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Israël : dans les méandres de l’impunité !
27/01/2009 12:33
Ah, la bonne nouvelle pour l’exaltation d’un crime contre l’humanité, de l’impunité, du zèle, du mensonge et de la folie des hommes est tombée hier ! La planète entière le sait maintenant. Sur tous les télescripteurs des rédactions mondiales, les journalistes avaient les yeux exorbités, écarquillés et les regards médusés, avec une petite pointe de honte. A cause des preuves irréfutables et des témoignages accumulés après le massacre de Gaza, le futur ex premier-ministre israélien, corrompu devant l’Eternel et les hommes, Ehud Olmert, vient d’accorder l’immunité totale à ses soldats. Une grande première mondiale. Les scénaristes d’Hollywood seraient bien inspirés de nous écrire cette histoire. Le Gouvernement israélien depuis la nuit des temps, grâce au grand frère américain qui vote toujours au Conseil de sécurité de l’ONU, où, il a son véto, contre toutes les résolutions pouvant nuire à l’Etat hébreu s’est-il rebiffé ?
 Heureux soit le soldat de Tsahal, qui, comme James Bond, bénéficie d’un permis de tuer, d’un blanc-seing lui autorisant de brûler, d’humilier, de bombarder, même au phosphore blanc, des populations civiles. Heureux soit le soldat de Tsahal, qui n’est ni congolais, ni serbes, ni rwandais. C’est tellement flagrant que même en Israël, face à cette image flouée d’un pays qui n’en demandait pas tant à ses dirigeants génocidaires, huit associations de défense des droits de l’homme ont réclamé à leur gouvernement, une enquête sur la conduite de l’armée « au vue de l’ampleur des atteintes portées aux civils » palestiniens. Doit-on en conclure que la vraie révolte viendra de l’intérieur ? Olmert a même demandé que tous les documents relatifs aux opérations sur Gaza soient détruits, de façon à ce que, aucun nom de soldat n’apparaisse.
Avec la colère de Ban Ki-Moon, secrétaire général de l’ONU, déjà, qui demandait des comptes à ceux qui avaient tiré délibérément sur des écoles sous protection onusienne à Gaza, le gouvernement israélien, sentant le vent du changement, frissonna. D’abord, dans les déclarations des autorités de l’ONU qui gardaient toujours le silence, par le passé, face aux exactions de Tsahal, un nouveau son de cloche faisait craindre le pire, avec notamment la trouille de mandats d’arrêts internationaux, sur les politiques israéliens. Tzipi Livni, la ministre israélienne des Affaires Etrangères, s’est d’ailleurs rendue à Bruxelles, la peur dans les tripes, c’est dire…
Ainsi, l’Etat hébreu a pris les devants dès le début de ces condamnations justifiées, en pensant à mettre sur pied, un subterfuge audacieux mais surtout ridicule, pour tenter de s’en sortir, renforçant par la même, cette hypocrisie qui avalise leurs indignations à géométrie variable. Le Yediot Aharonot, citant le Pr Natan Lermer, spécialiste en droit international, expliquait dans son édition d’hier, que, je cite : « les militaires israéliens ne sont pas réellement menacés par des poursuites judiciaires pour crimes de guerre après l’opération Plomb durci menée à Gaza » Il ajouta pour étayer son propos, « le premier obstacle à la concrétisation de telles poursuites est l’absence d’une autorité qui serait à même de s’en charger », et conclut en citant le départ précipité du Royaume-Uni, en 2005, du général israélien, Almog, qui avait dû interrompre une année d’études et revenir en Israël de peur d’être arrêté.
Les choses sont-elles en train de changer ? Il n’en demeure pas moins que, en cherchant à protéger ses soldats, ironie du sort donc, le gouvernement israélien quant à lui, n’est nullement protégé. En tant que donneur d’ordres, il est passible de passer devant le CPI (Cour pénale internationale). Mais, encore faudrait-il qu’une plainte soit en mesure de prouver, de démontrer que les lois internationales ou que la convention de Genève ont été violées. Comme sorti du Diable vauvert, là encore, malgré les preuves qui confirment que Tsahal a enfreint la loi, c’est une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies qui avalise une procédure judiciaire devant le CPI. Chose improbable, d’où cette demande d’une réforme urgente du fonctionnement de l’ONU, ce machin, comme le disait si bien le Général de Gaulle.
D’entendre Louis Michel, commissaire européen au Développement et ancien ministre belge des Affaires Etrangères nous ressortir le sempiternel refrain des autistes portant en plus des œillères, on est simplement tout retourné. Oui, le Hamas n’est pas un enfant de cœur. Le Hamas, tout comme Tsahal, qui, à Sderot, qui, à Gaza, a tué des civils doivent être condamnés. Mais, exclure cet incontournable interlocuteur pour la paix en Palestine, c’est simplement jouer un jeu dangereux, celui de refuser de faire la paix. « Quand on tue des civils innocents, ce n’est pas de la résistance, c’est du terrorisme » a déclaré Michel. Nous sommes tous d’accord. Mais, que pense-t-il du terrorisme d’Etat d’Israël ? C’est trop lui demander, sans doute.
Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson, dit l’adage. Les Etats-Unis jouent un très mauvais rôle en fermant les yeux sur tout ce que l’Etat hébreu viole. Plus dure risque d’être la chute, car, l’habitude est une seconde nature. Mais, apparemment, sous l’ère Obama, cette époque semble être révolue. Tant mieux. Encore faut-il que les pays arabes se serrent les coudes, en solidarité avec leurs frères palestiniens, facteur indéniable sans lequel, ce manque de solidarité arabe, fera toujours le jeu de leurs ennemis comme Louis Michel, qui veut parler au nom de toute l’Europe, ou encore de tous ces roitelets vautrés dans leurs bureaux feutrés de Tel–Aviv, de Washington, du Caire, d’Amman ou de Paris. >>>Allain Jules
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