
Le régime du colonel Mouammar Kadhafi a mis en garde dimanche contre un "désastre humain" si son projet de "rivière artificielle" est touché par les bombardements aériens de l'OTAN.
Le projet de "Grande rivière artificielle", d'un coût de 33 milliards de dollars, extrait de l'eau enfouie en profondeur sous le Sahara et l'achemine à travers le désert vers les villes de la côte où se concentre l'essentiel de la population.
Dans la salle de contrôle ultra-moderne du projet, dans la banlieue sud de Tripoli, où une cinquantaine de correspondants de la presse étrangère étaient conviés par les autorités, le chef du projet, Abdelmajid Gahoud, met en garde contre un "désastre humain et environnemental" si l'infrastructure est touchée par les raids aériens.
Selon M. Gahoud, trois conduites de gaz, de pétrole et d'eau, sont enfouies tout au long de 400 km de route menant de Benghazi à Syrte, où se déroulent l'essentiel des combats entre les forces loyalistes et les rebelles, et où les forces de Kadhafi sont devenues depuis plusieurs jours les cibles de raids aériens de l'OTAN.
"Si l'un de ces pipelines est touché, les autres vont être affectés, ce qui pourrait engendrer une catastrophe humanitaire", a-t-il prévenu. Si une partie de cette infrastructure est endommagée, tout le réseau sera affecté et le flux d'eau qui pourrait en s'échapper priverait 4,5 millions de Libyens d'eau potable. (belga)