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Créé le : 02/09/2007 21:02
Modifié : 10/06/2011 13:27

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Le nouveau pari de Sarkozy

10/01/2009 22:02



Stratégie. Après avoir rendu le FN à la marginalité, il veut rééditer l'expérience avec le PS.

Eric Branca, le 08-01-2009
SIPA
La crise aidant, il croit possible de séduire une partie des sympathisants de gauche… Au risque, cette fois, de troubler durablement ses propres électeurs ?

En politique, le hasard n’existe pas. Si, comme tout l’indique, Nicolas Sarkozy choisit l’ancien socialiste Éric Besson (lire aussi page 18) pour remplacer l’homme de droite revendiqué qu’est Brice Hortefeux au ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale (libellé sciemment choisi dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle pour séduire l’électorat du Front national), c’est que la tactique cède désormais la place à la stratégie.

Tactique, c’est ce que fut l’“ouverture” de 2007 et son cortège de ralliements, somme toute voisins de ceux qu’organisèrent, à leur profit, Valéry Giscard d’Estaing en 1974 et, en 1981 et 1988, François Mitterrand : le Bernard Kouchner promu ministre des Affaires étrangères de Sarkozy en 2007 rappelle le Jean Lecanuet de 1974, farouche ennemi du gaullisme, devenu garde des Sceaux de Giscard, dont le ralliement anticipait ceux à Mitterrand du pompidolien Michel Jobert (1981) et du giscardien Jean-Pierre Soisson (1988).

Giscard, Mitterrand et Sarkozy entendaient ainsi parachever leur victoire : le premier en signifiant à Chirac, nommé premier ministre parce qu’il contrôlait l’UDR, majoritaire au Parlement, qu’il ne s’estimait pas tenu par les règles de l’arithmétique ; le deuxième, pour faire comprendre au parti communiste qu’il disposerait toujours d’une majorité de rechange avec les centristes (calcul qui joua à plein entre 1988 et 1993) ; le troisième, dans le but d’accroître la discorde chez l’ennemi – le PS, jeté à terre par la défaite d’une Ségolène Royal plébiscitée par les militants mais haïe par l’appareil socialiste…

Cette fois, la manœuvre est d’une tout autre nature. Elle dépasse le coup de pied de l’âne administré au camp d’en face dont on accueille les déserteurs qui, de toute façon, ne tenaient plus que par un fil à leur famille d’origine : un Bernard Kouchner, dont les vues en politique étrangère ne demandaient qu’à être reprises par l’Élysée, une Fadela Amara qui, déjà, avait ses entrées chez les chiraquiens, ou un Martin Hirsch qui rêvait de mettre ses idées en pratique, quel que soit le gouvernement en place…

Éric Besson, en effet, n’est ni un social-démocrate type Kouchner, ni un “faire-valoir” associatif type Hirsch ou Amara, prêts à franchir le Rubicon en l’échange de responsabilités, une fois la messe dite. Quand Besson a quitté Ségolène Royal pour se rallier à Nicolas Sarkozy, les jeux étaient loin d’être faits (la candidate socialiste risquait même, selon certains sondages, d’en-trer à l’Élysée) et le risque était grand, pour le transfuge, de se retrouver, selon la formule d’Audiard, au « terminus des prétentieux »…

Joueur-né, alors ? En vérité, les ressorts psychologiques du ralliement de Besson importent peu. Ce qui compte, hic et nunc, c’est le signal que va adresser Nicolas Sarkozy aux électeurs (ceux de gauche, mais aussi les siens, qu’il le veuille ou non) en nommant au ministère de l’Immigration l’homme qui, en janvier 2007, avait rédigé contre lui, pour le compte du PS, le réquisitoire le plus acerbe contre sa politique… d’immigration !

Et quel réquisitoire ! Accusé pêle-mêle, comme ministre de l’Intérieur, d’avoir « précarisé » la situation des étrangers en situation irrégulière, multiplié les « arrestations massives, placements en rétention à répétition de personnes non reconductibles, y compris les enfants », ou encore d’avoir créé des « situations inextricables et humainement bouleversantes », Nicolas Sarkozy est dépeint dans le brûlot d’Éric Besson comme porteur d’un idéal « tout répressif, tout carcéral et tout policier ».

Mais il ne s’arrêtait pas là. Prenant l’exemple de son programme économique, Besson stigmatisait aussi « l’ultralibéralisme » du candidat de l’UMP, assimilé à « une sorte de filiale française de la Bush Cie, un néoconservateur américain à passeport français ».

Depuis, le PS a su passer par profits et pertes le ralliement d’Éric Besson à Nicolas Sarkozy et sa nomination au gouvernement comme secrétaire d’État chargé de la Prospective, de l’Évaluation des politiques publiques et du Développement de l’économie numérique. Et l’avenir dira s’il se trouvera beaucoup de socialistes pour s’émouvoir de son accession au ministère de l’Immigration.

Mais à l’UMP même, comment imaginer que le signal soit indolore ? Les plus blasés en concluront que les convictions de Besson sont indexées sur ses promotions ; les autres qu’elles n’ont pas changé et que c’est à l’Élysée qu’il faut chercher une évolution.

Or, même marginal, ce sentiment peut se révéler dévastateur dans un électorat de droite qui a pu s’étonner, à tort ou à raison, du retour en force de l’État dans la gestion de l’économie, sous l’effet de la crise.

Enrôlement des préfets au service du plan de relance, injection massive de capitaux publics pour la création d’emplois, financement du RSA par les revenus du capital : pragmatique, et c’est peu dire, le président de la République peut voir dans ce virage forcé un moyen de faire ravaler à ses adversaires quelques-unes de leurs critiques originelles sur son “ultralibéralisme” présumé.

Après avoir siphonné le Front national, dont l’enracinement dans le paysage politique avait surtout servi, au fil des élections, à faire gagner la gauche, comment Nicolas Sarkozy ne rêverait-il pas de faire subir le même sort au PS en le privant de ses éléments les plus prometteurs ? Mais comment éviter, en même temps, que le noyau dur de son électorat ne lui intente, comme il advint jadis à Valéry Giscard d’Estaing, un procès en détournement d’héritage ?

Comme Giscard, pourtant, Sarkozy ne s’était pas privé d’annoncer qu’il ne serait jamais l’otage de son propre camp. « Je ne suis pas le candidat de la droite contre la gauche. Je ne suis pas un conservateur, lançait-il 4 avril 2007. Il faut transcender nos clivages pour faire avancer le pays. »

N’est-ce pas très exactement ce qu’il est en train de faire ?

L’ennui est que les électeurs ne retiennent d’une campagne que son thème majeur. Celui dont l’histoire retient qu’il assura son succès, transformé en cahier des charges par l’inconscient collectif.

Pour Giscard, ce fut la promesse d’une France « décrispée » qui se crispa bientôt dans le chômage de masse, cependant que le pouvoir tentait de trouver son salut en « vidant le pro­gramme commun de son contenu » (Jean Lecanuet).

Tout l’enjeu, pour Sarkozy, est d’éviter que la droite “décomplexée”, qu’il sut incarner en 2007, se transforme, aux yeux de ses électeurs, en bateau ivre recrutant, pour lui montrer le cap, ceux qui, hier encore, tenaient son programme pour dangereux”.


http://www.valeursactuelles.com/public/valeurs-actuelles/html/fr/articles.php?article_id=3894




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