’instituteur qui avait soupçonné l’inceste. Telles les deux faces d’une même pièce de monnaie, son attitude alternait radicalement au passage de la porte. D’un côté l’enfant sage et responsable, de l’autre les attitudes enfantines. « Nous n’arrivions pas à en croire nos yeux, se souvient Karine Minnen. Confrontée à ses parents elle se comportait comme une adulte. Accompagnée par son instituteur, elle redevenait une enfant ». Durant plus de deux heures, sans œillère aucune, la commissaire de la brigade des mœurs de la zone de police Bruxelles-Ixelles détaille son travail : la discrétion durant les enquêtes, l’intrusion policière dans la cellule familiale, parfois l’obligation d’agir très rapidement lorsque l’enfant est en danger et, dans certains cas, la nécessité de l’extraire du cercle familial, les confrontations entre agresseurs et victimes et les dénis fréquents des premiers, les techniques d’interrogatoires vidéo-filmées, la délicatesse indispensable au moment de poser les questions aux enfants, la manière de ne pas orienter les réponses, la collaboration avec les psychologues et les juges d’instruction…

 

Confrontée à la réalité du terrain, elle illustre ses propos d’une multitude de cas très concrets et extrêmement divers. Force est de constater que, lors de leurs enquêtes, les policiers sont souvent les premiers à brandir le miroir de la vérité. Les conséquences en sont toujours effroyables: « Devant nous, des familles entières s’effondrent littéralement. Les déchirements sont toujours terribles. Parfois, même, ce sont les enfants qui en viennent à consoler leurs parents, se désole-t-elle en mentionnant la difficulté d’un métier qu’elle mène pourtant avec passion. Le déni des agresseurs, aussi, est parfois très difficile à accepter. On encaisse, mais nous avons nous aussi nos propres enfants et nos rôles de parents ». Et quand je demande à deux de ses enquêtrices ce qui les étonne le plus dans leur travail, elles répondent sans hésiter: « le nombre d’affaires à traiter ». Un chiffre fourni par une institution hospitalière traitant les agresseurs, eux-mêmes, affirme que 20% des filles et 15% des garçons seraient victimes d’abus sexuels durant l’enfance. Pour la commissaire Minnen, effectivement, de nombreux problèmes de société auxquels la police est confrontée proviennent de déséquilibres familiaux dont une proportion non négligeable sont, bien sûr, d’ordre sexuel.

 

 

SOS enfants

 

L’équipe Sos-enfant de l’hôpital St Pierre, à Bruxelles-ville, est dirigée par le Dr Gérard. Ce dernier n’hésite pas à pointer l’impact du phénomène. Selon lui, le coût social de la transgression serait immense: difficultés affectives et violences familiales, pathologies physiques et mentales, inadaptations professionnelles et assistanat, marginalité et délinquance… Son département comprend également une cellule qui traite les mineurs délinquants sexuels. Quand je précise à Véronique Sion que, pour moi, ces jeunes sont également des personnes en souffrance, la coordinatrice pousse un immense soupir de soulagement: « Evidemment, leurs comportements sont totalement injustifiables mais il ne faut pas voir en eux que des « monstres ». Si toutes les problématiques sont différentes et que nous les rencontrons dans tous les milieux sociaux sans exception, ces jeunes possèdent un point en commun: ils ont tous, excusez-moi l’expression, un vrai passé de merde. »

 

Selon elle, le travail consiste avant tout à mettre à jour leurs propres souffrances afin de leur faire prendre conscience des comportements qui en découlent et les pousser à en changer: « Si bien entendu, tordons le cou à un cliché qui a la vie dure, toutes les personnes agressées ne deviennent pas, loin s’en faut, des agresseurs, par contre la grande majorité des agresseurs ont, eux, été agressés durant l’enfance ». L’équipe compte quelques beaux succès à son actif mais regrette l’insignifiance de ses moyens face à l’ampleur de la tâche. « Les budgets ont afflués suite à la prise de conscience gouvernementale lors de l’affaire Dutroux mais avec le temps et la crise, déplore le Dr Gérard, le désintérêt s’accentue et nous craignons un retour de balancier ».

 

Je déambule dans les couloirs de la Maison des parlementaires. De part et d’autre de ce labyrinthe, députés et sénateurs s’activent dans des bureaux s’apparentant aux cellules d’une ruche. Ou plutôt aux cellules d’un cerveau à l’origine de la conscience législative belge. Pour la députée humaniste, d’obédience sociale chrétienne, membre de la commission parlementaire « justice », l’inscription du terme inceste dans la législation est inenvisageable: « Il ne faudrait pas, selon elle, troubler la paix des familles ». Quant à l’allongement du temps de prescription, elle affirme « qu’il n’est pas bon de remuer des choses trop anciennes ». Elle avance la difficulté, à trop longue échéance, de collecter les preuves et, également, le risque d’erreurs judiciaires face à des accusations parfois malveillantes.

 

Même constat pour le député écologiste sur l’allongement du temps de prescription et conclusions similaires sur l’incrimination de l’inceste mais pour une tout autre raison: « Toutes les relations incestueuses, notamment entre adultes ne sont pas nécessairement contraintes. Il faut faire très attention : il existe parfois des relations réellement consentantes ».  Le représentant libéral refuse, sans justification précise, la qualification de l’inceste, mais me fournit deux projets de loi, rédigés par leurs soins en 2007 et 2009, sur l’allongement éventuel du temps de prescription. Force est de constater, en 2011, qu’aucune suite n’y a encore été donnée, « nous ne savons pas quand nous aurons encore le temps de nous pencher sur la question », m’avait-il avoué tandis qu’une majorité parlementaire nécessaire à la modification des textes s’avérerait, de toute façon, très difficile à dégager. La députée socialiste, malgré mes demandes d’interview répétées, est entre-temps partie en vacances…

 

Je reste un peu éberluée par les arguments avancés, forts similaires à ceux mis en avant par les agresseurs et les familles incestueuses elles-mêmes, et je recueille l’absence totale de réponse quand je leur demande qui se positionne réellement pour la défense des enfants: l’une me raccompagne tremblotante jusqu’à l’ascenseur, l’autre regarde ses pieds en rougissant tandis que le troisième mime sa désolation. Bien sûr, chacun admet l’existence de ce nécessaire tabou véhiculé par toutes les sociétés humaines mais est-il réellement établi sans se traduire dans des textes de loi ? Je ne peux m’empêcher de songer à ce qu’il adviendrait si l’interdit tout aussi fondamental du meurtre n’y était pas pris en considération. Le tabou de l’inceste ne serait-il pas plutôt celui de le désigner ? Et comment lutter contre un mal que l’on se refuse même à nommer ? Toutes ces questions posées demeurent sans réponses.

 

 

Dépression complète

 

Il y a eu beaucoup de regards croisés, durant ce temps de mon enquête. Une femme dans un train qui, au vu de mon passé que je ne cachais pas, baissait les yeux pour me confier une bribe de son vécu, une autre dont les yeux se mouillaient, un garçon ou l’autre qui m’avouait ne pas être du tout ignorants... Et puis, l’impossibilité de se raconter : des promesses de rendez-vous mais ensuite des fuites. Il me fallait donc passer par une voie plus officielle. Chantal Duchâteau, de Sos-enfant, avait commencé sa carrière en travaillant avec les enfants mais un phénomène étrange l’avait interpellée : elle retrouvait souvent les personnes qui les amenaient en larmes dans sa salle d’attente. Une situation trop fréquente pour qu’elle ne se penche pas sur ces adultes: « Beaucoup de personnes qui ont été abusées n’en parlent jamais. Mais lorsqu’elles sont confrontées à une situation d’abus d’enfants devant elles, elles ne peuvent le supporter. Elles m’amènent alors la petite victime et, confrontées à cette réalité qui est aussi la leur, elles finissent par craquer. Et je les retrouvais là, dans cet état de détresse complète ».

 

La femme que je trouve aujourd’hui devant moi est l’une d’entre elles. Lorsque je pose mon dictaphone sur la table du cabinet de consultation, elle me parle de l’histoire de sa fille. Je m’étonne car je pensais qu’elle me parlerait d’elle-même. Plus j’insiste, plus elle se met à trembler. Son angoisse emplit à chaque seconde davantage la pièce. De peur de la briser, je n’insiste plus: je me souviens de la terreur que je ressentais à regarder, il y a quelques années encore, ma véritable histoire. Une psychothérapeute du Slaj-v, le Service laïc d’aide aux justiciables, m’a lancé cette phrase: « Les victimes d’inceste ne sont pas vivantes ». Cela signifie, je crois, qu’elles se construisent une image idéalisée afin de masquer leur souffrance: la vie vécue comme une fiction où jamais le réel n’entre en jeu. Et ce décalage peut amener aux plus incroyables inadaptations. Dans une vidéo de témoignages réalisée par le Slaj-v, une personne va jusqu’à prétendre qu’elle ne ressentait rien lorsqu’elle plongeait sa main dans de l’eau bouillante, s’occasionnant dès lors d’innombrables brûlures. Une autre se perdait en rue lorsqu’elle déviait de ses itinéraires habituels, plus banalement de nombreuses personnes se disent heureuses alors qu’elles meurent, intérieurement, à petit feu.

 

Je me souviens bien sûr, de mon indécrottable distraction et de mon incapacité à avouer la moindre de mes faiblesses. Le décalage entre mon image et ma vérité est devenu tel qu’à un moment j’ai failli sombrer dans la schizophrénie. À 29 ans, encore, mon amnésie était totale: pour moi, le viol n’avait jamais existé. J’ai fui ma détresse grâce au cannabis comme cette seconde patiente de Chantal Duchâteau l’a fait grâce à l’alcool alors que d’autres, encore, sombrent dans la dépression ou songent au suicide: « Dès le matin, je ne savais pas aller travailler sans avaler deux ou trois bières fortes. Et la journée, sans aucune raison apparente et de façon totalement soudaine, des images cauchemardesques s’imposaient à moi. Ces flashes pouvaient arriver n’importe où et c’était réellement impossible à vivre ».  La psychiatre me confirme la fréquence de ces dédoublements: « Un réflexe psychologique que les victimes utilisent pour se sauver de situations trop difficiles à affronter ». 

 

 

Peu de cas aboutissent

 

J’use les bancs de la 54e chambre du Tribunal de 1e instance de Bruxelles, spécialisée en matière de mœurs. Impossible de savoir quand auront lieux des procès liés à l’inceste, j’assiste donc à d’innombrables séances traitant de toutes sortes de matières : viols, proxénétisme, pédophilie, exhibitionnisme, voyeurisme, harcèlement… Durant un mois, seuls trois procès seront liés à l’inceste. Force est donc de constater que très peu de cas aboutissent devant un tribunal. Mais une attitude est commune à la toute grande majorité des accusés en matière de mœurs: le déni. La déviance sexuelle est bien entendu un tabou difficile à briser et, en toute affaire, la honte de se dévoiler y est particulièrement présente. Ce qui amène, la plupart de temps, les agresseurs à nier la plus élémentaire évidence.

 

Sur les marches du Palais de justice, un jeune avocat me fait part de son désarroi: « Les accusés ne reconnaissent tellement rien malgré les preuves qui sont avancées qu’ils prennent toujours le maximum de la peine. Quand ils n’essaient pas, carrément, de vous manipuler alors que vous êtes là pour les aider. Il n’y a jamais, ou presque, de prise de conscience ni de repentir. Je trouve ce genre d’affaires très difficile à défendre. » Il y a ce pédophile d’une soixantaine d’années qui avoue carrément son amnésie. Face aux analyses ADN irréfutables effectuées grâce à un prélèvement de son sperme dans la salive même d’une de ses petites victimes, il déclare: « Je veux bien vous croire, j’y suis bien obligé, mais je ne me souviens de rien ». Le décalage entre son image et sa vérité est tel que son dédoublement est total. Il ne parvient pas à relier ces deux faces de sa personnalité. Récidiviste, lors du verdict, l’internement psychiatrique se révèle inévitable.

 

Et puis, il y a ce père de famille, qui a violé son fils âgé de six ans. Lors de la révélation des faits, la réaction de la mère, n’hésitant pas à sacrifier son couple pour défendre son enfant, a été exemplaire. L’enquête a été rondement menée, expertises médicales à l’appui, et les preuves sont irréfutables. Lui aussi, pourtant, nie l’évidence jusqu’au bout: six ans fermes. Il évite de peu l’arrestation immédiate et, dans les couloirs, accompagné de ses parents, il pointe encore la malveillance de son ex-femme.

 

Vient encore cette famille disloquée, entre les actes du père et le silence de sa femme, dont l’adolescente victime vit, aujourd’hui, en foyer d’accueil. L’homme écope de l’interdiction d’approcher sa fille et d’une peine avec sursis afin de lui permettre de se soigner. De fait, l’incarcération lui ôterait toute possibilité de traitement psychiatrique: « Cette possibilité de soin est inexistante dans le système carcéral belge, souligne encore l’avocat désabusé. Un de mes clients incarcérés demande lui-même, depuis des années, la castration chimique et elle lui est systématiquement refusée ». Les jugements prononcés oscillent donc, invariablement, entre détention et libération à des fins médicales. Puis ce couple divorcé qui se déchire autour de la garde des enfants, dont les protagonistes s’accusent mutuellement d’actes pédophiles et de harcèlements. Devant l’absence de faits tangibles, la juge les renvoie dos à dos. Je m’interroge toutefois sur la place réelle de ces enfants servant, tour à tour, les intérêts de leurs parents.

 

 

Le poids du silence

 

Le poids du silence me paraît énorme. Je désespère de trouver une personne qui veuille bien me témoigner, hors cadre médical, de son parcours. Quand, un beau matin, Charlotte me téléphone parce que « J’ai envie de témoigner de la possibilité de s’en sortir », me dit-elle. C’est bien la même personne dont m’avait parlé Nina Graça et le Dr Rajan. Je l’ai alors rencontrée avec son compagnon, Christophe, et nous avons échangé nos histoires. Bien différente de la mienne, celle de Charlotte était tout simplement terrifiante: un homme qui s’introduit dans sa famille, entre son père et sa mère, pour prendre la place d’un gourou, un soi-disant guide spirituel. À ses douze ans, les sévices sexuels commencèrent avec la complicité totale de ses parents. Ils durèrent plus de dix ans, parfois carrément sous la menace des armes. Un parcours d’une violence extrême qui aurait dû déboucher sur la prostitution si elle n’avait pas rencontré Nina Graça et trouvé la force de relever la tête: « Je m’étais clivée: j’avais mon cœur et ma tête d’un côté et mon corps de l’autre.  

 

Je ne parlais plus, en fait, et ne savais nommer ni mes sentiments, ni mes pensées. Il fallait que j’apprenne les mots. Et Nina a été la première à me parler d’inceste. Alors, j’ai commencé à faire des liens tandis qu’elle  me montrait que le respect existait, que l’autre pouvait être autre chose qu’un objet ». Une reconnaissance que Christophe n’avait pas eu de difficulté, non plus, à lui apporter. C’est un véritable coup de foudre qui avait présidé à leur rencontre alors qu’ils se découvraient d’innombrables points communs. Pourtant, Christophe n’avait jamais été victime ni de viol, ni d’attentat à la pudeur: « Je suppose que ma grand-mère avait été violée, mais c’était un secret de famille qui n’a jamais été dévoilé. C’était quelqu’un qui avait une peur immense des hommes et qui exerçait une emprise totale sur ma mère. Et comme ça se déroulait de manière totalement inconsciente, j’ai encaissé toutes ces angoisses. Il n’y avait aucune limite: les portes ne se fermaient jamais à clé et je ne  possédais aucune intimité. C’était un climat très confus et très lourd où l’interdiction de la sexualité était totale ». Il lui a fallu plus de cinquante ans, et cette rencontre avec Charlotte, pour qu’il se permette enfin d’exister librement: « Je suis passé par des états psychiques terribles lors desquels j’ai réellement cru sombrer dans la folie. Oui, j’ai grandi dans un climat complètement incestueux. Mais c’était un inceste psychologique ».

 

 

Mettre des mots sur ses souvenirs

 

J’ai moi-même rencontré une personne qui a vécu, un peu différemment, ce type d’inceste. C’est elle qui m’a permise de mettre des mots sur mes souvenirs et qui m’a aidée à me rétablir. L’action qu’elle a eue sur moi a, petit à petit, fini par mettre également sa réalité à jour. Un peu comme celles qui accompagnent ces petites victimes dans la salle d’attente de Sos-enfants. Mais si les conséquences sur sa vie n’en avaient pas été moindres que les miennes, quelque part, les mots étaient encore plus difficiles à poser. Pas d’actes précis à qualifier: pas de viol, ni d’attouchements. Peut-être, seulement, du harcèlement. 

 

Marianne Thomas, qui a été Procureur du Roi à la section mœurs du parquet de Bruxelles durant six ans, possède une excellente expertise de ce genre de situation: « Il n’y a pas d’attouchements, ni de viol, mais quelque part on abuse psychologiquement d’un enfant. Ce sont des ambiances incestueuses: des portes qui ne se ferment jamais, des parents qui choisissent les vêtements et, même, sous-vêtements de leurs adolescents, des filles qui ne peuvent avoir de petits amis, des regards irrespectueux, des mots dévalorisants… C’est une sorte d’appropriation de l’enfant et, dans ces cas là, le rôle joué par les mères est souvent réellement dramatique ». 

 

Elle ne nie pas les dégâts engendrés par ces comportements, mais reconnaît l’impuissance de la Justice: « La Justice n’appréhende pas parce que ce n’est pas punissable. Déjà un inceste classique qui ne laisse pas de traces c’est difficile à défendre, mais si c’est psychologique alors, non, c’est impossible. Dans le système pénal actuel, il faut des faits. » Je me rappelle les propos de cette policière chargée de l’aide aux victimes qui regrettait que, dans l’état actuel de la législation, il soit bien plus risqué de voler un sac à main que de détruire un enfant sans laisser de trace. Mais pour la procureur, ce n’est tout simplement pas le rôle de la Justice: « La Justice est là pour protéger l’autorité de l’Etat: pour dire le droit et la loi mais pas pour faire du bien aux gens. Il y a une confusion de la part des victimes qui en attendent une reconnaissance mais ce n’est pas son rôle. Les psychiatres sont là pour ça. »

 

Quant à l’inscription éventuelle du terme « inceste » dans la législation elle déclare: « L’inceste a toujours existé. Aujourd’hui notre société le considère comme un fait délictueux, mais peut-être que dans cinquante ans on trouvera ça normal. Qui sait ? Comme en Angleterre où la sodomie est encore interdite même si on ne la poursuit pas, comme les homosexuels pourront, peut-être un jour, adopter. Tout peut évoluer. Ce serait tout de même incroyable de se dire qu’en passant des lois et en posant des jugements on va interdire l’inceste. Je n’ai pas d’avis à donner là-dessus, ces questions sont hors de ma compétence ». Il existe pourtant bien une conscience de l’inceste dans la pratique informelle  et quotidienne de la Justice. À noter, par exemple, l’attitude de la juge ayant présidé au procès de l’agresseur de Charlotte qui avait insisté sur l’importance de sa présence lors du verdict alors qu’elle envisageait de s’en absenter, ne supportant plus d’entendre les dénégations de son bourreau: « Son regard et son clin d’œil envers moi lors du prononcé de culpabilité, se rappelle Charlotte, m’avaient fait le plus grand bien ».

 

Le juge d’instruction Benoît Vandermeersch possède également une sensibilité très affinée de la problématique incestueuse. C’est notamment grâce à son action qu’ont été généralisées les auditions vidéo-filmées et les formations des policiers pratiquant les interrogatoires afin de ne pas retourner inutilement le couteau dans la plaie des victimes. Celui-ci est également conscient de la difficulté de poser, parfois, un verdict approprié: « Je me souviens d’une jeune fille que j’informais de la future requête d’emprisonnement de son père qui serait posée par le Parquet. Celle-ci m’avait lancé un regard effrayé en me disant que ce n’était absolument pas ce qu’elle souhaitait. Pour sa part, elle ne voulait qu’une chose: qu’on impose à sa famille de poser un loquet à la porte de la salle de bain afin de respecter son intimité. »

 

 

Les intérêts professionnels

 

« On n’arrête pas de parler au nom des victimes avec une confusion des rôles qui est effarante. Si on pouvait cesser d’aimer un parent le jour où il nous fait du mal, tout serait très simple. Hop, terminé ! Sans aucune ambivalence ni aucune équivoque. Mais alors qu’en tant qu’adulte nous sommes incapables de le faire, on va l’exiger d’une gamine de 15 ans. C’est hallucinant. On pourrait entendre les victimes mais cela indiffère complètement les professionnels concernés parce qu’ils pensent d’abord à leurs propres intérêts. Personne ne veut qu’on puisse dire que ce soit de sa faute s’il y a récidive, alors on garde les gens en prison. Et quand, au bout de la peine, il n’y a ni suivi psy, ni logement, ni famille on court droit à la catastrophe. En fait, on se fiche de la récidive : ce qu’on ne veut pas, c’est qu’on puisse en identifier le responsable. C’est très différent », constate Serge Corneille quant à l’inadéquation des peines liées à l’inceste. Psychiatre à l’unité Antigone de l’Université de Liège qui s’occupe des agresseurs sexuels, il ajoute: « En fait, c’est une matière très complexe dans laquelle on ne peut se permettre aucun systématisme. Il y a des personnes, le disant elles-mêmes, à qui ça a fait beaucoup de bien de passer par la prison et d’autres qu’on ferait mieux de laisser dehors. Il y en a qu’on va garder très longtemps alors que ce serait bien mieux de les libérer rapidement. Tandis qu’il y en a d’autres que je préférerais voir enfermées jusqu’à la fin de leurs jours. Mais c’est très emmerdant pour des politiques qui doivent avoir un discours schématique et caricatural ».

 

J’ai écumé la plupart des lieux travaillant avec les agresseurs sexuels avant de pouvoir recueillir un seul témoignage. Si le tabou entourant les victimes m’avait semblé encore puissant, celui dissimulant les agresseurs l’était bien davantage. Tous les centres, qu’ils s’occupent d’adolescents ou d’adultes, avaient plus ou moins discrètement refusés de me mettre en contact avec un de leurs patients. Quand ma venue n’avait pas carrément été signalée par le Centre d’Appui Bruxellois (CAB), vérifiant l’application des mesures de suivi psychologiques décidées par les tribunaux envers les agresseurs, auquel je m’étais adressée. J’avais finalement appris qu’un des patients de Serge Corneille avait ouvertement témoigné lors d’un colloque réservé aux spécialistes. 

 

 

Jacques

 

Jacques avait abusé de sa belle fille alors qu’elle n’avait que neuf ans. Selon lui, il avait parfaitement conscience de commettre un acte totalement délictueux. Il m’avance, pour preuve, le fait d’avoir patiemment préparé le terrain, durant quatre ans, en établissant une réelle relation de confiance avec la mère et sa victime: « Le fait d’être considéré comme un beau-père modèle m’a beaucoup facilité le passage à l’acte. Et quand ma compagne s’est absentée pour une longue période d’hospitalisation,  j’ai su que le moment propice était venu. ».

 

Niant ensuite aisément, aux yeux de la mère, les allégations de la petite, il a perpétué le crime durant de longues années: « J’étais très marqué, en fait, par l’attitude de mes propres parents et le fait d’avoir été abusé durant l’enfance par un ami de la famille. Et, surtout, d’en avoir ressenti du plaisir. C’était très gênant parce que pour mes parents, la sexualité, c’était sale. On ne pouvait faire l’amour que pour procréer. Tout pouvait, pourtant, se faire entre les quatre murs de la maison mais il ne  fallait surtout pas que cela  se sache. Par exemple, on disait qu’on ne pouvait pas voler mais, la nuit quand ça ne se voyait pas, mon père m’emmenait  sur les chantiers pour dérober des briques. Comme c’était comme ça pour toute l’éducation, je satisfaisais avec ma belle-fille une sexualité que je n’osais pas vivre ouvertement avec les adultes. Avec les enfants c’était bien plus facile: ils sont spontanés et ne mettent pas de barrière. »

 

Au début de l’âge adulte, la jeune fille a toutefois rencontré un garçon qui lui a fait prendre conscience de l’anormalité de la situation. Craignant pour l’intégrité de la propre fille, plus jeune, de Jacques, elle a porté plainte à la police où il a bien entendu été convoqué: « Tout le monde que j’avais mis en place s’est effondré. Je perdais évidemment ma femme et ma belle-fille. Mais j’étais tout autant  terrorisé à l’idée de perdre ma propre fille et de me retrouver en prison. Je me suis dit: tout ça pour des stupides moments de plaisirs ».  Condamné à quatre ans, avec sursis grâce à son aveu, il s’est dès lors plié aux exigences de soins dictés par la Justice. Naviguant d’un service à l’autre, il affirme s’être retrouvé complètement perdu jusqu’à ce qu’il rencontre Serge Corneille pour qui décrire la personne incestueuse comme un monstre manipulatoire est inadéquat: « Mettre en place des stratégies pour obtenir des faveurs sexuelles, c’est ce que fait n’importe quel gars qui sort le samedi soir en boite. S’il y a des modèles psychologiques qui se demandent en quoi un délinquant sexuel a un comportement déviant, il y en a d’autres, beaucoup plus intéressants, qui se demandent en quoi ils fonctionnent comme nous. Et la seule spécificité c’est que, si entre adultes tout le monde est conscient du jeu,  avec un enfant on l’amène sur un plan où on est le seul à maîtriser les règles ». Le dégageant, par ce biais, de sa honte, Jacques accepte enfin de se regarder en face et de saisir à pleines mains ses responsabilités: « Je me rends compte que d’avoir eu ce parcours de vie n’était sans doute pas le plus adéquat pour être vraiment moi-même. Les deux choses que j’ai apprises ici, même si ça peut sembler idiot, c’est de pouvoir dire un oui ou un non et, également, de l’entendre. En apprenant ces limites, j’ai appris à m’aimer et me respecter moi-même et donc à aimer et respecter les autres. Avant, je passais mon temps à paraître gentil aux yeux de tout le monde, même à ceux de ma belle-fille pendant que j’en abusais. Paraître, paraître. D’ailleurs, quand j’ai été trouver ma mère, elle m’a répondu qu’elle savait très bien pourquoi je venais mais qu’elle refusait d’en parler. Là, j’ai tout compris: en reconnaissant que ces abus étaient bien vrais, je pouvais enfin exister. »

 

Tandis que nous nous asseyons à la table d’une taverne, Jacques me parle du travail qu’il effectue, aujourd’hui, au sein des prisons pour tenter de venir en aide aux personnes qui, comme lui, ont abusé d’un membre de leur famille: « S’ils peuvent encore tourner autour du pot avec un psy, avec moi on ne me la fait pas ». C’est sa manière à lui de lutter contre l’inceste, évidemment. Je lui fais alors part de mon propre passé, tout en lui demandant si ça ne le dérange pas que je ne lui aie pas annoncé plus tôt: « Ca ne m’étonne pas, me répond-t-il tout en m’interrogeant, également, sur ma manière d’appréhender sa présence. À travers les carreaux, derrière le sourire en coin de Serge Corneille, je contemple les automobiles défiler sur la grand route et les arbres frémir sous un ciel plombé. Un contexte d’une extrême banalité: « Y’a vraiment pas de souci ». Jacques me conduit alors à la gare où nous nous serrons la main en nous souhaitant une bonne continuation.

 

Dans le train qui me ramène vers Bruxelles, je songe en vrac à ce que m’ont dit toutes ces victimes qui ont réussi à sortir de l’inceste: « Quand on se dit qu’on n’est pas coupable, on comprend qu’on est un objet qui a été utilisé. Qu’on n’avait pas sa place. Alors, on commence à la prendre: on peut commencer à mettre des limites en parvenant à dire non. C’est apprendre à s’écouter tout le temps, apprendre à s’accepter comme on est et à faire le deuil de ce qu’on n’est pas. Quand on voit le mal qu’on a reçu, on peut voir aussi le bon. J’ai appris à construire à partir de là, même si j’étais différente. Une fierté que j’ai, par rapport à moi, c’est d’avoir osé regarder tout. Même si ça faisait mal. Même si quand on casse un verre, on ne le recolle pas de la même manière. Il y a une brèche qui existe bien: y’a pas d’oubli, mais une compréhension. Sinon, on avance sans savoir où aller ni comment s’y rendre. C’est vrai que ça donne une conscience qu’on peut faire grandir. J’ai cru en la vie, aussi. Et en l’amour. On a un potentiel énorme, finalement ça peut devenir une chance. »

 

 

Et la politique...

 

Il ne me restait plus, par souci d’équité, qu’à interroger la députée socialiste maintenant rentrée de vacances. Elle commence par me fournir les même arguments et conclusions que ses collègues. Mais évidemment, après plusieurs mois d’enquête, mes questions se montrent plus acérées et plus précises. Je m’étonne ainsi de l’impunité dont jouissent les auteurs d’inceste psychologique et, également, de la position des hommes face aux tribunaux. Toujours seuls à se trouver face aux juges alors que, dans certain cas, tout un environnement familial « toxique » assiste tranquillement au procès dans la salle d’audience. N’y aurait-il jamais que les hommes, évidemment auteurs des gestes répréhensibles, à assumer les conséquences de déviances familiales parfois largement évidentes mais « invisibles » ? La députée baisse la tête quelques instants puis, la relevant, rompt avec l’habituelle langue de bois: « Nous sommes en train d’élaborer un projet de loi établissant la notion d’« abus de position dominante ». Il est destiné à lutter contre l’influence néfaste de certaines sectes sur leurs membres. Nous pourrions, peut-être, élargir cette disposition aux comportements incestueux. Pourquoi pas ? » 

 

En me quittant, elle me prétend qu’elle envisagera cette éventualité lors de futures négociations et, rentrant chez moi, je repasse par l’ascenseur de verre. Dans la cabine qui me remonte vers le haut de la ville, une femme semble, derrière moi, converser dans un téléphone mobile. Ma surprise est complète lorsque je me rends compte, en atteignant la place Poellaert, qu’elle parle bien toute seule. Ressassant d’innombrables traumatismes tout en concluant sa complainte d’une interrogation: « J’aurais dû fuir. Mais comment, à dix ans, trouver la force de quitter sa famille ? » Face à l’horizon urbain, je l’entends encore s’égarer dans son interminable monologue tandis que je pose mon regard, tout là haut, sur les rayons de soleil dardant le dôme vertigineux du Palais de Justice.


Linda Mondry
http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1022-inceste-le-cri-silencieux-du-nombre.html





le CSA rappele à l'ordre France Inter - Sophia Aram invitée à davantage de retenue .Car ne fait-elle rire qu'elle mème ?

01/04/2011 05:56



le CSA rappele à l'ordre France Inter - Sophia Aram invitée à davantage de retenue

A la suite des propos de Sophia Aram traitant les électeurs du Front National de « gros cons » le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel a écrit à Jean-Luc Hees, président de Radio France, une lettre de remontrance.
 
Le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel n'est pas tombé dans le piège que lui tendait Marine Le Pen, présidente du Front National qui s'est abstenue de saisir immédiatement cette instance quand l'humoriste Sophia Aram avait traité ses électeurs de « gros cons » le 23 mars sur France Inter. Il a adressé le 30 mars un rappel à l'ordre sur cette affaire au président de Radio France.
 
 Dans les jours qui avaient suivi la diffusion de la chronique, le CSA avait déclaré qu'il attendait une saisine officielle pour se prononcer alors qu'il n'avait nul besoin d'attendre pour se prononcer. L'organe de régulation peut, en effet, s'autosaisir à tout moment de n'importe quel dossier s'il estime que le contenu d'une émission est de nature à porter atteinte à la loi comme aux bonnes mœurs. C'est d'ailleurs ce qu'il vient de faire en convoquant Nonce Paolini, président de TF1 et Virginie Calmels, la présidente d'Endemol pour évoquer Carré Viiip et les problèmes déontologiques que cette émission soulèverait.

En réagissant officiellement, le CSA considère implicitement que les électeurs de Marine Le Pen comme de n'importe quel parti politique ont le droit de ne pas être dénigrés. Si la tradition humoristique française donne le droit aux humoristes de tourner en ridicule et même de narguer les politiques, il est nécessaire, au moment où la France rentre en période électorale de les inviter à une certaine modération. Le fait de remettre en cause le choix des électeurs constitue pour le CSA « un manquement aux obligations de surveillance de l'antenne ».

Pour asseoir sa position, le CSA se fonde une délibération du 4 janvier dernier consacrée au pluralisme politique en période électorale que « que les comptes-rendus, commentaires et présentations auxquels donnent lieu les élections doivent être employés avec un souci constant de mesure ».
 
 Sophia Aram va donc être invitée par Philippe Val, patron de France Inter, à davantage de retenue dans ses chroniques, un message toujours difficile à entendre pour un humoriste dont le talent repose sur la liberté d'expression.

Si les animateurs de France Inter devaient déroger à l'instruction délivrée par le CSA, celui-ci pourrait durcir sa position. De toutes les sanctions dont le CSA dispose dans son arsenal répressif, le rappel à l'ordre est la plus faible. Viennent ensuite la mise en demeure, les amendes, la fermeture momentanée de l'antenne, le retrait de l'autorisation d'émettre. Ce rappel constitue donc un premier avertissement sans frais. Il dépend désormais de la responsabilité des humoristes de France Inter que le CSA ne vienne pas prendre, un jour, une mesure plus radicale. Comment réagiront-ils à cette mise en observation ?
 
 
31/03/11
 



 





Bachelot veut punir les clients des prostituées (non vaccinés ?)

30/03/2011 23:37



Bachelot veut punir les clients des prostituées

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Prostituée racolant dans la forêt de Fontainebleau - (Cliquez sur la photo)

http://www.leparisien.fr/societe/bachelot-il-faut-punir-l...

Faut-il poursuivre pénalement les clients des prostituées ? Selon la Ministre de la Solidarité et de la Cohésion sociale, la réponse est oui. Et Roselyne Bachelot entend bien défendre le texte de loi qui devrait bientôt être déposé en ce sens devant le Parlement.

Interviewée par Le Parisien, Roselyne Bachelot s’est déclarée favorable à un dispositif semblable à celui qui existe déjà en Suède et qui vise à punir toute personne ayant recours à des prostituées. « Dans ce pays, faire appel aux services d’une prostituée est interdit depuis 1999, et passible d’amendes et de peines de prison pouvant aller jusqu’à six mois », a-t-elle rappelé.

La mission d’information sur la prostitution en France, créée en 2010, doit clôturer aujourd’hui ses auditions, et ses conclusions pourraient déboucher rapidement sur une proposition de loi inspirée du modèle suédois.

 La ministre a ainsi réaffirmé sa volonté de protéger les droits des femmes. « La prostitution est la violence faite aux femmes la plus ancestrale », a-t-elle indiqué. « Je suis favorable à la pénalisation des clients. Il faut les punir », a affirmé Roselyne Bachelot avant de préciser que « cette pénalisation aurait pour but avant tout de faire comprendre aux hommes qu’avoir recours à la prostitution, c’est entretenir la traite des êtres humains ».

Roselyne Bachelot s’est aussi dite « totalement contre » la réouverture des maisons closes car, au vu de ce qui a été mis en place à la frontière catalane, « les femmes y vivent dans des conditions épouvantables. Les prostituées sont d’abord des victimes. Car la prostitution n'est jamais volontaire. ».

La ministre propose aussi de lancer dès l’an prochain « une campagne d’information et de sensibilisation des clients de prostituées, dans le cadre du nouveau plan de lutte contre les violences faites aux femmes ». Le texte qui devrait bientôt voir le jour ne devrait être, compte tenu du calendrier parlementaire déjà chargé, voté et appliqué qu’en 2012.

30/03/11

19:41 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note






Alerte rouge pour les associations (bénévolat ? sans financement sélectif & PUBLIC ?chiche!)

30/03/2011 00:33



Alerte rouge pour les associations

Les associations qui reposent sur l'engagement bénévole tissent du lien social et développent une citoyenneté réelle.

L'Union Européenne préconise "une concurrence libre et non faussée" et demande que les associations soient mises aux mêmes contraintes que les entreprises...

Le gouvernement français fait du zèle et le premier ministre qui n'ose pas présenter son projet de transposition de la directive européenne sort une circulaire....

C'est une attaque en règle contre les associations...

La transposition de la directive « service » est une menace pour les associations

Le gouvernement prône le dialogue avec les associations en organisant de grandes initiatives comme la conférence de la vie associative du 17 décembre 2009 et après avoir jeté de la poudre aux yeux il poursuit sur la voie tracée : l'adaptation des textes au « droit européen »....

C'est ainsi qu'il a sorti le 18 janvier 2010 une circulaire pour soi-disant clarifier et sécuriser les relations que les services de l'Etat et les collectivités territoriales entretiennent avec les associations.

Il s'agit là de mettre en conformité les modalités et conditions de financement avec la réglementation européenne...C'est-à-dire transposer la directive « service » appelé hier « Bolkestein » pour la « gestion » du secteur associatif.

Cette circulaire comprend cinq annexes :

Annexe I : rappels sur les règles encadrant les relations financières des collectivités publiques avec les associations ;

Annexe II : le nouveau modèle de convention (pluri-) annuelle d’objectifs (CPO) avec une association ;

Annexe III : le nouveau formulaire de dossier de demande de subvention CERFA.

Annexe IV : le manuel d’utilisation de la CPO et du dossier de demande de subvention ;

Annexe V : les critères formant le « tronc commun » d’agrément.

Ces outils complexes et technocratiques vont à la fois compliquer la vie des associations et notamment celles qui n'ont pas de conseil juridique et à la fois remettre en cause un principe républicain : la libre administration des collectivités territoriales.

Il s'agit au nom du « principe » de la concurrence libre et non faussée de remettre en cause la liberté qu'avaient l'Etat et les collectivités territoriales à aider les associations qui assurent un service public : subventions, exonérations sociales et fiscales, mise à disposition de personnels et de locaux...

Le Collectif des Associations citoyennes qui s'est constitué analyse clairement les dangers d'une telle circulaire :

« En affirmant que « la grande majorité des activités exercées par des associations peuvent être considérées comme des activités économiques », le gouvernement franchit ainsi une nouvelle étape, décisive, dans la mise en œuvre d’une politique « ultralibérale ». Menée avec constance, les objectifs poursuivis visent en réalité à affaiblir le secteur associatif et à favoriser son instrumentalisation par les pouvoirs publics : multiplication des appels d’offres et mise en concurrence quasi-systématique des associations entre elles, complexité croissante de la procédure de subventionnement pour les petites associations, perte de l’initiative des associations dans l’identification et la satisfaction de besoins d’utilité sociale ou d’intérêt général mise en place de critères d’évaluation de l’action associative totalement inadaptés.

En voulant réduire la plus grande partie des actions associatives à des activités marchandes, cette politique entend privilégier « le tout concurrence » au détriment de la solidarité et organise une réduction drastique des financements publics.

Pour les associations qui emploient des salariés comme pour toutes celles dont l’activité repose sur le bénévolat, la subvention devient l’exception et l’appel d’offres la règle. Les subventions ne sont plus autorisées, au-delà de 200.000 euros sur 3 ans, qu’en contrepartie d’un mandat public. Le modèle de convention annexé à la circulaire est dissuasif pour celles qui n’ont pas l’appui d’un juriste et se révèle totalement inadapté pour la majorité des associations qui n’exercent aucune activité économique régulière. »

Est considérée comme une activité économique, toute activité qui peut être développée par ailleurs par le secteur marchand : c'est ce qui se passe, entre autres, pour la « dépendance » et pour le soutien scolaire particulièrement lucratif pour certaines entreprises.

Si effectivement pour l'instant existe un seuil de 200 000 euros sur trois ans, il va sans dire que ce texte est un banc d'essai...Si cette circulaire est appliquée, il pourra toujours être possible pour ce gouvernement ou un autre de baisser le seuil.

Jean-François Chalot

par CHALOT (son site) mardi 29 mars 2011 - 27 réaction





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