A Rabat, le cortège a grossi ces dernières heures. Ils sont environ entre trois mille et quatre mille maximum à défiler sur l’avenue principale de la ville, l’avenue Mohamed V pour marcher jusqu’au Parlement où siègent les députés. Ils sont tous sous des parapluies parce qu’il pleut, ceci explique aussi le manque de monde et de mobilisation.
Ils brandissent des banderoles « A bas le dictateur », « Touche pas à mon pays », « Pour un changement radical » ou encore « Moubarak a pris 70 millions et ici ? ». On retrouve des motifs de manifestation communs, la lutte contre la corruption et, avant tout, la demande d’un changement radical.
L’appel a été lancé sur quatorze villes du royaume : à Casablanca où il y aurait deux mille à trois mille personnes rassemblées, mais aussi à Marrakech dans le sud du pays où il y aurait mille cinq cents personnes et à Tanger dans le nord du pays...
Au Maroc où le roi est très populaire, peu de gens, voire personne, demandent un changement de régime et un changement du roi. La colère se cristallise vraiment sur, et contre, le gouvernement.
Les manifestants demandent la dissolution du gouvernement, la dissolution du Parlement. Ils jugent que le gouvernement est corrompu et détient une grande partie des richesses du pays. Ils dénoncent aussi la main mise d’une famille, la famille El-Fassi, sur ce gouvernement : beaucoup de ministres sont membres de cette même famille.
Mais il y a aussi des motifs plus généraux, la lutte contre la corruption et surtout la demande d’une réforme de la Constitution. Il faut que cette Constitution soit plus démocratique avec une meilleure séparation des pouvoirs.
Donc, pas de changement de régime mais une demande d’évolution et notamment que le roi, qui en ce moment détient tous les pouvoirs, ait moins de pouvoir. Il y a aussi la demande d'une meilleure répartition puisqu’en ce moment, c’est lui qui détient la pouvoir exécutif, judiciaire, législatif. Donc la demande est véritablement de réformer la Constitution.