La France a autorisé, lundi, ses unités présentes en Côte d'Ivoire à intervenir aux côtés de la force de l'ONU dans le pays (Onuci) pour neutraliser des armes lourdes de l'armée du président sortant Laurent Gbagbo utilisées contre des populations civiles. Les hélicoptères de Licorne visent des armes lourdes et des détachements de blindés "utilisés contre la population civile", selon l'état-major des armées à Paris.
En fin d'après-midi, l'Onuci, la force des Nations-Unies en Côte d'Ivoire, a constaté "des actions de forces par armement lourd utilisé contre la population civile", a précisé le porte-parole de l'état-major, le colonel Thierry Burkhard.
A la demande du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et après accord du président de la République, Nicolas Sarkozy, la force française Licorne a "engagé plusieurs hélicoptères en appui des opérations déclenchées par l'Onuci", a-t-il indiqué. Ces actions "visent à neutraliser des armes lourdes positionnées dans des casernes et des détachements de véhicules blindés équipés de canons et de lance-roquettes" dans différents quartiers de la ville, a déclaré le porte-parole.
Dans la soirée, des hélicoptères de l'Onuci, soutenus par les forces françaises, ont attaqué le palais présidentiel et la résidence de Laurent Gbagbo, ainsi que deux camps de l'armée favorable au président sortant. Deux hélicoptères de l'ONU ont tiré des missiles sur le camp d'Akouédo. Un journaliste a indiqué, par ailleurs, que quatre hélicoptères de la force Licorne avaient tiré sur le camp de gendarmerie d'Agban.
Cette action intervient alors que, lundi, les combattants d'Alassane Ouattara, reconnu internationalement comme le nouveau président de Côte d'Ivoire, sont passés de nouveau à l'offensive pour réduire les derniers bastions des troupes de Laurent Gbagbo, le chef d'État sortant qui refuse de quitter ses fonctions.
Le camp d'Alassane Ouattara avait réclamé durant le week-end une "forte implication de la France" et de l'ONU. "Il y a des accords de défense entre la Côte d'Ivoire et la France, nous pouvons invoquer ces accords. Alassane Ouattara pourrait demander que la France intervienne plus massivement", a ainsi déclaré Ally Coulibaly, son ambassadeur à Paris.
Lundi, l'état-major des armées a annoncé l'envoi de 150 soldats supplémentaires en Côte d'Ivoire pour protéger les civils, portant à quelque 1 650 hommes l'effectif de son dispositif Licorne sur place.
Source Le Point- 04/04/11