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Crise : le choc est à venir.Opinion: Harald Welzer*

13/02/2009 00:43



Peu de temps avant la banqueroute de Lehman Brothers, Josef Ackermann, le président de la Deutsche Bank, avait laissé courir le bruit que le pire était passé. Dans les semaines fiévreuses qui se sont succédé depuis, les politiques et les spécialistes se sont surpassés dans la recherche de moyens destinés à doper la consommation, comme si le capitalisme était en mouvement perpétuel et qu'il suffisait de relancer son cycle de création continue. L'idée que, cette fois, il s'agit peut-être de plus que d'une "crise", n'est apparemment venue à personne. La vie suit son cours : on emprunte, on donne un tour de vis fiscal, et on espère, avec tout ça, passer le cap au plus vite. Le manque de la plus élémentaire clairvoyance de la mesure et des conséquences de la débâcle financière indique pourtant bien que ce qui est arrivé n'a pas été anticipé. Des faillites bancaires massives, des groupes d'assurances entamés, des Etats eux aussi au bord de la ruine ? Et les milliards requis pour tout ça, que sont-ils, sinon de l'argent virtuel injecté dans un système lui-même au bord de l'implosion, à cause, justement, de la nature virtuelle de ses échanges ? Bien que la catastrophe économique déploie implacablement son cours à une allure défiant toute concurrence, frappant une branche après l'autre, le bricolage, le raboutage et le rembourrage, et les sempiternels sommets continuent à donner l'apparence que la crise est gérée. Les réactions des gens sont graves, mais pas paniquées. En dépit du lot quotidien de nouvelles horrifiques en provenance de la Global Economy, citoyennes et citoyens ne sont que modérément agités. Notons d'abord qu'un événement, considéré comme historique par la postérité, est rarement perçu comme tel en temps réel. Rétrospectivement on s'étonne qu'un Kafka, le jour où l'Allemagne déclara la guerre à la Russie, ait seulement consigné dans son journal de façon lapidaire : "l'Allemagne a déclaré la guerre à la Russie. - Après-midi : cours de natation". Les ondes de choc, qui parcourent nos sociétés modernes et complexes, partent d'un point d'impact catastrophique initial qui n'atteint les fonctions essentielles qu'à retardement. Il est donc plutôt exceptionnel qu'un bouleversement social soit reconnu pour ce qu'il est par ses contemporains. C'est aux historiens qu'il appartient d'en constater la réalité. Les écologistes déplorent parfois que les gens ne parviennent pas à intégrer l'idée que leur environnement se modifie. Une étude menée sur plusieurs générations de professionnels de la pêche, en Californie, a montré que c'étaient les plus jeunes qui avaient le moins conscience du problème de la surpêche et de la disparition des espèces. De telles modifications de perception et de valeurs, analogues aux transformations environnementales, on les rencontre aussi dans la sphère sociale : que l'on pense au renversement complet des valeurs dans la société allemande à l'époque hitlérienne. Dans cette société, les composantes non juives auraient, en 1933, trouvé complètement impensable que, quelques années plus tard seulement, et avec leur participation active, leurs concitoyens juifs se verraient non seulement spoliés, mais seraient embarqués dans des trains pour être mis à mort en grand nombre. Ce sont pourtant les mêmes qui regarderont, à partir de 1941, les convois de déportés partir vers l'Est, tandis qu'une partie non négligeable d'entre eux rachèteront les installations de cuisine, le mobilier et les oeuvres d'art "aryanisés" ; que certains prendront la gestion d'affaires "juives" ou habiteront des maisons dont leurs propriétaires juifs auront été expulsés. En trouvant cela tout naturel. Que les changements de cadre de vie ainsi que de normes consensuelles se remarquent à peine, tient aussi à ce que les métamorphoses perceptibles ne concernent qu'une part souvent infime de la réalité vécue. On sous-estime de façon chronique combien le train-train quotidien, les habitudes, le maintien d'institutions, de médias, la continuité de l'approvisionnement entretiennent la croyance qu'en fait rien ne peut arriver : les bus fonctionnent, les avions décollent, les voitures restent coincées dans les embouteillages du week-end, les entreprises décorent leurs bureaux pour Noël. Autant de preuves de normalité qui viennent étayer la conviction bien enracinée que tout continue comme au bon vieux temps. Au moment où l'histoire se produit, les hommes vivent le présent. Les catastrophes sociales, à la différence des cyclones et des tremblements de terre, ne surviennent pas sans crier gare mais, pour ce qui est de leur perception, représentent un processus quasi insensible, qui ne peut être condensé en un concept comme celui d'"effondrement" ou de "rupture de civilisation", qu'a posteriori. C'est bien connu : le savoir croît en même temps que l'ignorance ; mais jusqu'à présent nous avons, avec Karl Popper, donné à cette maxime un sens plutôt optimiste en l'interprétant comme une exigence de stabilité pour les sociétés de savoir. Or les crises qui sont en train de s'accumuler - le climat et l'environnement, l'énergie, les ressources et les finances - manifestent à l'évidence que nous devons nous battre sur de nombreux fronts dans une ignorance abyssale des conséquences de nos actes. La déconfiture de l'expertise, où qu'elle s'applique, ne marque-t-elle pas que nous nous trouvons déjà à un "tipping point" point de basculement systémique, à partir duquel des tendances ne peuvent plus être corrigées ? La dernière en date nous fait remonter deux décennies en arrière : l'éclatement général que personne n'avait prévu de tout un hémisphère politique avec des effets de fond sur les configurations des Etats. Alors la marche triomphale de l'Occident paraissait scellée ; on proclama précipitamment la fin de l'histoire, mais entre-temps, la suite semble avoir montré que, dans cinquante ans, les historiens pourraient bien dater de 1989 le commencement du recul des démocraties. Ils pourraient bien diagnostiquer que l'actuelle crise financière mondiale seulement n'avait été que la nouvelle étape d'un déclin entamé depuis longtemps. On peut, sans risque, qualifier dorénavant de changement accéléré le fait de passer en un instant d'une époque à une autre, dès lors qu'un ultralibéralisme débridé succède à un interventionnisme étatique qui met sens dessus dessous toutes les certitudes jusque-là acquises, non seulement en matière d'économie et de finance, mais aussi dans la politique du climat. Pourtant, personne n'envisage sérieusement la possibilité d'un échec total et, à cet égard, les crises financière, énergétique et climatique révèlent des affinités. On tient pour impossible un effondrement complet du système financier et économique et on se représente encore moins que la pénurie d'énergies fossiles atteigne un niveau tel, d'ici quelques années, que même dans les pays les plus riches, les plus bas revenus ne pourront plus se chauffer. Qu'est-ce que signifie la connaissance du présent ? Les émissions de gaz à effet de serre vont s'accroître du fait de l'industrialisation globalisée, au point que la fameuse limite des deux degrés au-delà desquels les conséquences des changements climatiques deviennent incontrôlables ne sera pas tenable. En même temps, les spécialistes du climat ne nous donnent que sept ans pour changer de cap. La concurrence qui s'accroît de plus en vite autour des ressources pourrait bien dégénérer en affrontements violents pour départager vainqueurs et vaincus. Et il n'y a aucun moyen de savoir dans quel groupe se situera l'Europe. Désormais, c'est l'avenir des générations futures que l'on va obérer, notamment par l'envol de la dette publique et la surexploitation des matières premières. Cette colonisation de l'avenir se paiera, car le sentiment d'inégalité entre générations est l'un des plus puissants catalyseurs de mutations sociales radicales. Des mutations qui ne doivent pas s'entendre en un sens positif, comme le projet de renouvellement générationnel du national-socialisme l'a montré. Une masse débordante de problèmes dans un contexte où le manque de solutions possibles est criant conduit à ce que la psychologie sociale définit comme une "dissonance cognitive". Ou, pour le dire à la manière de Groucho Marx : pourquoi prendrais-je soin de la postérité ? Est-ce que la postérité s'est préoccupée de moi ? Certes, un objectif tel que l'égalité entre générations remet en question les calculs de croissance à courte vue aussi bien que l'idée que le bonheur s'obtient par une mobilité ininterrompue et par l'éclairage 24 heures sur 24 de la planète entière. C'est justement en temps de crise qu'on voit ce qui se passe, fatalement, quand une entité politique commune ne procède d'aucune idée de ce qu'elle veut vraiment être. Des sociétés qui se contentent de satisfaire leur besoin de sens par la consommation n'ont, au moment où, alors qu'elles se sont coupées de la possibilité d'acquérir une identité du sens et un sentiment de ce qu'est le bonheur quand l'économie fonctionnait encore, plus de filet pour retarder leur chute. Cela tombe au moment où les experts n'ont aucun plan à proposer. Peut-être leur vol à l'aveuglette est-il le signe d'une renaissance. Celle du politique. ________________ *Psychosociologue allemand, chercheur au Kulturwissenschaftlichen Institut d'Essen. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages consacrés à la mémoire et la perception des événements historiques.L'étude qu'il a dirigée "Opa war kein Nazi" ("Grand-père n'était pas nazi") a été un best-seller en Allemagne (Fischer, 2002). "Les Exécuteurs : des hommes normaux aux meurtriers de masse" (Gallimard, 2007) Traduit de l'allemand par Nicolas Weill Notes : VOICI L’INTÉGRALE EN 3 PARTIES DE L’INTERVIEW DE NAOMI KLEIN A LATÉLÉLIBRE Nous avons pu rencontrer Naomi Klein, cette journaliste et écrivaine canadienne, auteure du livre “No Logo”, et plus récemment de “La stratégie du choc” (2007, Actes Sud). Alors que la crise financière s’installe dans le monde entier, il nous a semblé utile d’entendre cette spécialiste du “capitalisme du désastre”. Partie 1 : "La stratégie du choc" à l’œuvre pendant la crise financière http://www.dailymotion.com/video/x7764j_naomi-klein-partie-1_news “La règle du néolibéralisme n’est pas le libre-marché, la règle c’est l’intérêt des multinationales” Dans cette première partie, Naomi Klein nous rappelle la stratégie de l’idéologie “néo-libérale”: profiter des crises pour installer un peu plus le système du “laissez-faire”. Un système qui fonctionne sur les bulles spéculatives et le secours de l’Etat en cas de problème. Quand elles gonflent, les spéculateurs font des profits, et ”quand les bulles éclatent, l ’Etat intervient et nationalise la dette, nationalise le risque”. Une stratégie politique Elle donne l’exemple édifiant du cyclone à la Nouvelle Orléans. Selon elle, ce n’est pas le cyclone “Erika” qui a détruit la ville, mais c’est la démission de l’Etat sur tous les services publics (notamment l’entretien des digues), qui a favorisé la catastrophe. “En fait, si vous vous rendez à la Nouvelle-Orléans aujourd’hui, vous verrez la vision de la reconstruction de l’administration Bush : elle consiste à finir le boulot, à détruire l’Etat et le service public. Donc le réseau des écoles publiques. Et pour l’ensemble des logements sociaux, c’est pareil. La Nouvelle-Orléans accueille beaucoup de logements sociaux. Dès que la ville était sous les eaux, j’y étais à l’époque, des hommes politiques et des lobbyistes ont déclaré : « maintenant, nous pouvons fermer le projet de logement ». En fait, j’ai cité un homme politique républicain qui disait : « nous ne pouvions pas arrêter le projet mais Dieu l’a fait ». Bush s’est invité à la TV et a déclaré que nous aurions « la société de propriétaires » à la Nouvelle-Orléans. Les particuliers vont habiter dans leurs propres logements au lieu de louer un logement social. Donc on peut observer un lien direct entre ce qui s’est passé à la Nouvelle-Orléans et la crise hypothécaire actuelle, celle des subprimes, nous ne vivons pas un accident de l’histoire » PARTIE 2 : Comment le capitalisme a voulu oublier la crise de 1929 http://www.dailymotion.com/video/x777ws_naomi-klein-partie-2_news Lors de cette deuxième partie de l’interview, la journaliste nous met en garde contre l’impression donnée par les dirigeants libéraux. Que ce soit Bush ou Sarkozy, tous s’efforcent de nous convaincre qu’ils veulent s’attaquer à la crise. Selon la journaliste, ils n’ont en fait qu’une idée en tête, continuer le travail entrepris depuis des années: briser les acquis sociaux obtenus par les travailleurs au siècle dernier. “Je pense que Nicolas Sarkozy est un homme politique qui sait dire aux gens ce qu’ils veulent entendre”. Elle est très féroce avec Bush, qui lui aussi a pris ses distances avec les traders de Wall Street: “il a déclaré que Wall Street était “ivre” des profits, comme s’il y était étranger. Or c’est lui qui servait à boire, c’était lui le barman, et il a fait semblant de tout découvrir.“ Elle revient sur la crise de 29, et sur les outils mis en place lors du New Deal, pour réguler le système anarchique des banques. “Après le krach financier de 1929. Un choc est survenu dans le système et Franklin D. Roosevelt a fait voter une loi appelée «Glass-Steagall » qui a établi une barrière entre les banques d’affaires et les banque de dépôt. Selon cette loi, si vous vous lancez dans la banque d’affaires, si vous voulez jouer, spéculer, faire plein de profits, très bien mais le gouvernement ne garantira pas vos investissements, c’est votre problème, aller jouer au casino! Si vous voulez être une banque de dépôt, si vous voulez la confiance des épargnants qui vous confient les économies de toute une vie, nous allons garantir cette épargne, c’est l’engagement de l’Etat ; mais si nous sécurisons les économies, une banque de dépôt ne peut pas spéculer, vous devez prendre le moins de risque possible“. Des lois qui ont été volontairement oubliées, à partir du mandat de Ronald Reagan. PARTIE 3 : Pendant la crise, le peuple doit agir http://www.dailymotion.com/video/x778b3_naomi-klein-partie-3_news L’une des choses qui empêche les gens d’agir c’est l’idée que nous sommes impuissants. Nous l’entendons tout le temps. Tous ceux qui ont moins de 40 ans ont grandi avec l’idée que le gouvernement est le problème, pas la solution“. Pour terminer cette rencontre, je demande à Naomi Klein comment, selon elle, le peuple peut agir contre ceux qui veulent profiter de la crise pour faire passer en douce leur idéologie noé-libérale (voir les épisodes précédents). En bonne sociale-démocrate-radicale, elle balaie les deux extrêmes : ni libéralisation, ni collectivisme. Pas de pouvoirs concentrés en seulement quelques mains, mais l’action collective de base. Elle donne les exemples de la sécurité sociale au Canada, son pays, et les programmes de logements aux USA, qui ont été obtenus grâce à des actions directes. « Les gens étaient expulsés de chez eux, comme aujourd’hui, avec des saisies. Les voisins étaient organisés dans des groupes solidaires. Quand les meubles des voisins étaient déposés dans la rue, ils les remettaient dans la maison. Ils prenaient ce genre d’actions directes. C’est ce genre de pression qui a créé le contexte pour que F.D Roosevelt dise à Wall Street « Regardez, la gauche gagne du terrain dans le pays, il faut un compromis, et ce compromis, c’est le New Deal ». La stratégie du choc - Vidéo http://www.dailymotion.com/video/x5kffc_naomi-klein-la-strategie-du-choc_news http://www.toutsaufsarkozy.com/cc/article04/EkFuEZAkVkafKEuNWM.shtml




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