La communauté internationale, (SIC)menée par la France, (Re-SIC)a décidé d’agir afin de bloquer les troupes loyalistes à Kadhafi alors qu’elles se trouvent aux portes de Benghazi, la capitale des insurgés. La Libye a promis des représailles en cas d’ingérence internationale
Après des jours de tractations et des heures de discussions, le conseil de sécurité de l’ONU a voté jeudi soir en faveur de l’usage de la force contre les troupes du colonel Kadhafi. La résolution adoptée à 10 voix sur 15 autorise à prendre « toutes les mesures nécessaires » pour protéger les civils et imposer un cessez-le-feu à l’armée libyenne, y compris des frappes aériennes. Une zone d’exclusion aérienne a été déclarée afin d’empêcher toute attaque aérienne des troupes loyalistes.
Une situation urgente
Le ministre des Affaires étrangères français, Alain Juppé, avait fait le déplacement à New York pour plaider en faveur de cette solution, qui, il l’espère, pourra mettre fin à la crise qui secoue la Libye depuis plusieurs semaines. « Ce n’est pas une guerre. C’est une opération de protection des populations civiles. », a déclaré le ministre avant de préciser : « Les opérations sont très précisément calibrées et viseront uniquement des cibles militaires. » Soutenu par la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, le chef de la diplomatie tricolore a convaincu les autres nations de l’urgence de la situation alors que les hommes de main du dictateur libyen étaient aux portes de Benghazi, fief des insurgés, et promettaient de se montrer « sans pitié » avec les rebelles. « Chaque jour, chaque heure qui passe alourdit le poids de la responsabilité qui pèse sur nos épaules. Prenons garde d’arriver trop tard. Ce sera l’honneur du Conseil de sécurité d’avoir fait prévaloir en Libye la loi sur la force, la démocratie sur la dictature, la liberté sur l’oppression », a martelé Alain Juppé au siège de l’ONU.
Menaces de Tripoli
Alors que les forces internationales se préparent à une intervention rapide, le régime libyen fustige ce « complot international ». Comble de l’ironie diplomatique, le vice-ministre des Affaires étrangères libyen Khaled Kaaim, a qualifié cette résolution d’« appel aux Libyens à s’entretuer ». Tripoli avait en effet déclaré un peu plus tôt que ses opérations militaires s’arrêteraient dimanche afin de donner une « chance » aux rebelles pour qu’ils se rendent « et profitent d’une décision d’amnistie générale ». Le régime du colonel Kadhafi a par ailleurs promis des représailles dans la région méditerranéenne en cas d’ingérence internationale. La France et le président Sarkozy - accusé d’avoir utilisé l’argent libyen pour sa campagne présidentielle - pourraient en faire les frais. La peur des représailles a certainement influencé la décision de certains pays de s’abstenir lors du vote onusien.
Evoquant de possibles risques pour la population civile, l’ambassadeur d’Allemagne, Peter Wittig, a souligné qu’il « voyait de grands risques » dans l’usage de la force militaire.
L’ambassadeur russe, Vitali Tchourkine, a jugé « regrettable » que « la passion pour l’usage de la force ait prévalu ». Son homologue chinois Li Baodong, qui assure la présidence du Conseil de sécurité en mars, a expliqué que son pays avait « toujours été contre l’usage de la force dans les relations internationales ».
Chaque heure compte
Si cette intervention militaire fait toujours débat, les insurgés, eux, ont exprimé leur joie de recevoir rapidement l’aide de la communauté internationale. Dans leur capitale de l’est du pays, on a pu voir la foule brandir des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Benghazi ne t’aime pas » à l’adresse de Kadhafi. En attendant l’arrivée des troupes internationales, les ONG et les autorités égyptiennes redoutent un exode massif de Libyens vers l’Égypte, seule porte de sortie à l’est. Près de 300.000 Libyens ont déjà fui le pays depuis le 15 février.
Damien Bouhours (www.lepetitjournal.com) vendredi 18 mars 2011
http://www.armees.com/info/actualites/libye-la-france-contre-attaque,39721.html